Embuscade

Fuite du Colisée ( Cascade de Sang )

La Septième Prison : lieu de pénitence éternel des âmes de tous les criminels que la Terre ait jamais porté. La route donnait un point de vue imprenable sur les marécages nauséabonds la constituant. Toutefois, elle ne passait heureusement qu'à bonne distance, et il était possible d'éviter ce lieu d'horreur si on le souhaitait pour poursuivre sa route.

Après un examen rapide des lieux, je constatai avec plaisir que comme prévu, j'étais le premier sur les lieux. Mon futur adversaire n'était pas encore arrivé. Mon regard se perdit alors à contempler la voute céleste, et je vis alors qu'il manquait l'une de ces mystérieuses constellations qui étaient apparues dans le ciel. Il n'y en avait désormais plus que onze. Puis, ce fut vers mon armure flambant neuve que mes yeux se tournèrent ensuite. Elle dégageait une puissance à laquelle je n'étais pas habitué. Il fallait se rendre à l'évidence, le Sang de la Rose des Enfers avait fait un miracle, et l'armure du Démon s'en été trouvée transcendée.

Je me souvins à cet instant que le Démon n'était plus réapparu depuis que l'Aldébaran m'avait tué. Une petite note d'espoir naquit en moi. Peut être ce trépas n'était il pas totalement négatif après tout. Parfois, il faut détruire ce qui est ancien pour construire quelque chose de mieux à la place. Continuant à marcher non loin de la route, je finis par trouver ce que je cherchais : un groupe de pierres formant une sorte de petite grotte naturelle. Lorsque je fus tapi à l'intérieur, dans l'ombre, à attendre l'ennemi tel un prédateur, il était impossible de dire que j'étais là. Mais pour m'en assurer, je m'enveloppai doucement d'un voile ténébreux recouvrant complètement ma présence sur les lieux. Il ne me restait plus qu'à attendre mon heure. Lorsque ce mystérieux Saint arriverait sur les lieux, une sacrée surprise l'attendrait...

/HRP: Prenez compte svp du fait qu'Inferno est devenu invisible

Spoiler:

Il avait laissé la Cascade de Sang derrière lui, continuant sa progression à travers les Enfers. Comme il avait été directement transporté des rives de l'Achéron jusqu'à un point avancé du Monde des Morts, il n'avait pas vraiment la moindre idée de l'endroit où il se trouvait. Quant à trouver un panneau ou un plan des lieux, cela relevait de la gageure ; autant essayer de dénicher une vierge dans une maison close...

Il s'était engagé dans un cul de sac, avait rebroussé chemin, avait pris successivement deux mauvaises directions, s'était retourné sur ses pas, failli tomber dans un précipice et avait échappé de peu à un éboulement de terrain. Bref, la promenade de santé.
Finalement il arriva à une falaise qui surplombait une plaine immense où avaient été creusées des fosses dont la largeur atteignait sans peine plusieurs centaines de mètres. Il en compta dix et sut instantanément où il se trouvait : son mentor lui avait parlé de cette prison des Enfers, constituée de cratères appelés malebolges ou malefosses ; au fond de chacune était condamnée une catégorie de criminels bien précise. En tout cas, il se tenait devant la 7° Prison du Domaine d'Hadès, c'est à dire relativement proche de la Giudecca.

Il descendit et atteignit le bord d'une des fosses. En contrebas, des centaines d'individus étaient en train de se faire flageller par des démons cornus et grimaçants ; Bardamu se souvint que c'était là qu'étaient fouettés ceux qui avaient vendu des femmes durant leur passage sur Terre.

- Eh ben, pas très folichon comme châtiment !

Il continua sa progression. C'est alors qu'il sentit comme une vibration dans l'air. Il n'en était pas certain mais il avait l'impression que quelqu'un l'observait. Un Spectre ? Sans doute. Après tout, il aurait été fou de croire que son "évasion" de la poche dimensionnelle aurait pu passer inaperçue : un des serviteurs d'Hadès avait certainement dû sentir sa présence et avait décidé de le prendre en chasse.

Il est bien caché, ça c'est sûr mais il a tort de me prendre pour un béjaune ! pensa-t-il avec un sourire. Il ferma les yeux et se concentra afin de mieux discerner l'endroit où le Spectre se trouvait. C'était ardu car la nature du lieu brouillait bien toute tentative de détection ; sans compter que le Spectre était chez lui. Il réussit quand même à sentir un Cosmos de ténèbres qui lui était vaguement familier. Où l'avait-il donc senti ?

Il rouvrit les yeux et décida de héler le nouveau venu :

- Pas la peine de te cacher, je sais que tu es là ! Allez, montre-toi !

Attendant que le Spectre veuille bien daigner apparaître, il sortit une outre de vin et s'en servit une généreuse rasade.

~> La cascade de Sang - Fuite du Colisée

Le Puit des Criminels, voilà bien une des prison les plus terribles des Enfers, dans laquelle elle n'était que peu habituée à se rendre, mais la fin justifiant les moyens, il était on ne peut plus nécessaire pour la Déesse des Enfers de gagner ce lieu afin d'intercepter avant qu'il n'aille plus loin, celui que Lydia avait voulu lui présenter, pour qu'ils puissent tous deux s'entretenir: Bardamu du Scorpion.

Comme elle s'y était attendue, le Saint d'or était déjà présent sur les lieux. Mais un autre que lui était aussi déjà là, et il s'agissait du Spectre du Démon, qui était parvenu sans le moindre mal à mettre en déroute le chevalier d'or du Cancer. A l'entrée, plusieurs cosmos s'entrechoquaient. Les siens se battaient vaillamment face à l'assaillant. Et ses forces étaient d'autant plus galvanisées car Rochel, le Dieu de la Mort, était à nouveau de retour dans le Royaume Souterrain.

*Inferno.* S'adressa-t-elle par télépathie à son guerrier. *Ne te dévoiles pas, pas pour l'instant ou tant que je ne t'en donnerai pas formellement l'ordre. Est-ce clair?*

Elle savait qu'il n'irait pas à l'encontre de son vouloir. Calquant son cosmos sur celui du Démon, la Rose Infernale poursuivit son avancée, s'amusant à l'écoute de l'écho de la voix du Scorpion. Il était fort à parier qu'il reconnaitrait son cosmos, l'ayant ressenti précédemment, lorsqu'elle avait créé pour les tourtereaux cette aire de fleurs. d'ailleurs, le même tapis de fleurs réapparaissait sous les pieds du Saint tandis que la Déité avançait vers lui.

Quelques hoquets de stupeur purent se faire entendre, celui des Morts et de leurs Gardiens, tandis que tous s'inclinaient dans le plus profond respect devant leur Impératrice, qui s'avançait majestueuse et splendide, recouverte de son armure. D'un geste de la main, elle intima à ses sujets de se redresser, semblant nullement se complaire dans tout ce protocole. Un vent frais et printanier circulait tout autour de la divine Perséphone, s'emmêlant dans sa magnifique chevelure d'ébène, tandis que deux iris émeraudes se portaient sur le gardien de Huitième Maison.

"- Il n'est nullement nécessaire de crier de la sorte, Bardamu du Scorpion. Je suis là. Une certaine personne que toi et moi apprécions m'a fait part de ton souhait de t'entretenir avec moi. Sache que je suis toute disposée à t'écouter. Alors je t'en prie."

Dit-elle en faisant un geste de la main qui indiquait à l'homme de main de sa soeur qu'il pouvait prendre la parole.

Celui ou celle qui se cachait ne se répondit pas à l'injonction de Bardamu qui commençait à perdre patience. A la place survint un phénomène qui fit pousser au Scorpion une exclamation de surprise quand il vit le sol rocailleux de la Prison se recouvrir d'un doux tapis de fleurs printanières et odorantes.

Par Athéna ! s'exclama-t-il.

L'instant d'après apparut une jeune femme revêtue d'une armure aussi noire que la Nuit. Dire qu'elle était belle était un euphémisme : elle était divine, majestueuse, superbe ! Sa peau marmoréenne mettait en valeur sa belle chevelure couleur plumage de corbeau et ses magnifiques yeux verts qui brillaient comme des émeraudes.

Même s'il ne l'avait jamais rencontrée auparavant, Bardamu sut instantanément qu'il se trouvait en présence de Perséphone, fille de Zeus et de Déméter, épouse d'Hadès et Reine des Enfers.

Là, je suis dans la merde ! pensa-t-il, à la fois angoissé et fasciné par la présence de la terrible Déesse. Car s'il se sentait capable d'affronter n'importe quel adversaire mortel, que pouvait-il face à une divinité ?

"- Il n'est nullement nécessaire de crier de la sorte, Bardamu du Scorpion. Je suis là. Une certaine personne que toi et moi apprécions m'a fait part de ton souhait de t'entretenir avec moi. Sache que je suis toute disposée à t'écouter. Alors je t'en prie."

Le Scorpion se détendit : il avait cru que Perséphone était venue le châtier en personne, suite à son évasion de la poche dimensionnelle et la poursuite de sa progression à travers les Enfers. Elle n'avait pas l'air de lui en tenir rigueur d'ailleurs. Baissant son regard vers les fleurs, il s'aperçut que c'étaient les mêmes qui tapissaient le sol de la "prison". Elle avait donc crée cet endroit par la force de sa pensée ? Quelle puissance ! Mais pourquoi a-t-elle fait ça ? Pour nous faire plaisir à tous les deux, à moi et à Lydia ? Ou tout simplement pour me tenir à l'écart ?

Il était perplexe quant aux intentions de la Déesse ; il eut même un moment de doute sur Lydia : l'aimait-elle vraiment ? Il chassa cette pensée désagréable comme on chasse une mouche. Se raclant la gorge, il dit à la souveraine du Monde des Morts, tout en s'inclinant :

- Mes hommages ô sublime Perséphone, permettez moi d'abord de vous dire que votre beauté est un régal pour les yeux et que je me sens indigne de la contempler...

Le compliment était un peu gros mais il était sincère.

... si j'ai exprimé le souhait d'avoir une entrevue avec votre altesse, c'est dans l'espoir que nous pourrions essayer de résoudre ce conflit entre nos deux camps autrement que par la violence. Je pense qu'il y a un profond malentendu entre vous et Athéna et qu'il serait profitable de parvenir à un accord entre vous deux.

Voila, c'était dit. Peut être aurait-il dû être moins direct, mieux choisir ses mots... Peut être, peut être. Toujours est-il qu'il attendait tranquillement la réponse de Perséphone.

Il était clair, à la façon dont il la regardait, que le Scorpion était sous le charme. Les femmes disposaient de cet atout que les hommes n'avaient pas et qui leur permettait, l'espace de quelques secondes, de les déstabiliser. Ce pouvoir avait toujours fait sourire la Belle, car même les plus terribles guerriers pouvaient tomber dans le panneau.

Rapidement cependant, Bardamu reprit le dessus, même si cela n'empêchait pas la Déesse de constater le trouble du chevalier. Sans aucun doute possible, il remettait même en question l'amour que lui portait la splendide Vampire. Il faudrait qu'elle éclaircisse ce point, mais pour l'heure, elle accordait toute son attention à l'humain qui lui faisait face.

Elle devait reconnaître la bravoure de son interlocuteur et la pureté de son acte. En venant à elle, il ne cherchait rien d'autre qu'à mettre un terme à cette guerre. Mais cela, Perséphone n'était pas en mesure de le lui accorder. Renoncer à cette bataille, c'était renoncer à Hadès, et cette idée, elle ne pouvait la supporter, car elle ne pourrait alors que se haïr et se détester d'avoir abandonné l'être aimé. Plutôt mourir que de vivre cela.

"- Bardamu, je tiens avant tout à saluer ton initiative, que certains n'hésiteront pas à qualifier de folle ou de désespérée. venir trouver celle qui a manipulé l'esprit du puissant Lion... Oui, il est fort à parier que l'on te considérera comme fou. Mais rassures-toi, je ne te ferai rien subir de tel. Ainsi donc ta demande a pour but de faire stopper cette guerre et d'épargner la vie de tes frères d'arme et de mes Spectres. Geste honorable."

Tout en parlant, la Rose des Enfers faisait les cent pas devant le chevalier d'or, avant de s'arrêter pour lui faire face, plongeant son regard ans le sien.

"- Dis moi, mortel, comment réagirais-tu, si ta Déesse te séparait de Lydia et qu'elle seule détenait la clé permettant de libérer ta bien aimée? Ne ferais-tu rien pour la sauver? Nulles tentatives? Cette guerre a lieu en raison du fait, qu'elle seule dispose de la clé qui permettra de libérer mon époux, et elle prendra fin lorsque j'aurai mis la main dessus et qu'Hadès sera libéré. Comprends-tu ce que je peux ressentir? En tout cas, je sais une chose, c'est que si quelque chose de similaire devait t'arriver, ma Vampire n'hésiterait pas une seule seconde à retourner Ciel et Terre pour te retrouver. Voila ce qu'est l'Amour. Comment peut-on dire que l'on protège de noble sentiment, quand on est incapable de la moindre compassion."

Ainsi parla Perséphone, Impératrice des Enfers. Sans bouger d'un pouce, elle se tenait prête à entendre la suite de l'argumentation du Scorpion.

Perséphone ne releva pas le compliment que Bardamu venait de lui adresser au sujet de sa beauté. J'imagine que tout le monde doit lui dire et qu'elle ne doit plus vraiment y faire attention ! pensa-t-il, retenant un petit sourire. Au lieu de cela, elle le complimenta sur son initiative que l'on pourrait qualifier de folle.

"...venir trouver celle qui a manipulé l'esprit du puissant Lion..."

Oh, c'était donc elle ?! se dit-il, haussant un sourcil. Il se demanda comment un Saint aussi vaillant avait pu voir son esprit aussi abusé de la sorte par Perséphone ; certes elle était une Déesse mais Corell était malgré tout un Chevalier d'Or, donc difficilement manipulable. Peut être qu'une partie de lui-même avait désiré se faire posséder par les sortilèges de la divinité...

"...Oui, il est fort à parier que l'on te considérera comme fou..."

Hum, on dit souvent que la folie est une forme de sagesse... répondit-il avec une pointe d'ironie. De toute manière, ceux qui me connaissent bien savent que je n'ai jamais été quelqu'un de raisonnable...

"...Mais rassures-toi, je ne te ferai rien subir de tel..."

Encore heureux ! Ou plutôt dommage car tu risquerais d'avoir quelques surprises si tu te risquais à essayer de me "posséder"... pensa-t-il.

Puis elle entra dans le vif du sujet :

"Dis moi, mortel, comment réagirais-tu, si ta Déesse te séparait de Lydia et qu'elle seule détenait la clé permettant de libérer ta bien aimée? Ne ferais-tu rien pour la sauver ? Nulle tentative ?..."

Pour être honnête, j'en sais rien ! D'ailleurs, je doute fort qu'Athéna soit encline à user de tels stratagèmes. Aphrodite peut être...

Néanmoins, la question de Perséphone était quand même intéressante : en effet, que ferait le Scorpion si d'aventure sa Déesse séquestrait Lydia en un lieu secret ? Secouerait-il terre et ciel pour la secourir ? Sûrement... Puis, il se demanda si Perséphone n'essayait pas de semer les graines du doute dans son esprit : se peut-il qu'elle ait réussi à corrompre Corell de cette manière ? Il faudra que je fasse attention...

La suite fut beaucoup plus intéressante :

"...Cette guerre a lieu en raison du fait, qu'elle seule dispose de la clé qui permettra de libérer mon époux, et elle prendra fin lorsque j'aurai mis la main dessus et qu'Hadès sera libéré..."

Tout s'éclaira pour le Scorpion. Il savait que lui et les autres Saints devaient se rendre à Giudecca où était emprisonné Zeus, le Roi des Dieux, père d'Athéna (et de Perséphone). Mais il avait ignoré jusqu'ici que la Déesse de la Raison détenait en captivité Hadès.

"...Comprends-tu ce que je peux ressentir ?..."

Hum, je peux effectivement me mettre à votre place... fit-il d'un air pensif, la main sur le menton.

"...En tout cas, je sais une chose, c'est que si quelque chose de similaire devait t'arriver, ma Vampire n'hésiterait pas une seule seconde à retourner Ciel et Terre pour te retrouver. Voila ce qu'est l'Amour..."

Hum, hum... fut tout ce qu'il répondit. En fait il réfléchissait, essayant de trouver une solution à ce problème, y incluant les dernières données qu'il venait d'apprendre de la bouche de Perséphone. Finalement, il prit la parole :

Je comprends votre... douleur, majesté mais je pense avoir une idée qui pourrait mettre tout le monde d'accord : Athéna veut libérer son père et vous voulez libérer votre mari ? Eh bien ! Procédons à un échange entre les deux frères : Athéna vous remet Hadès et vous lui remettez Zeus ! Bien entendu, cela pourrait paraître présomptueux de ma part de supposer que ma Déesse puisse accepter un tel marché mais après tout on ne sait jamais. Je pense que le mieux serait d'aller lui demander...

Il se tut, laissant à Perséphone le soin de réfléchir à cette proposition. Son idée était peut être saugrenue, peut être n'avait-il pas tous les éléments en main mais au moins il aura tenté de résoudre ce conflit autrement que par la violence.

Il était si naïf et si plein de confiance envers sa Déesse que ça en aurait été touchant si le Saint s'était adressé à une toute autre personne que Perséphone. L'épouse d'Hadès détestait sa soeur, les raison de ce désaveu fraternel? Seules les deux concernées le savaient. Toujours est-il que la Rose des Enfers doutait fort qu'Athéna tolérerait l'amour que se portait Lydia et Bardamu, contrairement à elle. Et c'est avec un soupir théâtral qu'elle lança alors à l'attention du chevalier.

"- Penses-tu vraiment que ta bien aimée divinité tolérerait les penchant de ton coeur? J'en doute fort. Tu ne connais pas ma soeur comme je la connais. Mais ne nous éloignons pas du sujet principal de cette étrange entrevue. Ce qui nous intéresse pour le moment est, comment résoudre ce conflit. Si solution il peut y avoir car j'en doute fort."

C'est avec la plus grande attention qu'elle écoutait le Scorpion, mais malheureusement celui-ci semblait avoir mal interprété ses paroles, aussi se devait-elle d'éclairer sa chandelle, car il devait très certainement manqué quelques éléments au Saint. Forcément, sinon il ne se permettrait pas de lui faire une proposition aussi ridicule.

"- Il me semble Bardamu, que tu n'as pas tout bien saisi. Alors voici quelques explications qui manquent à ton savoir. Figures toi que je me suis rendue en Olympe, juste après que Père y fut scellé, et malheureusement après qu'Athéna ait quitté les lieux. Bref cela n'est pas le coeur du sujet."

Un petit claquement de langue agacé, et la voila qui reprenait.

"Toujours est-il, que je sais pertinemment que vous n'êtes pas en possession de l'urne renfermant Hadès ou Poséidon. Non, c'est ce cher Hermès qui s'est chargé de les dissimuler. Je parlais de clé et non de serrure. Le Foudre du Père des Dieux est la clé. C'est lui qui permettra de libérer les frères emprisonnés, et c'est lui que je tiens à reprendre à Athéna. Cette guerre ne s'arrêtera que lorsque je serai en sa possession. C'est aussi simple que cela. Alors Bardamu, tes nobles attentions sont-elles toujours d'actualité? Je doute fort que tu souhaites trahir ma soeur et tes frères d'armes en me remettant ce que je désire, car pour eux, cela signifierait que leur combat et leur sacrifice ne te sont rien."

Après avoir écoutée Bardamu, Perséphone répondit à ce dernier :

"- Penses-tu vraiment que ta bien aimée divinité tolérerait les penchant de ton coeur? J'en doute fort. Tu ne connais pas ma soeur comme je la connais..."

Le Scorpion haussa les épaules. Il n'avait nulle envie de polémiquer sur ce sujet. Les mésententes familiales divines lui importaient peu ; et puis bon, si Perséphone avait envie de vider son sac, qu'elle le fasse avec l'un de ces Spectres ! Néanmoins, dans un souci de mettre certaines choses au point, il tint à exposer sa vision des choses :

- Avouez quand même qu'Athéna n'a pas une tâche facile : après tout, la garde de la Terre n'est pas une sinécure et ses deux oncles, l'un régnant sur les mers, l'autre sous la terre, n'arrangent rien à la chose puisqu'ils convoitent tous deux le monde des Hommes...

Puis Perséphone passa au sujet qui les intéressaient tous deux, à savoir la paix (provisoire, bien entendu) entre les deux camps. Il semblait en tout cas que Bardamu n'était pas en possession de tous les éléments et qu'il avait peut être mal compris ceux qu'il avait déjà : ainsi Athéna ne détenait pas l'âme de son cher mari mais la clé qui permettait de le libérer... Par ailleurs, ce n'était pas la Déesse de la Sagesse qui possédait l'urne contenant les essences d'Hadès et de Poséidon...

Deux dieux enfermés dans un si petit espace, ils doivent sûrement se bouffer l'un l'autre... pensa-t-il avec un petit sourire amusé.

... mais Hermès, messager divin et Dieu des Voleurs et du Commerce (ce qui revenait à peu près au même en fait). Quant à la "clé" elle-même, elle n'était autre que l'attribut de Zeus, la Foudre, autrefois forgée par les Cyclopes originels, les fils de Cronos et de Gaïa ; et c'était Athéna elle-même qui l'avait en sa possession. Bien entendu, la Reine des Enfers ferait tout ce qui est en son pouvoir pour reprendre à sa patronne cette arme.

"...Alors Bardamu, tes nobles attentions sont-elles toujours d'actualité? Je doute fort que tu souhaites trahir ma sœur et tes frères d'armes en me remettant ce que je désire, car pour eux, cela signifierait que leur combat et leur sacrifice ne te sont rien."

Entendant cette dernière phrase, l'intéressé lui sourit et la regarda, l'air de lui dire : "arrête de me prendre pour ce que je ne suis pas : un lâche et un traître !". Puis il se mit à réfléchir, le poing sous le menton, essayant de trouver une solution à cet épineux problème. Au bout d'un moment, il dit :

- Hum, j'imagine que la Foudre devrait également permettre de délivrer Zeus de cette urne dans laquelle il est emprisonné... A ce propos, qui a réussi ce tour de force ? Je ne pense pas que ce soit vous, alors qui ? Arès ? Ce serait bien son genre : si je ne me trompe pas, il a toujours été un peu envieux de l'autorité de son père... Enfin bon, ça n'est pas vraiment le sujet de la conversation.
Avoir la Foudre est une chose mais retrouver l'urne qui contient votre mari en est une autre. Je ne pense pas qu'Hermès - si j'ai bien compris, il l'a cachée quelque part, c'est ça ? - vous dira où elle se trouve, d'ailleurs il est possible qu'il soit de mèche avec la personne qui a séquestré Zeus. Dans ce cas, je pense que nous, c'est à dire les deux camps, avons affaire à forte partie... Quoi qu'il en soit, je crois que la meilleure idée serait d'essayer de négocier avec Athéna...

Plus le temps passait, et plus la Déité pensait que toute cette discussion n'aboutirait à rien. Le Saint était venu ici pour lui proposer de rencontrer, alors qu'il ne disposait même pas de l'ensemble des éléments qu'elle même détenait. Le Scorpion se fourvoyait sur tout, mais étant donné que toutes les pièces du puzzle n'étaient pas à sa disposition, il ne pouvait en aller autrement.

De plus, il était hors de question pour la Reine des Enfers de dévoiler davantage ce qu'elle savait. Les arguments du chevalier d'or pouvaient se tenir, mais cette conversation arrivait à son terme. Il était on ne peut plus temps pour elle de rejoindre ses troupes. Elle se contenta simplement de lui dire ceci.

"- Je te l'ai dis tes attentions sont louables, mais depuis le début, cette conversation est vouée à l'échec. Je ne négocierai pas avec ma soeur. Je pense qu'il est donc temps pour nous de nous séparer. J'ai des troupes à mener, et tu ferais mieux de faire demi-tour."

*Inferno, laisse le partir, dans le cas où il refuse, il sera à toi.* se contenta-t-elle de communiquer au Spectre, tandis qu'elle approchait gracieusement et avec calme du chevalier d'or, main tendue sur le côté. Au creux de cette dernière, une concentration d'un cosmos à la teinte améthyste apparue. Bardamu se montrerait très certainement méfiant, peut-être même croirait-il à une agression de la part de l'Impératrice des Morts. Mais visiblement, Perséphone semblait s'en moquer.

Petit à petit le cosmos, disparut, révélant en lieu et place de celui-ci une rose blanche, similaire à celle que portait Lydia. C'est lentement que l'épouse d'Hadès vint parer l'armure d'or du Scorpion de sa création tandis qu'elle poursuivait.

"- Si tu décides de faire demi tour, cette rose sera ton laisser-passer. Je ne dis pas que mes Spectres en tiendront compte, dans le cas où tu déciderais de t'en prendre à eux, et si tel est le cas, elle disparaîtra. Toujours est-il que les âmes des Morts, elles, te laisseront en paix. A présent, va. Il ne sera pas dit que Perséphone, Impératrice des Royaumes Infernaux, ne sait pas recevoir."

Un sourire, et la voilà qui se recule avant de disparaître sous le regard du Saint, dans ce doux et léger parfum printanier qui était le sien.

~> La Cascade de Sang

Perséphone rejeta l'idée de Bardamu, à savoir essayer de s'arranger avec Athéna ; même s'il s'y était un peu attendu, le Scorpion fut déçu : quelle tête de mule ! pensa-t-il, à la fois amer, découragé et furieux qu'est ce que ça lui coûte de négocier avec sa sœur ?! En plus je me demande si elle avait vraiment écouté ou compris ce que je lui ai dit... Rhalala, comme quoi divinité et stupidité peuvent aller de pair... Elle devait certainement laisser son cerveau à l'entrée des Enfers, à chaque fois qu'elle y revenait pour retrouver son cher mari ; et puis, à un moment donné, elle a dû oublier de le récupérer...

Quoi qu'il en soit, la rencontre avait été un fiasco et pendant un court instant, Bardamu eut envie de tout laisser tomber : que les Dieux se démerdent entre eux ! se dit-il, le regard furieux, les poins serrés. Qu'ils aillent tous se faire foutre ! Par ailleurs, il se demanda si les Hommes avaient vraiment besoin des Dieux ; si ce n'était pas le cas, ils pouvaient fort bien s'en passer et devenir leur propre maître... L'idée de la création d'un ordre de Chevaliers ne dépendant d'aucune divinité lui effleura l'esprit... Allons, ce n'est pas le moment de se décourager ! songea-t-il en reportant son attention sur Perséphone qui venait de lui donner une magnifique rose blanche : elle lui servirait de sauf-conduit s'il décidait de faire demi-tour.

Le Scorpion la remercia d'une inclinaison de tête.

"...A présent, va. Il ne sera pas dit que Perséphone, Impératrice des Royaumes Infernaux, ne sait pas recevoir."
Tout comme elle ne sait pas réfléchir... acheva-t-il mentalement, la regardant disparaître dans les airs. Eh bien, au moins j'aurais essayé et puisque la négociation a échoué, il ne reste plus que la guerre ! Les Spectres regretteront d'avoir croisé mon chemin et Perséphone se mordra les doigts de ne pas avoir voulu m'écouter !

Au plus profond de son être s'opéra un bouleversement ; ses forces ne cessèrent de s'accroître et son esprit de s'aiguiser. Ses sens perçurent des sons nouveaux, des harmonies subtiles jamais entendues jusque là. C'était comme une second naissance. Son Armure sentit ce changement et elle entra en résonance avec son âme. Il sourit. Les doutes qu'ils avaient ressentis il y a quelques instants furent balayés, réduits en cendres et il se sentit en paix avec lui-même, avec l'univers, débordant de gratitude envers ce dernier.
Il concentra son Cosmos et poussa un véritable rugissement qui était une sorte de cri de joie et de ferveur.

Il réfléchit. Il pouvait très bien continuer sa progression mais il risquait tôt ou tard de succomber sous les coups d'un des serviteurs d'Hadès ; il pouvait peut être en éliminer un ou deux mais au bout du compte il serait vaincu. En tant que Chevalier d'Or, il n'avait pas le droit de sacrifier sa vie inutilement ! Ses compagnons comptaient sur lui, Athéna aussi comptait sur lui et il devait tout faire pour les aider à remporter la victoire sur les Spectres. Ses pensées le ramenèrent à Lydia : elle faisait certes partie du camp ennemi mais il l'aimait quand même et rien ne les séparerait vraiment.

Fort de cette nouvelle résolution, il tourna les talons, se dirigeant vers la Prison où se trouvaient les autres Saints. Oui Perséphone, je vais faire demi-tour mais je ne vais pas pour autant quitter ton Royaume...

Euh, je peux aller où exactement ?

Citation :: Post de changement de kit

Attendre... Demeurer dans l'ombre, parfaitement immobile, à observer sans mot dire. C'était le propre du prédateur : attendre le moment propice pour attaquer. Pourtant, cette fois, ce n'était pas mon instinct qui me retenait mais bien Perséphone. Bien que réticent à l'idée de ne pas pouvoir massacrer le scorpion sur le champ, j'avais accepté ses ordres, parce que c'était elle, et personne d'autre. Les minutes s'écoulaient lentement pedant que les deux protagonistes discutaient, et négociaient tranquillement. Une discussion qui de toute évidence allait droit dans le mur. Nous autres, spectres, ne désirions pas la paix avec les Saints, mais bien leur fin. Cet imbécile de Bardamu ne l'avait pas compris, visiblement.

Finalement, la discussion prit fin de la façon que j'avais prévu, à savoir sur un refus de négocier de la part de notre reine. Après une rapide conclusion, la Rose des Enfers disparut, me laissant seul avec le Scorpion. Le rythme de mon coeur s'accéléra, boosté par l'adrénaline qui envahissait mon corps. Les prochaines secondes et la décision de Bardamu décideraient de sa vie ou de sa mort. Au moindre faux pas, je me dresserais devant lui pour le terrasser avec un plaisir non dissimulé. Lui faire payer les risques qu'il avait fait prendre à Lydia en se comportant comme il l'avait fait.

Malheureusement, le chevalier d'Or ne tenta pas de poursuivre sa route. Il se retira rapidement, et un sentiment de déception et d'amertume m'envahit aussitôt. Il avait eu très très chaud, cette fois ci. Mais il n'était pas pour autant tiré d'affaire. Mon instinct me murmurait que Bardamu n'était pas du genre à abandonner si facilement. Il reviendrait à la charge avec ses alliés. Il ne s'était replié que pour gagner du temps. J'aurais donc peut être une nouvelle fois l'occasion de l'affronter.

Réconforté par cette seule pensée, je dissipai lentement le voile qui me dissimulait avant de sortir lentement de la cavité où j'étais resté caché tout ce temps. J'étais véritablement déçu par la réaction de Bardamu. Pour un homme si arrogant, il ne s'était pas fait prier pour fuir la queue entre les jambes tel un chien battu. Mon mépris pour ce chevalier se développait de plus en plus intensément, tandis que mon regard fixait le chemin par lequel il était reparti. Et comme pour répondre au cri du scorpion, cest poings serrés que mon cri s'éleva avant de se répercuter dans tout le canyon.
- Nous nous reverrons, Bardamu... Tu n'en es sorti vivant que parce que Perséphone me l'a demandé. La prochaine fois, tu n'auras pas cette chance... la partie n'est pas encore terminée murmurai-je finalement.

Sur ces mots, je pris à pleine vitesse le chemin de la quatrième prison afin de couper l'ennemi dans son élan.

4e Prison

>>> Cocyte

"Je dirigeai mon tapis volant vers la Prison précédente, composée de dix fosses. A chacune d'entre elles correspondait un supplice bien particulier, en fonction des actions commises lors du passage sur Terre de la personne qui avait eu le malheur d'y échouer.
Je me demandai pourquoi le seigneur Hadès avait choisi de réunir autant de tourments différents en un seul lieu. Avait-il manqué de place ? Ou avait-il souhaité faire une sorte de démarcation entre les Prisons situées en-deçà de celle-ci et le Cocyte ?

Juchée sur mon tapis volant, je ne perdais pas une miette du spectacle dantesque qui se déroulait en contrebas : ici des hommes et des femmes se faisaient rôtir, ailleurs ils se faisaient laminer, certains portaient une lourde chape de plomb, d'autres encore voyaient leurs corps rongés par la vermine...
Quand on avait une position surélevée comme la mienne, ce spectacle ressemblait à un tableau vivant, un patchwork animé des différents supplices et tourments possibles et inimaginables. Le pire dans tout ça, était qu'ils duraient pour l'éternité !
Ceci dit, à force de se faire rôtir, démembrer, décapiter, flageller, éviscérer, écraser, etc..., il était possible qu'on finisse par s'habituer à la souffrance, voire qu'on y fasse même plus attention...

Au bout d'un moment ces scènes me lassèrent et je posai mon tapis volant non loin d'un des gouffres. Je sentis que les intrus n'étaient plus très loin et qu'il me fallait bientôt les affronter.
Soudainement, un autre Cosmos jaillit sans crier gare, comme surgi de nulle part ! Il était puissant, moins que celui d'un Dieu toutefois, et ne ressemblait à rien que ce que j'avais pu expérimenter jusque là. Il s'était manifesté au même endroit où se trouvaient les intrus et se dirigeait vers la Septième Prison. Ami ou ennemi ? J'allais bientôt le savoir. S'il se révélait hostile, je doutai fort de pouvoir en venir à bout toute seule..."

6ème Prison

Q

P

L

« Hors de mon chemin, femme. Je n'ai pas de temps à consacrer à un insecte dans ton genre. »

S

Spoiler:

"Les cris de souffrance des damnés cessèrent comme par enchantement quand le nouveau venu fit son apparition ; même les quelques démons assignés à la garde des fosses stoppèrent d'un seul coup leurs activités, jetant des regards nerveux vers l'apparition.
Pour ma part, j'observai le nouvel arrivant avec un mélange de circonspection et de curiosité : de forme humanoïde, il semblait environné, constitué de ténèbres et d'écarlate ; sa tête était coiffée d'une sorte de casque dont la visière réfléchissait aussi bien les flammes s'échappant d'une des fosses que le ciel infernal qui le surplombait.

J'éprouvai un curieux malaise à sa vue : l'air autour de lui ainsi que le décor semblaient perdre toute réalité, comme si cet être mystérieux les absorbait. Le contempler ce n'était pas fixer les ténèbres, car cela au moins c'était encore quelque chose, mais c'était la sensation de scruter un vide infini et, partant de là, d'être aveugle.

Il parla et sa voix même avait l'air d'aspirer les autres sons :

« Hors de mon chemin, femme. Je n'ai pas de temps à consacrer à un insecte dans ton genre. »

L'insulte me fit sortir de l'étrange torpeur qui m'avait saisie dès l'entrée de cette entité et je me préparai à lancer une répartie cinglante :

- Pour qui te prends-tu, espèce de...

Mais l'autre fit un pas. Instantanément je me sentis comme tétanisée par la puissance fantastique qui émanait de sa personne, ou plutôt de sa non-personne et mon insulte mourut dans ma gorge tandis que l'étincelle qui brûlait dans mes yeux s'éteignit comme on souffle la flamme d'une chandelle. Toute agressivité, toute velléité de combattre s'étiola également en moi, tuée dans l’œuf.
Il fit d'autre pas et la pénible impression s'accentua. Il passa tranquillement à côté de moi, sans esquisser le moindre geste hostile et je restai paralysée, telle une souris devant le regard hypnotique d'un cobra.

Pourtant, je parvins à rassembler suffisamment de courage pour tourner la tête dans sa direction et lui demander d'une voix presque inaudible :

- Qu... qui es-tu ?...

→ Cocyte

*Réponds !*

La Cascade de Sang

Cette traversée des Prisons commençaient à devenir monotone et la Guerrière Sacrée éprouva une lassitude mêlée à de l'irritation. Point de combat pour remuer les sangs ! Point d'ennemi pour lui barrer la route ! Point d'adversaire pour égayer la monotonie du chemin ! Des Prisons, encore des Prisons, toujours des Prisons ! Et ce ciel uniforme, on ne savait s'il faisait jour ou nuit dehors !...

Toutefois ce sentiment était quelque peu tempéré par l'Etranger - c'est ainsi qu'Ysselda avait surnommé l'être inconnu et mystérieux qui avait fait une entrée pour le moins remarquable dans le Royaume des Morts. Il n'avait pas eu l'air hostile, mais pas amical non plus, et il devait suivre des desseins aussi sombres que la noirceur qui constituait sa personne. Une chose était sûre : la Walkyrie n'aurait pas aimé l'avoir ennemi. Quoique...

Nouveau décor, nouveau lieu de supplice. Une plaine immense, aussi vaste que le ciel, au sol aride et trouée d'une bonne dizaine de fosses circulaires dans lesquelles on aurait pu mettre une ville de bonne taille.

Elle jeta un œil sur l'une d'elles : en bas, des hommes et des femmes étaient en train de rôtir dans un enfer de feu et de flammes : leurs chairs se gonflaient sous l'effet de la fournaise, éclataient et grillaient, répandant une atroce odeur ; il ne restait au final qu'un cadavre noirci, fumant, sans cheveux et aux orbites vides. Puis, comme par magie, le corps se relevait, les chairs se recomposaient, les cheveux repoussaient et les yeux se reformaient et tout recommençait.

Charmant !... fit Ysselda qui ne put retenir un frisson. Elle n'avait pas de bons souvenirs avec le feu.

Elle sentit le Cosmos de l'Etranger, ainsi que deux autres, beaucoup plus faibles. Elle se dirigea vers leur source et bientôt elle aperçut trois silhouettes : celle du mystérieux inconnu et de deux femmes ; l'une était une Spectre, l'autre était une Marina si l'on en jugeait à son aura "salée" et à son armure qui arborait une belle couleur or et orange

Elle s'approcha. C'étaient toutes les deux des beautés mais d'un type différent : la première était orientale et la seconde méditerranéenne, bien qu'Ysselda n'aurait su dire de quel contrée elle venait.

Elle se porta à sa hauteur et se présenta, aussi bien pour les dames que pour l'Etranger :

Salutations, je suis Ysselda de Lambda, Guerrière Sacrée de Mjolnir et loyale servante du Dieu Odin ! A qui ai-je l'honneur ?

--> la cascade de sang

Le cancer avait largement regagné du terrain sur le phoenix et la walkyrie de la déesse Freyja en les talonnant de très près. Ils rentraient dans la septième prison,lieu aussi sordide que déplaisant. La route était encore longue pour arrivait au Guidecca, mais au moins depuis la cascade de sang les spectres venaient de reprendre du mouvement. Et ça ce n' était que du bon pour ceux qui ne penser qu' à en découdre coûte que coûte. Le loup d' Asgard, le phoenix, et bien d' autres de cette trempe là.

Il y avait la présence de l' ennemi non loin de là et du dernier venu. Ce guerrier bizarre. A en croire les postures et les positions, on pourrait croire qu' il était là pour combattre des spectres tout comme l' armée d' Athéna. C' était plus qu' étrange comme scène ! Ysselda, la guerrière divine se présenta sur un ton haut tandis qu' Urio observait encore cet homme. Enfin, si s' en était un ! Chose à laquelle il n' avait pas plus d' information sur le sujet...

Il restait silencieux observant ses faits et gestes. Son cosmos s' agita légèrement mais n' était pas hostile sur le moment. Le chevalier d' or ne pouvait plus restait plus longtemps dans l' ignorance, alors il lui parla ignorant les deux autres femmes. Elles ne l' interessait pas du tout et laisserait le menu frotin pour les autres probablement. A moins que le destin n' en décide autrement !

Qui es-tu, toi ? ...et ce pari avec Athéna? De quoi parler tu ?

L

P

« Qui je suis? Hmpf... Que devrais-je répondre encore à cette question? Je me le demande... Vous n'avez pas besoin de savoir qui je suis. Mon nom ne vous apporterait rien. Je ne suis que ce qui subsiste, et tout ce qui a jamais existé. Je suis la fin, celle de cette ère, de ce monde. Je suis venu d'au-delà des brumes de l'espace et du temps pour terminer ce qui a été commencé. Si c'est un nom que vous voulez mettre sur mon visage, alors appelez-moi Void, car c'est ce que je suis désormais. »

V

« Ta Déesse ignore encore elle-même ce qu'elle a perdu, Saint du Cancer. Mais ne t'en fais pas... Je ferai en sorte qu'elle ne le découvre jamais. »

8ème Prison (si aucune interception)

« Toi… Oui toi, c’est un homme de ton peuple qui m’a tué, sache que je n’ai jamais tué personne et j’espère que tu seras la première ! »

Spoiler:

Après un moment, Ishiro arrivait à la prison suivante. Il vit une chose horrible, il ne s'y attendait vraiment pas. Des morts se jetèrent directement dans un puits énorme. Ishiro était consterné par ce qu'il se passait, est ce comme ça qu'il finirait s'il mourrait ? Le saint se retourna alors et vit Urio du Cancer, Ysselda, un étrange individu au cosmos démentiel et une femme qui portait un surplis au vu de la couleur, il y avait un tapis à côté d'elle. Une autre femme était auprès d'Ysselda et elle lui en voulait apparemment. A la couleur de son armure elle lui faisait penser à un marina. Le cosmos du saint grandit, il voyait enfin un marina qu'il pourrait corriger mais le saint préféra la laisser à l'Ase qui lui en voudrait sûrement s'il lui piquait sa proie. Le bronze se rapprocha de la supposée spectre et lui parla ouvertement.

"Hé toi là, au lieu de trembler, tu ferais pas mieux de faire ton boulot de spectre et de nous empêcher de passer ?"

Le cosmos de feu du saint augmenta alors à proximité de la jeune femme. Il vit alors l'homme au cosmos surpuissant et ne lui lança qu'un regard puis se retourna vers la spectre.

"Tu es sur mon chemin là, bats toi ou tu dégages !"

Ishiro était en forme, il voulait se battre, son cosmos grandissait sans cesse. Il regarda Ysselda et lui fit un signe de tête comme encouragement.

Spoiler:

"Void, le Vide... C'est sous ce nom que la mystérieuse entité se présenta. Je me doutais bien que ce n'était point là son nom véritable, d'ailleurs, en avait-il vraiment besoin ?, mais juste un mot qui permettait de le définir, afin que son concept soit accessible, compréhensible, aux mortels que nous étions...

J'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne vis pas tout de suite l'arrivée de Mélisandre, pas plus que je ne remarquai la venue de nouveaux personnages : une guerrière à la chevelure blonde comme les blés qui tenait un gros marteau dans sa main et dont le Cosmos avait quelque chose de glacial, un homme portant une armure dorée qui brillait de mille feux, renvoyant la lumière des brasiers qui brûlaient en contrebas, dans l'une des fosses ; et enfin un gaillard dont le Cosmos flamboyant ondoyait à travers lui comme les rayons du soleil. Ce fut ce dernier qui s'adressa à moi sur un ton quelque peu brutal, me ramenant ainsi à la réalité :

"Hé toi là, au lieu de trembler, tu ferais pas mieux de faire ton boulot de spectre et de nous empêcher de passer ? [...] Tu es sur mon chemin là, bats toi ou tu dégages !""

Quelle grossièreté ! Je fronçai les sourcils :

- Je te trouve bien hardi de prononcer de telles paroles, surtout en ma présence ! Sache que tu as devant toi, Zobeida, Spectre du Djinn, de l’Étoile Terrestre du Rêve !

Regagnant mon tapis volant, je m'y assis en tailleur et darda sur l'impudent un regard de braise ; ce dernier avait fait exploser son Cosmos et je fis de même : une aura violette m'enveloppa, teintée de jaune safran et une odeur d'épice, de rose et de jasmin, emplit l'air, adoucissant la puanteur de ce lieu.

- Toi aussi tu manies le Feu ? Très bien, livrons bataille alors ! Nous verrons qui de nous deux l'emportera ! Mais je te préviens roumi, je suis d'une autre trempe que ceux que tu as affronté auparavant !..."

Spoiler:

la cascade de sang

Cet endroit des enfers était en ébullition permanente au vu de ces innombrables cosmos qui s'y dégageaient, tout comme le fut l' entrée des enfers avec l' arrivée massive de l' armée de l' espoir réunissant les chevaliers d' Athéna et les guerriers de Freyja et Odin il y a de cela quelques heures. Sur seulement quatre heures, ils avaient réussi à provoquer et contraindre les spectres à se diviser laissant ainsi plus de chance sur la victoire tant attendu depuis l'attaque du sanctuaire, en Grêce.

Le but était proche, mais pour autant même si le petit groupe de tête avait réussi à se faufiler jusqu' au beau milieu des enfers, ils eut, eux aussi, le même tour que les spectres. Ils furent divisés depuis le départ de Dohko et de Shion. Maintenant, se fut autour du brûlant phoenix et de l' incroyable walkyrie de rentrer dans un combat.Leurs cosmos bouillonaient d' intensité.

Dans la noirceur des ténèbres, un cosmos très puissant se mit à explosé dans les entrailles infernale. Cela ne laissait guère présagé de bon augure, mais il fallait continuer à avancé quitte à se trouver aux portes de la mort. Samiel y était prêt. Alors, il continua a avançait et arriva aux côté du chevalier d' or du cancer. Celui-là même qu' il quitta dés la demeure du jugement.

Encore en vie, Urio ! lança t' il quand tout à coup un rugissement à faire palir les vivants et les morts se fit entendre.

"GRRRRROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOORRRR"

Quel était ce monstre qui venait de se réveiller pour livrait bataille. Et cette puissance...

~~8 e prison si pas d' interception.~~

L' individu restait énigmatique quand à sa véritable identité, préférant laissait le temps de résoudre ce mystère à ceux dont il venait de répondre qu'ils avaient qu'à l' appelé Void. Ce nom était inconnu aux souvenirs de notre cancer. Jamais il n' avais entendu parler d' un tel être par le passé. Ce qui était sûr c' est qu' il était là pour quelque chose de bien précis, mais quoi ? Et qu' Athéna venait de perdre quelque chose. Urio n' aimait guère cela, mais il n' empêcha pas l' inconnu à s' éclipser sur le moment.

Après ça la guerrière d' Odin se retrouva vite défiée, ainsi que la spectre par l'intermédiaire de l' oiseau de feu, le phoenix. Ils s' en allèrent donc ailleurs laissant le saint d' or tout seul, sur place , et alors qu' il s'apprêtait à repartir vers la dernière prison il vint à ressentir le cosmos de la reine des enfers, Persephone. Elle était en colère et venait de rentrer dans la guerre sainte de façon agressive. Puis, un autre guerrier divin que' Urio connaissait bien arriva. Samiel, le loup d' Asgard, lui lança une boutade. Avant même qu' il ne put répondre, les entrailles des enfers laissèrent le cri de la bête rugir de colère. Qu' était-ce dont cela ?

La puissance démesurée de ce monstre pouvait faire pâlir tout chevalier, même les plus téméraires. Il était au moins égale à celui d' un dieu, mais qui pouvait en être capable ? Les titans ? Une fois la désagréable surprise passée, le cancer regarda l' asgardien droit dans les yeux.

Ce n' est pas le moment de sortir des conneries comme ça, Samiel ! On a plus urgent à réglé avec l' arrivée de cet inconnu et le réveil de cette ancienne puissance par Persephone...Nous ne sommes plus que deux par ici. Tous les autres sont bien occupés, malheureusement. Tu es prêt, le loup ?

Bien qu'il n'ait pas directement répondu à Ysselda, l'Etranger dit que le nom qui qualifierait mieux ce qu'il est, était Void. Toujours tournant le dos aux femmes, il s'éloigna, continuant son chemin vers une destination connue de lui seul.

Ishiro vint à son tour et apostropha de manière fort peu courtoise la Spectre qui se nommait Zobeida, Spectre du Djinn. Un mot fort étrange que l'Asgardienne ne connaissait guère et qui n'évoquait donc rien pour elle. Quoi qu'il en soit, elle accepta le défi du Phénix et les deux combattants s'éloignèrent afin de pouvoir s'affronter tranquillement. Le moyen de transport utilisé par l'orientale était pittoresque en tout cas : un tapis orné de motifs en arabesque et qui flottait dans les airs. A chacun sa méthode...

Le Cosmos de la Marina la tira de ses pensées : elle venait de le manifester de manière brusque tandis qu'une lueur mauvaise animait son regard, tels des rubis étincelants. Ses Ecailles se mirent à crépiter, comme si elles étaient parcourues par des arcs électriques. Elle l'invectiva :

« Toi… Oui toi, c’est un homme de ton peuple qui m’a tué, sache que je n’ai jamais tué personne et j’espère que tu seras la première ! »

Ysselda la regarda avec gravité : comprends-tu seulement la portée d'un tel acte que d'ôter une vie ? Non, je ne pense pas... Voir une personne mourir devant soi n'est pas chose plaisante et je sais de quoi je parle...

Elle fit exploser son Cosmos à son tour : le sien était blanc et de petits cristaux de givre flottaient dans l'air, tout autour d'elle. Les prunelles de l'Asgardienne plongèrent dans celles de la Marina.

Mais si tu veux te battre, je suis à ta disposition ! Avant toute chose, il est d'usage de se présenter ; je viens de le faire il y a quelques instants, à ton tour maintenant.

Spoiler:

==> La Cascade de sang

Le temps s'écoulait encore tandis qu'elle s'éloignait enfin de cette affreuse Cascade. La nouvelle lune brillait toujours de son éclat morbide tel un avertissement contre tout ennemi voulant s'enfoncer encore davantage dans les Enfers. L'ombre et le sang.

Le rouge et le Noir...

Deux couleurs qu'Angel ne cessait de voir à mesure que son chemin se poursuivait. Mais jamais le chevalier de la Chevelure de Bérénice ne renoncerait.

Non pas après être allé aussi loin !!! Minos, comment peux-tu te moquer ainsi des autres !!! Je suis peut-être faible mais si j'abandonne, que crois-tu qu'il se passera ? Si je laisse les miens, jamais plus je ne pourrais les regarder ou simplement continuer à vivre. C'est maintenant qu'on a besoin de moi. Je n'ai jamais rien pu faire pour ceux que j'aimais et cette fois, enfin, j'ai une chance de...

Des larmes coulaient sur ses joues. Lyria se souvenait de ce qu'il s'était passé durant toute sa jeunesse et de l'injustice flagrante dont avait été victime les siens de par sa seule faute. Enfin, c'était ce qu'elle croyait avant de les avoir tous quittés pour leur propre bien.

Et même si eux me pardonnent, même si mes frères d'armes ou Athéna me pardonnent. Moi, jamais je ne pourrais...

Plutôt mourir au combat que de me terrer. Plus jamais !!!

Un picotement dans sa paume, elle s'était entaillée les chairs tant la colère la poussait à avancer. Cette façon dont elle avait été appelée devant les autres. Ce prénom féminin. A quoi bon se dissimuler maintenant que tous allaient savoir. La seule idée de devoir étouffer sous un masque la révulsait et si cela se confirmait...

Non, ce n'est pas le moment !!!

Puis, enfin, elle atteignit la prison suivante, s'efforçant de ne rien voir, de ne pas s'attarder sur ces ombres en plein supplice. Elle devait avancer et rattraper son retard. D'ailleurs, elle devait s'être égarée pour s'être fait ainsi dépasser par le chevalier Urio et ce guerrier dégageant tant de froid.

Un peu comme toi, Ysselda.

Et elle s'avança vers les deux hommes, ne sachant que dire. La façon dont Minos lui avait parlé lui revint alors en mémoire. Autant savoir une bonne fois pour toute...

- Je...

Ne sachant si le destin que lui avait prédit le juge s'accomplirait, elle préféra se présenter sous sa véritable apparence.

- Je suis Lyria de la Chevelure de Bérénice, chevalier et guerrier divin... Même si je semble faible, ne me renvoyez pas. Pas maintenant alors que je n'ai fait que combattre plus fort que moi sans jamais abandonner...

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