Les prisonniers de la secondes prison

La carrière des avides

Le temple des envieux, un lieu ou tout ceux qui ont littéralement succombé à la jalousie subissent un châtiment éternel. Pour certain d'entre eux, c'était plutôt bien mérité, pour d'autre c'était discutable. Comme quoi il suffisait d'un moment d'égarement pour croupir dans les profondeurs des enfers. Cependant, Kisara, dépositaire du pouvoir du demi dieu Phantasos n'était pas là pour débattre de ce sujet, mais bien pour une mission sacrée, ou maudite suivant le point de vue.

Arrivant toujours par son portail de l'irréel, la jeune femme se fit remarquer par à peu près toute l'assemblée, que se soit les gardes ou les prisonnier. D'une certaine façon, la belle aimait se faire voir, et puis au moins, elle n'aurait pas à user d'un rêve pour capter l'attention de son auditoire.

- Qui êtes vous ?

Fit l'un des gardiens de ces lieux. L'ancienne succube regarda un moment vertement son interlocuteur, laissant planer un regard noir. Puis soudain son visage prit un ton doux, voir presque compatissant envers l'individu.

" - Je suis Phantasos, dieu de l'irréel."

Elle n'avait pas besoin de terminer sa phrase que le garde se prosterna en se confondant d'excuse de ne pas avoir reconnu le surplis du demi dieu dont la beauté était telle qu'on pourrait presque le confondre avec une kamuie, la tenue des dieux. Kisara fit un visage plus sérieux avant de reprendre la parole :

" - Allez donc chercher des armes et des armures pour les prisonniers, Thanatos, mon oncle ordonne qu'on les arme afin qu'ils protègent le royaume des morts à nos côtés."

Le ne semblait visiblement pas au courant de cet ordre, c'est donc avec de grands yeux écarquillés de surprise qu'il regarda la jeune femme la bouche grande ouverte. Il lui fallut plusieurs secondes avant de partir en se dépêchant chercher ce qu'elle lui avait demandée.

De son côté, Kisara se rendit compte que les prisonniers avaient écoutés ses paroles, notamment sur le fait qu'il allaient devoir se battre. Celle qui se faisait passer pour la nouvelle incarnation de Phantasos se retourna vers eux, un sourire bienveillant sur les lèvres.

" - Oui, très cher prisonniers, vous allez combattre pour les enfers. De plus, ceux qui auront le plus d'efficacité contre nos ennemis pourront devenir des spectres à part entière."

Elle voyait déjà la scène, les âmes qui se disputeraient pour savoir qui en battrait le plus que l'autre ainsi que les crises de jalousie qui arriveraient avec. Soit, la plupart des prisonniers semblaient accepter de porter l'étendard de leur bourreaux quand le garde revient pour distribuer l'équipement requis.

Soit, Kisara n'avait plus de raison de rester plus longtemps en ce lieu. Elle porta un dernier regard à la distribution d'armes et d'armures avant de s'en aller. Un portique cristallin rayonnant d'une aura rosâtre apparut devant la femme. Ce dernier s'ouvrit en laissant passer une multitude de fleurs irréelles qui disparurent presque aussitôt que le passage s’évanouit dans les airs.

La cascade de sang

La vallée des amoureux

C'est avec la célérité de la foudre s'abattant sur le sol que Serafim parvint à la prison suivante. Tout le mérite revenait à son fidèle Corvi qui de grâce à œil perçant avait sondé le moindre millimètre carré de la surface à parcourir et avait restitué un parfait relevé topographique des lieux. Possesseur de ses informations, Serafim avait l'impression de bien connaître la région alors qu'il ne la visitait que pour la première fois. Pourvu que cette aisance évidente ne joue pas en sa défaveur. C'est le plus souvent par excès d'assurance qu'on faisait des erreurs et dans ce genre de situations chaque faux pas pourrait le précipiter dans les abysses du désespoir.

Le paysage qui se présentait devant lui tranchait avec tout ce qu'il avait déjà vu auparavant. Un temple dont l'architecture évoquait les constructions de l'Égypte ancienne. Les quatre pharaons assis devant l'entrée du temple semblait les guetter tant il paraissait vivant. S'en était si inquiétant que Serafim avait peur de faire un pas en direction de crainte de voir ces géants de pierres quitter leurs sièges séculaires pour lui barrer le chemin.

Et Kenshiro que pensait-il de ce paysage atypique ? Est-ce que lui aussi pouvait percevoir cette odeur acre et animale qui flottait dans l'atmosphère.

« Il semblerait que nous ne soyons pas au bout de nos surprises. Cet endroit semble encore plus inquiétant que le précèdent et il est évident moins que le suivant.»

Inquiétant, mais fascinant ! Il y avait une sorte de poésie dans les châtiments infligés aux âmes pécheresses. Finalement, tout cela n'était que justice, ceux qui pêchaient durant leur existence devaient s'attendre à le payer après leur mort. Serafim ne pouvait que se réjouir en pensant que ceux qui lui avaient enlevé ses êtres chers, souffriraient dans un lieu semblable pour l'éternité.

« Par moment je me demande si ce qu'on fait en vaut vraiment la peine. Il semble y avoir plus de justice ici que dans notre propre camp.»

Ces paroles allaient sûrement faire réagir le dragon. Espérons pas aussi vivement que le chevalier d'or du Verseau. En attendant une hypothétique réponse, Serafim engagea la marche en direction du temple. Encore une fois, mis à part les échos d'un autre combat distant, rien ne semblait perturber leur progression, ça devenait si facile qu'il était légitime de se demander si on ne leur ouvrait pas un passage qui menait directement dans les mâchoires acérées d'un piège dangereux.

Tient donc en parlant de piège, des ombres menaçantes se précipitaient à la rencontre des deux saints. Des prisonniers promus en gardien. Mesure astucieuse, mais insuffisante. Ce n'était pas quelques âmes désespérées qui allait le stopper. Serafim créa autour du tranchant de sa main une large lame d’énergie sombre comme le plumage de ses corbeaux qu'il envoya faucher le corps d'un groupe d'assaillants comme une arme de jet. Pour une entrée en matière ça commençait pas mal, bien qu'il n'y avait pas de mérite a exécuter un adversaire qui ne demandait qu'on lui abrège ses souffrances.

==> La Cascade de Sang

Ses ailes se déployèrent, immenses, sombres aux reflets ambrés. Elle serrait toujours Bella contre elle en un geste instictif tandis que ses autres compagnes l'encerclaient en une masse mouvante et si sombre. Le ciel sembla soudain s'obscurcir, dissimulant à ceux qu'elle survolait les dix constellations restantes. D'ici peu, le brouillard ne tarderait plus à s'élever tandis que lucky volait toujours auprès d'elle.

- Lucky...
- Oui ?
- La Succube pourquoi n'a-t-elle pas d'impact sur moi ?
- Sans doute grâce à l'Incube.
- Toi... Tu as conservé... ?
- Il m'a demandé de veiller sur toi et son pouvoir était du même genre. Il n'aurait pas voulu te prendre de cette façon...
- Lille...
- Mon maître voulait te séduire... Il ne t'aurait pas laissée devenir une loque... Et puis, j'ai aussi ça pour te défendre.

Lydia vit la lame briller entre les mains de la fée. Elle était resterait là pour défendre la chasseresse et ce depuis ce jour où l'Incube la lui avait offerte.

C'était étrange mais parler à Lucky ou à ses petites compagnes dans ce langage connu d'elle seule lui faisait réaliser certaines choses. Lydia était sur le point de changer ou bien était-ce simplement le sang de Rochel qui poursuivait son oeuvre.

Elle n'avait plus le temps de se pencher sur elle-même et son passé, ses actes et cette folie qu'elle avait commise. Comment qualifier cela autrement même si elle était plus que lucide.

Soudain, elle vit apparaître une silhouette et amorça sa descente.

Un Corbeau

Une lueur dorée traversa son sublime regard de rubis avant qu'elle ne se pose en un geste empli de délicatesse à quelques pas du chevalier d'argent. Elle était Etoile Céleste, cela lui semblait équitable. Du moins bien plus que ces premies combats, elle fit s'élever avec un grande douceur son brouillard rougeoyant avant de glisser enveloppée de ses longues ailes vers lui. Le jeune homme était accompagné de deux corbeaux.

Des oiseaux contre des Vampires. Murmura-t-elle à ses compagnes avant d'ajouter. Sans t'oublier ma chère Lucky.

Arrivée à quelques pas de lui, elle s'immobilisa nimbée de cette brume plus qu'étonnante. Et enfin sa voix s'éleva, véritable enchantement.

- Je te souhaites la bienvenue en ces lieux, chevalier même si tu sembles t'être trompé d'heure...

Un geste délicat pour le saluer et elle continua.

- Oui, ton heure n'était pas encore venue et tu m'en vois navrée... Puisque à présent, tu viens le franchir le premier pas vers ta perte... Enfin, réjouis-toi, il n'y a pas plus douce mort que dans mes bras.

Citation :

Lydia défie Serafim

1ère prison

Le vainqueur du Bénou infernal avait donc quitter la première prison pour se rendre à la seconde prison. Urio connaissait déjà un peu le domaine infernal pour s' y être rendu par deux fois dans le passé. Une fois lors de sa visite à Hadès lui même, et la seconde lors de sa défaite qui lui avait causé beaucoup de tord. Satané Rochel ! Ce qu' on pouvait pensé également, c' est qu' il était comme un V.I.P, mais qu' à coup sûr les spectres lui ferait payer son insolence tenace.

Il ressentit la cavalerie un peu plus loin sur ce second domaine dont il reconnu le jeune apprenti du général des armées, Marcus, mais aussi Sérafim, le chevalier d' argent du corbeau. Et aussi, un spectre dont le cosmos correspondait à celui de son rang. Il pensait, peut-être à tord, que ses deux jeunes saints seraient en danger de mort face à tel ennemi, alors il se déplaça le plus vite possible afin de se rendre sur les lieux. Effectivement, en arrivant sur place il pu constaté qu' un spectre faisait face au silver du corbeau.

Il ne fit pas dans la demi-mesure et se mit entre les "futur adversaires", les regardant tous les deux. Et à première vue, il ne s' était pas trompé. Cette spectre devait caché quelque chose, mais quoi ?

Chevalier d' argent ! Je ne peux accepté que tu mettes ta vie en suspens pour un combat perdu d' avance.

Il ne voulait pas paraître dur à l' égard du jeune saint, mais réaliste. En aucun cas, non plus, il ne se permettrait de lui dicté sa conduite alors que lui même pouvait en faire qu'à sa tête. Pourtant, il aimait par dessus tout ceux que l' on nommait clairement comme de la simple chair à canon. Lui en fut, il y a de cela quelques temps. Cette expression là, il l' avait connu avec Albafika, le chevalier d' or des poissons et il ne s' en était jamais remit.

Spoiler:

La Cascade de Sang

Chaque minute qui passait était, aux yeux d’Eaque, une insulte. Il ne pouvait supporter qu’Urio, ce chien sans honneur, ne foule les terres du Seigneur Hadès. Déjà que le fait que les Chevaliers attaquent les Enfers constituait déjà en soit une insulte, mais quand les Chevaliers n’avaient pas d’honneur, c’était pire que tout.

Loin devant lui commençait à se dessiner la Seconde Prison des Enfers, le Temple des Envieux. Projetant son attention sur le bâtiment, il le sonda, cherchant à découvrir les Chevaliers et les Spectres présents. Il reconnu le Cosmos de Lydia du Vampire mais ne ressentit pas celui de son frère Minos. Peut-être sa soif de vengeance l’avait fait dépasser le Griffon sans qu’il s’en rende compte. Mais son attention fut captée par deux autres Cosmos. Un peu puissant, sans doute un Chevalier d’Argent, et un second beaucoup plus puissant. Et celui-là, il le connaissait.

Plus il approchait, plus sa colère et sa haine gonflaient. Il se rappela sa vie au Sanctuaire et comment cette dernière s’acheva des mains de son ancien ami. Jamais il ne c’était sentit aussi en colère. Ce chien du Cancer allait payer pour ce qu’il lui avait fait, Eaque en faisait le serment sur son honneur et sur le Seigneur Hadès.

Quand il arriva enfin au Temple, Eaque dissimula son Cosmos dans son intégralité, il voulait faire la surprise à Urio, et resta dissimuler dans l’ombre d’une colonne, observant la scène qui se passait devant lui. Lydia semblait avoir jeté son dévolu sur un jeune Chevalier d’Argent, certainement celui du Corbeau avec cette armure.

*Pauvre petit oiseau… Tu risques de très vite sentir la vie quitter lentement tes fragiles ailes* pensa-t-il amusé. Il savait que Lydia était puissante et qu’elle avait toutes ses chances face à un simple Chevalier d’Argent. Il sourit. Oui, les Enfers allaient gagner cette guerre.

Mais son sourire disparu aussi vite qu’il était arrivé quand il aperçu un autre Chevalier d’Athéna. Urio, Chevalier d’Or du Cancer ! Son sang ne fit qu’un tour. Il sentit la haine le ronger aussi surement que le Feu Noir le rongeait. Le Cancer semblait vouloir s’interposer entre le Corbeau et la Vampire… Non ! Il était pour lui ! Levant lentement le main, il commença à concentrer son Cosmos dans celle-ci.

« - Tu es pour moi Urio. Laisse la petite Lydia avec ce Chevalier d’Argent ! »

Et il frappa violemment la colonne derrière laquelle il se trouvait. Voilà qui devrait certainement attiré l’attention. Alors que la poussière n’avait pas encore tout à fait disparue, Eaque fit quelques pas en avant.

« - Et bien petite Lydia ! Je vois que tu t’intéresses aux oiseaux désormais… Ils ont un goût si savoureux que ça ? Pourtant, il me semble que les corbeaux eux-aussi se repaissent de la vie de leurs victimes ? »

EDIT du Staff:
Eaque n'est plus considéré comme Défenseur de ce Domaine, pour cause de trop longue absence. le délai de déplacement GS passe donc de 48 à 24h désormais, tant qu'un nouveau Défenseur ne se présente pas, ou que Eaque ne reposte pour signaler son retour.

La nuée grouillante qui l'assaillait se dispersa aussi vite qu'elle s'était formée. Il n'y avait qu'une chose qui pouvait inciter des prédateurs à abandonner leur proie, la présence menaçante d'un chasseur encore plus vorace et redoutable. Serafim eu la confirmation quand émana de la brume comme la déesse Aphrodite naissant de l'écume, celle qui semblait garder ces lieux. Serafim crut un moment qu'il rêvait. C'était tellement improbable qu'une femme jouissant d'une telle plastie soit disposée à faire couler le sang, mais hélas l'agitation de Corvi et de Morrigan révélait un réel danger.

Apparemment, le chevalier d'or qui fit intrusion était du même avis, révélant à l'avance l'issu de ce qui était pour lui un combat à sens unique. Bien que la différence de force semblait évidente, le dresseur de corbeaux ne voulait pas faire marche arrière. Il avait parcouru tout ce chemin, pour ce combat et maintenant qu'il était au bord du précipice, il comptait bien sauter à pieds joints dans le vide de l'inconnu en espérant qu'il aura assez force pour déployer ses ailes sombres et planer au-dessus de ce précipice qui ne demandait qu'à l'aspirer dans ses entrailles.

« Il faut tôt ou tard affronter sa mort, fuir ne sert à rien et je viens de le comprendre. Je suis honoré qu'un adversaire si puissant m'ait choisi. » Répondit-il avec politesse en s'inclinant en guise de salutation au spectre.

Serafim se déplaça latéralement afin de pouvoir profiter du magnétisme charnel de son opposante qu'éclipsait outrageusement l'armure dorée de son supérieur... en rang. Cela faisait longtemps que le saint d'argent s'était affranchi de la soumission au sanctuaire. Comme il l'avait signifié à sa déesse, il combattait pour des causes qui lui étaient personnelles. La noblesse de la sainte mission du sanctuaire et de sa déesse, il la jetait aux orties, tout comme ses rêves insensés. L'avertissement sur le portique de l'entrée des enfers prenait tout son sens ici.

Il était trop tard pour reculer désormais ! Trop tard pour exprimer des regrets ! Trop tard pour avoir peur !

« Aussi agréable que semblent tes bras, je ne compte pas mourir en t'affrontant, c'est la chaleur d'une autre que je veux sentir près de moi quand j'expirais mon dernier souffle. »

Pas un regard pour le chevalier d'or, même la présence du spectre nouvellement arrivé ne parvint à lui faire détourner ses yeux de son adversaire.

Citation :: Serafim accepte le défi de Lydia (je te laisse nous trouver un coin tranquille)

Plumes dérivant dans la brume

Cascade de sang

Tandis que je prenais de la hauteur au travers des cieux infernaux, je ressentais le cosmos de mes compagnons qui dès mon départ s’était eux aussi lancer dans la bataille sur mes traces. Mon frère Eaque avançait aussi vite que ne pouvais lui permettre ses jambes, il était encore plus impatient que moi, comme toujours.

Mais ce qui me surprit vraiment ce fut Lydia, elle fila à une vitesse quasi luminique vers la seconde prison pour fondre tel un ouragan déchainé sur les chevaliers présents sur place. Mortelle petite Lydia. J’avais vue juste, sa fureur et sa volonté de se racheter vis-à-vis des Enfers et vis-à-vis d’elle-même décuplait sa puissance. Elle serait sans pitié.

Avec mon frère, il y aurait sous peu deux spectres parmi les plus puissants des enfers à la seconde prison. Leurs pouvoirs les rendaient largement capable de vaincre les deux chevaliers d’Athéna sur leur chemin. Ma présence là-bas ne me semblait plus nécessaire.
Je n’ai donc pas à m’occuper de ceux-là, passons alors aux suivants de ces messieurs.
Je décelais alors plus loin, vers la première prison un autre chevalier, mais un spectre s’en approcher à grande vitesse, lui aussi serai là-bas avant moi.

Si cela continu, je ne vais plus avoir d’adversaire à châtier… Pensais-je avec amusement.

Augmentant alors le rayon de mes recherches d’ennemi, je découvris en ma demeure, un chevalier qui d’après la puissance de son cosmos devait etre un chevalier d’or, et je faillis négliger un autre qui devait être un chevalier de bronze. Cela fut presque éclipsé par les deux autres présences que je perçu à ses côtés. Leurs cosmos ne ressemblaient à rien de ce que j’avais pu connaitre jusqu’à présent. Ma curiosité pour ces deux nouveaux arrivants, qui pouvaient être tout autant des ennemis que des alliés, s’éveilla. Il fallait que je les rencontre au plus vite pour savoir de qui ou quoi il s’agissait.

Je changeais alors de direction pour la demeure du jugement espérant qu’aucun spectre n’allait me barrer la route encore une fois. Mes recherches m’indiquèrent que de nombreux combats avaient lieu dans les environs de ma demeure de fonction, sans nul doute des chevaliers d’Athéna affrontant des spectres.

J’espère que mon temple n’avait pas souffert des affrontements.

Je ne devais pas m’en faire pour cela, car j’approchais du cœur de la bataille opposant les forces de notre divin empereur à celle d’Athéna. De puissants adversaires m’y attendaient, cette pensée me fit bouillir le sang d’excitation. Après tout ce temps d’inactivité, j’allais enfin gouter de nouveau à l’extase de la bataille. Allais-je trouver des chevaliers portant l’armure de ceux que j’avais personnellement vaincus et condamnés aux tourments éternels ? Cela serait une ironie très savoureuse. Je ferai en sorte qu’eux même l’apprécies, en les envoyant rejoindre leurs prédécesseurs…

Demeure du jugement

Le Temple des Envieux...

Etrange de se retrouver en ces lieux bien précis pour son premier combat contre un superbe oiseau. L'envie, le désir, une telle signification pour elle qui brûlait de regagner son honneur et sa place parmi le siens. Lydia savait aussi que son tuteur s'y trouvait en transit, subissant son premier châtiment avant de gravir une à une les marches de son supllice. Tenter de s'emparer d'une des Etoiles du seigneur Hadès avant son éveil était un sacrilège de la pire espèce et pourtant à chaque fois, cela se reproduisait. L'envie de posséder une Vampire millénaire était telle que bien d'autres tenteraient leurs chances...

Pourtant, la la Belle ne lui avait jamais plus adressé un seul regard. Le passé était mort et révolu. Convoiter une servante d'Hadès ne pouvait déboucher que sur la mort et jusqu'au bout, il s'était leurré. Jusqu'à ce qu'elle sonne son glas.

Pour elle, ne comptait plus que les Enfers. Le Royaume du seigneur Hadès, sa merveilleuse reine, le seigneur Rochel et ses frères, le juge Minos, Regen, Inferno et même Raimï. Elle n'avait guère eu le temps de connaître les autres mais espérait bien que cela arriverait un jour.

Son splendide regard s'attarda encore sur le Corbeau. Elle ne savait pourquoi mais il lui plaisait d'une certaine façon.

Elle en était là lorsqu'un importun vint se mettre entre eux. Un excité aux pinces d'or bien décidé à séparer ces deux êtres épris de liberté, le Corbeau et la Vampire. Tous deux glissaient dans les airs. Cette idée même si elle pouvait être fausse avait tout de suite plu à la douce Chassresse en plus de celle de rencontrer un autre oiseau de malheur, exactement comme elle. Bien plus que le fait de se dresser contre un silver. Après tout, elle n'était pas une lâche, loin de là, cet homme lui plaisait tout simplement...

Elle le regardait toujours aussi intensément tandis qu'il se décalait pour ne plus subir l'aura trop lumineuse de son supérieur. Il ne semblait vraiment pas la craindre, juste la considérer comme son adversaire et rien d'autre. Comme s'il se fichait un peu de la nature et de la force de celle qu lui faiait face.

Elle était si concentrée sur lui qu'elle ne cilla même pas lorsque le juge du Garuda invectiva Urio. Le Cancer et le Garuda semblaient avoir un vieux compte à régler. Chose qui ne la surprenait guère en fait contrairement à la façon dont Eaque parla d'elle.

La petite Lydia ?

Si elle n'avait pas déjà croisé le Garuda, elle aurait presque cru déceler un ton protecteur presque paternel. Mais, peut-être qu'au fond, le juge ne faisait que tirer le mieux de ses pions avant de les jeter au feu. Quoique cela la rassurait d'une certaine façon. Elle savait parfaitement que de ses combats dépendrait son avenir et qu'elle avait tout à perdre. Les Enfers la rejetteraient si elle perdait. Face à telle menace, sa vie serait un sacrifice bien léger à accomplir. Si cela lui permettait de rester auprès des siens, elle n'hésiterait pas.

Un sourire joua sur ses lèvres tandis que le juge Eaque et le chevalier Urio éclipsaient leurs deux subordonnés de leurs seules présence. Puis, elle répondit.

- Merci, Seigneur Eaque. Le chair des oisaeaux me plait bien plus que celle des crabes... Et puis, cela-là me semble un peu relevé pour mes crocs...

Un autre sourire et elle acheva,

- Vous avez raison, seigneur, j'ai toujours aimé les oiseaux. Jamais, ils ne m'ont fui ou nui comme pratiquement tous les autres animaux. Seuls les humains ne cherchent qu'à me faire souffrir. Et cet oiseau-là ne demande qu'à connaître l'ivresse de l'Etreinte des vampires...

Elle leva doucement la main vers les deux corbeaux dans un geste gracieux, faisant se soulever sa cape brumeuse ainsi que quelques-unes de ses mèches. Elle semblait si différente comme si son ancienne nature humaine cherchait à se fondre dans son propre nuage.

Et vous deux, resterez-vous jusqu'au bout ?

Plume dérivant dans la brume...

- Viens, mon doux chevalier...

Nos maîtres semblent vouloir garder cette prison pour eux même si tu viens d'exprimer ton pêché d'envie. Peut-être au fond, n'y a-t-il nul hasard au fait que nous nous affrontions tous les deux ici. Mais n'aies crainte, je prendrai grand soin de ton âme...

Oui, avant que nous ne commencions, laisse-moi me présenter, je suis Lydia Carminia, spectre de la Vampire.

== > Plumes dérivant dans la brume [Serafim Vs Lydia]

==> première prison

Une nouvelle prison jalonnée de pénitents, tout aussi rude et déespérante que les autres. Et toujours, des cosmos qui ne cessaient d'éclater en tous sens. Certains éloignés d'autres tout proches de la route que suivait le mystérieux chevalier. Pour ce qui étaient des combats de cette deuxième prison, deux guerriers s'affrontaient à quelques lieues d'Angel. Une distance longue à parcourir pour les voyageurs normaux mais pas grand choses pour des chevaliers capables de se déplacer aussi vite que l'éclair et le vent. Oui, si peu pour ne pas les entendre malgré le côté spécial de ce combat qui semblait comme dissimulé derrière un mur de coton étouffant les cris et les coups. Tout semblait étouffé, déformé derrière un écran. A croire que les deux adversaires ne voulaient point être dérangés, un peu comme pour une représentation privée.

Elle leva les yeux vers le ciel et ses dix constellations par instant masquées sous un étonnant voile sombre dérivant dans les airs. Et il n'y avait pas que cela. Une lueur rougeoyante apparaissait aussi par intermittence, signe de l'étrangeté de la joute se déroulait en toute intimité. Une brume qui se déplaçait parfois jusqu'à elle. Un semblant de voile qui venait mourir à ses pieds en une caresse humide sur les parties dénudées de son corps ou déposer quelques gouttes de rosée sur ses bottes d'orichalque avant d'enfin s'effacer sur les terres infernales.

Elle ralentit repoussant sa capuche pour se pencher davantage sur les deux combattants. Ces cosmos qu'elle ressentait l'intrigaient. Aussi souhaita-t-elle s'attarder un instant sur eux. L'un, sombre et troublant, lui rappelait Sven du Balrog, un spectre, et l'autre appartenait à un frère d'armes, pas aussi puissant que celui de Dohko ou Tsurugi mais bien supérieur au sien et à celui de Liana, comparable à celui de son maître disparu. Un saint d'argent contre une guerrier plus que déroutant. Cette énergie sombre qui oscillait et dont la puissance augmentait et diminuait mais sans qu'elle ne se sente menacée.

Les anges des Enfers avaient toutes sortes de visages. Certains paraiassaient si doux, si agréables, presque envoûtant, tels les démons Incubes venant visiter les femmes. Ils glissaient jusqu'à leurs couches la nuit avant de prendre l'apparence des hommes qu'elles aimaient pour les abuser. Ils les prenaient, les faisaient défaillir de plaisir puis finissaient par les faire mourir en les vidant de leurs vies... Leurs vertus et leurs vies sans qu'elles ne puissent se défendre tant il étaient irrésistibles. Les femmes succombaient aux Incubes et les hommes aux Succubes...

Ainsi, le chevalier d' argent du corbeau avait choisi sa route. Il restait noble devant la difficulté et se faisait un plaisir d' acceptée l' offre de l' un des plus puissants des spectres des enfers. Urio le savait car cette dernière avait été l' une des plus sanguinaires lors de la dernière invasion sur le sanctuaire.

Ainsi soit-il Sérafim du corbeau ! Qu' Athéna te protège et te prête main forte dans les tourments de combat qui s' avérera mortel...

Ayant dissimulé son cosmos, un puissant spectre sorti de l' ombre en interpellant le saint de l' espoir. Il connaissait son nom, mais Urio avait un peu de mal à mettre un nom sur ce spectre qui paressait bien le connaître. Qui était-il ?

De toute façon, je ne peux choisir à sa place fit-il un peu vexé par cette intrusion qu' il n' avait pu ressentir.

En le regardant de plus prêt, le cancer cru reconnaître un ancien ami. Eaque son ami qu' il avait dû tué pour survivre, jaloux de n' avoir était choisi par une armure d' or. Il n' avait pas eu le choix sinon c' était lui qui y aurait laisser la vie. Il repensa rapidement à cette douleur qui ne l' avait pas quittait comme beaucoup d' autres et l' arrivée de Dohko, le chevalier d' or de la balance.

Eaque, mon ami...

Alors que le cosmos de son ancien ami semblait se mouvoir de cette rencontre, Urio, lui, non. Il était triste et cela le fit réfléchir quelques secondes.

Tu veux te battre contre moi ? Pourquoi, alors que j' ai jamais voulu ce qu' il s' est passer ? Tu le sais plus que tout autre. Tu ne m' as pas laisser le choix...mais je m' en veux, tu ne peux pas savoir à quel point..

Même si il se doutait qu' il avait probablement dû accepté l' offre du sombre monarque pour ressuscité en tant que spectre et se venger des saints d' Athéna. Il laissa coulé quelques larmes bien triste de ce moment et tourna les talons de ce domaine infernal.

Désolé, Eaque. mais non pas une seconde fois j' accepterais de te tuer....

Sauf sil n' avait pas le choix, mais cela il ne le lui dit pas. Il s' en alla préférant se faire châtié pour un acte de désobéissance en pleine guerre qu' à avoir devoir faire une chose qui le marquerait encore un peu plus, lui qui avait déjà perdu beaucoup de son âme au fur et à mesure de son ascension dans l'élite Athénienne.

demeure du jugement.

Citation :

48 heure de passée
pas de défi

Soudain, Angel ressentit deux autres cosmos dans les environs immédiats, ceux de puissants guerriers du niveau de Dohko. Sur le qui-vive, le chevalier de la Chevelure de Bérénice renforça son déguisement avant de tendre ses sens vers ceux qui émettaient de telles auras. Plus méfiant que jamais, il se risque malgré tout à approcher. L'un de ses hommes était un frère d'armes et comme tous les autres, il avait du ressentir que le combat que menaient deux de leurs contre l'un des plus puissants dieux des Enfers touchait à sa fin. Inexorablement la vie de ceux qui avaient osé se dresser contre lui sur son propre territoire déclinait telle un feu vacillant sous les assauts de éléments.

Malgré le danger, Angel ne put se résigner à avancer. Pas maintenant, pas ainsi. Pas sans avoir laissé quelques mots, lui échapper. Si courts si rapides comme une prière fugace dans la noirceurs des Enfers portés par des fils dorés.

Courage mes frères, de tout coeur avec vous. Protégez-les, ma déesse, puissent-ils survivre à cette guerre.

Angel Lyria songeait à ces hommes qu'elle n'avait jamais vus et qu'elle ne connaîtrait peut-être jamais. Mais pas sans avoir tout tenté. Au terme de son propre combat, la Saltimbanque s'était sentie si minable mais maintenant qu'elle avait ressentit le combat de ces hommes qui comme elle luttait contre plus puissant qu'eux, son courage revenait chassant la peur et la honte.

Elle se remémorait les paroles du fougueux chevalier de la Balance, la promesse faite à Liana. Liana son amie de la louve et le magnifique Shadow.

Liana, pourquoi ne m'as-tu point écoutée ? Sven du Balrog un monstre de cruauté et malgré tout, tu as décidé de l'affronter. Que m'importe le mal qu'il m'a fait. Je suis en vie et un jour c'est moi qui le ferait plier et danser. C'est moi qui conduirait le spectacle et il me suppliera de reprendre ce qu'il m'a volé. Laisse le temps faire son oeuvre et je guérirai. Je t'en prie, Liana, ne meurs pas. Echappe-toi si tu sens qu'il est trop puissant. Personne ne te reprochera de ne pas sacrifier ta vie en vain...

Luttons avec les moyens dont nous disposons.

Soudain un bruit, un éclat de voix attira son attention et elle se camoufla au mieux. Elle était telle une souris cherchant à échapper au regard d'un rapace ou aux griffes d'un chat. Ces deux hommes, l'un d'eux portait l'armure d'or du Cancer et l'autre le surplis du juge du Garuda. Bien qu'étant un simple pion, Angel connaissait les armures. Son maître lui avait appris à toutes les reconnaître. Les archives du Sanctuaire comportaient des écrits, dessins, peintures et autres sur l'ensemble des combattants ayant croisé la croisé la route des protecteurs de la déesse de la Guerre. Et le chevalier de la Lyre était un gardien du savoir tout comme Lyria était capable de retranscrire tout ce qu'elle avait vécu sur la toile de sa tapisserie.

Le visage de Sven dans le plus infime détail, son étonnant regard vairon, son côté sadique, le fouet avec lequel il si profondément entaillé sa peau si douce, le corps splendide qu'elle dissimulait sous son déguisement masculin.

Soudain, elle vit le gold saint rebrousser chemin. Vas les sauver... vite. pensa-t-elle en le voyant disparaître avant de réaliser.

- Euh oui...

Seul, Angel était seul avec ce juge. Par chance, il était si minable sous sa cape remaniée qu'il ne devait même pas l'avoir remarqué.

- Soyons prudent... C'est pas un bel endroit pour mourir...

Et elle se faufila aussi discrète qu'une souris.

==> champ de fleurs

[HRP : Fais pas attention à moi, Eaque, je ne fais que passer]

La demeure du jugement

Tandis que je m’éloigner de mon palais de justice, je songeais encore à la technique du loup bleu, si simple et si ingénieuse. Elle m’avait ouvert les yeux sur une nouvelle manière d’utiliser le cosmos. J’aller devoir m’en servir et rapidement, car ma découverte de ma récente faiblesse avait semé le doute dans mon esprit au sujet de ma propre force. Je devais faire vite, les premiers cosmos ennemis se faisaient de plus en plus proches, aux champ de fleur. Je sentis également le cosmos de mon frère Eaque qui approchait de moi à grande vitesse et apparemment furieux Je ne pouvais pas continuer plus en avant de cette façon, combattre maintenant ne servirai a rien, je devais d’abord exactement comprendre quel était les effets de ma blessure psychique sur mes pouvoirs et mon corps lui-même. Je me posai alors sur une des hauteurs du temple des envieux et commençais mon introspection. Je pouvais sentir le vide laissé par ce morceau d’âme aujourd’hui arraché par la déesse de la guerre, un calme dérangeant se tenait là où se trouvait auparavant une partie de mon essence. Ce qu’elle avait emporté avec elle, je ne le savais pas encore. Probablement un peu de tous ce qui faisait de moi ce que j’étais autrefois, mes sentiments, mes connaissances, mon cosmos, mon pouvoir… Je compris alors pourquoi mes technique ne fonctionnais plus aussi bien qu’auparavant, je les avais conçu par rapport à mon ancien cosmos, mais mon cosmos actuel n’avait plus rien avoir avec l’ancien. Aussi c’était déjà un vrai don des dieux qu’elles est déjà fonctionnées. A la lumière de cette découverte je me concentrais alors sur mon propre cosmos, dans mes souvenirs il était d’une couleur bleue cobalt alors que maintenant il avait perdu toute trace de rouge pour devenir d’un bleu intense et clair, un magnifique bleu saphir m’entourai désormais. Il était épuré de quelque chose, de quelque chose d’à la fois puissant et incontrôlable, le laissant désormais aussi calme et profond que les abimes des océans terrestres. Je me rendis compte que sa manipulation était désormais encore plus facile, encore plus intuitive, je pouvais désormais donner à mes fils de cosmos des formes éminemment plus complexes et varié. Cela me remplit d’allégresse et de fierté, ma puissance n’était pas briser, tout juste modifiée. Cette nouvelles tombait au meilleur moment car j’allais avoir besoin d’un cosmos particulièrement souple pour ce que j’avais en tête. Les pouvoirs du loup bleu d’Asgard m’avaient fasciné, je devais les intégrer à ma propre puissance, les possibilités que m’offrait ce nouveau cosmos était presque infinie, la solidité, la flexibilité et l’adaptabilité de mes câbles cosmique n’avaient encore jamais atteint un tel stade, puisant dans les innombrables souvenirs de guerrier contenu dans les livres de Tolomea, je conçu alors de nouvelle technique, répondant mieux à ma nouvelle identité, à mon nouveau cosmos. Le tout semblait si long à mes yeux, je devais analyser une par une chaque variable puis les remplacer pour équilibrer ce qui devait etre par la suite une harmonie de précision cosmique. Enfin, après ce qui ne fut en fait que quelque minute, je levais les yeux au ciel pour voir que les dix constellations zodiacal brillaient toujours au-dessus de moi.

« Maudites constellations, ne vous éteindrez vous donc jamais, faut-il que Zeus lui-même vienne vous arracher de notre ciel ? »

Toute en pestant contre elles je me mis à rire intérieurement de cette hypothèse saugrenue. Il n’y avait aucune chance que le père de l’Olympe fasse quoi que ce soit qui pourrait blesser sa chère petite fille, sa favorite, elle qu’il aimait plus que ses propres frères. C’était à nous et seulement à nous d’affronter nos ennemis de toujours et de laver notre honneur dans leur sang. Mes nouveaux pouvoirs était désormais prêt et leur influences grandissaient au fur et à mesure que le temps passait, bientôt je serais un spectre neuf...

Fin prêt, je décollais alors et fila à toute vitesse vers l’ennemi le plus proche, peu m’importais qui, il allait subir mon courroux et mes nouveaux pouvoirs. Tandis que je me dirigeais vers le champ de fleur, je repérai au loin les cosmos de mon frère Eaque et du loup bleu en provenance de la demeure du jugement, un autre cosmos était avec eux celui du chevalier d’or qui avait accourue vers la demeure du jugement alors que je la quittais. Nul doute que mon frère avait trouvé une proie et qu’il ne compter pas la laisser filer, une fois qu’il avait une proie en tête, il ne songeait plus qu’à elle, et la poursuivrait jusque dans l’Olympe s’il le fallait.

Tandis que je prenais de la vitesse, je sentais mes nouveaux pouvoirs transformer mon corps, le monde changeait sous mes yeux tout en restant le même, je m’éveiller à de nouvelles capacités, mes yeux se voilèrent un instant pour se rouvrir sur un monde neuf, je voyais les Enfers comme je ne les avais jamais vue auparavant, je pouvais voir le cosmos de toute les âmes qui s’y trouver en ce moment, celle des chevaliers d’Athéna, des Ases d’Odin, des spectres et même des dieux, le tout dans un maelstrom de couleur et d’intensité, le sombre empire se para alors sous mon regard d’une parure fabuleuse de lumière et de mouvement, ou les énergie infernales virevoltaient comme des courants d’air, tantôt s’élevant, tantôt descendant en de magnifique volute éthérés . J’étais un spectre nouveau-né qui pleuré sur la beauté des Enfers qu’il découvrait pour la première fois dans toute leur gloire éternel. Etais-ce ainsi que voyaient les dieux ? Avais-je donc par mon nouveau contrôle cosmique, qui était maintenant à son apogée, réussi à réduire encore un peu la frontière entre le mortel et le divin ? Assurément j’avais par cette épreuve franchis un cap décisif dans mon évolution, laissant derrière moi les erreurs et les faiblesses du passé, je les avais assimilés pour en faire mes forces d’aujourd’hui, le procédé s’était avéré plus complexe que je ne l’avais pensé et j’avais dû faire cela sous la contrainte du temps. Les résultats définitifs seront dévoilés à mon prochain combat. Quel dommage que je ne puisse pas, malgré toute mes connaissances, prévoir l’avenir, que je sois condamné comme un vulgaire mortel à l’ignorance de mon destin. J’avais de tout temps essayé de trouver un moyen de m’affranchir des chaines de l’ignorance, ma quête se poursuivait encore aujourd’hui, des millénaires de choix et de doutes m’avaient conduit à ce moment éclatant du destin ou je pouvais enfin contempler la gloire des Enfers. J’avais affronté pas à pas les machinations cruelles des étoiles tyranniques et en fin de compte, sachant ce que ces choix m’avaient couté, en y réfléchissant à nouveau, je ne pense pas avoir pris de si mauvaises décisions, puisque j’étais toujours là, et je remettais ça. Mon histoire se poursuivait avec toujours moi-même dans mon propre rôle, ne m’étant jamais trahis ou renier dans mes convictions et mes principes. Combien d’être pouvait se targuer de cela après une aussi longue non-vie ?

Mon introspection devra s’arrêter là pour le moment car mes ennemis, étaient là tout proches, et il était hors de question que je sois vulnérable quand je les rencontrerais.

Le champ de fleur

Vallée des Amoureux

"... Enfin.."

Fit une voix faible provenant d'un jeune garçon à l'armure d'émeraude complètement couvert d’égratignure et de plaie: son passage dans la vallée des Amoureux ne lui laisserait pas un souvenir trés gaie... Enfin qu'elle idée d'aller au secours d'une personne criant a l'aide dans l'Enfer ? Un chevalier plus mur et expérimenté aurait sentit le danger à des kilomètres alors que Kenshiro y fonça sans réfléchir. Une péripétie qu'il gardera pour lui et qu'il ne devra surement pas révéler s'il ne veut pas être le jouet de moquerie pour plus tard... Être poursuivi par une meute de femme complètement déchaînée avec l'idée de lui arracher son armure ou quoi que ce soit drôle n'était pas vraiment l'idée qu'il se faisait des dangers de l'Enfer.

A cause de ses hystériques: le pauvre dragon avait perdu de vue son compagnon à plume avec son corbeau ainsi que pas mal de temps, la preuve étant que quand il ressortit de la prison infernal. Kenshiro avec horreur qu'une constellation avait de nouveau disparue dans les cieux mortels. Plus que neuf heurs pensa le chevalier de Bronze inquiet a l'idée que le temps se sauvait sans qu'il puisse rien n'y faire.

"Je dois me dépêcher de retrouver Sérafim ! "

Le dit chevalier était justement dans les parages sentit alors Kenshiro en dirigeant son regard vers un affrontement où chauve-souris et corbeaux se battaient dans une mélopée Sombre. Son compagnon était en train d'affronter un spectre seul ! Le Jeune chevalier s'élança alors vers lui avant de sentir un cosmos terrifiant à l'approche d'une ombre brulante: une aura incendiaire le paralysa soudainement.

Le dragon se mit en garde face a une forme gigantesque: il venait sans le savoir de faire sa premiere rencontre avec l'un des 3 juges des Enfers.

"Qui êtes vous ?"

Rugit Kenshiro en se mettant en garde en pensant que cela ne devait pas être un spectre du niveau de Raimi: cela s'annoncait mal pour lui.

Rivière de sang

______________________ ~~ °° L'appel de la Sagesse. °° ~~ ____________________

" Du calme Jeune Dragon ! Le seigneur Minos est occupé à faire des galipettes avec tes amis là-bas, sur quelques fleurs des plus subtiles. Laisses moi me présenter, Caeron de Fragrance, Spectre des enfers et ancien Général de Poséidon au demeurant ; comme je connais le seigneur Shion, je le précise par avance. Pas la peine de donner le nom de mon Etoile, tu la découvriras rapidement par tous les saints de l'Enfer. "
Inutile de se cacher dans des messages subliminaux, Caeron avait été un long moment au Sanctuaire avec Astre pour savoir que son visage était connu. D'ailleurs, en y pensant, il avait croisé ce jeune homme dans le temple du Bélier auprès de son mentor. Cela lui revenait comme une flèche en plein coeur, oui, un autre souvenir de sa vie passé au service de Poséidon. Et Nox tentait de sortir de sa tanière pour reprendre son chemin mais Diurne, gardien de l'étoile maléfique, était encore suffisamment puissant pour le repousser avec facilité.

Perdu dans ses pensées, il n'avait même pas vu le Juge du Garuda à quelques mètres. Ce dernier était immobile à la demande de son invité, c'était manqué de courtoisie et d'élégance tout de même. Réfléchissant un instant, il se rendit compte que ce dernier était dans une sorte de transe cosmique, il devait sûrement se concentrer sur un autre combat pour prévoir une stratégie. Mais il en oubliait de recevoir selon les règles de l'Etiquette, Caeron se racla alors la gorge pour parler au jeune Dragon avec un grand sourire. Levant un sourcil, il s'inclina avec respect devant le chevalier d'Athéna.

" Chevalier.. En y repensant, je crois que nous connaissons et cela me revient à peine, je suis désolé d'avoir oublié les convenances. Je me reprends donc. je suis Caeron de Fragrance de l'Etoile maléfique de la Domination, Spectre de Méphistophélès, enchanté de te revoir. Tu ne devrais pas rester ici, je n'en veux pas à ta vie et si tu repars vers l'entrée de cette terre, tu n'auras rien à craindre de moi. Sinon, nous serons contraint de nous battre et cela m'embête un peu car je n'ai rien contre toi. "
Chaque mot était calme et posé, aucune trace d'animosité ou de rancoeur. Noble ou pas, chaque guerrier méritait le respect et qu'importe le rang que l'on avait dans son arme. Ce jeune chevalier avait combattu à la vue de son armure, il avait donné bien des larmes à certains spectres mais, certaines blessures montraient clairement qui en était le responsable. Il avait donc tué Raimi, bien que cela restait secondaire dans ce monde. La vie devait avoir son pendant, comme le bien d'ailleurs.... Mais Caeron voyait le monde en gris, en teinte de toute beauté ou les ombres et les lumières pouvaient s'harmoniser si on prenait la peine de ne pas rejeter l'une ou l'autre. Yeux dans les yeux, il attendait la réponse de cet adversaire, il était le disciple du taureau, autre raison d'éprouver sa sagesse.

Sa cape se réajusta tranquillement sur ses épaulières, il attendait la réponse de l'invité de cette Prison. Il ne lui connaissait aucun pêché et se demandait vraiment si les Hommes devaient laissé de si jeunes garçons se battre pour des histoires millénaires. l'Humanité avait besoin des Dieux, mais elle avait besoin de repos pour se regénérer, le silence était la seule solution dans ce monde étrange.

Citation :: HRP : défi lancé à Kenshiro, sauf s'il repart pour la précédente prison.

On dit que les ennuies n'arrivent jamais seul pensa Kenshiro a la vision d'un tourbillon noir déformant le sol avant de recracher une forme ailé: Un nouveau spectre bien plus puissant que Raimi venait d’apparaître. On aurait dit une ombre par la manière dont il avait de sortir des ténèbres de la gueule béante qui l'avait fait surgir du sol, a croire que tous les spectres étaient des démons en plus de revenant. Celui-ci par contre semblait doté de manière que ne possédait pas le spectre du ver; contrairement a lui Kenshiro n'arrivait pas a sentir un quelconque désir de combat ou de violence. Cependant cela n'était nécessaire pour foudroyer le jeune Dragon; celui-ci venait d’apercevoir le visage du spectre qui se présenta comme Caeron de Fragrance: un homme portant le titre de Général de Poséidon avant de rejoindre la nuée des Enfers. Un homme qu'il avait rencontré au Sanctuaire.

"Je... Je vous reconnais ! Je vous ai vue dans le temple du Bélier en compagnie du Chevalier d'or Shion et d'un personnage aux cheveux roux! Mais... Je n’imaginais pas votre mort ... Ni votre alliance avec l'empereur des Enfers."

Fit Kenshiro avec une pointe de tristesse dans la voix: il n'aurait jamais pensé qu'un être portant les couleurs de la lumiere avec tant de fierté pouvait se laisser noircir a ce point, certe il ne semblait point avec perdu de sa superbe mais il ne ressemblait plus à l'homme qu'il avait vue parlementer l'alliance des Saints de l'espoir avec ceux du peuple des mers. Le dragon ne se sentait pas la force d'affronter cet homme pour qui son maître et le gardien de la première maison avaient témoigné du respect. Pourtant... Il n'avait pas le choix et devrait affronter chaque obstacle barrant sa route qu'il soit spectre ou homme.
Kenshiro referma les poings en baissant la tête, le visage et le coeur attristé par ce qu'il allait devoir faire.

"Je ne vous veut aucun mal, Caeron de Fragrance... Mais je me doit de refuser. Je ne rebrousserais pas chemin ! Mon maître affronte la mort en personne pour qu'elle épargne moi et mes frères chevaliers du sombre destin qui l'attend. Il m'a donné une mission !"

Son poing droit s'enflamma alors d'une flamme d'émeraude tandis qu'une multitude de nom et de visage lui apparaissait comme pour lui donner courage: Kappa, Shion, Sérafim, Damon, Urio, L'homme doré qui avait rencontré avoir passé le pont, Kyros... Son maître Aldébaran. Il n'avait pas le droit de les décevoir. Son cosmos s'embrasa alors entièrement autour de lui jusqu'a l'envelopper d'un immense dragon de jade, laissant le chevalier de Bronze relever la tête: faisant apparaître un regard déterminé.

"Je dois passer pour tous ceux qui croient en moi ! Je dois passer pour sauver ceux qui affronte vos maîtres et pour accomplir la mission que m'a donné le mien !"

Kenshiro ancra ses jambes au sol dans un impacte lourd, brisant alors celui-ci en se mettant en garde.

"Si vous voulez m'arrêter il faudra me tuer ! Moi, Kenshiro de la constellation du Dragon je passerais !"

Son cosmos flamboya alors sous le rugissement du dragon.

Citation :: "Kenshiro relève le défi"

=> La Vallée des Amoureux

Sous ses pieds nus, Aurora sentait la tiédeur du sable fin. Étonnée par une telle sensation, au demeurant presque agréable, la jeune femme se laissa gagner par un sentiment étrange. Ce lieu lui inspirait le mystère. Quatre statues à jamais figées dans la pierre ocre, semblaient guetter sa venue. Si la méfiance était de mise, la curiosité la poussa à faire quelques pas de plus. Elle ne connaissait pas cette architecture propre à ce peuple de génie : les égyptiens. Mais comme toute civilisation avancée sur son temps, après un illustre âge d'or représentée par pyramides et pharaons, la chute.
Une bourrasque de vent souleva les grains d'or en même temps que sa chevelure noire. Subitement, la demoiselle eut froid. Très froid, alors que régnait la chaleur cuisante propre au désert. Accablée par sa vieille ennemie, l'angoisse, une nouvelle vision sanglante surgit devant ses yeux pareils à deux saphirs, avant de s'évanouir. Les statues de ces hommes assis et à la barbe tressée furent envahit par cette même brume rouge et éparses. Elle approchait du but.

~Appelle la~

Aurora retint sa respiration, n'osant s'aventurer davantage dans ce rideau vermeil. Pareille à la soie, aussi dangereuse que l'illusion du désert. Traverser seule serait prendre des risques inutiles alors qu'une ancienne compagne pourrait aisément l'amener à eux. Plumes dérivant dans la brumes. Fermant les yeux la jeune druidesse laissa sa voix s'élever.

«Morrigan!» cet appel, fit longuement échos. La rumeur des combats prit de nouveau le pas, ainsi que le trouble qu'éprouvait la jeune Ase. Ses yeux scrutèrent l'ensemble de la voûte sombre, teintée d'un léger voile rouge. Pas de réponse. Tant pis se disait-elle! Résolue à s'enfoncer seule vers sa destinée, Aurora se stoppa net quand son maître l'exhorta à demeurer là où elle se trouvait.

Deux silhouettes noires surgirent, balayant de leurs ailes, ce qu'il restait des ombres rougeâtres. Morrigan et Corvi, en la voyant, poussèrent un cri rauque. À l'unisson. Les invitant à se percher sur ses deux bras, les corvidés s'ébrouèrent, agités. Les deux oiseaux au sombre plumage ne cessaient de coasser, rendant le dialogue impossible. Puis, Morrigan, écarta ses ailes avant de délivrer les dernière paroles de Serafim lui étant adressée, à elle.

«Ne m'oublie pas»

«Suis-je arrivée trop tard? Emmenez-moi à lui! Je vous en prie!»

Corvi s'envola le premier, preuve manifeste de son affection pour son maître, suivit de la corneille d'Aurora qui battit frénétiquement des ailes.

~Il n'y a que très peu d'espoir. Trop de sang à été versé ici. S'il te plaît ma petite faie, quoi que tu puisses voir, sois forte.~

Antiokus jugeait bon de la laisser aller seule, mais avant....
Reprenant forme humaine, le druide, d'un geste emprunt de douceur, posa l'une de ses mains sur l'épaule de la jeune femme. Aussitôt nimbée d'une douce lumière laiteuse, Aurora fut surprise de se voir drapée d'une robe immaculée dont la matière, vaporeuse, flottait légèrement sous cette brise.

~Du pourpre, ta couleur, sur l'immaculé... Va petite dame du Matin, ton Destin t'appelles.~

=> Plumes dérivant dans la brume.

[Navrée pour le double post]

=> Plumes dérivant dans la brume

Elle ne ressentait plus aucunes souffrances, juste une agréable chaleur. L'Ase s'était laissée sombrer l'espace d'un instant, transportée ailleurs, par cette rassurante présence à ses côtés balayant son angoisse de l'inconnu.
Pour la première fois depuis longtemps, elle ne se posait plus aucunes questions. La jeune guerrière glissait dans la volupté, dans un monde bien éloigné de celui-ci si... hostile.
À l'inverse, lovée entre ses bras, Aurora s'imaginait sous un ciel dénué de nuages, réchauffée par les rayons du soleil. Chez elle, dans leur forêt natale, celle qui l'avait vu naitre et grandir. Là où elle aimerait finir sa vie. Et non point ici, aux prises avec ces forces maléfiques dépassant son entendement.
La druidesse se revoyait fouler la mousse odorante, froisser l'herbe verte et tendre de ses pieds nus. Les joies de son enfance.
Innocence perdue.
Une haute silhouette l'accueillit quand elle arriva devant l'habitacle naturel, un ensemble de branches entremêlées et de de feuilles, leur demeure.
Son visage, dissimulé dans le noir, ne lui permettait pas de savoir si il souriait ou non, comme autrefois... Pourtant, comme elle aurait voulut voir ses grands yeux sombres!
Cette main tendue vers elle... la jeune femme s'apprêta à la saisir. ~rejoint moi!~ disait sa voix si douce! Ses doigts voulurent effleurer affectueusement cette paume...

«Papa?» souffla la jeune femme dans un murmure. L'odeur âcre du sang versé en abondance finit de la faire émerger de nouveau entre le monde des morts. Ses paupières frémirent. Cette lumière était trop vive pour ses yeux, ce fut donc avec difficulté qu'Aurora perçu un visage qui l'observait. D'instinct, sa main désira rencontrer la douceur de cette peau, sa chaleur. Cette joue était glacée. L'inquiétude grimpa en elle, antidote à sa brutale léthargie, elle se souvenait peu à peu, pourquoi elle était ici. Les brumes de son esprits se dispersèrent, la douleur revint, plus inquisitrice que jamais. Les lames froides fichées dans son dos, son sang poisseux qui entachait sa mise ainsi que le regard de Serafim finirent de la mettre face à la réalité. Transportée dans ses bras, la jeune femme se laissa faire encore quelques instants, ballotée entre-deux mondes l'un régi par la tendresse, l'autre par la noirceur, avant de finalement protester.

«C'est à moi de t'épauler chevalier, pas l'inverse. Laisse moi t'aider, je vais bien.»

Ce n'était pas tout à fait vrai, bien sûr, mais elle ne désirait pas l'inquiéter outre mesure. Aurora avait fait un choix, elle voulait s'y tenir et faire face aux conséquences seule. Démontrer à son maître qu'elle pouvait faire des choix. Être seule maître de son destin. Un pétale de rose, transporté par un vent nouveau, passa devant ses yeux clairs au moment où la druidesse posait un pied à terre.
Un autre combat faisait rage. La rumeur de ce combat résonna longuement dans sa tête, lui rappelant, par cette vision peu anodine, les images qu'elle avait entrevu de son combat à lui.
«Cette si belle femme... je, je n'arrive pas à croire qu'elle puisse être, un spectre. Tant d'émotions transparaissaient en elle, je vous ai vu tout les deux enlacés, je l'ai entendu... et ressentit sa peine. Ses larmes, elles n'étaient pas feintes... -dit-elle en soutenant le Saint, s'éloignant plus encore du champs de bataille- Et pourtant... elle reste dangereuse...»

Sur ces mots, l'Ase aux cheveux noirs l'aida à s'adosser contre un muret couleur sable. Elle l'observa un long moment, avant de passer un doigt sur les lèvres du jeune homme. Songeuse, Aurora finit de s'agenouiller face à lui avant de faire la grimace. Le fil de ses pensées rompu, elle se souvenait amèrement qu'elle aussi, était blessée. Ses mains tâtonnèrent dans son dos, à la recherche de la garde des poignards. Fébrile, Aurora extirpa le premier de ses chairs, sans un bruit.
La lame ensanglantée brillait d'une lueur bleutée sous la lumière de la lune. Aurora le lança au loin. Au dernier poignard extirpé, la jeune druidesse ne put plus longtemps contenir un gémissement. S'en voulant pour sa faiblesse, elle serra les poings en regardant ses mains recouvertes de sang. Préférant ignorer ses propres plaies, Aurora reporta son attention sur le disciple des corbeaux. Entouré de Morrigan et Corvi, inquiets de sentir les effluves de la mort sur lui, la jeune femme leur intima la confiance. Elle se pencha vers lui, posa une main tremblante sur son front avant que celle-ci ne glisse le long de cette joue pâle. Aussi blême que celles des défunts.

«S'il te plaît, ne me laisse pas seule ici...» supplia t-elle en l'enveloppant entre ses bras. Son cosmos se déploya avec force. Ses convictions, ses peurs, ses espérances en un tout réuni pour le remettre sur pied. Son unique désir. Quitte à dépasser ses propres limites à elle. Tant de crainte débordait de son cœur! Non, elle ne pourrait survivre seule ici... surtout après la disparition soudaine d'Antiokus. Ce dernier n'étant plus apparut depuis sa dernière mise en garde... L'avait-elle fâché?
Aurora en avait cure, maintenant qu'elle prodiguait ses soins, déversait son énergie sans aucunes retenue, sans réfléchir.

La petite dame du matin ferma les yeux, son petit nez allant d'instinct s'enfouir dans le creux du cou du chevalier. Geste mécanique, issue de son passé. Un nouveau murmure.

«Artus...»

Dans son esprit, tout se mélangeait, toutes les teintes, tous les souvenirs bons comme mauvais. Chaque visage, chaque sourires. Cette aura qui les nimbait tout deux finit par mourir. Dans un ultime effort, l'Ase put s'adosser contre la pierre. Le visage tourné vers les constellations, elle soupira. Ses paupières closes, elle tentait de contrôler ces frissons incontrôlables.

Reposant à la naissance de ses seins, la pierre offerte par le Verseau émit une faible lumière, le cristal, se zébrant de vert.
Mais sali par son propre sang.

La Vallée des Amoureux

Shion poursuivait sa progression au sein des Enfers. Même si leur objectif lui paraissait encore bien loin, chaque pas était une petite victoire en ce lieu maudit et une touche d'espoir dans ce tombeau qui clamait que celui-ci devait être abandonné par toute personne y pénétrant. Enfin, cette fois, il ne devait son avancée qu'à l'interposition de Celsius des Poissons, qui s'était porté volontaire pour affronter le Spectre à sa place. Il ne le connaissait que depuis quelques minutes, mais il était déjà une sorte d'Ange Gardien. Ne restait qu'à espérer que Shion n'avait pas laissé sa place au devant la mort.

Autour de lui, plusieurs combats se déroulaient à nouveau. Partout en Enfers, les batailles faisaient rage, lui libérant le passage. Etait-ce juste? Ne devait il pas être lui aussi entrain d'affronter un Spectre plutôt que de se contenter d'avancer? Non. Son objectif était défini et devait être atteint au plus vite. Les combats n'étaient que des embûches visant à leur faire perdre du temps. Leur présence en ces lieux demeurait limitée.

Celsius et Minos s'étaient visiblement déplacés aux aussi en ces lieux et Shion pouvait ressentir que leur affrontement avait commencé. La puissance grondait tout autour et il était pour le moment impossible de ressentir celui qui aurait le dernier mot dans ce duel. L'attention de Shion était pourtant détournée dans une autre direction, celle d'un second combat. Un autre Saint avait pris les armes contre un Spectre. Kenshiro. Impossible de ne pas reconnaitre l'aura de ce jeune Chevalier qu'il avait rencontré au sein de son Temple. Plein de fougue, l'envie de rencontrer le Chevalier du Taureau et d'apprendre. Une excellente recrue pour Athéna et un avenir prometteur, comme l'avait dit ce dernier. Son adversaire. Qui était il? Shion ressentait quelque chose de familier en lui, comme s'il le connaissait lui-aussi. Sans pouvoir mettre un nom dessus, dissimulé derrière une sensation étrange. Qu'à cela ne tienne, l'adversaire importait peu pour le moment. Seul l'état du Dragon était prioritaire, et son Cosmos semblait affaibli de façon critique. Shion concentra son propre Cosmos tout autour de lui afin d'atteindre l'esprit du Chevalier de Bronze:

Kenshiro, Chevalier d'Athéna. J'espère que mes paroles te parviennent, en cet instant critique. Je sens que ton combat est difficile mais j'ai foi en toi. N'abandonne pas. Ton maître, le Chevalier du Taureau, est lui-même sorti vivant de son combat contre un Dieu, et je suis persuadé qu'il a repris son avancée en ces lieux. Et qu'il a lui-aussi confiance en toi et en nos objectifs. Fais de ton mieux Kenshiro, Chevalier du Dragon. Nous sommes avec toi. Moi, Shion du Bélier, et tous les autres.

S'il avait volontairement omis certains détails quant au combat du Taureau face à Rochel, Shion pensait chaque mot qu'il venait d'envoyer au Dragon. Il pouvait vaincre son adversaire, il le devait. Il ne pouvait avoir sauvé le Maitre pour voir le Disciple tomber, impossible. Concentré sur le combat du Dragon, Shion avait presque manqué les autres présences qui imprégnaient les lieux. Celles de Spectres, mais aussi celles d'alliés dans ce conflit. Le Bélier tourna son regard iris dans leur direction. Tous deux semblaient occupés, tout juste sortant d'une bataille, blessés. Une autre sensation se dégageait d'eux, difficile à définir. Comme s'il ne s'agissait pas seulement de deux inconnus qui se rencontraient face à un Spectre. Peut-être des amis de longue date, comme lui avec Astre ou Dokho. Ou peut-être plus. Enfin, l'instant ne semblait pas propice à une intrusion et Shion préféra rester à distance pour les saluer d'un signe de la main.

Shion du Bélier. Je vois que Serafim est entre de bonnes mains. N'hésitez pas si je peux me rendre utile. Bien qu'il semblerait qu'il y ait d'autres soucis aux alentours...

Détournant son regard dans diverses directions, Shion recherchait les Spectres dont les auras se faisaient ressentir.

Post de récup

La présence de Lydia s'effaçait dans l'éther, devenant lointaine et diffuse, tandis que celle d'Aurora s'affirmait et se renforçait à chaque seconde. L'aura de l'Asyne, réinstaurait la vigueur dans les membres de Serafim et dissipait la fatigue résultant de son précèdent combat, s'il était possible d'appeler cet affrontement ainsi. Il était évident que le dresseur de corbeau n'avait jamais inquiété son adversaire, l'irrésistible vampire était dotée d'une force capable de faire courber l'échine aux gardiens des douze temples. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de spéculer sur le vainqueur d'un hypothétique duel opposant, le façonneur des glaces du sanctuaire à cette reine de la brume sanglante. Kappa aurait-il fait mieux que lui ? La réponse paraissait évidente, mais il refusait de l'admettre par crainte de reconnaitre la supériorité d'un rival.

Mais au diable ses sombres pensées. Le dresseur de corbeau partageait un moment béni avec la tendre Aurora et il comptait bien en profiter. Elle avait bravé la mort en s'interposant à une attaque mortelle, mais plus que tout il avait entendu la prière timide de la jeune femme, malgré son était proche de l'inconscience. Serafim avait aussi senti ses doigts agiles réchauffer sa peau blême et la chaleur de sa poitrine collée contre son buste dénué de sa lourde protection d'orichalque redonna envie à son cœur de battre avec plus de cadence.

« Les spectres ne sont pas si différents des saints, des Marinas ou des Ases, peut-être qu'ils ont juste une conception des choses différentes de nous, puisque la mort fait partie de leur quotidien. »

Serafim se releva du mur ou l'avait endossé Aurora. Dans sa main était toujours nichée la lame que lui avait offerte le spectre. Un instrument qui tout comme son ancienne détentrice était une chimère de finesse et de létalité. Jamais on ne lui avait dit que des êtres comme Lydia résidaient dans ce monde infernal. La description des spectres qu'on lui avait faite était donc fausse et uniquement subjective.

« Nous sommes si proches et si éloignés à la fois ! » Soupira l'Athénien de désespoir.

La seule frontière qu'il subsistait était l'allégeance aux dieux qui s'opposaient constamment ! Le jeu des alliances était aussi instable qu'une girouette soumise aux caprices du vent. Que se passerait-il si un jour le sanctuaire s'en prenait au royaume d'Asgard, devra-t-il combattre Aurora. Serafim avait assisté à la déclaration d'amitié de la prêtresse d'Asgard, il était en était même le rapporteur privilégié, mais il lui paraissait pas impossible que toutes ces promesses de paix soient tout simplement rompues un jour par une des deux nations.

La décision du dresseur était prise. Il se rapprocha de la jeune femme et prit délicatement sa main qu'il posa sur son coeur. Ainsi de cette façon elle pourra juger de la sincérité de ce qu'il comptait déclarer.

« Aurora, j'ai pris ma décision, je ne te laisserai plus seule, alors si tu veux toujours de moi comme compagnon de voyage, je t'accompagnerai où tu le souhaites. »

C'est à ce moment qu'il perçut l'aura de gardien de la première maison du sanctuaire. Shion du bélier venait de faire son apparition, mais depuis quand ? Avait-il entendu les derniers mots que Serafim venait de prononcer. Un nuage d'inquiétude obscurcit son regard. En guise de réponse Serafim se contenta d'un simple hochement de la tête, louant le tact dont avait fait preuve le chevalier du bélier.

Les frissons d'Aurora étaient inquiétants et affolaient le saint du corbeau. Serafim entreprit donc d'apaiser ses tremblements en la couvant dans ses bras. Se faisant son regard croisa l’éclat du joyau qu'elle portait au cou

«Qu'est-ce que c'est ?» Interrogea-t-il en fixant du regard la pierre qui brillait.

Au font, il avait raison. Tous, que nous étions Ase, Saint, Spectre ou Marina, point de différence. Question de subjectivité, ou caprice des Dieux, quelque part, nous n'étions que des instruments dans leurs mains. Jouets, qu'ils pouvaient briser si simplement! Maîtres du destin des hommes, de ce Monde. Régisseurs, juges, bourreaux. En un tout réuni dans une seule entité. Non, ils étaient multiples, et leur Roi reposait quelque part ici, dans cet endroit sordide qu'Aurora voulait à toute fin quitter. Elle devenait folle. Où se posait son regard, tout n'était que désolation, dépravation, séquestration. Les âmes ici hurlaient leur désespoir, et il y en avait tant! Indignes de rejoindre le paradis, leur Eden, ou qu'importe le nom qu'ils donnaient à ce lieu de délivrance, elles, resteraient à jamais captives ici. Punies pour leur pêché.
Mais parfois, car l'erreur n'était pas qu'humaine pour elle, n'étaient elles pas injustement envoyées ici pour expier des fautes qui n'existaient pas? L'idée d'être prisonnière ici fit redoubler ses frissons. La vision de Serafim n'était, elle, en rien altérée malgré son appartenance à la Chevalerie d'Athéna. Aurora aussi, bien que portant une affection toute particulière à Freyja, cette divinité qui avait sut l'accueillir dans son royaume, se disait qu'être une marionnette n'était pas pour elle. La jeune femme craignait le jeu des rivalités, même si allégeance il y a, toute Déesse de l'Amour qu'elle était, elle ne pourrait empêcher qu'un autre Dieu enclin à richesse, violence ou autre sentiment tout aussi peu louable, ne l'évince, la corrompt, ou l'oblige à se retourner contre ses alliés.

Ses pensées l'échappaient, tourbillonnaient tant et si bien que la jeune femme se perdait dans les méandres de son esprit torturé. Cette fois-ci, c'était elle qui ne pouvait calmer ses craintes, ses peurs! L'enfant de Dagda le regard vague, tourné vers les nues, ne vit pas le dresseur des corbeaux se relever, ni même s'approcher d'elle. Aurora, surprise par ce geste, eut d'abord un mouvement de recul, mais son dos rencontra la surface lisse et granuleuse du mur. Elle se sentit, l'espace de quelques secondes, comme un animal traqué que l'on venait d'acculer pour l'abattre sans autre forme de procès. Voir le visage du Saint d'argent eut un effet apaisant : immédiatement, un petit sourire se dessina sur son visage sali par la poussière, son sang et celui du jeune homme. Elle voulut parler, mais il fut bien plus rapide. Se saisissant d'une de ses mains qu'il posa tout contre son cœur, Aurora put sentir ce dernier palpiter sous ses doigts. Si fort! Il battait si fort! Que désirait t-il lui dire?

Changer d'avis? Cette nouvelle lui redonna un semblant d'espoir. Avait-il comprit son importance? En tant que dernier disciple des Corbeaux? Le jeune homme semblait réellement décidé, et cette assurance lui seyait si bien.
Sa décision était prise, saura t-il faire face aux conséquences tout comme elle était prête à les assumer?
Tandis qu'il chercha à la réchauffer entre ses bras, la belle Asyne voyageait encore bien loin. Cette errance était dangereuse, et parler restait son seul moyen pour ne pas sombrer doucement.

«En es-tu sûr Serafim? Ne vas-tu point te détourner quand le doute s'insinuera en toi? Ne chercheras-tu pas à m'abandonner lors de ce voyage? Car, si tu restes avec nous assez longtemps, peut-être découvriras-tu des vérités que tu ne supporteras pas. Tu vas découvrir un autre monde Serafim, es-tu prêt à apprendre, à nous accepter aussi?»

Ses paroles étaient véritablement une traduction de son sombre état. Ce fut d'ailleurs pour cette raison que la jeune druidesse n'avait pas vu la pierre luire. Ses yeux étudièrent un temps le bijou avant que ses doigts ne se referme dessus. Froide et étrangement chaude à la fois, le cadeau d'adieu du chevalier lui rappela à son bon souvenir que lui aussi, évoluait dans les ténèbres du Royaume du Sombre Monarque.

«C'est...»

~C'est là ta dernière chaîne qui te lie ici!~ Gronda une voix familière. Sans ménagement, Antiokus qui venait de réapparaître, sépara les jeunes gens avant de prendre à pleine main, ce bien précieux présent. D'un geste sec, le druide arracha la pierre à son cou, faisant du même coup voler en éclat, le fibule d'or. La jeune dame du matin rencontra un regard sauvage, inquisiteur quand elle essaya de l'en empêcher. Il laissa la pierre rencontrer le sol... en un millier d'éclat, celle-ci se rompit pour ne devenir que fragments. Ses deux mains posées contre sa bouche, la jeune femme se sentit faillir. Tant de virulence ne lui ressemblait pas, à moins que ce soit là sa véritable nature? Le rouquin pourtant, ne s'arrêta pas là. Plaquant sa main contre le cou du Saint, Antiokus souleva Serafim comme si il ne pesait rien au dessus du sol. Là encore, avec brusquerie, l'enfant éternel enfonça le dos de sa victime contre le mur. À l'étouffer presque, le maître en métamorphose resserra sa prise avant d'approcher son visage. Si près, qu'il devait sans nul doute sentir les effluves boisées de son haleine.

~Soit Serafim, disgybl y gigfran! Écoutes moi bien : ne t'avises pas de briser les ailes naissantes de ma petite faie! J'espère pour toi que ce ne sont pas des paroles en l'air! Mais pour l'heure tu as ma bénédiction disciple des corbeaux, et c'est en cette qualité que je t'accepte parmi nous. Ne me déçois pas.~

Il le libéra de cette vive étreinte. Nouvel avertissement. Il salua le chevalier d'or qui venait de faire son apparition par un simple signe de tête. Lui aussi était prévenu, si il intervenait... il lui en cuira. La colère du druide avait paralysé Aurora, aussi, quand il l'entraîna en s'emparant de son poignet, l'Ase jeta un regard derrière elle, suppliant.... vers le bijou brisé, comme vers le guerrier...

Serafim avait compris que le choix qu'il faisait était sans appel ! Le chemin qu'il envisageait d'emprunter sans retour. Il devra renoncer au monde qu'il connaissait pour en arpenter un autre inconnu. Cependant, il n'y avait aucune chance pour qu'il éprouve un jour de la nostalgie pour son ancienne vie, qui était composée au final que de déceptions et d'illusions. De même qu'il était certain qu'il ne regrettera pas d'abandonner cette armure, qui comme une cage de métal l'empêchait de prendre son envol dans ce monde, ni le fanatisme exacerbé de certains saints. De la crainte ? Des doutes ? Il en éprouvera surement durant son périple, mais il ne quittera jamais l'Asyne, pas après tout ce qu'ils venaient de vivre.

Quand le dresseur de corbeaux voulut rassurer Aurora, des phalanges puissantes comprimèrent ses cordes vocales, empêchant l'air d'atteindre ses poumons. Ses vertèbres craquaient sous cette étreinte et le flux normal de sa circulation en était perturbé, mais il gardait conscience de ce qui se passait autour de lui.

« N'intervenez pas Shion, continuez votre chemin, ceci est une histoire entre lui et moi » Grogna l'Athénien.

Il ne fallait surtout pas que le chevalier d'or s'interpose dans ce qui de loin semblait etre une agression, mais Antiokus, le druide roux ne représentait pas une véritable menace. Il agissait plus comme un père trop protecteur qui cherchait juste le bonheur de sa fille et sa colère était peut-être justifiée, puisque Serafim venait d'entrer dans la vie d'Aurora et déjà il lui faisait des promesses qui bouleverser son existence. C'était peut-être trop rapide le druide espérait surement déceler dans le regard de Serafim un signe qui trahirait son incertitude, mais la seule chose qu'on pouvait lire dans les pupilles sombres du maitre des corbeaux était une détermination sans faille.

« Si tu ne veux pas qu'on lui brise les ailes, alors commence déjà par la laisser faire ses proches choix ! Elle est la seule à décider de qui peut l'accompagner ou pas ! »

Serafim se massa un peu la nuque pour soulager ses vertèbres endolories suite au traitement brutal que le roux venait de lui infliger.

« Tu crois que je prendrai le risque d'être condamné à mort si je n'étais pas sincère. »

Ce n'était pas comme-ci il avait pris cette décision à la légère, sur un simple coup de tête ! La loi du sanctuaire était sans appel : ceux qui désertaient le sanctuaire étaient sanctionnés par la mort. Peut-être que les grandes instances du sanctuaire avaient très peu de foi dans la loyauté dans leurs serviteurs pour instaurer pareille règle. Une règle étonnante pour les garants de la justice sur terre ! Encore une de ces contradictions qui renforçait sa décision. En tout cas Serafim s'attendait à avoir à ses trousses tous les séides du sanctuaire, il s'attendait à en voir rappliquer un en particulier.

Avec un peu de difficulté Serafim se redressa alors et tendit une main à Aurora.

« Je n'ai pas besoin de son aval pour décider de te suivre ou pas, mais du tiens ! Veux-tu que je t'accompagne ? Me permets-tu de rester à tes côtés ? »

Lui qui voulait vivre en suivant ses propres choix, ne pouvait supporter qu'un autre dicte sa conduite à l'Asyne. Les liens qui unissaient Antiokus à Aurora, qu'ils soient de natures filiales ou autre ne devaient pas l'interdire de faire ses propres choix. C'est pour cette raison que malgré le consentement du druide aux prunelles d'émeraude, Serafim demandait quand même à la jeune femme si elle l'acceptait comme compagnon de voyage et qui sait, peut-être dans un futur proche comme compagnon de vie. Un très doux fantasme qui avait des allures d'illusion. Un espoir secret qui faisait mentir l'avertissement de la porte des enfers. Même au plus profond de l'enfer, l'espoir pouvait naitre !

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Les Enfers étaient un lieu morbide, sombre, étrange. Chaque prison était le théâtre d'une nouvelle atrocité, de nouvelles ingéniosités imaginées afin de tourmenter les pauvres âmes ayant commis des erreurs jugées condamnables durant leur trop courte existence. Jugées par qui? Par des Spectres ayant probablement eux-mêmes commis plus de pêchés que l'ensemble des gens passés devant leur ridicule tribunal. Quelle ironie.

La rencontre avec un Saint dans un lieu si avancé des Enfers aurait du être l'occasion de retrouver quelques certitudes, un calme nécessaire pour se ressourcer et avancer. Mais là encore, la bizarrerie était au rendez-vous. Visiblement plutôt proche de la Guerrière Divine qui l'accompagnait, le Chevalier d'Argent ne semblait pas lui prêter plus d'attention que nécessaire. En d'autres instants, Shion aurait pu lui demander de faire preuve de plus de respect, de plus de motivation à poursuivre la tâche qui leur était dévolue. Mais l'heure n'était pas celle-ci et le Saint semblait avoir ses propres démons à combattre.

Sans crier gare et alors que Shion s'apprêtait à reprendre sa route et à les abandonner tous deux à leurs "discussions", un autre personnage fit irruption entre eux. Impossible de savoir d'où il était apparu, ni qui il était. Pas un Chevalier visiblement. Ou alors d'une origine totalement inconnue pour le Bélier. Néanmoins, si son origine importait peu pour le moment, ses actes agacèrent le Chevalier d'Or qui afficha une mine de mécontentement. Comment osait il s'en prendre ainsi à un défenseur d'Athéna? Sous ses yeux. L'inconnu se tourna pour le saluer, le regard plein d'avertissements. Shion ne lui rendit point son salut, il ne le méritait pas. Trop sûr de lui. Trop menaçant pour un inconnu. Il méritait que quelqu'un le remette à sa place...

Et Shion aurait volontiers accompli cette tâche, pour aider le Saint, si celui n'avait pas prononcé ces quelques mots à son égard. Il ne voulait pas d'aide, cette histoire le concernait. Bah, tout le monde avait ses propres soucis et il en était certains qu'il fallait savoir résoudre seul. Et si telle était la volonté de Serafim, il pouvait l'accepter. Plus que ça, il allait poursuivre sa route en faisait fi des paroles qu'il venait d'entendre. Après tout, il ne connaissait pas le contexte de cette discussion et préférait jouer les naïfs aujourd'hui. Concentré sur sa seule tâche.

Très bien, Serafim. Je vais continuer ma route. L'objectif est encore loin, et la route bien encombrée. Fais attention à toi. Et j'espère que nous aurons l'occasion de nous recroiser. Mon Temple est ouvert.

Des paroles ouvertes, que Serafim était libre d'interpréter comme il le souhaitait. Saluant l'Ase d'un signe de la tête, Shion préféra ne pas s'attarder et poursuivre sa route. En espérant que Kenshiro le rejoindrait bientôt. Le Dragon ne pouvait pas perdre.

Le Champ de Fleurs

Cette affaire ne regardait en effet que le père et le jeune homme. Lui, qui venait de faire un choix, celui de renier à jamais le monde auquel il appartenait pour plonger dans une abime de doutes et d'incertitudes. Car le destin se montrerait à coup sûr, capricieux et il se pourrait très bien qu'il finisse tôt ou tard, par regretter cette décision. Découvrir le vrai visage de la druidesse. Car somme toute, les deux jeunes gens ne se connaissaient pas vraiment, savaient si peu l'un sur l'autre. Pourtant, il semblerait que quelque chose les unissait, mais quoi? Voilà ce que se demandait Antiokus suite aux paroles du saint d'argent. Il n'avait décelé en lui aucunes failles, juste un sentiment dont il ne pouvait ignorer la puissance, la force. Mais le druide demeurait méfiant car lui-même avait appréhendé les pouvoirs de l'amour. Le druide en connaissait les deux versants et ce qu'il entrevoyait pour eux restait flou.

L'amour, cette émotion que l'Asyne redoutait tant, et que lui, tentait vainement de lui en montrer toute la splendeur. Mais Aurora changeait, ce voyage... lui serait si bénéfique! Déjà, le rouquin voyait la druidesse se muer d'une façon certes imperceptible, pourtant, lui le voyait. Il n'avait fait que quelques pas avant que la jeune femme ne lui oppose de résistance. Oui, elle n'avait pas encore donné sa réponse, car elle aussi avait son mot à dire. Le maître voyait bien que dans les yeux de son élève, brillait à la fois une lueur de crainte et d'espoir. Elle devait avoir peur de ce que pourrait penser Serafim d'elle, l'étrangeté de ses croyances n'aidant pas, ainsi que son passé sanglant.
C'était à cause de ces dernières qu'elle avait tout perdu : par le feu de l'Inquisition. Elle ne voulait pas que ça recommence, qu'on lui arrache encore ce dont à quoi elle tenait! Sa peur était justifiée, tout comme cet espoir de voir en ce disciple des corbeaux, un confident, un homme qui la comprendrait mieux qui quiconque. Et qui ne réagirait pas avec virulence face à sa différence.
Pas comme chaque être à qui elle avait voulut partager ses rites. Sa vraie nature.

Cette main tendue était la matérialisation de ses espérances folles et la dame du matin désirait tant s'en saisir! Oui, elle voulait prendre ce risque, lui donner une chance.

Non, elle ne combattrait plus pour des causes qui lui semblaient égoïstes, qui ne la concernait surtout pas. Comme Aurora le pensait plus tôt, tout homme n'étaient destinés qu'à être de simples pions disposés sur un échiquier géant que les mains des Dieux déplaçaient à leur guide. Les siens, étaient différents. Leur appel se faisait de plus en plus pressant.
Elle voulait retourner en ses terres, apprendre, connaître ses origines et plus que tout, elle désirait revoir l'éclat sans pareil de l'astre du jour. Être enfin réchauffée, purifiée, lavée aussi de tout ce sang qui n'aurait jamais dut être versé. Depuis combien de temps n'avait t-elle va vu le soleil?

Une éternité.

La jeune brune se permit un franc sourire, un, bien éphémère puisqu'il disparut bien vite, remplacé par un regard assombrit par un voile. Une prémonition.
Des images l'assaillirent, foudroyant son esprit avec violence. Se tenant un instant la tête, la jeune femme attrapa la main de Serafim, seule prise à laquelle elle put se raccrocher pour ne pas à nouveau faillir.

«Ce... ce n'est rien... c'est... passé. Il nous faut partir, je ne tiendrais plus très longtemps ici...» souffla t-elle en se redressant tout à fait. Yeux dans les yeux, la jeune Aurora observait le disciple des corbeaux intensément. Essayant de lire en lui une fois encore.

«Serafim, bien sûr que je ne m'opposerais pas à ta décision! Je serais heureuse de t'avoir à mes côtés pour arpenter la voie qui est la mienne. Ton aide me serait je le pense, très précieuse.»

Antiokus s'approcha à son tour, un air espiègle illuminant ses traits angéliques. ~Et puis, il serait fâcheux que le dernier de ton espèce ne vienne à disparaître! Comme je te l'ai dis, tu nous es précieux, plus que tu ne le penses, et j'ai beaucoup à t'apprendre, jeune homme, enfin... si tu me permets de t'enseigner... quelques petites choses!~ railla t-il en frappant d'une bourrade amicale, l'épaule de Serafim.

Le maître des illusions porta son regard de jade sur une Aurora troublée. Ses yeux se perdaient dans le lointain et sur son visage de porcelaine transparaissait la lassitude : il était temps. L'Ase aux yeux bleus leva sa figure vers son maître qui se pencha vers elle, posa une main sur sa tête, l'autre sur son cœur.

~Tu ne ressentiras rien, je te le promet.~ lui susurra t-il à l'oreille tandis que de multiples liens translucides, pareils à des tentacules très fines, entrèrent en contact avec la peau de la druidesse. Puis, elle se laissa faire, sans dire un mot, tandis que son énergie vitale lui était dérobée. L'éclat azur de son regard se ternit et Antiokus prit précautionneusement le corps de son élève entre ses bras. Elle sommeillait là, nichée au creux de son cou, ses cheveux recouvrant partiellement son visage teinté de la pâleur de la mort. Il intima Serafim à rester calme.

~Sa mort demeure symbolique chevalier. Ainsi, tous croiront à son trépas, je compte sur toi pour garder le silence. Souviens toi qu'elle ne doit plus avoir aucunes attaches. Sans cosmos, elle n'est qu'une simple mortelle. Tant que je la garderais près de moi, tout ira bien. Partons à présent, je t'expliquerait, si tu as des questions.~

=> Entrée des Enfers

Inquiété par la réaction d'Aurora, le dresseur de corbeaux rattrapa de justesse la jeune femme qui semblait être prise d'un malaise. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait dans cet état alarmant de faiblesse. Tous ces changements avaient commencé avec l'apparition brutale du druide roux sur la route enneigée de Gamma, à moins que ce soit ces changements qui invoquèrent ce mystérieux personnage. Car, il était évident que la guerrière à la corneille changeait, elle se transformait en quelque chose susceptible d'effrayer l'Athénien d'après elle. Elle comptait lui révéler sa vraie nature dans un futur proche, qu'est-ce que cela voulait bien pouvoir dire ? Serafim ne comprenait pas, ce n'était pas pour autant qu'il éprouvait de la peur. Comme il l'avait déjà précisé maintes fois, son seul souhait était d'accompagner Aurora dans ce long voyage qui en plus d'être indéterminé s'annonçait périlleux, puisqu'il était certain qu'une évolution ne peut se faire dans la facilité. Son expérience personnelle lui donnait raison, c'était dans la douleur qu'il était sain et c'était en frôlant la mort qu'il avait consolidé ses convictions et trouvé ce qu'il pensait être sa voie.

Un large sourire accueillit la réponse l'asyne. Elle était la seule au monde à pouvoir lui permettre de l'accompagner et c'est une grande vague de bonheur qui inonda son âme quand elle accéda à sa demande. Elle se trompait que sur une seule chose, c'est surement elle qui aidera le corbeau à prendre son envol dans le ciel incertain qui se parait de nuages de doutes. Les paroles d'Antiokus ajoutaient encore plus au trouble qui l'assaillait. Que voulait-il dire en le désignant comme dernier de sa lignée ? Serafim n'était qu'un fils de paysans qui se différenciait des autres résidents du sanctuaire par son aptitude à communiquer avec les corbeaux. Il était né avec ce pouvoir ou cette malédiction. Ce n'était ni une capacité acquise par l'entrainement ou par le port d'un artéfact. Etait-ce à cela que le druide faisait allusion ? Etait-il donc si unique ? Serafim en doutait personnellement, il avait du mal à croire qu'il pouvait être si précieux comme semblait le croire Antiokus a moins qu'il ne s'agissait que d'une ruse du roux pour le manipuler, comme il l'avait déjà tenté de le faire sur le sol blanc d'Asgard.

C'est bizarre Lydia semblait croire aussi qu'il avait les capacités pour surpasser un chevalier d'or. Toutes ces prédictions exaspéraient le brun qui lança un regard assassin aussi acéré que la lame qu'il tenait dans la main en réponse au signe d'amitié. Il n'appréciait pas l'attitude changeante d'Antiokus, c'était un peu comme faire le portrait d'un nuage tourmenté par de puissantes bourrasques. Quand on croyait en avoir cerné la forme, il prenait immédiatement un autre aspect et ce manque de stabilité inquiétait un peu le dresseur de corbeau. Il craignait la réaction de ce druide envers Aurora si un jour elle ne suivait pas les directives que ce mentor particulier lui imposait.

Quand Antiokus ôta la vie du regard de la douce Aurora, Serafim se dressa sur ses deux jambes, prêt à fondre sur le mystique avec toute la rage qui l'animait. Les explications du roux ne parvinrent pas à dissiper sa colère et il dut produire de gros efforts pour contrôler l'envie sanguinaire de planter sa lame dans le coeur, s'il en était doté, du manipulateur.

« Ça te plait donc de jouer avec la vie et le coeur des autres ? Tu es quoi en fait, un dieu ? Un démon ? Tu prétends vouloir la guider, mais j'ai l'impression que tu cherches juste à la façonner selon tes caprices. Je préfère te prévenir, mais je ne compte pas te laisser faire ! »

Serafim avait scellé son sort en se rebellant contre le sanctuaire, ce n'est donc pas Antiokus qui allait l'effrayer. Le corbeau avait bien évolué depuis son combat. La délicieuse vampire lui avait fait découvrir un monde qu'il soupçonnait inaccessible par lui. C'est donc sur cet avertissement que le dresseur de corbeaux tourna le talon et suivi le sentier tracé par druide. Les prochains visiteurs de cette prison, auront peut-être la surprise de découvrir éparpillées sur le sol gorgé de sang, les pièces de l'armure d'argent du corbeau ...

L'Entrée des enfers

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