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RPG Saint Seiya : Saints Of The Past
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Sujet: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Jeu 7 Mar - 11:44
L’invincible Armada ~>
La demoiselle avait longuement hésitée avant de trouver au fond d’elle-même le courage de passer le pont à l’éclat carmin devant les mener au Sanctuaire Sous Marin. Les paroles de leur dieu fut salutaire et en même temps, un rien inquiétante pour son esprit déjà en proie à un tourment intérieur bien conséquent. La petite étoile ne parvenait à ôter de son esprit le corps mort de celui qui l’avait attaqué et le sang maculant sa lame n’aidait pas à le lui ôter. Pourtant, elle se fit violence pour effacer les sillons de ses larmes et faire disparaitre la preuve de son méfait dans le fourreau ceignant sa taille. La cape opaline du chevalier d’or qui était venue la réconforter sur ses épaules, elle y avait puisée le courage de s’aventurer dans ce nouveau monde, empli de doute et d’un espoir fugace.
Le Sanctuaire Sous Marin…Là où elle pourrait trouver son père, là où il devait se trouver lui qui, par le passée, avait été affilié à l’Empereur des Mers.
Fermant les yeux malgré elle, la jeune marina s’était engagée sur ce chemin, seule, mais ses pensées tournées vers celui qui partageait son existence depuis ce qui semblait être toujours. Elle aurait désirée l’attendre mais l’éclat de voix du Dieu l’en avait dissuadé. Et puis, il se retrouverait toujours, elle n’en doutait pas.
Ses paupières jusqu’alors close s’ouvrit alors pour découvrir un monde enchanteur. La demoiselle se figea alors que son regard améthyste découvrait ce lieu dans lequel elle avait été entrainée en s’avançant avec réticence dans l’écarlate. Ses premiers pas se firent sur les pavés d’une grande place alors que s’offrait à elle, un panorama mirifique. Elle en avait le souffle coupé par tant de beauté alors que les colonnes anciennes côtoyaient les coraux aux multiples couleurs s’évertuant à vivre dans un lieu démuni d’eau…Pourtant, l’eau était partout ! Ils étaient sous l’eau ! Sous un dôme les protégeant de son flot mais les entourant tout à fait, rendant l’atmosphère magique à ses yeux d’enfants émerveillées par une prouesse divine. Car nul doute pour elle à cet égard ! Cette magie ne pouvait être qu’un miracle créé par la main d’un être supérieur.
- Alors c’est ça, le Sanctuaire sous marin… Souffla la jeune guerrière d’une voix fascinée.
C’était là l’univers de ce père qu’elle n’avait jamais connu. C’était là ce que lui voyait chaque jour durant, c’était dans ce lieu magique et irréel qu’il avait passé une partie de sa vie à servir celui qu’elle servait aujourd’hui aussi. Son héritage.
Seren se baissa pour délicatement récupérer une pierre qui lui semblait anormal ainsi posée au milieu des pavés réguliers, brillant faiblement d’un éclat lui semblant familier. Son regard la détailla longuement, attirée par cette curiosité qui n’aurait dût exister dans ce paysage enchanteur, et finalement, elle se retourna.
Ses yeux s’écarquillèrent de stupeur, son corps se figeant d’horreur cette fois alors qu’elle contemplait les ruines d’un pilier qui aurait dût être gigantesque mais n’était à présent plus qu’un tas de pierre ayant perdu leur éclat divin. Même l’ignorante qu’elle était face à ce nouveau monde savait au fond de son âme que cet état était anormal. Le vent mugit furieux autour de sa silhouette paralysée pour répondre à son hébétude et à cet outrage fait au Sanctuaire de Poséidon et au dieu lui-même, faisant danser la cape opaline du chevalier d’or de des poissons.
La guerre avait frappé ici même, au sein de ce qui avait de plus sacré pour eux sensés protéger ces piliers de leur vie. Leur devoir. Et elle demeura muette face à ce spectacle désolant d’un symbole si atrocement mutilé.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Ven 15 Mar - 4:44
••• L'Invincible Armada
Sur son épaule, une main délicate venait de se poser. Une main qu'elle connaissait fort bien car elle avait déjà maintes fois servi à la rassurer. Au moins autant qu'elle avait essuyé ses larmes lorsqu'elles se mettaient à couler. Que ce soit de la même manière en lui procurant le réconfort qu'elle avait à offrir ou en parcourant son dos sans cesser de la retenir, elle avait toujours été à ses côtés. L'unique différence avec ce à quoi elle l'avait habituée, c'était qu'elle avait une pierre précieuse à arborer ; celle-ci en était dénuée. Pourtant, l'identité de son propriétaire ne faisait aucun doute, et si elle en avait eu ceux-ci auraient tôt fait de se dissiper une fois qu'il se serait rapproché d'elle pour l'enlacer. Plus que jamais, elle avait besoin d'être réconfortée et cela Jian n'aurait pu l'ignorer. Oh, il aurait aimé pouvoir le faire, mais le moment ne s'y prêtait guère. En dépit du fait qu'ils soient censés être ici chez eux, ils s'y trouvaient en territoire ennemi. Et ne leur en déplaise, mais la bataille n'était pas encore terminée. À la vérité, elle venait tout juste de commencer.
Seren... Tout va bien ? demanda-t-il d'une voix épuisée - nul doute qu'il s'était précipité.
Néanmoins, il esquissa quelques pas pour arriver à sa hauteur et lui fit cadeau d'un tendre sourire, qu'il voulait aussi agréable que possible. Pourtant, le cœur n'y était pas. Malgré tous les efforts qu'il faisait pour le dissimuler il se pouvait qu'elle arrive à voir au-delà. En son absence, elle avait vécu des événements traumatisants - il pouvait le ressentir juste en la voyant. Mais il n'était pas en reste et son état ne pouvait que le trahir. Sans tenir compte du fait que son armure semblait elle aussi en avoir pris un sacré coup, il était maculé de boue. Nulle blessure n'était apparente à l'exception d'une poignée d'écorchures, mais cela ne l'empêchait pas d'être profondément meurtri. L'éclat de son regard rappelait celui d'une bougie vacillante sur le point de s'éteindre. Ce qu'elle ne ferait pas, mais il était bien assez inquiétant de le voir dans un tel état. Secrètement, il espérait ne pas la voir s'en soucier, mais il ne fallait pas trop y compter...
Son corps portait les traces d'une lutte violente, et ce n'était rien de le dire, mais il semblait ne pas en être affecté. La raison en était simple : son mal intérieur était encore bien plus grand. Et malgré tout, il s'était donné du mal pour effacer toute trace de son traumatisme et lui adresser ce sourire épuisé. Pour être là pour elle encore une fois, et aussi souvent qu'elle en aurait besoin. Car sans cela, ce sacrifice aurait lui aussi été vain... Il n'y avait rien de honteux à n'avoir pu sentir qu'il se trouvait à proximité, car cela s'expliquait très simplement par le fait qu'aucun cosmos n'émanait de lui. Celui-ci semblait être lui aussi réduit à presque rien comme s'il était entré en veille tout soudain. Connaissant les rebuffades qu'il était souvent susceptible de délivrer, il y avait de quoi en être étonné. Son aura était semblable à un océan que n'agitait aucune vague.
Je suis là maintenant, ça va aller. reprit-il d'un ton saccadé.
Sans répit avait été l'entraînement, mais l'heure n'était pas à en relater les noirs événements. Toujours était-il qu'Erin manquait à l'appel et qu'il était seul à en connaître la raison, bien qu'il se soit passé de la divulguer. Le mieux qu'il puisse faire était de lui faire honneur, car sans cela tous ces efforts n'auraient une fois de plus servi à rien. Et maintenant qu'il avait enfin retrouvé celle pour qui il serait prêt à se damner s'il le fallait il était en droit d'espérer que les choses ne pourraient que bien se passer. Certes, il était assez évident qu'il l'aurait ressenti s'il était arrivé quoi que ce soit à celle qu'il s'était juré de protéger, mais en avoir la preuve concrète n'en était pas moins un profond soulagement. Sa simple vue suffisait à lui réchauffer le cœur, à l'alléger du poids de tous ses maux. Car son espoir, c'était elle, il n'était plus permis d'en douter.
Je ne les laisserai pas te blesser. finit-il par ajouter.
Quelle que soit l'envie qu'il pouvait avoir de la serrer dans ses bras et de la laisser s'y reposer comme ils l'avaient tant de fois fait par le passé, il ne pouvait se permettre cette folie. Ils n'étaient pas en sécurité ici et donner de telles indications ne ferait qu'inciter leurs adversaire à les exploiter. Le simple fait de pouvoir tenir ce raisonnement l'incitait à penser qu'il était sorti grandi de sa formation avec la Générale de Scylla. Puisse celle-ci être fière du résultat et ce où qu'elle soit. À son tour, le capitaine du Léviathan procéda à un rapide tour d'horizon, identifiant ce relief qu'il devrait désormais appeler « maison ». Après tout même s'il avait eu largement le le temps de se faire à l'idée c'était la première fois qu'il y mettait les pieds. Toujours en contact avec elle, il vint se placer à sa hauteur. Sa poigne semblait plus ferme qu'autrefois. Il ne laisserait plus rien lui échapper, il n'en avait plus le droit.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Mer 20 Mar - 0:33
L'invincible Armada
Les évènements s'étaient précipités sur le bateau et de nombreux ennemis de Poséidon avaient été vaincus durant les derniers instants. Difficile de comprendre tous les tenants et aboutissants de cette situation pour lui qui n'était qu'un simple Chevalier d'Or venu accompagner sa Déesse loin de leurs terres. Mais sa mission pouvait parfois revêtir de multiples aspects et il ne pouvait que les accepter comme le devoir qui était le sien. Et puis, il ne fallait pas oublier que Poséidon était venu avec sa propre armée leur porter main forte à l'entrée du Sanctuaire, tout comme Amphitrite avait elle-même aidé à la guérison de sa cécité, quelques années auparavant. Oui, peut-être leur devait-il cette aide. Au delà d'un simple sentiment d'accomplir son devoir, peut-être le besoin de satisfaire une certaine reconnaissance.
Le Sanctuaire Sous-Marin approchait et le Chevalier d'Or s'était finalement résolu à franchir le portail ouvert par le Guerrier Marina, lui permettant ainsi de se rendre rapidement vers leur cible. Une pensée pour le Sanctuaire d'Athéna, laissé en arrière pour une durée indéterminée. Un regard vers sa Déesse, tentant de ne pas trahir l'inquiétude qui était sienne quant aux évènements à venir. Il ne savait exactement ce qui allait se passer mais il avait promis de la protéger et, pour une fois, d'être celui qui lui donnerait un peu d'espoir. Tout comme elle l'avait toujours fait pour l'ensemble de ses protecteurs. Et un geste de la tête à l'égard de son disciple qui avait accepté de l'accompagner en ces lieux en dépit de tous les dangers le menaçant. De l'autre côté, ils découvriraient la suite de leur aventure improvisée...
C'est une blague...
Un murmure qu'il n'avait su retenir lorsque Shion était réapparu de l'autre côté du portail, sans apercevoir aucun de ceux qui avaient quitté le Sanctuaire avec lui. Où étaient-il passés et où avait-il lui-même apparu en traversant cet étrange passage? Devant lui, deux jeunes Marinas debout côte à côte, semblant se rassurer l'un l'autre face aux évènements qu'ils venaient d'affronter quelques minutes auparavant. Peut-être s'agissait-il là de leurs premiers combats. Ou peut-être fallait-il y voir des raisons toutes autres et bien plus profondes. Mais le Bélier ne souhaitait réellement s'attarder à réfléchir à ce genre de détails alors que la situation le confrontait à un problème bien plus important à ses yeux: il n'était plus aux côtés d'Athéna et ne pouvait plus assurer sa protection. S'avançant en direction des deux jeunes Marinas, le Bélier tenta d'afficher une mine calme, rassurante, en dépit de l'anxiété qui était sienne.
Savez-vous où nous avons atterri et où ont disparu les autres personnes qui étaient présentes sur le bateau? Ma place est aux côtés de la Déesse Athéna et...
Parcourant du regard les alentours afin d'observer le Sanctuaire Sous-Marin - après tout, n'était-ce pas la première occasion qu'il avait de se rendre en ces lieux depuis la mort de son ami Astre? - le regard du Bélier s'était stoppé en apercevant un spectacle quelque peu troublant. Face à lui, un pilier en ruine, probablement détruit par une force colossale, avait laissé sa place à une étrange colonne ombreuse s'élevant vers le ciel - ou plutôt la mer - dans une scène inspirant une sensation malsaine. Croisant un instant le regard de la jeune demoiselle, Shion avait rapidement compris que les ennemis du Sanctuaire Sous-Marin étaient parvenus à faire bien plus qu'attaquer leur flotte et une nouvelle inquiétude à l'égard de se Déesse et de son disciple venait à nouveau frapper le Premier Gardien. Prenant une mine plus grave, plus digne d'un des plus haut défenseurs du Sanctuaire, le Bélier s'arrêta aux côtés des deux Marinas, attendant que l'un d'eux lui en dise plus sur la situation, et sur le moyen de rejoindre sa Déesse.
Faites attention. Qui sait si vos ennemis ne sont pas bien plus avancés que cette simple flotte que nous avons croisée.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Lun 25 Mar - 18:04
Elle savait ce qu'elle devait répondre à cette question guère moins innocente qu'elle ne le laissait supposer. Elle ne s'y était pas encore préparer et par ailleurs, l'apparition subite de son ami à ses côtés alors qu'elle contemplait avec stupeurs les ruines d'un des symboles du dieu des mers. Elle n'aurait jamais songé que le premier regard émerveillé qu'elle avait porté sur ce lieu serait suivit d'un tel choc. C'était anormal. Comment pouvait on ainsi détruire ce qui était si merveilleux sans état d'âme ? La demoiselle ne savait qu'en dire, ses pensées se perdant dans un dédale bien plus sombre dans lequel régnait l'incompréhension d'un tel geste. Elle n'était pas ignorante. Elle savait que la guerre avait eut lieu, et ce que cela signifiait. Après tout, ils l'avaient vécu. Et puis il était facile dès lors de se désintéresser de ses propres troubles dès que la voix épuisée de son ami résonna à ses oreilles. Il n'allait pas bien, il était impossible pour elle de l'ignorer, pas plus qu'elle ne pouvait ignorer le manque de force de ce sourire qu'elle connaissait par cœur.
Il était en vie. Ils étaient deux à ne pas aller bien. Mais ils étaient en vies tous les deux, et cela la rassurait suffisamment, réchauffant ce corps se glaçant tant et plus à chaque instant. Les étoiles s'éteignaient...
Ses doigts se crispèrent sur la cape opaline qui recouvrait ses épaules, se mordant les lèvres d'une anxiété qui lui dévorait les entrailles. Que faire ? Que répondre à cette simple question qui pourtant, était tout aussi pesante que l'atmosphère tout autour d'eux ? La guerre avait laissé son emprunte en ces lieux, d'aucun ne pouvait l'ignorer, et la fille des étoiles la sentait peser lourdement sur son corps, au même titre que cette culpabilité écrasante d'avoir ôter la vie. Mais ça, elle ne devait pas le dire. Sans doute qu'elle regretterait par la suite, que son précieux ami lui en voudrait d'avoir garder pour elle une telle confession, pourtant, elle n'avait pas la force de lui en parler, par honte d'une part mais également par défaut. Qu'est ce que cela changerait au fond de lui dire ? Est ce que cela ferait disparaître sa culpabilité ou ramener cet homme à la vie par un quelconque miracle ?
Les mots de chevalier d'or vinrent conforter sa décision. Et puis son regard était semblable au sien. Éteint. Elle devait être forte. Forte comme l'était Dame Mary qu'elle n'avait jamais vue pleurer, avançant toujours malgré les aléas. Elle était un modèle à atteindre sur de nombreux point et en cette heure, la jeune fille allait faire le premier pas sur ce chemin sinueux qu'elle avait choisit d'arpenter.
Ses lèvres s'étirèrent en un sourire tout aussi fatigué mais semblant bien plus franc qu'elle ne l'aurait espéré. Vacillant, il était malgré tout porteur de cette détermination. Elle n'allait pas pleurer davantage mais sourire et avancer. Son cœur n'en demeurait pas moins déchirer mais cette douleur, elle était la sienne, juste la sienne, nul besoin de la partager avec Jian...D'autant moins dans cet état qui était le sien à présent.
- ça va, ne t'inquiète pas pour moi Jian. Mais... Nous sommes arrivé trop tard. Le pilier...
La voix de la petite étoile trembla quelque peu, s'éteignant au final sans parvenir à dire ce que chacun pouvait contempler avec désolation. Elle se retint à grande peine de capturer la main de son ami par habitude alors qu'il vint plus près d'elle, ignorant se désir impérieux en crispant serrant le poings. Lorsqu'il parla de blessure, la demoiselle remerciât secrètement le chevalier d'or des poissons qui lui avait transmis sa cape et qui lui permettait de dissimuler sa silhouette aux regards extérieurs. L'élu de Léviathan aurait sans nul doute eut à redire du sang sur sa peau qu'elle n'avait pas eut l'occasion de faire disparaître – le sien et celui de cet autre. Ne pas le voir lui suffisait pour l'instant, même si l'envie était grande de se débarrasser de ces tâches écarlates qui souillaient sa peau, blessant tout aussi bien sa chaire que son âme.
N'y songe pas Seren. N'y pense pas. Pense à autre chose, n'importe quoi... !
Le dégoût qui se déployait en elle aurait put l'engloutir totalement si il n'était pas apparut. La jeune fille tressaillit en entendant cette voix dont elle se souvenait, sachant parfaitement à qui elle appartenait. Le chevalier d'or du bélier. Elle ne sut que répondre à sa première question, restant totalement sans voix tant la situation semblait lui échapper. Dans son esprit se débattait nombre de crainte qu'elle ne parvenait à saisir, d'émotion troublante qu'elle aurait préféré fuir comme la dernière fois qu'elle l'avait croisé, quelques heures auparavant. Si peu de temps depuis cette première bataille, il lui semblait pourtant qu'une éternité s'était déroulé !
Son silence n'eut cependant que peu d'importance puisque un autre événement frappa tout aussi durement, troublant. Les ombres se déployèrent là où il n'y avait plus que des ruines, créant dans ce marasme malsain un nouveau pilier à la place de l'ancien, bien moins éclatant – elle ne l'avait jamais vu mais n'en doutait point. Sinistre, il se dressait tel un parasite ayant remplacer celui qu'il avait détruit de ses propres crocs, macabre, la demoiselle ne put empêcher un geste de recul face au phénomène qui l'envahit d'un profond sentiment d'écœurement et d'un autre, plus subtile de colère. Elle ne comprenait pas, mais savait que rien de bon ne pourrait en sortir...La méfiance s'insinua et la prudence lui intima de ne pas s'en approcher sans avoir besoin des paroles du chevalier d'or. Croisant son regard, la jeune fille rompit le contact avec un rien de gêne et de précipitation.
Leurs ennemis.
Lorsqu'elle parla de nouveau pour s'adresser à l'adulte, l'élue de Notos regardait le sol sans parvenir à lever les yeux vers lui. Des sentiments sans aucun doute obscurs pour le guerrier d'Athéna, celui d'une fille de sainte ayant trahit sa divinité, d'une fillette bercée par un souvenir lointain et d'une orpheline ayant perdu sa famille à cause de sa caste.
- C'est la première fois que nous venons ici, au Sanctuaire Sous Marin, commença t'elle avec une légère honte. Nous ne savons pas plus que vous où se trouve votre déesse Chevalier Shion. Désolé...Mais elle doit surement être ici...quelque part.
La demoiselle se détourna de sa contemplation passive du sol pour laisser son regard dériver sur cette colonne d'obsidienne. Son cœur était bien trop troublé pour qu'elle puisse s'y intéresser réellement, mais elle devait trouver un moyen de détourner ses pensées de tout ce qui l’assaillait. Elle ne devait pas faiblir. Elle n'en avait pas le droit ! Alors ses pensées vinrent se concentrer sur cette énigme nouvelle, cette chose sinistre et malsaine qui s'élevait dans ses faux cieux. Qui pouvait faire une telle chose ? Qui avait un tel pouvoir ?
- Que sont ils pour faire apparaître une telle chose... ?
Seren frissonna bien malgré elle. Un telle froid l'envahissait, engourdissait ses membres et tout son corps. Bientôt, il n'y aurait plus rien. Plus rien du tout. Tout serait aussi froid que de la glace, engloutit par les ténèbres, seul demeurant un silence endeuillé.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Mar 2 Avr - 3:38
Une succession de cliquetis métalliques se fit entendre. Son corps lesté de plomb par la fatigue parut brusquement s'alléger pour lui permettre de réagir au quart de tour. Oui, cette pression, il la connaissait fort bien : c'était celle caractéristique des Saints, et plus précisément des Gold Saints à en juger par son intensité. Seren et lui-même en possédaient quelques nuances, mais avaient été contraints de fuir avant d'avoir pu les développer plus avant. Plus ils en feraient un usage approfondi, plus son aura deviendrait celle d'un Marina. Toujours est-il que son intuition se vérifia sans plus tarder puisque celui qui vint à eux par après n'était autre que le Chevalier d'Or du Bélier. Jian se rembrunit en un battement de cils tant l'éclat surnaturel de cette armure lui rappelait la profondeur de son désespoir. La seule vue de ses dorures étincelantes fit éclater les bulles de ses souvenirs enfouis.
Son chagrin s'était éteint mais se transforma en une froide colère, mue par la rancune tenace tapie au fond de son âme. Après tout ce que les siens leur avaient infligé, comment aurait-il pu lui pardonner ? Cet agacement prit place sur son visage à la vitesse de l'éclair. Il peina à réprimer les volutes azurées de son cosmos alors que Léviathan hurlait vengeance au fond de son âme. Mais il avait appris à le contrôler et n'eut aucun mal à raffermir le scellé... Ce n'était pas faute d'avoir envie de le laisser s'exprimer, mais pas avec son étoile à proximité. Non, il ne voulait pas qu'elle le voie comme ça. Pas dans cet état. Le capitaine l'avait pleinement accepté, mais avait encore honte de le montrer. On ne se refait pas, et bien qu'il ait acquis une certaine fermeté, il redoutait encore de ne pouvoir le dominer.
Ce dont il ne doutait point en revanche, c'était de son animosité. Et s'il s'efforça de ne point la laisser déborder, la noirceur des regards qu'il n'avait de cesse de lui lancer était plus qu'il n'en faut pour l'exprimer. Même son armure, malgré son état d'usure, paraissait irradier d'une forte volonté de lui faire payer. Il n'était pas responsable, peut-être n'était-il même pas encore Gold Saint à l'époque, mais rien n'aurait pu empêcher Jian de l'y assimiler. Ils avaient pu voir à plus d'une occasion que les Saints n'étaient pas nécessairement des assassins, mais il n'avait nulle envie d'occulter de sa mémoire cette tragédie. Il n'irait pas jusqu'à compromettre l'alliance que Poséidon avait conclue avec eux, mais de là à les accueillir avec le sourire... Serrant les poings à s'en meurtrir, il fit face avec dignité.
Non... Nous l'ignorons. Et même si nous le savions, pourquoi vous le dirions-nous ?
Son regard jusque là rivé sur ses pieds finit par se relever. Le Chevalier du Bélier eut ainsi tout le loisir d'y voir luire la rancœur d'un enfant qu'on a privé de ses parents. Même si ce n'était là qu'un maigre avantage, Seren possédait encore un dernier lien de parenté, quelque part au fin fond de ces contrées. Mais lui, il ne lui restait rien. Rien d'autre que des cendres. Et cela c'était entièrement de leur faute. C'étaient eux qui avaient détruit sa vie. Ainsi l'éclat d'émeraude de son regard flambait-il d'une fureur sans nom. Il avait beau essayer, il ne pouvait nullement les voir comme ses alliés. Pas après qu'ils lui aient tout pris, tout enlevé. De plus, sans qu'il puisse véritablement s'en rendre compte, le malaise de son amie le gagnait petit à petit et ne faisait qu'ajouter à sa nervosité.
Il ignorait la cause de son malheur et ne demandait qu'à s'en inquiéter, mais son corps refusait de s'y plier. Aussi ne pouvait-il qu'essayer de deviner la source de tous ses maux et davantage s'en angoisser. Quelle que soit sa volonté, il ne pouvait s'en détourner. Non, pas après tout le mal causé par ces soi-disant défenseurs de l'humanité. De vulgaires meurtriers, voilà ce qu'ils étaient. Comment aurait-il seulement pu s'y fier ? Comment aurait-il pu passer outre ce que ce culte lui avait infligé ? Il était encore trop tôt pour laisser la plaie se refermer. Et depuis que le bateau avait accosté au Sanctuaire, elle n'avait cessé de le lanciner. Toute cette frustration qu'il avait accumulé au cours des dernières années menaçait d'exploser. Ce n'est qu'à grande peine qu'il parvint à la juguler, mais la tension qui émanait de lui resta inchangée.
Quoi qu'elle puisse en dire, Seren n'allait pas bien. Il y a des signes qui ne trompent pas, et les siens, il les connaissait fort bien. C'était un mensonge qu'elle était en train de lui raconter, que ce soit pour le préserver ou parce qu'elle n'avait elle-même pas envie d'en parler. À moins que ce ne soit la présence d'un étranger qu'elle juge inappropriée. Pour eux, il était de coutume de ne se confier l'un à l'autre que dans l'intimité – celle de cette chambre à coucher qu'ils avaient si longtemps partagée avant qu'elle ne parte en fumée. Elle était tout ce qu'il lui restait et à ce titre il ferait tout pour la protéger, jusque et y compris causer sa propre perte s'il le fallait. Et il pourrait tout essayer pour se raisonner que cela ne changerait rien au fait qu'il ne voyait en lui qu'un terrible ennemi. Ce fut presque un réflexe pour lui que de lever le bras en bouclier pour l'en tenir éloignée.
Partez retrouver votre divinité. Nous n'avons pas besoin de vous. Nous nous en sommes très bien sortis tout seuls jusque là.
Nous n'avons pas eu le choix. Mais il préféra en rester là, n'ayant pas la moindre envie de se faire passer pour plus faible qu'il ne l'est aux yeux d'un homme qui demain serait peut-être d'humeur à les passer au fil de l'épée. Par-dessus son épaule, il adressa à son amie un regard empli de compassion – mais qui signifiait aussi « je sais que tu mens » bien qu'il soit loin de lui en tenir rigueur. Il leur arrivait souvent, lui le premier, de dissimuler la vérité afin de ne pas se causer de mauvais sang mutuellement. Une fâcheuse habitude, s'était-il dit maintes et maintes fois, mais sans gravité puisqu'ils finissaient toujours par tout se révéler. Puisse-t-il ne jamais y avoir d'exception à cette règle. Une fois qu'il fut à peu près convaincu que le Saint ne porterait pas la main sous eux – tout en tenant son bouclier prêt à l'emploi – il se recula pour approcher de Seren qui, sans raison apparente, avait commencé à grelotter. Sa main trouva la sienne et il la serra pour la réchauffer.
De toute façon, comment pourrait-il en être autrement ? Depuis que tout leur avait été arraché ils avaient toujours été seuls. Et même s'ils avaient une nouvelle famille désormais, ce n'était pas près de changer. Car rien ne serait plus jamais pareil, quel que soit le mal qu'il puisse avoir à l'accepter. Ses doigts se faufilèrent entre les siens, tremblant – de peur ou de colère, difficile à dire, mais elle était encore la mieux placée pour le décrypter. Non ils n'avaient besoin de rien si ce n'est de rester ensemble. Il ne demandait qu'à demeurer à ses côtés, qu'à être avec elle pour l'éternité. Car elle était tout ce sur quoi il pouvait encore compter, la seule personne sur laquelle il puisse toujours se reposer. En allait-il de même pour la fille du vent ? Pour tout dire, il l'espérait secrètement, tout en lui souhaitant de trouver d'autres personnes sur qui elle serait susceptible de pouvoir compter. Compte tenu de sa santé, il préférait ne pas se leurrer. Mais... Tant que cela lui serait possible, c'est en lui tenant la main qu'il continuerait d'avancer.
Tout ira bien. Je te le promets. l'entendit-elle murmurer, plus froidement qu'à l'accoutumée.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Mer 3 Avr - 19:58
Triste désolation. Voilà bien la seule pensée qui parvenait à s'imposer à l'esprit de Shion alors qu'il laissait glisser son regard sur les multiples gravats qui les entouraient. Où était donc passée cette magnificence du Sanctuaire Sous-Marin dont son ami Astre lui avait tant parlé par le passé? Longtemps, le Premier Gardien s'était demandé quand il trouverait le temps de quitter son Temple pour se rendre en ces lieux et observer de ses yeux les trésors que le Prêtre chérissait tant. Mais jamais l'occasion ne s'était présentée. Pas même lors de sa disparition. Et aujourd'hui, alors que ses pas - ou peut-être un étrange portail - le menaient directement face à un des imposants piliers du Sanctuaire de Poséidon, seul le vide se présentait à lui pour l'accueillir. Son ami avait-il tout emporté en quittant ce monde?
A cette futile pensée, un léger sourire s'afficha sur le visage du Chevalier d'Or, sourire qu'il ravala bien rapidement afin de ne pas froisser les deux Marinas qui l'accompagnaient. Ils n'étaient point dans sa tête, comment auraient-ils pu interpréter une telle réaction devant ce paysage? Fixant un instant l'immense colonne noirâtre qui leur faisait face, le Bélier s'interrogea sur son origine. Il y a quelques heures seulement, l'entrée du Sanctuaire d'Athéna se voyait envahir par des Chevaliers Noirs sous la coupe de ce Tokuza, détruisant tout sur leur passage, n'épargnant personne. Et maintenant, ce pilier noir... La similarité de ces situations ne pouvait pas être une simple coïncidence. Mais alors... Qui avait suffisamment de puissance pour causer des troubles à tant d'endroits à la fois.
Mais alors...
Un frisson parcourut le corps de Shion alors qu'il portait sa main sur le pendentif autour de son coup. Ceridwen. Si le mal était parvenu à faire vaciller le Sanctuaire d'Athéna et celui de Poséidon, il était fort probable qu'Asgard faisait lui-aussi partie de ses cibles. Mais Ceridwen s'en sortirait. Elle était puissante, il avait pu s'en rendre compte durant les années qu'elle avait passées au Sanctuaire. Elle saurait se défendre à n'en point douter. Sans quoi, jamais elle ne se serait séparée de cet objet, jamais. Les paroles de la jeune Marina vinrent soudainement troubler la réflexion du Bélier, celui-ci posant un regard un instant perdu sur cette dernière. Affaiblie, probablement affectée par la situation dans laquelle ils se trouvaient, la jeune Marina tentait de donner le change et faire face. Mais nul ne pouvait être dupé par le trouble qui se dégageait d'elle. D'autant que son dernier aveu signifiait probablement qu'elle n'avait rejoint les combattants de Poséidon que depuis peu de temps.
Désireux de la réconforter quelque peu, Shion s'apprêta à lui répondre, usant de la chaleur qui le caractérisait bien souvent, mais cet élan de compassion fut soufflé précipitamment par la prise de parole du jeune garçon qui l'accompagnait. Loin de l'accueil plutôt sympathique reçu depuis qu'il avait rejoint le Dieu des Océans et croisé ses guerriers au sein de son Temple, la voix laissait clairement percevoir une pointe de défiance. Tournant son regard vers l'origine de cette "attaque", le Chevalier demeura un instant surpris lorsque ses yeux aperçurent le mépris qui lui faisait face. Qu'avait-il fait pour mériter cette considération?
Un instant, le Bélier hésita à remettre le Marina à sa place en lui rappelant à qui il s'adressait. Mais en quel honneur l'aurait-il fait si ce n'est celui d'une fierté mal placée? Saints et Marinas n'étaient alliés que depuis peu et nul ne pouvait connaître tous les affrontements qui avaient eu lieu jusqu'à l'heure. Et les tragédies qui avaient frappé. Encaissant à nouveau la seconde pique qui venait de lui être lancée, l'enjoignant à quitter les lieux, Shion prit finalement la parole, dans un soupir non dissimulé.
Je savais que les relations entre Saints et Marinas n'étaient pas les meilleures et je m'étonnais même d'avoir été aussi bien traité jusqu'à maintenant. Peut-être que les autres le pensaient mais n'osaient pas le dire à haute voix. Au moins, là je suis fixé. Après tout, nos peuples ne sont alliés que depuis quelques heures et j'ai moi-aussi des raisons d'éprouver de la rancune à l'égard de votre peuple. Depuis qu'Astre a été abandonné...
Se raclant la gorge pour recentrer ses propos
Mais la situation est différente et tous les Marinas ne sont pas responsables de mes maux. Pas plus que l'inverse. J'aimerais retourner auprès de ma Déesse pour la protéger, car tel est mon devoir de Premier Gardien. Mais je ne peux pas pour le moment. En respect pour notre alliance et en reconnaissance de l'aide apportée par le Seigneur Poséidon, j'ai aussi le devoir de comprendre ce qu'il s'est passé ici et d'aider à gérer les problèmes. Que cela fasse plaisir ou non, je suis ici. Et je ne repartirai qu'une fois ce devoir accompli.
Ces derniers mots lui pesaient mais telle était la pure vérité. Oui, il aurait voulu quitter cet endroit qui ne représentait rien pour lui. Mais il ne le devait pas. Si Poséidon l'avait envoyé en ces lieux, c'est qu'il attendait un juste retour pour l'aide qu'il leur apportait. Et il pouvait avoir confiance en un point: le Dieu des Océans veillerait sur Athéna jusqu'à son retour. Concentrant son Cosmos au creux de ses mains, le Bélier les leva soudainement vers le "ciel", une gerbe de Cosmos fusant dans les airs. Au plus haut de celui-ci, la Constellation du Bélier apparut soudainement, s'illuminant de toute sa splendeur. En son centre, une fleur de lotus brillant davantage encore. Peut-être Athéna pourrait-elle apercevoir ce message, lui signifiant que le Bélier ne l'oubliait pas et lui demeurait fidèle. Très vite, il la rejoindrait. Très vite.
Recentrant son attention sur les deux jeunes Marinas à ses côtés, le Bélier prit soin d'éviter le mépris qui s'échappait probablement encore du jeune garçon pour observer la jeune demoiselle. Et alors que son regard croisait soudainement le sien, un détail qui lui avait jusqu'alors échappé déclencha à nouveau la surprise du Chevalier d'Or. Une surprise laissant vite place à une certaine nostalgie.
Ces yeux... Jamais je n'avais croisé une autre personne avec de tels yeux. Pas même au Sanctuaire d'Athéna.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Sam 6 Avr - 22:23
La colère. La rancune. Les braises de flammes qui jamais ne disparaîtront. Elles pouvaient les voir luire dans l'aura de son ami blessé et à jamais privé de ce qu'elle cherchait à retrouver. Elle savait et en avait honte, car dans son cœur, sa rancœur n'était pas aussi forte que la sienne. Cela signifiait il qu'elle aimât moins sa mère pour ainsi supporter la présence des saints ? Coupable qu'elle était d'ainsi vivre alors qu'elle n'était plus, sacrifié sur l'autel d'une trahison amère par la main invisible de cette déesse que l'on disait Sage. Le regard vague, la demoiselle fixait sans le voir ce pilier macabre qui s'étendait jusqu'au cieux marins, peinant à s'accrocher à une réalité se dérobant sous ses pieds.
Seule.
Leurs échos se faisaient si lointain résonnant à peine dans cette âme pourtant habitué à entendre leurs mélopées. Et les paroles de son ami à l'adresse du chevalier d'or finirent de la troubler. Elle ne se retourna pas vers lui, baissant la tête et se mordant la lèvre pour ne rien dire, ne rien laisser couler hors de cette carapace qu'elle tentait avec difficulté de construire autour d'elle. Elle se sentait si coupable de ne pas ressentir les mêmes émotions que Jian, cette colère justifiée. Si honteuse d'ainsi parvenir à converser avec le saint sans que le fantôme de sa mère ne surgisse pour le pointer du doigt de sa macabre volonté. Mais elle ne pouvait pas. N'y parvenait pas malgré tout le mal qu'ils avaient vécu depuis ce jour funeste. Elle voulait fuir, mais la colère n'avait pas sa place dans son cœur ou, si elle existait, était simplement tournée contre elle. La colère et le dégoût. Un goût âpre et ferreux qui se faisait étaux de métal glacé dans sa gorge nouée. Elle s'en voulait tant d'être ainsi et de ne pouvoir apaiser les tourments de son précieux ami. Comment pourrait elle le faire ? Si il connaissait ses sentiments, pourrait il lui pardonner ce vide qui emplissait son cœur ?
Et le gouffre l'emporterait dans ses sombres abîmes.
Mais pas tout de suite. Pas encore. Même si l'heure se faisait sombre, il restait encore quelque chose. Sourit avait il dit. Les larmes ne ramenaient pas les morts. La colère non plus. Un pardon suffirait il ? Que changerait il ? Et elle, que pouvait elle faire pour qu'on la pardonne de son geste, celui la même qui avait coûté la vie à un homme... ? Et si lui aussi avait une famille, une fille ou un fils, ne devenait elle pas à l'image de ses saints qui leur avaient volé leur quiétude ? Un frisson dévala son échine alors que la présence de l'élu de Léviathan se faisait plus proche trop vite. Son cœur rata un battement avant d’accélérer brutalement sa course dès lors qu'il essaya de prendre sa main et c'est avec une force qu'elle ne pensait pas posséder que la demoiselle s'échappa de sa prise, s'écartant brutalement en faisant virevolté la cape opaline couvrant ses frêles épaules tremblotantes. La petite étoile vint serrer contre elle l’étoffe en évitant sciemment le regard de son ami d'enfance, se mordant la lèvre d'impuissance alors que son cœur continuait sa folle cavalcade.
Ce geste le blesserait, aussi inconscient était il, il ne pourrait en comprendre la teneur aisément sans qu'elle ne le lui explique. Et elle ne le pouvait pas.
- Pardon Jian...Je...ça va, ne t'inquiète pas...
Un simple mot d'excuse soufflé comme seule explication et rien d'autre alors qu'en elle grandissait ce sentiment de dégoût qui n'avait guère disparut depuis lors. Elle ne pouvait pas le toucher. Il ne devait pas. Sur ses mains demeuraient les traces de ce sang qu'elle n'avait eut le temps d'ôter entièrement. Cette preuve qui maculait son corps et ternissait son cœur qu'elle ne voulait montré à personne.
Comment la regarderait il alors ? C'était mieux ainsi. Même si elle le blessait un peu pour se faire...
Et puis il y eut cette distraction bienvenu qui vint doucement étioler le fil de ses pensées, l'enjoignant à observer dans ces cieux marins ce que venait de faire apparaître le chevalier d'or du bélier avec son cosmos. Une étrange nostalgie vint étreindre son cœur sans qu'elle n'en comprenne la raison, vague. Son regard se fit plus lointain un instant avant que des mots et une confrontation ne la trouble davantage. Deux améthystes aux teintes semblables. Un souvenir. L'élue de Notos rougit malgré elle à ses paroles, ne sachant que dire et sans doute trop gênée pour répliquer quoi que ce soit immédiatement, elle ne put que baisser promptement la tête pour se sentir moins exposée à ses prunelles lavandes.
Elle aurait put lui dire qu'il se trompait puisqu'il l'avait déjà rencontré par le passé. Qu'enfant, il l'avait aidé à se défaire de ses pairs l'accusant de maux sur lesquels elle n'avait de prise. Mais elle ne le pouvait pas. Elle ne pouvait pas avouer que sa mère avait trahit sa propre Déesse...A cause d'elle. Et cela lui faisait mal. Un mal pernicieux et incompréhensif, une douleur lancinante qu'elle ne savait comment interpréter.
Elle ne devait juste rien dire. Juste se taire et garder un secret de plus. Pourtant, était ce la curiosité qui la poussa ainsi à questionner le guerrier ?
- Une autre personne ?
Peut être que c'était elle qui se trompait au final. Peut être. La demoiselle pourtant secoua la tête, comme pour se reprendre alors qu'elle comprenait la teneur de sa demande qui ne la regardait pas.
- Désolé...Bredouilla t'elle d'une petite voix. Ça ne me regarde pas.
Et puis, il n'était pas là pour ça n'est ce pas ? Mais que devaient ils faire au juste ? Elle n'en avait pas la moindre idée et cela s'ajoutait à toutes les questions, tous les troubles qui sévissaient en elle et malgré elle, pourtant, il faudrait y mettre fin rapidement. Elle devait être plus forte...Elle n'avait pas le choix si elle ne voulait plus être un simple poids...
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Dim 7 Avr - 8:12
Les yeux rivés sur Shion, le jeune capitaine peinait à s'en détacher. Des émotions contraires se percutaient dans son esprit embrumé. Garçon courtois en général, il lui était difficile de reprocher à cet homme des faits dont il n'avait peut-être même pas idée. Mais il n'en était pas moins un Saint et la seule vue de son armure ressuscitait en lui la douleur du jour où le bonheur s'est enfui. Une part de lui s'efforçait de se convaincre que ce n'était pas sa faute tandis qu'une autre s'obstinait à le penser. Il ne lui était pas facile de vivre ce dilemme alors qu'il était si calme et paisible d'ordinaire. Ce n'était pas dans son tempérament. S'il avait voulu prendre la main de Seren, ce n'était comme y voir plus clair. À son contact, l'adolescent savait par expérience que tout lui apparaîtrait plus distinctement. Grand mal lui en prit, car ce n'était pas le moment.
Quand elle le repoussa, Jian en resta sans voix. Cela n'était jamais arrivé auparavant, ni dans un sens ni dans l'autre, même pas par jeu. Ils savaient combien ce geste leur était précieux. Il symbolisait toute la solidité de leur amitié, le fait qu'ils resteraient ensemble quoi qu'il arrive et feraient tout pour ne pas avoir à se quitter. Et en l'espace d'une fraction de seconde, tout cela venait d'imploser. Balayé d'un revers de la main, au propre comme au figuré. Il ne restait rien de toute la confiance en lui dont il s'était paré. Tout ce qu'il avait acquis au fil de la traversée, en ne laissant rien pas même le bruit des canons le troubler venait de se volatiliser. Il n'était à nouveau plus qu'un enfant, fragile et ignorant. Un enfant perdu dans un monde trop vaste qui n'a pas de place pour lui. Un enfant à qui il ne reste rien, pas même sa seule amie.
Quand ils s'étaient rencontrés, ils étaient déjà âgés de quelques années. Mais pour Jian, c'était comme si elle avait toujours été à ses côtés. En sa présence, il avait toujours quelqu'un sur qui compter, mais l'inverse était également vrai. Ils étaient tout l'un pour l'autre à commencer par une épaule sur laquelle s'appuyer. Pour le meilleur comme pour le pire, c'est ensemble une fois de plus qu'ils avaient tout fait. Même après avoir tout perdu, ils ne s'étaient pas séparés : leur lien n'avait fait que se renforcer. S'il s'était retrouvé seul, il y avait fort à parier qu'en proie au désespoir, il n'aurait même pas essayé de se sauver. Si elle l'avait abandonné, il ne serait plus en vie à l'heure qu'il est. C'était elle qui lui avait donné la force d'arrêter de pleurer pour mieux continuer à avancer. Et c'était encore une fois grâce à elle que son Écaille avait accepté de s'en accommoder, il était prêt à le parier.
Sans elle, il n'était rien. C'était la seule conclusion à laquelle il puisse arriver.
Il lui était déjà arrivé d'y penser, mais il y avait fait la sourde oreille. Mais maintenant, il n'avait plus la volonté de se le cacher. Le pan de son esprit derrière lequel il l'avait dissimulé venait de céder pour mieux lui infliger ce en quoi il voyait l'unique vérité. Son regard perdit de son éclat jusqu'à ce qu'il finisse par n'en plus rien rester, comme s'il venait de se vider de toute substance. La brillance qui était la sienne malgré la fatigue encore un instant auparavant venait de s'éteindre comme la flamme d'une bougie, si vite soufflée qu'on ne lui laisse pas même le temps de vaciller. Son bras retomba mollement le long de son corps sans qu'il n'esquisse le moindre geste dans sa direction. Il ne pouvait qu'en prendre acte. C'était son choix, sa décision. Quelque chose en lui venait de se rompre et ce au moment où il y était le moins préparé. Le colosse aux pieds d'argile qu'il était devenu était en train de s'effondrer.
La voir converser avec le Saint comme si de rien n'était acheva de le démolir.
Pour qui avait-il fait tout cela ? Pour lui ? Certainement pas.
Honorer la mémoire de ses parents était le mieux qu'il puisse leur offrir désormais, mais si elle ne l'avait pas emmené il n'aurait pu se donner les moyens d'exaucer son souhait. Du moins l'aurait-il fait autrement, fut-ce en se cachant jusqu'à devenir assez fort ou jusqu'à mourir en les vengeant. Mais s'il avait rejoint les Marinas, c'était aussi et surtout pour elle. Bien qu'il doutait que Poséidon l'aurait choisi si elle n'avait pas été là pour l'encenser, il n'aurait pas forcément répondu à son appel. Il ne s'y sentait pas prêt en plus du fait d'avoir l'impression de trahir feu ses parents en se ralliant à celui qui avait pu être leur ennemi auparavant. Sa vision avait changé depuis, mais il n'en aurait pas eu l'occasion s'il ne l'avait pas suivie. Et à la voir s'entretenir avec lui avec un tel naturel après lui avoir refusé ce geste qu'il croyait qui jamais ne le serait, l'envie de tout abandonner finit de le faire basculer.
La mine sombre, le regard fixé sur ses pieds, il eut soudain l'impression de sentir le cosmos se comporter comme la marée en se mettant à refluer. Depuis qu'il en avait la maîtrise, il l'avait senti croître sans discontinuer et ce jusqu'à maturité. Il s'était élevé sans cesse et sans jamais faire mine de régresser. Et subitement, tout était retombé. Ce pouvoir enfoui sans lequel il ne se sentait même pas la force de tenir sur ses pieds était en train de se désagréger, car il avait perdu tout désir de le faire brûler. Aussitôt, ses jambes faillirent se dérober, le renvoyant à une dure réalité. Tout le monde ne peut pas devenir plus fort, un mur auquel il s'était déjà maintes fois confronté. S'il paraissait déjà frêle au naturel, ce n'était rien à côté de ce que le cosmos et lui seul lui permettait de dissimuler. Le goût ferreux du sang lui emplit la bouche en un instant et même s'il fit son possible pour le réprimer, il ne put empêcher un filet vermeil de s'écouler.
Il ne cilla pas pour autant et se contenta de l'essuyer d'un revers de la main avant que Seren ne s'en aperçoive. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas l'inquiéter, non... C'était plutôt que c'en était fini du temps où elle ne cessait de veiller sur lui. Malgré sa confusion, il avait très bien compris le sens de ces paroles. La piste tant recherchée venait enfin d'être retrouvée. Il n'était plus question pour lui de l'embarrasser. Ne l'avait-il pas déjà bien assez fait ? Le poids de toute sa fatigue pesait horriblement sur ses épaules et menaçait de le faire ployer. Que son corps lui réponde encore tenait du miracle même pour un Éveillé, aussi avoir à subir un tel épuisement alors que ses dernières forces semblaient le quitter pourrait être autrement plus grave que les crises dont il avait fait l'objet par le passé. Leurs chemins seraient-ils finalement sur le point de se séparer ?
Elle n'a pas besoin de moi.
Son regard délavé s'attarda sur eux sans les voir un bref instant avant qu'il ne tente de se mouvoir, et ne réussit pour tout résultat qu'à voir ce qu'il restait de son équilibre s'effondrer. Son genou alla s'écraser au sol sans qu'il ne puisse rien faire pour l'arrêter. Sol qu'il aurait volontiers martelé de ses poings pour se maudire d'être si faible, s'il ne s'était pas déjà assez ridiculisé...
- Abandonné ?... C'est la seule raison que vous ayez ? J'aurais aimé n'être qu'abandonné et avoir un jour la chance de retrouver mes parents. Mais ce ne sera pas possible... Parce que des Saints comme vous les ont tués. Il ne me reste rien ! Est-ce vous qui allez les ramener ?
Cette fois, il ne parlait qu'en son seul nom – le « nous » n'étant semble-t-il plus d'actualité. Si elle avait vraiment la possibilité de retrouver son père, il n'aurait pas le droit de lui en vouloir. Il n'avait plus qu'à l'accepter. Mais pour évacuer toutes les émotions dont son cœur paraissait soudain plein à éclater, il n'avait eu d'autre choix que d'asséner au Bélier cette macabre vérité. Qu'il le croie ou non ne présentait pas le moindre intérêt. Il n'avait fait qu'épancher ce besoin de se défouler alors que les larmes se mettaient à couler sur ses joues crasseuses pour éclater en fines perles sur ce sol sablonneux. Sans qu'il ne sache comment, il finit par trouver la force de se relever et, d'un pas trébuchant, fit mine de s'éloigner, s'efforçant de ne pas la gratifier du moindre regard pour ne pas entraver ce qui était en train de se passer. Même s'il n'avait point songé que cela puisse un jour arriver, c'était à présent seul qu'il devrait se débrouiller. Même si l'idée d'être laissé de côté au profit d'un Saint ne pouvait que le révolter il avait définitivement trop d'affection pour elle que pour oser l'en blâmer...
Sois heureuse. se contenta-t-il de penser.
Panthéon
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Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Jeu 11 Avr - 18:06
Citation :
HRP : ce qu'il se passe là est en deux temps, premièrement, seul Shion peut voir la personne qui apparait devant lui. Au second passage, tout le monde peut voir !
Spoiler:
Un picotement. Un léger picotement se fit sentir sur la poitrine du Chevalier d'or du Bélier, en effet, quelque chose était en train de chauffer sous son armure. Dans un monde inconnu de tout le monde, Shion ouvrit les yeux dans un monde ensoleillé et sablonneux, au loin les lourdes murailles de la Grande Carthage en flammes annonçaient la situation que connaissait en permanence l'ancien Grand Pope et ancien Chevalier du Bélier sous cette Ere. L'homme à la longue chevelure ardente portait encore son armure d'or du bélier, sensiblement différente de celle de 1754, et il fit quelques pas dans la direction du jeune homme aux longs cheveux dorés. Il le salua d'un sourire timide et regarda autour de lui avec une pointe de mélancolie avant de l'inviter à le suivre.
" Chevalier, j'ai appris la disparition du noble Urio. Mon âme est meurtri par la disparition d'un tel homme et nous devons continuer sans lui, un phare éteint ne veut pas dire que les lueurs dans le ciel perdent de leur beauté. Sache que si j'ai décidé d'user du peu de cosmos qui se trouve dans mon ancien rosaire est pour te révéler qu'il existe dans ce monde un brasier sacré qui est dépositaire du pouvoir des anciens guerriers des anciennes guerres mythologiques. Préviens Athéna de cela et veille sur ce rosaire, il te permettra un jour de le donner au futur Grand Pope de votre Ere ! "
Silence.
Scipion venait de ressentir son ancien maître et ami, l'ancien Grand Pope et prédécesseur chevalier d'or du Bélier. La chute était donc allée au delà de ce qu'il croyait et le miroir des apparences avait autrefois joué contre les puissants chevaliers d'or de sa Génération. Bien des hommes étaient morts à cause de lui et de sa folie, cette recherche de la puissance sans demander la contrepartie était une chose que le Romain n'avait pas compris et ne comprenait pas plus aujourd'hui. Il était temps que les choses commencent...
" Chevalier, une fois que cette terre sera purifiée de ce mal qui la souille, je parle de mon ancien Maître du nom de Pséma... Tu devras prévenir Athéna que les anciens brasiers se sont réveillés et envoyé un groupe de deux chevaliers les quérir, pas un de plus pas un de moins, le dieu qui les a protégé n'a pas permis plus et son gout pour les mauvaises surprises est légendaire. Athéna sera choisir les plus braves parmi ses chevaliers ! "
Il s'approcha alors du chevalier du Bélier en devenant lentement de la poussière d'étoiles qui se colla sur le rosaire de Shion. Dans une douce quiétude, le chevalier du bélier ouvrit à nouveau les yeux comme si seulement quelques secondes étaient passés...
************
" Alors on s'est endormi les jeunes ! "
Passé ce léger moment où chacun faisait face à ses propres contradictions, à son passé, une voix sortit de nulle part pour voir apparaître dans l'ombre une forme humaine. Se détachant d'elle avec attention, on pouvait voir une belle armure noire représentant le signe du chevalier d'or du Taureau. Dans un sourire aussi amical que le célèbre Aldébaran, il fit des moulinets pour se détendre les bras et les épaules sous sa lourde armure noire.
Il les observait avec une certaine compassion et les marinas et le saint d'or pouvaient sentir en lui une grande bonté. Mais il portait une armure noire et cela ne devait pas être sans raison. le chevalier noir observa les trois jeunes gens avec un grand sourire de plus et le pilier à terre, il savait que cela ne serait pas apprécié mais chaque chose avait son sens et le fait de voir un Bélier d'or devant lui rappela des souvenirs assez anciens !
" Tiens, des Marinas et des Saints alliés, j'avais pas vu cela depuis ma Génération à Carthage ! Un chevalier d'or du bélier en plus, Pséma en rigolerait de voir un de ses successeurs mais je ne suis pas là pour ca, il parait que vous voulez aller plus loin... bah je vous le déconseille et vous invite amicalement à rebrousser chemin sans dire un mot de trop ! "
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Sam 13 Avr - 21:22
Si le jeune Marina ne semblait pas apprécier sa présence outre mesure - doux euphémisme au vu des dernières paroles qu'il avait prononcées - la demoiselle, quant à elle, ne démontrait aucune inimitié à son égard. Un instant concentrée sur la représentation cosmique qu'il venait de projeter dans le ciel, cette dernière finit par baisser les yeux, visiblement gênée en entendant sa remarque au sujet de ses yeux. Si timide mais possédant probablement une puissance cachée puisqu'appartenant aux puissants guerriers de Poséidon. Entendant la jeune Seren s'excuser de lui avoir posé une question qu'elle jugeait indiscrète, le Chevalier d'Or sourit amicalement en l'observant. A bien y réfléchir, peut-être avait-il déjà croisé quelqu'un qui portait le même regard qu'eux. Il y a bien des années, une jeune demoiselle qui elle-aussi semblait si innocente et si apeurée.
Ah si, une autre personne à dire vrai. Une jeune fille perdue et apeurée que j'ai raccompagnée chez elle à l'époque. Dans un sens, tu lui ressembles mais cela s'est passé au Sanctuaire. Enfin, rien de bien important.
L'heure était-elle à raconter ses vieux souvenirs? Non, loin de là. D'ailleurs, le Bélier ne voyait pas vraiment pourquoi un souvenir si futile lui revenait en de tels instants. Pour le moment, une autre apparition venait d'arracher un sourire à Shion alors que brillait maintenant dans le ciel du Sanctuaire Sous-Marin la constellation du Loup. Liana, son élève. Cela faisait déjà bien longtemps qu'il n'avait croisé son chemin mais savoir qu'elle était présente en ces lieux lui donnait davantage de courage. Qu'elle ait elle-aussi choisi de défendre la Athéna qu'il protégeait ou qu'elle ait simplement cru en sa décision, les deux hypothèses lui convenaient. Encore une raison de plus de résoudre les problèmes de ce pilier pour pouvoir retrouver Liana et voir ce qu'elle devenait!
Mais les messages par ciel interposé ne devaient pas se terminer car ce fut au tour de la constellation des Poissons d'apparaître dans le ciel. Celsius, le Douzième Gardien avait donc lui-aussi aperçu son message et souhaitait prévenir les autres Saints qu'il était présent à leurs côtés. Décidément, même éparpillés aux quatre coins d'un lieu inconnu, les Saints demeuraient solidaires et fidèles à leur cause. Combien de guerriers pouvaient donc se vanter de faire partie d'un camp aussi soudé? Une cohésion que même les derniers évènements et tragédies en découlant n'étaient parvenus à détruire.
Fort de ces constatations plutôt encourageantes, le Bélier s'apprêtait à se diriger en direction du Pilier Noir quand une sensation étrange le saisit. Un picotement, une chaleur en direction de sa poitrine. Fermant les yeux tout en plaçant instinctivement la main sur le rosaire autour de son cou, Shion rouvrit les yeux pour voir que le paysage l'entourant avait complètement changé. Face à lui, de puissantes murailles entourant une cité sous le joug des flammes et un homme dont il n'eut aucun mal à comprendre l'identité. Portant une armure semblable à la sienne, son corps irradiait du même Cosmos qu'il avait déjà ressenti à plusieurs reprises. Scipion, l'ancien Grand Pope et Chevalier d'Or du Bélier. Le saluant respectueusement compte tenu du statut qui était le sien, Shion écouta ses paroles avec intérêt, ne cachant pas la tristesse qui l'affectait lorsqu'il entendit parler de la disparition d'Urio. Un puissant défenseur d'Athéna à qui il avait apporté son aide lorsque la mémoire lui avait fait défaut. Comment avait-il pu disparaître...Un nouveau malheur dans des temps déjà bien troubles. Mais il ne pouvait abandonner, devait demeurer fort.
Des brasiers? Des guerriers des anciennes guerres?
Ces mentions demeuraient assez troubles dans l'esprit du Premier Gardien qui ne pouvait que se contenter de reprendre bêtement les paroles de son interlocuteur le temps de comprendre davantage l'objet de ces explications. Mais alors qu'il s'apprêtait à poser des questions, Scipion ne lui en laissa pas le temps mais poursuivit lui-même son discours, une mine plus inquiète sur le visage. De nouveaux mystères, de nouveaux noms, mais le Bélier tenta de tout noter dans sa tête pour y réfléchir. Il connaissait la valeur des paroles de Scipion et n'avait point le droit de les oublier. Et malheureusement, il semblait qu'il devrait déchiffrer seul le sens de ces paroles puisqu'à le Bélier n'eut le temps de prononcer qu'une seule phrase alors que l'image sous ses yeux se dissipait déjà.
Aussi noires que sont les heures que nous traversons actuellement, nous demeurons fidèles à notre Déesse et vos préceptes. Tel est le devoir que vous nous avez transmis.
Les dernières paroles du Bélier résonnèrent alors que ce dernier rouvrait les yeux pour voir qu'il se trouvait toujours au Sanctuaire Sous-Marin, non loin des deux jeunes Marinas. Situation que le jeune Jian lui rappela bien vite, venant casser la magie de l'évènement vécu par le Bélier pour rebondir sur une de ses paroles précédentes. Il avait mal interprété ses propos malheureusement mais surtout... des Saints avaient tué ses parents? Telle était donc la raison qui le poussait à démontrer tant de mépris à son égard. Tout s'expliquait. S'adressant à haute voix en direction du jeune Marina qui s'éloignait.
Un abandon qui a contribué à sa mort... mais cela appartient au passé. Je suis désolé si des Saints ont causé la mort de tes parents et je m'en excuse au nom du Sanctuaire d'Athéna. Nos deux nations ont souvent été en conflit et je ne peux que le regretter. Mes paroles ne les ramèneront pas non, car tel est l'injuste coût de la Guerre. Et je ne possède pas ce pouvoir, sinon j'exaucerais volontiers ton souhait. Avec Astre, j'ai tenté d'établir une relation de paix entre nos deux Nations car je n'ai rien contre le Sanctuaire Sous-Marin. Les seuls ennemis que j'ai d'ailleurs eu à combattre demeurent les sbires d'Hadès.
Peut-être Shion se serait-il déplacé sur le chemin du jeune Jian, pour le convaincre de rester avec eux, si une voix n'avait pas à son tour résonné en ces lieux pour les interpeler. Se tournant vers l'origine de ces paroles, le Bélier écarquilla les yeux en apercevant un homme revêtu d'une armure semblable à celle d'Aldebaran. A la seule différence que celle-ci ne brillait pas cette fois de mille feux, comme nombre des armures d'Or, mais affichait une noirceur à vous glacer le sang. Un sentiment qui dénotait d'ailleurs fortement avec l'attitude amicale de son porteur. Mais il fallait demeurer sur ses gardes car la dernière armure noire qu'il avait croisée... Shion serra son poing en repensant à la mort du Grand Pope, quelques heures auparavant, et s'avança d'un pas pour se placer devant la jeune Marina.
Une arrogance qui n'est pas digne du véritable porteur de cette armure. Chevalier Noir, vous êtes décidément partout. Après avoir envahi notre Sanctuaire, vous avez décidé de venir aussi en ces lieux? Et je suppose que vous n'êtes pas innocent quant à l'état de ce pilier? Désolé de devoir refuser ton offre, "l'ami", mais nous devons avancer. Peut-être devrais tu toi-même rejoindre ton ami Pséma et nous laisser poursuivre notre route sur le territoire du Dieu Poséidon? Ou peut-être Tokuza...
Attendant la réponse de ce nouvel intrus, le Bélier ressentit une puissante secousse alors que le Cosmos de Poséidon retentissait tout autour d'eux. Les différents acteurs entraient en jeu. Athéna...
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Mar 23 Avr - 20:59
Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Tout ce qui était en train de se dérouler devant son regard embrumé n'était pas ce qu'elle désirait. Jamais elle ne l'avait souhaité. Jamais elle n'avait fait ce choix. Celui de blesser celui qu'elle chérissait le plus au monde en ces temps troublés. Ce n'était pas pour ça. Il n'y était pour rien. Pourquoi ? Les paroles de son ami résonnèrent durement en elle, sèches et emplie d'une vérité amère qui blessèrent encore davantage son cœur meurtri. Ce cœur qui déjà brisé, se délitait faiblement sans qu'elle ne parvienne à faire cesser son érosion. Et même si elle même s'était rendu compte de la faiblesse de ce cœur et de cette rancœur qui aurait pourtant dût être réveillée par la présence du saint, l'entendre ainsi clamé par celui qui représentait tant pour elle n'en était pas moins dur. Bien au contraire. Elle savait pourtant. Se rendait compte de sa traîtrise envers lui et surtout, envers les morts. Est ce que sa mère aurait honte d'elle si elle la voyait ainsi, converser avec un homme qui aurait tout aussi bien put tenir l'arme qui l'avait tuée ? Pourrait elle pardonner à sa fille d'être aussi faible et chancelante, si irrespectueuse de son sacrifice en allant flâner avec un criminel ? Pourtant, elle ne pouvait voir dans cet homme que ce sauveur d'un jour qui l'avait sauvée des quolibets vindicatifs mais cela, elle n'avait put en faire part à son ami. Elle avait trop honte. Se sentait trop coupable, et son cœur s'en retrouvait d'autant plus mortifié alors que ses mots résonnaient tant et plus dans son âme.
Il avait tout perdu alors qu'elle possédait un espoir. Il était là, anéantit par la perte de ses très cher parents. Par sa faute. Cette voix qui susurrait à son oreille les mêmes accusations mortifères. Si elles n'étaient pas venues, sa mère et elle, est ce que Jian et sa famille auraient put vivre sereinement ? Si elle n'avait pas existé, est ce que cette attaque aurait eut lieu ? Peut être était ce présomptueux de sa part de penser ainsi, pourtant, une part d'elle même ne cessait de s'accuser de cet événement funèbre. Sans doute était ce la raison de la faiblesse de sa rancœur toute dirigée vers elle, et elle seule. Et il était là, si proche et si loin pourtant, ne se doutant pas ce que signifiait son rejet, ignorant la déchirure de son âme. Les paroles mêmes du chevalier vinrent à peine transpercer son monde. Des paroles pourtant lourdes de sens mais qui signifiaient au moins que le chevalier ne s'était nullement rendu compte que cette fillette venue d'un lointain passé et Seren était la même personne. Son cœur était cependant trop troublé pour en être soulagé – ou même déçue.
Figée, elle observa son ami se redresser sans un mot de plus, bien décider à s'éloigner d'eux. D'elle. Si elle ne disait rien, il ne comprendrait pas, et s'éloignerait à jamais. Était ce ce qu'elle voulait réellement ? Qu'il ne soit plus à ses côtés, même pour ne plus être un poids pour lui ? Était ce sa seule alternative ? Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Jamais. Elle ne voulait pas le blesser. Jamais. Sa main jusqu'alors dissimulée sous la cape immaculée du chevalier d'or des poissons vint emprisonner celle de son ami pour l'arrêter dans sa marche, l'empêcher d'aller plus loin, de s'éloigner d'elle alors que ses prunelles lavandes s'emplissaient de larmes menaçant de dévaler la courbe de ses joues. Elles étaient là, faisant briller d'autant plus son regard améthyste alors que de sa gorge nouée ses paroles se frayaient un difficile passage.
Jian !
Elle ne voulait pas. Elle ne devait pourtant pas le toucher. Pas avec cette main tâchée d'écarlate qui vint pourtant attraper la sienne par réflexe, oubliant son intention première de l'avoir repoussé, avant que la sensation poisseuse ne vint de nouveau la frapper avec dégoût. Ses doigts lâchèrent prise aussi vivement alors que son regard se ternissait. Elle ramena cette main souillée près de son corps, avec honte et culpabilité, taisant son trouble, dissimulant son propre corps tâché de sang dans cette cape nacrée, ravalant cette vague de dégoût sans y parvenir totalement. Elle tremblait. Tremblait si fort qu'il lui semblait que le Sanctuaire Sous Marin était victime d'un séisme. La petite étoile ferma les yeux si fort pour se calmer, faire taire se bourdonnement, ne réussissant pourtant qu'à faire remonter à son esprit les derniers instants de celui qu'elle avait tué. Elle tremblait encore lorsqu'une voix caverneuse vint déliter ce morbide souvenir et c'est le cœur au bord des lèvres qu'elle en vint à redresser la tête vers le nouveau venu.
Tout de noir vêtu, son armure scintillait d'un éclat anthracite. Un autre possédant une armure noire comme la nuit la plus profonde, sans nulle trace d'étoile pour éclairer son ciel obscur. Si. Juste un éclat infime encore présent au fin fond de ce cosmos d'obsidienne. L'éclat d'une étoile perdue, unique. Elle pouvait presque l'entendre fredonner tout bas.
Il n'y avait pas qu'un silence mortuaire dans ce cosmos.
La demoiselle sursauta à ses mots. Un seul vint toutefois la choquer avec force.
Votre génération ...? répéta t'elle dans un hoquet de stupeur.
L'armure noire qu'il portait ne lui était pas inconnu, et par déduction, la demoiselle songea à la constellation du taureau brillant d'or.
Elle ignorait qui il était, ce qu'il voulait, et la raison même pour laquelle il était là mais elle n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit puisque le chevalier d'or du bélier s'en chargeait, et elle n'était pas certaine de pouvoir réussir à dire autre chose de toute façon. Elle recula. Un pas, puis deux, ses jambes tremblèrent plus violemment, peinant à supporter son propre poids. Faible. Elle n'était que ça finalement, et le dégoût se fit plus violent, plus présent. Elle ne devait pas pourtant. Le Sanctuaire de Poséidon avait besoin d'elle, de son cosmos...n'est ce pas ? Le pouvait elle vraiment ?
Un instant, elle osa redresser la tête pour observer son ami. Un instant.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Jeu 2 Mai - 0:12
Léviathan s'abreuvait de sa colère comme d'un divin nectar. Sa soif semblait intarissable. Mais pour la première fois, Jian n'en avait cure. Qu'il boive à satiété, car il n'était pas près d'en être purgé. Et il s'en voudrait pour ça, oh ça oui. Depuis leur plus tendre enfance, leur relation avait toujours été calme et paisible comme l'eau qui dort. Mais à cet instant, il avait l'impression que ce qu'il venait d'essuyer était le cours du torrent. Et ce courant s'était propagé en lui pour faire déferler les vagues d'une frustration trop longtemps refoulée. La condition première pour tenir en laisse la Bête de l'Apocalypse était d'être en paix avec lui-même et d'accepter ses émotions. Si pesantes qu'elles soient, force était de les laisser s'exprimer. Cela faisait partie du contrat – mais qui pouvait comprendre ça, hein ?
D'ailleurs, c'était pour elle aussi qu'il avait fait ça. Et tant d'autres choses...
De crainte de se laisser submerger par la colère et qu'un jour et ne le reconnaisse plus parce qu'il se serait changé en monstre. Il ne voulait pas lui faire peur, et c'était l'unique raison qui l'avait poussé à le domestiquer. Sans cela, où en aurait-il trouvé la volonté ? Les paroles de Shion n'obtinrent aucune réponse de sa part, s'étant heurtées aux barrières qu'il avait dressé autour de son coeur. Seren était la seule et unique personne qui le convainque de les garder baissée. Maintenant qu'elle semblait sur le point de le délaisser, le garder ouvert n'était plus d'aucune utilité. Comment aurait-il pu croire un traître mot de ses paroles ? Les Chevaliers d'Athéna se réclamaient les fervents défenseurs de l'humanité, mais cela ne les empêchait pas d'être des meurtriers.
Sans doute aurait-il été plus convaincant si ce n'avaient pas été que des mots creux, les parents de l'adolescent n'ayant jamais frayé avec les Marinas de près ou de loin. C'était un discours comme il aurait pu en servir à n'importe qui dans la même situation, dénué de toute compassion. S'il espérait une réconciliation par ce biais, il avait échoué en beauté. S'il voulait que l'orphelin lui accorde ne serait-ce qu'une once de crédit, qu'il prouve sa bonne foi pour commencer... Mais qu'importe. D'après la réaction de celle qui était autrefois son amie, il fallait croire qu'à présent, tout cela, c'était du passé. Du moins tendait-il à le penser. Mais avant qu'il ait pu se le demander, un nouveau venu fit son entrée. La main de Seren qui venait de le saisir par le poignet en fut tout aussi rapidement détachée, sans avoir eu le temps de produire l'effet escompté. À croire que c'était calculé.
Ce n'était pourtant point le moment de s'introduire sans y avoir été invité. Les yeux rivés sur le sol, Jian entendit sa voix avant d'avoir pu voir son visage. Déjà courroucé à l'idée qu'un inconnu vienne se mêler de leurs affaires, son sang ne fit qu'un tour quand il vit dans quel apparat il avait osé le faire. Ses poings se serrèrent pour réprimer la fureur qui s'était emparée de lui en un rien de temps. Même s'il n'était pas d'or, celui qu'il avait devant lui portait une armure à l'effigie de celle du Taureau. À fleur de peau comme l'était déjà l'enfant de dragon, c'était plus qu'il n'en faut. Ses yeux s'écarquillèrent tandis que ses pupilles s’étrécissaient, soulignant son charisme animal. De chaque fibre de son être se mit à jaillir un éclat d'émeraude, dégageant une puissance folle sur laquelle il n'exerçait plus aucun contrôle.
À quoi bon ?
Alliés ?... répéta-t-il, de toute évidence outré.
Sa voix vibrait d'une colère contenue, mais sans limite. Son épaisse chevelure de jais se mit à danser au rythme des palpitations de son aura, semblable au pouls du dragon qui sommeillait au fond de son âme. Celui-ci allait pouvoir s'en donner à coeur joie. Plus rien ne le retiendrait, cette fois. Ses yeux n'étaient plus qu'une lame de rasoir couleur de jade tandis qu'il fixait avec intensité ce sinistre étranger. La bête qui était en lui s'était réveillée, se réjouissant d'avance à l'idée de planter ses crocs dans cette armure d'obsidienne. Avant qu'il n'ait pu ajouter quoi que ce soit, c'est le Bélier qui prit la parole, l'exhortant à ne pas se mettre en travers de leur route et à les laisser passer. Jian lui jeta un regard à glacer le sang par-dessus son épaule, chargé de haine et de mépris. Il n'en fallait pas plus pour savoir que ce qu'il venait de dire lui avait déplu.
C'est faux. Votre route n'est pas la nôtre ! Pas la mienne en tout cas... Je refuse de suivre ce chemin-là. Même si pour ça je dois créer ma propre voie !
Ses pensées étaient confuses comme jamais. Dans sa tête, tout se bousculait. Le chaos s'était installé pour y régner en maître incontesté. Qu'à cela ne tienne, il pouvait encore lutter. Même s'il n'était plus qu'un pantin entre les mains de sa propre cosmo-énergie, cela lui convenait parfaitement. Il avait besoin de se vider l'esprit, de se battre aussi longtemps que son corps pourrait le supporter pour évacuer tous les sentiments négatifs qu'il avait accumulés. Le geste que sa meilleure amie – l'était-elle encore ? - venait d'avoir devait avoir un sens mais il ne pourrait le comprendre qu'après s'être soulagé de toute envie de l'affronter. C'était le seul moyen. Oui, il n'y avait qu'en procédant de la sorte qu'il pourrait à nouveau avoir les idées au clair. Pourquoi diable tout devait donc être si compliqué ? Alors qu'il se mordait la lèvre, son cosmos ne tarda pas à exploser, soulevant dans un écran de fumée tout le sable à proximité.
L'adolescent était aux portes du Septième Sens. L'eau était son élément. Sous sa surface, il en aurait autant que nécessaire à sa disposition. Confronté à cette ressource quasi-illimitée, il n'y avait personne qui puisse lui résister. Bien entendu, son état de nerfs ne lui avait aucunement permis de faire ce calcul mais l'animal tapi au fond de son âme le faisait à sa place. Il n'avait à cet instant qu'une idée en tête, celle de jeter sans compter toutes ses forces dans la bataille et venir à bout de son adversaire. Il en avait plus qu'assez de devoir se ménager et se battrait ici à pleine puissance, sans se soucier de ce qui pourrait lui arriver. Ses muscles frémirent lorsque l'énergie se mit à affluer et il adopta une posture de guerre on ne peut plus éloquente quant à ses intentions.
ROZAN... SHŌ RYŪ HA !
L'eau se mit à tourbillonner autour de lui, bouillonnante. Il ne fallut pas longtemps pour qu'apparaisse un dragon au coeur des vagues déchaînées. Les vents marins se soumettaient à sa volonté. Sa colère était partagée. Cet homme n'avait rien à faire ici, et les flots semblaient aussi pressés que lui de le rejeter. Le spectre aqueux qu'il avait matérialisé déferla avec toute la force d'un torrent déchaîné, creusant sous la pression un profond sillon, dévorant tout ce qui se trouvait sur son passage dans son inexorable progression. Le sang lui monta aux lèvres en une fraction de seconde mais il tint bon et mena son attaque jusqu'au bout. Cette arcane était aussi celle qu'un Saint lui avait autrefois enseigné. Quoi de plus logique de de retourner contre eux l'arme qu'ils lui avaient donnée ? Même si Seren ne voulait plus de lui à ses côtés, il tenait à lui consacrer ses dernières forces. À lui créer un passage par lequel elle n'aurait plus qu'à se faufiler pour enfin connaître la vérité.
Même s'il n'appréciait que très modérément cette idée, le Bélier pourrait l'y accompagner. Si ses affirmations contenaient ne serait-ce qu'une once de sincérité, il se ferait un devoir de l'escorter dans sa recherche de la seule famille qui lui restait. Lui ne serait plus là pour le voir. Aussi, même s'il n'en avait aucune envie, il n'avait pas d'autre choix que de s'y fier. Après avoir accompli son devoir, l'animal de légende que son arcane avait matérialisé entama son inéluctable ascension pour aller se perdre dans les cieux, sans que son créateur puisse se douter une seule seconde qu'il serait ainsi aisément remarqué de celui qui le lui avait enseigné. Cela n'avait plus d'importance désormais. Se retenant de vaciller, le jeune dragon se remit en garde, prêt à recevoir une éventuelle riposte. Tout usurpateur qu'il soit, il doutait fort que celui qu'il avait pris pour cible ose se vêtir de la sorte s'il n'avait pas une étoffe approchant de celle de l'authentique Taureau.
Cessez de parler. Je serai votre adversaire, si tant est que vous osiez m'affronter. Mais en échange, je vous demanderai de bien vouloir les laisser passer. Si vous refusez, alors je ferai tout pour vous y obliger.
Les dés du destin étaient jetés...
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Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Lun 6 Mai - 19:25
Décidément, la jeunesse de cette génération semblait bien ressemblée à l'ancienne, impétueuse et sage en même temps. Le Taureau noir se demandait bien comment répondre à la question du Bélier quand vint un soubresaut qui le laissa sans voix, Poséidon était donc tombé dans les mailles cristallines du chevalier noir du Bélier. Un sourire en coin, il baissa a tête pour voir le jeune Marina bouillonné d'un cosmos ardent et colérique, à sa grande surprise, ce fut une technique aussi ancienne que l'existence des saints qui fut employée contre lui. Serrant ses biceps, l'impression de voir un taureau noir se dessina dans le cosmos de l'ancien chevalier, et telle une charge brutale, il retourna le tourbillon d'eau en direction du jeune Marina qui l'avait attaqué de la sorte. Cependant, elle frappa à côté de ce dernier et le trou béant était le signe qu'il avait échoué dans sa contre attaque !
Puis, il reporta son attention sur le Gardien du Premier temple du Zodiaque, si un Marina l'avait un peu surpris en usant d'une arcane secrète des Saints, il se pouvait que le chevalier d'or réserve des surprises aussi du fait de sa connaissance des Marinas, le nom d'Astre n'était pas inconnu aux serviteurs du Masque. Dans ses souvenirs, ce nom correspondait à l'ancien prêtre de Poséidon qui avait œuvré pendant de longues années à son retour dans les montagnes de Jamir. Prudent, il se demandait quel lien pouvait avoir le chevalier d'or avec Poséidon, quel rapport avec la disparition étrange de la déesse des Océans alors qu'elle combattait depuis des mois et des mois l'influence de son propre Maître. Pensif, il ne répondit pas de suite aux trois guerriers lui faisant face avec une certaine force dans le regard.
" Jeune homme, je ne sais d'où te vient cette technique.... .... Mais j'ai connu autrefois un jeune chevalier qui l'utilisait avec force pendant la grande bataille de Carthage, j'ai du moi même le tuer car sa Foi envers Athéna était veine et sombre comme l'est mon armure aujourd'hui. J'aurai dû peut-être l'écouter à l'époque... " Un silence marque ses lèvres avant qu'il lève les yeux vers la jeune fille et le chevalier d'or qui la protégeait. " Chevalier Shion du Bélier, tu fais une belle erreur de juger mon âme sur l'apparence de cette armure qui te révulse ! Je suis un fidèle serviteur des idéaux que j'ai toujours porté, noblesse, fierté, honneur sont les mots qui consument mon âme chaque jour que les Dieux m'ont donné dans leur bonté... Cependant, la justice ne peut s'appliquer par l'aveuglement et Athéna n'est plus ce qu'elle était, une simple caricature de la justice des hommes, une faiblesse qui accepte que les hommes ne soient pas punis pour leurs propres errements... Œil pour œil, dent pour dent, c'est cela la vraie justice et je ne vois pas pourquoi on permet aux uns de piller et de violer pendant que les autres tentent de travailler dans la voie des justes ! Je n'ai donc pas le choix de te montrer cette vérité : GREAT HORN !!! "
Cette fois ci, l'irradiant Taureau prit une teinte plus sombre et il ne fallut que quelques secondes pour voir les piliers se fendre et exploser sous les premiers impacts. Une vague déferlante de puissance brute se profilait vers les trois guerriers pour les anéantir ou pour leur apprendre cette fameuse vérité sur la différence entre les deux visions qui étaient les leurs. La cape du taureau noir volait dans tous les sens alors que des nuages de poussières et de pierres indiquait l'état de la zone, comment les chevaliers auraient pu se sortir de cette technique séculaire et avec une puissance de ce niveau ? Il est vrai que le chevalier noir n'avait mis qu'une force relative dans son attaque, témoignage peut-être de son respect pour les corps des guerriers morts honnêtement pour leurs idéaux.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Sam 11 Mai - 23:10
La situation était difficile et le Bélier se devait de garder la tête froide pour tenir compte de tous les éléments qui s'offraient maintenant à lui. Tous ces personnages aux comportements bien différents et difficiles à appréhender. D'ordinaire, les situations étaient plus simples et il se retrouvait avec ses alliés d'un côté et ses ennemis de l'autre. Comme lors de l'assaut des Enfers où leur objectif était clairement de détruire les Spectres pour éviter de nouvelles exactions. Mais cette fois, le contexte était bien délicate. Athéna loin de lui ailleurs au Sanctuaire Sous-Marin. Deux jeunes Marinas à ses côtés, l'un d'eux semblant le détester plus que tout et l'autre dégageant un trouble difficile à ne pas remarquer. Et enfin ce Taureau Noir apparu si soudainement et bloquant le passage.
Déjà bien agacé par sa propre présence au sein du Sanctuaire Sous-Marin, Jian montrait que sa colère pouvait atteindre un niveau encore supérieur suite aux paroles du Taureau Noir qui se permettait de dicter sa loi. Au moins, Shion y voyait là un moyen de prouver sa bonne foi au jeune Marina ou, dans le pire des cas, de leur trouver un ennemi commun pendant quelques instants. Le Bélier ne manqua pas, néanmoins, de pousser un soupir d'agacement accompagné d'une grimace lorsque Jian précisa que sa route était différente de la sienne. N'avait-il donc que ça à faire que radoter ses insultes alors qu'un danger bien plus puissant qu'il ne pouvait l'imaginer leur faisait maintenant face? Quelle satanée tête de mule que ce garçon. Peut-être était-il temps de comprendre que l'heure était à la paix et à l'alliance, pas à la guerre.
La colère du jeune Marina, jusqu'à maintenant contenue, se déversait tout autour d'eux. Lentement, le Cosmos du Guerrier de Poséidon prenait de l'ampleur et se concentrait dans le corps de son possesseur. De toute évidence, ce dernier n'envisageait nullement de discuter ou négocier avec le Taureau Noir. Une seule idée en tête: relâcher sa haine et repousser les intrus. Puis soudain, il prit une position de combat et prononça plusieurs mots qui provoquèrent la surprise du Chevalier d'Or, celui-ci demeurant interdit devant cet afflux de Cosmos sous la forme d'un Dragon.
Comment est-ce possible... La même attaque que Dokho...
Deux Chevaliers pouvaient-ils posséder une attaque similaire? Une question que le Bélier ne s'était jamais réellement posé jusqu'à maintenant mais dont la réponse semblait couler de source. Les attaques étaient liées à l'armure d'un Chevalier mais aussi à son Cosmos et son Âme. Deux Chevaliers ne pouvaient posséder la même attaque. Sauf si... Enfin, il éclaircirait plus tard cette histoire et comprendrait peut-être alors pourquoi le Marina se montrait si agressif. Une fois ce combat terminé.
Malheureusement, la fin ne semblait pas si proche que ça puisque le Taureau Noir venait de montrer une partie de sa puissance, repoussant assez aisément l'attaque du Jeune Marina. Mais après tout, rien d'étonnant s'il était lié à Scipion et originaire de la même époque. Encore une énigme à résoudre, y compris la raison pour laquelle le Taureau portait à présent une armure noire. Ce dernier reprit alors la parole, citant des valeurs qu'il jugeait être siennes. Noblesse, fierté, honneur. A chaque mot, le poing du Premier Gardien se serrait davantage alors qu'il se remémorait les évènements de l'entrée du Sanctuaire. Les flammes, les massacres perpétrés par les Chevaliers Noirs. Comment osait-il?
Shion s'apprêta à prendre la parole avec agacement mais la puissance se dégageant de leur interlocuteur s'éleva soudainement. Une vague de Cosmos se matérialisa alors, fusant dans leur direction à tous trois. Un instant, le Bélier pensa à utiliser son Crystal Wall pour contenir l'attaque du Taureau Noir mais il se ravisa très vite en comprenant la puissance qui si dégageait de leur adversaire. D'un geste rapide, il se tourna en direction de Seren, lui adressant un sourire rassurant, le même qu'il lui avait adressé de nombreuses années auparavant. Saisissant alors sa main, il se rapprocha rapidement de Jian pour l'attraper à son tour alors que la Vague de Cosmos s'abattait sur eux.
Vainqueur, le Taureau Noir s'en retournait déjà. Alors que soudainement, réapparaissaient derrière lui le Chevalier d'Or et les deux Marinas. Le Crystal Wall n'était pas la seule arcane maitrisée par le Premier Gardien du Sanctuaire, ce dernier étant tout aussi connu pour sa facilité à user de la Téléportation. Une manière d'éviter instantanément les dangers qu'il ne pouvait repousser. Vérifiant que Seren se portait bien, le Bélier se tourna en direction de Jian.
Oui, je sais, tu n'avais pas besoin de mon aide. C'est ce que tu veux me dire? Que tu es capable de tracer ta propre voie et te débrouiller seul? Peut-être est ce vrai mais pour le moment, tu ignores la puissance de celui qui nous fait face et tu ne peux pas l'affronter seul. Même cette attaque n'est pas parvenue à l'atteindre. Alors si tu veux vraiment la protéger...
S'écartant alors en se doutant que Jian ne serait pas vraiment d'accord, il s'avança en direction du Taureau Noir, une main sur le Rosaire autour de son cou.
Quant à toi. Tu parles d'honneur, de fierté? Peut-être fais-tu allusion à celle de tes compagnons noirs qui sont venus à Rodorio et ont massacré ses habitants et détruit tout ce qu'ils trouvaient. Est-ce ce genre de fierté qu'avaient les Saints à ton époque? Je ne crois pas au vu de ce que j'ai appris de Scipion. Lui représente la véritable parole des Saints et les Espoirs du Passé. Tu parles de l'aveuglement d'Athéna? Mais tu me présentes toi-même une vision bien aveugle de la Justice. Nous ne sommes pas là pour faire la loi sur le monde des hommes et les châtier pour leurs fautes. L’Humanité est capable d'apprendre d'elle-même, sans dictateur pour la diriger. Mais dis moi, il y a bien des années, tu revêtais toi-aussi une Armure d'Or et défendais fidèlement la Déesse Athéna. Tout comme Scipion. Quand as-tu abandonné cette voie et qui t'a offert cette armure noire? Pséma?
Scipion lui avait demandé de faire disparaître la corruption de ces lieux avant de rejoindre Athéna et le Bélier tentait d'y parvenir par la diplomatie. Avait-il seulement la puissance nécessaire pour le faire par un autre moyen? Mais alors qu'il s'apprêtait à poursuivre sa tirade, un Cosmos familier attira l'attention de Shion. Se tournant dans la direction d'où elle provenait, même direction d'où il ressentait le Cosmos d'Athéna, le Bélier ouvrit de grands yeux.
Astre...c'est impossible... Que se passe t'il là bas? Tu sais quelque chose, n'est ce pas?
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Ven 17 Mai - 9:08
Les vagues léchaient durement sa silhouette mise à mal. Par delà les âges, au delà de l'espace et du temps, une rage invisible mais puissante emplissait les lieux. Elle la sentait déferler sur le monde sous marin tel un tsunami, impossible à arrêter, ne pouvant qu'être subit...La demoiselle se retrouvait bien désarmée dans cette situation, et cela, elle ne l'ignorait hélas pas le moins du monde, et cette constatation l'affligeait d'autant plus. Que pouvait elle faire face à cet adversaire qui venait d’apparaître, celui qui, malgré l'aura d'obsidienne qui parait sa silhouette, se révélait malgré tout, fragilement, baigné par les reliquats de poussière d'étoile ? Il y avait dans cette présence, quelque chose qui la touchait, dans ses paroles, un fond de vérité aussi absurde que compréhensif. Elle comprenait son raisonnement sans l'accepter pour autant. Elle ne le pouvait pas car sa nature le lui refusait.
Son armure étincela un court instant, répondant à une prière lointaine, à une colère palpable d'une divinité perdue. Seren ne put empêcher son regard d'être attiré par ce lieu dans lequel celui qu'ils étaient sensé protégé se trouvait à présent. Celui qui, animé par la rage, laissait libre court à son courroux. Notos l'entourait alors qu'un frisson ébranlait son corps, supportant en silence cette sourde rage, ce cris de violence de l'empereur des mers. L'écaille répondait à cet appel sans âge, tout comme Jian le faisait à cet instant. La rage inscrite sur son visage la fit frémir tant celle ci lui semblait furieuse. Était ce de sa faute ? Lui qui demeurait égale et patient révélait un visage dont elle n'avait point l'habitude.
- Jian!
Il lui semblait que nulles autres paroles ne parvenaient à s'extraire de sa gorge que ce simple nom. Le nom de celui qui comptait tant pour elle mais dont elle peinait à affronter le regard alors que la rage bouillonnait tant en lui. Elle ne le blâmait nullement pour ça, bien au contraire, il avait à ses yeux, toutes légitimités pour le faire, pourtant...Que pouvait elle dire pour l'apaiser ne serait ce qu'un peu ? Ôter de son regard cette rage qu'elle ne partageait pas avec lui... ? En avait elle de toute façon le droit ? Et alors que le dragon d'émeraude s'élançait contre le chevalier noir du taureau, la marina ne put que constater avec effroi la différence de puissance entre son ami et l'ennemi. Un tel gouffre qui pourtant, ne l'étonnait pas vraiment. Le taureau noir pulsait et bientôt vint à contre attaquer. Elle aurait put contrer cela, tout du moins essayer, le vent s'étant amasser autour de sa silhouette, pourtant, elle savait bien que cela était tout bonnement inutile. Elle se ferait écraser. Pourtant, cela ne vint pas, alors qu'elle avait tendu sa main pour attraper celle de Jian, se fut celle de Shion qui vint entraver ses doigts, surprenant la demoiselle dans son geste, le sourire qui lui confia la ramena des années en arrière, dans un passé n'étant plus que poussière de cendre. L'attaque venait, mais jamais ils ne la subiraient.
Surprise, Seren observa le lieu où ils avaient atterit, alors que la poussière et la roche volait en tout sens un peu plus loin, là où l'attaque du taureau avait sévit.
- Qu'est ce que... ?
Un clignement de paupière et...L'élue de notos connaissait cette sensation. Celle de ne plus être à la même place et d'éviter une attaque aussi simplement. Elle l'avait vu. L'avait senti et expérimenté elle même durant ce premier combat. Elle se souvenait encore de cette sensation coulant dans ses veines, réchauffant son sang de ce qui semblait être un pouvoir endormit. Le regard améthyste de la jeune fille vint se poser sur la silhouette du bélier sermonnant son ami, troublé et dans lequel persistait une question. Si ce n'était plusieurs en réalité. Mais le temps leur manquait pour qu'il ne puisse répondre à ses interrogations, et il était temps pour elle de cesser ce trouble jeu pour s'avancer également. Elle n'avait que trop fuit, et l'heure n'était plus à la distraction.
- Merci, chevalier Shion. Un simple murmure en passant à côté de lui. Un simple sourire lointain pour appuyer sa prière.
Elle s'approcha de l'élu de léviathan, prenant la suite du chevalier d'or du bélier en espérant avoir plus de crédit que lui malgré son geste blessant. Ses doigts vinrent enlacer les siens pour l'appeler au calme, s'obligeant à le regarder droit dans les yeux malgré la honte et la culpabilité qu'elle éprouvait. Les mains de la demoiselle étaient fraiches mais son regard se faisait déterminé à présent.
- Je t'en pris Jian. Arrête. Je comprends ta colère mais celle ci est mauvaise conseillère, tu le sais aussi bien que moi...Ils nous l'ont apprit...Alors je t'en pris Jian, apaise ton âme, au moins pour un temps... S'il te plait...Je ne veux pas te perdre...
Ce n'était là qu'un murmure pour son précieux être cher, des phrases qui voulait atteindre ce cœur semblant inaccessible pour l'heure tant il était dévoré par la rage. Elle ignorait si elle arriverait à apaiser le dragon maudit emprisonné dans ses chaires, mais elle l'espérait de tout son cœur, de toute son âme. Même si ces mains souillées d'écarlate venait déposer sur ses doigts les traces de sa déchéances et de son péché, si cela pouvait calmer son courroux, alors elle assumerait sa faute aussi difficile cela pouvait il être.
Mais à présent.
- Pourquoi ? commença t'elle d'une voix plus forte pour se faire entendre de leur ennemis. Elle aussi avait des choses à dire. L'améthyste de ses prunelles vinrent affronter les orbes du taureau noir sans trembler. Pourquoi ainsi détruire nos pilliers ? Détruire le Sanctuaire Sous marin qui compte tant pour notre Dieu ? Que vous a t'il fait à vous, chevalier noir, pour ainsi déverser votre puissance obscure contre son monde si précieux ? En quoi est ce Justice que de vous en prendre à ce lieu aujourd'hui?Quelle faute demande réparation de manière aussi abrupte ?
Tant de question signifiant en réalité la même chose. Pourquoi cette attaque ?
- Vous n'êtes pas profondément mauvais, les étoiles qui reste en vous me le disent, elles murmurent encore faiblement pour le prouver. Faut il nécessairement prendre des vies pour être juste... ? Le pensez vous chevalier du passé ?
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Ven 31 Mai - 23:36
Sa vue se troubla quand il sentit sa fin arriver. Alors que sa Scale se mettait à briller, l'éclat de sa propre vie était sur le point de s'éteindre.
Son esprit était déjà trop embrumé pour sentir se répandre la colère du Dieu des Mers. Seren appela son nom mais il ne l'entendit pas, pas plus qu'il n'était capable d'esquisser le moindre geste pour se tirer de ce mauvais pas. Le temps lui parut ralentir après qu'il eut fermé les yeux pour recevoir le coup de grâce. Ce ne fut pourtant pas le cas. Celui-ci ne parvint jamais à l'atteindre. Et pour cause, il ne se trouvait déjà plus sur sa trajectoire. Ses paupières se soulevèrent laborieusement quand il s'aperçut être toujours en vie, mais il lui fallut de longues secondes pour faire la mise au point. La fougue qui l'habitait un instant auparavant l'avait quitté pour ne plus laisser que le sentiment d'impuissance qui s'était emparé de lui en voyant sa plus puissante attaque être anéantie d'un revers de la main.
Que pouvait-il faire à présent ? Il avait jeté toutes ses forces dans la bataille et elles n'avaient pas eu plus d'effet qu'une piqûre de moustique. Était-il faible à ce point, pour que ne serait-ce que l'égratigner soit hors de sa portée ? Le fruit de ses efforts n'avait-il au fond que si peu de valeur ? S'il n'était pas même capable de l'inquiéter, lui qui n'était qu'une pâle copie, comment pourrait-il seulement se mesurer à un authentique Chevalier d'Or ? Avoir été sauvé par l'un de ceux-ci ne faisait qu'ajouter au poids de la honte qui lui pesait si lourdement sur les épaules. Il n'était rien. Qu'un grain de poussière que l'on pouvait balayer en toute simplicité. C'était là ce que le Taureau Noir venait de lui démontrer en écrasant l'apogée de sa puissance, sans même prendre le temps de s'y attarder.
Si ce n'avait été l'aide de Shion, il aurait été détruit par sa propre attaque. N'avait-il donc rien appris ? Toutes ces heures d'entraînement n'avaient-elles servi à rien ? Dans quel but s'était-il tué à la tâche si ce n'était pour être de taille à rivaliser ? Pourquoi avait-il sué sang et eau si ce n'était pour espérer les vaincre ? Malgré tous ses efforts, il n'était encore qu'un enfant. Avoir le dessus sur un adulte n'était pas dans ses moyens et ne le serait jamais. Son corps si fragile le condamnait à rester dans l'ombre sans jamais pouvoir briller autant qu'il le voudrait. Jamais sa lumière ne serait assez étincelante pour que ses parents puissent le voir depuis l'au-delà. Aussi ne répondit-il pas, trop abasourdi que pour émettre le moindre commentaire.
Ce n'est pas possible...
Ainsi, Jian toucha le fond avec la fâcheuse impression d'avoir tout perdu. Seren était ses jours et ses nuits, sa lune et son soleil et ses étoiles tout à la fois. Qu'on la lui ait arraché était déjà plus qu'il n'en faut pour le démoraliser. Mais maintenant qu'il avait pu constater de ses propres yeux combien ses poings étaient faibles et ne serviraient jamais à rien, qu'il serait incapable de venger la mort de ses parents quoi qu'il fasse, il ne lui restait que le désespoir. Pourquoi allait-il se battre à présent ? Lui restait-il la moindre raison de se relever ? Non, pas sans elle. Même la vindicte qu'il voulait rendre à tout prix n'avait aucun sens si elle n'était pas à ses côtés. Elle était tout ce qu'il lui restait, et maintenant plus qu'à aucun autre moment, il réalisait que vivre sans elle lui était impossible.
Je devais le faire seul... C'était mon combat... rumina-t-il à voix basse.
Oui. Autant rester là jusqu'à ce que tout soit fini, et accepter l'idée de n'avoir été qu'un gamin stupide jusqu'au bout. Ses genoux heurtèrent le sol alors qu'il s'y effondrait de tout son poids, n'ayant plus même la volonté de se tenir debout. Plutôt que de vivre à genoux, il vaut mieux mourir debout, disait-on ; mais qu'en est-il de ceux qui n'ont même plus la force de se lever ? Il porta la main à sa poitrine où il sentait son coeur s'affoler, comme sur le point d'éclater. Ce n'était plus à cela près. Tout ce qu'il avait su retenir de ces mains maladroites n'était autre que ce vide sans fin. Il était seul désormais. Aucune main ne se tendrait pour l'aider à se remettre sur pieds. Pourtant, il restait une étincelle dans les ténèbres. La lumière avant les ombres... Sa main se saisit de la sienne presque machinalement, mais il n'osa la regarder dans les yeux.
Pourquoi ? Pourquoi faut-il que je sois si fragile ? Pourquoi n'ai-je pas la force de me battre ? J'ai fait tout ce que j'ai pu pour devenir plus fort mais je ne suis pas à la hauteur. Il n'y a rien que je puisse faire pour protéger ce qui compte pour moi... Rien que je puisse faire pour ce qui est important à mes yeux. Tu n'as pas besoin de moi. Je ne ferais que te ralentir. Continue sans moi.
Tout en s'aidant de son soutien inespéré pour se relever, il veilla à ne jamais croiser son regard pour ne pas regretter ces paroles. Il lui en coûtait de les prononcer, bien plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. À côté de cela, subir sa propre attaque, fut-ce le Rozan Shō Ryū Ha lui-même, ne lui aurait fait que peu d'effet. Mais dans son intérêt, il devait se rendre à l'évidence : Seren serait plus en sécurité avec le Bélier qu'avec lui – pourvu bien sûr qu'il n'emprunte pas la même voie que ses frères d'armes sous forme d'une tentative d'assassinat. Et lui, qu'avait-il à lui offrir, si ce n'est cette épave maladive qui lui tenait lieu d'enveloppe charnelle ? Il aurait donné tout ce qu'il avait pour être plus robuste. Pour obtenir un corps grâce auquel il se battrait pour elle à la hauteur de sa résolution.
En lieu et place, il était là à ramper dans la poussière, sans savoir quoi faire pour terrasser un ennemi cent fois trop fort pour lui. On avait beau vanter que rien n'était impossible pour qui croit en ses convictions, les siennes semblaient avoir atteint leurs limites. Cela ne l'enrageait que davantage, mais que pouvait-il faire à part hurler son désespoir à la face du monde ? En faisant brûler son cosmos et sa vie jusqu'à leur paroxysme, il pouvait renoncer à sa vie et ainsi l'entraîner avec lui dans la tombe. Un pari risqué et il n'était même pas sûr d'y arriver, mais à son sens c'était encore ainsi qu'il avait le plus de chance de lui être utile – fut-ce pour la toute dernière fois. Serrant les dents pour reprendre contenance, il se mit à rugir alors que l'aura de jade qui le définissait enveloppait son corps de son noble éclat, Léviathan faisant corps avec lui pour produire le cosmos le plus pur dont il soit capable avec ses maigres moyens.
Laisse tomber, Seren. Cet homme n'est qu'un Saint comme les autres. Ce n'est pas parce qu'il est noir que ça le rend différent d'eux. Tu ne gagneras rien à essayer de le comprendre. Ne le laisse pas t'embrouiller. Vous devriez vous écarter, c'est moi et moi seul qui vais m'en occuper.
Ses yeux se remplirent de larmes tant de peine que de douleur que le halo venu le nimber eut tôt fait de faire disparaître sous la chaleur dégagée. Le sang dans ses veines s'était mis à bouillir lui aussi et ne tarderait pas à entrer en combustion. Une douleur aiguë lui transperça le coeur de part en part à mesure que sa cosmo-énergie se développait pour atteindre un tout autre niveau, un pouvoir qu'il n'aurait pu concevoir même dans ses rêves les plus fous en dehors du pari risqué que représentait ce procédé. Ses mains se mirent à trembler et il s'en fallut de peu que ses jambes n'en fassent de même, mais il parvint à rester solidement campé sur le sol. Ce n'était pas le moment de flancher. C'était peut-être son dernier moyen de donner un sens véritable à sa vie. Si c'était pour elle, il n'aurait aucun regret. Elle disait ne pas vouloir le perdre, mais la réciproque était également vraie. Si c'était pour garantir sa sécurité, cela lui convenait.
Pour le bien de Seren.
Panthéon
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Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Dim 2 Juin - 13:54
La masse imposante du Taureau noir se retourna pour voir les trois jeunes gens qui s'étaient téléportés derrière lui. Soufflant d'une manière dépitée, il regardait les deux Marinas avec un certain dédain et ne comprenait pas pourquoi celui qui avait succédé au chevalier Pséma. ses yeux noirs passaient de l'un à l'autre et lisait dans le cœur de certains des faiblesses qu'il ne comprenait pas faute d'informations pour l'heure et il ne comptait pas posé plus de questions non plus. Tout cela lui était bien dérisoire et pour la première fois de cet étrange combat, il décroisa les bras pour réajuster sa cape un instant. Sans perdre de l'œil ses trois adversaires, le Taureau était bien ennuyé par la situation présente et ne le cachait pas des masses.
Il fit quelques pas en avant en direction du Marina du Léviathan et de sa consoeur. Dans un geste de paix envers le Chevalier d'or du Bélier, il démontrait simplement son envie de s'exprimer sans aucune animosité, en avait-il eut jusqu'ici ? Même pas à y réfléchir et cela le confortait que rester séant ne servirait pas les intérêts de sa cause, une voix dans son esprit lui avait indiquer que les choses s'étaient parfaitement déroulées et même mieux que prévues selon sa source. Il ne comptait donc pas rester ici avec le cosmos de Poséidon et d'Athéna dans les parages, cela n'aurait pas été très sage et il s'inquiétait de ce cosmos qu'il avait ressenti dans le temple de Poséidon. Aucun serviteur du Masque et aucun Spectre ne pouvait pénétrer ces lieux alors qui était intervenu pour chasser les invités de dernière minute ? Bien des questions plus importantes que les simagrées des deux jeunes Marinas aidés par un Saint qui se devait bien se demander ce qu'il venait faire ici avec deux jeunes guerriers manquant de force d'âme...
" Chevalier Shion du Bélier, avec tout le respect que je porte à ton armure et à tes prédécesseurs, je quitte le lieu du combat, c'est inutile d'aller plus loin vu.... Vu l'état d'esprit de tes coéquipiers ! Oui ! Je parle de vous Marinas, hésiter, geindre, pleurer, faiblir devant l'ennemi est une chose indigne d'un guerrier qui vous fait face ! Je pourrai continuer ce combat mais cela n'a pas d'intérêt temps que vous pleurez sur quelque chose, certainement le passé, qui ne peut être rattrapé ! Vous êtes encore des graines et vous vous devez de mûrir un peu ! Si le chevalier d'or qui vous accompagne a peur de vous le dire franchement, c'est loin d'être mon cas ! Toi là, le Léviathan si je reconnais bien cette Ecaille, tu crois que ton coup ne m'a pas atteint ? Il l'aurait pu si ton cœur n'était pas si entaché de doute et de faiblesses, tes coups porteront le jour où tu oublieras toute forme de tristesse lors de tes attaques ! On combat pour des idéaux, on combat pour son cœur, on combat pour ses principes ! Mais.... Mais on ne combat pas pour ses faiblesses ! "
Le ton était ferme et clair. Sans une volonté de rabaisser, le chevalier noir avait fixé dans les yeux le Léviathan pour lui donner le fin fonds de ses pensées. Ses lèvres allaient dire autre chose quand il se tût. Un cosmos assez impressionnant approchait dangereusement et il serait suivi sous peu par les autres. Il leva alors les mains pour frapper le sol et une explosion se fit entendre au point d'exploser des centaines de morceaux de roche dans un dédale de fumée. Tout devenait difficile à cerner, le cosmos du Taureau noir n'était plus là, plus aucune once de sa présence dans les lieux...
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Jeu 6 Juin - 22:05
Pacifique Nord
Dans un moment de silence qui suivit le départ surprenant du chevalier noir, un cosmos bleutée commençait à apparaître dans tout l'horizon. D'une puissance alliant la fraîcheur et la chaleur des courants marins, il semblait irradier dans le ciel et se rapprocher lentement des combattants qui étaient arrivés sur le parvis du Pilier du Pacifique Sud. Tel le levée de rideau d'une pièce de théâtre, les trois coups sonnèrent aux bruits d'un trident en train de frapper le sol. A celui-ci, un homme le suivait en le tenant fortement par la main, il observait avec attention l'immense trouée devant lui qui faisait pour l'heure office de fosse à orchestre. Il restait dans les airs une nuée de poussières volatiles et il la balaya du revers de son autre main. Deux de ses soldats accompagnaient le chevalier d'or du Bélier, heureux de les savoir en bonne santé, le Dieu ressentit une faiblesse dans l'âme des siens. Gardant cette impression dans un coin de son esprit, il fit quelques pas en diminuant son cosmos pour le rendre moins oppressant pour les Hommes.
Ses yeux se portèrent ensuite vers l'immense pilier d'ombre qui lui faisait face. Le besoin d'aller au Pilier central devenait vital dans la mesure où le cosmos de sa Nièce ne pourrait agir que de là bas à pleine puissance. Une légère grimace marque son visage avant qu'il ne reprenne sa mine froide et impassible. Un sourire enfin aux lèvres, Poséidon était enfin arrivé aux côtés des guerriers. Aucune blessure ne semblait les avoir atteint, juste peut-être leur ego mais rien de grave au final. Enfin, il ne releva pas cela, il était peut-être trop tôt pour tenter de comprendre les faiblesses humaines, il laissait cela volontiers à sa Nièce. Non pas qu'il appréciait pas les Humains, mais, il avait en lui une forme d'incompréhension dans leurs actes de la vie de tous les jours. Toutefois, la Foi de son ami Astre envers eux était le moyen de ne pas tomber dans cette folie destructrice dans laquelle était tombée son frère aîné, détruire l'Humanité pour un nouvel Age des Glaces n'était pas la solution... Juste une sanction sans forme de procès !
" Nous sommes heureux de vous revoir en bonne santé et en pleine forme ! Séchez vos doutes Marinas, ils doivent être un moteur pour avancer et non pas s'enfermer dans l'incompréhension, cette douce folie sous l'influence de ma cousine Eris pourrait se retourner contre vous si vous n'y prenez pas garde. Quand à vous chevalier du Bélier Blanc, c'est encore un honneur de vous revoir séant, nous aurons besoin de parler plus tard, Astre nous a délivré un message qu'il vous faut entendre... "
Poséidon n'en disait pas plus. En fait, ce n'était ni le lieu ni l'endroit pour exprimer les volontés de son ancien ami. Cependant, le fait de sentir que tous ses ennemis étaient en train de reculer face à sa progression et celles de ses troupes le conduisaient à se poser des questions sur la stratégie du Masque depuis quelques heures. L'enlèvement du chevalier d'or de la Balance, la mort de Jack O Bannon, le fait de ne pas avoir vu de Marinas qui l'avaient trahi depuis le début de la rébellion étaient de nature à le faire réfléchir sur la situation présente et de préparer ses défenses si besoin.
" De plus, nous sommes au regret de vous apprendre que le chevalier d'or de la Balance a été enlevé par Pséma, nous avons envoyé un de nos Généraux et un chevalier d'Athéna à sa poursuite pour savoir de quoi il en retourne. Pouvons nous savoir ce qui s'est passé ici ? Notre Nièce ne va tarder à nous rejoindre, nous pouvons l'attendre un instant pour connaitre son avis sur la situation ! "
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Dim 30 Juin - 10:10
:: La Mort dans l'Âme :.
Le livre à la main, Celsius s'était dirigé d'un pas mécanique vers le pilier du Pacifique Sud, laissant derrière lui celui de l'Océan Indien. Il ignorait bien entendu ces appelations, n'ayant jamais visité en détails le Sanctuaire Sous-Marin – ce qui était présentement le cadet de ses soucis compte tenu de ses récentes péripéties. Tout au plus s'était-il contenté de suivre autant que faire se peut la cosmo-énergie de Shion qui, à ses yeux et en cet instant, luisait dans les ténèbres comme la flamme d'une bougie dans une mer d'ombres et de fantômes. Ceux de tous ceux qu'il n'avait pu sauver, à commencer par Jack – mort sous ses yeux et pour le sauver. Et définitivement, il n'arrivait pas à se faire à cette idée, pas plus qu'à celle que l'ancien Général ait pu donner sa vie pour sauver la sienne alors qu'il le connaissait à peine – et n'avait, à vrai dire, pas l'air de le porter plus que cela dans son coeur. À moins que ce ne soit pour Mary. Ce qui était tout à fait possible. Sous ses airs de marin mal dégrossi, feu Jack O'Bannon aurait-il eu au final plus d'affection pour ses filles qu'il ne voulait bien le laisser paraître ?
C'était en tout cas ce que semblait indiquer le dernier message qu'il lui avait laissé, avec pour ordre de le leur délivrer. Il ignorait encore comment procéder. Déjà mécontente qu'il ne se soit pas battu jusqu'au bout au tournoi, bien qu'il ait eu d'excellentes raisons de ne pas le faire, Ann n'aurait sans doute pas plus de courtoisie à son égard après qu'il lui ait fait cette révélation. Et quant à Mary... Il préférait ne pas y penser tant à chaque fois que ce songe effleurait son esprit, tout son monde semblait sur le point de s'effondrer. Ils venaient à peine de se rencontrer, et il n'en était que plus étonnant qu'il ait pu s'attacher à elle à ce point, lui qui d'ordinaire était toujours si froid, si distant. Mais ce n'était pas par choix. C'était parce qu'il n'en avait pas d'autre. Il n'y avait qu'elle qui avait pu l'approcher, franchir malgré les périls la barrière de ronces dont il avait entouré son coeur jusqu'à frôler ces émotions engourdies par le froid mortel qui émanait de son attitude.
Il avait étouffé qui il était, et elle seule avait su voir à travers le masque. Masque qu'il allait à présent lui falloir remettre. Comment pourrait-il jamais la regarder en face après avoir causé la mort de son père ? S'il n'avait pas été là pour le gêner, celui-ci serait peut-être encore de ce monde. Ou mieux encore, s'il avait été plus prompt à se sacrifier à sa place pour lui donner l'occasion de se débarrasser de celui qui lui avait ainsi porté le coup de grâce... Mais à défaut d'avoir pu le faire ou même de savoir si cela aurait changé quoi que ce soit, le Roi des Ronces avait préféré graver dans sa mémoire le visage de celui qui, inéluctablement, deviendrait à un moment ou à un autre sa victime. Car l'on ne peut tuer sans s'attendre à l'être en retour. Une philosophie qu'il avait toujours eue et qu'il portait toujours à son côté quand il partait pour le champ de bataille. Il était prêt à mourir à chaque instant, pour peu que ce soit dans un dernier éclat.
Oui... S'il pouvait périr en offrant cette lumière dorée qui était la sienne à tous ceux qui se battaient pour la même cause et à tous ceux qu'il avait juré de protéger, cela lui convenait. Et c'était à présent à cela qu'il devait revenir, sans tenir compte de qui que ce soit d'autre. La Sirène Maléfique et les fragiles fondations de ce qu'il était sur le point de construire avec elle étaient déjà perdus. Il ne lui restait plus qu'à aller de l'avant avec cette sourde colère qui enflait au fond de son âme et avec la certitude qu'il vengerait celui à qui il devait d'être encore en vie, même si pour cela il devait se consumer jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien de lui. Plus rien si ce n'est les pétales de rose qu'il semait dans son sillage et que le vent aurait tôt fait d'emporter après son départ... Et aussi longtemps qu'il serait en vie, aussi longtemps que ce sang empoisonné coulerait dans ses veines et que le cosmos parcourrait ses membres, l'un et l'autre seraient mis au service de sa noble cause. Celle qui, peu à peu, prenait forme sous ses yeux...
La proximité de sa destination mit un terme à sa réflexion. Nanti de son sempiternel masque d'inexpression de sorte à ne rien montrer de ses blessures secrètes, le Saint des Poissons ne put néanmoins cacher la perturbation qui transfigurait sa cosmo-énergie. Il était plus agité que de coutume, cela ne faisait aucun doute, mais à le voir si imperturbable, comment se douter de la nature de son mal ? Que nul ne le puisse tombait fort bien car il ne le voulait pas. Si en effet ils devaient joindre leurs forces pour protéger Athéna, ceci était un combat qu'il devrait mener seul. Sans l'aide de personne. Nul ne devait s'en douter ni en avoir vent... Nul ne devait s'y opposer. Et l'unique manière dont il pouvait faire ça était encore de n'en parler à personne, au demeurant ce qu'il savait faire de mieux. Troublé comme il l'était, Celsius ne s'était même pas aperçu de la présence de Poséidon et ne s'en rendit compte qu'en le voyant se dresser de toute sa hauteur aux côtés du Chevalier d'Or du Bélier.
À en juger par son allure échevelée, lui aussi semblait avoir passé un mauvais quart d'heure. Lot partagé par tous les membres de ce petit groupe, pour autant qu'il puisse en juger. Cela aurait pu l'intriguer en temps normal, voire même susciter son inquiétude mais il n'avait cette fois pas de temps à perdre avec de pareilles trivialités. Quoi qu'ils aient pu traverser, ils étaient actuellement en bon état – à peu de choses près – et c'était tout ce qui importait. Aussi inclina-t-il respectueusement le buste devant eux, teinté de cette habituelle froide politesse qui le caractérisait. C'était ainsi qu'ils l'avaient connu. C'était ainsi qu'ils le connaîtraient jusqu'au bout. Il ne pouvait en être autrement. Il ne pouvait plus le permettre. Plus maintenant. Sa voix s'éleva, munie d'un calme presque surnaturel, comme désincarnée. Ce qui n'était pas loin de la vérité. Ils ne faisaient pas partie du même monde. Tout cela... Ne le concernait pas. Il se fit finalement remarquer.
Shion.
Sa prise s'affirma sur le grimoire sans qu'aucun d'eux ne puisse le voir. Tout ce qu'il pouvait espérer, c'était que Jack ne s'en soit pas trompé et qu'ils puissent accomplir avec succès un tel rituel. Néanmoins, aucun doute n'était lisible sur son visage – ni même en son for intérieur. Au vu des enjeux, il doutait fort que l'ancien Général ait pu, délibérément ou non, lui remettre de fausses informations. Il paraissait assez évident qu'il avait à sa disposition une connaissance pointue de ce dont il était ici question. Celsius voulait croire en ces dernières paroles et se dire que sa mort n'avait pas été vaine – car s'il ne valait pas la peine d'être sauvé, ce n'était pas le cas du livre qui était on ne peut plus précieux. Lui et tout ce qu'il renfermait. Mais s'il voulait en percer les secrets, il aurait besoin du concours du Bélier d'Or, ainsi que de celui d'un certain Astre dont l'essence serait vraisemblablement contenue dans son Armure. Un nom que Celsius avait entendu il n'y a pas si longtemps, et pour cause. S'il n'avait pas été en proie au désarroi, il en aurait presque souri. D'un sourire partagé entre la tristesse et l'ironie. Douce fatalité. Mais l'heure n'était pas à se laisser aller.
J'ai besoin de toi. poursuivit-il sur le même ton.
Il n'y avait qu'ensemble qu'ils pourraient percer ce mystère, combien même cela le contrariait. Compte tenu de ce que cet ouvrage avait déjà coûté, il aurait souhaité n'avoir à impliquer personne d'autre. Il craignait qu'en requérant son aide, Shion ne soit lui aussi mis en danger – plus qu'il ne l'avait déjà été. Mais il n'avait pas d'autre choix. Pas d'autre choix que de compter sur cet Astre si cher au coeur de Mary. Un homme qui, même après sa mort, continuait de leur montrer la voie là où lui une fois décédé ne serait plus que poussière au vent. C'était peut-être mieux au final. Que personne ne se souvienne de lui et qu'il sombre dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie... S'il ne lui avait démontré aucune marque d'attention, il était néanmoins vaguement réconforté par le fait que la fillette à laquelle il avait confié sa cape soit également toujours en vie. Elle lui rappelait lui il y a quelques années. Fatigué et désorienté... Mais au vu de son état actuel, avait-il tant changé ? Trêve de mystères : Poséidon devait lui aussi voir ce dont il était question. Il mit le livre en évidence :
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Mar 16 Juil - 22:14
A ne plus rien comprendre, tel était le constat que Shion pouvait faire en observant la situation actuelle. Après s'être retrouvé face à un Chevalier Noir dont la puissance semblait nettement supérieure à la sienne, voilà que ce dernier venait de s'éloigner, les laissant seuls face à cette ombre qui trônait en lieu et place d'un ancien pilier, témoignage de la Gloire et Fierté des Marinas. Un combat sans intérêt, des paroles sur les raisons de combattre. Son coeur, ses idéaux. Des mots dont le Bélier aurait pu pleinement comprendre le sens s'ils avaient été prononcés par un autre Chevalier d'Or, ou bien par sa Déesse. Mais par un Chevalier Noir... Rien n'avait de sens, tout était confus. Et chaque élément qui venait interférer avec cette histoire n'était qu'une pièce de plus dans ce Puzzle déjà trop difficile à reconstituer.
Au moins, ceux-là s'en étaient sortis sans blessures. Enfin, sans blessure physiques. Légères pensées qui traversaient l'esprit du Premier Gardien alors que son regard se posait sur les deux jeunes Marinas. Même si l'amour propre du jeune garçon semblait en avoir pris un coup en dépit de l'apparente solidité qu'il tentait de dégager. La Demoiselle quant à elle... Difficile à décrire réellement. Elle n'avait pratiquement pas bougé pendant toute cette dernière rencontre et il ne pouvait réellement deviner quelles pensées se cachaient actuellement derrière ce regard apeuré.
Peut-être est-ce mieux ainsi. Je ne suis pas sûr que nous serions parvenus à le vaincre s'il était resté. Je vous arrête tout de suite - paroles principalement adressées à l'égard du jeune Marina - je ne vous juge ni vous, ni moi, trop faible. Le courage de se battre pour ce quoi l'on croit, et la sagesse de voir qu'un adversaire est bien trop puissant, deux qualités qui me rappellent les raisons pour lesquelles je suis Chevalier d'Or. Mais cet adversaire venait d'un autre âge... et avait bien plus d'expérience que nous tous. Mais je ne comprends pas ses intentions.
A nouveau pensif quant aux évènements des dernières minutes, Shion avait à nouveau laissé son esprit se perdre dans les méandres de ses réflexions. Mais cette quasi-transe ne devait point durer car très vite, la sensation d'un Cosmos approchant d'eux à grande vitesse le ramena à la dure réalité. D'abord sur le qui-vive, le Bélier calma rapidement son énergie en reconnaissant l'origine de cette puissance qui les rejoignait. Et lorsque celle-ci se concrétisa face à eux sous la forme de Poséidon lui-même, le Chevalier d'Or ne put réprimer une certaine forme de soulagement, mélangé à un certain espoir de voir sa Déesse les rejoindre d'ici quelques instants.
A l'écoute des paroles du Dieu des Océans, Shion demeura quelques secondes silencieux en entendant le nom de son vieil ami. Ainsi, il n'avait pas rêvé lorsqu'il avait ressenti sa présence. Mais comment était-ce possible? Astre était mort, son Cosmos avait disparu depuis bien longtemps. A nouveau, des informations à ne plus rien comprendre. Le Dieu des Océans avait de nombreux pouvoirs, à n'en point douter, mais faire revenir les morts à la vie ne faisait pas partie de ses attributions... Cependant, cette confusion devait être éclipsée aussi vite qu'elle était arrivée lorsque les informations suivantes parvinrent à ses oreilles. Son regard, jusqu'à maintenant à la fois léger et interrogateur, venait de prendre une teinte plus dure, mélange de colère et d'inquiétude.
Dokho? Enlevé? Mais que s'est-il passé? Qui est suffisamment puissant pour enlever le Chevalier d'Or de la Balance? Ce n'est pas possible... Et ma Déesse... Son Cosmos semble maintenant s'éloigner! Lui est-il arrivé quelque chose?
Ne sachant trop quelle attitude adopter face à cette situation, craignant à chaque seconde de perdre pieds face aux révélations qui venaient de l'assaillir, Shion n'aperçut qu'au dernier instant un de ses compagnons d'armes qui les rejoignait. Celsius des Poissons. Comme une brise légère au milieu de la Tempête, la présence de cet allié - aussi froid puisse-t'il être - venait apporter la dose de calme dont le Bélier avait besoin. Parvenant à reprendre une certaine contenance et jetant un oeil rapide vers le livre:
Celsius, merci d'être venu me rejoindre. Je ferai mon possible pour t'aider mais il va falloir que tu me donnes plus de détails. Dokho a disparu, je ne sais pas où se trouve Athéna et nous avons croisé le chemin d'un taureau noir venu d'un autre temps. Ne devrions-nous pas rejoindre notre Déesse?
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Dim 28 Juil - 20:18
~° Morte°~
=> Pilier du Pacifique Nord
- Votre Déesse est partie. Elle s'en est allée rejoindre les cieux. fit une voix lasse où un léger accent anglais trahissait ses origines.
Une femme venait, en quelques coups d'ailes, de descendre du ciel pour toucher terre comme une plume. Son regard était étrangement éteint, vide de toutes émotions. D'ailleurs, son ton ne laissait aucuns doutes sur sa fatigue avancée. C'était une ombre de Mort. Un fantôme déambulant dans le Royaume des Vivants. Les yeux turquoises de la pirate habituellement pétillants de malice, n'étaient que deux flammes vacillantes que les ailes d'un papillon de nuit feraient facilement mourir.
Je ne suis plus qu'un corps fait de chair et dépourvu de la moindre étincelle de vie. Me disais-je tandis que je faisais mine d'observer un à un, les personnes qui constituaient ce petit rassemblement. Je reconnaissais toutes les têtes, sans véritablement les reconnaître. Je fis quelques pas titubants comme si un brusque vertige m'avait prit. Je ne savais pas trop ce que je faisais ici. Non, je ne le savais pas. Peut-être... peut-être était-ce mon cœur qui avait décidé de prendre les commandes, de se laisser attirer par le cosmos encore présent d'Astre. Ou bien... celui de Celsius – cette pensée me fit tourner mon regard sur lui. - Non, il y avait autre chose. Quelqu'un avait effleuré ma conscience. Je devais délivrer un message.
- Athéna est morte, rentrez chez vous.
Qu'est-ce que je venais de dire ? Était-ce moi qui venait de m'exprimer de la sorte ? Mes sourcils se froncèrent sous le coup de l'incompréhension. Je divaguais complètement tant j'étais perdue et en proie à un peur panique qui venait à naître, là au creux de ma poitrine. Oui, j'étais revenue auprès d'eux pour le leur dire. Athéna était.... morte ? Non, un Dieu ne pouvait mourir, pas dans le sens que nous l'entendons, pas comme Astre... comme mon père... comme moi ? Passant une main sur mon visage pour chasser ce malaise, je ne sut quoi faire de plus. Alors je restais là. Les bras ballants, l’œil hagard.
Mais la guerre n'était pas finie. Nous devions continuer. Faire ces quelques pas en direction de Jian et Seren me parut être un effort surhumain. Esquissant mon plus beau et faux sourire, j'ouvris grand les bras pour prendre les adolescents dans mes bras, les serrant chaleureusement contre moi. Je fermais les yeux l'espace de quelques instants.
- J'espère que vous allez bien les jeunes.. dis-je en les regardant sous toutes les coutures, m'assurant qu'ils n'avaient rien de trop grave. Un fois assurée de leur bon état, mon esprit put enfin percer le dernier voile de brouillard qui cachait ma vue.
Celsius était dévasté. Perdu et fatigué. Cette vision fit naître en moi un sentiment étrange que je ne situais pas bien. De la colère ? Du soulagement ? Rien de tout cela, il y avait quelque chose de plus profond à cela. Faisant fi de ces émotions paradoxales entre haine et amour, je me tournais vers Poséidon pour poser un genoux à terre.
- Avons nous complètement échoué Seigneur ? Que devons nous faire maintenant que la Sagesse a ?...
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Jeu 1 Aoû - 22:10
Silencieux, pensif, le Bélier attendait les réponses à ses multiples interrogations, laissant un regard perdu glisser le long de ses différents interlocuteurs. Aucun d'eux ne semblait réagir pour le moment à ses propos, probablement tous aussi perdus et confus que lui-même l'était. Son compagnon d'arme, le Chevalier d'Or des Poissons, semblait avoir perdu la flamme qui le faisait avancer lorsque leurs routes s'étaient croisées au fil des conflits. Progression au sein des Enfers, invasion au sein du Premier Temple, combat avec la flotte de Poséidon. Un Chevalier si solitaire mais tellement prêt à se donner pour défendre ses idéaux. Mais pourtant, en cet instant, seuls le vide et la peine semblaient parvenir à émerger de son être.
Se stoppant en direction de Poséidon qui semblait trop préoccupé par les derniers évènements pour lui expliquer l'absence de sa Déesse, Shion s'aperçut soudain que l'omniprésence du Cosmos de la Divinité Marine alliée à la confusion qui l'avait saisi quelques instants auparavant, ne lui avaient pas permis de repérer la présence d'un autre allié les ayant rejoint. Sa tension se relâchant soudainement, le Bélier fit quelques pas en direction de son disciple avant de poser une main amicale sur son épaule, heureux de voir que ce dernier se portait bien dans le chaos présent.
Mü. Je suis content de te revoir en forme. Malgré les évènements récents et les nombreux ennemis qui semblent roder au sein de ce Sanctuaire, je ne doutais pas que tu parviendrais à te débrouiller et à me rejoindre dès que possible. J'aurais aimé qu'il en soit de même pour Dokho mais les discours qui me sont parvenus ne semblent pas témoigner dans ce sens...
Cherchant à garder son sang froid devant cette nouvelle évocation de son vieil ami enlevé, le visage du Premier Gardien se durcit à nouveau. Non, la situation était déjà bien assez compliquée, les problèmes bien assez nombreux, il fallait qu'il conserver la tête froide pour guider les quelques Chevaliers d'Athéna présents en ces lieux. Poséidon se chargerait de guider les siens. S'apprêtant à ouvrir la bouche pour discuter de la suite des évènements, son élan fut stoppé par l'arrivée d'une nouvelle combattante de Poséidon qu'il ne connaissait que trop bien. Mary. Et si l'arrivée d'une autre personne plutôt familière aurait pu redonner du courage au Chevalier d'Or déjà bien tiraillé, les paroles qu'elle venait de prononcer ne constituaient qu'un nouveau poignard qui venait de s'enfoncer violemment dans le dos du Premier Gardien.
Partie?
Un instant hébété tel un enfant qui peinait à comprendre qu'on lui annonçait la mort de ses parents, le Bélier fixait la Générale de Poséidon sans pouvoir réagir. Peut-être s'accrochait-il vainement à l'idée qu'il avait mal interprété les paroles de Mary. Que d'un instant à l'autre, il allait voir Athéna les rejoindre, prête à poursuivre le combat.
Morte.
Une nouvelle phrase venue apporter le coup de massue nécessaire au Bélier pour reprendre ses esprits, pour revenir à la dure réalité. Un frisson parcourut son corps tandis qu'une sensation chaude glissait doucement le long du visage du Chevalier d'Or. Oubliant les convenances, ne parvenant à retenir la sensation qui étreignait maintenant son coeur, des larmes s'écoulaient sur le visage du Premier Gardien alors qu'il se rendait compte de la réalité de ce qu'il venait d'entendre. Ses sens concentrés tout autour de lui, Shion ne parvenait plus à ressentir nulle part le Cosmos d'Athéna. Et alors qu'il fouillait avec affolement, il ressentit soudainement une vague d'énergie le percuter, une puissante douleur le forçant à courber l'échine.
Quelques instants. Quelques secondes. Quelques minutes. Un temps indéterminé s'écoula avant que le Bélier ne parvienne à relever la tête. Le regard froid, les yeux encore humides, témoignage de la souffrance dans laquelle il vivait depuis cette annonce, il tourna son regard en direction du Seigneur Poséidon.
Les évènements récents changent totalement l'ordre des choses et je crains que nous ne puissions demeurer au Sanctuaire Sous-Marin. Un Chevalier d'Or a disparu, Athéna n'est plus, notre devoir est de retourner au Sanctuaire afin d'y rétablir l'ordre et attendre son retour. Nous n'oublierons pas l'Alliance du Fer et du Sang. Je n'oublierai pas tout ce qu'il s'est passé. Je n'oublierai rien. Au plaisir de revenir en ces lieux. Mu, Celsius, retournons à notre Sanctuaire. Marinas, merci pour tout.
L'âme meurtrie dissimulée derrière ce masque d'étiquette et bienséance, le Bélier fit signe à ses compagnons d'armes de l'accompagner alors qu'il se dirigeait vers la sortie du Sanctuaire Sous-Marin.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Mar 6 Aoû - 22:42
" Très bien chevalier du Bélier, sachez que nous gardons pour vous toute notre estime mais la disparition d'Athéna demande en effet votre présence au Sanctuaire terrestre. Mes soldats vous laisseront passé sans aucun problème et en mémoire d'Astre nous veillerons à continuer le chemin parcouru vers la paix entre les Océans et la Terre "
Poséidon venait de donner son salut amical au fier chevalier de la première maison du Zodiaque. Péniblement, il ne savait que répondre à la disparition de sa Nièce en ce moment fatidique pour tous. Soufflant un moment, il regarda les chevaliers d'Athéna et par un simple signe leur fit un congé amical en tapotant l'épaule de Shion. Mais que faire désormais contre les piliers de ténèbres ? Sans Athéna et sa lumière, cela devenait plus difficile dans les heures à venir. Son trident planté dans le sol, ses yeux se fermèrent pour réfléchir froidement à la situation. C'est alors qu'il ressentit les fluctuations des cosmos dans le Triangle des Bermudes ! Ils y étaient enfin arrivés et cela ouvrait des nouvelles perspectives, il fit signe à Jian et à Seren de rejoindre ces derniers pour les aider.
Puis il avança en sachant que ses forces s'amenuisaient étrangement, les pilones de ténèbres commençaient à jouer leur funeste présage. Il explosa alors son cosmos et fit signe aux siens de se préparer aux batailles à venir. Il savait que le dénouement approchait et il ne fallait plus lâcher le morceau. Alors qu'il avançait, un fragment de son cosmos partit dans l'espace temps pour aller rechercher l'Homme dont il avait besoin dans les mois à venir. L'entrainement de ce dernier touchait à sa fin auprès de la belle Kiani, il fallait donc que le futur chef des marinas pendant son repos.
" Tristan, mon ami, une fois ta tâche achevée, tu iras en Grèce près de Sparte, un homme t'y attendra et te permettra de comprendre sa raison d'être dans les années à venir. Tu es mon plus vieux serviteurs et ton soutien sera nécessaire pour lui, il aura un temps l'appui de mon cosmos mais je ne serai bientot plus en état de tenir quand j'aurai restauré la paix et les piliers dans le monde marin... "
Il s'avança alors vers le pilier du pacifique sud et consuma une partie de son essence pour restaurer la puissance du pilier à son état original ! Le pilier du pacifique nord recut à son tour la même puissance mais le Dieu chancela alors pour tomber aux genoux des ses chèrs marinas. Il ne voulait pas paraitre si atteint mais le déploiement de cosmos avait été tel qu'il avait fait explosé et trembler la terre dans les alentours. Il ne fit rien de plus, rien de moins mais ferma les yeux pour récupérer un peu de son sacrifice pour son Peuple !
Il ressentait au loin le ricanement du Masque, les choses allaient devenir de plus en plus délicate, il aurait besoin de tous ses alliés dans les minutes à venir... Il prit alors une bouffée d'air et ordonna d'un geste de foncer vers le temple de Poséidon !
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Sam 24 Aoû - 17:03
:: La Mort dans l'Âme :.
L'arrivée inopinée de Celsius avait paru permettre à Shion de reprendre ses esprits. La main du Chevalier d'Or se crispa imperceptiblement sur la reliure du livre, auquel il se cramponnait comme si sa vie en dépendait. Ce n'était pas loin de la vérité, puisqu'à en croire Jack, de cet ouvrage et de son utilisation correcte pouvaient dépendre bien des choses - dont l'issue de cette bataille. Une manière pour lui d'expier ses crimes et de laver le sang qu'il avait bien malgré lui sur les mains. S'il pouvait faire quoi que ce soit pour que sa mort n'ait pas été vaine, il ne reculerait devant rien. Et il avait pour cela besoin de toute l'aide que son confrère du Bélier pourrait lui donner.
Malheureusement, celui-ci n'avait pas l'air plus au fait que lui de ce que ce grimoire pouvait apporter et une étude approfondie risquait de s'avérer nécessaire pour en comprendre pleinement le fonctionnement. Mais quelles que soient les embûches qu'il pourrait rencontrer en chemin, il s'était juré d'en percer les mystères et de l'utiliser à bon escient, ainsi que cela aurait été le cas si le vieil homme était resté de ce monde et à ses côtés assez longtemps pour lui apprendre à s'en servir. Les doigts de la main opposée caressèrent la couverture du Libram Lilium - tel qu'il était écrit en lettres d'or - alors que le Gold Saint le scrutait d'un air pensif.
J'ai besoin de la poussière d'étoiles que contient ton armure.
Comment, pourquoi ? Déjà peu prompt à s'étendre au naturel, il l'était d'autant moins dans son état actuel. Il n'en écouta pas moins ce que Shion avait à lui dire, attentif autant qu'on pouvait l'être, et se pinça les lèvres en constatant que la situation était encore plus grave qu'il ne l'imaginait. Il ne connaissait pas Dohko personnellement mais savait que c'était l'un des Gold Saints les plus anciens encore en faction actuellement. Si quelqu'un pouvait le faire disparaître en claquant des doigts, alors leurs ennemis étaient encore plus redoutable qu'ils n'en avaient l'air. Si l'un de ses ainés pouvait se faire enlever de la sorte sans réussir à opposer de résistance, que pouvait-il faire, lui qui n'avait jamais été digne de sa place au sein du Zodiaque d'Or ?
Sans parler de cette sombre affaire de Taureau Noir qui, faisant écho aux Chevaliers Noirs qui avaient attaqué le Sanctuaire, sonnait comme un sinistre présage à ses oreilles. La disparition d'Athéna n'était que le point d'orgue de la marche funèbre qui semblait s'être entamée depuis le moment où ils avaient posé le pied au coeur de l'Empire Sous-Marin. Il n'en était que plus pressant de se mettre en branle avant que ne se jouent les dernières notes. Quand le premier gardien proposa de partir en quête de leur déesse, la logique aurait voulu qu'il accepte de l'accompagner, si honteux soit-il de reparaître devant elle alors qu'il n'avait encore rien accompli. Au contraire, il avait fait plus de mal que de bien. Une voix ô combien familière lui coupa néanmoins l'herbe sous le pied.
Le Saint des Poissons retint son souffle. Son coeur manqua un battement. Pas elle. Pas maintenant. se dit-il intérieurement, sans que cela ne change quoi que ce soit au fait qu'elle soit déjà en train de venir vers eux. Oh, il avait envie de la revoir, là n'était pas la question - il en avait besoin plus que jamais, d'elle autant que de tout le réconfort qu'elle pourrait lui donner. Mais il avait une mauvaise nouvelle à lui annoncer et ne pensait pas avoir à le faire si vite. Il n'avait rien préparé, n'était lui-même pas prêt, s'il pouvait seulement l'être à jouer les oiseaux de mauvais augure pour celle qu'il aimait. Il lui aurait fallu le faire tôt ou tard, mais de là à penser que cela arriverait si vite... Il se tourna vers elle mais c'est à peine si elle parut le remarquer tant elle avait l'air désorientée.
Il n'était de toute évidence pas le seul à avoir rencontre en chemin des épreuves qu'il n'était pas de taille à affronter et, comme il s'en était hélas douté, elle n'en était pas sortie indemne. Il ignorait ce qu'elle avait traversé, mais comment pourrait-il seulement oser le lui demander alors que ce lourd secret qu'il portait sur les épaules pesait entre eux comme une épée de Damoclès prête à tomber sur le lien qui les unissait. Un lien voué à se rompre. Et c'était pour retarder cette échéance qu'il aurait presque voulu que ce moment n'arrive jamais. Le simple fait de se tenir près d'elle en connaissance de cause lui nouait les tripes et il n'osa prononcer un seul mot, l'observant néanmoins et constatant à quel point elle avait été bouleversée par ce qui lui était arrivé.
Même à bout de forces tant physiques que morales, elle trouvait encore le moyen de faire comme si de rien n'était pour ne pas qu'ils s'inquiètent. Oui, cela lui ressemblait bien, mais ne faisait qu'accentuer le profond malaise qui s'était emparé du Roi des Ronces à son arrivée. Il aurait voulu la serrer dans ses bras pour la consoler, lui mentir en lui disant que tout irait bien si cela pouvait lui redonner au moins une once de son bel éclat... Mais il ne le pouvait pas. Il n'en avait plus le droit. Il voulut relever les yeux vers elle mais ne tarda pas à détourner le regard, n'osant la regarder en face avec ce poids sur la conscience. Bien que Shion l'ait une fois de plus incité à le suivre et que le Dieu des Mers n'ait pu qu'abonder en son sens, Celsius ne pouvait pas tourner les talons et partir comme si de rien n'était.
Permettez-moi de rester encore quelques instants. demanda-t-il, sans doute trop bas pour que l'Ébranleur de Sol puisse l'entendre.
S'il était effectivement trop tard pour sauver Athéna, ce n'était pas de retourner au Sanctuaire qui changerait quoi que ce soit. Il fallait se rendre à l'évidence. Personne n'avait besoin de lui. Pas même elle, et encore moins maintenant.
Sa prise sur le livre se raffermit comme s'il pensait trouver à son contact le courage de passer aux aveux. Son poing se serra à tel point que ses ongles auraient sans doute creusé sa chair s'il n'avait porté ses gantelets. Encore un peu et ses gencives se seraient mises à saigner à force de serrer les dents. Il avait tant de choses à lui dire. Ce que Jack lui avait dit pourrait sans doute leur être utile dans le cadre des batailles à venir, notamment au sujet de son adversaire - celui par qui tout était arrivé - mais malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à trouver les mots. Il le fallait pourtant. Avant qu'elle parte. Avant qu'il ne soit trop tard.
Le simple fait qu'il ose encore lui adresser la parole était une honte. Alors, il revêtit ce masque d'inémotion qu'il s'était jadis voué à porter en tant que Chevalier d'Or des Poissons. S'il n'était pas digne de ce titre, pas digne des honneurs qui y étaient affiliés, au moins lui restait-il ça. La force de cacher ses larmes. Devoir s'en parer en sa présence à elle et elle seule était une véritable torture qui ne fit qu'accroître sa douleur à la limite du supportable, mais il n'en laissa rien transparaître. Il ne méritait pas sa compassion et ne voulait pas risquer de la susciter, en aucune façon. Les mots finirent par se frayer un passage au travers de ses lèvres, de son âme mutilée.
Il m'a dit de vous dire qu'il vous aimait plus que tout.
Sujet: Re: [Groupe 2: Shion, Jian & Seren] Ruine et Désolation Dim 25 Aoû - 15:32
~° Idiot°~
Le rôle de la Messagère de Mauvais Augure ne me plaisait pas du tout. Moi-même accablée et tourmentée par les derniers événements de cette journée que l'on pouvait qualifier de – à chier – je courbais l'échine et faisait tout pour dissimuler le profond désarroi qui paraît mes yeux de jades. Sans doute était-ce l'une des raisons pour laquelle je n'accordais à Celsius que de léger coups d’œils et priais pour que ça ne se remarque pas. Toute pirate valeureuse que j'étais au bord de mon navire, ici, j'étais forcée de constater que je n'étais pas le capitaine, et que je n'avais hélas aucunes emprise sur le déroulement des choses. Ah, quel grand malheur ! Même affublé de pouvoirs divins, nous n'étions au final que de simples hommes. Avec certes des cartes supplémentaires en main pour cette grande partie face à la Destinée, mais quand-même des hommes. Le Seigneur des Océans faisait bien pâle figure, or, de la même manière que moi, enfin, avec beaucoup plus d'efficacité, il parvenait à cacher ses sentiments et son mal-être grandissant. Que devait-il ressentir en cet instant précis où Shion du Bélier s'en retournait chez lui, ainsi que ses congénères, nous laissant « seuls » face à l'ignominie du Masque ? Non point que je leur en tenais rigueur personnellement, mais pour moi c'était quitter le navire. Un sabordage. Non, je ne devais pas voir cela ainsi.
Poséidon lui comprenait, je devais en faire de même. Soufflant un grand coup pour mieux reprendre contenance, je relevais les épaules, prête à suivre notre Seigneur et Maître. Je fis un pas avant de me retourner à demi vers le Saint des Poissons. Bien sûr que lui resterait à mes côtés, je le savais au plus profond de mon être, alors pourquoi en douter ? Non, serait-ce de l'espoir ? Avais-je secrètement espéré qu'il s'en soit allé lui aussi ? Ah, peut-être aurait-ce été plus simple pour nous deux et nos cœurs blessés. Mais non, il était là, et demeurerait jusqu'à ce que je puisse voler de mes propres ailes. Pour la première fois depuis notre altercation avant de s'engouffrer dans la bataille, je le regardais avec cette tendresse destinée à lui et à lui seul et qu'il avait sut très bien lire lors de hm... une vague rougeur monta à mes joues au souvenir de cet épisode. Je ne pus réprimer un sourire plein de malice, qui, s'effaça bien vite quand il approcha.
« Alors joli môme, on ne peut plus se passer de moi ? »
Lâchais-je sur le ton de la plaisanterie pour mieux dissimuler mon trouble. Un pas, puis un second et enfin un troisième. Il était à portée et en cet instant précis, il me semblait avoir fait un pas en arrière par pur instinct. Que craignais-je ? D'être une nouvelle fois blessée. ? Je remarquais alors qu'il se tenait à bonne distance tout de même et qu'il s'accrochait fermement à un ouvrage que je ne sus reconnaître. Je le lorgnais médusée et m'apprêta à le rejoindre de quelques foulées quand il me stoppa net dans mon mouvement. Je n'avais sut lire sur son visage inexpressif la terrible vérité qu'il me jeta au visage sans détour. Mon joli minois se figea avant de se décomposer.
« Q-quoi ? »
Un frisson d'effroi me parcourut l'échine de manière fort peu agréable. D'un seul coup mon regard se remplit de colère et faisant un bond, ne pouvant plus me retentir, je lui administrais en plein visage un soufflet monumentale. La claque résonna dans un bruit sourd. Un long silence s'installa alors que nous étions tous les deux figés comme des statues de marbre. J'avais eu raison de me sentir en danger. J'avais eu raison d'écouter mon instinct plutôt que mon cœur. J'avais eu raison de partir et de ne pas répondre à sa demande.
J'avais eu raison et pourtant j'avais eu tord.
Tombée des nues, je baissais la tête pour regarder mes pieds, ainsi je pus cacher mes larmes, ma déception et ce je ne sais quoi qui ne cessait de croître depuis que je l'avais rencontré. Bordel ! Je fulminais toujours de rage, mes poings étaient crispés jusqu'à en faire blanchir mes phalanges, cependant je ne le regardais plus. Faisant volte-face, mes cheveux rouges suivant le mouvement, je commençais à détaler comme un lapin avant de me stopper brusquement. Là sans crier gare je pivotais sur mes talons pour attraper Celsius par le cou et plaquer mes lèvres contre les siennes.
« Idiot... » lui susurrais-je à son oreille avant de caler ma tête contre le creux de son cou. Bercée un instant, me laissant aller à ma tristesse et ma fatigue, je fus ô combien surprise d'entendre résonner une voix familière. Hein. ?! Sourcils froncés je regardais le Saint des Poissons, incrédule. Je lui balançais alors :
« Putain mais qu'est-ce que tu raconte comme connerie ? Ce vieux con est toujours en vie ! Hmph ! En faite ça m'étonne pas, tu voulais que je me jette dans tes bras c'est pas vrai ? »
Lui lançant un regard taquin, je le pris par le bras pour l'entraîner là où mon père se trouvait et nous attendais. Je me pris à gueuler alors aussi fort que mon paternel ! Hey ! Car après tout j'étais une O'Bannon, non ?
« T'AS PAS FINIS DE GUEULER VIEILLE LOQUE ? TU NOUS LES CASSE ALORS FERME TA GUEULE, TA GOURGANDINE DE FILLE ARRIVE POUR TE BOTTER LE CUL ! »