Une pause, un Spectre.

Shion suivit le départ du Chevalier du Dragon vers la deuxième Maison de son regard aveugle, un large sourire sur le visage. Kenshiro semblait peu habitué au contact des autres Chevaliers, en particulier celui des Chevaliers d'Or mais il dégageait une motivation et un potentiel non négligeables. Et même s'il n'était que Chevalier de Bronze, il était fort probable qu'avec Aldébaran pour maître, il devienne plus tard un Chevalier d'Athéna bien plus puissant. Peut-être un Chevalier d'Or, un jour? Quoi qu'il en soit, il espérait avoir montré au jeune Dragon les principales valeurs, vertus des Chevaliers d'Or: les sens du devoir et l'indulgence.

Ce fut ensuite au tour de l'étrange Chevalier de s'en aller. Celui dont l'armure s'était détachée et était venue transmettre d'elle-même des informations sur son porteur au Chevalier du Bélier. Shion "l'observa" s'éloigner, le sentant marquer un arrêt avant de quitter les lieux. Il ne put voir le rictus qu'il afficha mais soupira lorsqu'il sortit de sa maison. Il n'avait pas prononcé un seul mot et n'avait même pas laissé le temps à son armure de discuter davantage. Etrange pour quelqu'un qui voulait rejoindre les rangs de la Déesse Athéna.

Etrange Chevalier. Aucune parole n'est sortie de sa bouche mais son armure est capable de communiquer par la pensée. Je ne croyais pas un jour rencontrer un Chevalier moins loquace que son armure. Bah, au moins, il nous a débarrassé d'un Spectre et veut être au service de notre Déesse. Son Cosmos est étrange mais intéressant. Je sens que son avenir est à suivre de près.

Quelque peu perdu dans ses pensées, Shion se mit à remettre un peu d'ordre dans son Temple en faisant voler quelques blocs par ci, par là, usant de ses pouvoir des télékinésie. Il était loin d'avoir fini mais il ne se décourageait pas. Il avait le temps. Après cette Guerre Sainte, aucun adversaire d'Athéna ne comptait probablement venir ici si tôt. Surtout après le message envoyé par Zeus. Et puis, il n'était pas seul à remettre les lieux en état. Il l'avait presque oublié mais Signun, le Chevalier du Sagittaire, était occupé, non loin de lui, à rassembler et retirer des gravats de son Temple. Cette aide était appréciable et appréciée. Et alors que Shion s'apprêtait à le remercier, ce fut le Sagittaire qui prit la parole pour lui demander ce qu'avait dit le Corbeau, quel message devait il transmettre.

Signun, permets moi tout d'abord de te remercier pour l'aide que tu m'apportes. J'ai l'impression que ce Temple sera remis en état en un rien de temps maintenant. Au besoin, n'hésite pas. Quant au Chevalier du Corbeau, il venait annoncer deux choses. Une partie que nous connaissions déjà, le jugement d'Athéna, mais aussi sa volonté que tout soit mis en oeuvre pour reconstruire Rodorio et emmener les blessés à Ahirès.

Marquant une légère pause

Même à la veille d'un jugement si important, notre Déesse pense d'abord aux autres. Comment pourraient ils la condamner...

Puis tentant de reprendre une discussion moins démotivante

Tu avais l'air de bien t'entendre avec Serafim? C'est un ami à toi?

Alors qu'il écoutait les paroles de Shion, le chevalier du sagittaire ne put s'empêcher de repenser aux paroles du dieu de la lumière lors de leur courte entrevue.

Apollon a écrit:: ~~"Il semblerait que tes compagnons t'attendent jeune guerrier... Je peux t'apporter une réponse à ta question mais je doute que celle-ci convienne ou quand bien même tu sois apte à écouter mes paroles...
Comme tu le sais Zeus a convoqué les auteurs de cette Guerre... Athéna, ainsi que Poséidon et Hadès recevront le châtiment que nous, Olympiens, allons juger...
Maintenant si c'est mon jugement que tu souhaites, je peux déjà te répondre que pour ma part, aucun des Dieux n'est apte à recevoir un jugement... Ils n'ont fait que jouer leurs pièces sur notre échiquier que l'on appelle la Terre...
En d'autres termes, mortels, vous n'êtes que des pions que l'on déplace à notre gré et suivant notre bon vouloir, aucune faute n'a été commise de parts et d'autres... Les Dieux aiment à s'amuser des guerres humaines et malheureusement pour vous, vous en êtes les protagonistes... Quoique Athéna vous estime tant... Peut-être a-t-elle basculé de votre côté..?"~~

Il soupira un moment, repensant à la flèche de lumière offerte de la part du même dieu, se demandant se que pensait vraiment Apollon. Tout cela était assez contradictoire dans la tête de Signun qui fini par répondre.

" - D'après les mots du dieu Apollon, la plupart des divinités considèrent les humains comme des pions et la terre comme étant un immense échiquier. Donc le fait que notre déesse Athéna pense d'abord à l'humanité plutôt qu'à elle ne doit leur faire ni chaud ni froid."

Puis il resta un long moment silencieux, espérant en son fort intérieur que le dieu de la lumière parlera en faveur d'Athéna, mais il savait clairement qu'il y aurait des divinité qui soient plus du même avis que le sombre dieu Hadès. Le saint aux ailes d'or secoua et sorti ces mauvaises idée de sa tête afin de répondre à la question posée par son homologue du bélier.

Que dire sur Serafim ? Ils n'étaient pas vraiment amis, les deux chevalier d'Athéna s'étaient tout juste croisé à Rodorio et s'était retrouvé sur la même longueur d'onde en tentant de sauver un homme,...

Un flash lui fit revoir la scène où Apollon incinéra cet homme dont les deux saints avaient mit tant d'énergie à tenter de sauver.

Puis Signun revint à la réalité pour se rendre compte que Shion attendant toujours la réponse du sagittaire.

" - Amis ? Non, je ne pense pas qu'on le soit. Serafim est quelqu'un qui semble un peu renfermé, donc il me sera difficile de me lier d'amitié avec lui. Cependant, nous sommes sur la même longueur d'onde dans certains domaine."

Il fit un pause pour prendre une inspiration avant de continuer son énoncé envers son collègue en armure d'or.

" - De plus, dans la chevalerie d'Athéna, ne sommes nous pas comme une grande famille ?"

Cela semblait niai dit comme ça, mais depuis qu'il était arrivé au sanctuaire, Signun avait considéré chaque apprenti, chaque chevalier comme étant des membres de sa famille, ses frères et sœur. Après tout, ne dit-on pas que chaque saint est un frère d'arme ?

Shion s'affairait à remettre en état son Temple avec la motivation de celui qui répare sa maison après une catastrophe naturelle. Pourtant, lorsque Signun répondit à sa remarque sur Athéna, il s'arrêta quelques instants pour réfléchir à ce commentaires sur les Dieux. Oui, cela reflétait bien l'idée qu'il avait de la plupart des Dieux. Imbus de leur personne et se divertissant de la misère humaine, qu'ils en soient la cause ou qu'elle vienne d'un élément extérieur. Néanmoins, si Athéna les défendaient et était prête à se sacrifier pour eux, cela ne signifiait il pas qu'il y avait quelque chose de bon parmi les Dieux, comme parmi les humains?

Des pions sur un immense échiquier? Intéressant, je me demande quelle pièce je pourrais être. Un Cavalier est bien trop classique, je veux bien être un fou. Ils sont assez mystérieux, il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'un aveugle se soit glissé parmi eux.

Shion ponctua cette phrase d'un rire franc et sincère avant de reprendre plus sérieusement

Athéna est une Déesse et elle n'a pas, je pense, une telle vision de la Terre et de l'humanité. On peut donc espérer que d'autres Dieux ne partagent pas cette vision des Hommes. Si on peut trouver du bon comme du mauvais sur Terre, je suis certain qu'on peut aussi le faire en Olympe.

Shion resta quelques instants à observer Signun de ses yeux aveugles. Le Sagittaire était silencieux, probablement perdu dans ses pensées et le Bélier se demandant ce qui pouvait bien le tracasser à ce point. Enfin, il ne le connaissait pas assez pour s'immiscer dans ses réflexions et préférant l'y laisser dans l'attente de sa réponse au sujet de Serafim, le Chevalier du Corbeau.

Finalement, Signun reprit la parole alors que Shion s'était remis à user de ses compétences sur les gravats de son Temple, se demandant d'ailleurs s'il ne devait pas s'occuper de Rodorio d'abord. Donc il n'était pas ami avec le Chevalier du Corbeau car celui-ci était plutôt distant. Au moins, il avait bien cerné qu'ils avaient quelques points communs lors de la dernière discussion. Le remarque suivante du Sagittaire surprit Shion. Une grande famille? Le Bélier afficha un sourire, non pas pour se moquer des propos de son interlocuteur mais plutôt amusé par cette idée. Lui qui avait souvent choisi la solitude dans sa jeunesse avait certes côtoyé des gens auxquels il s'était attaché depuis, mais n'avait jamais pensé rejoindre une "famille" depuis qu'il portait l'armure d'or.

J'avoue que je ne sais pas quoi répondre cette fois. Avoir un objectif commun, des idéaux communs fait il des Chevaliers d'Athéna une grande famille? Pour moi, il faut plus d'éléments, ou même d'autres éléments pour me sentir proche de quelqu'un mais c'est un début.

Repensant à la raison pour laquelle ils se trouvaient tous deux au sein de son Temple, Shion reprit sur un autre sujet:

As tu des connaissances au sein d'Asgard pour que le Grand Pope t'ait proposé de l'y accompagner? Pour ma part, hormis les quelques Guerriers d'Odin croisés dans mon Temple à mon arrivée, je n'y connais personne.

Pourquoi l'avoir choisi pour la mission en Asgard, Signun se posait bien la question. Des connaissances, il en avait, mais depuis le temps, elles n'étaient plus d'actualité. De plus, comment Fawn aurait put savoir que le saint du sagittaire avait passé du temps dans le nord ?

Il n'aurait pas put le savoir, même pope, il n'aurait put. Cette nomination était plus que certainement le fruit du hasard, mais quoi qu'il en soit, le jeune saint était relativement heureux de se rendre dans cette région qu'il appréciait tant.

" - Ma foi, je suppose que j'ai été choisit par hasard. Cependant, quand j'étais encore apprenti, mon maitre m'avait emmené en Asgard lors d'une de ses missions diplomatiques. Je n'ai pas vraiment apprit à connaitre qui que se soit, mais j'ai acquis un immense respect pour ce peuple."

C'était dit d'une traite, Signun avait parlé sans retenue de ce qu'il pensait des ases. Il finit cependant par rajouter non sans humour :

" - De plus, j'appris à résister un peu à leur climat."

Dit-il d'un ton légèrement enjoué. Bien entendu, c'était presque faux, disons qu'au moins il savait à quoi s'attendre. Mais pour s'y acclimater même un tout petit peu, il lui aurait fallut rester plusieurs mois, voir plusieurs années. Chose que le chevalier aux ailes dorées n'eut pas l'occasion de faire.

" - De plus, des guerriers divins que j'ai croisé à cette époque, je n'en ai vu aucun durant les batailles, ce qui me fait dire que les armures changent aussi souvent de porteur."

Il eut une pensée pour son père dont l'armure du sagittaire avait transitée par deux autres chevalier avant que Signun ne l'endosse à son tour. Mais en était-il vraiment digne ? Après tout, le seul combat dans lequel il aurait put avoir l'occasion de prouver sa valeur, le saint n'eut guère l'occasion de la finir. Mais en y repensant bien, le chevalier n'était en rien responsable de cet abandon, c'était l'esprit d'Albreth résidant dans l'armure qui l'avait interrompu.

" - De toute manière, c'est pour moi un honneur de me rendre en Asgard afin d'honorer nos alliés, même si n'importe quelle d'entre nous aurait put faire l'affaire."

N'importe quel chevalier d'or ? Non, Signun ne le pensait pas vraiment. Il se rappela de tout ses confrères qui eurent quitté la salle de réunion avant la fin de cette dernière et avant même que le Grand Pope ne donne ses premières instructions. Donc non : tout les saint n'avaient pas des vertus diplomatique comme Signun se sentait avoir et comme Shion devait en faire peut être preuve.

" - Je me demande comment Marcus du taureau s'en sortira en territoire sous marin."

[

Entrée du sanctuaire]

C

’est en montant les premiers escaliers que le déclic lui vint –oui, ça met longtemps à arriver chez lui-, aussi se stoppa-t-il tout à coup dans sa monté et se tourna le visage illuminé vers Caeron.

-Mais bien sûr!! s’écria-t-il. La famille Eleusis, je savais bien que ça me disait quelque chose!! J’crois qu’en fait j’aurais du être un peu plus attentif à mes cours d’histoire!! Faut dire que j’y connais pas grand-chose en Histoire Atlante, c’est plutôt Lune qui s’y connaît… indiqua-t-il sans vraiment s’adresse à son Général.

Puis il repartit immédiatement à l’assaut des marches, ne se préoccupant pas de l’ombre qu’il avait entrevu loin derrière eux, surtout qu’il n’était même pas encore arrivé à la moitié!! Aussi se mit-il à accélérer encore une fois le pas, pressé qu’il était de revoir son ami. De fait il ne fit pas vraiment attention au deuxième cosmos qu’il sentait au sein du temple du Bélier, et qu’il ne connaissait pas. Et il aurait sans aucun doute dut faire également attention à l’endroit où il posait ses pieds… Non parce qu’a courir comme un dératé comme il le faisait actuellement… Parce que du coup il ne vit pas, mais alors pas du tout, le petit bout de roche placer directement sur sa course, aussi peut-on dire qu’il ne rata pas son entrée grandiose…

-Youhou, Shiooouuaaaaaaaaaaaah!! purent entendre les différents protagonistes de la scène.

Ce fut on pied droit qui rencontra l’obstacle, le faisait dés lors durement chuter au sol. Mais si ça n’avait été que ça!! Parce qu’évidement, emporté dans vitesse, ce furent les fesses qui passèrent par-dessus la tête. Mais la tête n’étant pas d’accord, elle passa à nouveau par-dessus les fesses, qui protestèrent à nouveau. Bref, la guerre était déclarée!! Aussi les deux chevaliers présents purent voire un corps roulé à toute vitesse à côté d’eux, acompagné par une sorte de cris qui ressemblé à un "aouhlahoulahoula". Cette course folle fut ensuite arrêter par la générosité d’un pilier encore debout, qui pour le coup avait décrété de façon arbitraire que c’était les fesses qui devaient être en haut!! Par conséquent, lorsqu’il rouvrit les yeux, Astre put voire environ six hommes, dont trois paires de jumeaux, marché sur la tête!! A croire que ça devenait une habitude de voir les gens à l’envers.

Finalement lasses, les fesses revinrent à leur place initiale, laissant la tête de nouveau en haut. Astre se releva, se tenant le nez pour la deuxième fois de la journée, sauf que cette fois sa main ne fut pas suffisante pour contenir le flot de sang, surtout qu’une blessure à la tête venait compléter le tableau en faisant couler un peu de sang le long de son front et de sa joue. Sans oublier les multiples bleus qui commençaient à apparaître ici et là. Ah il avait fier allure le prêtre de Poséidon!! Prenant malgré tout son courage à deux mains, l’Atlante se tourna vers le chevalier d’Or du Bélier, un grand sourire plaqué sur le visage, le bras libre écarté, comme s’il s’apprêtait à lui faire une accolade.

-Hey Shion mon vieux ça va? lui demanda-t-il. Devine qui c’est qui vient te rendre visite?! enchaina-t-il.

…No comment…

[

entrée du sanctuaire]

Abasourdi ! Caeron était abasourdi par les quelques secondes qu'il venait de connaître.

Alors que son petit protégé courait à perdre haleine jusqu'aux premières marches du temple du Bélier. Il s'était arrêté soudainement, il fallut toute la concentration du Général, pour stopper sa course et piler derrière lui. Ses sens en éveil, il observa autour d'eux un adversaire potentiel, mais rien de particulier ! Astre venait d'avoir une réminiscence de ses anciens cours d'Histoire ; le Kraken, pantois, se souvint alors du quatrain d'un obscur poète français que son ancien mentor aimait bien...

"Qu’aveugle est cet archer qui n’a pas connaissance
Où frapperont ses traits qui sont si dangereux :
Et si pour son sujet quelqu’un est malheureux,
Tu m’assures que c’est pure innocence."
Tout à coup, il n'écoutait plus le prêtre terminer son propos, son intuition s'était focalisé sur un cosmos qui se trouvait derrière lui. Ce cosmos, au demeurant chaleureux, semblait de plus en plus agressif ! Il ne fallait pas rester trop longtemps en dehors du temple, le risque était de jeter de l'huile sur le feu ! Caeron regarda un instant la position du soleil pour se faire une idée de l'heure, rapidement, il analysa tous les détails de l'entrée du temple, les ruines des piliers qui se trouvaient à proximité, les blocs de pierre, les parois de la falaise autour de lui... "Si cela devait se terminer mal, le temple du Bélier deviendrait..." Se dit-il, pensif, pour ne pas éveiller de crainte inutile chez son ami. Il soufflait un instant, en espérant que ses analyses étaient superflues. Puis, se remettant à suivre Astre, il vit le prêtre faire un pas fort maladroit... D’abord effaré par sa nouvelle vélocité, Astre trébucha, implora, roula sur le sol, frappa de plein fouet un pilier, puis sembla petit à petit comprendre et se résigner.

"je vois qu'il a trouvé, à sa manière, l'entrée du temple... soupira le jeune homme avec un sourire sardonique. Il souriait à la vue de la nouvelle position de son compagnon, la toge bleue dans tous les sens, l'arrière-train par dessus une grande tignasse rousse...

Redevenant flegmatique et taciturne, le général du Kraken fit aussi son premier pas dans le temple.

Il entrait avec précaution. Faisant ses premiers pas sur les dalles ébréchées, il observait la situation des lieux à droite et à gauche. Deux hommes se tenaient près de l'entrée, on venait sûrement d'interrompre la conversation, l'éclat de leurs armures lui rappela immédiatement où il se trouvait. Il s'avoua rêveusement qu'il était encore bien jeune, étant bien incapable de savoir à quoi correspondait chacune des armures. Il marcha quelques pas dans la direction du prêtre, qui était en train de se relever et d'épousseter la poussière de sa toge. Passée l'aspect irréelle de la situation, il se positionna à côté de lui dans un grand silence. Il avait le sentiment d'être une proie potentielle, cela n'était pas pour le ravir et il regarda, un instant, le prêtre réajustant sa toge. Ce dernier, dans un sourire digne des comédies parisiennes, enchaîna par :

-Hey Shion mon vieux ça va? lui demanda-t-il. Devine qui c’est qui vient te rendre visite?!.

Le général du Kraken n'était plus surpris par le ton de son compagnon. Mais, maintenant, il regardait sèchement celui-ci, il ne pouvait concevoir qu'un représentant de Poséidon, a fortiori un prêtre, se comportasse avec une telle familiarité. Il se devait de se comporter comme son rang l'exigeait, avec noblesse et majesté ! Caeron ne souriait plus désormais...

Il attendait donc la réponse de l'hôte de cette demeure. Après tout, il était ici pour protéger un compatriote qui voulait simplement parler avec un vieil ami, même si cet ennemi ne devait pas avoir oublié les élégies de la précédente Guerre Sainte.

Entrée du Sanctuaire

Roland survolait littéralement les marches le menant à la Maison du Bélier, depuis qu’il avait senti deux cosmos étranger devant lui se dirigeant également vers le 1er rempart du Sanctuaire. Peu à peu, la vue sur le Temple se dégageait. Roland s’arrêta net !
« Qu….Qu… » Il ne put dire mot devant le spectacle qui se tenait sous ses yeux. La façade du Temple était pratiquement en ruines, telles celles que l’on peut trouver dans le sud de la France vestige de l’Empire Romain. Colonnes, fronton, frise, pratiquement toutes les structures de la façade portèrent les traces d’un combat ravageur. La sauvagerie perpétrait à Rodorio était ici encore plus intense en terme de dégâts matériels mais fort heureusement, pas en humain.

« Ne te précipite pas Roland, jouons la prudence » se dit-il tout en avançant doucement, sur ses gardes.

Arrivé sur l’esplanade, devant l’entrée, il put remarquer également les dégâts aux alentours, le sol creusé de sillions, la roche de chaque côté portait également des traces de combat en des trous apparents. Son regard se posa alors vers la masse sombre délimitée par deux colonnes miraculeusement intacte, masse sombre qui s’enfonçait au cœur du temple. Le jeune chevalier aux cheveux de feu, qui portait toujours sur le dos sa boite sacrée entra dans la pénombre.
Là il ressentit bien les deux cosmos étranger, mais aussi deux autres, familiers, comme celui d’Henriques de l’Hydre mais nettement plus puissant «Surement des Chevaliers D’Or dont le maître des lieux » se dit-il.
La scène qui se dérouler sous ses yeux semblait irréaliste, en effet un jeune homme à la longue chevelure rousse portant une toge bleu et identifié comme cosmos étranger s’exclama les bras ouvert

« Hey Shion mon vieux ça va? Devine qui c’est qui vient te rendre visite?! »

Visiblement cet étranger connaissait l’un des deux Chevaliers d’Or qui se tenaient à quelques pas de lui visiblement en grande conversation.
Roland remarqua aussi que le jeune homme à la toge bleu et au comportement quelque peu étrange était accompagné par un homme en armure d’une teinte proche de l’or. Cela ne faisait plus aucun doute dans l’esprit de Roland, il s’agissait bien d’une délégation d’une autre faction divine, mais laquelle !

Le jeune français, après une brève hésitation, s’avança vers le groupe tout en émettant un raclement de gorge, moyen un peu discret, mais pas trop pour marquer sa présence.

« Mes salutations Messieurs. D’avance je vous présente mes excuses si je vous importune.
Je me nomme Roland, Chevalier de Bronze du Burin. »

On sentait que Roland n’était pas très à l’aise. Tous les protagonistes possédaient des cosmo-énergies bien supérieures à la sienne et deux d’entre eux étaient d’une faction étrangère.
Le silence s’installa dans le lieu. Qui le brisera ? On en aura bientôt la réponse.

Shion était resté un long moment silencieux, non pas à remettre son Temple en état mais à réfléchir à sa future mission en Asgard. A quoi pouvaient bien ressembler ces terres? Comment y serait il accueilli? Les rumeurs qu'il avait pu entendre à ce sujet parlaient d'un climat froid, presque autant que ses habitants. Pourtant, la rencontre bien qu'éphémère avec certains de ses représentant ne laissait nullement entrevoir une quelconque froideur dans le coeur des Asgardiens. Comme quoi, les rumeurs ne sont que ce qu'elles sont.

Lorsque Signun reprit la parole pour répondre à sa question, Shion se remit à sourire comme à son habitude. "Un immense respect pour ce peuple". C'est bien l'a priori que le Bélier portait à l'égard de ces habitants, et Chevaliers. Ce voyage, ou plutôt cette mission, promettait d'être intéressante et de lui apprendre de nombreuses choses. Outre la connaissance du Sagittaire et du Grand Pope. D'ailleurs, il appréciait d'échanger ces quelques mots avec Signun, celui-ci semblant partager certaines de ses idées, et semblant faire preuve d'une sagesse certaine. Enfin, ne pensait il pas cela de chaque Chevalier d'Or avec qui il discutait?

Je partage ton avis Signun, même si je n'ai pas eu le loisir de me rendre en Asgard par le passé. Les quelques idées que j'ai sur eux se résument bien dans tes propos. Et j'ai bien l'impression, de par ceux que j'ai croisés dans mon Temple, que le froid ne se reflète que dans leur climat.

Shion réfléchit un instant à la dernière remarque de Signun sur Marcus

Pour Marcus, je ne peux pas trop répondre étant donné que je n'ai échangé que quelques mots avec lui. Néanmoins, au vu des évènements récents, je n'ai pas vraiment de doutes sur ses compétences.

Naïvement probablement, Shion avait répondu en se basant sur les compétences de Marcus et pas sur les intentions potentiellement dangereuses que le Sanctuaire Sous-marin pouvait avoir. Et le temps ne lui laissa pas l'occasion d'arriver à de telles réflexions car plusieurs Cosmos se firent ressentir sur le chemin menant à son Temple. Pourquoi donc les gens voulaient ils tous venir ici? Sa maison avait elle l'allure d'une auberge plus que d'un des Douze Temples d'Athéna? Les Cosmos étaient puissants et rien ne laissait véritablement présager de leurs intentions. Le regard aveugle fixé vers l'entrée des lieux, Shion ne bougeait pas, ni ne modifiait son Cosmos. Si les intrus avaient des intentions malsaines, Signun et lui auraient vite fait de les bouter hors du Sanctuaire.

Le Chevalier du Bélier attendit calmement alors que les Cosmos approchaient. Son sourire avait disparu mais aucune animosité ne paraissait sur son visage. Soudain, alors que les présences étaient toutes proches et que Shion s'attendait à "voir" pénétrer dans son Temple le premier personnage, un évènement inattendu se produisit. Ce ne fut pas un personnage charismatique et portant fièrement son armure qui entra dans les lieux mais quelqu'un qui chuta visiblement durement. La scène devait être bien plus amusante à voir qu'à entendre ou imaginer mais Shion ne put réprimer un sourire. D'ailleurs, n'était ce pas son nom qu'il avait entendu prononcer avant la chute? Et ce Cosmos, ne le connaissait il pas? Etrange.

Le second fit ensuite son entrée d'une façon nettement plus sobre. Pas de chute, pas de bruits étranges, pas un mot. Il se contenta seulement de se diriger aux côtés du premier homme qui semblait se relever. Les deux compagnons, puisqu'ils semblaient voyager ensemble, dénotaient totalement l'un de l'autre dans l'Atmosphère qu'ils dégageaient, le premier insouciant, le second inquiet, ou plutôt sur ses gardes. Il ne s'agissait pas pas de Chevaliers d'Athéna, ni de Spectres d'Hadès, ni de Guerriers d'Odin. Peut-être des Marinas, mais difficile à dire s'ils ne se présentaient pas.

Finalement, l'homme roulant reprit la parole. Quelques mots seulement mais qui laissèrent le Bélier interdit pendant quelques secondes. Ce Cosmos, cette voix? Ses yeux aveugles écarquillés, Shion fixa un instant l'homme et le sonda des pieds à la tête, comme s'il pouvait le voir. Vieux réflexe inutile mais il ne pouvait s'en empêcher parfois.

Père? C'est toi?...

Un sourire apparut sur le visage de Shion alors qu'il venait de rassembler suffisamment ses esprits pour ce trait d'humour. Laissant entendre un rire franc, il reprit:

Je plaisante. Astre, mon vieil ami et camarade? Est ce toi qui viens me rendre visite au sein du Sanctuaire d'Athéna? Tu ne crains pas le danger pour venir à l'époque actuelle au sein de la maison du Bélier. J'ai tenu ma promesse, et toi? Ne me dis pas que toi aussi et que tu viens essayer de me botter les fesses après la Guerre Sainte récente?

Terminant sa phrase, Shion tourna un instant la tête en direction du Chevalier qui venait de pénétrer dans son Temple. Encore un. Roland du Burin? Plus tard, il avait plus urgent à faire. Un clin d'oeil fait au Chevalier de Bronze, une concentration rapide de Cosmos et Shion se téléporta face à Astre, lui donnant une accolade franche et amicale.

Que de temps passé...

Andonios avançait lentement vêtu de son armure d'argent aux reflets bleu vers le temple du bélier qui semblait être assez peuplé. Il sentait là plusieurs cosmos dont celui de chevaliers mais d'autres semblaient ne pas être ceux de chevaliers. Restants sur ses gardes, le jeune musicien récemment remis de ses blessures de par son combat contre Urio n'avait pas envi de combattre encore et il resta plusieurs minutes devant le temple du bélier. Il s'assit à quelques pas de l'entrée du temple, ferma les yeux et sembla envoyer son esprit dans ce temple afin de voir qui y étaient et surtout savoir si c'était vraiment des ennemis ou des nouveaux chevaliers qu'il ne connaissait pas encore. Un des chevaliers avait un cosmos assez fort mais il n'était pas le gardien de ce temple, un autre, avait un cosmos inférieur à celui d'Andonios et deux autres n'étaient effectivement pas des chevalier mais aucun combat ne se profilait. Mais les deux autres portaient aussi des armures d'or mais n'étant pas comme celles des chevaliers du zodiaque.

Andonios décida donc de réintégré son corps et d'aller voir ce qui pouvait bien se passer dans ce temple des mystères. Il entra tranquillement, regardant le spectacle assez comique. Le chevalier qui portait l'armure du bélier qu'on pouvait facilement reconnaître avec les cornes d'or qui étaient au niveau des épaules, donna une accolade à l'autre personne mystérieuse qui n'était pas chevalier. Andonios resta alors sur place un moment analysant la situation mais n'arrivant toujours pas à savoir à quel camp appartenait ces deux personnes.

-A ce que je vois, je n'arrive pas au bon moment. Je suis Andonios chevalier d'argent de la Lyre.

Ses paroles avaient été prononcé surtout à l'égard des deux chevaliers d'or qui étaient là et pour confirmer son respect pour eux, il s'inclina légèrement en baissant la tête et les yeux. Se relevant, il regarda les non-chevaliers d'un air plutôt bizarre avant de reculer un peu. Il s'approcha alors du chevalier de bronze qui était là mais qui semblait être en retrait. Il ne lui parla pas immédiatement car le jeune Andonios n'était pas quelqu'un qui allait facilement vers les autres mais ne préférait pas toujours que les autres viennent à lui de peur de trop s'attacher à eux aux risques de les perdre lors d'un combat ou dans un quelconque phénomène pouvant provoqué la mort.

Alors que Shion répondait au chevalier du sagittaire, une personne arriva dans la première maison du sanctuaire sacré. Enfin, "arriva", déboula en une multitude de cascade non contrôlée qui finirent par un pilier mal placé. Cet homme se releva péniblement et s'adressa au saint du bélier d'une manière très amicale.

Signun était en train de se demander qui était cette personne pour le saint du Bélier, ou plutôt, qui elle était tout simplement. Son cosmos dégageait quelque chose de désagréable, pas comme un spectre, mais cette énergie portait la signature d'une des deux armées ennemies d'Athéna.

C'est alors qu'une autre personne arriva, un chevalier en armure au reflet faussement doré comme on en retrouve sur les écaille des généraux de mer de Poséidon. En fait, maintenant le saint du Sagittaire en était certain : ces deux personnes étaient bel et bien des marinas.

" - Vous deux, qu'est ce que vous foutez ici ?"

Sinon ton n'était pas agressif, mais pas passif non plus. Il indiquait simplement que le sagittaire était prêt à répliquer en cas d'agression. Cependant, il dut bien reconnaitre qu'il ne savait pas vraiment comment les accueillir. Après tout, les marinas avaient attaqué le Sanctuaire sacré aux côtés des spectres, alors que ceux là viennent aussi simplement que ça.

Peut être, pensa-t-il, qu'ils viennent également pour quémander un accord de paix. Auquel cas, Marcus n'aurait pas besoin de se rendre en Atlantide, mais le Grand Pope se devrait alors de rester pour converser avec ces "invités". Dans ce cas, la délégation qui devait se rendre en Asgard compterait peut-être uniquement le bélier et le sagittaire, à moins que le taureau prenne la place du grand pope en sa qualité de général des armées.

Alors qu'il était en pleine interrogation, un nouveau chevalier fit son apparition. Un saint cette fois, un chevalier de bronze du nom de Roland. Signun l'observa et le salua de la tête : le contexte de la situation ne lui permettait pas de relâcher son attention. De plus, le chevalier d'or était certain que le général des mers était aussi tendu que lui.

Comme si la situation n'était pas déjà absurde comme ça, Shion prit la parole à son tour, d'une voie très amicale avec le dénommé Astre. Bien entendu, le protecteur de la première maison rappela à "son ami" que leur deux camps respectifs venaient de sortir de guerre, mais toujours sur un air amical. Signun se demandait vraiment ce qui liait les deux hommes.

Une fois de plus, un autre chevalier arriva, le saint d'argent de la lyre. Si les marinas étaient venu pour combattre, bien que Signun en doute, ils étaient clairement en infériorité numérique. Comme pour Roland du burin, le chevalier d'or salua ce nouveau venu d'un signe bref de la tête.

" - Astre, c'est cela ? Je suis Signun du sagittaire. Je ne souhaite pas écourter vos retrouvailles, mais, j'aimerai connaitre le motif de votre visite."

Bien sur, il se serait bien occupé des deux saints nouvellement débarqué, mais il préférait avoir le général à l’œil. Pas qu'il se méfie de lui, enfin si, un peu quand même. D'autant plus que le chevalier du bélier semblait trop occupé avec son ami qu'il ne semblait même pas en avoir remarqué la présence.

Chambre du Pope

Quel cocktail génialissime, mélange de légèreté et de tension entre les différents protagonistes de la discussion en cours au temple du Bélier. Une scène de retrouvaille digne de Roméo et Juliette, j’en avais les larmes aux yeux tellement j’étais ému. Je voyais déjà la scène, Astre, comme Shion l’avait appelé, se mettant à pleurer et enlaçant son vieil ami en apprenant que celui-ci est aveugle, ou alors il le sait déjà ? On s’en fou car de toute manière ils iront se jeté dans les bras l’un de l’autre pour fêter leur retrouvaille en pleurant à chaudes larmes, la pièce se remplissant de « Mon ami ! Je suis content de te voir ! » « Moi aussi je t’aime ! » Mais hélas, cette accolade sera mal vue par celui accompagnant l’invité et Signun en répondrait et une terrible bataille s’engrangerait provoquant ainsi la fin du monde. Non ! Je devais intervenir avant que les choses ne dérapent !

Une dalle se soulevant aux côtés des deux tourtereaux, le Grand Pope put à son tour faire son entrée. Il surgit du sol et prit ensuite le temps de replacer la dalle où elle était et de tapoter dessus pour correctement la remettre en place. Il se redressa ensuite pour se tourner vers le dénommé Astre. Le visage de l’homme au casque doré toujours dissimulé, mais ses lèvres à découvertes, il put contemplait l’incroyable sourire Colgate du guide des chevaliers d’Athéna qui l’accueilli à son tour.

« Bienvenu au sanctuaire terrestre de la sage et délicieuse déesse Athéna ! »

Oui, il aimait en faire des tonnes pour les présentations. Présentations qu’il enchaina.

« Je suis le Grand Pope et j’ose espérer que vôtre venu ici n’annonce aucune mauvaise nouvelle ? »

Le Pope se permit ensuite de se tourner brièvement vers Ses deux pairs en or à qui il lança un signe de la main. Tout comme Signun, il restait sur ses gardes malgré l’apparente légèreté dont il semblait faire preuve, mais comme Shion, il préférait ne pas penser au pire et d’éviter d’enflammer la poudre. Après tout, pour le moment, cela ne semblait être qu’une visite d’un ami de longue date. Enfin nous verrons bien.

Ce nouvel évènement retardait également mes plans et je soupçonnai mes deux chevaliers d’or d’amour de se poser quelques questions à ce sujet. Je me permis donc de leur répondre par connexion haut débit télépathique.

*Il semble que nous allons être retardé pour Asgard, en fonction de comment évolue la situation, j’improviserai ou reporterai notre mission.*

Le Pope tourna ensuite sa tête de nouveau sur les deux marinas ici présentes. Du moins c’est ce qu’il en déduisait en reconnaissant l’armure du général des mers du Kraken. Leur cosmos latent étant lui aussi remplit de signe. Cette odeur de fond marin, cette écume, ça ne trompait pas. Parlant du général d’ailleurs, il était resté muet depuis son arrivé et semblait peu loquace. Signun n’était pas en reste lui non plus à ce niveau-là. Ils avaient au moins le mérite de rappeler la situation actuel ce qui éviterais, peut-être, certains actes déplacé.

Le guide spirituel et religieux des chevaliers tourna ensuite son visage vers le chevalier d’argent de la lyre et du chevalier de bronze du burin. L’occasion était rêvée pour faire leur connaissance. Il profitait donc des retrouvailles des deux amis pour s’éclipser respectueusement en s’inclinant à leur attention.

« Si vous voulez bien m’excusez, je vous laisse à vos récits du temps perdu. »

Se dirigeant d’un pas léger vers les deux chevaliers, il leur fit signe, avec ses bras, de venir à lui d’un air accueillant. Les invitants ainsi à se présenter pour que la coordination des forces d’Athéna n’en soit que plus facile par la suite.

Spoiler:

S

’il fit attention à réaction de son Général? Non pas une seule fois, il sentit bien le regard désapprobateur de ce dernier, mais il n’en eut cure, la joie de revoir son ami le submergeant. Bien que la première réaction de son ami lui fit craindre le pire pour sa santé mentale, ça deuxième réaction le fit sourire à son tour et il rit avec lui. Le geste amicalement affectueux qu’il eut envers lui mit du baume à son cœur, et c’est avec une tendresse tout aussi amicale qu’il lui rendit. Quoique la première réaction de l’autre Chevalier d’Or vint ternir un peu ses retrouvailles et Astre lui jeta un regard noir, près à répliquer ouvertement. Cependant il fut couper par l’arrivé d’un autre Chevalier, qui se présenta comme de Bronze et répondant au nom de Roland. Ouais c’était très bien, mais personnellement il en avait rien à faire!! Il préféra largement répondre à son vieil ami.

-Oh oui, que de temps passé depuis notre enfance, lui dit-il!! Pour te répondre, je ne te botterais pas les fesses étant donné que tu as eut ton armure, tu t’en tires donc bien Chevalier du Bélier, répliqua-t-il sur le ton de la plaisanterie. Quant au danger j’ai un garde du corps, indiqua-t-il en montrant Caeron de la tête, donc je ne crains rien tu vois. Et puis, ce ne sont pas quelques Chevaliers qui vont m’empêcher de revoir mon meilleur ami!! finit-il.

Il eut juste le temps de terminer sa phrase, qu’un autre Chevalier, se présentant d’Argent, fit son entrée, un certain Andonios, dont il aura oublié le nom en sortant d’ici!! Non mais c’était Byzance ici ou quoi? Puis ce fut au tour du deuxième Or de reprendre la parole, leur demandant ce qu’ils venaient faire ici. Ah parce que c’était pas évident? oO Puis alors qu’il allait répondre –pas forcément de la meilleure manière qu’il soit-, un autre type sortit…du sol cette fois. Aussi naturellement que si il c’était trouvé une porte à cet endroit précis. Astre haussa un sourcil devant ce nouvel énergumène, qui se présenta comme Grand Pope. Ce qui fit réfléchir un instant notre rouquin qui tenta de se rappeler de la fonction de ce dernier, lorsque la lumière ce fit qu’ils avaient tous deux un rôle similaire. La convenance était donc de le saluer non? Sauf qu’il n’eut le temps de le faire que l’homme repartit déjà vers les deux derniers Chevaliers arrivés. Le jeune prêtre se tourna alors vers son ami.

-Tu organises une fête aujourd’hui ou quoi? le questionna-t-il.

Non parce que de ce qu’il s’en rappelait, autant de monde dans un Temple d’Athéna relevait du miracle en dehors d’une Guerre Sainte!! Cela eut-il au moins le mérite de faire baisser un peu sa colère, et il pur répondre plus posément au Saint du sagittaire. Il se tourna donc vers ce dernier.

-Au fait, pour ta gouverne Chevalier, la réponse à ta question se trouve dans la question elle-même, lui dit-il sur un ton qui n’était ni agressif, mais pas amical non plus. Je ne suis là que dans le seul et unique but de revoir le Bélier d’Or, un ami d’enfance, termina-t-il. D’ailleurs Shion, je suis sûr qu’on peut trouver un endroit plus tranquille pour parler!! lui indiqua-t-il sur un ton plus joyeux.

Puis il pris Shion par la manche et commença à l’entrainer gentiment à l’écart, ignorant royalement le reste de l’assemblé. Il n’était pas là en tant que Prêtre, mais bien en tant qu’ami et il n’avait pas l’intention qu’on se mêle de leurs retrouvailles!! Il mena donc le Bélier à l’ombre d’un pilier encore debout sur lequel il s’appuya. Puis il regarda de nouveau son ami, avec se sourire si caractéristique aux lèvres.

-Alors, dis moi tout, quelles sont les nouvelles depuis la dernière fois que l'on c'est vu? lui demanda-t-il. Tu sais, moi aussi j’ai tenu ma promesse…, lui dit-il sur le ton de la confidence.

Puis il découvrit son bras, dévoilant une partie du bracelet qui indiquait son rang. Avant de le recouvrir à nouveau et d’attendre les nouvelles de son ami.

[

Rencontre Officielle]

Les lieux étaient dans un piteux état. Caeron observait les piliers renversés sur le sol, les dalles ébréchées démontrant la violence des combats qui avaient eut lieue ici. A côté d’amas de pierres, des pièces du temple se juxtaposaient avec les quelques gros morceaux du fronton du temple du Bélier. Levant rapidement les yeux vers le plafond, il vit des traces de brûlures ; des fentes irrationnelles permettaient à des faisceaux du soleil d’illuminer certaines colonnades. Sur les murs internes et sur les restes du temple, des grands trous circulaires indiquaient des points d’impact… Le gardien de l’Arctique se concentra pendant un long moment sur cette étrange ambiance. Il avait déjà lu un texte qui lui avait donné une sensation poétique, il se perdit un instant dans ses réflexions et ses yeux s’irisaient petit à petit d'excitation. Il venait de se souvenir, ces lignes venaient de l’Encyclopédie de ce philosophe français, du nom de Diderot, sur la vision de la Poétique. Il se remémora avec plaisir ces quelques mots.

« L'effet des ruines, c'est de vous laisser dans une douce mélancolie. Nous attachons nos regards sur les débris d'un temple, et nous revenons sur nous-mêmes. Nous anticipons sur les ravages du temps, et notre imagination disperse sur la terre les édifices mêmes que nous habitons. A l'instant, la solitude et le silence règnent autour de nous. Nous restons seuls de toute une génération qui n'est plus ; et voilà la première ligne de la poétique des ruines. »

Il se promettait alors de relire ces vers le plus rapidement possible. Passé ce moment de plaisir intense, il détourna son regard vers les deux hommes qui avaient cessé de discuter à l’instant, il redevint inexpressif et froid. Il vit un premier homme portant une armure dorée, avec deux cornes bien visibles sur ses épaules ; le second portait une armure disposant d’une paire d’ailes dorées. Le général les fixa rudement, attendant simplement que son seigneur prenne en premier la parole, ce qu’il fit dès que sa toge fût réajustée. Ils nous observaient. Un air d'incrédulité transparaissait sur leurs visages et la réponse de l'un d'entre eux permit au Général de connaître l’identité de Shion, chevalier d'or du Bélier. Cet homme avait un visage calme et chaleureux, les pupilles de ses yeux étaient d'un blanc laiteux assez étrange ; de longs cheveux verts tombaient sur des cornes d'or posées fermement sur les épaulettes de son armure, celles-ci avaient d'ailleurs des traces de combats récents. Alors que ce dernier se téléportait en un instant à ses côtés, Caeron se rendit compte que les yeux du chevalier avaient eut une réaction de surprise à l'écoute des propos du prêtre...

«Cet homme est aveugle !» pensa immédiatement le Général. Caeron vit une grande humanité dans ces yeux blanc pâle. Alors qu’il observait les deux « amis », en train de se féliciter sur un étrange pari. L’acolyte du chevalier du Bélier se réveillait brusquement, en interpellant directement les deux nouveaux venus, c'est-à-dire les Atlantes.

«Vous deux, qu'est ce que vous foutez ici ? » Eructait-il.

Son regard exprimait un mélange de défiance et de méfiance. Caeron se contenta de répondre à cette apostrophe, digne des soirées campagnardes, par un sourire. Il regardait toujours du coin de l’œil les deux autres Saints qui venaient d’entrer… A l'entrée du temple, vêtu d'une tunique blanche athénienne, le premier portait une armure manifestement moins protectrice que les armures d'or, elle brillait d'une teinte ivoirine. A sa droite, il y avait une étrange sacoche qui semblait être une partie intégrante de son armure. Par un raclement de gorge assez clair, le chevalier se présentait à notre assemblée, sous le nom de Roland. Ce jeune homme semblait hésitant et mal à l'aise. Il avançait de quelques pas dans le temple. Le Général l'observait, il ne semblait pas être de ces jeunes capons qui pullulaient dans les cours d'Europe. Mais quelques secondes plus tard, il ressentit un étrange cosmos qui était à l'entrée du temple, celui-ci ne bougeait pas. L'animal attenda quelques instants pour faire son entrée, ce qu'il fit quelques secondes plus tard...

« Comment les Français nomment déjà la personne agissant de la sorte ? Ah oui ! Un Grippeminaud ! Il vient faire sa pelote auprès des chevaliers d'or !» L'esprit de Caeron était en pleine réflexion quand il vit entrer un jeune chevalier, vêtu d'une armure azuréenne. On remarquait immédiatement une lyre sur son flanc droit… Sentant un nouveau cosmos dans les lieux, Caeron se concentrait pour visualiser sa position.

Soudain, un bruit sourd retentissait au niveau d’une dalle, cette dernière se leva pour se poser sur le côté. Caeron écarquillait les yeux de surprise, et se demandait si tout le Sanctuaire allait venir dans ce temple. Il vit un jeune homme d’une petite vingtaine d’années, portant un casque doré et une toge blanche, sortir de ce passage pour sourire béatement.

«Bienvenu au sanctuaire terrestre de la sage et délicieuse déesse Athéna ! Je suis le Grand Pope et j’ose espérer que vôtre venu ici n’annonce aucune mauvaise nouvelle ? »

Le grand Pope ? Cette personne était le Grand Pope. Le jeune prince d’Eleusis n’en croyait pas ses yeux, il devait y avoir quelques points communs entre tous les Prêtres, il se contenta de réfléchir à une étude sur la question. Scrutant le Pope, il ressentit un cosmos impressionnant, froid et chaleureux. Cet homme, avec un grand flegme, donnait une consigne aux deux chevaliers d’or au sujet d’un voyage diplomatique en Asgard, puis, il se retournait pour se rapprocher des deux Saints entrés depuis peu. Caeron ne disait rien, mais, il ressentait les regards réguliers et insistants sur sa personne, il était craint et cela était déjà une bonne nouvelle. Il répondit à l’inclination du Pope par une révérence à la française.

-Tu organises une fête aujourd’hui ou quoi? Astre semblait être agacé par toutes ces visites intempestives qui gênaient ces retrouvailles. Caeron devait bien avouer son accord avec son supérieur ; le Levantin, une célèbre auberge parisienne, était plus tranquille que cette maison. Astre se retourna tout à coup vers l'autre chevalier d'or et l'admonesta d'un ton glacial.

Les yeux du Général du Kraken exprimaient désormais un ton moins neutre, son aura cosmique devenant aussi glaciale que les abysses du monde marin, il fixait le chevalier d'or et se rapprochait de lui. Faisant révérence, Caeron se présenta à son tour, ce qui laissait du temps aux deux amis pour se mouvoir dans les ombres des colonnades.

«Salutation Chevalier ! Je me prénomme Caeron de Fragrance, Seigneur d'Eleusis. J'ai l'honneur d'être le Marinas du Kraken, général de l'empereur des sept Océans. Nous n'avons ici aucune volonté agressive, j'assure ici la sécurité du représentant de Poséidon sur Terre, inutile donc d'employer un ton si discourtois !» S'adressa froidement le général au chevalier du Sagittaire...

Le froid se répandait désormais dans les interstices des piliers et des blocs de pierre amassés ici et là... Le moment était venu pour le Kraken de sortir de son antre, d'apparaître devant les "protégés" d'Athéna.

Après s’être présenté aux personnes présentes, un silence s’installa brièvement et il fut brisé par le Chevalier d’Or interpellé précédemment par le jeune rouquin à la toge.
Nul doute, les deux se connaissaient. Roland apprit que le jeune rouquin étranger à la toge bleu se nommait Astre. Les paroles de Shion du Bélier surpris Roland par la familiarité et le ton décalé voir non protocolaire. C’est alors que le Chevalier du Bélier fit un clin d’œil à Roland et se téléporta instantanément devant Astre pour lui donner l’accolade.

«Impressionnant ce pouvoir » se dit-il.

Un cosmos se fit sentir à l’entrée du temple, semblable aux deux Chevaliers d’Or et à celui de Roland mais de puissance intermédiaire. Notre jeune français en conclu qu’il s’agissait très probablement d’un Chevalier d’Argent, de pars les enseignements qu’il reçut de Radulphe.
Le nouvel entrant se présenta comme étant Andonios Chevalier d’Argent de la Lyre et montra son respect aux chevaliers d’Or présents avant de venir se mettre à quelques pas de Roland tout en observant la scène des retrouvailles d’Astre et de Shion.
L’homme aux ailes d’or salua l’entrée de Roland puis d’Andonios et interpella Astre :

" Astre, c'est cela ? Je suis Signun du sagittaire. Je ne souhaite pas écourter vos retrouvailles, mais, j'aimerai connaitre le motif de votre visite. »

Notre jeune rouquin sentait bien que Signun du Sagittaire était préoccupé par le guerrier accompagnant Astre qui n’avait prononcé mots. L’ambiance était des plus étranges entre comédie et tragédie, les retrouvailles d’Astre et de Shion d’un côté et la méfiance de Signun et du garde du corps de l’autre. Roland se sentait vraiment spectateur involontaire tout comme Andonios, du moins le pensait-il. C’est alors qu’un bruit sourd se fit entendre non loin d’Astre et de Shion. Les regards se portèrent vers l’endroit mais rien, personne, sauf qu’il ne fallait pas regarder à hauteur d’homme mais par terre. Une dalle se mit à bouger laissant apparaitre une tête masquée puis un homme qui apparus comme dans les pièces des troupes de théâtre de rue comme celles que Roland pouvait voir à Paris.
« Décidément, ce lieu ressemble de plus en plus à un marché ou au parvis d’une cathédrale » se dit le jeune français rempli de nostalgie pour la ville et le pays qui l’ont vu naitre.

Le nouvel arrivant, bien étrange avec son masque couvrant entièrement son visage jusqu’au bas du nez, prit alors la parole :

« Bienvenu au sanctuaire terrestre de la sage et délicieuse déesse Athéna ! »

« Je suis le Grand Pope et j’ose espérer que vôtre venu ici n’annonce aucune mauvaise nouvelle ? »

Les derniers mots étaient à l’attention d’Astre et de son accompagnateur de guerrier.

« Waouww, le Grand Pope en personne, hé bien mon p’tit Roland, qui l’eut cru que tu allais dès ta 2ème rencontre faire voir en personne le Grand Pope, le représentant de la Déesse Athéna sur terre, le Chef de tous les Chevaliers d’Athéna. » se dit-il, bouche bée devant la haute stature du nouveau venu.

Astre plaisanta auprès de Shion sur le fait qu’il y avait beaucoup de monde et répondit sèchement à Signun en disant qu’il était là comme ami d’enfance de Shion et rien que cela.
Le garde du corps en armure d’Astre fit un geste en saluant le Grand Pope, geste qui n’était pas anodin pour Roland. Ce geste, cette révérence, il la connaissait. Il l’avait déjà vu plusieurs fois à Paris, à Saint-Denis. Geste de salutation de la noblesse française.
« Un français sans nul doute et sang noble au vu de son geste ce qui ne m’étonnerai pas » pensa Roland.

Shion et Astre se mirent à l’écart pour discuter plus sereinement. Tandis que le Grand Pope invita d’un geste de la main Andonios et Roland vers l’opposé d’Astre et Shion, c’est alors que le guerrier prit enfin la parole en visant Signun du Sagittaire tout en augmentant sa cosmo-énergie comme pour affirmer son allégeance à sa faction.

« Salutation Chevalier ! Je me prénomme Caeron de Fragrance, Seigneur d'Eleusis. J'ai l'honneur d'être le Marinas du Kraken, général de l'empereur des sept Océans. Nous n'avons ici aucune volonté agressive, j'assure ici la sécurité du représentant de Poséidon sur Terre, inutile donc d'employer un ton si discourtois !»

Voilà enfin que la vérité éclata, Astre et Caeron étaient des Marinas, les suivants de Poséidon, les Marinas alliés aux Spectres d’Hadès qui ont ravagés Rodorio en faisant de nombreuses victimes innocentes. Et chose plus étonnante, Astre serait le pendant du Grand Pope au sein des Marinas.

Les sept personnes présentes étaient maintenant réparties en trois groupe, Astre le Prêtre de Poséidon et Shion du Bélier en grande conversation amicale, Caeron de Fragrance Général du Kraken et Signun du Sagittaire en pleine « discussion » cosmique des plus tendues et enfin le Grand Pope, Andonios de la Lyre et Roland du Burin.

Roland prit l’initiative de se présenter au Grand Pope non sans appréhension du fait du rang de son interlocuteur.

« C’est un grand honneur pour moi, Monseigneur que de vous rencontrer alors que je viens tout juste d’arriver.
Je me nomme Roland, Chevalier de Bronze du Burin. Je viens du Royaume de France où j’ai gagné mon armure auprès de Sieur Radulphe, Maître Tailleur de l’Ecole des Tailleurs de pierre de Suger à Saint-Denis qui bien que non Chevalier mais gardien de l’Armure de Bronze du Burin, m’a initié, enseigné tout ce que je devais savoir sur le Sanctuaire, Athéna et les puissances supérieures de notre monde.
Ma joie de venir en Grèce fut de courte durée devant la tragédie qu’a connue Rodorio et ses habitants. Rencontrant pour la première fois un Chevalier, Henriques de l’Hydre, pris tout comme moi d’émotion et de tristesse devant ce qui s’était passé, nous avons par nos modestes moyens de faire revivre le village et de redonner de l’espoir aux habitants. Henriques a redonné vie à la nature, votre serviteur a redonné vie à la pierre, aux maisons, aux bâtisses. »

Il mit un genou à terre pour faire son allégeance.

« Monseigneur, moi Roland, Chevalier de Bronze du Burin, jure de servir et protéger la Déesse Athéna, de protéger les faibles et les innocents, de combattre les ténèbres d’Hadès et tous les ennemis de la Lumière et du Bien. Mon corps, mon cosmos sont à Athéna. »

Roland ne savait pas s’il en avait fait trop ou s’il était complètement ridicule, car étant issu du peuple, il n’avait pas reçu l’éducation appropriée et donc imitait ce qu’il avait vu ou entendu tout au long de son adolescence en travaillant sur les chantiers royaux ou de la noblesse française.
Bref notre jeune rouquin ne se sentait pas très à l’aise face au plus haut représentant d’Athéna sur terre et cela pouvait se lire sur son visage et s’entendre au son de sa voix un petit peu chevrotante.

Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas revu Astre. Depuis leur entrainement commun à Jamir. A l'époque, ils s'étaient battus à de nombreuses reprises pour s'améliorer, tester leur compétences, et avaient appris à les maitriser. Et le temps faisant, ils s'étaient rapprochés. Des compagnons d'entrainement d'abord puis des compagnons de galères, et enfin de bons amis. Et enfin la promesse qu'ils atteindraient tous deux les objectifs qu'ils s'étaient fixés, l'armure, le rang qu'ils convoitaient.

Et là, voilà qu'Astre débarquait au sein de son Temple, la Maison du Bélier, l'air de rien, après tout ce temps. En plus, le moment choisi n'était pas vraiment le meilleur puisque la dernière Guerre Sainte était encore toute proche et les souvenirs de l'invasion des Guerriers de Poséidon ainsi que le meurtre de l'ancien Grand Pope ne disparaissaient pas si facilement. Pourtant, Shion était heureux de "revoir" son vieil ami et ne voyait aucun danger pour le Sanctuaire dans sa présence, bien au contraire. Et puis, la rencontre avait lieu au sein de sa maison, il pouvait donc se porter garant pour Astre et éviter que la situation n'évolue dans une mauvaise direction.

Si Shion avait pensé qu'ils étaient déjà suffisamment nombreux au sein de son Temple, c'est qu'il était plutôt naïf. Ce fut d'abord un Chevalier d'Argent qui pénétra dans les lieux. Andonios, Chevalier d'Argent de la Lyre. Le Bélier le salua d'un geste de la tête, se demandant pourquoi tout le monde arrivait toujours en même temps. Mais même si Shion commençait à s'habituer à tous ces va-et-viens au sein de son Temple, l'entrée suivante ne manqua pas de le surprendre. Le Grand Pope sortit du plancher, comme venu de nulle part, alors qu'il fêtait ses retrouvailles avec un prêtre de Poséidon. Quelle situation cocasse. Shion poussa un soupir alors que le Grand Pope, après lui avoir adressé un regard, prenait la direction des Chevaliers de la Lyre et du Burin pour discuter avec eux.

Le Chevalier se reconcentra alors sur son ami, qui l'avait entrainé à l'écart pour discuter. Il ne semblait pas avoir remarqué sa cécité et cette pensée l'amusa. Toujours aussi distrait, son entrée dans son Temple l'avait d'ailleurs démontré. Ainsi, quand Astre remonta sa manche pour montrer son bracelet, Shion ne put voir ce que son ami lui montrait mais pensa qu'il s'agissait surement d'un témoignage de son rang. Quoi exactement, impossible de le savoir.

Je ne doutais pas que tu tiennes ta promesse Astre. Et j'espère que tu n'as pas douté de moi non plus! Depuis notre rencontre, difficile de décrire tout ce qu'il s'est passé. J'ai continué mon entrainement, perfectionné les techniques que j'utilisais contre toi, et obtenu mon armure de Bélier. Cela fait d'ailleurs peu de temps que je suis dans ce Temple, j'y suis arrivé juste après la Guerre Sainte.

Réfléchissant à ce qu'il pouvait oublier, Shion ajouta:

Ah j'oubliais. J'ai aussi...hm...perdu momentanément la vue. Une sorte de maladie ou je ne sais quoi. Mais je ne doute pas de la retrouver un jour, pas d'inquiétude. Dommage, j'aurais bien voulu voir de mes yeux ta remarquable entrée en ces lieux! Par contre, je peux confirmer le vieil adage qui dit que lorsqu'un sens est retiré, les autres sont décuplés. Mais toi, raconte, depuis quand l'es tu devenu? Viens tu aussi pour améliorer les relations entre le Sanctuaire Sous-marin et celui d'Athéna?

En dépit de ses retrouvailles avec Astre, Shion ne souhaitait pas mettre de côté son devoir de Gardien des lieux et de Chevalier d'Or d'Athéna. Il se tourna alors en direction de Signun pour limiter les échanges tendus.

Signun, Astre est un ami de longue date venu me rendre visite. Il n'y a rien à craindre de sa part, ni de celle de son garde du corps. En dépit de la dernière Guerre Sainte. En tant que Gardien de ce Temple, je me porte garant de leurs actions, durant cette visite.

S'adressant ensuite à Caeron

Général du Kraken, j'espère que ces paroles vont détendront quelque peu. Vous êtes au sein de mon Temple et considérez vous mon invité, puisque vous accompagnez Astre. Mais n'oubliez pas un détail avant de parler de courtoisie. Vous êtes celui qui pénètre dans mon Temple, première maison du Sanctuaire d'Athéna, sans vous présenter, alors que vous êtes un des Généraux de l'armée qui a envahi ces lieux durant la dernière Guerre Sainte. Si je vous accueille avec bienveillance, je pense que vous êtes assez sage pour comprendre que la première réaction se doit d'être la méfiance.

Shion termina sa phrase, attendant de voir la réaction du Général ainsi que celle de son vieil ami.

Rencontre Officielle

Andonios était entré et pour sur, les autres semblaient avoir remarqué son apparition parmi eux. Alors que le musicien du sanctuaire s'éloignait un peu de Shion et ses invités, il ressentit un grand cosmos venir. Il se mit debout immédiatement, fermant les yeux, il envoya alors son esprit visité à une impressionnante vitesse tous les temples et même les zones environnantes du sanctuaire mais rien. C'est en rouvrant ses yeux qu'il fut stupéfait de voir une personne sortir du sol.

*Quelle entrée...*

Le cosmos de cette personne était semblable même un peu plus puissant que celui des autres chevaliers d'or qu'Andonios avait déjà rencontré. D'après les dires du chevalier d'or du bélier, cette personne était le grand pope récemment élu par les autres chevaliers.

*C'est donc pour ça que les chevaliers étaient réunis et que tout les temples étaient vides...*

Andonios ne voulait guère entré dans la conversation des personnes bien plus fortes que lui et surement bien plus instruites même s'il ne connaissait pas l'objet de la conversation. Il attendrait pour aller se présenter au Grand Pope mais il ne souhaitait pas vraiment quitter le temple même si un assez grand nombre de saints s'y trouvaient.

*Des marinas, mieux vaut rester ici, on ne sait pas ce que Poséidon prépare.*

Il se rappela alors les paroles qu'avaient prononcées Urio alors qu'ils allaient s'entre tué mais que dis-je, alors qu'ils allaient s'entraîner au Mont Etna. Il lui avait tout d'abord posé une question à laquelle Andonios avait répondu très vaguement. Le Grand Pope, tué au Mont Etna par Poséidon lui-même !

*Il ne veut peut-être plus se salir les mains et laisser le travail à ses combattants...*

Il ne bougerait pas d'ici avant que quelqu'un ne lui en donne l'ordre, quelqu'un qui ne pourrait être que le chevalier d'or du bélier ou alors le Grand Pope. Il observa alors les gestes du saint d'or et des autres, ne bougeant pas dans son coin. Il vit alors le chevalier de bronze allé faire ses présentations au Prêtre du Sanctuaire.

*Il n'est pas un combattant, ce doit être le prêtre de Poséidon.*

Il avait bien observé les deux intrus au sanctuaire et remarqua qu'il n'avait pas une allure de combattant mais un cosmos assez élevé malgré son apparence et depuis la dernière guerre, guerre dans laquelle Andonios avait prit part en combattant un renégat, il savait qu'il ne fallait pas se fier aux apparences même aux plus innocentes !

*Mieux vaut attendre la suite des évènements...*

Il y a de ces jours où, qu'importe où l'on pose son regard, tout nous semble dépouvu de toute vie. Hors ce qui s'étendait à perte de vue dépassait l'entendement. Ce n'étaient plus les fières colonades qui se dressaient dans toute leur splendeur vers le ciel azuré, non, à présent, réduites en simples morceaux de pierre amoncelées, elles rendaient le paysage chaotique.
Une bonne partie du sanctuaire avait été dévasté mais quelques vestiges demeuraient préservés de cet ecatombe. Une procession d'oies sauvages passa au dessus de la tête d'une jeune femme seule parmis les gravas. Un masque dissimulant son visage, il gardait pourtant une expression de tristesse à l'instar de ce que ressentait en cet instant cette jeune femme dont les longs cheveux rouges étaient balayés par une légère brise. Son poing, serré contre son coeur, se crispa un peu plus quand une fois encore une sorte de spasme l'obliga à se tordre de douleur.
Pour reprendre son souffle, il lui fallut un certains temps. Enfin son buste se redressa et sa main se décrispa pour venir s'appuyer contre un pilier encore à moitié debout. Du bout des doigts, la jeune femme caressa pensivement la surface lisse du marbre blanc. Un soupir.
Ses pensées s'envolèrent vers les innombrables personnes qui étaient mortes, des innocents pour la plupart, qui en avaient cure de cette maudite guerre!
Ne se souciant guère qu'elle soit épuisée voire même encore en convalescence, Mashia s'agenouilla à même le sol, joignit les mains et baissa sa tête jusqu'à ce que ses longs cheveux de feux forment autour d'elle une cascade de boucles.
Une révérence respectueuse pour les défunts.
Une douce mélopée s'éleva mais presque inaudible à cause de son masque de fer. Alors, dans un élan d'exaltation, ou d'imprudence, la jeune femme offrit son doux visage aux délicieuses caresses du vent. Son corps s'affaissa une rnouvelle fois pour toucher le sol de son front.
Son buste s'arqua et elle tapa ses mains une fois l'une contre l'autre, faisant résonner la salutation. Plus rien n'existait dans cette phase d'intense méditation, Mashia en oubliait qu'elle était totalement imprudente et inconsciente... Si quelqu'un la voyait... La jeune femme à cet instant, s'en moqua bien, la pruderie étant pour elle, plus importante que toutes les futilités terrestres dont l'une d'entre elle est de garder son visage caché. Elle prit une nouvelle fois une profonde inspiration tout en se redressant tout à fait. Les bras en croix, cette posture témoignait de son ouverture sur les mondes.
C'est baignée dans la douce lueur du soir, les yeux à moitiés ouverts par la transe que la jeune femme entama Le Chant, celui adressé aux défunts, ceux ayant récemment quitté le monde terrestre.
À la fois pure et triste, celui-ci saluait l'immensité du ciel par des notes fortes et douces mêlées par une intonation cristalline.
La Sola exprimait avec exactitude cette idée du « seul », « du recueillement » et de « l'accompagnement ». Car le but premier de ce rite était bien d'accompagné les morts, de les honorer par la musicalité d'une voix afin de leur procurer un souffle nouveau.
Car le chemin céleste n'était pas de tout repos, surtout pour ceux qui avaient souffert. Alors la jeune femme y avait mit tout son cœur pour que peut-être ils l'entendent et reconnaissent cet étrange langage. Peut-être était-ce effectivement vain, mais, ce rituel lui faisait le plus grand bien.

Pour se redonner de la contenance, la jeune Mashia redressa sa tête et ses épaules avant de se tourner vers les nues. Un soleil naissait à l'horizon, offrant de vives et belles couleurs à la voûte sombre du soir. Une aurore rose, bleu, jaune, orange, autant de teintes qui viennent illuminer la majesté du matin.
Elle aimait à penser que c'était le quotidien de la divinité solaire que de peindre au pinceau d'or, les rayons de l'astre pour les extirper de leur long sommeil.
Cette contemplation sembla apaiser son corps et son esprit.
D'un geste machinal, elle releva ses cheveux sur sa nuque dévoilant une blessure à peine cicatrisée.
Brutalement, son corps se plia en deux une nouvelle fois et ses bras s'entourèrent autour d'elle.
L'emprise de son mal-être se resserra un peu plus : insupportable, les affres de la douleur l'entraînèrent finalement à tomber dans une étrange transe. Les yeux subitement opalins, vident de toutes expressions, ces derniers se perdirent dans le vague comme si ils voyaient bien au delà du monde matériel.
Des images d'or se succédaient devant ses yeux écarquillés : des hommes et des femmes tournaient sur eux même entamant une étrange danse quelque peu macabre puisque en un battement de cil, leurs corps charnus ne devinrent plus que squelettes. Vision d'apocalypse, ces derniers finir pas se stopper et tourner leur face infâme vers elle. À l'unisson ils poussèrent un long râle rauque et terrifiant.
Sans qu'elle puisse rien y faire, Mashia les vit s'approcher d'elle, désireux de l'étreindre et l'emporter avec eux dans le Royaume des Morts. Annonciatrice d'une nouvelle catastrophe, cette vision glaça d'effroi la jeune femme qui parvint à ce relever. Encore parcourue de frissons, la jeune femme se hâta de remettre en place son masque. Honteusement elle tourna la tête de gauche à droite et, une fois certaine que personne ne l'avait vue, la Sainte s'éloigna doucement.

Ses sens finirent par l'informer de la présence de nombreux et puissants cosmos dans les alentours. C'est là qu'elle se rendit compte que ses pas l'avait guidé jusqu'au temple du Bélier. N'ayant pas revêtue l'armure du Lotus, elle se demanda si cette robe blanche faite de gaze tombant à mi-cuisse n'était pas... Comment dire un accoutrement qui laissait à désirer?
La jeune femme s'apprêta à faire demi-tour quand des éclats de voix l'interpella et des bribes de phrases l'informa qu'il y avait des Marinas dans le temple du Bélier... L'inquiétude surpassa tous les autres sentiments qui se bousculaient, alors, elle se permit discrètement de jeter un petit coup d'œil. Timidement dissimulée derrière un pilier, elle vit réunit au sein du Temple une belle assemblée.

« Que fait le grand Pope ici » pensa t-elle alors en reconnaissant cet illustre personnage. La situation devait être grave pour qu'il soit là...
Sous son masque, les sourcils de la jeune Mashia se froncèrent...

Ainsi donc le Grand Pope finit par descendre en personne dans le temple du bélier. Enfin, c'était prévu depuis de longues heures, mais Signun eut espérer que cela se passe dans la situation initialement prévue. Soit, Fawn était finalement descendu, mais la venue de ces deux marinas risquaient de retarder leur voyage en Asgard. D'ailleurs, c'est ce qui allait se passer aux dire télépathique du Grand Pope.

Puis Roland se présenta au dirigeant des chevaliers d'Athéna. Le chevalier du sagittaire ressenti chez le jeune saint un grand respect et une profonde admiration pour le Grand Pope. Cependant, il ne sentait pas sur de lui. Il faut dire que la présence de deux prêtres, et de trois puissants combattants qu'étaient Shion, Caeron et lui même devait plus que certainement être impressionnante pour un jeune guerrier de son rang.

Signun ferma les yeux un instant avant de les rouvrir et de regarder ainsi Caeron. Ses yeux n'était pas remplit d'animosité, mais pas non plus d'amitié. Juste une attitude neutre qui montrait que désormais il ne se méfiait presque plus d'eux, presque.

" - Si Shion se porte garant de vous, alors je n'ai plus à me méfier de votre présence. J'espère juste que vous me pardonnerez d'avoir fait preuve de méfiance à votre égard."

"Même si c'est pour laisser entrer le loup dans la bergerie" voulut-il ajouter, mais Signun n'était pas du genre à jeter de l'huile sur le feu et ainsi il se décida d'avoir confiance au jugement du chevalier du bélier.

" - Grand Pope, je suppose que de tels invités ne passent pas inaperçus même au plus haut du sanctuaire."

Dit-il a haute voie, pour enfin faire tomber cette pression qui montait dans ce temple. Cependant, il en profita pour laisser un message télépathique au dirigeant des quatre-vint huit chevalier d'Athéna.

*Afin de ne pas retarder les négociations avec les ases, je pourrais éventuellement m'y rendre seul, ou accompagné d'un des saints présents dans cette maison, ou bien en compagnie d'Aldébaran. Profitez de votre présence pour tenter de calmer les choses entre marinas et chevaliers d'Athéna.*

Un autre chevalier était arriver dans la première maison du sanctuaire sacré. A en juger par son cosmos, ce jeune homme devait être un chevalier d'argent comme Signun le fut avant de revêtir l'armure que son père avait porté avant lui. Ce saint restait silencieux, mais le chevalier du sagittaire devinait aisément qu'il tentait d'analyser la situation actuelle. Car oui, deux marinas dont l'équivalent du Grand Pope, n'étant pas venu avec des pensée belliqueuses, ça pouvait en surprendre plus d'un.

La surprise, c'est qui semblait émaner de la nouvelle arrivante quand elle se rendit compte qu'il y avait des invité particuliers. D'ailleurs, Signun lui même semblait légèrement surpris de voir une femme arriver dans le sanctuaire. Car dans ce monde majoritairement représenter par les mâles, une femelle était plus qu'une perle précieuse rajoutant du glamour dans ce monde machiste.

Mis à par celà, le chevalier du sagittaire attendit la réponse de Fawn, l'ex chevalier du verseau élu unanimement Grand Pope par l'ensemble des chevaliers d'or.

Il était là, assis en train d'écouter les conversations des autres, analysant la situation, faisant la connaissance des saints qu'il n'avait pas encore vu et surtout, il ne quittait pas des yeux ces marinas qui étaient venus de leur plein gré voir le chevalier d'or qui gardait le premier temple. Soudain, il eut une vive impression qui le fit frissonner. Quelque chose se passait mal quelque part dans le monde. Il ferma les yeux, intensifia son cosmos quelques secondes afin que son esprit puisse quitter son corps plus longtemps. Andonios décida d'abord d'envoyer son esprit dans les environs du sanctuaire et capta mis à part le cosmos des deux marinas présent, deux autres présences inconnues à Rodorio. Il quitta alors la Grèce et visita les plus grand continent en commençant par l'Asie. Rien, il n'y avait rien de bizarre sur ce grand continent. Sur sa lancé, il revint directement en Europe où il perçut, dès que son esprit était entré dans ce continent, un cosmos très négatif qui ne cessait de faire des ravages. Cependant, il était seul, aucun autre cosmos avec lui, aucun chevalier d'Athéna pour protéger les habitants.

*Je vais y aller !*

Son esprit réintégra violemment son corps ce qui faillit le faire basculer mais il se rattrapa vite. Étourdi, il se leva et annonça son départ aux chevaliers présents :

-Chers frères d'armes, je quitte le sanctuaire. Un malheureux est en train de détruire un pays entier et je ne le laisserai pas continuer.

Sur ce, n'attendant aucune réponse des chevaliers, il se dirigea vers la sortie du temple où il capta encore une fois un cosmos qui semblait égaler quelque peu le sien. Un autre chevalier d'argent venait de faire son apparition mais semblait ne pas vraiment vouloir être vu des autres. Passant près du pillier où ce nouveau chevalier se trouvait, il tourna la tête et put de ce fait remarquer que ce chevalier était une femme.

*Une femme ? Enfin, pourquoi pas, après tout, elle peut être forte, aussi forte que moi si elle est de rang argent !*

-Bonjours et bienvenue au Sanctuaire. Je n'avais pas ressenti ton cosmos auparavant, il est vrai que je suis souvent distrait.

Sur ces paroles, il continua vers l'entrée du sanctuaire se dirigeant par la suite vers le centre continent plus précisément à Londres, là où surement un spectre faisait des siennes.

*C'est vrai, quoi d'autre qu'un idiot de spectre pour faire autant de dégâts pour que je puisse le ressentir à des kilomètres.*

Londres

Le Kraken écoutait avec attention les paroles de ses interlocuteurs. Il ne répondit pas immédiatement et se tourna légèrement pour avoir face à lui les chevaliers d'or du Bélier et du Sagittaire. Pensivement, il les observa un instant avant de s'exprimer de façon détachée, comme si quelque chose l'inquiétait depuis quelques minutes...

« Je sais que vos coeurs ont saigné lors de la bataille récente, je suis d'ailleurs un Atlante favorable à la paix, et même, à l'entente entre la race humaine et notre Peuple. En articulant bien ces mots, regardant tour à tour les deux chevaliers d'or. Sachez, Chevaliers, que votre idéal est un beau Rêve et je peux comprendre que vous vouliez le défendre. J'espère juste que votre Déesse ne soit pas un jour déçu par les Humains, qui oublient sans cesse ceux qui leurs ont tendus la main. Seigneur Signun, cela a été un plaisir de vous connaître ! Enfin, je sais que le seigneur Astre est en sécurité ici, Seigneur Shion, pendant mon absence, je vous demande de veiller sur lui comme sur un frère... » Ses dernières paroles ne cachaient plus une angoisse de plus en plus forte.

Caeron salua d'une révérence le chevalier Shion. Se retournant, il fit un salut amical au chevalier Signun, il se dirigeait vers l'entrée du temple d'un pas résolu. Il salua au passage le Grand Pope et les deux chevaliers présents à ses côtés, dont une magnifique jeune femme chevalier se trouvant derrière un pilier du temple. Son regard se posa un instant sur elle, il souriait en lui présentant ses salutations d'un signe de la tête . Pendant un bref instant, ses yeux exprimèrent une délicatesse peu coutumière... Redevenant flegmatique, il laissa son esprit vagabondé dans les terres du Sanctuaire. Il percevait ce cosmos iodé depuis tout à l'heure, à la fois suave et fort. Cependant, ce cosmos semblait se mélanger à une odeur pestilentielle, un chaos profond et destructeur.... Il se demanda ce qu'il pouvait se passer, pourquoi cette angoisse lui montait à la gorge ? Il n'y avait aucune réponse. De plus, il savait que le Seigneur Astre ne pouvait tolérer que l'on touche aux Marinas. Caeron sentait le cosmos joyeux de son Prêtre... Pensant à lui, il se fit une promesse.

« Seigneur Astre, rien ne se passera qui pourrait entacher votre plaisir ici.... »

Il voyait que la jeune femme chevalier l'observait, craintive peut-être... Pour la rassurer, il créait une Basalmine de glace et la déposait dans la paume de sa main droite, il continua ensuite à descendre les marches. Il n'avait pas le temps de deviner ses pensées, car maintenant, il ressentait clairement que certains chevaliers d'Athéna étaient en mouvement. Concentrant son énergie, il fit un bond en direction de Rodorio. Ses pensées allaient pour le Seigneur Astre et sa sécurité au Sanctuaire, nul ne devait penser que sa visite était une tromperie... La paix était trop éphémère pour la ruiner à cause de la folie de certains, le Général concentra son cosmos pour accélérer sa vitesse. Il était temps de rappeler à l'ordre les impudents, qui venaient ici sans autorisation... de leurs supérieurs.

Rodorio/Ahirès

Mont Olympe

Un cosmos supplémentaire apparut tout près du Temple du Bélier. Le Chevalier d’Or du Lion apparut en haut des marches de l’imposante bâtisse, sa démarche féline parfaitement calculée l’amenant sans bruit auprès des différents belligérants. L’Armure du Lion étincelait de plaisir, sa lueur agréablement nuancée par le noir de sa cape et par le vert émeraude de ses yeux. Comme à son habitude, le Saint parcourra discrètement le lieu du regard, se fiant autant à ses yeux qu’à son cosmos pour noter avec précision au fond de sa conscience quels Chevaliers étaient présents, à quel endroit, et lesquels étaient considérés comme potentiellement dangereux. Heureusement, le seul étranger, inconnu du Chevalier, se trouvait être un Marina en robes. Un messager ? Un prêtre ? Corell n’aurait su le dire. Voyant l’étranger en intense conversation avec le Chevalier du Bélier, il se contenta de sourire à son ami en passant devant lui, amusé de voir que son Temple était devenu une vraie taverne tant il était rempli de Saints.

Il semble en pleine négociation dirait-on… Si cet homme est un prêtre de Poséidon, alors des Marinas ne sont pas loin. Mieux vaut rester sur ces gardes.

Car bien que Zeus ait déclaré un état de non-agression entre les différentes nations, les agents du Dieu des Océans restaient les ennemis d’Athéna. A quelques pas se tenaient une multitude de Chevaliers. Le regard du Saint se posa sur l’un d’eux. Son visage se durcit.

« Roland, Chevalier de Bronze du Burin. Je suis Corell, Chevalier d’Or du Lion. Les espions du Sanctuaire m’ont rapporté que les Spectres avaient intensifié leur présence en Angleterre, où e trouve actuellement le Chevalier de la Lyre. Ce dernier risque d’être débordé, il lui faut une aide d’urgence.

Ta mission, si tu l’acceptes, est d’aller apporter ton aide au Chevalier d’Argent. Vous devez à tout prix empêcher les Spectres de continuer leurs massacres, et les renvoyer d’où ils viennent. N’oublie pas que Zeus a interdit les combats, aussi évitez autant que possible de les attaquer. Mais s’ils s’en prennent à vous, ou s’ils continuent leurs sombres exactions, il est de notre devoir de réagir et d’éliminer cette menace.

Si tu es prêt, pars au plus tôt, Chevalier. Les civils anglais et Andonios ont besoin de toi ! »

Le Lion d’Or se tourna alors vers le nouveau Grand Pope. Ce dernier ne semblait pas dissimuler son identité à l’étranger, et se préparait au départ. Le Lion fut même étonné que la mission en Asgard ne soit pas encore débutée… Mais cela ne le regardait en aucune manière. Faisant une rapide révérence, il s’adressa au chef incontesté des quatre-vingt huit Chevalier Sacrés.

« Grand Pope, je vous confirme la présence d’Athéna en Olympe. J’ai ressentit son cosmos, ainsi que celui de plusieurs autres Olympiens. Je n’ai malheureusement pas pu les approcher. J’ai préféré revenir au Sanctuaire afin d’en assurer sa défense, et retournerai assurer le voyage de notre Déesse une fois que celle-ci nous recontactera. »

Que d’animation et de monde au sein du premier temple du Sanctuaire. Outre le tête à tête Astre – Shion du Bélier et Caeron du Kraken – Signun du Sagittaire, le jeune rouquin avait présenté ses hommages au Grand Pope et s’était fait connaitre comme Chevalier du Burin fraichement arrivé.
Andonios, le Chevalier d’Argent de la Lyre quant à lui était à côté de Roland et du Grand Pope mais son attention s’était portée ailleurs. Tout comme Roland lorsqu’il attendait une réaction du plus haut représentant d’Athéna sur Terre, entendant alors les paroles de la Flèche d’Or qui prenait acte que Shion le maitre des lieux garantissait l’esprit diplomatique et non belliqueux de la venue des deux Marinas.
C’est alors qu’Andonios prit la parole :

« Chers frères d'armes, je quitte le sanctuaire. Un malheureux est en train de détruire un pays entier et je ne le laisserai pas continuer. »

Puis se dirigea vers l’entrée du Temple.
Peu de temps après, c’était au tour de Caeron du Kraken de quitter la fête. Roland observa le Marina du coin de l’œil, se demandant ce qu’il allait faire.

Les paroles d’Andonios résonnaient dans la tête du jeune français.

« Pourvu qu’il ne s’agisse pas du Royaume de France, de Paris !!! » se dit-il l’air inquiet.

Il voulut demander plus ample explications après du Grand Pope lorsque un cosmos puissant se fit sentir, encore un !
L’homme entrant était reconnaissable par son armure d’or étincelante et à sa démarche féline. Roland se souvenant des enseignements de Radulphe en conclu qu’il s’agissait très probablement du Chevalier d’Or du Lion.

« Hé bien, j’en ai de la chance, deux chevaliers d’or, un d’argent et un de bronze rencontrés en peu de temps, c’est digne du parvis de Notre-Dame de Paris…… heuu pourquoi le Lion d’Or me fixe ??? »

« Roland, Chevalier de Bronze du Burin. Je suis Corell, Chevalier d’Or du Lion. Les espions du Sanctuaire m’ont rapporté que les Spectres avaient intensifié leur présence en Angleterre, où e trouve actuellement le Chevalier de la Lyre. Ce dernier risque d’être débordé, il lui faut une aide d’urgence.

Ta mission, si tu l’acceptes, est d’aller apporter ton aide au Chevalier d’Argent. Vous devez à tout prix empêcher les Spectres de continuer leurs massacres, et les renvoyer d’où ils viennent. N’oublie pas que Zeus a interdit les combats, aussi évitez autant que possible de les attaquer. Mais s’ils s’en prennent à vous, ou s’ils continuent leurs sombres exactions, il est de notre devoir de réagir et d’éliminer cette menace.

Si tu es prêt, pars au plus tôt, Chevalier. Les civils anglais et Andonios ont besoin de toi ! »

« Il n’y va pas par quatre chemin le Lion, sitôt arrivé, sitôt une mission aide ! » se dit –il

« Enchanté de faire votre connaissance Messire Corell. Bien que je vienne d’arriver au Sanctuaire, que j’ai peu voir aucune expérience, c’est une mission que je ne peux refuser !
Dès le premier pas posé en ces terres, Henriques de l’Hydre, le premier Chevalier que j’ai rencontré et moi avions redonnés vie au Village de Rodorio, Henriques par la voie de la Nature, votre serviteur par la voie de la Pierre et du bois !

Je ferai de mon possible pour calmer les ardeurs destructrices de ces spectres et protéger la population au péril de ma vie.
Je prends acte de la missive céleste de non combat, seulement, j’espère, qu’Andonios et moi pourrions les contenir. »

Roland prenait cette mission en pleine figure, mission qu’il ne pouvait refuser, car en total accord avec sa noblesse de cœur et la volonté de faire le bien et surtout de protéger les innocents et de donner l’espoir à ceux qui ont tout perdu. Mais il l’appréhendait aussi. Il n’avait jamais combattu. Même si le Roi des Dieux interdisait pour l’instant les combats entre factions, les tensions extrêmes pouvaient débouchés vite en combat et à ce jeu là, Roland faisait pâle figure face à Andonios, un Chevalier d’Argent donc forcément aguerri, sans oublier la tendance naturelle des spectres à être des bêtes « immondes » en combat. Rodorio en portait encore récemment les stigmates.

Roland s’inclina vers Corell, puis salua les autres personnes présentes et s’en alla.
Un peu de frustration se lisait sur son visage, frustration de ne pouvoir s’entretenir plus longuement avec le Grand Pope, mais la situation était critique et un supérieur avait donné un ordre, il devait respecter sa parole.

En passant le seuil du temple, il remarqua une silhouette dissimulée derrière un pilier. Roland senti alors une cosmo-énergie émanant de cette personne, similaire à celle d’Andonios.

« Un chevalier d’argent surement… une jeune femme à en croire la forme de la silhouette et une partie de la robe qui s’échappait. »

La politesse aurait voulu qu’il s’arrête mais la situation actuelle ne le permettait pas.
Il glissa juste un petit mot avant d’entamer la descente vers Rodorio

« Bienvenue au Temple du Bélier, Dame Chevalier »

Londres

"Même si je ne me sens bien présomptueuse de vouloir me présenter ainsi devant lui, je n'ai pas le choix, il me faut devenir plus forte... Pour Athéna!"

=> Temple du Poisson.

Toujours des allées et venue, tel était cet étrange quotidien de la maison du bélier, qui malgré les gravats dégagé ressemblait encore et toujours à une ruine. Enfin, c'était mieux que rien. Le chevalier du sagittaire attendait toujours la réponse du grand pope dont le silence le forçait à l'inactivité. Signun déplorait cette situation, d'autant plus que Aldébaran du taureau, accompagné de deux autres chevalier dont Serafim, arriva.

Voyant certain saint prendre l'initiative, ou presque, de s'en aller, le chevalier aux ailes d'or se décida de partir à son tour, vers les steppe glacée du royaume d'Asgard. C'était bien entendu non sans saluer le Grand Pope dont on se demandait bien où son esprit voguait en ce moment même.

" - Grand Pope, je pense que ma présence n'est pas indispensable ici et qu'il me serait plus judicieux de me rendre de ce pas dans le royaume d'Asgard. J'espère que les discutions avec Astre aboutiront à une paix durable."

Il fit mine de s'en aller, mais quelque chose le tiraillait. Un peu comme quand il désirait plus que tout se rendre à Rodorio pour prendre part aux combats, un peu comme quand l'esprit de son père lui était apparut. Mais cette fois ci, ce sentiment était tourné vers le chevalier d'argent du corbeau. Ce jeune homme était plein d'avenir, cela se voyait. Cependant, il y avait comme une ombre qui noircissait son esprit. Pas un côté obscure, mais plus comme une plaie dans son cœur.

Bien entendu, tout cela était peut être le fruit de l'imagination de Signun, mais ce dernier pensait vraiment que se serait une expérience intéressante de l'emmener avec lui en Asgard. C'est ainsi qu'il lui adressa un message télépathique.

***Serafim, c'est moi Signun. Je vais me rendre en Asgard, et je désire t'avoir à mes côtés. Tes talents pour communiquer avec les corbeaux devrait être utile en cette contrée. Je part devant, mais j'irait doucement au cas tu voudrais me suivre. Mais dépêches-toi, je ne prendrais pas cette décision longtemps...***

Puis il continua son chemin en sortant de la maison du bélier. Il le va les yeux vers le ciel pour observer quelques instants le ciel bleu. C'est là que son regard perçant rendit compte de la présence de deux oiseaux de proie qui volaient au dessus des falaises. Était-ce les mêmes qu'il observait quelques jours plus tôt. Peut être, toujours était-il que Signun pouvait en faire autant que eux : s'élever dans le ciel

Entrée d'Asgard

Le Lion avait fait son office. Il était temps pour lui de se retirer dans son Temple, afin de ne pas déroger à la règle des Chevaliers d’Or. Il était le Cinquième. Sa mission était de protéger le Temple du Lion. Qui plus est, Corell souffrait toujours des séquelles de la Guerre Sainte. Les Coraux du Dragon des Mers avaient déchiré son organisme de l’intérieur… Le Feu Noir du Garuda avait consumé ses organes… Les fils du Griffon avaient brisé ses os. Oui, il était temps que le roi des animaux reprenne sa forme d’antan. Et la Maison du Lion était l’endroit le plus indiqué pour lécher ses blessures.

Et pourtant, Corell rebutait à quitter les lieux. Le Temple du Bélier s’était rapidement vidé, ne laissant en substance que le Chevalier du Bélier en compagnie de ce prêtre de Poséidon. Le Saint ne pouvait s’empêcher de quitter des yeux l’étranger, dont le cosmos aqueux, bien que passif, agressait ses sens. Le souvenir du Dieu Poséidon était encore trop vivace.

Meurtrier…

Corell se souvenait encore du son du corps du Grand Pope, traversé de part en part par le Trident du Dieu, tombant lourdement sur le sol du Mont Etna. C’était l’événement qui avait précipité la Guerre Sainte… Guerre qu’Athéna avait perdue. Un massacre pur et simple de Chevaliers, qui n’était que la partie visible de l’iceberg, car Poséidon, en déchaînant les eaux, avait tué des millions d’innocents. Et voilà qu’au lendemain des tueries, le Sanctuaire Sous-Marin envoyait ses émissaires comme si de rien n’était ? Cela, le Lion ne pouvait l’accepter. Tuer les Spectres était son devoir, car il était un Chevalier d’Or, protecteur de la Lumière, pourfendeur du Mal. Mais ces Marinas n’étaient pour lui que du bétail, des meurtriers avec du sang frais sur les mains, qui dissimulaient leurs exactions derrière de faux sourires et de mielleuses paroles.

Conscient que ses pensées impures pourraient transpirer dans le cosmos, le Saint à l’humeur massacrante s’en retira, mettant de côté ses doutes et ses craintes, et acceptant la destinée du Sanctuaire, quelle qu’elle soit. Il avait foi en Athéna… Et lorsqu’elle reviendrait, si elle décidait d’aller dans le sens de cette potentielle alliance, alors le Lion suivrait. Comme toujours.

Mais une fois les Spectres décimés, croyez bien que je me ferai un plaisir de tous vous éliminer, pour la mémoire du Grand Pope et de tous les innocents morts par votre faute.

Maison du Lion

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