[Juin 1755] Une nuit noire s'annonce, les premiers remparts se dressent. [GS]

Gilles de Rais

Le Bourreau aux Cents Masques

[Juin 1755] Une nuit noire s'annonce, les premiers remparts se dressent. [GS] - Page 2 Ce5fb6392b

Renaissance

Le Bourreau était tombé. Il reposait là, paisiblement, couché au travers d'un lit de muguet d'un blanc si pur que le vermillon qui maculait quelques cloches, était un contraste plus que saisissant. Mais beau. Car ce sang versé n'était pas une souillure et ne tarderait pas à nourrir la terre du Sanctuaire d'Athéna. Ces lieux sacrés étaient la scène d'une autre guerre. Inutile, barbare, futile. Or, au cœur de ce tumulte se trouvait Gilles de Rais. Il était là, immobile, son cadavre semblait être peu intéressant aux regards des derniers retardataires. Il avait pourtant été le premier Spectre à fouler ces marches, premier aussi à avoir combattu. Et à avoir perdu. Quelle honte il avait ressenti, le chevalier déchu. Perdre face à un tel adversaire aurait eut de quoi forger une histoire glorieuse sur lui, or, où était la gloire là dedans ? Perdue elle aussi, comme la soi-disant noblesse des « Saints ». Une bien belle mascarade ! De ce terme, ils ne possédaient pas grand chose, tout juste le titre de Gardien de l'humanité.

Ce fut l'amertume d'avoir perdu face à un homme abusé tel que le Lion qui avait hanté son esprit au moment où celui-ci s'envolait.

La pluie tombait encore quand le Seigneur Oneiros apparut sur le seuil de la Première Maison. L'âme de l'ancien Maréchal de France flottait légèrement au dessus de son corps : à la vue de la divinité, son attention se porta vers lui. Son essence était-elle visible pour le regard d'un Dieu ? Si tel était le cas, il le verrait non loin, paré d'ombre, le visage à découvert, fort honteux. Ses traits étaient pareils que par le passé, ceux d'un beau jeune homme dans la fleur de l'âge. La seule chose qui le trahissait était son regard gris. Terne et désabusé. Empreint d'une tristesse sans pareille. Il avait honte. Honte face au constat de son inaptitude ! Il n'était plus le fier chevalier d'autrefois. Gilles n'était qu'une ombre pâle de lui-même. De sa grandeur passée, il ne restait rien. Dans sa prime jeunesse, il se serait sortie vaillamment de cette lutte acharnée ! Il aurait gagné face à la hargne et la sottise de Corell.

-° Le sot ici, c'est moi.

Ce qu'il vit ensuite le laissa muet de stupéfaction. Des sépultures. On les lui accordait. Enfin. Comme ces simples gestes, même s'ils avaient été fait par une déité, l'emplissait de joie et de gratitude. L'une de ses mains se posa près de son cœur, il crut un instant sentir quelque chose. L'imagination, sans doute. Tout absorbé dans sa contemplation, le Seigneur de Montmorency ne remarqua pas tout de suite cette petite voix qui l'appelait.

-° Lily ? C'est vous ? Finit-il par dire, en levant son visage vers les cieux. Comme si ils avaient la réponse. Très bien.

Les pièces seraient son paiement, le chaste baiser, son salut. Il reposait là, son corps enveloppé, bercé dans une douce chaleur réconfortante d'où il devait se sortir tout de même. Les veines bleutées qui striaient le cercueil pulsèrent d'un coup : d'abord faiblement, puis, de plus en plus rapidement. Un battement. Deux battements … Jusqu'à enfler et ne devenir qu'ombre et lumière entremêlées. Le verre explosa en myriade de petites étoiles argentées. La poussière flotta dans l'air avant que le vent ne les balayent. Une silhouette gigantesque et ténébreuse se tenait au milieu de tout ça. Celle-ci se redressait de toute sa hauteur pour dominer les personnes encore présente et posa son regard sur eux. Un homme recouvert d'une armure complète, aussi sombre que la nuit s'intéressait aux différents protagonistes dans le plus grand calme. Pourtant, dans son aura sanguinolente, une sourde colère se faisait sentir. Du Bourreau, il n'en restait pas grand chose. Le Chevalier Noir revenait céans, sa lame immense plantée entre ses pieds et semblait hurler « vengeance, vengeance ! » Sous son heaume, une voix sépulcrale gronda, menaçant.

« Me revoici. » Sur ces mots, un livre apparut à ses côtés pour flotter autour de lui. « Seigneur Oneiros, je suis votre obligé, un mot de vous, et je m'exécute. Car tel est le devoir du Spectre du Bourreau ! »

D'un pas lourd et déterminé, Gilles se plaça aux côtés de la divinité : par égard et par respect, il se signa, mettant un genoux à terre afin de courber l'échine devant lui. « Sauf si … vous m'accordiez la faveur de retrouver Dame Lily qui doit être seule, quelque part à m'attendre. »

Il ne voulait pas se montrer trop présomptueux, il ne voulait se montrer indélicat, il ne voulait pas non plus outrepasser la bienséance, seulement, le Bourreau était encore suffisamment maître de lui-même pour songer à sa précieuse petite fleur de lys.

« Ne nous préoccupons pas des Asgardiens, s'ils osent briser leur serment … ils regretteront aussitôt leur geste, croyez moi sur parole... »

Un fin sourire ourla les lippes du Seigneur aux multiples visages qui n'était évidemment pas visible sous son casque d’obsidienne. « Quant aux Marinas, je vous laisse seul Juge. »

PS : Stats mises à jours + feuille de perso éditée

Voyant la tribu de sphincters vivants apparaître devant lui, le vieux jack regardait ces damoiseaux d'un oeil amusé. Il écarquilla les yeux en voyant le premier venu. Quelques mois plus tôt, il avait rencontré ce jeune homme dans les ruelles d'une cité portuaire, son nom ?, il savait plus et en avait rien à carré. Cependant, au contraire de tous les Glaçons du Nord, il avait un peu d'estime pour lui. Son goût pour l'indépendance et pour la tranquillité était une chose qu'il pouvait apprécier. Ensuite, vint le cosmos tant attendu, c'était donc lui, le fils d'Hypnos en personne...

Une chose surprit alors le vieux pour la première fois qu'il était dans cette galère. Ce Dieu parlait de sa flûte comme s'il l'avait déjà vu auparavant. Il l'écoutait avec attention pour tenter de démêler ce qu'il baragouinait. Mais rien ne permit de comprendre. Pourquoi lui, Jack O'Bannon, aurait voulu empêcher le retour des Dieux ? Non mais allo quoi ! Il porte une armure et a pas de Dieu, non mais allo quoi, il a pas de Dieu ! Bon, passons sur cet anachronisme assumé et continuons. Il parlait donc d'un lien possible entre sa flûte et ce phénomène pouvant expliquer pourquoi Hadès n'était pas encore revenu dans ce Monde. Pensif, ses pupilles azuréennes regardaient son instrument, non pas celui-là, celui de musique ! Puis, elles se levèrent sur le Dieu en train de menacer clairement les deux Gardiens se tenant devant lui. Soufflant d'ennui, il observa la scène de la résurrection du Christ de la part du Dieu et à la surprise générale, du retour en personne du Spectre du Bourreau.

- Le Lion de Némée ne sait pas finir un boulot ou quoi...

Puis, sa tête pivota vers le Guerrier Divin d'Eta.

- Soren... Ravi de te revoir Gamin, je savais bien qu'un jour on se reverrait, mais, pas dans une telle situation ! Ecoutes, je te veux pas de mal, crois moi hein, t'es pas le genre de type qui aime se battre pour se battre. Ni ton amie non plus si je ressens bien son cosmos. Cependant, tu es ici sur une terre ou règne la LOI MARTIALE et je vous demande de quitter les lieux immédiatement ! De toute façon, vu votre discours, vous n'êtes pas des alliés des Spectres hein.... Y'a un Ase qui est rentré ici, je ressens aucun combat de sa part, il doit protéger un temple je pense... Par contre, le grand Manitou des Saints est derrière en train de finir une fillette... Si vous attendez, vous pourrez lui causer de la défense du Sanctuaire avec lui !

A chaque parole, il jouait sur les gammes de sa voix pour montrer qu'il ne plaisantait pas. Aucune vulgarité dans ses paroles, aucune forme de mauvais jeu de mots - quoique, mais c'était pas voulu, promis ! -. Son cosmos devenait azuréen et des ondes iodées se développaient dans ses recoins. Ses cheveux écarlates volaient dans le vent et la pluie, comme si les ondées embrassaient son cosmos dans une musique royale. C'est alors que le Dieu entrait en scène à son tour.

Il avait un don pour se mettre en scène celui là et ne manquait pas d'orgueil et de vanité. Tout ce qu'il pouvait pas piffrer ! Quittant alors le coin du Naos, il se dirigea vers Oneiros et s'abaissa pour prendre un petit morceau sur le sol. Se relevant, il tendit au spectre du Bourreau quelques morceaux de glace. Un sourire maléfique au visage, ses lèvres prirent la parole...

- Cher Spectre... mais c'est trop tard ! Regardez cette glace ! Elle n'est pas celle du Verseau, ni celle du Kraken, non elle est plus froide et plus brute dans son essence. Vous êtes un homme d'honneur vu vos propos... je ne vous fais pas un dessin !

Enfin, son corps se tourna vers le Dieu. Son cosmos gagnait une folie douce et entropique, mélange d'odeur métallique et de vagues marines. Des rires féminins commençaient à s'entendre dans les travées du Temple. Sa flûte à la main, elle fût porter à ses lipes pour jouer quelques notes entre le fracas des ondes de pluie qui frappèrent le parvis avec un grondement orageux dans la région. Sa cape volait dans tous les sens, il avait décidé que nul ne passerait ce temple !

- Spectres.... Il y a de cela six mois, les Dieux des Mers et de la Sagesse signèrent un pacte sacré. En temps que Marina, je veillerai à ce qu'il soit respecté !!! Enfin, sachez que la prêtresse de Poséidon m'a délégué son pouvoir le temps de régler un différent personnel ! Donc.... Dieu de mes rêves ! Si tu renonces à avancer, je ne bougerai pas. Si tu avances, tes quatre bestioles, aussi impressionnantes soient elles, n'égalent pas la puissance des créatures de Poséidon... Puis, je vais te révéler un secret ! Tu n'es pas le premier Dieu que je défie !

Ses doigts s'alignèrent alors sur sa flûte comme un bourreau qui prenait sa hâche, le temps des décisions était venu !

Cae a écrit:: HRP : Défi à Oneiros, ce défi sera retiré s'il prends la peine de quitter les lieux x)

Ainsi donc le sort était jeté. Il ne fallut pas plus de quelques secondes au marina pour se décider, déclarant ouvertement son opposition à Hadès et ses troupes. Dans le même temps, il fit comprendre aux spectres que leur alliance était caduque, ainsi que celle des Asgardiens, à en juger par le cosmos à l'origine de la glace laissée sur le sol. Malgré son âge, la vieille relique semblait encore capable de se tenir sur ses jambes, et mieux, de provoquer le dieu par de vaines menaces. Sans doute devait-il penser, comme tous les autres, qu'Oneiros usait et abusait de sa place et de son rang. Peu importait véritablement au fond.

Il se tourna vers Gilles de Rais, revenu d'entre les morts et prêt à donner sa vie de nouveau. Un tel dévouement était parfaitement à son honneur, et s'il n'y avait pas eu tant d'ennemis autour d'eux, le maître des cauchemars aurait sans doute proposé d'exaucer l'un de ses rêves.
Au lieu de cela, sans détacher ses yeux désormais de sang de ceux de son adversaire dont la crinière était en train de prendre une teinte similaire, il répondit à sa quête d'un ton neutre.

"Votre protégée se porte bien chevalier. Elle n'a pas eu jusque-là à livrer de combats et continue sa route dans la Maison du Taureau, je peux le sentir. Toutefois il m'est impossible d'accéder à votre requête. Elle est une spectre comme les autres, et si elle tombe se relèvera comme les autres également. Vous ne pouvez lui offrir votre protection exclusive. De plus, je ne pense pas que les Saints vous laissent continuer. Le chevalier du Scorpion est encore là pour vous barrer la route, et il faut envisager la défaite de cette femme, face au Verseau."

Il tourna le regard vers son compagnon d'arme, avec quelque chose de différent... comme si son cosmos avait un rien effrayant depuis qu'il avait libéré ses créatures.

"Je vous laisse libre de choisir la main qui vous enverra dans le tombeau. Nous nous y retrouverons quoi qu'il arrive."

D'un claquement de doigts, il fit se disperser la plupart de ses créatures. Elles filèrent vers les étages supérieurs, laissant derrière elles les cris terrorisés des gardes et de tous ceux qui auraient l'audace d'essayer de les stopper. Ses yeux écarlates accrochèrent de nouveau la sirène maléfique et s'y verrouillèrent.

"Je ne comprends pas cette tendance des mortels à me parler si familièrement... Vous ne serez pas le premier à me menacer de la sorte, marina, ni le dernier. Néanmoins j'apprécierais de connaître le nom de celui qui me défie, afin de pouvoir le transmettre aux Moires et à Charon. On vous réservera un traitement particulier en Enfer, soyez-en sûr."

Citation :: Et la marmotte met le chocolat dans le papier alu ! XD

Défi accepté !

Suivant : Combat

[→ Italie) Contournant. (→ Temple du Taureau]

▬ Ici aussi, l’empreinte des guerriers de la mer se mêlait à celles des Spectres et des Saints d’Athena. La présence d’Asgard, en comparaison, était encore bien faible… Bien que discernable pour qui savait la reconnaitre. Son cosmos était tapit. Du haut d’un massif rocheux proche du sanctuaire, le guerrier divin avait prit le temps d’observer, et de se familiariser avec le terrain. Ici, le ciel était encore plus sombre et colérique qu’en Italie. Mais, repoussée par les explosions de cosmos, la pluie faisait moins de dégâts qu’ailleurs. Et le sol, ancien, avait déjà survécu à des menaces plus terribles que celles que proférait le ciel… Il foulait le sol de la Grèce – et du sanctuaire, pour la première fois ; il ne se laisserait pas surprendre pour autant par des accidents de parcours.
Les combats faisaient déjà rages – certains s’étaient éteint au loin, d’autres brûlaient encore, déployant des vagues d’énergie sur les alentours. Les rats avaient l’habitude – autour de Zira, seul les plus jeunes frissonnaient. Les nuisibles, robustes, la suivait vraiment partout… Il s’y était fait. D’un regard pourtant peu parlant, un léger geste de la main et de la tête, elle enjoignait certains d’entre eux à reprendre leur présence sur le sanctuaire. La ou il y avait du monde, là ou il y aurait, peut être – et même confuses, des informations à glaner de leur oreilles roses. Trempés, les rats n’étaient plus que difficilement mignons.

Essuyant du revers de la main les poils imbibés de ses épaules, le guerrier porta son regard vers le lointain, en proie encore à une certaine hésitation. Tous avaient quitté le temple du bélier pour gravir les marches qui menaient au sanctuaire, jusqu’à la maison du Taureau. Le guerrier au loup de glace était là bas. Et toutes sortes de personnes, dont les alignements demeuraient obscurs. Du haut de son piédestal, Zira n’était importuné par l’instant que par la pluie. Mais il faudrait à un moment ou un autre faire un choix ; le sien était tout fait : suivre les ordres. Quand à savoir ce que cela donnerait, il n’en retournait pas vraiment de sa volonté.
L’Hécatombe serait générale, selon toute vraisemblance. Rien de très innovateur… Qu’avaient fait les Saints pour mériter ce raz de marée d’ennemis ? Rien, certainement. Qu’il réclame des explications était on ne peut plus légitime. Malheureusement, il n’y en avait pas.
Ou du moins, pas qui furent connues du Guerrier Divin de Zeta.

Zeta s’immobilisa, contrarié par l’arrivée de nouveaux remparts entre sa position actuelle et le temple du taureau ou se trouvait Fenrir. Ne tenant pas à se battre avant même d’avoir rejoint son pair, il jetât un regard en arrière – d’autres arrivaient. Aussi absurde soit elle, cette guerre était bel et bien parvenue à rassembler tous les fronts ; sous les yeux curieux du combattant d’Asgard, un dieu entrait en scène. Le premier qu’il n’ait jamais vu. Et avec lui toute une horde de monstres qui eut tot fait de se répandre, comme ses rats, sur l’ensemble du sanctuaire. Créatures fabuleuses, fruit des fantaisies humaines. Et a ses yeux, bien moins effrayantes que leur concepteurs… Jugeant le tumulte profitable, le fauve dévoreur de soleil quittât définitivement son perchoir.

Il restait un Chevalier d’Or barrant la route aux arrivants, mais avec un peu de chance, il serait trop occupé(e) pour interrompre sa progression, d’autant que toute une assemblée lui faisait face – d’autres suppôts d’Hadès, et deux d’Odin. Cet homme que Zira avait rencontré auprès du temple d’Eta, le corps svelte, portant la lyre, qui en endossait bel et bien la Godrobe, et une jeune femme pâle et mystérieuse, sur laquelle le regard usé du Guerrier nuisible glissa. Une bien étrange figure, d’apparence si mystique qu’elle lui inspirait un mélange de curiosité et d’antipathie. Peut-être serait ils amenés à se rassembler plus loin – Zeta entama l’ascension des marches menant au temple suivant.

Naze mais tant pis xD Zira se dirige vers Yül et Corell au terme des 48h ~

La lutte avait été acharnée, d'un côté comme de l'autre. En témoignait le temple du Bélier qui n'était désormais plus qu'une ruine, avec son toit réduit en poussière, ses colonnes effondrées et son sol fissuré de toutes parts. Au centre de ce décor apocalyptique, l'Oneiroi avait finalement succombé. Son ichor s'était peu à peu cristallisé en une matière qui ressemblait à du sable bleu lapis-lazuli et brillait au clair de lune troublé par la pluie. Avec son dernier souffle de vie, la chimère illusoire à ses côtés avait fondu en volutes de fumée, ne laissant que les figures des trois juges flotter vaguement dans l'air.

Les Cauchemars, rappelés en toute hâte, s'étaient rassemblés près de leur maître. Ils semblaient déverser chacun le fruit de leur "récolte" de rêves et de cauchemars sur le corps inanimé avant de s'évaporer dans l'air. On entendait encore les sanglots consécutifs à leur passage dans tout le Sanctuaire.

Finalement, le sable-sang s'éleva de lui-même dans les airs puis enveloppa son propriétaire. Le surplis du Rêve se mit à briller doucement et à vibrer. Un instant plus tard, toute trace du monarque onirique avait totalement disparu, bien que le temple portât encore les marques du combat. La pluie se calma peu à peu, comme pour déplorer la bataille qui avait lieu, au profit du rayonnement doux de la lune et de l'odeur fraîche des terres lavées et purifiées. Était-ce l'au revoir de Poséidon ? Nul n'aurait su le dire.

Une étoile filait au loin.

Je quitte la GS, résurrection en Enfer

Alors qu'il avait quitté la place quelques minutes plus tôt, Jack fut étonné de voir encore les mêmes personnes devant les marches du Temple du Bélier. A part un nouveau Guerrier Divin à la vue de l'armure noire qu'il entrevoyait entre les battants de pluie. Oneiros avait été vaincu et personne n'aurait pu savoir ce qu'il s'était passé. Soudain, alors qu'il dévisageait froidement les adversaires potentiels d'Ahina, ses yeux scrutèrent plus loin dans le Naos pour constater que Kappa et le Chevalier de la Vierge continuaient de combattre leurs ennemis.

Soren et son amie avaient donc pris la voie de la Sagesse en n'allant pas plus loin. Cet Ase n'était pas fait pour se battre ou encore de vivre dans un monde où verser son sang était chose trop courante. Sa tête pivota ensuite vers les deux autres guerriers, ils n'étaient pas pacifistes ceux là et l'un d'entre eux venait d'être ressusciter par la volonté des Dieux de la Mort. Autant la première était froide et peu encline à la discussion, l'autre était une sorte de géant des temps anciens de la mythologie européenne. Soufflant entre ses lèvres, ses jambes s'arquèrent pour bondir auprès d'Ahina. Une fois retourné, il voyait les adversaires d'Ahina et ces deux là ne seraient pas facile à faire reculer.

- Chevalier des temps anciens, Spectre du Bourreau si j'ai bien tout pigé... Je te demande de quitter les lieux immédiatement, tu as perdu ton combat, l'honneur commande de ne pas revenir sans cesse... enfin normalement... mais tu es un Spectre, donc bon ! Vous devez pas suivre le code d'honneur qui est le mien ! Puis s'adressant à l'Asyne. Quand à vous Mademoiselle, je serai moins enclin qu'avec Soren, vous allez dégagé fissa de ces terres !

Le cosmos du Général se mit à luire de nouveau, les gouttes de sang bleu de l'Ichor du Dieu des Rêves séchant encore sur son Ecaille. Dans les travées du sanctuaire, les créatures oniriques du Dieu se taisaient de plus en plus... Signe que sa malédiction avait disparu avec lui. D'un geste de la main, il ramenait sa cape en arrière pour montrer ostensiblement sa flûte à sa main droite. Ses pupilles prenaient un éclat rouge sang et sa chevelure redevenait écarlate. Faisant face aux deux envahisseurs, ses lèvres se posèrent sur l'embouchure de son instrument pour laisser un léger filet de son hypnotique parcourir les lieux.

Puisant dans ses forces cosmiques, il créait des ondes soniques qui avaient pour but de créer des doubles d'Ahina et de lui. Désormais, attaquer frontalement le Temple serait assez dangereux car chaque sens était inversé pour ceux qui avaient reçu cette attaque. Alors que Jack levait la main pour frapper l'Asyne sans sommation, ses pensées partirent en même temps vers Kappa.

- Chevalier ! J'ai tenu ma promesse et sache que les Marinas disponibles t'apporteront l'aide nécessaire selon les termes de l'ancienne Alliance ! Pendant que tu te débarrasses de ton ennemi... Je vais faire de même avec ceux qui me font... Attends.... Non.... Ma fille semble en danger, son cosmos vient de lourdement chanceler...

Sa main s'abaissa pour laisser des traits de lumières bleutées qui fendaient l'air vers les deux ennemis. Pour Jack, il n'y avait plus de différence ! Un Ase en voyage ça peut se comprendre mais tout leur clan... faut pas déconner ! Mais ce qui avait attiré son attention, c'était sa Fille, Ann, son cosmos prenait une tournure inquiétante et alors que les deux ennemis s'observaient pour savoir si eux mêmes n'étaient pas des illusions, il se tourna vers Ahina. En même temps, il envoyait un message à Kappa.

- Je dois te laisser, je te conseillerai aussi de reculer, le temps de récupérer un peu... Sinon, je vais y aller pour le temple suivant... Kappa, une fois une affaire réglée là bas, je te retrouve au Cancer !

Il disparut alors pour foncer vers le temple suivant !

=> Temple du Taureau

Cae a écrit:: HRP : Jack n'est plus à être considéré comme un Gardien sur ce domaine

Gilles de Rais

Le Bourreau aux Cents Masques

Honneur

Dans les temps anciens, l'honneur, tel que Gilles de Rais l'entendait, avait sa place sur un champ de bataille. Or, cela n'était pas toujours vrai : quelques hommes ou femmes se gaussaient bien de ce précepte, pourvu que la victoire soit acquise, que leur vie soit sauve, que l'argent coule à flot. Jeanne d'Arc en avait souffert, comme d'autres avant elle, et lui, pendant ces dernières décennies. Le monde avait changé, comme il était resté le même. Elle était finit l'ère de la Chevalerie, le Code avait été souillé de trop nombreuses fois pour qu'il ait encore un quelconque intérêt. Il n'en restait qu'une poignée, digne de porter ce titre, de se prévaloir du titre juste et noble « d'homme d'Honneur ». Pendant toutes ces longues années à courir après la Guerre, à en découvrir les pans les plus sombres, ses spectres comme ses joies que prodiguaient la Victoire, le Maréchal de France savait qu'il n'était pas forcément mort pour autant. Il voulait croire qu'il en était la parangon, même s'il n'était pas dénué de tâches. Il fut une souillure lui aussi, dans une époque pas si lointaine. Or, dans son cœur, il restait le chevalier qu'il avait été aux côtés de la Pucelle.

Les jours sombres passés à Orléans resurgirent dans son esprit déjà torturé. Au bord du gouffre, un pas devrait suffire à le faire basculer tout à fait dans le néant. Un râle caverneux surgit du fin fond de sa gorge, mélange de colère et de tristesse.

Le discours du vieux Marina était des plus déplaisants pour lui qui était déjà assuré de la prochaine trahison des Asgardiens. Il le savait, mais il n'en avait pas parlé à qui de droit. Ceux là ne possédaient aucuns honneurs. Les voir ici se pavaner en territoire conquis sans esquisser le moindre geste le rendait ivre de rage, cet affront serait puni un jour ou l'autre. Il en avait les moyens. Qu'est-ce qui retenait sa main ? Sa raison.

Les paroles du Dieu des Rêves l'arrachèrent de sa torpeur.

« Je n'ai qu'une seule Parole Seigneur Oneiros. Si mon soutien ne se doit pas d'être exclusif, j'ai tout de même combattu pour le Pandémonium. Laissez donc moi combattre pour une cause que je jugerais digne … »

Il s'était relevé, contre toutes attentes. Et bien que la scène de sa renaissance laissait à penser que le Dieu des Rêves en était l'acteur, ce n'était pas tout à fait le cas. Autre chose était à l’œuvre chez le Seigneur de Rais : une réponse. En témoigne cette curieuse armure d'ébène qui enveloppait son corps gigantesque, camouflant ainsi les séquelles de son combat contre le Lion. Les blessures s'effaçaient avec le temps, bientôt il serait en mesure de reprendre la joute. La neige que l'homme aux cheveux écarlates lui tendit se désagrégea instantanément à son contact. Une légère volute sombre en résulta, faisant naître un symbole étrange sur son front. Un unique point rouge, surmonté d'anneaux d'or.

« Asgardiens, je ne vais pas me répéter encore. Quittez les lieux. Qu'importe vos ordres, qu'importe vos motivations, partez, quittez ces terres. Vous n'êtes même pas capable de tenir vos paroles, j'ai honte de m'adresser à vous. »

Puis, captant une autre présence non loin, il leva la main, impérieux, stoppant net la progression de Zeta tandis que se formait sous ses pieds, un pentacle obscur. Des ombres en surgirent pour entraver son corps, frapper son esprit sans autre forme de procès. Ces créatures mi-humaine, mi-monstrueuse jetèrent la jeune fille sans ménagement devant le Bourreau en prenant soin de ne pas la blesser. Ce qui aurait put paraître étrange.

« Jeune femme, ma patience à ses limites. Je vous somme de faire demi-tour. Vous êtes une femme, je sais me montrer clément, mais hélas, si vous vous bornez à désobéir, je n'aurais pas d'autres choix que de vous exécuter. »

Ses propos et sa voix étaient durs, or Gilles de Rais avait retenu son bras, encore une fois par égard pour sa caste. Il abaissa de nouveau ce dernier et les présences se retirèrent. Par automatisme, sa main attrapa celle de la demoiselle aux rats qu'il aida. Une fois redressée, il inclina légèrement le buste pour la saluer. Même ainsi, Gilles était immense.

« Quant à vous, Sainte, vous devriez vous reposer. » Fit-il à l'adresse du Scorpion, se désintéressant des Ases. « Je ne cherche pas querelle, je veux juste retrouver Dame Lily qui devait m'attendre en haut de ces marches. Autorisez-moi à passer ce Temple et aucun mal ne vous sera fait. Je suis revenu dans ce but, c'est tout ce que je demande. »

Mais une étoile naquit à l'horizon, filant vers les Enfers. Il comprit qu'Oneiros venait de tomber et, gravement, il suivit des yeux le retour de Jack. Les mots du vieux loup de mer le contraria au plus haut point, et, sur le point de lui emboîter le pas pour l'arrêter et laver l'honneur du Dieu des Rêves, il s'arrêta, jetant un regard en arrière, comme si il attendait quelque chose …

Combat Kappa VS Leïla

Une violente explosion secoua la temple du Bélier quelques secondes seulement après que mon coup n’ait envoyé la spectre au tapis. Faisant volte face, je sentis aussitôt le cosmos d’un spectre disparaître sous les coups d’une autre énergie, que je reconnus sans peine : Jack ! Il était donc revenu, et honorait sa part du contrat sans rechigner ! Excellent ! Un sourire triomphant apparut sur mes lèvres l’espace d’un instant, et tandis que le général marina passait en trombe dans la pièce, je le suivis du regard en acquiesçant en silence à ses dires. C’est alors que le rire de mon adversaire attira à nouveau mon attention. Ce rire, sardonique, haineux, que rien ne semblait pouvoir arrêter, commençait sérieusement à m’agacer.

Soudain, je le vis : le corps de la spectre semblait petit à petit perdre en consistance. Prêt à parer à toute éventualité, je fis attention à tout ce qui se trouvait autour de moi : Mashia combattait toujours, et dehors, Ahina faisait barrage à plusieurs ennemis. En quelques secondes, l’ennemi perdit toute consistance solide avant de se volatiliser, et sa présence s’effaça totalement. Comprenant qu’elle ne poursuivait pas le combat mais fuyait, je lançai en écho à ses paroles :
- Tu ne gagneras pas ce combat en fuyant, espèce de lâche !
Mais il était déjà trop tard. Elle avait totalement disparu...
Mon poing se serra en signe de frustration. Elle m’avait échappé...

Hésitant un instant, mon regard alla d’une sortie à l’autre, mais une fois encore, ce ne fut pas la raison mais bien mon coeur qui l’emporta sur le reste et me poussa à agir. Aussitôt, je me ruai vers la sortie couverte par Ahina, et j’entendis les dernières paroles prononcées par un spectre qui lui faisait face. Sous la pluie, cet homme immense et le Scorpion se faisaient face. Non loin de là se tenait une autre Ase qui m’était également inconnue.
- Tu rêves, mon grand ! Lançai-je avant de surgir du temple du Bélier dans une démarche lente et calculée.
Mon regard fixait sans ciller le spectre a la stature impressionnante. Ahina m’en voudrait, mais il était hors de question que je la laisse seule face à l’ennemi. Quitte à retarder l’alliance, je devais d’abord m’assurer qu’elle s’en sorte. A cause de moi, elle portait une armure, et menait cette vie. Je ne pouvais pas la laisser faire face seule. Je le lui avais promis...
- Tu n’iras pas plus loin, spectre ! Je refuse de te laisser pénétrer à nouveau sur les terres du Sanctuaire... Toutefois, je vais te donner la possibilité de te retirer avec les honneurs, ce que tu ne mérites de toute évidence pas... ajoutai-je d’une voix acerbe.

Arrivé à hauteur du Scorpion, je m’immobilisai juste à côté d’elle, avant de tourner la tête vers elle :
- Ahina, replies toi à la maison du Taureau et envoies nous la protégée de cet individu en passant dans le temple du Bélier, s’il te plait. S’il dit vrai, il partira une fois qu’elle sera redescendue, et je ne l’ai pas vue en train de combattre. Je te rejoins dès que je me serai assuré qu’il tient sa parole...
Un léger sourire destiné au Scorpion, puis un signe de tête pour la pousser à coopérer, et mon regard se posa à nouveau sur l’immense spectre :
- Je vais t’accorder une toute petite chance de prouver que tu peux faire quelque chose d’utile dans ta vie. Prends ta protégée, et disparais ! Si tu le fais, tu sauveras deux vies. Mais si tu tentes de me tromper... Je t’abattrai moi même ! Et sois sûr que ta petite Lily mourra, elle aussi. Quant à toi, ajoutai-je en me posant les yeux sur l’ase, à ta place je suivrais les conseils de ce spectre ! A moins que tu ne sois là pour racheter l’honneur Asgardien en nous venant en aide, saches que vous n’êtes pas les bienvenus, ici ! Je n’hésiterai pas à me montrer démonstratif si tu essaies d’avancer, et je ne serai pas le seul... Maintenant, si tu es là pour me parler, je suis disposé à t'écouter. Que venez vous faire ici, Ases ?

Enfin, mon regard fut attiré par deux autres personnes qui se tenaient discrètement en retrait : deux autres ases qui se ressemblaient physiquement. Même famille ? Je n'aurais su le dire, mais ils ne semblaient pas ouvertement hostiles. Alors que venaient ils faire, ici ? Lorsque mes yeux détaillèrent plus longuement la jeune femme, je la reconnus aussitôt : c'était elle qui m'avait confondu avec un autre, croyant que je l'avais agressée. Décidément, nos chemins se croisaient toujours dans les moments les plus inattendus.
- La question vaut aussi pour vous deux ? Ajoutai-je en haussant légèrement les sourcils, à moitié amusé par leur présence inattendue.

Entrée du sanctuaire.

Soudain une chauve souris avança le long des colonnes doriques du temple du Bélier, cet animal pouvait être très banal mais il n'en était rien, la bête se faufilait discrétement quand soudain, sa forme humaine réapparut. Alucard dans les air tomba à la renverse heurtant le sol.

"Aïeuuh !"

Le spectre éternua, quelque chose l'ennuyait, l'empêchait de continuer, une fragrance létgere mais génante. Le sepctre se releva, frottant sa cape, enlevant la poussière qui s'y était incrusté. Il vit alors non loin de lui des muguets, serait ce ces fleurs qui l'avait trahi et dévoilé au grand jour ? Il regarda alors autour de lui et vit pas mal de monde qui le regardait dont un chevalier d'or qui le regardait d'un air grâve. Il voyait d'autres eprsonnes qui n'avaient pas l'air de saints et un spectre, blessé. Géné de son arrivée il salua son collègue.

"Méssire, qu'est il arrivé au seigneur Oneiros, et mon aîné Beshter le vampire ?"

Il regardait le chavalier d'or parler à un autre saint doré qui avait l'air d'être une femme. L'heure était grâve et il s'inquietait de plus en plus pour ses compagnons surtotu le vampire.

"Méssire, si vous pouviez prendre soin de mon aîné Beshter, je le sens en danger."

Le spectre savait que son compagnon serait plus utile dans les prochaines maisons du zodiaque lui qui était faible. Il s'avança vers le saint doré qui montrait des blessures sur son corps, il dégaîna sa rapière, la "Alucard sword".

"Chevalier d'or, je vous défie en combat."

Le spectre plaça sa rapière devant son visage et se mit en garde à la manière des escrimeurs bourgeois de son époque. Son cosmos augmenta, le spectre du vampire était prêt à vendre sa peau pour Hadès mai aussi pour sauver Beshter en difficulté même s'il sentait que c'était trop tard ... il regarda l'autre spectre d'un air déterminé.

"Vite !"

Il tourna la tête vers le chevalier d'or, regard tout aussi déterminé.

"Il me hâte de gouter à votre sang doré preux chevalier d'Athéna!"

Le vampire allait il résiter ? C'était un combat d'une fourmis contre un lion qui allait se passer mai rien ne l'empêcherait de continuer dans sa voie, pour son dieu, son aîné, pour elle, sa vampire bien aimée qui avait disparue ...

Spoiler:

Il sourit en écoutant les paroles de Jack. Ce qu'il avait enregistré de leur première rencontre, c'était que c'était un bon parleur. Il se trompait cependant sur son compte. Il n'étais pas plus là pour attaquer que pour défendre le sanctuaire. Il haussa les épaules, et le regarda emboiter sur un combat avec une déité. Il était en partie venu en ces lieux pour assister à ce genre de débats. Est-ce qu'un homme, même aussi puissant que le Marina, pouvait tenir tête à un dieu ? Ils ne tarderaient pas à le savoir. Les combats, d'ailleurs se suivaient mais ne se ressemblaient pas. Le Saint face au spectre. Le marina face au dieu.

"Vois tu Liv, c'est aussi pour cela que je voulais venir en ces lieux. Une page se tourne peut-être, et il nous faut être aux premières loges, sans pour autant devoir prendre parti." murmura-t-il à sa sœur alors qu'un cosmos reconnu entrait en ces lieux.

Il ne l'avait croisée qu'une fois, pourtant il savait qu'elle serait importante. L'inconnue de Zeta, et sa cour de rongeurs venait d'entrer dans la danse, et, comme un coup de vent tentait de se faufiler vers le temple suivant. Il ne connaissait pas les tenants et les aboutissants de sa présence, mais rien de plus normal. Après tout, ils n'étaient pas un camp, pas un équipe. Tout au plus une bande de mercenaires au service d'un même dieu. Dieu qui ne s'était pas prononcé du camp qu'ils devaient choisir. Défendre ou attaquer, ce serait à chacun de décider. Il ne dit pas un mot à l'autre Ase, après tout, son regard était posé sur une rixe qui valait son pesant d'or.

Il n'avait pas levé l'œil du combat du divin, et au final, cet être pourtant immortel avait chut. Dans l'élan, le Marina s'était éclipsé, sans prendre le temps de se délecter de cette victoire. Il n'en avait pas le temps, appelé plus haut par des obligations inopinées. Sa fille apparemment n'était pas en bonne posture. Sören était déçu. Il espérait pouvoir échanger quelques mots avec le vieil homme. Il avait manqué de le héler avant d'être interrompu par un spectre, qui venait pourtant de tomber au champs d'honneur. Ce dernier, de plus utilisait un ton qui ne plut pas le moins du monde au héraut de Skald.

" Nous ne sommes pas vos larbins, spectre. Et si tu ne veux pas faire de chaque Ase ici présent un nouveau défenseur de ce temple, tu devrais faire attention au ton que tu emploies quand tu t'adresses à nous, gens du Nord. " Le ton était dur, froid, sec. Menaçant. " Le pacte passé par Eren de Zeta Prime n'engage que lui. Que vous n'ayez pas été au courant de ceci n'est pas mon problème."

Le Verseau, alors, entra dans la danse. Des mots querelleurs, encore et toujours. Les deux partis semblaient agresser les Ases, quitte à s'en faire des ennemis, alors que leur aide pourrait faire basculer la bataille dans un sens ou dans l'autre. Sören réprima un sourire.

" Racheter l'honneur des Ases ? Et a quel moment l'avons nous perdu, Chevalier du Verseau ? Et quand bien même un porteur de GodRobe se serait fourvoyé, en quoi cela me concerne moi directement ?" le ton était le même que celui employé pour s'adresser à Gilles de Rais. La Harpe Divine ferma les yeux quelques secondes, puis il répondit à la question qu'on lui avait directement posé. " Si je suis ici c'est parce qu'une nouvelle page peut se tourner, et je veux être aux premières loges si le sanctuaire venait à choir. Non pas pour me gausser, contrairement à ce que tu sembles penser, mais pour informer les générations suivantes. Du moins ... c'était ma raison initiale. Plus haut, dans vos temples, s'est retrouvé un cosmos que je connais. Une ancienne Asyne est en train de se battre pour la survie de votre camp. Je dois lui parler. Je n'ai pas besoin d'avancer dans votre escalier infini pour ce faire, je peux attendre ici. De toutes manières, vous semblez avoir fort à faire..." Cette dernière phrase avait été prononcée en regardant de biais le spectre à l'épée. Ses intentions à lui ne laissaient aucun doute.

Mon regard glacial glissa lentement vers le spectre de la Chauve souris, le détaillant de haut en bas, semblant l’évaluer. Puis je fis un geste rapide de la main pour stopper le Scorpion dans son élan :
- Attends, Ahina ! De toute évidence, notre soit disant chevalier servant honorable n’est pas décidé à tenir sa parole, puisqu’il s’abaisse jusqu’à laisser un de ses larbins me défier à sa place. Laisses Lily où elle est pour le moment. Nous allons être occupés avec ces deux là, achevai-je avec un léger sourire mauvais dessiné sur les lèvres.
C’est ce moment précis que choisit l’Ase connu sous le nom de Sören pour intervenir, et ajouter son grain de sel. Ses paroles me firent froncer les sourcils avant que je ne me tourne tourne vers lui pour l’observer un bref instant. Une lueur d’agacement flotta dans mon regardé azuréen, avant que je ne décide de calmer les ardeurs du jeune nordique :
- Baisses d’un ton, jeune homme ! Je me trouve déjà particulièrement compréhensif de tolérer ne serait ce que votre présence, compte tenu de la situation d’urgence dans laquelle se trouve le Sanctuaire. Ne joues pas avec ma patience, ou tu le regretteras ! Tes semblables semblent vouloir se faufiler derrière les rangs de notre armée en rampant dans les ombres. Si ce n’est pour nous poignarder dans le dos, pourquoi font ils cela, dans ce cas ?! Toi qui sembles te prendre pour un barde ayant réponse à tout et souhaitant tout voir, réponds donc à cette question ! Je n’ai pas l’intention de me montrer hostile à ton égard ou envers la jeune femme qui t’accompagne, puisque vous semblez avoir compris que pour votre bien, vous devez rester au pied du Sanctuaire. Mais saches que tous ceux qui pénètreront dans la maison du Bélier et au delà sans y avoir été autorisés ne bénéficieront pas de la même indulgence...

Je me tournai ensuite vers le spectre qui venait de me lancer ouvertement un défi. Ma langue claqua nerveusement dans ma bouche en signe évident d’agacement :
- Eh bien, tu devras attendre encore un moment ! Je n’ai ni le temps ni le désir d’affronter un sous fifre de seconde zone de ton espèce ! Ahina et moi sommes là pour stopper les véritables dangers qui se présentent au Sanctuaire, et laisses moi te dire que tu n'en fais pas partie ! Et puisque tu es si pressé de combattre, fais donc, je t’en prie, lançai-je à la surprise générale avec un sourire narquois en lui faisant signe de passer pour entrer dans la maison du Bélier. Mes hommes t’attendent de pied ferme ! Et je n’ai aucun doute sur le fait qu’ils te réduiront en poussières avec une facilité déconcertante ! Tu n’es qu’un insecte, spectre ! Un de ces rats qui accompagne cette Asyne juste derrière toi ! Ajoutai-je d’un ton acide et virulent. Si un dieu a pu être terrassé il y a quelques instants, je n’ai aucun doute sur le fait que tu n’iras pas bien loin. Vois tu, c’est moi qui ai organisé les défenses, et j’ai confiance en leur solidité ! Entres donc, si tu tiens tant à mourir. Je ne te retiendrai pas !

Mon regard le détailla avec une haine non dissimulée, une condescendance palpable et inhabituelle chez moi :
- Mais je n’ai personnellement pas de temps à perdre avec toi ! Alors, passes ton chemin, vampire ! Fuis et vis, ou entres, et meurs ! A toi de choisir...

Spoiler:

Le vampire souffla de déception, le chevalier du Verseau réputé pour son sang froid d'après ce qu'il se souvenait de la mémoire sanguine de son maître coulant en lui. Il n'hésita pas à parler assez sechement aux deux Asgardiens qui se trouvaient non loin de lui et n'hésita pas à insulter le vampire de sous-fifre. Le spectre était choqué devant un tel vocabulaire et surtout à sous sestimer ainsi la chauve souris. D'habitude c'était dans les habitudes de ses confrères de le faire ainsi. Les Asgardiens ne valèrent pas mieux, une alliance avait été formé avec ce fameux Eren mais les guerriers divins n'en faisaient qu'à leur tête. Il ne fallait décidément compter sur personne et ne douta pas un instant de la transformation du saint du Phoenix en chevalier noir. Alucard rangea sa rapière dans son fourreau et parla de manière monotone, sans émotions mais ne cachant pas un air de déception dans sa voix.

"Est ce donc des manières de parler chevalier du Verseau ? On m'avait dit que les chevaliers d'Athéna se battraient jusqu'à la mort pour nous empecher de passer mais vous faites le contraire ... Et où est donc passé votre sang froid ? De par mon don vampirique il est plutôt bouillant et nereflète pas votre personalité."

Alucard sourit et avança en direction de la sortie du temple du Bélier, passant à côté de lui, le spectre continua à lui parler, sans le regarder.

"Soit, je choisis la mort chevalier, elle m'a toujours suivie et continuera toujours sa course en ma compagnie. Mais je vais dire ce que vous êtes sensés dire vous les saints. Je vais peut être mourir mais tant qu'il me restera une étincelle de vie, je me battrai jusqu'au bout dussai je la perdre."

D'un léger rire, le vampire continua son chemin vers la maison suivante en dansant des pieds pour marquer sa joi de passer, celle du Taureau. Son aîné s'y trouvait et il sentait son sang, son cosmos en danger. Le spectre ne voulait pas se battre mais le rejoindre surtout et si on l'attaquerait, il se défendrait malgré ses faibles pouvoirs à peine éveillés.

Temple du Taureau

Un éclair jaillit soudain, puissant, violent, illuminant le ciel de façon plus vivace que jamais, et l’expression du Verseau se figea. Ses yeux exprimèrent subitement une peur viscérale, et ses traits se déformèrent d’horreur. Lentement, très lentement, son bassin bascula et son regard perdu se posa sur celle qu’il aimait le plus au monde:
- Non... murmura t’il d’une voix faible et tremblante d’émotion. Pas ça...
Totalement hermétique à son environnement, il ne pouvait détacher son regard terrifié des yeux du Scorpion. Comme s’il allait la perdre, comme s’il était condamné à la voir mourir sous ses yeux.
- Ahina, au s’cours... souffla t’il d’une voix apeurée.

Lentement, des larmes se mirent à couler le long de ses joues, et une vive souffrance s’empara de son crâne. Hurlant de douleur, Kappa se tint les tempes avec les mains et tomba à genoux. Ses cris déchirèrent la nuit tandis qu’un nouvel éclair zébrait le ciel, et que le tonnerre faisait écho à ses plaintes lugubres. Bientôt, la douleur fut si forte que ses mains lachèrent ses tempes pour tomber au sol. A quatre pattes, il hurlait, pleurait de douleur. Pris d’un spasme violent, il se redressa sur ses genoux, levant la tête vers le ciel : son expression était inhumaine ! Ses pupilles avaient totalement disparu, cédant la place à deux yeux totalement blancs. Les cillons creusés par ses pleurs sur ses joues se teintèrent de rouge, et bientôt tout le monde constata que le Verseau pleurait des larmes de sang. Un nouveau cri de douleur s’échappa de sa gorge, et son cosmos se déploya avec une violence inouïe tout autour de lui.

Mais son aura n’était pas habituelle. Elle n’était pas calme, turquoise et apaisante. Non, elle était violente, agressive, et mauve. Le cosmos de Kappa semblait comme corrompu. Cette aura corrompue et brumeuse l’enveloppa complètement, et quelques secondes plus tard, le Verseau disparut à la vue de tous. Seuls, les cris provoqués par sa souffrance incontrôlable trahissaient qu’il était toujours présent, quelque part, au centre de cette brume, de ce cocon de cosmos. Le sol ne se recouvra pas d’une pellicule de givre, contrairement à d’habitude. Ce furent directement de puissantes stalagmites qui surgirent du sol en brisant les pavés tout autour de l’aura ténébreuse. Puis, un coup de vent violent et gelé qui n’avait rien de naturel balaya l’aura, dévoilant le chevalier toujours à genoux, la tête baissée vers le sol, enfouie sous une cascade de ses cheveux. L’armure dorée avait disparu au profit d’un surplis identique à l’armure du Verseau. Lentement, très, très lentement, Kappa se redressa, les yeux toujours fixés vers le sol. Comme hypnotisé par quelque chose que seul lui serait en mesure de voir, il ne regardait ni ne répondait à aucune personne se trouvant autour de lui. Totalement fermé à son environnement, il bougea un bras, puis l’autre, comme pour vérifier qu’il n’avait rien de cassé.

Son visage n’exprimait aucune émotion, et ses yeux, dont les pupilles étaient reparues, exprimaient le regard le plus froid qu’on lui ait jamais vu. Comme un automate, il observa son surplis brillant avec une toute puissance dangereuse, et un sourire carnassier vint briser ses traits parfaitement inexpressifs jusqu’alors. Toutefois, ce sourire s’évanouit lorsque son regard se posa sur le seul objet encore doré qu’il portait sur lui : la chevalière de Régent !
Fronçant les sourcils, il la retira de son doigt, comme si elle allait le contaminer s’il la gardait au doigt, et la posa dans sa paume, à plat. Il observa la chevalière une dernière fois avec un regard narquois, et fit basculer sa paume doucement sur le côté. Le bijou à la signification si importante tomba lentement sur le sol dans un bruit métallique, au pied du Verseau désormais corrompu.
- Je n’en ai plus besoin... murmura t’il pour lui même avant d’enfin se décider à observer les gens autour de lui.

Ses yeux passèrent de l’un à l’autre sans dire un mot : il les connaissait tous. Nom, armure ou surplis et parfois même techniques de combat. Il ne savait pas comment mais il le savait. IL lui avait transmis ce savoir. Il se sentait puissant, presque omniscient. Pséma lui avait donné tout ce dont il avait besoin pour accomplir sa tâche, et les informations dont le Bélier Noir ne disposait pas, Kappa les connaissait, lui ! Détenteur avec Shion et Mü de l’un des secrets les mieux gardés du Sanctuaire, le Verseau désormais Noir savait pour le nouveau né. Il savait où se trouvait Athéna, et il était bien décidé à accomplir sa mission ! LEUR mission ! Clé de voûte d’un plan redoutable, il savait que c’était à lui de mener ses alliés au sommet du Sanctuaire. Se concentrant sur les trois cosmos corrompus se démarquant dans tout le Sanctuaire, un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres lorsqu’il ressentit la présence de l’une des trois toute proche de lui. Il fit donc apparaître seulement deux flocons noirs, et leur souffla quelques mots, après quoi les deux flocons s’envolèrent en direction de la maison du Taureau et du Cancer. C’est alors qu’il remarqua que le Spectre du bourreau venait étrangement de disparaître en direction du Temple du Bélier. Kappa fronça légèrement les sourcils : Gilles de Rais avait il senti quelque chose ? Aucune importance... Cela ne changeait rien pour lui même.

Il attendit tout ce temps avant de ne serait ce que considérer la présence du Scorpion d’Or. L’espace d’un instant, il sembla hésiter ou réagir en la voyant. Ses pupilles s’agrandirent légèrement comme s’il combattait des démons intérieurs, mais rien d’autre que cela sur son visage ne vint trahir son malaise. Ses traits étaient figés dans une expression totalement inexpressive. Et pour la première fois de sa vie, Ahina ne vit aucune étincelle dans les yeux de Kappa lorsqu’il les posa sur elle. Le Verseau avait toujours réservé un regard particulier empli d’une certaine lueur pour la jeune femme. Mais ce soir, elle ne vit absolument rien d’autre que le mal absolu dans les yeux de son ami d’enfance.
Sans adresser un mot au Scorpion, le Verseau détourna son regard et releva la tête pour observer le sommet du Sanctuaire. Son objectif, sa destination, se trouvait là haut. Mais peu importait, rien ne les arrêterait…

La pluie avait en quelques minutes chassé les cillons de sang sur le visage trempé de Kappa, et une puissante aura malveillante émanait de lui. A nouveau, il considéra Ahina avec un regard terriblement condescendant, et ses yeux s’arrêtèrent au niveau de son flanc, sur sa blessure, et il lui lança d’un ton glacial :
- Tu ferais mieux de rentrer chez toi, Ahina… Nous sommes en guerre ici, il n’y pas de place pour les infirmes et les éclopés…

C’est à ce moment précis qu’elle choisit de surgir des ombres : le cosmos corrompu tout proche, Mashia ! Elle appela Kappa en utilisant le même surnom que lui donnait le Scorpion, celui qu'elle seule lui donnait depuis toujours, et lui n'eut pas la moindre réaction étrange ! Tout semblait naturel pour lui ! Un sourire mêlé d’amour et de prédation se dessina sur les lèvres du Verseau à sa vue, et il lui répondit d’une voix sucrée :
- Je t’attendais, ma princesse !
La jeune femme tourna autour de Kappa en réclamant des caresses, d’une petite voix d’enfant gâtée, et sous l’oeil de la pauvre Ahina, l’inimaginable se produisit : posant avec force sa main droite sur la fesse de Mashia, le Verseau la ramena tout contre lui et l’embrassa avec fougue alors qu’un éclair zébrait le ciel, comme pour immortaliser ce moment des plus cruels pour le Scorpion. Puis, il libéra la jeune femme de son étreinte sauvage, et lui sourit avant de la regarder s’éloigner en direction des deux individus qui approchaient en courant, tout en croisant les bras sur sa poitrine : Lya, et Hector ! Tel un fauve, la princesse ainsi nommée par le Verseau se jeta sur son propre père avant de le perforer, sous les yeux attentifs et froids de Kappa, qui n’esquissa pas le moindre geste pour sauver celui qu’il considérait pourtant comme un véritable oncle. Se fendant d’un sourire sauvage et mauvais, il croisa une dernière fois le regard désemparé d’Ahina, avant de reprendre sa route en suivant doucement la femme qui venait d’abattre son père sous les yeux terrifiés de l’assistance. Il la rattrapa avant de passer son bras autour de sa taille, et d’ajouter :
- Allons, ma belle, il faut y aller ! Si nous voulons atteindre le sommet assez vite, nous avons de la route ! Et de toute façon, tu pourras encore beaucoup jouer d’ici là, ajouta t’il avant de l’embrasser à nouveau langoureusement.

Temple du Taureau

Mashia Mokushi

Les chroniques d'une fleur de Lotus - Guerre

La Musique du Silence

Et le silence imposa sa musique. Pourquoi en serait-il autrement ? Il enflait, grandissait pour percer les cœurs, donner de l'importance à l'impensable. Toutefois, spectateurs de la décadence du Verseau, resterez-vous muets ? Parfaitement de marbre face à la plus pure des douleurs ? Devant vous, choit le Régent. Devant vous, surgissent des ombres plus noirs que les Spectres. Devant vous naît votre pire crainte. Celle d'être abusée par l'invisible. Une, deux, trois, une goutte après l'autre, la musique reprends. Le tonnerre gronda, déchira les cieux pour illuminer les différents visages, une, deux, trois, l'eau ruisselait entre les dalles fissurées. Pauvre Temple défiguré. Dans le lointain, un nouvel éclat, d'abord mesuré s’éleva. L'écho argentin d'un rire perça définitivement le voile du silence. Un rire doux, suave, moqueur, provenant de partout et de nul part à la fois. Une ombre se mouvait entre les différents protagoniste, frêle, délicate et insaisissable. Une vague caresse, une sensation étrange, voluptueuse qui s'évanouissait aussi vite qu'elle était venue.

De nouveau ce rire. Puis plus rien.

Les cris de Kappa s'élevaient encore de temps à autre pour rythmer le tout. Ô c'était pourtant bien déplaisant pour la silhouette qui venait de se dissimuler dans l'ombre d'une colonnade. Deux yeux opalescents s'ouvrirent pour percer les ténèbres, observant d'un regard de prédateur, cette petite assemblée estomaquée. Remarqueraient-ils seulement sa présence ? Pourtant, ô pourtant elle les observait, tapis non loin, à attendre. Ne voulant pas briser la mélodie du silence. Douleur. Râle. Pleurs. Enfin, elle se décida qu'il était temps de se révéler au grand jour. Sous cette pâle lumière timide, grise.

Sous ses pieds nus, les pierres étaient froides, trop froides. Elle n'aimait pas cela. Aussi, elle se déplaça plus rapidement, faisant claquer ses orteils contre le sol. Ce fut avec un sourire radieux accroché au bord des lèvres que Mashia leur apparue, toute vêtue d'un kimono blanc, souillé de sang. Si simple, mais si inhabituel. Son obi qui retenait son habit se dénouait légèrement, révélant quelque peu la blancheur de sa peau. Si pâle. Contraste saisissant dans tout ce blanc. Rouge. Sa démarche était étrangement sensuelle, volubile. Son rictus se figea, son pas se stoppa à quelques mètres d'eux.

« Te voilà, Ka-ppa-chan ! » fit-elle en détachant soigneusement ses mots. « Je te cherchais ! »

Un petit rire s'échappa de sa gorge. Jouant avec l'une des mèches de ses cheveux carmins, la japonaise commença à s'intéresser aux autres, leur lançant un regard pénétrant. Ses iris fendues n'avaient rien de naturelles. Sauvages, animales, Mashia se prit à tourner tout autour du petit groupe dans des gestes lents et sensuels. Son hilarité enfla en se penchant vers le Barde pour le toiser, se mettant sur le bout des pieds pour plonger ses yeux dans les siens. Faisant mine de s'imprégner de son odeur, elle se retira vivement comme pour lui échapper. Instantanément, elle se retrouva derrière le Verseau dont elle enlaça la taille avec malice.

« Kappa … allons-nous jouer un peu ? » fit-elle en gloussant à cette perspective. Louvoyant, la Vierge fit glisser ses mains sur le torse de son compagnon, réclamant caresses et attentions. « S'il te plaît ! »

Supplia t-elle à la manière d'une enfant gâtée. Un nouvel éclair zébra le ciel de pourpre et d'or. Aussitôt en alerte, la jeune femme gronda, montrant les crocs. Des intrus !

Un, deux, trois, des bruits de pas brisant la musique du silence. Un, deux, silhouettes familières se dessinant en haut des marches, les dévalant comme si ils avaient le diable au trousse. Le Scorpion les reconnaîtrait assurément, c'était Lya qui, les cheveux épars, le souffle court, se précipitait dans le premier temple, poursuivit par Hector, le père adoptif de Mashia.

« Attends moi Lya ! »

La petite n'entendit pas. Elle entendit en revanche un cri effroyable résonner juste derrière.

« Hector ? » Ses yeux s'arrondirent sur le coup de la surprise. « Hector ? »

Répéta t-elle au moment où le sang jaillit à flot de la bouche du vétéran, maculant les marches d'un blanc si pur. Un, deux … les yeux écarquillés par l'effroi, la petite hurla, vidant ses poumons. Les mains tremblotantes, les jambes flagellantes, elle menaça de tomber elle aussi. Et ce rire monta crescendo, devenu démentiel. Effroyable, la musique du silence.

Que faire face à l'invisible ?

Le géant chuta, les yeux révulsés, la poitrine perforée. Son bourreau se tenait là, impassible, le visage sévère. De sa main droite, glissait des gouttes vermeilles. Un, deux trois, ploc, ploc, ploc, sur le sol. Ses yeux tombèrent sur cette forme prostrée non loin de ce corps sans vie. Sanglots, pleurs, peur. Lya s'accrochait avec la force du désespoir à ce géant qu'elle pensait invincible. « Papa … papa … »

Et Mashia observait cela avec un détachement extraordinaire. Tuer de sang froid son propre père. « Je … je voulais juste … » retrouver sa mère de cœur. La sauver des griffes de la Mort, l'en préserver cette fois. « Tu veux jouer avec moi aussi ? »

La tête de Mashia s'inclina dans un angle peu probable, esquissant un geste se voulant menaçant. L'odeur du sang fraîchement versé excitait ses sens. Mais une autre odeur lui déplut, celle de la charogne. Elle resta donc là, sur son promontoire, toute recouverte d'écarlate, immobile. Prête.

Le silence.

=> Temple du Taureau

Design

« Intéressant. »

Sören, pour la première fois depuis son arrivée sur les terres grecques, avait été surpris. C’était plus ceci qui était intéressant à ses yeux que les faits qui s’étaient déroulés. Le changement de camp, la trahison, avait toujours été une possibilité dans la voie qu’ils empruntaient. L’intervention divine pour y parvenir, l’était moins, mais pas si incroyable que ça. Le fait de marquer son changement d’allégeance par le meurtre de gens qui étaient proches était un rite de passage. La situation était cocasse aux yeux du héraut de Skald. Après tout, n’était-ce pas là l’homme qui lui avait parlé d’honneur ?

Les dés étaient donc pipés depuis le début. Il était surement dommageable pour le camp des spectres que les deux traîtres n’aient pas tourné casaque plus tôt. Ceci aurait évité de perdre deux combattant dans un acte aussi isolé qu’innécessaire. Mais il fallait admettre que ce changement soudain de camp venait de faire basculer le combat. Alors que la chance semblait sourire aux Athéniens quelques minutes plus tôt, il était désormais clair qu’ils allaient perdre ce combat.

Liv semblait regarder son frère avec un air étrange, peut-être avait-elle perçu ce coup de tonnerre avant tout le monde ? Le monde des esprits n’était pas régit par les mêmes lois que celui des hommes, et il était tout à fait concevable qu’elle fusse au courant, d’une manière ou d’une autre. Sören lui sourit, en fermant les yeux, ignorant l’air faussement aguicheur de la guerrière de la Vierge. « On va les suivre, tu veux bien ? Je sais que si je te demandais de rester là, tu n’en ferais qu’à ta tête, de toutes façons, n’est-ce pas ? » Elle acquiesça, en silence. Les deux chevaliers noir avaient disparu.

Se tournant vers le chevalier du Scorpion, qui semblait encore sous le choc, Sören se permit quelques mots. « Vous devriez les suivre, vous aussi, chevalier. Je doute que leurs intentions soient aussi pacifiques que celles de ma sœur et moi. » Essayait-il de la sortir de sa torpeur ? Il n’en était pas sur. Le Statut quo était souhaitable dans cette escarmouche. Si l’un des deux camps en sortait trop fortifié, ce serait vers Asgard qu’ils se tourneraient. Et ce n’était pas souhaitable. Peut-être était-ce là la raison de leur présence, au final ? Improbable, mais pas impossible.

Sören se tourna de nouveau vers sa jumelle. Il lui fit un signe de la main, et le duo improbable se lança dans une course effrénée. La direction ? Le temple du Taureau.

[--> Temple du Taureau]

Y a des jours comme ça...

Juin 1755

Dans certaines circonstances, des situations un peu étranges, quelque peu paradoxales, il arrive parfois que l'on ait une "absence". On ne sait pas pourquoi elle est là, on ne sait pas pourquoi elle vient ni repart sans qu'on le lui ai demandé.
Et là... il convient de dire que notre Scorpion avait eu une MEGA absence.

Secouant la tête comme si elle venait de s'éveiller d'un cauchemar, elle fixe Jack qui s'éloigne en hochant brièvement la tête. Elle a beau avoir eu une case en moins quelques minutes, elle n'en a pas perdu la tête pour autant. Il a voulu défier ce fieffé dieu en bois et en est revenu aussi vite. Ah... l'aura des poissons ça peut faire flipper parfois.

Et TADAAAAM l'arrivée du héros !
La grecque tourne les yeux vers Kappa à qui elle esquisse un sourire.

"Ah bah t'en as mis du temps" Lâche-t-elle d'un air taquin avant de reposer les yeux sur le spectre qui lui conseille d'aller se reposer. "Ouais et puis j'installe une table et on prend le thé ? Quelle bonne idée ! NON MAIS TU TE CROIS OU LE SPECTRE LA !"

Les évènements s'enfilent comme des perles sur un collier. Ahina, qui n'est pourtant pas la dernière à la ramener, ne dira mot jusqu'à la fin de la joute verbale entre Kappa et le nouveau venu.
Ce qui l'intrigue n'est pas ce spectre sorti de nulle part, mais bien l'attitude de Kappa qu'elle dévisage avec attention.

Puis un éclair vrilla le ciel et l'esprit de Kappa par la même occasion.
Ressentant une détresse qu'elle n'avait pas connue depuis qu'ils étaient enfants, les traits d'Ahina se figent alors qu'elle pose les mains sur les épaules du Verseau plié en deux.

"Kappa... Kap' qu'est-ce que t'as ?!" Dit-elle d'un air empreint de gravité en oubliant totalement tous ceux qui les entourent.

Des larmes.. des larmes de sang...
Les paupières de la brune s'écarquillent alors qu'elle assiste à une métamorphose absolument improbable.
Elle ramasse la chevalière qu'elle met dans l'une de ses poches tout en fixant le Verseau d'un air hagard, comme s'il venait de tomber de la lune. Cette attitude lui rappelle étrangement Katha... ce qui n'est absolument pas une bonne nouvelle.

"Elle va t'en mettre une l'éclopée tu vas voir ! KAPPA REVIENS ICI IMMEDIATEMENT !" Hurle-t-elle

Mashia fait son entrée et avec elle Ahina pousse un soupir. Enfin une alliée qui va l'aider à remettre du plomb dans l'aile du Verseau.
Jusqu'à ce que...

"Dites-moi que je rêve..."

Ces mots sont à peine murmurés alors que le Scorpion assiste à une scène qu'elle n'aurait jamais cru voir un jour. Ses poings se referment sur eux-mêmes alors que de fines larmes perles dans ses yeux.
C'est quoi ce délire... Mashia... Kappa... vous jouez à quoi là bordel ?!

Mais c'était sans compter l'arrivée d'Hector et de Lya... Lya !
Malgré son amertume et la peine sans commune mesure qui enserre son coeur, le Scorpion se précipite sur Lya qu'elle prend dans ses bras alors qu'elle fait un bond de côté, évitant de justesse l'aura de Mashia.
Le corps d'Hector s'écroule lourdement sur le sol alors que la grecque assiste, impuissante, à cette scène tragique.

Il n'y a pas de mots pour décrire cette horreur. Aucun, pas un seul, pas le plus petit, rien qui ne sonnerait avec justesse.
Ahina serre Lya contre elle alors qu'elle peine à détacher l'enfant du corps sans vie du colosse. Ses mâchoires se serrent si violemment qu'un filet de sang perle à la commissure de ses lèvres.

"On ira le récupérer, je te le jure Lya " Murmure-t-elle à l'oreille de l'enfant alors que le corps de l'être aimé s'éloigne inéxorablement.

Doucement le Scorpion prend Lya dans ses bras. Un vent violent se lève sur le temple du Bélier alors que le cosmos d'or de la guerrière rugit puissamment autour d'elle.

"Mashia... Kappa... Je ne sais pas ce qui vous prend... mais je vais vous réveiller, comptez sur moi "

Ces mots sont à peine audibles tant sa voix est rauque.
Elle adresse un regard noir à Sören et la jeune fille qu'elle a croisée rapidement par le passé.

"Tu te crois au spectacle hein ? La souffrance, la peine, le sang, ça te fait bander garçon ? Fort bien, profites bien de la vue. Mais si tu t'en prends à l'un des miens, je te tue."

Tout sourire a disparu du visage de la grecque, nulle trace autre qu'une profonde colère ne subsiste. Gardant soigneusement l'enfant au creux de ses bras, le Scorpion fait fit des spectres comme s'ils n'existaient pas et s'enfonce dans les profondeurs du temple.

-> Temple des Gémeaux (Mary m'a confirmé que je pouvais)

ps : un peu larguée avec tous ces posts. Si j'ai bouletté, mp moi

Narja - S. Amakusa pour Never Utopia

Rodorio

« CAP'TAAAAAAAAINE!!!!!!!! »

« Mais comment qu'elle fait pour aller aussi... Auzzi... Ah... AAAAH... AH-TCHA! ... 'Tain. »

« Tiens? Bah ya plus personne ici? Ça grouillait, pourtant, la dernière fois... »

Temple du Taureau

Citation :: Hrp: Avec l'autorisation de Magnus, je prends en compte sa présence dans le Temple même s'il n'a pas posté...

- Ne laissez pas l'envie de vengeance prendre le dessus Seigneur Phantasos. Une seule erreur et vos adversaires peuvent vous surprendre. Nous retrouverons celui qui a fait cela à votre frère, et nous le ferons payer, nous en faites point! Mais, chaque chose à son temps...

Himmel se devait de répondre à Phantasos et à son obsession de venger la mort de son frère, Oneiros. Le Griffon ne pouvait pas comprendre ce sentiment, car après tout, il n'avait jamais pensé à qui que ce soit d'autre que lui et seulement lui.

Le Temple du Bélier, ou du moins, ce qu'il en restait. Les combats avaient été violents, cela était parfaitement visible. La pluie continuait à tomber avec acharnement, tandis que le Griffon et le Dieu de l'Iréel approchaient à grands pas de l'entrée de la première demeure zodiacale.

Une des chauve-souris d'Alucard avait rejoint le Régent des Enfers. Le Spectre avait transmis à l'un de ses animaux de compagnie des informations sur ce qui s'était passé jusqu'à maintenant. Les ultra-sons qui parvenaient à la fine oreille du Juge le laissait très insatisfait. Non pas que ses Spectres échouaient lamentablement, mais il semblerait que, et comme il avait commencé à s'en douter après l'apparition de Kyro, que leur alliance n'en était finalement pas une. Himmel savait à présent de la non-volonté des Ases à combattre et pire encore, l'un d'entre eux s'était attaqué à Alucard lui-même. Des Marinas avaient fait leur apparition également, et malheureusement, ils n'avaient rien fait d'autres que de tenter de contre-carrer ses plans. La défaite d'Oneiros en était ne preuve.

Himmel posa le pied à "l'intérieur" du Temple. Deux Guerriers Divins étaient présents d'un côté. De l'autre, Gilles de Rais se tenait prêt du corps sans vie du Juge du Garuda. Himmel posa son regard sévère sur lui quand il croisa le sien. Il avait ressenti ce qui s'était passé entre eux et il en était évidemment mécontent. Ce n'était clairement pas le meilleur moment que ces deux-là auraient pu choisir pour régler leurs comptes. Himmel n'avait l'intention de le pardonner facilement. Le fait de s'être emparer du Surplis n'en faisait pas encore un Juge digne de ce nom. Cependant, ils étaient au beau milieu d'une guerre. Tant que Gilles continue de suivre ses ordres, le Griffon attendrait avant de le confronter et de le punir si nécessaire. Il avait perdu un Juge, il ne voulait pas en perdre un deuxième.

De plus, ils n'étaient pas seuls. Deux Guerriers Divins étaient présents, et l'opportunité n'était que trop bonne pour mettre les choses au clair. Savoir exactement ce qu'ils comptaient faire. Sans dire un mot à Gilles, s'attendant à ce que son regard vaille plus que mille mots, il se tourna vers les asgardiens.

- Guerriers Divins! J'aurais aimé que nous nous rencontrions dans d'autres circonstances. J'ai entendu dire que vous aviez décidé de ne pas prendre part aux combats?

Bien évidemment, il n'allait pas dévoiler la manière dont il avait été mis au courant. De plus, Himmel voulait être sûr de que cette position était partagé par l'ensemble de l'armée asgardienne.

- J'aimerais savoir ce que vous comptez faire par la suite. J'ai passé un accord avec votre supérieur, alors dites-moi, êtes-vous entrain de lui désobéir? Ou bien c'est sa parole qui ne vaut rien?

La balle était dans leur camp. Qu'allaient-ils lui répondre? Étaient-il décidés à "trahir" les Spectres?

Un léger frisson traversa la colonne vertébrale du Juge du Griffon. Tapis dans l'ombre, une bête semblait l'observer, comme si son regard ne quittait pas le Juge une seule seconde. Himmel tournait légèrement la tête pour tenter de comprendre de quoi il s'agissait. Une chimère griffon, dissimulé dans l'obscurité. Le Cosmos qui s'en dégageait ne laissait pas de doutes quant à son créateur. Mais la raison restait un mystère pour le Juge. Néanmoins, il décida de ne pas y prêter trop d'attention. Il devait se concentrer sur les batailles à venir, mais avant tout, sur les Guerriers Divins qui lui faisaient face!

Cathédrale des Enfers

Le temps ne s’arrangeait pas. La pluie martelait le sol du Sanctuaire sans jamais sembler vouloir ralentir. Il aimait ce temps. Parfait pour que ses pas soient dissimulés par le bruit de l’eau. Les éclairs pouvaient le trahir, mais occupés par les divers combats ayant lieu dans les différents temples, il savait que le risque était minime. Son art de la discrétion, de l’infiltration, ferait le reste. Dissimulé dans les ombres des quelques colonnes encore debout dans le temple du Bélier, Jason repensait à tout ce qu’il avait vécu. A tous les évènements qui l’avaient mené à cette nuit qu’il avait attendue. Car il l’avait attendue longtemps. Aussi loin qu’il s’en souvienne, sa haine envers les représentants d’Athéna l’avait poussé à survivre et à franchir tous les obstacles lui barrant la route. Parfois, il lui semblait que toute sa vie avait été destinée à le mener à cet instant précis, à ce lieu, à cette nuit.

L’origine de son nom de Spectre représentait ce qu’il attendait depuis tout ce temps : Inferno ! Apporter les enfers au coeur du Sanctuaire, et les exterminer, avec la même attitude impitoyable que ceux qui avaient massacré sa mère et ses soeurs lorsqu’il était encore tout jeune. Aucun n’avait survécu à la campagne de vengeance entreprise par le jeune assassin quelques années plus tôt. Et maintenant que les hommes de main qui avait suivi les ordres étaient morts, il était temps de couper la tête, d’anéantir à jamais cette insulte à l’humanité que représentaient les Saints. Cela représenterait sans doute le baroud d’honneur de Jason en tant que Spectre, aussi souhaitait il que cela compte. Il voulait frapper un grand coup, et frapper fort ! Pour les siècles à venir, on se souviendrait de cette nuit comme de la fin des Saints.

Patiemment, les sens en éveil, Jason attendit plusieurs minutes, ressentant les cosmos aller et venir. Totalement invisible au vu et au su des autres, il attendait, comme le prédateur qu’il était. Bientôt, plusieurs cosmos rejoignirent les ruines du temple du bélier, notamment Kyro qu’il vit passer sans s’arrêter. Puis ce fut Minos qui arriva. Les autres cosmos lui étaient inconnus, mais certains étaient empreints de la marque caractéristique d’Asgard. Malgré les conneries d’Aiakos, l’alliance était donc respectée, semblait il. Ce dernier n’avait de toute façon pas survécu longtemps à ses idioties, son corps inerte reposant au coeur du temple en témoignait : le Garuda était tombé, mais son armure, elle, avait disparu.
Toujours immobile, Jason décida de patienter encore un peu. Le moment de monter les marches n’était pas encore venu. Son instinct lui commandait d’attendre. Attendre dans l’ombre, encore et toujours. C’était sa place...

Nous retrouverons celui qui a fait ça à mon frère ? Nous ? Il n’y avait pas de « Nous », juste moi. Moi seule trancherai la gorge de cet humain. Je ne laisserai personne d’autre achever celui qui avait souillé notre rang.
-Mon corps est celui d’une Princesse, non celui d’un Seigneur.
Je me mordis la lèvre pour m’empêcher de me montrer plus désobligeante que nécessaire. Cependant je possédai un corps de femme, et à mon sens une âme était parfaitement asexuée. S’il voulait se montrer courtois et respectueux, il n’avait qu’à m’appeler par le titre de mon hôte. Dans le cas contraire il s’agirait simplement d’une insulte à ma beauté !

Nous avançâmes jusqu’aux ruines de la maison du bélier. Un tas de gravats et de la vermine, voilà tout ce qui se trouvait ici. Ni le paysage désolé, ni les ases ne méritait mon attention.
Je sentis un cosmo que j’avais déjà croisé, à l’époque où je n’avais pas encore pris entièrement possession du corps de Katarine. Ma tête se releva pour la première fois depuis notre départ de la cathédrale. Mais le visage que je vis, n’avait presque plus rien de celui présent dans mes souvenirs. Peut-être l’avais-je confondu avec quelqu’un d’autre… Plus tard, après les batailles, je lui demanderai s’il accompagnait un certain docteur durant les années 1740…
Le Griffon s’intéressa aux deux autres silhouettes présentes. Des guerriers divins… Pour qui se prenaient ses humains pour s’appeler « divins » ? Alors que nous, divinités ou nous traitait de simple Seigneur ! Mais à la seconde phrase du régent des Enfers, je compris de quoi il retournait. Alors nous nous étions à leur chef. D’était également de sa faute, si mon frère avait succombé ?! S’il était un vrai « chef », ses stupides Ases se seraient battus et aurait pu empêcher Oneiros d’être blessé ! Mes dents pincèrent ma lèvre inférieure, plus fort. Le goût ferreux de mon sang glissa sous ma langue. Si seulement j’étais arrivée plus tôt !

Je voulais venger mon frère. Mais je ne pouvais pas quitter le Juge du Griffon. Il restait le maître des enfers. Et même si ma loyauté n’était pas à prouver, je voulais savoir ce que ce que ces Ases allaient répondre. Chercheraient-ils à se justifier ?
J’avais besoin de me défouler, afin d’éviter de faire de stupides erreurs lors de mon combat avec le dénommé Jack. Si leur réponse ne convenait pas à Himmel, il lui suffirait de me faire signe.

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Un rictus affligeant épousa les lèvres de Magnus. Sous son épaisse cape, seule son cosmos était reconnaissable – et ce parce qu’il l’avait voulu. L’Ase s’amusait plus que de raison de la situation. Il venait à peine de monter les premières marches que déjà, la plus belle des surprises de cette guerre Sainte s’était offerte à lui. À ses pieds gisait un cadavre qu’il ne connaissait que trop bien. Il s’agissait d’Aiakos du Garuda, le pédant juge à la langue bien pendu. Il était mort, il avait succombé à ses blessures visibles sur tout son corps car en effet, ce macchabée avait dû être l’objet de quelque pillard puisqu’il ne portait plus sa si imposante protection. Un successeur ? Aussitôt son âme de Spectre se serait éveillée, cela l’aurait étonné. Non, étant donné son statut de Spectre, c’était sûrement le Bélier qui l’avait abattu, du moins, il osait le penser mais cela n’expliquait toujours pas la disparition de son surplis. Qu’importe, chaque chose en ce temps. La jubilation avant.

En effet, le Guerrier divin remarqua immédiatement un nouveau cosmos. Ses sens aiguisés pour tout ce qui se rapporte à l’énergie cosmique lui firent croire, à raison, qu’il s’agissait là d’un Ase. En face de lui, cette personne était nouvelle. Grand, musclé. Non, c’était une femme. Grande, musclée, mea culpa. Le Serpent s’approcha d’elle. Pour se faire, il eut la joie de marcher sur le corps déchu d’Aiakos sans une once de pitié –ce la n’avait jamais réellement caractérisé l’ordure que pouvait être Magnus. Celle-ci portait la Robe Divine de Zeta. Elle avait réellement l’allure d’un homme, presque aussi imposante que lui-même. Elle se tenait au centre des ruines du Bélier.

Ma chère, je ne sais si vous êtes l’auteure de ce carnage mais dans tous les cas, je me dois de vous féliciter.

Il fut sur le point de prendre sa main pour la baiser mais se ravisa très vite en sentant de nouveaux cosmos s’approcher. Il était inutile de se cacher plus longtemps, très vite, Magnus retira sa capuche noire et laissa son visage à la merci de la Lune. Le Régent des Enfers lui-même arriva. Deuxième fois que ces Spectres durent agresser l’œil du Félon de Gamma. C’était bien là deux fois de trop.

Seigneur Minos, je n’aurai jamais cru que votre divin pied doive fouler le sol du Sanctuaire ! sa voix était grinçante de cynisme, je croyais que vos nouvelles obligations vous acaperaient tout votre précieux temps. Mais qu’importe !

À ses côtés, une bien belle créature semblait flotter au-delà de la mare de mort bien trop mortelle pour elle. Car oui, il ne fallait pas plus d’une seconde pour que l’amirale de la flotte asgardienne puisse reconnaître une divinité. Il serait bien le premier à voir ces monstruosités abjects, puisse-t-il toutes les détruire un jour… Toutefois, il dut s’agenouiller devant la beauté d’une telle créature, quant bien même celle-ci n’était rien de plus qu’un réceptacle, un véhicule pour ces âmes sans corps.

Vous ne m’avez pas présenté à cette si charmante créature, mes hommages Princesse, il abaissa le dos quelques secondes en guise de salut, Magnus de Phecda.

Il eut envie de lui cracher à la figure si elle n’avait pas un faciès si joli. Voilà donc sa faiblesse pour la gente féminine. Pour l’heure, le Rusé devait garder la tête froide ainsi que sa tête tout court. Il était en position difficile devant un Dieu et un homme aux pouvoirs de dieu. En effet, Minos demanda immédiatement des explications.

Vous avez entendu cela ? Vous savez comment sont les Ases, Seigneur… Enfin, vous l’auriez su si vous en aviez combattu lorsque vous aviez décidé d’incendier Asgard. Magnus s’arrêta, constata que sa pensée s’extirpait un peu trop clairement de sa bouche. Enfin, pour ma défense, sachez que le seul accord qui a été conclu fut signé auprès d’Eren de Zeta Prime. Nous sommes un peuple fier Minos mais surtout indépendant. Au combat, chacun agit en son nom et s’il en est un assez patriote pour crier « Asgard ! » à l’assaut, c’est tant mieux. Si vous avez croisé un quelconque Guerrier Divin n’ayant voulu prendre part au combat, ceci est purement et simplement une décision de son cru. La mienne…diverge.

Magnus s’étonna de la vérité qu’il venait de scander. S’il pensait devoir mentir, ceci ne fut pas le cas, il dit la vérité car celle-ci lui plaisait. A vrai dire, les Ases lui plaisaient et il n’était pas prêt de les trahir de si tôt, quand bien même il en avait l’habitude. Comme il s’y attendait, le Régent voulut connaître les motivations des Ases ci présents.

Sa parole existe pour nous conseiller mais comme vous pouvez le constater, je suis un bien grand garçon. Je suis venu car j’avais des comptes à régler. Fort heureusement pour vous, ses comptes c’est auprès de quelques de vos ennemis que je dois en découdre. Pour ma chère amie, je lui laisse libre court à la parole. Après tout, comme je vous l’ait dit... : « Fierté et Liberté ».

Amusant, comme à son habitude, il était si simple pour le Serpent de Gamma de corrompre en sa volonté des concepts aussi vertueux que la fierté ou la liberté du peuple d’Asgard…

Entrée du Sanctuaire

Le jeune Ezequiel venait de suivre en toute discrétion les deux spectres. En gravissant les marches vers le temple du Bélier, il reçut un message télépathique de la capitaine. Celle-ci lui confia une mission à accomplir de toute urgence au temple du Taureau. Evidemment, son rang faisait qu'il était incapable de lui répondre. Cependant il allait tout faire pour réussir ! Et cela Mary pouvait en être certaine.

Malgré tout, le marina était conscient que la tâche serait délicate, et qu'il devrait faire preuve de malice. Tranquillement, suivant donc de loin les deux spectres qui étaient entrés dans le temple, du moins ce qu'il en restait, car la pluie l'atteignait toujours. Ezequiel resta un instant sur le parvis. Se fiant à son instinct, il comprit rapidement qu'il y avait une autre personne à l'intérieur. Mais il ne s'agissait pas d'un spectre. Un cosmos à la nature qui lui était inconnue. Se grattant le crâne, et esquissant une moue inquiète, il devait garder en tête qu'il devait rester prudent.

De toute façon, sa mission était d'atteindre le temple suivant. Le reste se ferait sans doute tout seul. Lentement, d'un pas feutré il entra, et remarqua une dépouille qui le fit reculer d'un pas. Le pauvre ! Pensa-t-il en observant les nombreuses blessures.
Ezequiel n'arrivait pas à quitter de son esprit le ton de la voix de sa Maîtresse, à en croire sa première impression, elle devait tenir énormément au spectre de la Wyvern. Baissant la tête, il savait ce qu'il avait à faire.
A une distance respectable des trois personnes qui se trouvaient dans le temple, le porteur de l'écaille de la Mangrove n'avait pas trop le choix.

Malheureusement, en voyant encore la Dame au charisme irréel, il ne pouvait d'imaginer le pire pour lui. Son coeur battait si fort en la voyant que parfois il croyait que sa poitrine allait exploser.
Courage ! Tu dois y aller ! S'exclama Ezequiel en serrant ses poings. Pourtant, il tremblait, il tremblait en voyant cette mystérieuse Dame à quelques mètres. Soufflant, il parvint à lutter contre cette étrange torpeur pour combler la distance qui le séparait des trois personnes.

Essayant de ne pas montrer sa crainte, le jeune marina arriva néanmoins doucement.
-" Bonjour. Je me nomme Ezequiel, Marina de la Mangrove." Il inclina son buste devant le trio. Sa voix mielleuse s'éteignit rapidement.

Il évita du regard la Dame. Et poursuivit...
-" Je ne souhaite nullement vous déranger et ne désir être que de passage dans ce temple. Si vous le permettez je souhaiterai simplement retrouver ma Maîtresse, Mary Red qui doit se trouver dans un des temples suivant."

Sa voix était douce, fluette, maintenant, la décision ne lui appartenait pas, ceci dit, au vu de la discussion qui semblait occupée les trois personnes, il se disait qu'il aurait sans doute la chance de pouvoir passer ce temple sans encombre. De toute façon il devait l'espérer s'il voulait rejoindre sa patronne.

Cette conversation allait être très animée. C'est ce que pensait le Griffon lorsque Magnus se daigna lui répondre. Le "géant", si l'on pouvait le comparer à un d'eux, au vu de sa taille, avait la même "fierté" que ses compères, et de ce fait, le même sens de la provocation facile. En toute honnêteté, Himmel ne s'attendait à rien d'autre de leur part, quoiqu'il dise ou fasse, rien n'effacerait ce qui s'était produit quelques mois auparavant.

Il ne se cachait pas que, si ce n'était pas ses obligations de leader et de devoir mener la stratégie des Enfers à bon terme, il lui aurait probablement sauté à la gorge et en aurait fini avec son arrogance. Cependant, le Juge s'abstenait de ce genre de comportement, car il espérait pouvoir se servir d'eux, même si cela s'annonçait plutôt mal parti.

- En effet, mon temps est précieux mais nous avons une guerre à mener et je pense que ma place est au combat avec mes hommes!

Une petite remarque sur Phantasos et Himmel ne pouvait s'empêcher de se sentir amusé si le Guerrier Divin savait qui elle était réellement. Quoiqu'il en soit, les mots que Magnus, ainsi était son nom, venait de leur souffler laissait le Juge du Griffon assez perplexe. Il savait que ce nouveau Régent n'était pas un homme des plus commodes, et semblait ne pas être apprécié par la majorité de ses hommes. Voilà qui lui compliquait bien la vie, et il comprenait pourquoi Eren, en dépit de l'attitude suicide d'Aiakos, avait accepté avec autant d'aisance la proposition du Spectre, il ne s'attendait tout simplement pas à ce que ses hommes acceptent de participer. Peut-être se faisait-il des idées, mais il était évident qu'il ne pourrait lui faire confiance à l'avenir.

- Je connais bien les Ases détrompez-vous! J'ai affronté le Guerrier Divin d'Alpha! Je suis donc bien placé pour savoir que vous êtes un peuple de fiers guerriers. Mais c'est aussi cette fierté qui, parfois, vous enlève toute objectivité.

Venir sur un champ de bataille, sans plan, ni objectif était une chose que le Juge du Griffon ne pourrait concevoir. Même s'ils avaient échoué à Asgard, en grande partie à cause des Saints et du fait d'avoir découvert la supercherie d'Hadès, le plan avait été bien étudié. La passivité des Ases avaient été d'ailleurs bien plus grande que prévue!

- Sa parole existe pour nous conseiller mais comme vous pouvez le constater, je suis un bien grand garçon. Je suis venu car j’avais des comptes à régler. Fort heureusement pour vous, ses comptes c’est auprès de quelques de vos ennemis que je dois en découdre. Pour ma chère amie, je lui laisse libre court à la parole. Après tout, comme je vous l’ait dit... : « Fierté et Liberté ».

Ces mots faisaient apparaître un léger sourire sur le visage du Griffon. Il ignorait s'il pouvait faire confiance à ce Magnus de Phecda, mais son attitude, bien qu'un poil trop provocatrice à son goût, ne lui déplaisait pas. Et comme qui ne tente rien n'a rien, Himmel n'avait rien à perdre à profiter de cet objectif que le Guerrier Divin de Gamma semblait vouloir atteindre!

- Peut-être que nos objectifs ne sont pas incompatibles Guerrier Divin!

Il y avait peut-être un moyen de transformer un ennemi probable en allié potentiel. Himmel se devait de saisir l'opportunité qui se présentait à lui. Mais avant, il ne pouvait oublier qu'ils étaient en guerre et chaque seconde perdue pouvait leur coûter cher. Le Garuda était présent et sa sentence attendrait. Le Dieu de l'Iréel également, et les Spectres du Démon et du Bénou répondaient finalement présents sur le champ de bataille!

- Gilles de Rais, Pr... Princesse Phantasos - Ce que cela lui coûtait de l'appeler ainsi, pourquoi le Dieu ne s'était-il pas réincarné dans un corps d'homme comme ses frères le faisaient - Shizuo! Continuez votre chemin, je vous rejoindrai dès que possible. Soyez sans merci!

Quant à celui qui préférait se tapir dans l'ombre, inutile de le rappeler à l'ordre. Il suivrait le courant et ferait ce qu'il avait à faire. Ils monteraient alors les marches pendant que le Juge du Griffon terminerait de discuter avec les deux Ases. Quant au Marina qui venait d'arriver. Il ne semblait pas vraiment très menaçant. Pour le moment, Himmel ne s'en prendrait pas à lui et qui sait si, involontairement, il ne pourrait pas aider Phantasos à retrouver l'homme qu'elle cherchait désespérément!

Les Spectres quittèrent les lieux, ne restant que plus que Minos, le Marina, qui devrait se décider à suivre son chemin, et les deux Guerriers Divins.

- Bien Magnus, nous sommes plus tranquilles pour discuter. Il semblerait que nous partagions des objectifs communs actuellement. Pourquoi ne pas coopérer? J'ignore si vous avez plusieurs cibles ou une bien précise, mais si tel est le cas, je peux modifier la stratégie des Enfers afin que vous puissiez combattre celui que vous voulez! Tant que nous pouvons en sortir tous gagnants, il serait dommage de ne pas en profiter ne croyez-vous pas?

Il fallait attendre pour savoir ce que l'homme à la chevelure carmine pensait de tout cela. Le silence de l'autre Guerrière était assez préoccupant, mais Himmel préférait mettre les choses au clair dès le départ.

- Quant à vous Guerrière du Nord, j'ignore encore vos intentions, mais je peux vous assurer que, tant que vous ne vous dresserez pas contre nous, aucun mal ne vous sera fait!

Le silence reprenait le dessus, à peine interrompu par moment par l'orage sévère qui continuait de s'abattre sur le Sanctuaire.

Citation :: Hrp: J'ai déjà pris en compte la présence de Shizuo pour ne pas à devoir répéter plusieurs fois la même chose. Si cela gêne, je peux éditer

Gilles de Rais

Le Bourreau aux Cents Masques

Le Bourreau devenu Juge

Il s’était fondu dans les ombres pour l’heure, pour recouvrer ses forces, se familiariser avec sa nouvelle armure, ses nouvelles attributions. Juge des Enfers, il était devenu l’un des Trois. Gilles n’en éprouvait aucune joie, aucune fierté, il n’était pas dans ses habitudes de se montrer vaniteux. Non, l’ancien Bourreau se sentait … serein, et profondément blessé également. Blessé de s’être abaissé à ça, à aller à l’encontre de ce qu’il était, de ce qu’il pensait être sa seule ligne de conduite. En souillant son code d’honneur, si précieux à son cœur, Gilles remettait en question son existence même. Cependant, l’heure n’était pas aux réflexions, pas plus qu’aux regrets.

Il avait fait ce qu’il aurait dû faire depuis longtemps. Par le passé, il l’avait bien tenté, il avait échoué, faute de puissance. Aujourd’hui il avait vaincu un ami, et aussi son plus grand rival.

L’homme au masque avait accompli sa vindicte, son objectif, à quel prix ? Le seigneur de Rais avait senti le regard réprobateur du Juge du Griffon sur lui avant qu’il ne se glisse dans les ténèbres pour observer comme il l’aurait fait normalement. Lui qui avait toujours été en retrait à œuvrer dans l’ombre d’un autre, se trouvait désormais aux première loges, au-devant de la scène. Ses yeux gris avaient observé l’arrivé du Régent des Enfers ainsi que celle plus tempétueuse d’une jeune femme à la longue chevelure blanche. Étrange quand les prunelles de la belle le détaillèrent dans le noir, semblant le transpercer – n’avait-il pas vu ce visage ? Il n’eut de temps de se questionner plus avant que l’arrivée d’un homme à la chevelure carmine finit de le faire sortir en plein jour.

« Je vous prierais de ne pas marcher sur ce corps, monsieur, il a déjà reçu son châtiment de ma main, vous le déshonorez ainsi, reculez. »

Point d’orgueil, point d’animosité dans le timbre de sa voix. Gilles par habitude peut être, avait replacé le masque du Bourreau sur ses traits et se posta devant le petit groupe d’individu. Il se signa devant eux avec respect, supportant le regard du Griffon sans ciller. Le Bourreau devenu Juge arborait le Surplis du Garuda qui brillait de mille feux, plus encore que lorsque son ami Aiakos le portait. Etait-ce un signe suffisant pour l’autre Juge ? Gilles ne le pensait pas. En revanche, il jugea bon de ne pas parler devant un étranger de sa bravade contre son rival et resta un temps immobile pendant les autres échanges et interruptions en tout genre. Gilles de Rais attendait un mot, un ordre pour s’en aller et celui-ci ne tarda pas.

D’un simple hochement de tête à l’adresse de son supérieur et il se détourna, faisant cliqueter son armure. Il était grand temps d’avancer. Non pas en tant que Bourreau mais en tant que nouveau Juge du Garuda.

L'heure du châtiment viendrait plus tard.

=> Temple des Gémeaux

Finalement, il s’avérait que les Ases avaient des manières. J’en cachai ma surprise, bien que celle-ci fut assez grande pour me faire oublier ma vengeance quelques instants. Il était plutôt imposant par sa taille, une rivière de sang dans le dos, un minois fin et très agréable. Il semblait mériter mon attention. Il était impossible de ne pas succomber à pareil charme. Étais-je trop sensible à la beauté humaine ? Certainement. Cela me conduirait peut-être à ma perte un jour. Mais pas de suite.
Je lui fis la révérence à mon tour, bien que dénué de robe ou apparats dignes de lui. Mon corps semblait avoir gardé en mémoire l’éducation royale qu’il avait subie. Katarine était vraiment le meilleur choix possible.
-Katarine Hohenzollern.
Je ne pris pas la peine de préciser ma divinité ou mon rang entier. Je n’étais pas ici pour faire valoir mes droits sur la couronne Prusse. Frédéric était bien mieux sur le trône que moi, pour le moment.
Ce Magnus semblait malin, trop malin. Peut-être l’avait-il même déjà deviné quel type d’âme se cachait dans mon enveloppe charnelle. En d’autres circonstances, mes yeux se seraient certainement mis à pétiller. Et je me serais sans aucun doute jeté dans ses bras ou à son cou. Un esprit vif dissimulé derrière un masque aussi beau… J’étais curieuse. Réellement curieuse de voir se dont il était capable avec son cosmo. Mais pour le moment, nous n’en étions encore qu’à la phase de discussion. Si je voulais le voir à l’action, j’allais certainement devoir prendre mon mal en patience. Le régent des enfers avait choisi la voie de la diplomatie. Dommage. Mais ainsi, nous aurons plus de chair à sacrifier, au nom d’Hades, sur l’autel de cette guerre. Tout du moins, si ces deux personnages parfaitement opposés, décidaient de s’allier à nos côtés.

Himmel énonça le nom de l’homme que j’avais crus reconnaître. Gille de Rais, Gilles de Rais, Gilles de Rais… Ce nom, je n’étais pas certaine de l’avoir déjà entendue.
Puis ce fut au tour du mien « Princesse Phantasos ». Mon rire carillonna mélodieusement. Je fus satisfaite mon entreprise. Puis il énonça deux autres noms, avant de nous donner nos ordres : « Continuez votre chemin » et « Soyez sans merci! ».
Je fis une révérence à mon maître, que j’avais réussi à soumettre à mes caprices.
-Essayez de ne pas abîmer un si joli visage. Il serait regrettable de perdre tant de beauté en ce monde.
Je me relevai. Mon regard croisa celui du marina qui s’était présenté d’une manière bien moins agréable que le Guerrier Divin à la chevelure flamboyante. Une vermine de plus à éliminer sans doute.

Je marchai dans les pas du Juge du Garuda. Je me retournai une dernière fois pour observer le juge du Griffon. Une certaine appréhension me saisit. Serais-je capable de rester calme, s’il ne m’en donnait pas l’ordre direct ? Puis je repris mon ascension vers la seconde maison. Le Temple du Taureau. Jack O’Bannon, je ne sais où tu te caches, mais je te trouverai.

~♥ Let's go : Temple des Gémeaux

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