Dans l'Antre du Lion

Sa haine était palpable. Il le ressentait autant dans le cosmos que par son instinct, tant le regard de la femme était assoiffé de sang. Ses sentiments étaient si forts que si Corell n’avait pas levé de puissantes barrières mentales, il aurait été pris dans ce maelstrom de fureur et de colère qu’était le cœur du Spectre qui était apparu dans son dos. Les ruines du Temple du Lion tremblaient sous l’effet du cosmos du suppôt d’Hadès, laissant deviner une puissance brute, basique, à peine contenue. Le Lion d’Or n’avait pas besoin de se retourner pour savoir que la personne était en parfaite santé. Il n’en avait cure. Tout ce que lui importait, c’était la quiétude du moment. Debout les bras croisés face à l’horizon, de part et d’autre des deux gigantesques Lions de pierre, il était en paix. Les claquements de sa longue cape d’ébène étaient le seul bruit qui retentissait à présent dans le Bastion de l’Humanité. La plupart des combats cessaient. La plupart des Chevaliers étaient morts. Et en cet instant, alors que le soleil commençait tout doucement à se coucher, laissant sa douce couleur orangée se refléter dans ses yeux, le Saint se sentait en paix. Il aimait cette quiétude, ces instants de calme, où tout homme pouvait faire le point. Où tout Chevalier se rappelait pourquoi il se battait.

Trop d’ennemis. Trop de combats. Trop de souffrances. Mais face à un tel spectacle, tout disparaissait. La douleur laissait place à la sérénité. Le sang laissait place aux sourires. Le stress laissait place à la béatitude. Mais jamais rien ne pourrait finir. Il y aurait toujours d’autres challenges. D’autres guerres. D’autres adversaires. D’autres vies gâchées.

Le Chevalier du Lion soupira. Sans se retourner, n’osant quitter des yeux les Temples du Zodiaque et la mer lointaine, où peu à peu la lumière laissait place aux ombres, il s’adressa au Spectre qui osait fouler du pied ce lieu sacré qu’était l’Antre du Lion.

« J’ai rarement senti un désir de vengeance aussi pur. Je vois clair dans ton cœur. Il n’est plus qu’un puits sans fond, où seule la haine subsiste… Je ne vois qu’une seule raison qui aurait pu te pousser à me maudire à ce point. »

Le Lion leva la tête, son regard se perdant dans les nuages et les étoiles naissantes. Un ciel où avait disparu l’âme de son adversaire le plus puissant… Et aussi le plus honorable. C’avait été un combat comme on en voit rarement… Dont le Saint gardait un triste souvenir.

« Tu connaissais le Juge du Garuda. »

Ce n’était pas une question. Ce Spectre devait être proche du Juge pour être dans un état pareil. De la servitude ? De l’amitié ? De l’amour ? Cette pensée rajouta de la peine à l’esprit déjà hanté du Chevalier d’Or.

« Qui es-tu pour me menacer ainsi ? »

C'était le pire des scénarios qui pouvait arriver au Chevalier du Lion ... Lui pourtant très affaibli, son Temple qui n'était plus qu'un champ de ruines, il pensait pouvoir enfin prendre le temps de se reposer, de rester en harmonie avec ce qui l'entourait et savourer la fin de cette Guerre Sainte qui n'allait sans doute plus tarder, mais hélas, un dernier ennemi se dressait sur son chemin, et cet ennemi allait être surement le plus puissant qu'il n'ai jamais rencontré, il allait devoir faire face à une femme qui venait de perdre un être cher et dont toute sa rage ne demandait qu'a exploser.

La Béhémoth se tenait toujours droite face à son adversaire, qui lui avait le dos tourné. Il commençait à prendre conscience de ses derniers instants sur Terre, cependant il semblait avoir comprit d'où venait la haine de Violate, et fit mention du Juge du Garuda ... Violate n'éprouva aucune réaction, elle tremblait rien qu'à l'idée de se ruer sur le Gold Saint, l'envoyer subir les tortures du Cocyte et lui faire payer pour son crime d'avoir prit la vie d'un des Juges du Meikai. Dans ce royaume, quiconque osait tuer voir même toucher un des Juges était sévèrement puni, torturé, et bien sur son âme était envoyée dans le néant, et non dans les Enfers, et c'est ce que la Spectre solitaire compte bien infliger à Corell.

~~Tu n'as pas besoin de savoir qui je suis. Tu as juste le droit de savoir que je suis l'Aile fétiche du Seigneur Eaque, et qu'en tant que son bras droit personnel je compte bien t'envoyer droit en Enfer et faire en sorte que tu y restes pour l'éternité. C'est impossible que Garuda se soit fait battre par un être tel que toi ... je ne peux pas te laisser vivre, c'est impossible ! Tous les Chevaliers doivent mourir, mais toi ... tu mérite pire encore !~~

Ce que disais Violate était réel, Eaque était son mentor, et son Maître, elle se doit de le venger, mais cependant, ce n'est surement pas la seule et unique raison ... sa haine cache quelque chose de bien profond encore, pour qu'elle se mette dans un état pareil cela ne faisait aucun doute, et Corell ne tardera pas à comprendre le lien qui unissait la Béhémoth et le Garuda.

Le Chevalier d’Or du Lion se retourna, les bras croisés, et observa la Spectre. Il ne s’intéressa en rien à son armure, ni même que c’était une femme qui lui faisait face, et non un homme. Le Lion détestait frapper les femmes. Et il n’en voulait pas à celle-ci tout particulièrement. Pas après ce qui c’était passé avec Aiakos du Garuda. Bien au contraire. Il ressentait de la sympathie pour elle, il comprenait sa douleur. Il plongea son regard dans les yeux de Violate, y lisant toute la noirceur de son âme et cet instant précis. Tout humanité semblait l’avoir quitté, ne laissant derrière elle que le souvenir de l’être aimé, pris dans une prison de haine et de vengeance tournée vers lui, le Lion. Tout son être résonnait du désir de le tuer. Lui qui ne désirait en rien la combattre, peut être y serait-il obligé.

« Tu te trompes. Je n’ai pas vaincu le Juge du Garuda. Il s’est suicidé. »

Soupirant une fois de plus, il se remit dos à son ennemi, son regard se reposant vers les cieux, se délectant de l’apparition des étoiles, milliers de points lumineux qui peu à peu s’éveillaient à mesure que le soleil s’endormait à l’horizon. Son esprit fit appel à ses souvenirs, et aux terribles conclusions qu’il avait tiré de ce combat de titans qui avait dévasté le cinquième Temple d’Athéna.

« J’ai l’intime conviction qu’Aiakos n’a pas utilisé toute sa puissance contre moi. Il était un Juge des Enfers. Il m’a blessé certes, mais pas gravement. Pas suffisamment. J’ai reçu sa plus puissante technique, son Galactique Deathbling, et je n’aurais normalement pas dû survivre. Il avait le pouvoir de me réduire en cendres, mais il ne l’a pas fait.

Il souriait dans la mort. J’ai vu son âme. Il était en paix, débarrassé de ce bagage obscur et de cette cruauté qui le caractérisait. Et lui, l’un des trois Juges des Enfers, m’a remercié. »

Le Lion d’Or se retourna à moitié pour s’adresser à la Spectre, sans oser la regarder. Il ne pleurait pas, mais son cosmos était saisissant de tristesse et d’amertume.

« Je comprends ta colère. Mais je sais ce que j’ai vu. J’ai connu cet homme dans ces derniers instants. Il s’est détourné de la guerre et de la douleur, pour obtenir la paix. Pose-toi seulement cette question : crois-tu réellement que ton maître aimerait te voir en cet instant précis ? La vengeance est facile, subtile, enivrante. Mais elle ne te le ramènera pas. Elle ne fera que consumer ton cœur. »

Contre toute attente, le Chevalier d'Or sauvage ne semblait pas vouloir s'opposer à Violate, à contrer ses attaques verbales, non, bien au contraire ... il semblait même plutôt triste ... C'était totalement incompréhensible. Corell essayait même de la raisonner, mais ce qu'il disait intensifiait de plus en plus la colère de la Spectre Solitaire.

Suicide, impuissance, faiblesse, paix, harmonie, voila donc comment le Chevalier d'Or caractérisait le Juge du Garuda ??!! Violate regardait le Lion d'un air encore plus terrifiant, cette fois-ci elle était vraiment sur le point d'exploser.

~~Il s'est suicidé ? Il s'est purifié ? Tu te fout de moi ou quoi ?!~~

La Céleste serrait ses poings tellement fort que ses ongles s'ancraient presque dans la paume de sa main, son Cosmos s'intensifiait à chaque seconde, sa colère nourrissait son énergie, elle ne pouvait pas croire ce qu'elle entendait ... Jamais le Seigneur Aiakos n'aurait pu faire une chose de la sorte, renoncer à son titre, à abattre un ennemi, à la vie ... C'était tout sauf le Garuda !

~~La ferme Lion ! Tu ne sait absolument rien de lui, je ne peux pas te croire, ce que tu dit n'a aucun sens. Range moi ton air triste, depuis quand un Chevalier éprouve t'il de la pitié envers un Spectre ? Non certes, le venger ne me le ramenera pas, mais au moins je me sentirait mieux ... Ne t'en fait pas pour moi misérable, mon coeur a déjà été consumé il y a longtemps, très longtemps ! Tu ne m'empêchera pas de te tuer, crois moi sur parole ! ~~

Violate se mit en position de garde, prête enfin à attaquer férocement le Lion, et lui faire payer son crime. Même si il essayait de la raisonner, elle ne voulait rien savoir.

Violate défie Corell (je ferais le topic de combat demain dans la journée !)

Avant de lire ce post, se reporter aux actions de Violate ICI

Le Lion observait le ciel, les bras croisés, le regard las de cette Guerre, lorsqu’une forme étrange attira son attention. Une ombre planait à la verticale du Sanctuaire Sacré, faisant disparaître les étoiles au fur et à mesure de son avancée. Sans trop qu’il comprenne pourquoi, l’instinct du Chevalier lui incita à s’en méfier. Bien que discrète, le jeune homme ressentait une réelle présence, comme si des yeux l’observaient avec attention. Fronçant les sourcils, il utilisa une technique lui permettant d’améliorer ses sens, et dans ce cas précis, sa vue. Tout devint plus clair. Plus précis. Concentrant son attention sur l’ombre, il parvient à distinguer sa forme.

Un aigle… Etrange… Il n’y a pas d’aigles sur cette île aride… Et surtout pas de cette taille !

Avant qu’il ne puisse tirer de plus amples conclusions, une autre présence d’imposa à son esprit. Abaissant ses sens en un instant, il sen rendit compte que la Spectre était sur lui. La jeune femme était parvenue à se déplacer sans qu’il ne l’entende, ni ne la ressente à travers le cosmos. Franchement étonné par cette démonstration d’habilité, il ne réagit par lorsque la femme lui saisit la mâchoire de ses doigts d’acier. Mais alors qu’elle lui lançait son regard haineux, il se mit à sourire. Un sourire discret, mystérieux. Aussitôt, son cosmos s’éveilla. Des milliers d’éclairs dorés parcoururent son corps. L’énergie transita dans la main de la Spectre, brûlant sa chair, calcinant ses os. Une odeur de brûlé s’éleva, alors que son armure fumait. Les yeux fous, elle parvint à lui asséner un puissant coup de genou dans te thorax. Le Lion, le souffle coupé, reculé sur plusieurs mètres sous la violence du choc.

Quelle puissance !!!! Ses coups égalent ceux du Chevalier du Taureau… Si je reçois ses coups, mon corps ne le supportera pas…

Alors que la jeune Spectre se ruait sur lui, le fauve en appela à son cosmos. Bien que puissante, la Spectre ne pouvait égaler sa vitesse et sa précision. Alors qu’elle se ruait sur lui, ses poings prêts à frapper, le Lion s’interposa. Saisissant les poings de Violate de ses propres mains, tous deux stoppèrent leurs mouvements en un instant, leur force s’annulant mutuellement. La rencontre des deux titans généra une puissante onde de choc. La roche de la Maison du Lion se fendilla sur plusieurs mètres de rayon. Un cratère se forma dans le sol. Une partie du toit se détacha, manquant presque ensevelir les deux opposants. L’énergie obscure de la Spectre Céleste faisait face aux éclairs crépitant du Chevalier d’Or, alors que petit à petit, le monde explosait autour d’eux. Le Lion et le Béhémoth se faisaient face, yeux dans les yeux, le regard empli de la lumière de l'énergie destructrice, de la puissance brute.

Serrant les dents sous l’effort, ses forces le quittant de seconde en seconde, le Lion d’Or parvint à sourire. Sa lassitude avait disparu. Après tout, il était le Lion… Sa vie n’était que combat. Il se surpassait en face de ses adversaires. Il vivait pour sa Déesse, mais aussi pour l’excitation de ces instants de souffrance, où ses Griffes lacéraient son ennemi. Son cosmos se mit alors à grandir de façon exponentielle, devenant si puissant qu’une pression invisible vint s’abattre sur la Maison du Lion.

« Sache que je n’ai pas besoin de mes mains pour porter mes coups… Goûte aux Crocs du Lion !!! LIGHTNING PLASM… »

Il ne termina jamais sa phrase. Les griffes du Lion n’apparurent jamais. Le sourire du Chevalier disparut, remplacé par une profonde surprise qui fit écho sur son visage buriné.

« Mais qu’est-ce que ?... »

Son regard se porta vers l’extérieur du Temple. La nuit apaisante avant laissé place à un véritable tourbillon d’énergie. Des nuages noirs recouvraient l’horizon, d’où émanaient de gigantesques éclairs de Foudre, frappant le sol par milliers. Le tonnerre grondait de façon continuelle, tellement les éclairs étaient nombreux. La nuit était devenue jour. La Foudre était tellement concentrée qu’elle remplaçait le soleil. Le Chevalier comprit immédiatement. Lui qui était le Maître de la Foudre, jamais il n’aurait pu créer une telle tempête d’énergie. Cela dépassait toutes ses capacités, tout son savoir. Une seule personne était capable d’un tel exploit. Lui qui, comme le Lion, maîtrisait cet élément.

« Zeus… Il est parmi nous. »

Le Dieu exprimait sa colère. Sa présence se déversa dans le Sanctuaire, frappant le cosmos et l’âme des guerriers présents, les obligeant à terminer leurs combats par la force. Les mains des deux combattants se détachèrent, les laissant face à face, essoufflés par l’énergie brute qu’ils venaient de dépenser. Corell observa son adversaire en gardant le silence. Allait-elle succomber à son désir de vengeance et ignorer la présence du Dieu des Dieux ?

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Concentrée sur ses moindres gestes, sur la manière dont elle allait procéder pour attaquer, Violate ne prêtait aucune attention sur ce qui l'entourait. Cependant, elle eu un mauvais pressentiment ... Un Aigle d'une taille impressionnante apparut de nulle part et survola le Sanctuaire. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Aucune idée, mais la Béhémoth n'avait pas le temps de réfléchir à autre chose, sur d'elle la Solitaire se précipita à toute vitesse sur Corell afin de le tuer.

Le Lion d'Or fut très surprit par la fougue et la vivacité de Violate, il ne s'attendait pas à affronter un tel adversaire, qui en plus était de sexe féminin ... Mais Violate savait très bien qu'elle ne pouvait pas compter que sur la force pour vaincre ... En effet, alors qu'elle allait lui porter un coup fatal, Leo puisa dans ses dernières ressources et saisissa les poings de la Spectre.
Les deux forçaient comme ils pouvaient, cette force incroyable combinée lâchait des éclairs de Cosmos autour d'eux, aucun d'eux n'arrivait à prendre le dessus, Corell et Violate étaient presque à puissance équivalente.

**Bon sang, il est plus coriace que je le pensais ! C'est donc ça la fougue légendaire du Lion d'Or ?**

Mais alors que le Chevalier allait porter son Attaque, avant même son déclenchement final, il se mit à la stopper net. Il ne souriait plus, au contraire, son visage matérialisait une surprise inattendue, et il orienta ses yeux vers l'entrée du Sanctuaire.

Violate ne comprenait pas au début, mais en concentrant ses sens, et en s'orientant elle aussi vers l'entrée du lieu saint, elle comprit tout de suite ... Au même moment, le ciel s'assombrit, et une multitude d'éclairs et d'orages inondaient alors le Sanctuaire et le monde tout entier.
La Spectre Solitaire n'avait jamais ressenti une telle énergie cosmique de toute sa vie, c'était tout simplement inimaginable, il n'y avait qu'une seule personne possible pour dégager un tel Cosmos : Roi des Dieux, né de l'union de Rhéa et Chronos, en personne : Zeus !

Tremblant rien qu'en ressentant la présence du Roi, Violate entendit soudain cette fois sa voix divine. Alors il en était ainsi ... les Humains sont allés trop loin cette fois, et les Olympiens eux-mêmes ont décidé de s'en mêler. Les choses ne présagent rien de bon.

C'est officiel : La Guerre Sainte est terminée ... les combats doivent cesser, telle est la parole du Roi maitrisant la Foudre. Violate et Corell se retrouvaient alors dans une sale situation ... La jeune Spectre allait-elle aller jusqu'au bout de sa vengeance ou bien obéir au Dieu des Dieux ?
Cruel dilemme ...

Violate resta un long moment à observer le Lion, dans son esprit elle se sentait avoir échoué, et elle n'aimait pas cette impression. Son désir le plus cher était de mettre fin aux jours du Saint d'Or, là tout de suite, mais elle ne pouvait pas. Contre toute attente, cette situation semblait la faire sourire.

~~Tu as un pot de cocu l'ami ! Si le Roi des Rois n'était pas intervenu tu serais sans doute mort à l'heure qu'il est ... L'heure de ton jugement est retardé, mais ne t'inquiète pas, je te fait la promesse que tu y passeras bientôt.~~

Violate se retourna alors, levant la tête, quand soudain, pour la première fois de sa vie, des larmes coulaient le long de ses joues.

~~Aiakos ... pardonne moi ...~~

Corell ne pouvait lâcher son ennemie des yeux. Beaucoup de choses c’étaient déroulées au cours de cette Guerre. Le Lion n’était plus celui qu’il était avant d’avoir enchaîné tous ces combats, reçus toutes ces techniques, enduré toutes ces souffrances. Et si le théâtre de la Guerre avait pu observer de multiples rebondissements et événements inattendus, le Saint, lui aussi, avait vécu des choses qu’il n’aurait jamais jugées possible.

Une Spectre qui pleurait en était l’exemple le plus probant.

Les suppôts d’Hadès étaient des soldats de l’Obscurité. Leurs âmes ne pouvaient être qu’un puits de colère et de vengeance envers l’Humanité. Et pourtant, au cœur de cette vague d’ombre, était né l’Amour. Ces larmes en étaient les gardiennes. Et cela, le Lion avait du mal à le comprendre. L’Amour était le fondement de la Vie, il poussait les hommes à commettre des actions parfois si folles… Mais également si belles ! Ce n’était pas une Spectre qui se dressait devant lui en cet instant précis, mais une femme. Une femme à l’amour perdu, dont la vengeance était humaine. Je suis un Chevalier d’Or. Plus que tout autre, la Mort m’attend, me sourit à chaque instant. Un jour, je mourrai… Tel est mon lot. Et je l’accepterai, comme des millions de Chevaliers avant moi.

Le Lion se rendit alors compte d’un point important. Un aveu, qu’il ne pouvait bien sûr pas dire à la jeune femme.Violate… Si je devais passer de vie à trépas, je préférerais autant que ce soit de ta main. C’est l’amour qui te pousse à me détester, et non l’envie de meurtre, ou autre besoin sadique qui est le lot de la plupart de nos ennemis.

Lui aussi il aimait. Il ne l’avait vu qu’une seule fois… Elle ne lui avait même pas parlé. Allongée, inerte, sa beauté l’avait frappé en plein cœur. Un coup de foudre, ni plus ni moins… Le Chevalier sourit. Un coup de foudre… Quelle ironie. Moi qui me vante d’être un maître dans ce domaine, je n’ai pas pu lui résister un seul instant. Athéna…

Son regard se porta vers la vallée du Sanctuaire. A présent les combats finis, le Domaine paraissait étrangement calme. La Paix semblait de retour. A présent il ne souhaitait qu’une chose : la retrouver. Mais tant qu’un ennemi se trouverait dans son Temple, il ne pourrait pas le quitter. Il se tourna vers Violate, osant lui poser la question qui le hantait depuis quelques instants.

« Tout comme ces larmes, tes sentiments te trahissent… J’ai tué l’homme que tu aimais. Je ne l’ai pas fait par plaisir, mais parce que c’est mon rôle. Je me soumets à la barbarie des Dieux, non pas pour des rêves de gloire, mais pour protéger l’Humanité… Et la femme que j’aime. Pour qu’un jour, elle soit libérée de son fardeau, et puisse continuer à vivre.

Mais toi… Tu te bats pour la Mort de l’Humanité. Ton bras porte l’extinction de la Vie, sous toutes ses formes. Tel est le dessein de ton Dieu. Pourtant, tu parviens à aimer. Je ne parviens pas à comprendre. Pourquoi te battre ? Pourquoi n’as-tu pas choisi de vivre ton amour, plutôt que de le sacrifier à la soif de pouvoir d’Hadès ? »

Ce n'était pas dans ses habitudes de se mettre dans cet état, mais c'était plus fort qu'elle ... Et le Lion ne loupa aucun moment de la scène.
Violate pleurait, elle, une Spectre pourtant ... ses larmes remplient de tristesse et de déshonneur coulaient le long de ses joues et elle ne pouvait rien y faire. Elle repensait à tout ce qui c'était passé, toutes ces années aux côtés du Seigneur Eaque, à apprendre, à souffrir ... mais à aimer, ça c'était autre chose.

Etait-ce réellement de l'amour ce qu'elle éprouvait envers lui ? Elle seule le savait, mais pour le moment, elle était surtout déçue du fait de ne pas l'avoir vengé, lui en tant que Maître et Juge des Enfers.
Le Chevalier Corell était sur de lui, il essaya d'influencer Violate et jouer sur ses sentiments. Il était persuadé que les larmes de la Spectre Céleste était dues à son amour envers le Garuda, et osa lui poser cette fameuse question afin de la faire réfléchir et revenir sur sa décision de servir Hadès.

Mais sur le coup ... Violate ne pleurait même pu, bien au contraire ... d'une émotion de tristesse se changea soudainement en un immense éclat de rire.

~~Hahahaha !! Pauvre fou ! Tu crois que je me bat pour l'amour ? Je reconnait bien la les Chevaliers d'Athéna, les Humains, tous aussi pathétiques ... l'amour n'est qu'une illusion crée par l'Homme afin de le rendre heureux et apaisé. Ce n'est pas une force, c'est un fardeau, c'est ce qui vous détruit. Les Morts sont purifiés de tous ces sentiments absurdes, l'amour, l'amitié, et une fois que je t'aurai envoyé dans l'autre-monde, tu auras oublié tout ça, et tu te sentiras bien mieux. Tu te bat pour quelqu'un par amour, alors que moi je me bat pour quelqu'un par honneur. Mes larmes matérialisent toute la vengeance qui est en moi, mais ce n'est pas par amour, tu te trompes, tu ne sais rien ... Toi même tu ne sais pas ce que c'est l'amour. Et de toute façon, ça n'existe pas. Si je me bat pour Hadès et pour Eaque c'est parce que j'en ai fait le choix.~~

Violate s'approcha de Corell et passa à quelques centimètres de lui, pour soudain s'arrêter net, dos à lui, se dirigeant vers la sortie.

~~C'est pourquoi l'Humanité est faible, et que nous devons la supprimer. Défend la si tu veux, mais te battre pour l'amour est une cause perdue d'avance ... ~~

Elle reprit son chemin, s'approchant de la sortie du Temple du Lion. Elle était prête à retourner au Meikai mais le Lion avait surement son dernier mot à dire.

Les Enfers

Toi même tu ne sais pas ce que c'est l'amour.

Les mots résonnaient dans l'esprit du Chevalier d'Or. Ils n'étaient rien, et pourtant, il représentaient beaucoup. Leur puissance morale était alimentée par un carburant insoupçonné. A la fois la peur de perdre la femme qu'il aimait, et qui d'ailleurs n'avait pas donné signe de vie depuis le début de la Guerre Sainte... Mais également la pérennité inattendue de certains souvenirs enfouis profondément dans son coeur sacrifié.

Et de toute façon, ça n'existe pas.

La mélancolie et la peur se transformaient bien vite en colère. Le Saint foudroya la jeune femme du regard, alors qu'elle s'engageait vers la sortie du Temple du Lion.

"Si l'amour n'existe pas, alors le sacrifice de l'homme que j'étais autrefois n'aura servit à rien. Tous les combats que j'ai enduré, toutes les souffrances que j'ai perçues, et que j'ai offertes, ne sont que poussière.

Ces gens que j'ai aimés, admirés, tués. J'ai trop de respect pour eux. Pour leur vie, ou leur mémoire.

Je le refuse."

Le cosmos du Lion gonflait, alimenté par sa colère et par les souffrances de son âme. Les éclairs réapparurent soudain, alors que le Lion, à peine capable de contrôler ses émotions, continuait à observer intensément son ennemie naturelle. Celle qui parvenait à dégager une puissance brute équivalente à la sienne.

Mais alors que le cosmos du Lion semblait se déployer crescendo, il mourut en un instant. Les yeux s'étrécirent, puis se tourna lentement, très lentement, vers le sommet de la Montagne Sacrée, là où siégeait la somptueuse Statue d'Athéna.

Ça a commencé...

L'avenir était en marche. La femme se trouvant à présent dans son dos, elle, appartenait au passé. Pour l'instant, du moins. Car le Saint Doré était convaincu d'une chose: tôt ou tard, elle reviendrait pour assouvir ce désir de vengeance brutal, implacable.

"Le temps n'est plus aux règlements de compte, mais au repos, et à la réflexion... Nous nous retrouverons, Violate de Béhémoth... Et malgré le certain respect que je ressens envers tes sentiments pour le défunt Aiakos, sache que je respecterai sa mort en me battant sans merci."

Le Chevalier s'enroula de sa longue cape d'ébène avant de s'enfoncer dans l'Antre du Lion, sans un regard.

Krusos Sunagein

Entrée du Sanctuaire

Pendant qu’ils gravissaient les marches du sanctuaire, Sharian posa une question à Andonios ce qui l’étonna au plus haut point. Le jeune chevalier loup voulait savoir ce que le chevalier de la lyre venait faire ici. Effectivement, il n’avait pas eu tort dans sa suggestion. Le saint de la lyre fronça les sourcils avec étonnement.
Ils arrivèrent enfin devant le temple du lion qui semblait vide. Andonios se concentra et ne put percevoir le cosmos reposant du chevalier du lion.

* Ne jamais réveiller le lion qui dort… Je me demande s‘il est là…*

Il pensa à cela mais savait que ce chevalier d’or, même s’il ne l’avait pas encore rencontré, n’était pas agressif malgré sa constellation. Enfin, Andonios le pensait mais rien ne pouvait prouver cela. Il se tourna alors vers Sharian qui était près de lui.

- Je pourrais t’accompagner afin de voir le fameux lion, en espérant qu’il ne sortira pas ses crocs.

Les yeux d’Andonios brillait avec le soleil, tout semblait aller pour le mieux, rien de vraiment pressant, aucun spectre, marinas ou de guerriers d’Odin qu’Andonios espérait ne pas rencontrer de si tôt. Il attendit patiemment la réponse du jeune loup devenu maintenant un ami avant de continuer.

* Peut-être aimerait-il rester seul avec son maître… *

Pensant qu'il devrait laisser le maître et l'élève, il préféra rebrousser chemin, se dirigeant vers l'entrée du sanctuaire. Il voulait aller a Rodorio mais ne voulait pas pour le moment déranger les gens malgré leurs goûts pour la musique. Faisant un petit salut à Sharian du loup, il redescendit les marches du sancturaire en recommençant à titiller les cordes de sa lyre qui se faisait entendre dans tout le sanctuaire, apaisant son coeur et ses tourments.

Entrée du sanctuaire

Après quelques minutes de marche, Ishiro arriva enfin à la maison du Lion gardée par Corell, gold saint. Ishiro se sentit de suite à son aise dans cette maison, comme si une aura familière l'appelait. Serait-ce du à son signe du zodiaque? Il n'en savait rien. La maison du Lion était pourtant dans un sale état et le Phœnix pouvait imaginer au combien les combats ici ont été violent et meurtriers. Ishiro se délectait à l'odeur du sang qui se propageait un peu dans l'atmosphère. Le chevalier de bronze continua son avancée en espérant croiser ce célèbre chevalier dont son maître lui en avait déjà parlé lors de son entraînement sur l'île des black saints. Il ne vit malheureusement personne aux alentours et ce malgré la présence d'un autre chevalier qu'il venait de croiser, descendant les marches. Ishiro sentait aussi une masse énorme de cosmos plus loin vers les autres maisons. Quelque chose se préparait au sanctuaire.

"Que se passe-t-il?"

Ishiro ne connaissait que très peu les méthodes du sanctuaire, il s'en moquait un peu mais ça ne l'aidait pas vraiment. Il décida alors de s'assoir et croisa les bras attendant le retour du chevalier d'or.

"Qu'il fasse vite, j'ai quelque chose à lui demander. Seul lui peut m'aider."

Le cosmos du Phœnix augmenta alors en intensité. Ishiro sentait en lui qu'il allait dépassé ses limites mais avait besoin d'un coup de main ...

Après avoir quitté le Temple du Cancer, je sentis une étrange sensation, un puissant Cosmos était apparut. On aurait dit un appel, mais pas pour moi, étant donné que je n'entendis aucune voix, ni-même ce Cosmos m'était familier.

"Bon laissons tomber, je dois continuer en avant et c'est tout!"

Je ne savais pas ce qui se préparait mais cela ne me concernait pas vraiment pour le moment. Il me fallait vérifier que les Spectres étaient partis, c'est tout ce qui m’intéressait pour le moment.

Je continuais de monter ces pénibles marches, j'avais l'impression que je ne faisais rien d'autre depuis mon arrivée. Je ne pouvais pas m'empêcher de sentir une profonde désillusion, pas que je sente un plaisir particulier à combattre, mais j'aurais aimé me rendre utile, pouvoir venger la mort de mon Maître et finalement, mettre ma force au service de la cause pour laquelle j'avais décidé de me battre.

Finalement, l'Entrée de la Demeure du Lion apparut devant mes yeux. C'était un bâtiment tout aussi imposant que les autres, sur lequel apparaissait le symbole zodiacal du Lion. J'entrais, et après quelques pas, j’aperçus Ishiro, le Chevalier du Phœnix.

Ce dernier était assis, les bras croisés. Je me demandais ce qu'il faisait ainsi, immobile. Le Phœnix m'avait donné l'impression depuis le début d'être quelqu'un d'impatient et qui ne supportait pas de rester longtemps sans rien faire, et il était exactement en train de faire le contraire.

"Il attend quelqu'un?"

Je regardais dans tous les sens, mais personne n'était présent dans le Temple, pas le moindre Cosmos n'était perceptible. Je m'approcha de lui, mes pas dénoncèrent ma présence. Ishiro tourna son visage vers moi et je pris alors la parole.

- Que fais-tu là? Tu attends quelqu'un?

Je m'arrêta devant lui et attendit qu'il se daigne à me répondre. Comme il était impossible de prévoir ses agissements, je ne savais pas si j'obtiendrais une réponse rapide, ni même le genre de réponse qui m'attendais, si réponse il y avait bien sûr.

Ishiro, assis dans le temple, les jambes en lotus et les bras croisés, attendait toujours le Lion avec impatience, il se disait que des choses importantes devaient se passer là bas au somment du sanctuaire. Le Phoenix se concentrait pour savoir ce qu'il se passait, il sentait de nombreux cosmos très puissants. Plus puissants que le sien en tous cas, ce qui avait le don de motiver le bronze à atteindre de telles limites de cosmos. Son aura sortait tout feu tout flammes. C'est alors qu'il sentit un autre cosmos. Ishiro tourna la tête et vit Kyros, lui demandant ce qu'il faisait ici à attendre. Ishiro retourna la tête vers l'avant, fermant les yeux.

"J'attends le lion, j'ai une faveur à lui demander. Je ne bougerai pas d'ici chevalier."

Ishiro s'était royalement calmé depuis tout à l'heure, les spectres étant parti, les combats avaient pris fin et Ishiro sentait qu'il devait parler à ce chevalier d'or, pour son avenir en tant que chevalier d'Athéna.

- J'attends le lion, j'ai une faveur à lui demander. Je ne bougerai pas d'ici chevalier.

Ishiro était bien calme, bien plus qu'il ne l'avait été depuis que lui et moi nous étions rencontrés. Je me demandais pourquoi il attendait le Chevalier du Lion, mais j'avais une appréhension a le lui demander. Je ne connaissais pas très bien le Phénix, de plus, il n'était pas très commode, je ne savais jamais comment réagir avec des gens comme lui. Quoiqu'il en soit il risquait d'attendre longtemps, je ne voyais pas un Gold depuis longtemps, leurs Cosmos semblaient tous concentrés plus haut dans le Sanctuaire.

- J'ai l'impression que tu risques d'attendre encore longtemps.

Je regardais la sortie. Il fallait que je parte, il fallait que je continue mon chemin et monter les marches du Sanctuaire pour rencontrer Athéna, si l'opportunité m'en était donné bien entendu. Rester ici ne me servirais à rien. Faire la causette avec Ishiro!!! Plus j'y pense et plus je me dis que le silence serait beaucoup plus bavard que nous.

- Je vais continuer mon chemin, à plus tard Chevalier!

Je le saluais et sortais du Temple du Lion. Je n'avais rien à demander au Gardien de cette demeure, il était préférable de continuer, je trouverais bien quelqu'un qui m'indiquerait ou je pourrais trouver la Déesse Athéna.

Temple de la Vierge

Temple du Pope

L’Antre du Lion était silencieuse. Les dégâts apportés par les différents combats, et notamment par celui qui avait opposé le Chevalier d’Or à l’un de ses plus farouche et de ses plus braves opposants, le Juge du Garuda, n’avaient pas encore été réparés. Le beau bâtiment, à l’entrée ornée de ses deux magnifiques Lions de pierre, ressemblait plus à un champ de ruine qu’à un Temple du Zodiaque… Mais le Corell n’en avait cure. Les vrais murs, ceux qui empêchaient les ennemis d’Athéna de traverser cet endroit béni, se trouvaient dans son âme, dans son cosmos, dans sa Foudre. Et bien qu’il ne se soit pas encore totalement rétabli de cette Guerre Sainte, il arrivait, grâce à sa maîtrise du cosmos, à se mouvoir sans trop de difficultés. A terme, le Chevalier n’aurait même pas besoin de se rendre dans un hôpital. Le calme, et le cosmos, permettraient de résorber son hémorragie interne, récoltées durant les quatre combats titanesques auxquels il avait survécu.

C’est donc le bruit des pas assurés du Chevalier d’Or qui vinrent briser la quiétude de l’instant. La forme dorée de son armure sur le fond noir de sa cape se découpa dans l’embrasure de l’accès du Temple menant au sommet de la montagne. Le Chevalier, apercevant Ishiro, leva un sourcil. Le jeune homme était assis les bras croisés, en plein milieu des ruines, en dessous de l’énorme trou dans le plafond du Temple.

« Et Bien… Le Phénix. Tu arrives après la bataille, Chevalier ! Que puis-je faire pour toi ? »

Le Cygne, assez pressé, me dit en partant que je risquais d'attendre et il avait entièrement raison. Le réunion des grands cosmos réunis battait son plein et Ishiro n'avait pas d'autre choix que d'attendre la fin. Kyros continua donc son chemin, le Phœnix ne bronchant pas à ce qu'il avait dit, toujours les yeux fermés. Quelques minutes passèrent et le bronze saint resta concentré à l'approche de n'importe quel cosmos. C'est alors qu'il entendit des pas se rapprocher de lui. D'abord des reflets puis il reconnut une armure d'or, elle brillait de milles feu. Ishiro sentit son cœur vibrer et se réchauffer à l'approche du chevalier. Serait-ce du à son signe qui était celui du Lion? Le cosmos du Phœnix sortit alors d'une traite et le chevalier Phœnix se releva. Autant le chevalier du Taureau était impressionnant de par sa stature, autant le Lion représentait tout ce que les animaux craignent, un prédateur né. Le chevalier du lion en donnait rien que par sa présence. Grand majestueux et puissant et pourtant il savait qu'il n'était pas à fond. Le japonais remarqua malgré tout quelques traces de lutte, signe comme quoi il avait du bravement combattre contre les spectres. Le lion était tel que son maître l'avait décrit lors de son entraînement. Le gold saint le tira de sa rêverie quand il lui posa une question lui demandant ce qu'il pouvait faire pour lui.

"Je me nomme Ishiro, chevalier de bronze du Phœnix"

Dit calmement le jeune homme. Ishiro l'était, il respectait les hommes aux grands pouvoirs et le gold en faisait partie.

"Connaissez vous Abranius? C'est le chevalier qui m'a entrainé sur Death Queen Island."

Ishiro regarda le Lion d'un ton calme et posé les sourcils froncés.

"Abranius, lui, vous connaissait, c'était le chevalier d'argent du Centaure ou ancien chevalier je dirais. Il surveillait les chevaliers noirs sous ordres d'Athéna, se faisant passer pour un simple paysan d'une île voisine. Cet homme m'a tout appris et il a également beaucoup appris de vous même si vous n'étiez pas son maître direct. Ce chevalier m'a recueilli étant enfant lors du naufrage du navire ou j'étais, voyant que je n'étais pas un gosse ordinaire, il décida de me prendre en main et de m'apprendre ce qu'il savait. Après cinq années d'entraînement intensif, je rattrapai son niveau et ce malgré son rang. C'est d'ailleurs comme ça que les chevaliers noirs ont pu le vaincre en l'attaquant en groupe, lui qui n'avait plus son armure. Chevaliers noirs que j'ai vaincu sans peine."

Ishiro serra le poing se rappelant ses souvenirs atroces de son passé, sa haine amplifia de plus belle et il devenait instable. Les larmes coulant, Ishiro continua son récit.

"Ou je veux en venir chevalier c'est que j'aimerais que vous continuez mon entraînement. C'est ce qu'il aurait voulu sachant ses capacités limitées sans son armure là bas. Un entraînement d'un chevalier surpuissant, je veux découvrir les limites du cosmos car je pense que je n'aurais pas pu survivre à cette guerre sainte si j'y avais participé. Mon cosmos peut atteindre celui des chevaliers d'argent quand je suis en colère mais ça ne sera pas suffisant, sachant que je ne peux maitriser cette haine qui enflamme mon cosmos. Je dois tout à Abranius et je lui dois bien ça de devenir plus puissant"

Ishiro regarda Corell avec détermination, les larmes coulant de ses joues et finit par lui dire.

"C'est vous qui voyez chevalier. Je ne vous en voudrai pas si vous refusez."
Le jeune homme croisa les bras à nouveau, il avait déballé son sac depuis qu'il avait quitté son île, les larmes coulant à flot sur son visage mais au regard toujours aussi déterminé comme son cosmos qui brûlait intensément.

Le Saint d'Or du Lion médita quelques instants les paroles d'Ishiro. En effet, il avait connu le Chevalier d'Argent du Centaure... Si l'on pouvait appeler cela "connaître" quelqu'un. Lui et Abranius avaient combattu ensemble lors d'une mission il y a quelques années de cela, avant que le Saint ne soit affecté à l'Ile de la Mort. Corell avait gardé un souvenir des plus agréables de son allié de l'époque. Un homme brave, combattif, dont la puissance brute faisant honneur aux chevaliers de son rang. Une ombre de tristesse traversa son regard. Sa perte était un coup dur pour le Sanctuaire Sacré.

Mais si le Chevalier Phénix avait réussi là où le Centaure avait échoué, cela signifiait que l'homme avait laissé derrière lui une grande espérance pour l'Armée de la Lumière, symbolisée dans le jeune homme que Corell avait sous les yeux.

Il doit avoir du talent... se dit le Chevalier d'Or en souriant.

Le Lion faillit refuser. Il devait aller au devant d'Athena, afin d'assurer sa sécurité. Mais Corell savait rester à sa place. En tant qu'homme, il ne pourrait pas de rendre dans le royaume des Dieux. Il lui faudrait attendre sa Déesse en bas du mont Olympe, en espérant que tout se passerait bien. Il comptait profiter de cette attente pour se reposer et récupérer de ses blessures, mais sa condition s'améliorait à vue d'oeil. Entrainer le Phénix lui permettrait à la fois de tester le jeune homme, de se tester soi-même, et de mettre en œuvre certaines idées auquel il songeait depuis la fin de la Guerre Sainte.

"Ton maître était un homme comme on en connait peu. C'est un honneur pour moi que de continuer ta formation. Néanmoins je dois me rendre sur le mont Olympe pour assurer la protection d'Athena lorsque les Dieux la relâcheront... Je t'emmène avec moi, Chevalier. Nous nous entrainerons sur place. Suis-moi!"

Le Chevalier d'Or s'élança vers l'entrée du Temple du Lion, en direction de la vallée, à une vitesse hallucinante. Le premier challenge lancé au Chevalier de Bronze serait de parvenir à suivre la cadence... Y parviendrait-il?

Le Monde/Europe/Entrainement

Le chevalier d'or du lion accepta avec grand plaisir de terminer sa formation du Phœnix souriant. Ishiro écarquilla les yeux par surprise et était très content. Corell lui annonça qu'il devait pourtant s'assurer de la protection d'Athéna et lui proposa alors de s'entraîner là bas à proximité du Mont Olympe. Ishiro ne bouda pas et accepta hochant la tête. Il voulut entamer la parole:

"Je vous rem ..."

Mais le gold était déjà parti à vive allure en direction de leur futur lieu d'entraînement. Il partit à très grande vitesse et le bronze n'était pas sûr de pouvoir le rattraper à cette vitesse. Le saint sourit alors en coin et comprit qu'il lui avait lancé un défi. Pouvoir suivre sa vitesse.

"Intéressant, allons-y !!!"

Le chevalier Phœnix s'élança à son tour à sa poursuite et à toute allure.

"Bon sang il est rapide ! Je dois m'y mettre à fond !"

Ishiro enflamma alors son cosmos et une flèche orangée s'éloigna du sanctuaire en direction du Mont Olympe ...

Le Monde/Europe/Entrainement

Temple du Bélier

Le Chevalier d’Or laissa courir ses doigts le long d’un des deux imposants Lions de Pierre qui siégeaient devant l’imposante bâtisse, leur regard se perdant dans le lointain. Bien qu’il ne fut pas neutre, Corell considérait la Maison du Lion comme la plus belle, la plus imposante des Douze. Quiconque arrivait à ce niveau de la montagne ne pouvait rester de glace face à la majesté de l’endroit. Les deux fauves semblaient vivants, prêts à bondir vers n’importe quel ennemi montant les marches pour atteindre la douce Athéna. Il reflétait le cœur du Chevalier. Jamais un ennemi n’avait pu traverser se Temple lorsqu’il en avait la garde… Hormis le Marina, qui avait vaincu Fawn du Verseau. Mais Corell avait fort à faire avec le Juge du Garuda. Juge qui était mort en ces lieux, vaincu par le Lion.

En y repensant, lorsque Corell avait quitté son Temple juste après la Guerre Sainte, le bâtiment n’avait pas fier allure. Plusieurs combats d’envergure s’y étaient déroulés, notamment celui qui l’avait opposé à Aiakos. Bien que les deux Lions ne fussent pas touchés, le bâtiment ressemblait plus à un champ de ruine qu’à un Temple du Zodiaque. Le Saint eut alors plaisir à voir que les Chevaliers d’Athéna et les gardes du Sanctuaire avaient travaillé à merveille. Les brèches étaient à présent colmatées. Les gravats avaient été retirés. Corell avait l’agréable impression de rentrer chez lui après un long et éprouvant voyage.

Car depuis la Guerre Sainte, il n’avait pas eu une minute à lui. Entre le son devoir de Chevalier d’Or au Krusos Sunagein, puis sa mission en Olympe, il n’avait même pas eu le temps de panser ses blessures. Et des blessures, il en avait… Bien que l’extérieur de son corps et son armure n’aient pas trop souffert, le Saint avait souffert des attaques internes de ses adversaires : les coraux du Dragon des Mers avaient poussé dans ses entrailles, se nourrissant de ses tissus. Le Feu Noir du Garuda avait calciné ses organes. Les fils de cosmos du Griffon avaient brisé ses tendons et ses os. Si Corell tenait debout à présent, c’était par la seule maîtrise de son cosmos. Il n’était pas prêt à combattre.

Après s’être assuré à travers les flux de cosmos que personne ne se trouvait dans son Temple, le Chevalier se débarrassa de son armure d’une simple pensée. Le Lion d’Or se reforma, se posant doucement au centre du Temple, agréablement illuminé par la lumière du soleil pointant son nez entre les imposants piliers. D’un bond, Corell se rendit sur le toit de son Temple, là où son Photon Burst avait eut raison du Juge des Enfers, lui offrant une mort digne de légende. S’asseyant en tailleur, le Saint en appela à son cosmos. De sombres nuages se formèrent au dessus de la Maison du Lion en quelques instants. Nulle pluie ne tomba. Des dizaines d’éclairs vinrent frapper le bâtiment. L’un, plus gros que les autres, frappa le Chevalier d’Or. Au lieu de disparaître comme un éclair ordinaire, celui-ci resta en place, crépitant en continu, créant un pont de lumière entre le Chevalier et les cieux. Le Lion put alors utiliser cette incroyable énergie à son avantage. Tel était son génie, la manipulation des éclairs, et l’utilisation de la Foudre pour accélérer sa régénération cellulaire.

Alors que son corps guérissait, il eut le loisir de laisser voguer son esprit au gré des vents du cosmos… Et ressentit l’énergie du Griffon dans le lointain. L’homme eut un rictus de haine en ressentant son ennemi, le seul adversaire qui avait réussit à le vaincre, et qui l’avait déshonoré en le laissant vivre, son corps brisé délaissé aux pieds du Sanctuaire. Mais bien que Corell soit un homme de sang chaud, il connaissait la patience. Sa vengeance arriverait bien assez tôt. Le Lion savait qu’il était le seul capable de vaincre le Juge. La revanche serait inévitable, et un seul des deux en sortirait vivant. D’ici là, la haine viscérale qu’il ressentait aurait toute latitude pour augmenter ses pouvoirs, et le rendre assez puissant pour vaincre Rochel. Il ne se contenterait pas de le tuer… Il le ferait souffrir, lentement, très lentement…

La Foudre quitta le corps du Chevalier du Lion après plusieurs longues heures d’attente, où le Chevalier avait pu méditer et exercer sa concentration dans le cosmos. Il avait pu en ressentir les plus infimes variations, appréciant les flux d’énergie qui brillaient tout autour de lui jusqu’à un niveau microscopique, reliant toute forme vivante. Le cosmos était éternel et illimité, c’était une énergie tellement grande, telle puissante, omnisciente et omniprésente, et le jeune homme appréciait y plonger sa contemplation de temps en temps. Il laissait son esprit voguer au rythme des vagues, au dessus des montagnes, eu delà de la Terre vers le reste de la galaxie, contemplant la beauté des nébuleuses et rêvait d’assister à une supernova… Mais il savait qu’il ne vivrait pas assez longtemps pour en avoir la chance.

Alors que les nuages noirs se dissipaient en quelques instants au dessus de lui, chassés par l’absence de cosmos du Lion, le jeune homme se releva lentement, analysant la réaction de son corps, à l’écoute de la moindre souffrance, de la moindre faiblesse. Il n’en ressentit pas. Ses éclairs semblaient avoir fait merveille, son corps semblait bel et bien guéri.

Telle est l’incroyable puissance du Cosmos. Il peut détruire, mais aussi créer des miracles…

Corell releva les yeux, observant le soleil qui se levait à l’horizon. Les ombres du Domaine Sacré disparaissaient peu à peu à mesure que l’astre réapparaissait, sa douce lumière orangée se reflétant sur la Méditerranée et sur les Douze Maisons. Ajouté à cela le ciel pastel et la crête des vagues argentées sous l’effet de la lumière, le spectacle était magnifique. Le Lion resta là de longues minutes, appréciant se rappeler que c’était pour de tels tableaux à la beauté fugace qu’il se battait avec tant d’ardeur. Mais plus que tout, il aimait tant sentir la chaleur du soleil réchauffer sa peau… De tels moments de paix lui faisaient rappeler la jeune femme qu’il avait connu plus jeune. Elle aussi était capable de réchauffer son âme et son corps de cette manière, lui rendant le sourire, la vitalité, l’envie de vivre et de se battre pour ses valeurs.

Mais il était un Chevalier d’Or. Il avait fait son choix il y a bien des années de cela. Il s’obligea à refouler ses souvenirs, avant de sauter du toit du Temple et de se réceptionner juste devant la bâtisse, entre les deux Lions.

Bien, il est temps de voir si je suis en état de combattre…

L’heure n’était plus au repos, mais à l’entrainement. Il lui fallait devenir plus fort, car il sentait la Guerre venir. De plus, il était l’un des rares Chevaliers d’Or à se trouver encore au Sanctuaire, aussi il lui fallait être sûr de lui, et défendre le Sanctuaire et les Chevaliers d’Argent et de Bronze au plus bas. Il se dirigea vers l’entrée du Sanctuaire. Dans son dos, l’Armure du Lion se disloqua, pièce par pièce, dans une gerbe de lumière. A chaque pas que faisait Corell, un pan d’armure venait le recouvrir, étincelant sous la lumière du jour nouveau.

Entrée du Sanctuaire

Un éclair de lumière fit scintiller les cieux du Domaine Sacré. De l’horizon apparut une trainée lumineuse portant une énergie forte et noble, qui se déversa dans le cosmos du Sanctuaire. Tous les Chevaliers d’Athéna purent ressentir la présence qui était soudainement apparue, comme l'appel désespéré d'une créature à l'agonie. Levant les yeux, chaque homme put apercevoir cette trainée lumineuse qui se déplaçait à grande vitesse, telle une comète de lumière dorée fendant le ciel Grec dans le plus grand silence.

La comète ne faillit pas. Sa vitesse ne faiblit pas. Elle se dirigea droit vers son objectif, et pénétra dans la Maison du Lion à une vitesse folle. Elle disparut dans les ombres du Temple en même temps que son énergie disparaissait, ne laissant derrière elle qu’une horrible sensation de vide, et de profonde tristesse.

L’Armure d’Or du Lion était revenue dans son antre. Sans son porteur.

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