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 Sacrifice

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Corell


Chevalier d'Or
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Corell

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Armure : Lion

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Dieu Protecteur: Athéna

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MessageSujet: Sacrifice   Sacrifice EmptySam 15 Mai - 20:05

>>>> Ceci est un topic de Background, d'entrée en RP. Merci de ne pas y répondre. <<<<



« Par les Os Noirs d’Hadès, Jacen, restez concentré !!! »

Je rougissais, esquissant l’ombre d’un sourire. Oui, il était vrai que mon esprit était bien dissipé. Je ne faisais pas honneur à mon Maître. N’osant lever les yeux de peur d’avoir à endurer son éternel regard réprobateur, je baissais la tête, coupable. C’était bien malgré moi que je pensais à elle. L’adolescence. Tout tourne autour de ça, il parait… Je ne comprenais rien à ces histoires d’hormones, d’ailleurs je n’en avais que faire ; tout ce qui m’importait, c’était ma maîtrise grandissante du cosmos… Et elle. Jaina. Il était vrai qu’elle m’obsédait depuis quelques temps. C’était étrange comme ses longs cheveux blonds, son sourire, son regard émeraude m’étaient indifférents durant des années… Pour devenir le centre de mon univers en un instant. Jour après jour, j’espérais finir l’entrainement un peu plus tôt, pour qu’elle s’attelle à penser mes blessures… Physiques, comme sentimentales. Elle était mon soleil, mon étoile.

Mon Maître, lui, était la bête qui m’offrait mon destin.

Je me faisais souffrance pour rester concentré sur ma tâche. Mais à vrai dire, la technique n’était pas si compliquée qu’elle en avait l’air. J’avais toujours été doué pour la télékinésie, si bien que manipuler des objets par la pensée était devenu monnaie courante pour moi, au grand désarroi du Maître qui avait à présent du mal à me trouver des entrainements efficaces en la matière. Le défi du jour, réussi en à peine quelques heures, était de manipuler de l’eau. Et bien que le maniement d’entités liquides par la pensée fût autrement plus complexe que de faire bouger des entités solides, ce n’était pas ici le simple fait de couper le courant, ou de séparer la rivière en deux, non. Les pieds dans l’eau, il m’avait fallu extraire un peu d’eau de la rivière pour créer une dizaine de sphères liquides, virevoltant autour de mon corps telles des électrons autour du noyau d’un atome. L’exercice était complexe… C’était même le plus complexe qu’un télékinésiste pouvait pratiquer. Mais je le maîtrisais à présent, les sphères d’eau virevoltant au gré de mon esprit, reflétant la lumière du soleil et des milliers d’éclats colorés. Bien que mes yeux fussent fermés, je pouvais deviner, à travers le cosmos, leur magnifique éclat.

« Bien, j’aime mieux cela. Sens le cosmos. Fait corps avec lui. Laisse-le couler en toi, tel un torrent revigorant. Sens-le en toi, et tout autour de toi. Respire son énergie, bois sa force. Il est ton allié, et de loin le plus puissant… »
, Murmura-t-il.

La voix rude mais calme du Maître flottait à mes oreilles comme enveloppée d’un épais brouillard. Je devinais sa présence dans le cosmos à mes côtés, observant mes capacités, sondant mon âme à tout instant pour y déceler mes pensées, mes interrogations, mes hésitations. Mais il n’y en avait aucunes. Mon esprit était ouvert au cosmos, et le cosmos m’offrait le savoir. Je ne pensais plus. Je sentais. Je distinguais les battements d’ailes de l’abeille volant entre deux fleurs. Le renard qui se mouvait non loin, en recherche d’une quelconque pitance. Les battements de cœur de l’oisillon chantonnant sur sa branche, qui se mêlaient aux miens. La forêt respirait la vie, et j’aimais me perdre dans cet océan de clarté.

« Oui. Le cosmos est partout. La vie l’a créé. L’a fait grandir. Nous sommes des êtres illuminés, pas de la simple matière brute. N’oublie jamais, Jacen, qu’il n’y a ni lumière ni ténèbres dans le Cosmos. Le Cosmos, c’est la vie. C’est la nature. Il est indivisible. L’obscurité réside dans le cœur des élus qui l’utilisent : ce sont tes actes qui définissent qui tu es, et non l’inverse. Tout repose sur le libre arbitre : toi seul peux décider qui tu es, et quelle sera ta destinée. Serviras-tu le Bien, ou te voueras-tu au Mal ? »

Je sentis une invitation dans ces dernières paroles. Relâchant ma concentration, je rouvris les yeux. Les bulles d’eau se déposèrent doucement dans la rivière. Voyant mon hésitation, mon Maître me sourit. L’homme était loin d’être jeune ; des cheveux blancs coupés courts ornaient son crâne de plus en plus dégarni, mettant en avant les nombreuses rides et cicatrices qui balayaient son visage, témoins de ses nombreuses croisades guerrières. Mal malgré son âge avancé, il résidait en lui une fougue, une vitalité incroyable. Son feu intérieur brillait d’une grande intensité, et ce n’était pas homme à reculer face aux obstacles de la vieillesse.

« Cette question, tu le découvriras par toi-même, quand le temps sera venu. Aucun de nous deux n’a la réponse à l’heure actuelle. »

J’opinais de la tête, savourant les mots du Maître. L’homme était dur, parfois brutal, mais je ne pouvais lui reprocher sa sagesse… Et ses connaissances. Ses méthodes, parfois étranges, suivaient toujours un dessein utile. Comme il me l’avait lui-même enseigné, chaque acte de vie, chaque choix, devait suivre un but. Un objectif. Il me fallait contrôler ma vie, et non succomber à elle.

Le poing de mon Maître frappa à une vitesse ahurissante. J’eu à peine le temps de le sentir à travers le Cosmos, et encore moins de le distinguer à l’œil nu. Je réagissais en un instant, reculant mon visage pour éviter l’impact. Le coup ne frappa que de l’air. Je fus gratifié d’un large sourire de l’homme, qui paraissait content que j’aie pu éviter un coup qui aurait pu facilement me briser plusieurs dents.

« Bien !!! Ton intense concentration ne t’a pas éloigné de la réalité. Il ne faut jamais s’en couper ; l’introspection est importante pour obtenir une compréhension suffisante du Cosmos, mais pas au dépend de ton environnement. Mais n’oublie pas : tes yeux ne voient que la surface des choses… Ne t’y fie pas. »

Bien qu’ayant prêté attention à ses paroles, je lui répondais en passant sous sa garde afin de le frapper sous l’aisselle, là où les côtes étaient les plus fragiles. Je connaissais bien mon Maître et ses méthodes de travail : l’heure était à l’entraînement physique, et il me fallait agir en tant que tel. L’homme évita l’attaque, et en profita pour prendre mon poing dans sa main pour m’attirer vers lui. Au lieu de résister, je me laissais totalement faire. Ceci le surprit quelque peu, me laissant le loisir de le frapper au ventre, sans grand succès. Je tentais alors un croc-en-jambe afin de mettre sa masse imposante à terre, mais il l’évita d’un saut périlleux, et me frappa à l’arrière du crâne en plein vol, me faisant tomber à genoux. M’adaptant à la situation, j’utilisais une technique mis au point depuis quelques semaines qui, bien qu’étant loin d’être terminée, fonctionnait. Frappant le sol de mon poing chargé de cosmos, je transférais mon énergie dans la roche. Des jets d’énergie destructrice émergèrent du sol sous les pieds du Maître, juste avant que celui-ci ne se réceptionne. Surpris par cette technique secrète, il grogna, plus d’étonnement que de douleur. Ses yeux se teintèrent d’une couleur de sang, alors que sa colère montait en un instant. Il y eu une brève lumière dorée, qui m’aveugla l’espace d’une seconde. La douleur fusa dans ma poitrine, puis dans l’ensemble de mon corps, comme si j’avais été frappé par un camion, ou par des milliers de pieux de tous côtés. Je crachais du sang, avant de me rendre compte que je n’étais plus debout, fier de mon attaque, mais étalé à même la terre à plusieurs mètres de là.

Je ne pouvais expliquer le phénomène. La seule chose dont j’étais sûr, c’est de n’avoir pas perdu conscience ; le tout n’avait donc duré qu’une seconde, tout au plus. Mon Maître se tenait debout, à ma verticale, me lorgnant d’un regard mauvais. Puis la colère disparut, laissant naître un sourire furtif.

« Ta technique est intéressante, mais manque de puissance. Il te faut être plus précis, plus meurtrier. Mais avant tout, plus rapide. C’est la rapidité de tes coups qui te donnent la victoire. »

Je me relevais tant bien que mal, ravalant le sang qui coulait dans ma bouche. J’avais l’impression que mes os étaient brisés. Chaque mouvement était un supplice. Mais ma douleur me prouvait que j’étais bel et bien vivant, et surtout me redonnait l’espoir.

« M’apprendrez-vous cette technique, Maître ? »
, demandais-je, tout excité que j’étais.

L’homme hésita un instant, puis hocha la tête.

« Oui. Car telle est mon office. Cet événement m’a ouvert les yeux ; nous allons commencer dès aujourd’hui une nouvelle forme d’entrainement. Celui des techniques ultimes de combat. Mais ce sera pour un autre jour. Vas panser tes plaies auprès de ta belle, il te faudra être en forme demain. »
, Lâcha-t-il avec dédain avant de me tourner le dos.



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La chaleur du soleil sur mon visage éveilla mes sensations, me tirant de mes souvenirs. Un sourire nostalgique se dessina sur mon visage alors que j’ouvrais les yeux, baignés de la chaude lumière du soleil naissant au loin. Le spectacle était magnifique. Chaque matin je tenais à y assister. J’appréciais la beauté simple et grandiose de la nature. De la Terre. Après tout, c’était pour elle que je me battais depuis tant d’années, que j’avais enduré mille et une souffrances. Du point élevé où j’étais, je pouvais distinguer les rayons de l’aube, naissants à l’horizon de la mer, mélangeant ses chaudes couleurs rouges et orangées au bleu nuit du ciel et de l’eau. Puis léchant de leur douce volupté les terres arides, et les bâtiments de pierre blanche. Oui, c’était un beau moment. Un moment de paix, où nombre de souvenirs me revenaient en mémoire.
Je baissais mon regard sur mon bras, observant ma main avec attention alors que mon esprit repartait à l’aventure du temps.



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Cette journée était comme les autres. Un vent frais compensait la brûlure du soleil, les oiseaux chantaient, l’herbe était douce. Je marchais d’un pas rapide, la tête haute, le cœur léger. Je pouvais encore humer l’odeur du corps de Jaina, après cette nouvelle nuit d’amour que nous avions partagé. Mes yeux pouvaient distinguer ses formes parfaites se refléter dans les nuages, me redonnant une bouffée de désir alors que je ne l’avais tout juste quittée. C’était l’un de ces rares instants de bonheur, où la vie vous donnait l’envie de sourire, où chaque pas vous donnait envie de rire.

Je faillis trébucher lorsque je me rendis compte qu’elle se tenait juste devant moi. Elle était apparue en un instant… A moins que j’aie été trop distrait ? Il y a quelques années, j’aurais plaidé coupable pour mon manque de concentration. Mais à présent, cela ne me ressemblait plus. Je n’étais plus comme le jeune garçon de la rivière. L’eau avait coulé sous les ponts. Néanmoins, à la vue de son visage ces interrogations futiles quittèrent mon esprit aussi rapidement qu’elles étaient apparues. Je lui fis mon plus beau sourire.
Elle ne me le rendit pas.

« Le moment est venu »
, dit-elle d’une voix grave.

Je fronçais les sourcils. La jolie jeune femme posa doucement sa main sur mon cœur. Le temps sembla ralentir. Je fus catapulté en arrière par l’onde de choc, m’envolant sur dix mètres avant d’être stoppé net par un arbre massif. Je m’affaissais, incapable de réagir. Le sang coulait de mon nez et de ma bouche, mes habits étaient déchiquetés. J’avais au moins deux côtes brisées, rendant mon souffle pénible. Mais cela n’empêchait pas mon esprit de réfléchir à toute allure, repassant les dernières images, analysant la situation. La déduction était simple. Je jetais un regard de colère à Jaina, ou du moins à son image.

« Tu n’es pas Jaina. Qui es-tu !!!!!!!! »
, Crachais-je.

C’était plus un ordre qu’une demande. M’aidant de l’arbre pour me relever, j’observais attentivement la jeune femme, réplique parfaite de ma Belle, excepté le sourire malsain qui se dessinait sur son visage angélique. Non, ce n’était pas elle, j’en étais sûr.

« Tu la désires, n’est-ce pas ?... »
, Lâcha-t-elle d’une voix moqueuse. « C’est elle que tu veux. L’Armure… »

Elle pointa son doigt dans une direction, à quelques mètres d’elle. Une puissante lumière dorée apparut soudain du néant, m’aveuglant quelques instants. Avant même que je ne retrouve la vue, je sentis une présence dans le Cosmos. Une énergie positive, puissante, grondante de désir. Un profond sentiment de Justice et de Noblesse emplit mon cœur, le réchauffant instantanément. Et alors que je posais mes yeux encore affaiblis sur elle, je pus la distinguer. Elle brillait de mille feux. Des flammes de cosmos doré brûlaient à sa surface. Ses formes agréables et félines incitaient au respect et à l’envie. Elle me regardait, non pas par les yeux, mais par le cosmos. Je sentais son attention posée sur moi.

L’Armure d’Or du Lion.

L’une des Douze d’Athéna. La Cinquième. Le Saint le plus fougueux, le plus droit, le plus juste. Mon Maître disait que le Chevalier du Lion pouvait briser des étoiles, manipuler l’énergie, guérir les maux, et tuer les Dieux. L’Armure. Je ne l’avais jamais vu, et pourtant elle me hantait. J’avais toujours été inexorablement attiré par elle. Je pensais que c’était dû à mon propre signe du zodiaque, le Lion. Mais me tenant à présent devant elle, je sentais un lien beaucoup plus profond naître entre elle et moi. J’eus un mal fou à détourner mon regard. Jaina n’avait pas bougé.

« Oui. Elle est mon désir. Elle est dans mes rêves. Elle est ma destinée. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais je le sais. C’est en moi. »


« La question est : la mérites-tu ? »


Un éclair apparu. L’instant d’après, une onde de cosmos pur quitta la main de Jaina pour venir me frapper, telle une colonne de lumière dont l’énergie était capable de briser toute chose. Levant les mains devant moi, ancrant solidement mes pieds dans le sol, je faisais fis du danger. Je captais l’onde de choc, déviant une grande partie du cosmos, et en absorbant une autre. Je profitais du cosmos absorbé pour panser mes plaies. Une telle technique ne me guérissait pas, mais atténuait la douleur durant le temps du combat. Il y eut soudain comme une explosion. L’intensité de l’attaque fut en un instant multipliée par dix. Je fus totalement incapable de contenir l’énergie, et me retrouvais une fois de plus à terre, brisé par la femme que j’aimais. Je me relevais tant bien que mal, mon sang souillant l’herbe alentour.

Je me rendis soudain compte de l’enjeu. Quelque soit cette personne prenant l’apparence de ma bien aimée, que ce soit un test ou un vrai combat, le résultat serait le même : l’armure était liée à la victoire. Si je désirais l’Armure, il me faudrait prouver ma valeur. L’autre option était d’abandonner… Et ça, c’était hors de question. Mon cosmos explosa en de multiples éclairs. Je me ruais sur mon ennemi, le poing chargé de cosmos, prêt à frapper de toute ma force. Elle ne bougeait pas. Mon poing frappa, se dirigeant vers son visage… Et s’arrêta au dernier instant. Une larme tomba en un bruit sourd dans l’herbe, alors que le temps semblait s’arrêter. Je ne pouvais pas la frapper. Pas elle.

L’univers s’effondra autour de moi. Mon corps fut à nouveau brisé par son attaque, me renvoyant mordre la poussière. Mes forces m’abandonnaient… Mon corps ne tiendrait plus très longtemps.

« Tes crocs sont émoussés par l’amour. Renonce à elle. Quitte-la. Le destin impose le sacrifice. Pour briser tes chaînes, il te faut te priver de ce que tu aimes. Si tu ne le fais pas... Je te tuerai. Puis je la tuerai, elle aussi, pour avoir ainsi souillé ton âme. »


« JAMAIS !!!! »


Le cri était parti, malgré moi. L’image de Jaina morte s’était imposée à mon esprit, tel un puits de douleur sans fond pour mon cœur. Ma colère s’éveilla en un instant. Elle se transforma aussitôt en haine, la haine envers cet ennemi, qui qu’il soit, pour avoir osé proférer une telle menace. Ma rage s’éveilla tel un fauve en colère en un long grondement sourd. Mon énergie explosa, alimentée par mes sentiments : la haine, ou l’amour ? Je n’aurais su le dire. C’est presque inconsciemment que mon poing partit, déchirant l’air et l’espace, formant un vide entre moi et mon adversaire. Tout mon cosmos s’y déversa en un instant, à la vitesse de la lumière pour attendre sa proie en plein abdomen. Jaina fut transpercée de part en part. Elle posa un regard où se mêlait à la fois la surprise, la tristesse, l’espoir et l’acceptation. Et alors, ses yeux changèrent. Le vert émeraude passa au gris profond. Ses rides se creusèrent. Mon Maître poussa un râle profond tout en s’écroulant, un trou béant dans la poitrine.

Je restais quelques secondes en état de choc, mon regard passant de l’homme qui m’avait tout appris à mon poing. Je n’avais jamais ressenti aucune haine envers lui, aucun ressentiment. Certes il était dur, mais aussi sage, et prévenant. Je n’avais pas voulu ça. Sortant de ma torpeur, je m’élançais vers lui, le redressant légèrement.

« Pourquoi, Maître ???... Pourquoi ??? »
Balbutiais-je, alors que mes larmes tombaient sans bruit sur sa joue.

« Le sacrifice de soi même… Pour une cause plus grande. Je te l’ai dit… Toute destinée demande le sacrifice. Il ne peut y avoir qu’un seul Lion. C’est ainsi que cela se passe. Je te lègue… »

Il poussa un long soupir, alors que peu à peu la vie quittait son corps sans que je ne puisse rien y faire.

« Je te lègue mon pouvoir. Mon Armure. Ma responsabilité. Jacen… Nouveau Chevalier d’Or du Lion. »

Les mots résonnèrent dans mon esprit. Mais je n’accueillais pas ce titre avec le bonheur auquel je m’attendais.

« Mon sacrifice… Est ma vie. Tu dois faire le tien. Jaina… Elle… Elle est ta faiblesse. Ton talon d’Achille. Elle est un danger pour toi… Et tu es un danger pour elle. Tu dois la sacrifier. Tu dois la quitter, pour toujours. »

L’homme ferma les yeux. Son souffle était de plus en plus faible, sur le point de s’éteindre. Sa vie n’était plus qu’une faible étincelle dans l’océan d’obscurité qu’était ma propre solitude. Et mes regrets face à ces paroles que je savais vraies, même si je ne pouvais l’admettre.

« Tes pensées te trahissent. Ma mort était nécessaire. Je te la donne avec plaisir, car tu seras le Lion, défenseur d’Athéna. Bats-toi pour elle. Elle est plus importante que ta propre vie. A présent, écoute ma dernière leçon Jacen… Ma dernière leçon… Ne te laisse pas contrôler par ta colère. La colère est utile, mais il faut la comprendre. Ici, elle était noble, car motivée par l’amour. Mais prends garde… Prends garde à ne pas te laisser submerger par elle. C’est la colère qui mène vers l’obscurité.

Protège Athéna comme je l’ai fait dans le passé… »


L’homme ouvrit une dernière fois les yeux, observant le ciel. Son visage, tiré par la douleur, se relâcha. Il devint comme un enfant découvrant la vie. Découvrant l’amour.

« Athéna… Ma Déesse… »



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Je poussais un soupir tout en observant l’Armure d’Or du Lion qui recouvrait mon corps, depuis plusieurs années déjà. Tels avaient été les derniers mots de mon Maître. Je me tournais, laissant le lever du soleil s’étendre sur le Sanctuaire Sacré pour regarder au-delà du Temple du Lion, vers la Statue d’Athéna. La majestueuse Athéna. Tout tournait autour d’elle. Ce jour là, je ne l’avais pas compris. A présent, en tant que Chevalier Dévoué, je comprenais. Athéna. Elle était devenu tout pour moi.

Mais le sacrifice avait été grand. En une journée, j’avais gagné l’Armure du Lion… Mais j’avais perdu l’homme que j’estimais, et la femme que j’aimais. Le Maître avait raison. Mon amour pour Jaina était impossible. Je ne pouvais me permettre d’aimer en tant que Chevalier d’Or. A grand pouvoir, implique grandes responsabilités. J’arrivais à présent à penser à elle sans regrets, ni amertume. Juste de l’acceptation. De la résolution.

En ce jour, j’avais fait un choix.

En ce jour, le dénommé Jacen, jeune homme fougueux et amoureux, était mort.

En ce jour, Corell, le Chevalier d’Or du Signe du Lion, était né.

Et c’est l’esprit plein de nostalgie du passé que le Lion au cœur brisé s’en retourna dans son Antre. Il était l’un des Douze. Le sacrifice avait été grand… Et son chemin venait à peine de commencer.


Dernière édition par Corell le Sam 15 Mai - 20:10, édité 2 fois
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