[Juin 1755]Protéger les derniers remparts!

Wahou ! Les cosmos s'élevaient dans ce temple, je ne pouvais pas rater un tel spectacle. Toujours posé sur le toit du temple du lion, j'avais vu arrivé mon supérieur de la Wyvern qui rejoignait sa bien aimée en piteux état mais qui le faisait quand même. L'amour... il n'avait pas honte ? Tant pis pour lui s'il voulait se mettre au niveau que ces chevaliers de pacotilles.

Réfléchissant quelques instants sous cette pluie, une goutte qui semblait bien plus froide me tira de mes pensées et me rappela que le Griffon n'allait pas tarder à arriver... du moins j'osais l'espérer. Peut-être qu'il aurait aimé combattre, peut-être pas mais il aurait sans doute l'occasion de le faire même si je sentais un cosmos s'éteindre dans le temple du Cancer. Un Ase mourrait petit à petit pour notre plus grand plaisir, ce fou... ou cette folle s'était rangée du côté des Saints et avait périt. Tant pis.

Je descendis de mon perchoir violemment, détruisant une dizaine de dalles avant de commencer à marcher en direction du temple. Entrant lentement mais sûrement, je ne savais pas ce qui allait se passer, une once de violence faisant dès lors vibrer mon armure. Au vu des forces en présence, l'animosité présente était évidente.

Je parvenais maintenant à cette salle où se trouvaient tous les protagonistes de cette guerre, du moins pour ceux qui avaient pu rejoindre sains et saufs ce temple qui semblait alors gardé non plus par le Chevalier du Lion mais par le Bélier. Ces cornes menaçantes au-dessus de son armure représentaient bien sa constellation mais peu importait, la scène qui se trouvait sous mes yeux était merveilleuse ! Je n'aurais pas pu trouver une meilleure toile que je garderais comme souvenir, un chaos sans nom !

D'un coté, le chevalier du Bélier derrière une jeune femme merveilleuse, cette dernière semblant le protéger de cet autre homme. Cet homme étrange, au cosmos étrange qui tenait la protectrice du Bélier à la pointe de son épée tout comme elle. Le regard de cet homme au cosmos agressif était porté vers le chevalier du Bélier, un regard menaçant mais je ne porta plus réellement d'attention sur lui.

Je regardais la Wyvern et le marina que j'avais suivit en quittant le temple du Cancer. Brave, il était d'une prestance étrange et semblait très fort. Je n'avais aucunement l'intention de le défier mais ne connaissant ni ses intentions ni celles de ce Bélier qui n'était pas en position de force, je restais quelque peu en retrait. Tant pis, bien que j'avais grande envie de foncer dans le tas, je n'oubliais pas que j'avais quelqu'un d'autre à achever... un chevalier volant qui s'était retiré au-delà des champs de batailles. Sylphe... je te retrouverai et je te tuerai cette fois.

Le seul chevalier d'or présent semblait fort et l'éliminer aurait peut-être changer le cours de cette bataille, le Sanctuaire était détruit de l'intérieur, même les chevaliers d'or étaient en proie à un mal étrange.

Alors que j'allais me poser sur un pilier présent dans ce temple, ma conscience sembla m'échapper sans que je puisse la retenir... je quittais mon corps tandis que ce dernier ne semblait pas vaciller le moins du monde.

Alors que sa conscience lui échappait, le corps de Shizuo se trouvait toujours là, debout dans le temple du Lion. Rien n'avait changé sauf ses yeux qui prenaient une teinte violacée et son cosmos s'était dissipé lui aussi. Il n'était plus là pourtant autre chose l'animait... qu'est-ce que cela pouvait bien être ? L’œuvre d'un dieu vicieux ? Vicieux, c'était là bien le cas.

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Le corps du Bénou se mit alors à bouger sans pour autant être menaçant, son regard s'attendrit, un sourire apparut sur son visage si souvent froid et sa respiration était régulière. Il marchait en direction du chevalier du Bélier mais sans aucune animosité, il l'approcha lentement, sembla surveiller que personne ne viendrait s'interposer.

Le Bénou dont l'esprit s'était dérobé était maintenant proche du Bélier, caressant son armure, effleurant les deux cornes du bout des doigts comme s'il n'était pas sûr qu'elles pouvaient trancher ou pas. Après avoir toucher les attributs principaux qui faisaient du Bélier ce qu'il était, la main du spectre descendit jusqu'à toucher le torse du Bélier avant de faire le tour et atteindre ses longs cheveux verdoyants malgré la longue nuit.

Caressant cette douce chevelure qui semblait être très soignée, les doigts du Bénou glissaient très simplement à travers eux et leur senteur était toute aussi divine que leur douceur. Portant lentement les cheveux du Bélier à son visage, il sembla poser sa joue sur eux comme s'il avait trouvé là la douceur absolue dont il ne pouvait plus se détacher.

Il se rapprocha alors du cou du chevalier et sembla lui susurrer quelques mots à l'oreille mais sa voix ne semblait pas être normale, quelque chose d'étrange lui arrivait mais il ne pourrait pas l'expliquer en cet instant présent. Tout ce qui se passait ici était inconnu pour le véritable hôte de ce corps et fort heureusement, il n'y avait qu'un seul spectre qui pouvait assister à ce spectacle s'il n'était toutefois pas trop occupé à veiller sur sa belle qui devenait de plus en plus forte.

- Hm, beau chevalier, ne vous laissez pas abuser par ce que vous voyez, oubliez cette guerre le temps d'un instant, abandonnez vous aux plaisirs que la vie vous offre et dont vous ne pouvez jouir de par votre statut... allez-y... allez-y...

La voix du spectre était douce, entraînante mais il ne savais pas qu'il s'adressait au Grand Pope du Sanctuaire, celui dont l'esprit devait demeuré impénétrable pour le bien être du Sanctuaire. Puis comme s'il voulait toucher un point sensible chez ce chevalier, il continua à parler.

- Les chevaliers s'entretuent les uns les autres, vous n'avez plus aucune chance de gagner, octroyez vous un dernier petit plaisir avant votre mort, ne soyez pas craintif, les vôtres rejoindront bientôt les Enfers alors pourquoi devriez-vous vous priver de la sorte?

Comme s'il avait compris qu'il valait mieux arrêter là, il s'éloigna du cou du Bélier mais une main caressait toujours ses longs cheveux tandis que l'autre descendait lentement le long de son bras cherchant à trouver sa main pour le tirer dans les limbes obscurs dont seule cette étrange personne qui avait pris possession du corps de Shizuo connaissait les sombres secrets.

La Colère de la Magicienne

La garde royale d'Amphitrite se mit en position de défense, encerclant leur Déesse pour la protéger de toutes parts. Pourtant, un être entrait dans le cercle sans être châtier sur l'instant : Arbhaal, dangereusement blessé, approcha de la divinité pour tenter de ramener sa belle auprès de lui. Quand le Spectre toucha le corps de Satine, celui-ci était glacé et crépitant d'une magie ancienne et puissante : il vit dans son esprit les pourtours d'une cité que l'on croyait perdue dans les brumes, oubliée. Mais Mary Red ne reviendrait pas, pas tant que les ténèbres étaient maîtresses incontestées. Puis, l'heure la plus sombre approchait, il ne fallait pas flancher.

« Sy'n agor y drysau o Ys ! »

Des corbeaux rouges s'envolèrent à tire d'aile depuis le front de la déité où trônait désormais un œil unique, écarquillé. Le temps sembla se figer l'espace de quelques instants, enveloppant les protagonistes présents dans une bulle. La marque de la loyauté avait brillé, mais la Déesse serait aveugle face à toute cette décadence. On la savait froide et autoritaire, mais la Magicienne était bien plus que cela. Par trois fois elle fit claquer son Trident contre le sol, par trois fois elle répéta les vieilles formules portée à l'encontre de Ker Ys lors de son engloutissement dans les eaux. Se parant entièrement d'un manteau rouge sang, Mary Red, la pirate sanguinaire leva la main, et de ses doigts jaillirent des traits qui sauvèrent sa sœur d'un trépas certain. Ou d'une toute autre machination …

… or tout s'enchaînait à une vitesse hallucinante, tout mortels seraient alors perdus dans cette folle tempête, emportés dans une vague se fracassant sur des récifs tortueux. Tout échappait à leur compréhension, pourquoi en serait-il autrement ?

Le regard améthyste de la Déesse des Flots jugea de l'ensemble en quelques secondes : Jack perdait pied, s'accordant à briser le Serment, Shion se voyait déjà en prise avec lui, sans compter de la fille Pendragon. Ils étaient tous menacés. D'un calme absolu, l'Impératrice d'un autre geste, fit appel à Morvarc'h, le destrier le plus rapide qui soit, si vif, qu'il pouvait fendre les eaux sans s'y enfoncer. Sa robe de ténèbres ne laissait aucunes lumière s'y accrocher : l'animal, furieux, renâcla, laissant quelques flammèches sortir de ses naseaux.

« C'en est assez ! » la voix de l'Ensorceleuse explosa partout, à l'instar d'un coup de tonnerre. Se mêlant à d'autres cris lupins, d'agonie. D'autres rumeurs macabres … « Fel Dahud cosbi ni chwant ! »

D'un coup, alors que le Spectre continuait son petit manège lubrique, l’œil du Cyclope se porta sur lui, le foudroyant de toute part : peu à peu, sa silhouette se modifia, tant et si bien que de l'homme, il ne resta plus grand chose. Une longue chevelure blonde se prit à danser dans son dos alors que ses yeux se parèrent d'un bleu plus pur que les cieux où siégeait Zeus. Une opulente poitrine rendait sa respiration plus difficile, son plastron bien plus étroit. Le Bénou était devenu une femme. Une femme aussi belle et désirable que l'avait été Hélène de Troie.

Sans qu'il ait le temps de réagir, le pauvre hère se vit entouré de Djinns, leurs larmes recourbées menaçant sa gorge.

Amphitrite avança, conservant d'une manière étrange et affectueuse, la main d'Arbhaal dans la sienne. Alors que tout était d'un silence de mort, l'Impératrice des Mers s'adressa ainsi :

« Haiken, Général du Dragon des Mers, occupez-vous de Jack O'Bannon, nous nous occuperons de châtier cet être impur des terres d'Athéna. Ensuite, nous nous en irons ma très chère sœur … »

Sur ces mots, elle relâcha son étreinte pour délaisser le Juge face à sa consternation. Les yeux de la Déesse reprirent leurs couleurs originelle et la voix tonitruante de Satine éclata à son tour :

« Je te le fais pas dire ! Nous sommes tous les fils de quelque chose hein ? Eh beh Jack, toi, tu es un sacré fils de pute. »

Mary défie Shizuo

=> Suite à l'interposition, j'ouvre le topic de combat !

J'avais la sensation de me tenir au centre d'un ouragan, dans l’œil du cyclone. La main qui serrait la mienne demeurait à la fois douloureusement familière, mais également atrocement étrangère. Restait-il au moins une trace de la conscience de Satine ou seule la déesse dominait ? J’observais d’un œil morne la trahison inattendue d’un marina dont les visées, bien qu’obscures, semblaient en adéquation avec celles de nos armées. Qu’il égorge donc cette damoiselle, avant d’achever le chevalier d’or qui semblait garder ce temple. Cela arrangerait bien nos affaires. Pour tout dire, mon attention se focalisait bien trop sur mon inquiétude envers Mary, que sur ce drame dont je ne saisissais pas tous les tenants. Néanmoins, l’intervention irréaliste du spectre du Bénou fit briller mon regard d’un éclat de fureur. Contre toute attente, ce fier guerrier venait de céder à la folie, outrageant l’honneur de nos armées par son attitude aguicheuse envers le bélier d’or. Pour tout dire, je me moquais bien de ses penchants sexuels. J’avais toujours trop souffert des préjugés pour me payer l’hypocrisie d’en être moi-même doté. L’amour restait un don merveilleux, qu’il concerne hommes ou femmes. Mais tenter de séduire l’un de nos ennemis en plein conflit s’apparentait à une trahison impardonnable. Avant que je n’ais eu le temps de fondre sur le ladre pour lui remettre les idées dans le bon ordre d’un bon coup de pied dans les bijoux de famille, la déesse qui me tenait la main fit exploser son outrage, en changeant le Bénou en une délicieuse créature féminine. Une humiliation de plus… En voyant un tel spectacle, mon corps se mit à trembler. De douleur, de rage, de frayeur. Cette personnalité, ce cosmos… Mary, ne me reviendrais-tu jamais ? Pourquoi l’avais-je laissé seule ?! Non ! Je ne voulais pas abandonner, si facilement ! Alors que la divine lançait un défi au Bénou, je pris une soudaine décision. D’un bond, je quittais la douce chaleur de sa main, pour m’interposer entre le spectre transfiguré et la déesse. Je devais avoir fière allure, tiens… Le surplus brisé, les ailes en lambeaux, le visage couvert de sang séché. Un moribond pathétique. Toutefois, la lueur ardente de mon regard ne devait pas faiblir. Je devais me rendre à l’évidence. Bien que ridicule, le Bénou était encore en pleine possession de ses moyens physiques et cosmiques. Le voir tué par Mary ne pouvait que desservir mon camp. Quant à moi, je ne pouvais sortir indemne de mes combats précédents. J’étais condamné à me faire achever par le premier chevalier d’or venu. Voilà de quoi me justifier officiellement. Mais la vérité était tout autre. Je voulais que Satine reprenne le contrôle. Je voulais être certain qu’elle se tenait encore là, bien présente malgré l’emprise de l’impitoyable déesse. Et si une personne pouvait l’aider à se retrouver elle-même c’était bien moi. J’y parviendrais, ou je mourrais en essayant ! La flamme vacillante de mon cosmos s’embrasa alors que je tendais la main vers la déesse dont la seule vue suffisait à meurtrir mon cœur.

Non. Ce spectre répondra de son acte pitoyable en temps et en heure, je m’y engage. Mais nous sommes en guerre, et je ne peux te laisser le défaire alors que nos armées ont encore besoin de lui. Tu as donc deux choix : redevenir Satine, ou me tuer de sang-froid.

Si l’esprit de Mary avait encore voix au chapitre, elle savait que je ne bluffais pas. Et elle devait deviner ma réelle volonté. Ne pas l’abandonner. Ne pas rompre la promesse que je lui avais faite. A aucun prix.

Citation :: Arbhaal intercepte le défi lancé à Shizuo

Qu'il était bon de provoquer ce bon vieux Jack! Les paroles du Dragon des Mers ne tombaient pas dans l'oreille d'un sourd et sans attendre une quelconque explication, le voilà tout affolé à l'idée de voir Haiken s'en prendre au Saint du Bélier. Cependant, il n'en était rien, il n'en serait rien. Pourquoi perdre une nouvelle opportunité de le provoquer?

Mais Haiken n'eut pas le temps de le rassurer un Jack qui avait rajeuni grâce au pouvoir de la Déesse Amphitrite, se voyait pris d'un soudain malaise. Son aura devenait plus sombre, tandis que son Cosmos se modifiait jusqu'à ne plus être reconnaissable. Il était difficile de croire que cela pouvait être un effet secondaire du pouvoir d'Amphitrite. Tous regardait cette "métamorphose" avec effroi, tandis que la voix de Jack ne laissa plus aucun doute sur les événements qui venaient de se produire sous leurs yeux.

"J'y crois pas! C'est lui... c'est vraiment lui!"

Haiken n'avait même pas à attendre que les Spectres et les Saints finissent de s'entretuer. Il était là, devant lui. Même si c'était à travers la possession d'un autre corps, ce Cosmos, si ressemblant au sien ne lui laissait guère de doutes sur l'identité de celui qui tirait les ficelles de la marionnette qu'était devenu le Général de la Sirène Maléfique! C'était son père! Les yeux du Dragon des Mers étaient grands ouverts, entre la stupéfaction et l'extase. Cependant, la déception se dessina sur son visage. Après tout, il n'avait pas eu le courage de faire de déplacement lui-même, ce qui était fort regrettable et montrait bien à quel genre d'homme il avait à faire.

"Un autre Jack mais en plus obscur! Aussi manipulateur l'un que l'autre, pas étonnant qu'ils aient été bons amis!"

Mais à trop rêvasser, Haiken avait laissé l'initiative à son (beau) père. Ce dernier ne perdit pas de temps à passer à l'attaque, sans attendre que le Dragon des Mers ne lui réponde. On faisait bien mieux, à part Haiken, en termes de courtoisie. Mais il n'était certainement pas question de le laisser agir à sa guise, encore moins lorsqu'il s'agissait d'utiliser le Triangle des Bermudes. Alors que les sphère d'énergie formaient un triangle autour de la Sirène, Haiken les stoppa net à l'aide de son pouvoir, afin d'empêcher que Ann ne tombe dans ce piège.

- Aucune chance! Tu n'es plus le seul maître du Triangle des Bermudes le vieux!

Alors que le Dragon des Mers s'apprêtait à désintégrer les sphères, un Cosmos violent les balaya d'un seul coup. C'était l'oeuvre de Mary ou Amphitrite, allez savoir! Tous semblaient souffrir de schizophrénie chronique héréditaire. C'était un sacré bordel au Sanctuaire Sous-Marin. Haiken allait jusqu'à s'en demander parfois ce qu'il faisait encore parmi des fous pareils!

Et la folie était contagieuse, à en voir les réactions plus que douteuses du Spectre du Bénou. Mais ce qui préoccupait surtout le Marina était de voir qu'à peine avait-il tourné le dos, que déjà Jack avait frappé le Bélier et tenait en joue la jeune femme rousse qui s'était mis entre le Marina et le Chevalier d'Or. Le paternel pensait-il vraiment que son fils allait simplement regarder sans réagir? Il se trompait lourdement!

Une petite distorsion frappait les yeux du Marina, faisant alors disparaître Shion et Ceridwen de son champ de vision pour faire apparaître Haiken juste devant lui. Le Général attrapa l'épée de son (beau) père, et l'immobilisa en dessinant un triangle dorée sous leurs pieds. Dans cet espace, aucun d'entre eux n'était libre de leurs mouvements et ne pouvaient en sortir.

- Bien, maintenant que j'ai enfin capté ton attention, on va pouvoir tirer les choses au clair. Tout d'abord, inutile de tenter de sortir, tu n'y parviendras pas! Pas avec un tel niveau!

Haiken se rappelait du Golden Triangle qu'il avait utilisé sur Ann. La puissance de l'arcane n'avait rien d'extraordinaire. Peut-être que le fait d'utiliser les attaques via une tierce personne rendait ses attaques moins puissantes.

C'était bien dommage. Haiken aurait préféré affronter son père en chair et en os, au summum de son pouvoir. Affronter Jack corrompu n'était pas l'idéal, après tout, les dégâts physiques seraient pour le père de sa fiancée et les dégâts psychique pour son père. Pour donner à Jack la correction qu'il méritait, ce n'était pas suffisant! Néanmoins, l'opportunité de donner une bonne leçon aux deux en même temps n'était pas non plus négligeable. Il fallait juste que le Dragon des Mers n'oublie pas une chose pendant le combat, tenter de sauver Jack de cet emprise maléfique et donc éviter de le tuer!

- Comme tu t'es montré courtois, selon toi, avec moi, laisse-moi donc répondre à ta demande avec toute la courtoisie dont je suis capable. Va te faire e**** espèce de salopard!

Le Cosmos du Dragon des Mers entra en ébullition. Il vit rapidement Mary se diriger vers le Spectre du Bénou, dont les formes semblaient avoir légèrement changés, probablement pour lui donner une bonne leçon. Mais ce qui captait réellement son attention était le seul adversaire qu'il voulait affronter ici! Il porta un dernier regard vers Ann qui reprenait lentement ses esprits. Mary s'en occuperait, il en était certain. Plutôt que de s'occuper d'elle pour le moment, il devrait faire le nécessaire pour son père qui, actuellement, représentait une réelle menace!

- Allons-y!

Haiken ouvrit le passage vers le Triangle des Bermudes, lieu qui verrait leur affrontement!

Spoiler:

Sac de nœuds, sac de nœuds, sac de nœuds. De toutes les discussions, de toutes les rencontres auxquelles il avait pu assister par le passé au sein du Temple du Bélier, jamais il n'avait été témoin d'un tel méli-mélo d'intrigues et de situations étranges. Entre les Marinas dont les intentions n'étaient pas toujours claires. Les Dieux qui venaient prendre possession des combattants pour mettre leur grain de sel dans la complexité. Les Spectres qui les envahissaient mais ne semblaient pas vouloir le combattre. Bref, Shion ne savait plus où donner de la tête et observait la situation, se demandant par quel bout il pouvait bien l'aborder.

Chaque chose en son temps s'il voulait essayer de régler au moins une partie des problèmes. En commençant par une question qui venait de lui être posée et qui revêtait un caractère tout particulier en ces instants. Se pouvait-il qu'il s'agisse là de la raison de cette guerre? Se pouvait-il que les Spectres aient attaqué le Sanctuaire pour le motif que Jack venait d'énoncer. Rassemblant ses idées et les différents rapports qui lui avaient été faits durant son alitement, Shion chercha une quelconque trace de mission parlant des hôtes d'Hadès. Mais il ne trouva rien. Jamais il n'aurait donné un tel ordre et il était certain que Kappa ne l'avait pas fait non plus. Alors qui?

Bien qu'Hadès nous apporte sans cesse notre lot de malheur et n'hésiterait pas, pour sa part, à faire tout son possible pour éviter que la Déesse Athéna ne puisse trouver un nouvel hôte, il ne s'agit là nullement des méthodes suivies par le Sanctuaire d'Athéna. Jamais je n'ai donné l'ordre de tuer les hôtes potentiels du Sombre Monarque et jamais moi-même ou un autre Saint ne donnerait un tel ordre. Nous ne condamnons pas à mort les innocents, nous les protégeons. Si quelqu'un a laissé entendre le contraire, alors peut-être que ce quelqu'un souhaitait seulement déclencher une nouvelle guerre. Et y est parvenu à la perfection il semblerait.

Prononcées à haute voix afin que toute l'assistance puisse les entendre, Shion espérait que ses paroles feraient réagir les Spectres. Après tout, personne n'avait jamais dit que tous les suivants d'Hadès étaient des brutes sans cervelle ou des fanatiques sans aucun jugement. Un de ses combats passés lui avait d'ailleurs prouvé tout le contraire. Sans nul doute, cette tirade ne suffirait pas à mettre fin à la Guerre mais peut-être suffirait-elle à ouvrir le dialogue, ne serait-ce que pour quelques instants. Il n'en demandait pas plus.

Concentré sur cette potentielle voie qui s'ouvrait à lui, Shion ne s'était aperçu que le Général Marina, si silencieux lors de son entrée dans le Temple du Lion, venait de s'avancer dans sa direction et celle de Jack. Visiblement peu ami avec ce dernier, le Général inconnu - qui n'avait toujours pas pris la peine de lui donner son identité - semblait régler ses comptes avec Jack, tout en incluant le Bélier dans la discussion d'une menace aucunement voilée. Ne détournant pas les yeux de celui qui cherchait ouvertement à le défier, Shion demeura silencieux, cherchant la meilleure réponse à apporter. Une partie de lui lui intimait de remettre ce prétentieux à sa place tandis que sa raison lui rappelait qu'il était le Grand Pope et ne pouvait se permettre d'entrer dans ce genre de jeux. Ne pouvait-il parvenir à faire cohabiter les deux pour une fois?

Mais comme souvent alors qu'il était confronté à un choix à faire, les évènements décidaient de l'empêcher de prendre des décisions. Jack, visiblement affecté à la fois par les paroles du Général Marina mais aussi par les dernières actions perpétrées par Amphitrite, venait à son tour de changer. Sa voix. Son aura. Son comportement. Tout en lui différait du Jack avec qui il défendait le Temple du Lion depuis tout à l'heure. Même ses propos devenaient partiellement incompréhensibles pour le Bélier peu au fait des intrigues qui animaient le Sanctuaire Sous-Marin. Seul un mot éclairait la lanterne de Shion dans toute cette obscurité: corrompre. Ainsi, Jack venait de lui-aussi de céder à la corruption qui frappait les Chevaliers d'Or. Ironique pour celui qui les soupçonnait quelques instants auparavant. Tenant fermement la Conque d'Or qui venait de lui être offerte, le Bélier s'apprêta à réagir mais fut pris de vitesse par le nouveau Jack, décidé à s'attaquer à lui. Et probablement son coup aurait-il porté si Ceridwen ne s'était interposée, avec une rapidité inattendue au vu de ses blessures. Un instant, le Chevalier d'Or serra les dents en apercevant le coup frapper sa bien-aimée et plus encore lorsqu'il aperçut les deux lames placées entre les combattants. Une vie pour une vie, telle était la situation qui lui faisait face. Il lui fallait maintenant réagir vite...

Mais c'était sans compter sur un autre acteur attendant son heure dans un coin du Temple et guettant le moindre moment de faiblesse du Chevalier d'Or pour fondre sur lui et... lui déclarer sa flamme?! Quoi?! Le Spectre perché non loin de là, tel un vautour, venait de s'approcher de lui pour lui proposer d'abandonner cette guerre pour prendre du bon temps? Mais il se foutait de qui celui-là? Soit il avait complètement perdu la tête, soit il le prenait pour un demeuré. Soit il s'agissait du Spectre le plus étrange de tous les Enfers et il fallait que cela tombe sur lui... qui plus est dans un tel moment... Par chance, Shion n'était pas le seul que ce petit manège dérangeait puisque la Déesse Amphitrite venait de reprendre la parole, visiblement courroucée par ce qu'elle venait de voir. Prononçant quelques mots étranges, une lumière entoura le Spectre qui lui faisait la cour avant que celle-ci ne se dissipe rapidement pour laisser apparaître une belle femme aux longs cheveux dorés. Telle était donc la punition de la Déesse pour l'outrage qui lui avait été fait?

Prenant sa tête entre ses mains, le Bélier ne savait plus où donner de la tête au milieu de ce tumultes d'évènements plus inattendus les uns que les autres. Et qui ne cessaient de s'enchainer. Alors qu'Amphitrite avait décidé de ne pas s'arrêter à cette simple punition mais de s'attaquer directement au Spectre, le second représentant d'Hadès, bien qu'en plutôt mauvais état, venait de s'interposer pour le défendre. Et, comme si la situation n'était pas assez complexe comme ça, le Général Marina inconnu venait de décider de régler son cas au Jack corrompu qui se tenait à quelques pas de lui.... Et puis quoi encore... Le Sanctuaire était devenu un cirque?

Comment osez-vous vous comporter ainsi en ce lieu... Vous êtes au Sanctuaire d'Athéna, tâchez de ne pas l'oublier!!

D'une explosion de colère et de Cosmos, le Grand Pope venait d'activer les sceaux d'Athéna placés aux quatre coins du Temple, scellant ainsi l'issue menant vers les Temples supérieurs et laissant éclater la puissance écrasante de la Déesse qu'il représentait. D'un geste rapide, Shion détacha ensuite le pendentif placé autour de son cou - cadeau offert par Ceridwen lors de leur dernière rencontre - laissant apparaître une resplendissante épée imprégnée d'un Cosmos bien différent de celui d'Athéna. L'épée de Freyja.

Il parait que cette épée peut pourfendre et repousser le Mal alors voyons voir si je sais m'en montrer digne aujourd'hui.

D'un simple geste de la main, le Bélier usa de ses pouvoirs pour faire voler la lame en direction de l'épaule de Jack, agrippant par la même occasion Ceridwen afin de l'écarter de la lame du Marina qui pourrait avoir raison d'elle. Volontairement, il avait orienté l'épée de Freyja loin de tout point vital. Car il ne souhaitait nullement attenter à la vie de Jack mais seulement permettre à l'épée de faire son office, si son pouvoir était tel que les légendes l'affirmaient. Gardant un oeil sur Jack pour voir si sa stratégie avait fonctionné - ou s'il allait combattre le Marina inconnu - Shion se tourna alors vers le Spectre changé en femme

Je ne sais pas qui tu es ni quel stratagème tu suis. Et je n'ai pas la volonté de te combattre en cet instant. Pourquoi envahissez-vous le Sanctuaire aujourd'hui? Est-ce parce que vous pensez que nous avons tué les hôtes de votre Dieu? Si tel est le cas, il est encore temps d'arrêter cette folie car nous ne sommes pas responsables de ces évènements. Qui est votre chef? Avec qui dois-je parler pour tenter de mettre fin à cette Guerre? Réponds moi Spectre. Le sang des Chevaliers d'Athéna a suffisamment coulé. Tout comme celui des vôtres. A moins que vous vous fichiez qu'un autre personnage se joue de nous pendant que nous nous entretuons?

Citation :: Bon, désolé pour la longueur du post et pour le bordel de celui-ci, mais j'ai essayé de faire de mon mieux au vu du cafouillis monstre qui règne dans ce Temple!!!

Tout ça pour ça.

Jack aurait pu en rire mais il ne le pouvait pas, il ne le voulait pas. Alors que la jeune femme détournait son épée pour le mettre en joue à son tour, un rictus apparaissait devant cette résistance trop prévisible. Pour l'instant, tout était dans ce qui était prévu mais parfois, dans les rouages les plus harmonieux des intrigues de Jack, on ne contrôlait pas tout.

La première chose fut la réaction de Shion. Il donnait donc la réponse que tout le monde attendait, les Spectres avaient donc été dupé ou alors était-ce un factotum pour pouvoir se donner une raison d'attaquer ? Personne ne pouvait le dire à part eux même, silencieux, Jack ne répondit pas, trop concentré dans sa lutte contre le pouvoir d'un autre. La douleur était intense et il ne souhaitait pas intervenir dans un débat où les réponses des Spectres étaient cruciales. Cependant, Jack n'eut pas le temps de répondre qu'il était devenu un pantin entre les mains de son vieil "ami". A l'instar des Chevaliers corrompus, il était à son tour perdu dans son propre corps. Les rouages de son esprit était en marche et telle une mécanique bien précise, il avait espoir que tout se passe comme il l'avait prévu ! Mais... Oui, mais.... L'arrivée du Spectre surprit toute l'assistance.

En effet, le voir débarquer pour draguer Shion laissa une étrange stupeur s'installer dans l'assistance. Kurokaze en fut lui même surpris, au point où il avait laissé sa garde retomber devant cette vision surréaliste. Erreur assez lourde, c'était le moment choisi par le Grand Pope pour lui lancer une étrange épée dans l'épaule. La douleur fut telle que le cosmos de Poséidon existant encore en lui explosait pour repousser le cosmos de la déesse Freyja. Merde ! Ca commençait à prendre une tournure bien saugrenue.... Pourquoi le destin avait choisi d'envoyer une tarlouze au Cinquième Temple du Zodiaque ? Jack ne savait pas quoi répondre et son esprit était perdu, cette douleur frappait son esprit et il lâchait sa rapière pour hurler de douleur. Amphitrite ne plaisantait pas non plus au vu de cette situation, la sanction fut lourde pour la nouvelle Guerrière d'Hadès.... Kurokaze sentait ses forces s'affaiblir au profit de Jack, les choses se compliquaient lourdement.

Evidemment, cette situation fut exploitée intelligemment par son homologue de l'Atlantique Nord. Les relations des deux hommes, déjà plus que chaudes, n'allaient pas être améliorées. Mais, comme une ancre dans le présent, les sceaux d'Athéna firent leur office. Le cosmos de Jack redevint normal, Kurokaze était repoussé quelques temps en dehors de son corps ! Il se retourna vers Shion pour lui parler quand Haiken bondit devant lui, un triangle d'or étai déjà en train de se créer sous ses pieds.

- Chevalier du Bélier... Kurokaze est repoussé mais je dois régler des comtes avec mon homologue ! Et Kurokaze tentera de reprendre possession de moi des que je quitterai ce temple, devenant un danger pour les miens comme les vôtres ! Une fois enfermé dans le Triangle des Bermudes, je ne poserai plus de soucis ! Et je dois donner quelques informations à cet imbécile...

Se retournant vers Haiken.

- Tu es toujours aussi prompte à ne croire que ce tu vois ! C'est l'Invisible notre ennemi, ces dieux de jadis qui n'ont plus de corps dans ce monde ! Comme Moloch Baal à Carthage au temps de Pséma du Bélier ! Ces dieux vivent encore sous la terre et je pense que mon hypothèse se tient vu le discours de notre Déesse ! Et toi tu veux me défier ! Soit ! De toute façon, je dois te parler...

Les sceaux d'Athéna continuaient de vibrer intensément et personne ne pouvait les passer sur cette Terre. Dans une prière à Poséidon, il laissait une vague de cosmos divin s'échapper pour avoir quelques instants, quelques précieuses secondes pour laisser l'attaque de Haiken se réaliser. Il était redevenu lui même mais la crainte de revoir Kurokaze dans son corps le travaillait ! Alors qu'ils partaient vers la nouvelle dimension, il parlait à haute voix en direction des protagonistes.

- Dame Ceridwen.... Pardonnez mon offense ! Je ne porte jamais la main sur une femme habituellement ! Sinon, pour l'Invisible, vous en avez la clé, Guerrière d'Avalon ! La déesse vous a montré le chemin ! Shion du Bélier, je ne sais pas si je serai prêt pour combattre de nouveau mais plus aucun spectre ne pourra entrer au Sanctuaire d'Athéna, les nôtres veillent sur cela...

Se tournant vers Mary un bref instant.

- Retournes avec Ann en sécurité ! Cette bataille n'est plus la tienne... Quittez toutes les deux cette Terre, pour le reste, Haiken et moi on verra !

Dans un sourire, il regardait dans les yeux sa fille et se tourna vers Haiken. Il cogna son plastron d'un coup de pied pour se dégager de son emprise, ils chutaient tous les deux dans le monde où passé, présent et futur coexistaient sans cesse... Jack savait que ce serait le pire combat de sa vie, car celui là était réellement imprévu ! Alors qu'ils tombaient, son cosmos reprit sa teinte écarlate. Il se posait sur le sol en regardant le Dragon tombé devant lui.

- Bien. Jack s'est donc rendormi. Je t'en remercie. Sans ton attaque, je perdais son contrôle.... Satané Grand Pope et ses sceaux ! Mais tu as sauvé mes plans. Je ne te propose pas de stopper tout cela. Tu es aussi arrogant que Jack quand on y regarde bien ! Alors, que vas tu faire ?

Jack a écrit:

HRP : Défi accepté. Je lance les dés !

Reviens

=> Arbhaal VS Mary

Ce cauchemar ne cesserait donc jamais ? Serais-je toujours condamnée à voir et subir ce genres de choses ? À me perdre dans ma douleur et mes peines ? Je ne voulais pas d'une vie comme ça. Je ne l'avais jamais voulut, mais, c'était une vie comme celle-ci que les Dieux m'avaient offert. Tu parles d'un cadeau. Moi, je rêvais de grands horizons, des flots à perte de vue, de la caresse du vent sur mon visage, du parfum enivrant de la liberté. Cette fois là à Londres, quand nous nous étions enfin échappées ma sœur et moi de cette prison dorée, je pensais sincèrement que ma vie serait très différente. Je devais me rendre à l'évidence que ce ne serait probablement jamais le cas. La petite fille rêveuse était définitivement morte aujourd'hui. Cette prise de conscience m'avait fait basculer. Et j'avais faillis perdre mon dernier Trésor. Celui qui reposait à présent tout contre mon cœur blessé. Je sentais mon sang s'écouler de cette plaie, de ce geste qui s'était voulut à la fois orgueilleux et vindicatif. Je m'étais dressée contre mon destin, j'avais balayé mes peurs et mes angoisses pour ressortir la tête hors de l'eau.

Je le tenais fermement, mon dernier Trésor. Je le regardais avec tendresse tandis que mes doigts se perdaient dans sa chevelure, pareille à un Soleil. Un mince sourire étira mes lippes, et, au même moment, un filet vermeil s'échappa de la commissure de mes lèvres.

« Putain … t'es vraiment un rustre. »

Un léger rire s'échappa de ma gorge, avant que celui-ci ne soit interrompu par une quinte de toux qui finit par se calmer. Je pris une profonde inspiration, sifflante et difficile. Je me sentais partir, mais j'étais bien, et toutes frayeurs m'avaient désormais quitté. Sur le point de fermer les yeux et goûter de nouveau aux affres de la Mort, je m'accrochais : non, cette fois, je ne le laisserais pas prendre ma place. Forte de mes convictions, celles-ci trouvèrent un échos en moi : bientôt toute parée d'un halo bleuté, je sentais là l’œuvre de ma Déesse. Ça sentait la mer et ses embruns.

« Merci, ma Déesse ... » murmurais-je réconfortée par son étreinte. « Arbhaal ? »

Le conservant toujours près de mon sein, je le regardais tendrement, dans l'espoir de le voir rouvrir les yeux.

« Ma sœur nous attends, je la sens m'appeler, une partie de la Stella Rubius l'a rejointe, je la sens si proche et si loin à la fois. Callista. »

Je devais ressembler mes forces et me relever, aller la trouver. « S'il te plaît, reviens moi, que nous puissions nous en aller, quitter le Sanctuaire. »

Mon esprit flottait dans une dimension bien étrange. Une paix irréelle régnait et je sentais tensions, colère, doutes, peurs s'envolaient pour ne laisser qu'un sentiment d’harmonie avec le monde. Dans le lointain, le chant des oiseaux et le tintement des cordes des harpes angéli... Ça ne va pas non ?! MOI, Rhadamanthe, juge de la Wyvern, je ne pouvais me laisser aller à de telles aberrations dégoulinantes de mièvrerie ! J'ouvris les yeux, trempe de sueur et tremblant de colère et de révolte face à la mort qui me tendait de nouveau les bras. Je vis alors ce qui, pour moi, demeurait le seul et unique paradis : le visage de Mary. Malgré mon état pathétique de faiblesse, toutes mes inquiétudes se tournèrent vers ce mince filet de sang qui coulait de sa lèvre. De ma main peu assurée, j'essuyais le liquide carmin et gratifiait d'un sourire tendre ma douce.

Je suis là... Satine... Tu devrais le savoir, je suis pire que la plus tenace des mauvaises herbes...

Sans hâte, pour mieux dissimuler mon état physique, j'échappais à son étreinte pour me relever. Maintenant qu'elle était de retour, une situation épineuse se présentait à moi. D'un coté, elle, mon âme sœur, source de désir, de plaisir, de respect, d'amour. De l'autre, mon devoir de juge, ma fidélité envers le seigneur Hadès. Je me devais de choisir. Quoi qu'en y réfléchissant bien, si Mary quittait ce lieu, elle serait en sécurité. Je n'avais donc pas besoin de la suivre, sachant qu'elle demeurait bien plus douée que moi pour prendre soin d'elle même. Avec une infinie tendresse, je rapprochais ma bouche de son oreille pour lui susurrer.

Cours rejoindre Callista. Nous sommes tous liés à notre devoir.

Mes lèvres frôlèrent alors les siennes, dans un élan de passion toute retenue. La promesse d'ardentes retrouvailles. Je savais qu'elle comprenait. Pour l'un des trois juges, la guerre n'était pas terminée. Délaissant ma bien-aimée, je balayais d'un regard la scène. Mais une seule silhouette retint mon attention.

Chevalier d'or du bélier.. Même en plein combat, j'ai entendu tes paroles. Les miens ne tarderont plus désormais. Les défenses de vos armées s'amenuisent de minutes en minutes, tu le sais aussi bien que moi. Je te laisse donc une chance de t'expliquer. Dis m'en plus sur cette histoire d'assassinat sur les hôtes de mon seigneur...

Pourquoi laisser la parole à ce chevalier ? Uniquement par respect pour la mémoire de l'homme qui avait porté cette armure d'or avant lui. Une rencontre que je n'oublierais jamais.

Spoiler:

La lame de Gram posée sur la gorge du Marina, les iris ambrées de la jeune femme s'étaient soudainement fendillées. Oser s'en prendre sournoisement au Bélier, était une chose à ne pas faire en sa présence. Elle ne le tolérerait jamais. Ni elle ni Jack n'avait bougé, se contentant de se scruter, guettant le moindre geste de l'autre.

Pourtant il y eut une chose que la Sirène maléfique n'avait certainement pas prévu, se fut l'intervention du Dragon des Mers. Usant d'une de ses arcanes, le Général téléporta Bélier et Dragonne hors de portée du possédé. Rengainant Gram, elle se tourna en direction de Shion. Mais ce qu'elle vit la laissa tout d'abord éberluée, avant que quelque chose qui lui était inconnue ne s'immisce dans ses veines. La jalousie.

En effet, la scène qui se déroulait sous ses yeux avait de quoi la faire enrager. Car le Spectre, qui s'était jusque là tenu tranquille venait d'entrer en scène. Sans qu'elle ne comprenne le pourquoi du comment, celui-ci venait de se placer près de Shion, ou plutôt contre lui, serait plus juste. Ses mains s'étaient mises à errer sur lui d'une façon dont elle-même ne l'avait touché, tandis qu'il lui susurrait des idées plus farfelues les unes que les autres.

Visiblement, cela eut également le don d'agacer l'épouse de Poséidon, car en lieu et place de l'homme, apparu une femme d'une extrême beauté, ce qui eut le don d'accentuer le sentiment de rage de Ceridwen. Qui était-elle? Comment osait-elle le toucher de la sorte?

Depuis tant d'année qu'elle le connaissait, se fut la première fois qu'elle vit le Bélier faire une sortie de la sorte. Dans une explosion cosmique, ce dernier activa l'ensemble des sceaux qu'il avait placé au sein du Temple du Lion. Cette puissance était telle qu'elle en ébranla plus d'un. De plus, elle n'avait guère eu besoin de lui répéter deux fois, il avait parfaitement compris ce qu'elle voulait lui faire comprendre un peu plus tôt en tapotant sa gorge, car dans un geste vif, Shion s'était défait de sa chaîne pour libérer la véritable forme du pendentif. L'épée de Freyja était venue se loger dans sa main.

D'une frappe ferme et décidée, le premier gardien plongea l'épée dans l'épaule du marina possédé. Et l'épée divine ne manqua pas à sa réputation. Car Jack reprit ses esprits. Même si se ne fut que quelques instants. La Dragonne l'écouta avec la plus grande attention. Tandis que les paroles de ce dernier à son encontre lui semblait complètement incompréhensible. Elle en détenait la clé? La clé de pouvoir voir l'Invisible? Mais comment? Elle n'y comprenait décidément plus rien.

Elle lança sur le porteur de la Toison d'Or un regard quelque peu perdu:

"- Shion, je dois trouver Jara. Je ne comprends rien à tout ceci. Je ne comprends pas ce que l'on attend de moi. Peut-être pourra-t-il m'aider et me guider. Je dois descendre au temple des Gémeaux. Ne t'en fais pas, je te donne ma parole que je reviendrai."

Elle vint effleurer de ses lèvres la joue du Saint avant de s'en aller avant même qu'il puisse la retenir.

~> Temple des Gémeaux

Temple du Cancer

« 'Chier. Personne va me croire lorsque je dirai que j'y suis pour rien dans tout ça... »

« CAP'TAINE! Me claquez pas entre les doigts! Z'avez pas le droit, merde! »

Spoiler:

Le corps du Bénou ne s'était pas décollé de celui du Bélier espérant une réponse positive de sa part mais il en fut tout autrement. Alors qu'il semblait toujours aguicher le chevalier d'or, la personne aux cheveux blancs et au cosmos immense ne sembla aucunement apprécier la scène. Sa colère frappa l'enveloppe du Bénou qui se transforma immédiatement, laissant apparaître désormais aux cotés du Bélier une femme à la longue chevelure blonde et aux formes généreuses.

Il l'avait cherché mais n'était absolument pas conscient de tout ce qui se passait, la puissance divine de cette femme l'avait frappé et il était maintenant sous les traits d'une femme très belle mais qui se fit tout de même rejeter par le Bélier. Soit, il fallait bien s'y attendre, le Grand Pope du Sanctuaire ne se ferait pas influencer de la sorte évidemment. Tant mieux, tant mieux.

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Alors que je me sentais plongé dans le noir, dans le froid et dans un liquide étrange, je me sentais émerger de cette transe et revenir petit à petit dans mon corps. Ma conscience revenait, je revenais lentement dans mon corps n'ayant aucune idée de ce qui s'était passé pendant ce court laps de temps. J'avais l'impression de m'être évanouit et lorsque je revins à moi je me sentis... étrange.

Ouvrant lentement les yeux, je voyais non loin de moi la luisante armure dorée du Bélier. Cette vision me poussa à reculer de quelques pas et c'est à ce moment que je vis ce qui m'était arriver. Je n'étais plus dans mon corps, je me sentais lourd à quelques endroit et sentais qu'il me manquait des choses à d'autres. Mes muscles s'étaient ramollis, mes cheveux avaient changés et j'en passe.

J'étais là dans l'ultime humiliation, regardant autour de moi je voyais mon supérieur en piteux état ainsi que d'autres personnes. La colère montait en moi, j'allais exploser... une aura sombre s'installa autour de moi, des crépitements se faisaient sentir dans l'air et une chaleur intense commençait à envahir la pièce.

C'est alors qu'une lumière désagréable frappa mes yeux, une lumière si puissante que je sentais le pouvoir divin dans cet endroit. Ouvrant mes yeux, je constatais que le chemin menant au temple de la Vierge était maintenant verrouillé par le puissant cosmos d'Athéna émanant des sceaux placés dans le temple du Lion. Ce chevalier d'or était bien plus puissant qu'il n'y paraissait à première vue.

Ma colère n'était malgré tout pas retombée, au contraire, l'apparition de ce cosmos si... doux n'avait fait qu'attiser la haine qu'il avait en moi et envers moi à cet instant. Néanmoins, je regardais mes mains quelques secondes et je constatais que je redevenais moi-même petit à petit. Comme quoi, le cosmos d'Athéna n'avait pas que des méfaits sur nous les spectres. Involontairement peut-être je n'en savais rien, la déesse me rendait ma forme normale jusqu'à me rendre mes muscles et tout ce qui faisait de moi le spectre du Bénou.

Ouvrant subitement mes ailes, des flammes s'échappèrent de mon surplis allant se briser sur les murs du temple du Lion tandis que levant le poing vers le toit de la cinquième maison du Zodiaque, je laissais échapper la colère que j'avais en moi. Une grande sphère de feu apparue au-dessus de moi, sphère qui une fois envoyée vers le ciel détruisit en grande partie le toit dallée de ce temple laissant tomber les débris et entrer la pluie.

C'est alors que j'entendis les paroles du Bélier, il n'avait que faire d'un combat contre moi... peut-être était-il chanceux au final de ne pas croiser le fer avec moi. Mais ce qu'il me dit me troubla réellement... D'après ses dires et je doute qu'il puisse mentir aussi bien, aucun de ses chevaliers n'avaient porté atteinte à Hadès... ou plutôt à des potentiels réceptacles de mon maître. Disait-il la vérité ? Je n'en étais pas sûr mais j'avais décidé de prendre part à cette guerre dans l'unique but d'anéantir les saints et pour l'heure le seul que j'avais affronté s'était enfuit. L'envie d'en découdre avec le Bélier me montait à la tête mais je ne pouvais ni faire demi-tour ni avancer quand bien même je l'aurais tué. Prenant sur moi, je décidais donc pour la première fois de ma vie de spectre d'entamer une conversation « normale » avec ce chevalier d'or.

- Alors d'après toi, vous n'êtes pas les responsables de ces meurtres, cependant n'est-ce pas votre devoir en tant que Chevaliers d'empêcher le retour de notre dieu, ennemi principal d'Athéna et ce même en son absence ? Préserver la paix sur la Terre n'est-ce pas là votre mission... C'est un succès triomphal au vu de ce qui se passe actuellement. Pour l'instant tu vas devoir t'entretenir avec nous, tu sauras qui nous guide en temps voulu.

Bien que j'avais du mal à croire les paroles du saint, les images de leurs alliés se battant les uns contre les autres me revinrent et peut-être disait-il la vérité au final. Les trahisons des siens... peut-être que ces traîtres étaient pour quelque chose dans ces meurtres.

- Tes chevaliers se battent entre eux plus bas, pourquoi donc ? La trahison semble être le seul mot qui prévaut dans votre Sanctuaire n'est-ce pas...

Me tournant vers mon supérieur, le juge de la Wyvern, je voulu lui adresser la parole mais la présence de son douce près de lui sembla m'interdire de le faire. Ne quittant pas des yeux le juge pendant quelques instants, je finis par lui tourner le dos et alla m'adosser contre un pilier non loin de là espérant que le Griffon n'arriverait pas maintenant pour me faire remonter les bretelles.

- Eh bien, j'écoute, ne vous en faites pas... mais étant donné qu'il ne semble plus y avoir d'opposant pour l'instant, permet que je fasse comme chez moi.

Le sol qui était mouillé sous moi sécha immédiatement lorsque je m'approcha de lui et désormais assis et appuyé contre la pierre, les yeux clos et le cosmos moins agressif que d'habitude, j'attendais la réponse du chevalier d'or... il avait plutôt intérêt à être convainquant car il serait alors prit dans un combat sans merci dans le cas contraire.

Pour une fois, les choses se passaient comme prévu. L'épée de Freyja, cette relique qu'il avait détenue depuis si longtemps sans savoir comment l'utiliser, venait de se planter dans l'épaule du Général possédé. Et, même s'il ne pouvait dire si cette fameuse épée venait de remplir son rôle ou s'il s'agissait de l'énergie de sa Déesse déployée au travers de ses sceaux, Jack semblait retrouver rapidement ses esprits. Les choses auraient été parfaites si celui-ci avait pu rejoindre à nouveau leurs rangs plutôt que céder à leurs étranges conflits internes. Après tout, Jack semblait être à la fois un combattant et un stratège chez les Marinas. Mais malheureusement, à entendre ses propos, ces conflits internes devaient être réglés avant toute autre chose. Même cette Guerre. Au moins, Jack le prévenait que de nouveaux renforts étaient là pour les aider, une bonne nouvelle même s'ils perdaient un allié.

Bien, si tu penses que ce problème ne peut pas attendre... Nous tâcherons de nous débrouiller sans vous deux...

Une légère inquiétude dans le regard du Grand Pope alors que celui regardait les deux combattants disparaître vers une étrange destination. Très vite, les yeux de Shion se reportèrent sur les dernières personnes présentes en ces lieux. Ceridwen, Mary et Ann pour le soutenir contre les deux Spectres qui lui faisaient face. La situation demeurait à leur avantage même s'il n'était point sûr que les Jumelles Marinas allaient demeurer bien longtemps en ce Temple, au vu des derniers propos de Mary. D'ailleurs, Mary semblait avoir souffert suite à l'étrange combat qui venait de l'opposer au Spectre d'Hadès. Peut-être pourrait-il user de ses compétences pour remettre en état son armure mais il hésitait à user de ses capacités devant les Spectres présents. Quant à Ceridwen, elle était déjà affaiblie par son dernier combat. Pourrait-elle se battre à nouveau sans risquer sa vie?

Alors que Shion observait avec attention les différentes blessures de sa bien-aimée, celle-ci prit la parole pour lui annoncer sa volonté de quitter le Temple du Lion pour en apprendre plus sur le rôle qui était le sien dans ce confit. Elle devait rencontrer Jara, discuter avec lui. Non, elle ne pouvait pas descendre dans cet état! Non, elle devait rester à ses côtés afin qu'ils puissent protéger ce Temple. Afin qu'il puisse la protéger. Ces cris résonnaient au fond de son âme mais le Grand Pope ne pouvait se permettre de les prononcer à haute voix. Telle était la promesse qu'il s'était toujours faite. Sans un mot, il reçut le baiser de Ceridwen avant de croiser son regard, lui implorant de respecter sa parole et de lui revenir. Et sans un mot, sans une larme, il laissa la combattante s'éloigner du Temple du Lion.

Et comme si la balance si favorable quelques instants auparavant s'était décidée à le faire mentir une énième fois depuis le début de cette Guerre, un autre personnage se décidait à faire son entrée en ces lieux. Portant un surplis aussi sombre que celui de ses acolytes, celui-ci venait à nouveau grossir les rangs des suivants du sombre Monarque, le plaçant dans une situation plutôt délicate. Sauf si... cette nouvelle venue ne semblait guère s'intéresser à lui mais s'était dirigée vers Mary afin de soigner la blessure qu'elle portait à son ventre. Pour quelle raison un Spectre venait-il aider une Marina? En d'autres temps, il aurait pu douter de l'alliance qu'il entretenait avec les Marinas mais pas avec ce qui venait de se passer. L'Alliance du Fer et du Sang n'était pas remise en cause.

Mary, j'espère que vos blessures ne sont pas trop graves. Si vous l'acceptez, je peux user de mes compétences pour remettre votre armure dans son état initial et les soigneurs du Sanctuaire peuvent regarder à vos blessures. Ensuite, si vous le souhaitez, vous pourrez repartir au sein du Sanctuaire Sous-Marin avec votre soeur. Néanmoins, j'apprécierais si vous pouviez rester à mes côtés le temps de ces explications avec les suivants d'Hadès ici présents. Vous avez été témoin de l'Alliance du Fer et du Sang, soyez témoin, je vous en prie, de ce nouvel échange.

Finalement, Shion se tourna en direction des deux Spectres pour écouter leur réaction face à ses explications. Le premier à prendre la parole, Arbhaal, celui qui semblait entretenir une relation toute particulière avec Mary, accepta de discuter avec lui et d'écouter ses paroles. Sans bien entendu manquer de glisser quelques piques quant à l'état de leurs armées et l'issue de cette Guerre. Il allait vite falloir lui rappeler quelques détails. Le second Spectre, quant à lui, venait de retrouver sa forme initiale, probablement suite à l'activation des sceaux d'Athéna. Peut-être satisfait de ne plus être soumis à la Malédiction d'Amphitrite, il acceptait à son tour de l'écouter, ne cachant pas non plus la supériorité qu'il semblait éprouver. Un peu trop peut-être d'ailleurs au vu de l'explosion soudaine qu'il venait de déclencher en laissant éclater sa joie. Si on considérait qu'un Spectre pouvait être joyeux bien entendu. Finalement, pesant ses mots avec soin, Shion reprit la parole

Je vous remercie d'accepter de discuter avec moi, tous n'auraient pas eu la Sagesse dont vous faites preuve. Avant toute chose, je tiens à vous rappeler que je ne suis pas seulement un Chevalier d'Or au sein de ce Sanctuaire mais le Grand Pope de celui-ci. Je sais pertinemment quelle est la situation des combattants d'Athéna et Jack m'a confirmé l'arrivée de nouveaux alliés avant de disparaître. Je n'enterrerais donc pas si vite le Sanctuaire à votre place. D'autant que je suis moi-même capable de protéger ce Temple s'il le fallait. Je n'en sortirais pas vivant, probablement. Mais je ne suis pas certain que vous passeriez vous-mêmes ce Temple. Néanmoins, comme je vous l'ai dit, je ne souhaite nullement vous affronter. D'autant plus quand ce conflit ne ressemble qu'à une sombre mascarade...

Laissant glisser son regard sur Arbhaal et Shizuo, il poursuivit après quelques secondes

En tant que Grand Pope, ma volonté n'est nullement celle d'empêcher le retour du Seigneur Hadès. Je ne vais pas mentir, je n'ai aucune sympathie pour lui et pour les exactions qu'il entreprend sans cesse à l'égard de ce monde. Et nous nous élèverons toujours pour l'empêcher de mettre la main sur ce monde. Mais il en fait partie et est nécessaire à son équilibre. Il n'est pas de mon ressort de décider si un Dieu a le droit d'exister ou non. Plus encore s'il s'agit de sacrifier des innocents parce qu'ils pourraient hypothétiquement être les hôtes d'un Dieu... Un massacre préventif... Jamais je ne demanderais cela.

Essayant de rassembler les maigres informations fournies par Jack et Ishiro, il poursuivit

Je n'ai malheureusement que peu d'informations à vous donner car je ne suis sur pieds que depuis peu. Mais j'ai appris d'un Général Marina que les hôtes d'Hadès avaient été massacrés récemment. S'il n'y avait pas le conflit actuel, j'aurais d'ailleurs envoyé des Chevaliers enquêter sur ces évènements. En outre, comme vous l'avez précisé si justement, plusieurs Chevaliers d'Or se sont retournés récemment contre notre camp. D'après un Chevalier croisé tout à l'heure, il s'agirait des actes de celui qu'on nomme Pséma, le Bélier Noir. Il a déjà fait des siennes par le passé et agit bien souvent dans l'ombre. Si c'est le cas, ne trouvez-vous pas ça étrange que les évènements s'enchainent si aisément? Des Saints auraient tué les hôtes d'Hadès sans se montrer discrets alors qu'ils sont supposés protéger l'Humanité. Et alors qu'aucun conflit n'a lieu, pour une fois, entre les Enfers et le Sanctuaire d'Athéna. Et lorsque vous nous attaquez, nous recevons l'aide des armées du Seigneur Poséidon et, comme par magie, certains Chevaliers - dont je ne peux nullement douter de la fidélité pour Athéna et de l'honneur - se retournent contre nous. Par l'influence de ce Pséma visiblement. Je vous le demande donc: ne pensez-vous pas que nous sommes tous les marionnettes de ce Pséma dans cette histoire et qu'il serait temps d'éclaircir cette histoire plutôt que de jouer son jeu?

Bien. Le chevalier d’or du bélier, Grand Pope de surcroit, semblait disposer d’un caractère pour le moins passionné et vif. Il m’avait suffi de sous-entendre un avantage de notre camp pour déclencher une réaction immédiate. De la part du dirigeant du Sanctuaire, je me serais attendu à un homme réservé, sage, et doté d’un sang-froid exceptionnel, mais pour l’heure, je me contentais de lui prêter une volonté sincère d’éviter un bain de sang supplémentaire. Maintenant que croire ? Si Celsius m’avait bien appris une chose, c’était que les Saints d’Athéna pouvaient faire preuve de mensonge, de tromperie, de lâcheté et de cruauté. Certes, je devais bien admettre que les chevaliers d’or du Taureau, du lion et du sagittaire m’avaient fait un bien meilleur effet, je ne pouvais prêter foi aux paroles du Grand Pope sans preuves tangibles. Bien que blessé et le surplis en lambeaux, je me dressais de toute ma hauteur pour parler au bélier d’or d’égal à égal, en l’absence d’Himmel.

Entre sauver un innocent et tuer un spectre, même doté des meilleures intentions, le choix est vite fait pour un chevalier d’Athéna. Mary Red, ici présente, peut en témoigner. Je ne peux donc pas prendre vos paroles pour argent comptant, Grand Pope. Il serait naïf de vouloir me faire croire que Celsius est un cas isolé. Votre confrérie compte bien des hommes et des femmes d’honneur, mais les assassins de la pire espèce se dissimulent également dans vos rangs. Qu’importe vos ordres, de tels individus n’auraient pas hésité bien longtemps à éliminer un innocent, si ce dernier avait été pressenti pour héberger le seigneur Hadès.

J’ignorais si le bélier d’or avait eu connaissance de l’incident qui m’avait opposé à Celsius des Poissons, et qui avait failli couter la vie à Mary Red. Mais les faits demeuraient indélébiles dans mon esprit. Certains saints n’étaient que des hypocrites, cruels, dénués de la moindre compassion, et incapable de dépasser leurs préjugés. Shion ne semblait pas de cette trempe, mais en tant que chef des armées d’Athéna, une part de moi le considérait comme responsable de ces dérives.

J’ignore pourquoi vos propres chevaliers se sont rebellés contre leurs frères d’armes. Mais j’admets volontiers que cette attitude étrange peut appuyer vos affirmations. Toutefois, si je suis prêt à écouter vos appels au calme, je n’ai pas le pouvoir de stopper cette guerre. Du moins sans preuves tangibles. S’il s’avérait qu’un individu quelconque se soit joué de nous, pour contraindre par la ruse nos armées à marcher sur le Sanctuaire, il le paierait cher…

Maintenant, il fallait examiner la situation sous un angle nécessitant une certaine ouverture d’esprit… Le Grand Pope se retrouvait quasiment seul face à deux spectres. Je doutais que Mary vienne lui porter secours, et il devait en avoir conscience. Donc, soit le bélier d’or cherchait à gagner du temps, dans l’espoir qu’un allié vienne le rejoindre, soit ses paroles d’apaisement demeuraient sincères. Les bras croisés, et le regard indéchiffrable, je repris la parole avec calme.

Je fais en sorte de demeurer un homme d’honneur et de raison, et j’en attends autant de la part de mes interlocuteurs. Je vous laisse donc le bénéfice du doute, Grand Pope. Le moment venu, je ferais part de vos propos au meneur de notre assaut, dans l’espoir de clore ce conflit de manière… pacifiste et raisonnée. Du moins en attendant que nous parvenions à mettre la main sur le véritable responsable de ce conflit, s’il existe véritablement. Néanmoins, je n’imposerais pas de choix à mon subordonné. Spectre du Bénou, tu es libre de tes actions.

Hm, écouter les palabres de ce chevalier commençait sérieusement à mettre ma patience à rude épreuve. Il parlait bien, son éloquence ne faisait aucun doute, il avait même quelques airs nobles mais de mon pilier, je trouvais que ça ne lui allait pas réellement. Déblatérant des mensonges, je lui aurais bien collé mon poing en pleine figure s'il n'était pas en pleine conversation avec la Wyvern dont l'état me faisait sourire. Enfin bon, passons sur ce détail.

Je sentais que la plupart des cosmos des saints convergeaient vers notre position mais pas uniquement... Ainsi donc j'avais en face de moi le Grand Pope du Sanctuaire... quelle belle proie pour le phénix égyptien. Le chef du Sanctuaire à portée de main. Je l'écoutais malgré tout d'une oreille distraite et laissant l'autre spectre terminer ce qu'il avait à dire, je m'adressais au Bélier doré :

- Soit, néanmoins je doute que nos forces se soient faites bernées ou auraient menti délibérément à nos supérieurs. Soit tu mens, soit ils mentent. Concernant ce Pséma, il agit dans l'ombre contre nous tu prétends mais quand bien même, s'il est vrai que vous avez anéanti des innocents pour empêcher le retour de Hadès, ceux qui ont fait ça devraient retirer leurs armures et se repentir ! Tout comme celui qui leur en aurait donné l'ordre. En l'occurrence toi, le Grand Pope.

Je regardais mon supérieur qui m'avait clairement fait comprendre que je pouvais agir comme bon me semblait. Je réfléchis néanmoins quelques secondes et constatant que les forces convergeaient ici, probablement que des renforts avaient été demandé pour venir soutenir le Pope. Très bien, je devais agir avant qu'ils n'arrivent, le chef du Sanctuaire éliminé, cette guerre pourrait prendre une toute autre tournure et ce même si je devais perdre ce corps.

Je porta mon regard sur le Bélier qui malgré tout restait de marbre. Son assurance trahissait sa crainte de se faire avoir ici et maintenant. Je ne pouvais rêver meilleure occasion pour affronter un adversaire de valeur.

C'est alors que je sentis un cosmos au-delà de la barrière cosmique que le Pope avait placée afin que personne ne puisse aller vers le temple de la Vierge. Sylphe... ce cosmos lui appartenait mais il n'était désormais plus seul et il venait dans cette direction. Hm, je n'ai plus que faire de ce lâche, ma proie était là, sans soutient, loin du troupeau, prête à se faire dévorer.

Pointant mon doigt en direction du Bélier, je laissais échapper un rayon ardent qui frôla le visage du Bélier d'or avant d'éclater violemment contre un mur plus loin.

- Cesse de débiter des âneries, Bélier ! Je n'ai que faire de la diplomatie ou des discussions où le mensonge est présent. Nous réglerons ça par la violence, tu es puissant et je n'en doute absolument pas. Tu es un adversaire de valeur alors ne te défile pas ou ce sanctuaire n'aura en son sein que des couards et des lâches refusant de se battre jusqu'à la mort pour leur déesse stupide!

Je ne voulais en aucun cas affronter une nouvelle fois un lâche, cette fois ce combat serait à mort, soit je périrais, soit le sanctuaire perdrait son chef ! La plaisanterie avait assez durée, j'espérais que la femme de mon acolyte ne s'en mêle pas comme auparavant car je n'avais aucunement envie d'affronter cette femme, ma seule et unique cible était ce Bélier et personne d'autre !

Spoiler:

~ Un cosmos enflammé ! ~

Temple de la Vierge

Déployant les ailes, Chiron prenait son ascension pour se diriger à toute vitesse vers le temple du Lion. Il sentait ces flammes qui s'embrasaient et la dualité des deux flammes ne lui étaient pas étrangères. Shizuo était donc arrivé si loin, aucun étonnement, cet homme avait une rage si particulière que personne ne pourrait l'arrêter sans une défense solide. Sylphe avait présumé de ses forces dans un premier temps et était aller bille en tête pour défendre les siens, mais cela fût un bel échec ! Le reconnaître ne lui faisait pas de mal à l'Ego, il se contentait d'analyser froidement la situation. Actuellement, seule Ahina du Scorpion couvrait les arrières mais si le Grand Pope se retrouvait seul face à trois Spectres, il ne pouvait pas rester à attendre dans le recoin du temple suivant.

Voyant les torchères du Temple du Lion, il se posa devant la sortie du Naos et entrait à son tour. La toux sèche, il savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur, les cosmos affluaient dans cette direction et personne ne devait plus passer. Alors qu'il s'approchait, une voix se fit entendre dans les ombres des lumières évanescentes, ainsi donc, Shizuo était face au Grand Pope. Ses propos étaient blessants, il avait quitté rapidement le champ de bataille contre lui et savait que le temps lui donnait raison, Shizuo avait un style de combat de nature à contrer le sien sans trop de difficulté. De plus, il récupérait à peine, il avait usé énormément d'énergie pour aider Ceridwen lors de son combat contre un Spectre de la nuit. Apparaissant à l'orée des torches, il fit une petite révérence à l'assistance.

- Salutations à tous ! Se tournant vers Shion avec un grand sourire. Heureux de te revoir et félicitations pour ton nouveau rang, Grand Pope. Je dois t'appeler comment ? Monseigneur ? Puis, redevenant sérieux. Prends garde à cet homme, il ne connait que la rage et la violence. Il n'est pas du style à faire dans la dentelle et j'ai fait l'erreur de l'affronter alors que je venais à peine de revenir dans ce monde. Fixant le Bénou. Ce sera un honneur de se retrouver à l'endroit et l'heure que tu souhaites pour le combat que je t'ai promis. Malheureusement, tu n'as rien compris à ce que je t'ai dit tout à l'heure, lâcheté, couardise... Ce sont les mots de ceux qui perdent ! J'ai appris une chose, on ne combat que pour gagner, on ne combat que pour permettre de donner une chance à son peuple ! Le sang est trop précieux pour le faire couler gratuitement... Donc oui, j'ai quitté notre combat car j'estime que se battre entre nous n'est pas le bon moment. Tu le comprendras par toi même...

Déployant ses ailes pour les rabattre, ses neuf danseurs se posèrent sur le sol pour laisser crépiter des étincelles dorées sur le sol. Un Pentacle se formait rapidement sur le chemin menant vers la sortie du temple. Puis, sentant l'arrivée de son disciple, il lui intimait de la main de rester à l'écart et d'aider les blessés. D'un geste lent, ses doigts concentrèrent son cosmos de manière douce et protectrice. Il regardait le Bénou face au Bélier mais son attention se portait sur une vieille connaissance. Depuis combien de temps déjà ? Près de dix ans, peut-être plus... Un sourire aux lèvres, il le fixa et semblait amuser de la situation.

- Ah bah c'est toi ! Je pourrais reconnaître ton aura entre mille feux ! Tu es donc devenu un Juge des Enfers, toujours cette rage au ventre hein mais ton regard me trompe pas.... Ta Noblesse est toujours dans chaque pupille, ta rage cache des choses que les simples d'esprit ne voient pas. En d'autres circonstances, j'aurai été vraiment ravi de te parler du bon vieux temps, mais là, je ne te comprends pas ! Tu es Arbhaal ! Pas un simple Juge pour moi. Alors pourquoi laisser un de tes subordonnés faire le sale travail ? Un seul mot de toi et cela aurait permis de mettre au grand jour cette macabre comédie ! Regardant Leila un instant. Bonsoir mademoiselle ! cette femme qui est à vos côtés... elle va mieux ?

C'était dans cette question qu'un Danseur se propulsa pour atterrir devant la femme aux cheveux de sang. Il dansa quelques instants dans toute sa féerie quand il s'arrêta pour regarder son Maître. Elle semblait aller mieux et son coeur battait faiblement. Sur le sol, quelques gouttes de sang avaient creusé des sillons au milieu de pierres précieuses - comment ? Il se posait encore la question - et cela interpellait inconsciemment le Sagittaire mais impossible de savoir pourquoi. Puis, il prit quelques instants pour analyser la situation : Trois spectres, une jeune femme portant une étrange armure, sa copie comme immobile près d'un pilier... Décidément, les choses n'étaient pas à la fête. Il sentait que des cosmos se rapprochaient, dont ce cosmos aussi sombre que cette nuit pluvieuse.

Décidant d'agir, il s'approchait de Arbhaal avec un sourire d'enfant. Il ne l'avait pas vu depuis longtemps, lui le petit gitan venant de l'auguste Carthage. Amis, c'était ce qu'ils étaient mais comment lui faire comprendre que le mal n'était pas forcément là ou on l'attendait. Péniblement, il admettait que bien des choses avaient du se passer pour obscurcir son esprit, pour l'empêcher d'écouter. Le doute était normal, ils étaient les suivants de deux dieux que tout sépare. Mais là, était-il lui aussi toucher par le mal qui rongeait ses propres frères d'armes au point d'en perdre la raison ?

- Arbhaal... Je ne sais pas ce que t'a dit le Grand Pope. Mais tout ce que je sais, c'est qu'un mal profond se répands sur cette Terre. Hadès n'est pas responsable de cette pluie non ? Le Monde des esprits est dans une étrange transe.... Je ne sais pas pourquoi, il est inquiet, les esprits de la Nature semblent craindre le pire.... Et la Mort ne peut etre crainte, c'est elle même un constitutif de la vie tant qu'elle reste neutre ! S'arrêtant un instant. Après, vu le caractère borné et rageux de ton subordonné, tu devais savoir que le contrôler ne savait à rien, non ?

Diploma-quoi ?

« Merci ma Biche, toi au moins t'es une vraie ... OH MAIS PUTAIN C'EST QUOI CE BORDEL ! » lâchais-je incrédule en voyant quelques gemmes de tailles et de couleurs très variées s'échapper de mes doigts pour tomber sur le sol. Ahurie, je tripotais nerveusement les extrémités de mes doigts quand enfin, le phénomène cessa. « Hm … t'es vraiment étrange comme nana, mais, merci. C'est l'intention qui compte je présume. »

Elle qui me tenait par le bras, je lui offris une accolade amicale avant de passer ma main dans ses cheveux et lui ébouriffer le haut du crâne. Comme je le faisais avec mes enfants. Je la regardais un long moment, le sourire aux lèvres avant de revenir à nos moutons. Et c'était pas gagné, cette belle situation de merde. Je soupirais déjà aux premières paroles, bien malgré moi, mais je sentais poindre le mal de crâne.

« Putain mais vous êtes tous des attardés mentaux ou quoi ?! J'ai jamais vu ça ! Je vous signale qu'une entrevue diplomatique ça ne se passe pas comme ça … enfin … putain, normalement ! » je riais au souvenir de celle entre Arbhaal et moi quelque temps plus tôt et qui s'était soldée en une tuerie sanglante. Super. « Si vous voulez pas que je me fâche et que je termine ce qu'Amphitrite à commencé, vous avez intérêt à vous calmer, mes mignons. »

Je regardais chacun d'entre eux de mon regard le plus mauvais : qu'ils essayent de l'ouvrir encore une fois et je leur donnais une trempe maison ! Foi de pirate ! M'appuyant un peu contre Leila, seul signe de ma grande fatigue, je continuais sur le même ton. Ah bah ouais, j'étais de méchante humeur. Je pointais Arbhaal du doigt.

« Tu peux pas commencer à ouvrir les discussions pour ensuite dire au blanc-bec, « vas-y éclates toi, quartier libre, c'est la fête à la saucisse ! » sérieux quoi … Faut tout vous apprendre ? Et toi ! » Je pointais à présent Shizuo : « Avises toi de l'attaquer et tu vas passer un sale quart d'heure mon petit père ! Tu veux que je te retransforme en gonzesse ?! Bordel de merde. »

Puis, d'un seul coup, un autre arriva, saluant tout le monde avec des courbettes et de beaux discours. Non mais attends …

« NON MAIS T'ES QUI TOI CONNARD ! » Mon index désignait Sylphe. « T'arrive comme une fleur, tranquille, tu fais ta petite tambouille, bonjour machin Grand Pope bravo félicitation, oh Arbhaal PUTAIN MAIS TU LE CONNAIS d'où ?! Et … et … bon sang vous me faites tous chier, pas un pour rattraper l'autre. Mais ouais merci ma gueule, j'vais mieux, grâce à ELLE ! »

Je poussais un si long soupir que j'ai cru me vider complètement les poumons. Ah, ça faisait du bien de gueuler un coup.

« Bon, je disais de vous calmer, on va faire ça proprement, ok ? Comme ça avait été fait lors de l'Alliance de Fer et de Sang avec les Saints. Oh moins ça avait l'avantage d'être fait sans effusions de sang. JUGE DE LA WYVERN » Et non pas Arbhaal devant les inconnus, petite pique à l'adresse de l'autre gus. « Si tu peux avoir confiance en un Saint c'est bien en Shion. Il te raconte pas de connerie. Il a aussi un truc qui s'appelle « HONNEUR » chez lui, soit disant comme toi, alors bon … je dis ça je dis rien … bordel. J'veux me barrer, mais je n'ai qu'une parole. Alors allez-y, je supervise. »

Sans un mot, j'intimais à la Spectre de prendre place à mes côtés à même le sol. Là, je fermais les yeux, juste un peu. Quelques secondes pas plus.

… enfin je crois.

Cancer

En arrivant au Sanctuaire, Melodias avait un espoir : retrouver Dame Satine. Peu à peu cet espoir s'était changé en objectif, quand il avait appris que la Grande Prêtresse de Poséidon, qu'elle se nomme Satine ou Mary, était effectivement présente dans les lieux. Et cet objectif se réalisait tout à coup. Un coup de chance ou un coup de pouce du destin ? Difficile à dire, mais le sort du marina se scellait.

S'extrayant du vacarme de la pluie battante, le capitaine du Djinn marin fit irruption dans un magnifique temple gardé par deux grandes statues de lions. L'eau ruisselant sur ses épaules traçait le contour de ses muscles saillants jusqu'à ses reins, avant de tomber au sol ou d'être avalée par ses vêtements.

Alors qu'il s'apprêtait à demander, encore une fois, si la prêtresse se trouvait dans les parages, son instinct parla pour lui. Une sensation à la fois familière et qu'il n'avait pas ressentie depuis bien longtemps... plusieurs millénaires. Son cosmos turquoise se manifesta par une aura autour de lui, son épée se mit à crépiter d'arcs électriques, comme impatiente. Il parcourut la salle du regard, s'attardant sur les femmes présentes. Il y en avait une adossée à un pilier, un peu pâle. Ce n'était pas elle. Deux autres, l'une à côté de l'autre, à l'entrée du temple. Et ce fut le choc. L'une des deux, il ne sut pas laquelle, était celle qu'il recherchait. Son cosmos réagissait à sa présence, son corps réagissait à sa présence, son esprit travaillait à toute vitesse pour déterminer laquelle des deux était Satine. La diversité des protagonistes présents ne lui permettant pas de faire transparaître son manque d'informations, il se résolut à jouer quitte ou double.

D'un pas lent, solennel, il s'avança vers les deux femmes, de façons à en avoir une à droite et une à gauche. Autant que possible compte tenu du fait qu'elles étaient côte à côte. Il baissa son arme, pointe vers le bas, posa genou à terre et en profita pour examiner une gemme proche. Une vraie gemme. Il déglutit, gardant la tête baissée et énonça d'une voix claire :

"Dame Satine, j'ai été libéré de ma relique sur ordre de Poséidon et du précédent Grand Prêtre Astre pour vous servir et vous seconder. Je m'appelle Melodias et je suis un maître-djinn, à vos ordres."

Avec tout cela, le marina avait à peine remarqué les autres hommes dans le temple.

Espoir ou Naïveté. Shion faisait partie de ces Chevaliers d'Athéna pour qui Saint de l'Espoir avait un réel sens. En toute situation, il conservait l'espoir que les choses allaient évoluer dans une situation favorable. L'espoir que la Guerre allait bientôt se terminer. L'espoir que les Spectres accepteraient de discuter et négocier afin de trouver une fin calme et pacifiste au bordel qui dominait actuellement le Sanctuaire d'Athéna. Mais peut-être parfois fallait-il se rendre compte que certains espoirs n'étaient que des utopies et y croire ne pouvait vous conduire qu'à d'évidentes désillusions.

Les Spectres avaient écouté ses arguments sans broncher, sans démontrer réelle réaction. Difficile de savoir ce qu'ils pouvaient bien penser de ses explications, d'autant qu'il ne pouvait prouver ses dires. Seulement leur demander de faire confiance à un de leurs principaux ennemis, tout en faisant preuve d'un peu de jugeote bien entendu. Après tout, ses arguments lui semblaient plutôt censés quand il y réfléchissait mais croirait-il lui-même un Spectre si celui-ci tenait un discours similaire face à lui alors qu'il progressait rapidement au sein des Enfers? Difficile à dire. Mais toutes ses questions allaient bientôt avoir une réponse puisque le Spectre semblant le plus sage des deux se décidait à lui répondre.

Shion écouta celui que l'on appelait Arbhaal, tiquant sur la référence à Celsius. Qu'avait-il bien pu faire pour s'attirer de tels commentaires de la part du Spectre? Pour déclencher une telle méfiance à l'égard des Saints et de leur honneur? Peut-être était ce une des raisons qui avait poussé Celsius à abandonner son rang de Chevalier d'Or pour quitter le Sanctuaire. L'homme semblait correspondre à l'idée qu'il s'en était faite, énonçant des arguments plutôt logiques et acceptant, en dépit du manque de preuves, d'approfondir la piste qu'il suggérait. Pendant quelques secondes, Shion aurait pu se féliciter de cette situation qui progressait dans une bonne direction. Jusqu'aux dernières paroles du Spectre..

Ainsi, nous y arrivons quand même...

L'honneur... Un mot tellement beau dans la bouche de ce Spectre mais dont il semblait ignorer totalement le sens. Il disait vouloir l'écouter et étudier la piste dont il parlait mais laissait la liberté de ses actes à son subordonné, l'incitant presque à faire le travail dont il refusait lui-même de s'occuper. Le Grand Pope tourna son regard en direction du second Spectre, pouvant presque prédire les mots que celui-ci allait prononcer. Et pas besoin de Star Hill pour avoir une prédiction pour une fois! Et en effet, celui-ci prit rapidement la parole pour remettre en cause ses propos. Et lorsque le rayon de celui-ci l'effleura, Shion se contenta de soupirer comme blasé par la situation inévitable qui se profilait.

Il s'apprêtait d'ailleurs à répondre aux deux Spectres mais un Cosmos plutôt familier fit son apparition au sein du Temple du Lion. Un instant interdit en voyant son visage, le Chevalier d'Or du Sagittaire venait de faire son apparition à ses côtés. Et, bien qu'il se demanda comment ce revenant pouvait revêtir aujourd'hui une armure d'Or alors qu'il servait les Dieux d'Asgard par le passé, Shion fut rassuré de voir qu'un nouveau Chevalier d'Athéna le rejoignait pour défendre ce Temple. Ainsi, ses mains se retrouvaient soudainement moins liées. Une autre question devrait néanmoins être éclaircie tôt ou tard: pourquoi semblait-il si proche de leur adversaire en cet instant?

Satisfait que quelqu'un d'autre prenne sa relève pour défendre ce Temple, Shion se retourna vers les Spectres pour répondre à celui qui souhaitait en découdre avec lui. Mais une interruption aussi inattendue que salutaire le stoppa dans son élan. Mary, Prêtresse de Poséidon, répondait finalement à sa demande. Enfin... répondre était un bien grand mot. S'exprimant sur un ton qu'il pensait impossible chez elle, elle incendia les différents protagonistes du Temple du Lion. Critiquant les méthodes inappropriées de celui avec qui elle semblait entretenir une relation personnelle. Sommant le second Spectre de ne pas bouger sous peine de lourdes représailles. Et reprenant sévèrement le Sagittaire pour sa conduite inappropriée dans une telle situation. Un instant abasourdi par le changement d'attitude de Mary, Shion parvint finalement à remettre de l'ordre dans ses pensées lorsqu'il entendit le compliment qu'elle lui adressait indirectement tout en acceptant sa demande. Lui adressant un sourire las, le Bélier répondit finalement à Mary

Merci pour votre intervention et pour votre aide Mary. Et je suis heureux d'avoir pu voir une nouvelle face de votre personnalité... très intéressante. J'avais l'espoir, en entamant cette négociation, que mon interlocuteur pouvait effectivement faire preuve d'honneur et entendre mes arguments. Mais je me suis visiblement trompé. Je ne peux laisser son acolyte passer ce Temple et poursuivre son avancée au sein de ce Sanctuaire. Et il est clair que celui-ci ne cherche qu'à mesurer sa puissance et mettre le Grand Pope sur son tableau de chasse. Pas négocier. J'aurais aimé pouvoir poursuivre les discussions mais je dois d'abord débarrasser le Sanctuaire de cette menace. Et si je reviens vivant, nous pourrons reprendre la discussion. Et je pourrai apprendre ce qu'a bien pu faire notre ancien Chevalier d'Or des Poissons, Celsius. Sinon, le Chevalier du Verseau saura quoi faire. A moins que ce Spectre ait menti sur toute la ligne... Merci pour votre aide Mary. Je comprends que mon vieil ami vous ait choisie il y a bien des années...

Se tournant vers le Spectre qui l'avait défié quelques secondes plus tôt.

Toi qui te fiche de mes arguments, me traite de menteur et te permets d'insulter ma Déesse alors qu'elle t'a rendu ta forme véritable. Je vais te combattre comme tu le souhaites tant. Je ne sais pas pourquoi tu sembles tellement prêt à mourir pour rien mais moi je me bats pour autre chose que la simple gloire des combats. Si je te vaincs, tu iras voir tes chers alliés qui t'ont menti pour t'amuser à les combattre.

Alors qu'un nouveau Marina rejoignait le Temple du Lion, apaisant un peu plus le coeur du Grand Pope, celui-ci s'écarta pour affronter le Spectre Shizuo.

Citation :: Shion accepte - dépité - le défi de Shizuo

Une fois encore, mon statut de spectre faisait de moi un individu indigne de confiance malgré les belles paroles de tolérance. Shion ne semblait pas avoir compris les sous-entendus de mes paroles, pas plus que mon irascible et adorée Mary. Comme je le craignais, Shizuo s'était rué vers le Grand Pope sans davantage de cérémonie. Mais quel que soit le résultat de ce combat, le bélier d'or avait d'ors et déjà gagner une bataille : celle d’instiller le doute dans mon esprit. Je connaissais mes pairs, et nul n'accepterait de prêter foi aux paroles d'un saint, même un Grand Pope. Si par malheur, nos forces étaient manipulées, il fallait stopper cette guerre avant que nous ne soyons trop affaiblis. Comble de malheur, le destin posa devant moi un ami revenu du passé le plus lointain. Je baissais les yeux un moment pour prendre mon courage à deux mains. Je fis le vide dans mon esprit, pour mieux définir toutes mes maigres options. Non, il fallait tenter le coup. Le chevalier d'or du Sagittaire, rien de moins. Cela ne m'étonnait pas d'Eldir. Athéna avait bien de la chance de compter un individu de cette valeur dans ses rangs.

Eldir... Je suis vraiment heureux de te revoir, mon ami... Même si le destin a fait de nous des adversaires. Du moins, en théorie.

Je relevais la tête pour plonger un regard intense vers l'un des rares hommes en qui j'avais toute confiance.

J'aurais aimé te retrouver dans de meilleures circonstances. Mais la situation est grave, tu le sais aussi bien que moi. Je ne mettrais jamais en doute tes ressentis sur le monde des esprits. Mais si je crois encore en toi, malgré les années, tu vas devoir faire de même pour moi, je le crains...

Je m'avançais alors de quelques pas, faisant doucement luire les flammes qui continuaient de danser autour de ma silhouette blessée. Je dépassais alors Eldir, avant de me tourner vers Mary, dont les paroles m'avaient tant meurtries à l'instant. Ne pouvait-elle pas me comprendre, elle aussi ?

J'ai envie de faire confiance à ce saint. C'est pour cela que je vais mettre un terme à cette guerre. Pour mieux faire sortir le loup du bois avant que nous ne soyons tous des blessés impotents. J'ai envie de croire que mon ami Eldir ici présent, et toi, vous me connaissez assez pour savoir jusqu'où je suis prêt à aller pour défendre ce qui m'est cher... Il est désormais temps de me faire confiance.

Tout était dit. Comprenne qui me connait et qui voudra. Je me dirigeais alors d'un pas lent, fortement handicapé par un bras brisé et un genou en miettes vers la sortie du temple. Je pris néanmoins le temps de lancer vers la spectre qui semblait poursuivre un "Capt'ain", probablement Mary.

Je suis Rhadamanthe, juge de la Wyvern et donc ton supérieur. Je te charge d'empêcher d'avancer tout chevalier d'Athéna qui voudrait me suivre. Ne me déçois pas, et je ne serais pas un ingrat.

Je pris alors une grande inspiration, avant de me tourner vers mon ami Eldir pour attendre sa réaction. Peut être cette guerre s'achèverait-elle d'une manière moins tragique que prévue... Maudit soit l'investigateur de tout ceci ! Je lui apprendrais en temps voulu ce qu'il en coute de manipuler les spectres d'Hadès ! Enfin, si Shion avait véritablement dit la vérité...

« Ouais Cap'taine! Dites-leur! Qu'ils arrêtent leur blabla pour rentrer dans le vif du sujet, un peu! »

« Non mais non, mec. Désolé, mais c'est beaucoup trop l'bordel ici. On a vraiment pas besoin d'un clown de plus. Tu devrais même pas être là, d'ailleurs. R'tourne d'où tu viens! »

« Oui, chef! A vos ordres, chef! ... Tu croyais sérieusement que j'allais sortir un truc comme ça? Y t'faut un café, avec ça, connard?! »

« Écoute, gros. T'as beau être le copain de la Cap'taine, j'trouve que tu t'la pètes un peu trop pour un type à moitié crevé. T'es pas en position d'me donner des ordres. Faut qu'moi aussi j'te roule dessus pour t'le faire comprendre? Uh? »

Spoiler:

J'avais déjà croisé la route de sauvages, de fous et d'hystériques, mais des possédés comme ça, jamais... D'un bond agile, je parvins de justesse à éviter de me faire faucher les jambes par cette spectre folle. Je l'écoutais alors me déblatérer un flot intarissable de stupidités et d'outrages. Et voilà qu'elle me défiait désormais... J'en restait interdit de stupeur. Entre Inferno, ce traitre de Kyro et maintenant cette démente, je risquais d'avoir besoin d'une longue conversation avec Minos... Les enfers avaient décidément grand besoin d'un bon ménage. Je plongeais un regard assassin dans celui de la gueuse, avant de lui cracher d'un ton polaire.

Il semblerait que personne ne t'ai enseigner les règles de la hiérarchie aux Enfers, et la base du respect... Il est hors de question que je t"accorde assez de temps, en pleine guerre sainte, pour daigner me rabaisser à t'affronter. Mais je peux te garantir que je ne t'oublierais pas...

En voilà une qui ne perdait rien pour attendre. Une vulgaire traitresse, qui allait subir mon courroux, résultat d'une guerre épuisante et frustrante, avec son lot de revirements et de déception. D'ailleurs où se trouvait ce damné Minos, et les renforts attendus ?! Et après on risquait de me demander des comptes si je tendais la main à mon ami Eldir. Qu'importe. Dédaignant la spectre hargneuse, je me tournais vers le noble Sagittaire.

Nous avons assez perdu de temps... Veux-tu bien m'ouvrir la voie, mon ami ?

J'attendis avec impatience la réponse d'Eldir. La situation devenait rocambolesque,et je tenais à agir avec que le chaos total n'envahisse ces lieux. Si le véritable responsable de cette guerre se présentait à nous, mieux valait tout faire pour lui barrer la route. De toute manière, je n'avais plus la force, ni la foi de livrer bataille aveuglément contre les Saints. j'en avais bien assez fait pour l'heure.

Citation :: Arbhaal refuse le défi

~ Une réunion de tarés ! ~

Fixant la jeune femme qui venait de se réveiller en vociférant contre toutes les personnes, lui le premier, Sylphe avait perdu son sourire et toute cordialité. A tort, il avait pensé que venir dans cette assemblée avec un esprit plus léger calmerait les choses mais... Les flammes de la Grande Horloge ne s'arrêtaient pas, même pas un instant. Ses pupilles azuréennes devinrent acérées et froides, altières, elles fixèrent les protagonistes. Etre traiter de "connard" par une inconnue n'était pas la chose la plus agréable qui soit, serrant le poing, il se demandait si l'ancienne méthode n'était pas de nature à calmer cette poissonnière du dimanche. Mais... comme une réponse à sa diatribe, son visage se fermait et il sentait en elle un mal être, une fêlure toute fraîche dans son âme.

Juge de la Wyvern. Avec l'arrogance pincée de l'inconnue, il venait d'apprendre le véritable rang de son ami. Sa tête se détourna vers lui pour l'observer, son corps était meurtri et il avait dû faire souffrir ses frères d'armes avec les flammes qu'il aimait tant. Cependant, le chevalier d'or devait bien admettre que chaque mot de l'Harengère mordait juste dans son esprit. Cette tension entre tous n'était pas de nature à être calmer par de simples mots, les gens étaient ici pour se battre pour des principes et pour des raisons personnelles. Soufflant de dépit, Sylphe fit signe à la jeune femme qu'il avait bien saisi le message et qu'il ne se ferait pas avoir deux fois. Et dire qu'autrefois, ses poings auraient été en avant dès la première phrase mais tout cela était bien révolu. C'était à ce moment précis qu'une nouvelle personne entrait dans le Temple, elle irradiait d'une irréalité qui plaisait au Sagittaire. Par ses mots, elle semblait obéir à la jeune femme et par delà même démontrait que cette dernière avait un certain Statut. Mais qui était-elle ? Quelle rage l'avait mise dans un tel état ? Elle ressemblait par certains côtés à Tallis et cela l'indisposait, même vénération pour les mots durs et chauds, sans une once de diplomatie, obéissant à ses sentiments sans devoir rendre des comptes !

Après quelques instants de réflexion vint la réponse du Grand Pope. Elle était attendue mais personne ne se posait vraiment de questions sur sa finalité, tout le monde savait qu'il ne laisserait jamais passer Shizuo. Au fond de lui même, Sylphe reconnaissait sa faiblesse, s'il avait accompli son devoir à sa puissance normale, Shion n'aurait pas eut cela à faire. Enfin on ne peut revenir sur les décisions passées. Encore une fois, le chevalier d'or de la Neuvième Maison n'intervint pas dans cette affaire, elle ne concernait que le Bénou et le Bélier désormais. Il les laissait partir vers une pièce annexe du temple, en fixant bien le chemin à prendre en cas d'extrême nécessité. Il ne comprenait que trop bien le sentiment de Shion du Bélier à ce moment là, de tels paradoxes n'étaient pas de nature à créer une situation apaisante pour une discussion diplomatique.

Puis, se rapprochant de lui, Arbhaal prit la parole. Sans exprimer le moindre sentiment, il écoutait son vieil ami et se doutait bien qu'il était sincère. Dans un sens, il fallait trouver une solution et cette musique dans le monde des esprits, cette partition de flûte traversière, créait un chaos climatique et spirituel à défier. Il fallait donc tenter plusieurs choses pour vaincre cet ennemi invisible. En train de réfléchir, il se demandait comment répondre à sa sollicitation, alors qu'il allait l'approuver, l'impensable fut suivi de la stupeur. La borgne qui était aux côtés de la Poissonnière se mit aussi à parler avec un fiel bien particulier et tentait de mettre à terre le Juge de la Wyvern.

- Mais qu'est ce que...

La réponse de son ami ne tarda pas. D'un geste, il parvint à éviter l'attaque sournoise de la folle pour l'écouter à son tour. Pour la première fois depuis l'engueulade de la Rousse, Sylphe laissait un sourire se libérer à la commissure de ses lèvres. Cette borgne venait ni plus ni moins que de défier son supérieur hiérarchique avec un ton et une élégance digne d'une gamine de cinq ans. Cependant, le Juge exprima ensuite sa volonté d'aller plus loin. Quelques secondes auparavant, il y aurait consenti avec des modalités strictes mais les portes n'étaient pas fermées loin s'en faut. Là, la situation venait de changer brutalement, car la subordonnée n'allait pas obéir et elle ferait selon son "bon plaisir".

- Juge de la Wyvern. Je ne peux te laisser passer au vu de ce que je viens de voir. En tant qu'ami, j'étais prêt à te laisser passer et même à aller aux Temples supérieurs. Mais... Je constate que tu ne contrôles pas cette Spectre, elle n'obéit qu'à elle et se moque de vos lois militaires. Par conséquent, sauf si un de mes pairs venait à me remplacer à mon poste actuellement, je ne peux accepter ta demande.

Dépité, ses yeux se tournèrent froidement vers la folle de service.

- Mademoiselle. Je ne vous connais pas, mais, il existe un ennemi dans le Monde des Esprits qui joue une musique avec une flûte traversière. Si sa présence se manifeste là bas par un simple écho, il est indéniable qu'il est ici même sous nos murs et il nous faut pouvoir voir dans les ombres comme dans les lumières pour l'intercepter. Voilà le VIF DU SUJET ! Et dire que le Chef du Sanctuaire vous l'aurait expliqué si Shizuo l'avait pas défié....

Déterminé, il avait bien appuyé sur chaque mot pour tenter de raisonner l'irraisonnable. Cette femme avait un grain dans sa tête, inutile de se poser des questions là dessus, mais si au moins elle pouvait comprendre ça. Sylphe avait usé des termes les plus simples pour se faire comprendre de la paysanne, si elle avait pas compris le reste, la simplicité était peut-être la meilleure des solutions. Puis, il se retournait de nouveau vers le Juge.

- Il reste une possibilité mon ami. Il y a ici les sceaux de la Déesse de la Sagesse, ils nous protègent d'une certaine manière. On peut essayer ici de faire un rituel mélangeant Ombre et Lumière pour percer à jour nos ennemis ! Et comme t'es pas au mieux.... Et si cela lui dit. Regardant la Spectre. Elle peut nous aider... Et vous aussi Captain ! Après tout, si on peut lever le lièvre à quatre, ce ne sera que mieux ! Tournant les yeux vers la Poissonière, il lui fit un sourire entendu.

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Il s'en était fallu d'un cheveu pour que le Loup reste piégé dans la tristement célèbre demeure du Cancer, avec son atmosphère lugubre et oppressante. Il avait senti à la dernière minute l'odeur caractéristique des vampires, une odeur très semblable à celle d'Alucard par ailleurs... Pourtant le Hersir avait continué de suivre la valkyrie devant lui. Quelqu'un avait dû protéger ses arrières. Qui ? Pourquoi ? Privé de l'acuité de ses sens, il ne pouvait le dire.

Comme précédemment, il s'engouffra dans le tumulte de la pluie pour ne plus s'arrêter avant d'avoir rejoint le Temple du Lion duquel il venait. Les marches dans son sillage se teintaient de rouge pendant quelques secondes avant d'être immanquablement lavées par les larmes du monde. De même, sa fourrure, ses cheveux, son visage, ses vêtements reprirent leur aspect plus ou moins immaculé, et il progressait aussi vite que l'effroyable poison le permettait à ses membres. Son cœur tiendrait-il le coup ? Il le fallait.

Lorsqu'il posa enfin le pied sur le parvis du Lion, puis s'avança à l'intérieur de la salle, il rouvrit enfin les yeux. Parmi les centaines d'âmes hantant les lieux qui n'avaient pas trouvé le repos -des anciens Lions, des spectres, des guerriers anonymes, des chevaliers d'argent ou de bronze...- il repéra quelques silhouettes bien vivantes. Il vit voler à travers la pièce un marina propulsé en direction de l'entrée qu'il venait d'emprunter. Cet homme ne dégageait pas -encore- de cosmos en plein combat ? La responsable, a priori Leïla qui se tenait à une dizaine de mètres devant lui, passa à tout autre chose dans la seconde suivante. Près d'elle, la femme qu'il avait identifiée comme la sœur d'Ann. Et cette dernière, enfin réveillée, près d'une colonne !
Un mince sourire éclaira son visage, mais fut étouffé par ses inquiétudes. Il manquait plusieurs personnes à qu'il avait compté. Jack et Shion tout d'abord ? Le premier semblait s'être volatilisé. Le cosmos du second monta d'une salle proche. Il était donc en plein affrontement. Le marina qui accompagnait Mary en montant au temple du Cancer avait disparu aussi. Restaient enfin le Juge de la Wyvern, en sale état, et un chevalier aux grandes ailes d'or au fond du temple, comme venu des étages supérieur du Sanctuaire.

Yül eut un instant en voyant celui-ci. Certaines âmes brillaient autour de lui. Pas des humains comme la majorité des morts qui erraient dans le lieu, mais plutôt des esprits naturels. Il vit un renard, un cerf, un loup... Celui-là retint son attention et il n'en décrocha plus les yeux pendant une bonne minute.

La cape d'Eldir, donnée par Ceridwen, pendant lourdement sur ses épaules, le Grand Loup s'avança lentement dans le temple.

"Que s'est-il passé ici ? Qui sont parmi vous les alliés du Sanctuaire d'Athéna ?"

Et s'il n'y en avait pas ? Après avoir vu Ishiro et croisé les Saints noirs, Yül avait définitivement intégré le principe selon lequel la couleur de l'armure ne déterminait pas nécessairement l'allégeance d'une personne. Pourtant il osait croire que les cosmos dorés qui parcouraient le lieu ne pouvaient pas appartenir à des ennemis. Lui-même, dégageant toujours un léger froid venu d'Asgard, n'était pas l'être froid et barbare auquel on pouvait s'attendre, dès lors que l'on creusait un peu sous la glace.

Je demeurais muet de stupeur en entendant la proposition scandaleuse et indécente d’Eldir. J’avais cru comprendre jusqu’à présent que la caste des Saints d’Athéna se divisait en deux factions : les idéalistes enivrés à la vertu, comme d’autres à l’alcool, et les hypocrites, trop lâches pour assumer leurs penchants sadiques et dénués de la moindre empathie. Eldir avait toujours été un brave type. Un individu joyeux et profondément bienveillant, dont la seule fréquentation suffit à faire naitre l’espoir et la désinvolture. Mais au vu de la situation actuelle, sa proposition ne servit qu’à déclencher mon ire. J’étais physiquement épuisé, moralement agacé, mais mon cosmos ardent avait encore de quoi en remontrer à bien des niais. Le visage fermé, le regard dur, une aura de flammes sombres s’éleva autour de moi, comme témoignage de ma révolte. Je m’adressais alors à mon ami d’un ton dangereusement appuyé.

Il est hors de question que je quémande l’aide de ce sous-fifre qui vient de me faire l’affront d’un défi inconséquent. Je suis un juge du Seigneur Hadès, l’un des trois plus puissants guerriers des enfers. Et mes blessures ne pèsent en rien sur mon sens de l’honneur. Pour une tentative aussi importante, je ne compte pas me dérober…

Autant répondre à cette enfant-spectre à moitié démente me semblait d’une totale stupidité, autant je ne pouvais me reposer sur qui que ce soit pour seconder Eldir dans sa tentative. Cette guerre commençait à sérieusement me mettre les nerfs à vif. J’avais affronté, et vaincu, deux chevaliers de grande valeur, et je me retrouvais coincé au cinquième temple du zodiaque pour toute récompense de mes actions sans espoir immédiat de recevoir un appui. Ecouter les dires du Grand Pope, refuser de lutter contre un ami d’enfance, soit, mais il était hors de question de faire d’autres concessions. C’est le moment que choisi une tierce personne pour pénétrer dans le temple du lion. Déjà de mauvaise humeur, je reçus un coup fatal en entendant la question du nouveau venu… Je braquais sur lui des yeux de fauve, témoins de ma nervosité et de mon ras-le-bol grandissant.

Est-ce que j’ai la tête d'un allié du Sanctuaire d’Athéna ?! A l’origine, je suis ici pour prendre sa tête et la planter sur une pique devant la porte des enfers !

Il était grand temps de rappeler à tous le but des spectres. Je me retournais vers Eldir pour m’adresser à lui sans douceur, mais avec moins d’agressivité que j’aurais pu en témoigner envers un chevalier lambda.

Je suis prêt à te seconder dans ta tentative pour faire barrage au véritable responsable de ce chaos, mais ne t’y trompe pas. Je ne pourrais jamais faire preuve de pitié ou de compréhension envers une déesse assez faible pour accepter dans ses rangs des monstres comme Celsius des Poissons. Tu es un homme remarquable, mais certains de tes pairs ne sont que des hypocrites qui, sous prétexte d’œuvrer pour le « bien », sont prêt à toutes les bassesses pour atteindre leurs buts inavouables.

Je croisais les bras dans une posture butée. Il était temps d’agir sans attendre.

Soit nous montons dans ton temple pour ne pas être interrompu, soit je reprends mon rôle d’envahisseur et tu devras me tuer de tes propres mains pour me barrer la route. Toutes ces négociations n’ont que trop durées.

Après tout le temps qu'il avait mis pour arriver, Melodias avait voulu à l'essentiel. Et le voilà qui se retrouvait au milieu d'une guerre qui ne le concernait pas, d'une dispute de chiffonniers qui ne le concernait toujours pas, entre deux femmes séduisantes mais dont l'une ne le concernait toujours pas. Et il devait déterminer laquelle des deux était celle qu'il cherchait. Okay.

L'espoir secret d'obtenir une réponse claire de la part d'une des deux magnifiques créatures, venait d'être balayé avec autant de force qu'il fendit les airs, soudain projeté en arrière par une force surhumaine.

Surpris d'abord, il réagit en quelques secondes : il murmura quelques mots perses que nul ne saurait comprendre aujourd'hui et une bourrasque de vent se leva en plein dans le temple. Non contente d'atténuer la vitesse de sa chute, elle le stoppa progressivement et le maintint en l'air. Oui oui, Melodias volait. Vif, il revint à sa position de départ, plaça de nouveau la pointe de son épée au sol.

"Si nous sommes ici dans un bordel, alors laissez-moi vous dire que votre service est des plus déplorables. Il y a certes des femmes bien en formes..."

Son regard dériva un instant vers les arguments de la spectre, puis ceux de la Grande Prêtresse, et même la Sirène aquatique en retrait.

"... des jeunes éphèbes tout à fait appétissants..."

Il se racla la gorge, gardant ainsi son sérieux.

"... mais la disposition des lieux est de nature à décourager plus d'un client ! Et regardez donc tout ce sang, ces cadavres à l'entrée, ces espèces d'armures qui ne dévoilent rien sans en suggérer plus ! Ils parlent de guerre et de soldats dans les autres bâtisses. Certes on prétend que faire l'amour est une guerre en soi mais il n'y a rien de cela ici ! A moins que vous..."

Il fut brusquement interrompu par l'arrivée de l'homme mourant qu'il avait croisé une maison plus bas. A moins qu'il ne soit TRES porté sur le sado-masochisme, le jeune homme n'avait pas pu se faire ce genre de blessures dans un simple bordel. Et lui aussi parlait de Sanctuaire. Sanctuaire du vice sans le plaisir si vous voulez mon avis !

Un soupir déjà lassé aux lèvres, Melodias inspecta le temple du regard, remarqua les petits djinns de lumière qui dansaient près de Sylphe. Un confrère de profession ? Après 3 000 ans de détention forcée dans une épée, le chasseur de reliques ne l'aurait pas cru si on le lui avait simplement dit ! Comme quoi les djinns étaient vraiment immortels ! Mais l'heure n'était pas aux rencontres entre collègues. Il se tourna vers la charmante rousse non loin, toujours auréolée de multiples gemmes de bonne valeur. Autant pousser l'audace jusqu'au bout.

"Dame Satine, votre réponse ?"

Qui avait dit que même une prêtresse ne pouvait pas s'offrir un peu de plaisir dans ce genre d'endroits ?

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