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 [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]

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Eléonore T. Rousseau


Black Saint


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MessageSujet: [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]   [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok] EmptyMar 3 Oct - 10:00

Surdulica, Serbie, Juillet 1754.

Certains disent que la vérité est nulle part, tandis que d’autres affirment qu’elle est là, juste sous notre nez, et que l’homme est seulement incapable de la percevoir. Une perfidie sans nom. Sans doute ne la connaîtrons-nous jamais, cela reste une épuisante possibilité. Néanmoins, mon esprit refusait de perdre ce maigre espoir envahissant parfois mes songes. Des rêves, tous plus réels les uns que les autres, dans lesquels j’entendais aujourd’hui encore cette voix comme sortie d’outre tombe. Un son m’intimant d’avancer, d’oublier. Et parfois cet étirement amer s’emparait de mes lippes, comme actuellement. Un long chemin parcouru, jusqu’à cette contrée méconnue. Pourtant, certainement était-ce encore une fausse piste. Un mensonge de plus à ajouter à cette collection de déceptions. Une vengeance à accomplir, des hommes à défaire, une quête vraisemblablement vouée à l’échec, et ces rêves aux apparences cauchemardesques guidés par les poussières de mon enfance.

Une recherche qui m’avait fait poser pied dans ce pays de l’Europe de l’Est, dont les panneaux demeuraient incompréhensibles. Une langue qui m’était inconnue, des paysages bien différent de ceux que j’avais pu croiser avant, durant cette escapade d’une longue année déjà. Qu’est ce qui m’avait bien pris, de venir dans un tel lieu ? Assurément, il n’y avait rien pour moi, ici. Ni ce n’était le désespoir. Hélas, j’étais encore incapable de comprendre les messages portés par les étoiles, le but de la manœuvre. Tout ce que je savais sur l’instant, c’était que ce n’était sans doute pas sur cette terre que je trouverai cette chose immatérielle, celle qui m’aiderait à passer outre l’antériorité de ma vie. Aller de l’avant, disait Théodore. Qu’il se fiche de moi s’il le souhaite, mais c’était plus facile à dire, qu’à faire.

Vêtue d’une chemise un peu trop ample, j’avançais à tatons dans les rues de cette ville aux multiples sonorités, tandis que ma fidèle compagne se cachait des hommes sous mon regard à la fois curieux et amusé. Néanmoins, il m’était impossible de passer outre cette nervosité habilement dissimulée sous ses traits d’adolescente.

“Arrête de bouger Raute’a, ça chatouille !”

Un simple murmure, à l’attention de cette partenaire à la peau froide, à la langue bifide. Elle aussi était une menteuse, l’un de ses êtres incitant tantôt au blanc, tantôt au noir. Certainement était-ce pour cette raison, que nos routes s’étaient ainsi croisées quelques temps auparavant. Une belle-parleuse qui, pendant quelques instants sortit la tête de mon haut, laissant entendre ce doux sifflement à mes oreilles, pour finalement reprendre place. Aussi bouchée que sa propriétaire, cette bestiole !

Et pourtant, ce faible son me rappelait une tout autre chose. Car si je cherchais effectivement un moyen de passer outre ce vécu, cela ne s’arrêtait pas là. Bien loin de là. Parce qu’il y avait également ce qui fût à l’origine de mon départ du Sanctuaire d’Athéna, que je comptais bien trouver par le biais de mes voyages. En tout cas, l’une des origines : ces hommes en armures noires. Fascinants, scintillants presque de leur assurance. Quelques mots prononcés, dont le nom d’un certain Pséma. Enfin, je supposais que cela était le nom d’une personne, pour être plus précis. Des hommes qui n’avaient rien à voir avec les Saints connus jusqu’alors, ni même les stupides idéologies de cette soi-disant déesse. Un sacré imposteur, celle-là ! Et des pensées telles que je ne perçut pas cette ombre sous mes yeux. Pas jusqu’à ce que je me retrouve littéralement le cul au sol.

“ Putain, mais tu peux pas faire attention, oui ?”

Certes, c’était peut-être de ma faute. Mais qui dit que l’autre ne l’était pas également, hein?
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MessageSujet: Re: [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]   [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok] EmptyMer 4 Oct - 3:39

Et ça continue.

Ville de pierre, peaux de blanc. Bruits de cité, voix multiples et variées, et toujours, un langage inconnu. Constante des derniers mois pour un Amérindien perdu sur le continent des hommes à la peau d'ivoire. Des colons et de leur science des fusils et de l'art de la poudre. Un autre monde, d'autres règles. Un étranger de l'éternel, cet Amarok. Sentiment déjà connu avant l'arrivée sur le continent européen. Parce qu'ils sont comme ça, ces parasites. A découvrir, puis s'accaparer. Alors la Terre de ses ancêtres s'est transformée en la terre de l'homme Blanc, et ils n'ont cessés de faire comprendre que désormais les étrangers, c'était eux-autres à la peau rouge. Un sourire amer sur le visage. Bientôt, ils paierons. Mais un en particulier doit payer. Le faux-prêtre à la peau faite de noire.

Pas une peau, mais une armure. Le métal sombre d'une protection impie, porté sous l'habit de Dieu. De leur Dieu. Celui qui pardonne, qui est grand et miséricordieux, mais pour qui l'on multiplie massacre et atrocités. Un zèle teinté de corruption, une ferveur entachée par l'ombre du malsain, de la cruauté, de l'avarice. Ils se cachent derrière la parole de Dieu pour engendrer le pire. L'immoral n'a pas d'odeur lorsqu'il est fait au nom de Dieu, et l'autre le savait. Celui qui a tout brûlé. Celui qui rit, celui qui brûle, mais à la fin, celui qui hurle, celui qui fuit. Une fuite vers la grande étendue de terre nommée Europe, et l'Amérindien a suivi. En l'espoir de réponses. De Vengeance. D'équilibre. Savoir pourquoi certains des hommes blancs possèdent les pouvoirs mystiques de la nature. Tuer celui qui aurait dû être tué. Et sûrement d'autres choses inavouables, ou inconnues de l'esprit conscient de l'élu des esprits. Désirs et desseins qui sont ceux du subconscient, cachés derrière d'autres raisons pas pour autant factices. Plus évidentes, seulement.

Donc non, il ne parle pas le Serbe, et il n'a trouvé que peu de réponses jusqu'ici. Quelques traces, quelques gens qui semblent posséder un peu du Pouvoir en eux, sans même en être conscients. Rien d'autre, rien de plus. Néant, vide. C'était à prévoir : Amarok ne s'attendait à nulle miracle, en s'aventurant au cœur de cette Terre sans réelle piste ni informations. Trop peu, vraiment peu. Malgré tout, le tour des nations continue. Le jeu des regards qui se tournent sur son passage,parfois curieux, parfois mauvais. Parfois séduits. Le teint d'une peau atypique qui attire tant le questionnement de certains, que la haine d'autres, et parfois l'attrait d'autres encore. Les extravagants, ceux qui trouvent leur goût dans le nouveau, l'inhabituel. Parfois, un intérêt simple. Parfois malsain. Déjà, des tentatives de faire main-mise sur un esclave à la peau sombre. Tentatives seulement, avortées, toutes, car s'approprier l'Amarok n'est pas mince affaire. Ici, dans cette petite ville sans prétention, tout ça se croise un peu sans que rien ne prenne le dessus. En d'autres lieux, une nuance l'emporte parfois éminemment sur l'autre. Parfois, seuls les regards haineux se sont portés sur lui durant un long moment. Il s'en rappelle. Il a l'habitude. Il vit avec. Il a finit par apprendre à hausser les épaules et continuer sa route, tant que seuls les regards s'amusent à le fusiller. Ceux qui passent à la vitesse supérieure sont encore là pour raconter leur erreur : oui, il préfère encore laisser le trauma dans la carcasse battue à presque-mort que de tuer simplement. Deux façons de porter un message, mais le premier pourra ressasser encore et encore l'histoire de cet homme à qui il vaut sa large cicatrice au visage et ses multiples blessures irréversibles. L'histoire de celui qui continue de hanter ses nuits, de peur qu'un jour il vienne finir le travail. C'est ce qu'il veut instiller dans l'esprit de ceux qui se aiment à le condamner pour ses origines. Sadisme vengeur inspiré par l'impitoyable de ceux qui ont peuplés son enfance.

Et il y pense. Il y songe en même temps que les pas se dessinent à travers la foule, absorbé par les visions d'un chez-soi bien lointain. Jusqu'à une collision. Quelque chose de plus menu, plus fragile. Ca tape, ça tombe, puis ça se plaint. « ça », une femme, pour être plus précis. Une très jeune femme. Petite chose frêle mais féminine, belle mais rebelle, à en juger ce vocabulaire. Et elle est là, au sol, dominée par la taille de cette ombre au-dessus d'elle, comme elle l'était avant-même d'être tombée au sol, d'ailleurs. Une ombre pas même vraiment sonnée, juste tirée de ses pensées. Un sourire amusé sur le visage, et une main mate tendue vers celle qui est tombée.

- A peu prés autant que toi, j'imagine. Je me débrouille juste mieux sur le fait de garder son équilibre. Pas de casse?

Un Amarok avenant, comme il a l'habitude de l'être souvent de prime-abord : à voir si ce comportement a besoin de changer par la suite.

- Désolé, j'étais... Ailleurs. Semblerait que j'étais pas le seul, ceci étant dit, hm?

Un sourire un peu plus large. Malice d'un homme espiègle.
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Eléonore T. Rousseau


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MessageSujet: Re: [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]   [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok] EmptyJeu 12 Oct - 22:47

Absorbée par les rêves d'un but à atteindre, d'une curiosité à satisfaire; ma route avait pourtant croisée celle de ces hommes vêtus de noir, auparavant. Des voyages ayant agrémenté cette connaissance basée sur les rumeurs, la fascination. L'excitation de l'inconnu. Toute proportion gardée, bien entendu. Car je me doutais pertinemment que les mots chuchotés au coin d'une ruelle n'avaient que peu de valeur, dans les faits. Néanmoins, il y avait cette impression de se rapprocher d'eux, petit à petit. Peut être pas une obsession, mais sans doute n'était-ce pas si loin. Guidée par cette part d’irréel m'accompagnant sur les routes, l'attirance envers cet valeur inconnue devenait plus forte que raison, à mesure que les semaines, les mois passaient. Des murmures de l'ailleurs, sans doute pourraient-il m'apporter quelque chose.

Aujourd'hui encore, je les entendais ces voix comme venues d'outre tombe, alors même que mes billes se relevaient lentement en direction de l'origine de cette collision. Toujours aussi bavardes, lorsque cela les arrangeaient. Pies devenant marbre lorsque l'envie leur en prenait. Couleur cendrée fixée sur cet homme au teint hâlé, la tension interne demeurait pour le moins perceptible, bien que possiblement non comprise. Parce que, parfois, l'envie me prenait de tout envoyer sur les roses, d'arrêter toutes ces conneries. De mettre un terme à tout ça.

Murmures silencieux, presque inaudible, et faisant pourtant écho à cette voix masculine qui s'adressait à moi. Vos gueules. Un grognement ainsi intercepté à la barrière de mes lèvres. Il n'avait pas besoin de savoir, cet inconnu. Ni même de se douter. Encore moins de s'approcher.

«Forcément. Faut dire qu'on a pas vraiment l'même gabarit, t'en conviendras. »

Et d'ores et déjà, je me relevai. Certes non sans mal, mais il n'était pas question de quémander une main possiblement tendue. Plutôt crever. Allez savoir pourquoi. Sans doute était-ce ce sourire qui attirerait généralement la confiance, mais qui m'intimait davantage à la méfiance. Certainement parce que j'en connaissais les dessous, de ces maudits étirements de façade. Ceux qui disent une chose, quand les actes réalisés dans le dos ne sont que coups de couteau, ne laissant d'une ultime amertume en fond de bouche. Ainsi donc, il n'était pas question de se précipiter. Je n'étais pas de celles à me bercer d'illusions. Ou, plus précisément, je ne l'étais plus.

« Bref. Ca a l'air d'aller, à première vue. Même si l'cul au sol, ça a tendance à s'faire se poser des questions. M'enfin, c'pas grave. Y'a pas mort d'homme.» Le toisant du regard, je poursuivis «Y'a pas l'air d'avoir besoin de t'poser la question, toi, vu qu't'es resté sur tes deux jambes. Puis j'imagine que mon poids plume doit pas faire bien mal» .

Haussement d'épaule. Vrai que je n'étais pas bien lourde, de toute manière. Par conséquent, peu de chance que l'étranger ce soit fait un quelconque mal en me percutant. Très peu probable, même. Et toujours ces voix agaçantes se bousculaient-elles dans ma tête, ou alors était-ce sur le côté. Une distinction qui devenait plus difficile à percevoir, avec le temps. Parce que j'avais longtemps pensée que les poussières d'étoiles, c'était que des conneries. Plutôt, j'aurai voulu. Diverses raisons, toujours ressassées. T'es qu'une gosse, dirait Théodore. Cet énervant frère. Et pourtant, cela avait beau être pénible à avouer, il n'avait pas tort : Du haut de mes seize ans, il y avait encore beaucoup de choses dont j'ignorais la profondeur. Plus que je ne pourrais l'imaginer.

Désormais relevée, non loin de lui, mais tenant tout de même une certaine distance, j'observais son comportement, presque joueur. Apparence trompeuse, j'étais bien placée pour parler de cette nomination là, force était de l'avouer.

«Et donc, qu'est ce qui faisait que l'monsieur tête en l'air regardait pas où il allait ? Il révisait son Serbe ?» Une mine plus sérieuse arbora mes traits, tandis que ma tête s'approcha légèrement de lui, tout en gardant cette fameuse distance de sécurité. «Entre nous, j'ose espérer que tu parles Serbe. Parce que moi : pas du tout. Et si toi non plus, on est pas dans la merde» .

Tel un murmure, un faux sérieux. Néanmoins, il était temps d'entrer dans la partie et, tout comme lui s'amusait de ce sourire de malice, elle aussi jouerait. Tel est pris qui croyait prendre. Que le rideau se lève donc sur cette scène, que les corps dansent, s'expriment sous l'applaudissement des spectateurs.

«Tiens, au fait, t'es où Raut'?»

Absence animale. Acteur, lui aussi.


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MessageSujet: Re: [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]   [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok] EmptyVen 13 Oct - 0:32

« Observatrice, par-dessus le marché. Ca nous aurait évité bien du mal si t'avais planté ces grands yeux ronds devant toi. »

J'aurais pu aussi, mais il s'agit de te taquiner toi, pas moi. J'te laisserais ce luxe. Quoique je sois pas sûr que ce soit le genre de la demoiselle. Déjà, cet air renfrogné. Déjà cette main tendue de refusée. Tseh. Des fois, j'ai l'impression que ces hommes par-delà l'océan se divisent en deux catégories : Ceux dont arracher le moindre sourire tient de l'exploit millénaire, et ceux qui ne sourient que lorsqu'ils ont une idée sournoise derrière la tête. C'est si compliqué, de sourire au naturel. Tseh. Tout doux, Amarok. Ne tombe pas dans les préjugés.

Après tout, elle souriait naturellement, elle.

Mais là, c'est quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui ne sourit pas, qui grogne et qui jure. Tu parles d'un premier contact. P'tet que c'est ma tronche, ceci dit ? Ce serait pas la première fois. Diverses et variées, les réaction de la foule face à un étranger à la peau atypique. Alors qui sait, peut-être que ça joue. Peut-être qu'un grand blond aux yeux bleus aurait plutôt eu droit à quelques excuses plates et un sourire de façade. Peut-être pas. Mais je tends à penser que ce soit pas aussi simple. Ceux qui s'offusquent de cette couleur de peau, ils parlent pas comme ça. Ils s'énervent pas comme ça. Ils rabaissent, ils cherchent à faire comprendre qu'on est pas comme eux. Qu'on est moins. Ils exposent leur fausse culture, leur fausse rhétorique, sûrs d'eux-mêmes et de leur logique. De leur petite vision étriquée d'un grand monde pourtant si vaste.
Non. Non, elle elle a juste l'air d'avoir décidé d'enfiler ses plus beaux habits de mauvaise humeur.

« Non, ça va. Pas de blessure de guerre de prévue. »

Du moins, pas une de plus. Parce qu'il y a celles qui se devinent non loin des contours d'un haut simple et modeste. Sur les bras, aussi. Marques d'un passé fait de collision bien plus sévères. Eux n'avaient pas le venin au bout de la langue, ils avaient la mort au bout de leur lame. A la fin du canon de leur fusil. Lui tout particulièrement, l'avait au bout de ses doigts. Une mort brûlante, pyrotechnique. Lui, pour qui je marche ces pas et rumine ces idées vengeresses. J'y pense, l'espace d'une seconde, puis le sourire disparaît.
Pour mieux revenir quand je fais l'effort d'oublier. pas maintenant.

« Il pensait. Et marchait. L'arrive que les deux combinés fassent mauvais ménage dans une foule. » Il arrive. Le reste, t'as pas à le savoir pour le moment. Et sûrement que tu n'auras jamais besoin de le savoir, de toute façon. « Pas plus que ça. Qu'est-ce que ça peut foutre? » Parce que oui, elle s'est plainte en anglais, alors j'ai suivi, et ça a continué par la suite. Elle a pas l'accent du coin, et de son propre aveu, elle ne parle pas la langue. Mais qu'est-ce que ça peut faire, elle a prévue de porter plainte en Serbe, peut-être ? Soupir. Mais sourire, tout de même. Puis je finis par détailler ma réponse. « Bonjour, merci, au revoir, s'il-vous-plait. J'connais les bases j'sais désigner ce que je veux au marché si j'ai besoin d'acheter quelque chose. C'est tout. »

Les bases, rien de plus. Ce que j'ai appris au détour des conversations, en tendant l'oreille, ce que j'ai pu arracher de mes quelques dialogues avec les locaux. Rien de prodigieux, mais assez pour être un touriste un peu moins perdu que les autres. Tendre l'oreille, apprendre à la volée, ce sont des choses que j'ai toujours eu l'habitude de faire. M'adapter. Alors j'apprends vite en langue, mais je n'ai pas l'intention d'apprendre le Serbe pour autant. Des facilités, dira-t-on. Parce qu'il faut bien pouvoir s'expliquer pour au moins éclairer les malentendus. Ou les épaissir, au détour d'une traduction mal engagée, d'une erreur de langage. Heh. Souvenirs.

« Hein? »

La voilà qui se met à appeler des gens qui existent pas. J'vais finir par me poser des questions sur quel genre d'énergumène je suis tombé, moi...

« Bon, bref. J'suis de passage en ville avec quelques nuits à y passer pour ensuite continuer la route : tu l'auras deviné, je suis pas du coin. J'peux faire quelque chose pour me faire pardonner le bobo ?  »

Parce que malgré la moquerie de départ, il reste les faits : celui d'un Amarok sans égratignure, et d'une plus jeune et plus petite dame qui s'est mangée le pavé. Alors tant qu'on ira pas me demander directement d'aller lui filer des pièces en guise de dédommagement...

Pas comme si j'avais mieux à faire dans ce trou perdu.
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Eléonore T. Rousseau


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MessageSujet: Re: [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]   [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok] EmptyMar 17 Oct - 18:26

Force était d'avouer que ce gars n'était pas dénué de répondant. C'était quelque chose de plaisant, en un sens. Parce que c'était plaisant, en un sens, de trouver quelqu'un qui ne se faisait pas dévorer par mes acerbes paroles. Ou, qui y répondait avec pertinence, tout du moins. Pas le cas de tout le monde, ça. Néanmoins, il semblait ne pas comprendre que j'étais également de celles à jouer, entrer dans la danse sans la moindre difficulté. Certains me nommeraient actrice, d'autres useraient du termes d'ensorceleuse. Qu'importe, ils avaient tous deux le même principe. Et je ne comptais pas m'en priver.

« Et peut-être que l'inconnu du jour pourrait avoir les yeux en face des trous, aussi. Ça aiderait, sans doute à ne pas être systématiquement dans le chemin des autres. »

Un semblant de rigolade. La petite guerre des nerfs dureraient sans doute longtemps si nous continuions tous deux dans cette direction. C'était une certitude, comme presque avéré par ces quelques mots précédemment reçus. Quelque part, cela en devenait presque amusant. Plus que des remarques, un jeu se créait alors. En tout cas de mon côté. L'inconscience de l'enfance, appelez donc ça comme vous le souhaitez. Ce n'est pas comme si cela avait la moindre importance à mes yeux.

« Allez, c'est de bonne guerre, va. »

Haussement d'épaule. Discret, mais pas trop. Fallait pas déconner, non plus. Toujours est-il que j'attendais de voir si le taureau allait calmer le jeu. Tout du moins en apparence. Une méfiance relative que j'entretenais là, la faute à cette nature d'homme. Mais il n'était pas plus désagréable que ça, celui-là. Attendons donc de voir. De connaître. S'efforcer de comprendre avant de juger, dans une certaine mesure. A savoir, quand ça voulait bien m'arranger.

Sans doute aurais-je pu sourire, également. Mais ce n'était pas pour autant ma tasse de thé. Très honnêtement, si faire tourner les hommes en bourrique pouvait s'avérer drôle, ma certitude quant à ce cas-ci n'en demeurait pas moins plus mesuré. Scepticisme à tout épreuve. Ceci-dit, probablement aurais-je l'occasion de l'embrouiller plus tard, si l'envie venait à s'en faire ressentir. Juste, pas maintenant. Pas ici.

Un regard ainsi attiré lorsque le sujet des blessures fût abordé. Parce que je n'y avais pas fait plus attention que ça, au départ. Mais, maintenant que mes prunelles s'attardaient dessus, il semblait certains que ce gars ait déjà été marqué. D'une manière ou d'une autre. Néanmoins que très peu visible, de là où j'étais. Mais suffisant. Cependant, cette attitude amusante s'avérait par moment agaçante, un peu comme ce ton qu'il arborait à cet instant. Celui que je m'imaginais, en tout cas. Encore se prenait-il pour ce qu'il n'était pas. Agaçant.

« Et si tu baissais d'un ton, hm ? Tu te prends pour qui, au juste ? » Et moi donc, à m'acharner de la sorte, gratuitement qui plus est.« J'm'en fou un peu pour être honnête, de ce que tu faisais au moment où tu m'as percuté. J'te demandais ce qu'un gars comme toi foutait là, dans cette ville. Dans cette région du monde. Tu sais, ce trou paumé où on s'trouve, là ? »

Cesse de t'emporter, Eléonore. T'es vraiment sanguine parfois comme nana. Faute à qui ? Finalement, un soupir s'échappa de mes lèvres. Bon, c'était pas bien grave. Tant pis. Autant passer à autre chose. Sans doute aurai-je le loisir d'y revenir plus tard, si tant est que le coeur m'en dise. Pas gagné, ça.

« Bon, bref. Oublie. »

Des mots qui avaient comme sifflés par delà la barrière de mes lippes, murmurés, quand bien même ceux-ci conservaient leur cassant; on verra ça plus tard, comme dit. Le plus important, pour le moment, c'était Raut'ea. Mon animal. Mon fidèle compagnon disparu soudainement. Enfin, fidèle... Toute proportion gardée, bien entendu. Disons qu'entre êtres bifides l'entente était relativement bonne. Ne restait qu'à savoir combien de temps cela durerait.

« Ouais, parce que tout est éphémère, dans c'te saloperie d'monde. »

Paroles tout d'abord passées, instinctivement prononcées à mon insu. Un automatisme, sans doute. Probablement, ouais. Faut dire que ça m'avait pas mal gavée aussi, ces histoires de conception de la vie; les parents avaient une façon bien particulière de voir les relations humaines, de voir l'intérêt dans les actions. Tout était étrange, en y repensant. Seulement, j'étais bien forcée d'avouer que ça marquait. C'était par ailleurs bien plus compliqué que ça... Mais ça, c'était une autre histoire. Un récit que j'avais pas véritablement envie de raconter.

« J'sais pas. C'est quoi ton prix pour rester un peu ? » Parce que j'étais pas vraiment à l'aise, ici. Pas sans Raute'a. Pas sans Théodore. Pas sans... quelqu'un. Toutefois, il n'était pas question de l'avouer. Jamais. Plutôt mourir. Oui, mourir. Mourir et rejoindre ces fantômes d'avant. « Alors ? » Une insistance, car tout avait un prix dans cette vie. « Pas que dans celle-là, d'ailleurs. » Murmurés.

T'es pessimiste, P'tite souris.

Voix d'outre tombe pourtant bien connue de mes services, rendant un instant de sourire éclairé, à la fois sincère et nostalgique. Juste une seconde, peut-être deux, avant qu'il ne disparaisse instantanément. Sans raison, vu de l'extérieur. Mais je savais, moi, qui venait de se manifester.

Alors ouais, si tu le dis Théo. Sans doute que c'est vrai. Mais la vie m'a pas vraiment donné l'occaz d'être optimiste, tu vois ? Autant continuer à jouer. Jouer ce rôle de malice qui me poursuit. Le jeu du chat et de la souris. Ça doit m'plaire au final, me convenir, cette situation. P't'être. Peut-être pas tant que ça, dirait le cœur enfoui sous la couche de glace.

« D'ailleurs c'est quoi son p'tit nom au m'sieur? »

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MessageSujet: Re: [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]   [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok] EmptyMer 18 Oct - 3:28

« Peut-être. »

Peut-être pas.Seule réponse que je lui accorde, sans me départir de ce sourire qui dit tout et son inverse. Une bataille du plus têtu entre deux personnes pertinemment conscientes que le tort est de toute façon partagé. Mais ça fait sourire, ça fait oublier ces pensées d'avant la collision, celles qu'il n'est de toute façon pas bon de ressasser éternellement. Pour autant, ne pas les oublier, jamais, pour rien au monde. Parfois, vouloir s'en débarrasser temporairement. Pour mieux me les réapproprier lorsque arrive le moment de trouver les réponses. De venger les morts. D'assouvir quelques basses pulsions motivées par ce fond de haine encore inconnu dans son hypothétique fond.

Or, l'humeur n'est ici pas à la haine, ni au ressenti. Bonne humeur neutre, joyeux sans être expansif, aimable sans pour autant tendre l'autre joue. Jouer au funambule sur la corde de ce jeu : le jeu des mots. Une corde raide, une corde fine, tant et si bien que c'est parfois difficile de trouver son équilibre.

Bien heureusement pour moi, j'ai toujours eu la prétention de quelques dons d'acrobatie.

Acrobate dual. Celui de la discipline, qui parvient à garder cet équilibre imperturbable sur la corde de ce jeu dangereux. Celui de la cabriole, qui se tort dans tous les sens pour finir en une réception clémente si d'aventure chute il devait y avoir. Rester soi-même, mais rester flexible. Ne pas oublier son nom, son soi, mais ne pas oublier que pour survivre, il faut s'adapter. Tant dans cette jungle faite de serpents et de plantes venimeuses que dans cette autre jungle faite de langues de vipère et de bitume froid. Autres dangers, autre conventions. Mais la marche à suivre reste quant à elle identique dans son fond, pour ne différer que par la forme.
Dit plus simplement : Fais comme tu veux, mais à la fin, savane ou ruelles étroites, c'est ta capacité à t'adapter sépare ce qui tue de ce qui est tué. Ca, ou celle à frapper plus fort que son prochain. Deux façons de faire différentes. Parfois, complémentaires.

J'ai ceci dit jusqu'à preuve du contraire pas l'intention de faire usage de cette seconde solution ici. Puisque plus que de survie littérale, l'on parle de survivre dans une conversation. S'improviser requins dans le bal des gros poissons de cette arène de mots. Ils aiment souvent s'adonner à ces joutes, les hommes de par-delà l'océan. Un goût partagé, je dois bien avouer. Alors oui, c'est de bonne guerre, et comme pour confirmer l'idée, je lui réponds d'un faible hochement de tête, lèvres toujours légèrement étirées. Puis, le tout s'enchaîne sur cette suite de questions. Les réponses suivent, laconiques, simples. Un simple qui ne semble pas plaire. Hélas ai-je pris l'habitude de ne pas m'incommoder de ce qui ne plaît pas à mon prochain : tu vas t'y faire et tu vas t'y faire vite, gamine, autrement tu as bien meilleur compte de vite tracer ta route. Peut-être ferais-je l'effort plus tard, là aussi si l'envie m'en prend. Peut-être.
En attendant...

« Il faisait plein de choses qui te regardent pas, j'imagine. » En attendant, le sourire reste, mais change. La malice ne s'envole pas, mais se transforme. Plus acerbe. Tranchante. « Il a sûrement foule de bonnes raisons d'être ici, si tu veux tout savoir. Tiens, j'vais même te dire un secret : Gérer la mauvaise humeur d'une gamine perdue dans la foule ne faisait originellement pas partie de celles-ci. Je change mes plans rien que pour tes beaux yeux, tu vois ? Alors sois gentille: souris un coup et calme-toi, si ça t'arrache pas trop les lèvres de tirer un sourire ».

Parce que t'es toute mignonne quand tu te mets en colère, ma grande, mais aussi grande soit ma patience, même elle, elle a certaines limites. Ma patience, c'est ce truc qui m'a poussé à offrir une main refusée à celle que j'ai fait tomber au sol plutôt que de tracer la route sans même me retourner. Ma patience, c'est ce qui m'a fait garder cet air amical même face à ta tête de petit chiot énervé. Ma patience, c'est ce qui me fait continuer cette conversation là où mes talons pourraient très rapidement se tourner vers le sens inverse.
Ma patience, ma curiosité, et mon amusement. Certes, il y a ces trois choses, en vérité. Veille tout de même à ne pas m'enlever la première de ce trio, j'ai dans l'idée que ce serait ne serait profitable ni pour toi ni pour moi.

« J'oublie jamais. Je pardonne, c'est une façon de faire plus viable sur le long-terme. »

Parce que celui qui oublie aujourd'hui oubliera aussi demain. Il se prive du luxe de briser le cercle. Alors que celui qui pardonne une fois peut décider de refuser sa miséricorde la seconde. Ou la troisième. Et ainsi de suite. Même si le pardon me vient plus difficilement, depuis quelques années. L'oubli plus encore. Inenvisageable, lui. Tseh. J'me comprends. C'est bien tout ce qui compte, en fin de ligne.

« Hu huh. »

Seule réponse à cette espèce de réplique sifflée au vent. Elle a l'air d'aimer s'entendre parler, celle-là, assez pour même aller jusqu'à parler toute seule. Heh. Pas que ça me dérange. Chacun ses lubies, ces petites choses qui différencient de la masse. Excentricités parfois bénignes, parfois dérangeantes. Celle-ci, je saurais la supporter. Je supporte tellement que cette proposition finit par venir. Une façon de s'amender, définie selon les termes de la demoiselle. Parce qu'il a beau prétendre avoir à faire plein de choses qui ne regardent que lui, ce grand basané, la vérité est autre : la vérité d'une escale, d'un repos et d'achats à faire avant de reprendre la route d'une Europe parcourue, tout en continuant de suivre ses maigres, fantomatiques pistes. Il est bien vague en réalité, mon agenda de grande personne occupée. Tseh.

Finalement, la discussion part sur le terrain des requêtes et des noms demandés. Une discussion perçue difficilement au travers des bruits de la foule qui ne s'est jamais finalement arrêtée autour de nous. Ca dure en fait depuis un moment, mais je prenais jusqu'ici sur moi. Jusqu'à ce que quelques simples mots viennent faire surface dans ma petite tête : Bon, c'est pas tout ça mais ça commence à devenir chiant de pas s'entendre parler.

« Tseh. Mon prix, tu demandes ? Disons, une petite marche loin de cette foule pour continuer la conversation là où il n'y a ni besoin de jouer des épaules avec les passants pour circuler, ni de jouer de la voix pour parler plus fort que ce bordel ambiant.
Comme tu peux le constater, je suis du genre difficile en affaire.
 »

Simple ironie d'un jeune homme qui cache bien de la malice derrière ses multiples sourires, mais rarement de la malveillance. Je ne demande rien, j'accepte cette sorte de main tendue de l'imaginaire, là où elle a préférée plutôt refuser la vraie main concrète que je lui ait offerte plus tôt. Oui, ces souvenirs difficiles et ces préjugés ont longtemps essayés de m'arracher cette ouverture d'esprit. Plutôt, j'ai préféré en retirer de la prudence sans pour autant me priver de la vie. Une façon de faire qui me convient plus. Ah, oui, un nom.

« Amarok. Et l- »

Pas le temps. Pas le temps de lui demander le sien que mes yeux glissent jusque vers cette chose qui se tortille au sol, entre les pieds de ce bal de silhouettes qui circulent les rues. D'abord, de la surprise de croiser cet animal ici. Ensuite, des sourcils qui se froncent, une interrogation. Puis enfin, une réaction. Celle de ma jambe qui repousse celle de ce passant d'un grand mouvement rapide et ample pour l'empêcher d'écraser par inadvertance la bête de sa grande botte imposante. Des bras pour rattraper l'homme, déséquilibré par le geste, l'empêcher de tomber. Un geste qui fait s'écarter les corps tout autour de nous, alors que l'homme se débat, l'air courroucé, à me baver son dialecte incompréhensible au visage en braillant. L'étreinte se relâche pour le laisser libre de ses mouvements, et plutôt que d'essayer de maladroitement expliquer quoique ce soit à l'homme de mes maigres connaissances de sa langue étrange, je me contente de faire simple. Un doigt, pointé au sol, pour désigner la bête potentiellement venimeuse.

Ses yeux, plus bas. La peur bleue sur un visage qui pâlit. Tandis qu'il y a ce sourire surmonté d'un regard amusé. Le mien.

Regard qui retombe vers la bête serpentine. Tu me dois un verre, Serpent de Serbie.
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Eléonore T. Rousseau


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MessageSujet: Re: [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]   [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok] EmptyDim 12 Nov - 15:30

Un affrontement perdurant ainsi dans un échange d’étirements divers, sans que la moindre parole superflue ne vienne se mêler au brouhaha environnant. Ne demeuraient que ces sourires indescriptibles que nous arborions l’un et l’autre, accompagnés de ces billes se fixant de manière presque machinale. En un sens, sans doute le jeu continuait-il dans cette tacite communication ; Pour le pire comme le meilleur, les gestes et expressions faciales en dévoilaient parfois d’autant plus que les locutions. Témoignage d’une condition plus forte encore qu’on ne saurait l’imaginer, un phénomène que peu d’individus auraient la prétention d’en affirmer la maitrise. Toutefois, jouer un rôle me seyait à merveille ; un dégoût de ces autres, une vengeance qui ne saurait se détecter au revers de cette matoise risette. Rancœur gardée profondément intrinsèque, en somme. Et qui ne demandait qu’à détoner contre ces autres, le moment venu. Qu’importe leur nomination : Eux, lui, elle, ou encore moi-même. Tous subiraient le courroux de l’Ensorceleuse. Sans exception.

Figure d’acteur dans lequel je me retrouvais parfois, oubliant momentanément jusqu’à l’existence même de cette petite fille à l’instrument de cordes frottées. L’amarescente satisfaction d’être une âme discordante, étrangère, dès lors que le rideau se levait. Transformation néanmoins imparfaite. Car si celle-ci s’avérait d’une efficacité redoutable lorsque j’acceptais d’entrer dans la danse, le retour à la réalité n’en était que plus brutal à chaque fois que le changement s’opérait. Malgré tout, la convoitise de cet état m’empêchait d’en percevoir les possibles dangers. Par ailleurs, ceux-là n’importaient que peu, dans la réalité. Car si cette avidité pouvait emporter mon esprit ailleurs ne serait-ce qu’un instant, j’étais assurément de la partie. Vile tentation, cependant plaisante.

— Vœux exaucé Monsieur le grincheux. Attention, il n’en reste que deux ! Et bientôt, le génie reprendra possession de son coffret. Rire cristallin s’échappant ainsi de mes lèvres, partiellement masquées par cette main. Un amusement lié à la niaiserie dont cet homme faisait preuve. C’en était presque à se demander dans quel monde il avait vécu, ce brun.

Deux vœux. Deux vœux avant que tout ne disparaisse, que l’illusion prenne fin. Dès lors, ne demeurerait que la sombre réalité d’un monde d’exil. Un isolement ancré tant dans l’esprit que dans le corps. En outre, la perception de cet état différait selon les âmes ; tantôt perçu tel un retranchement, abandon, tantôt comme un cocon préservant de ces êtres malsains peuplant les terres. Et toi, t’es de quel type ?

Haussement d’épaule, lorsque le sujet du Pardon fût abordé. Assurément était-il naïf, cet homme. Bien plus que je ne le pensais, à vrai dire. « Pardonner », voici-donc l’un de ces mots dénués de sens. Une définition pour le beau, le sage. Mais qui pouvait se prétendre d’une telle sagesse, hm ? Ni lui, ni moi. Ni aucun mortel. Quoi qu’il en soit, mon aversion envers ce genre de terme était grande. Immensité d’un jour sans fin.

— C’est des conneries, tout ça. Comme si les hommes étaient capables d’une telle chose. On le saurait depuis perpet si c’était le cas. Mettre de côté pour mieux feindre l’ignorance ; on serait déjà plus proche de la réalité, là. Parce qu’au final, ça grossit toujours dans l’ombre, la rancœur. Doucement, mais sûrement. Et c’est vicieux, tu sais ? Ça attend le moment opportun pour se manifester. Et un jour, sans prévenir, ça éclate. Ça éclate et ça détruit tout sur son passage. Pire qu’une tornade.

Billes cendrées perçantes se plantant ainsi dans celles sombres de l’interlocuteur, tandis que ne ressortaient de ces mots que détachement, esquissant même un semblant de sourire. Neutralité incertaine. Car si elle demeurait certaine pour lui, elle ne l’était guère pour moi. Une attitude contredisant les sons ; il était impossible de pardonner ceux à l’origine des blessures profondes. Jamais.

Finalement, mon regard fût attiré par cette foule qui nous entourait. Agaçant. C’était tout bonnement agaçant. Tant est si bien que le prix pour que celui-ci reste à mes côtés quelques instants supplémentaires sonna tel une bénédiction à mon oreille.

— Hm. Adjugé – vendu. Par contre, on s’en ira dès que j’aurai retrouvé c’que j’ai perdu. Il est certainement tombé quand on s’est percuté, alors il doit pas être bien loin. Faut juste que personne l’écrase avant que j’mette la main d’sus, quoi.

Car il n’était pas question de laisser Raut’ea si loin de la maison. D’ailleurs, c’était où déjà « La maison » ? S’ensuivit d’un mouvement vif de la tête, chassant ces mornes pensées. Ce n’était pas vraiment le moment de ressasser, ma p’tite Eléonore.

Ainsi, mon corps entama une marche lente, s’éloignant peu à peu de la position initiale tandis que mes yeux fixaient intensément le sol. Petite souris attentive aux alentours, car si rien ne semblait glisser le long de ma peau, ne demeurait qu’une seule et unique résolution à cette énigme : l’animal était sans aucun doute tombé, à ce moment-là. Et pourtant, malgré mes recherches, rien ne semblait éclairer mes lanternes, laissant l’ombre dominer. L’ombre et les sombres réflexions. Angoisse naissante, dissimulée sous ce masque de mensonge. Mensonge à moi-même, aux autres. Car là était tout le travail de l’acteur : Prétendre le faux ; vendre une illusion.

Une voix imposante attira néanmoins mon attention, une fois de plus. Tête se relevant brièvement, cherchant d’où provenait l’abominable son ; vision d’un brun rattrapant un passant vraisemblablement mécontent. Simple hypothèse, ne parlant guère la langue du coin. Haussement d’épaule, mon attitude changea cependant lorsque le doigt de celui au teint hâlé pointa le sol.

— Hm ? Nul temps d’ajouter quoi que ce soit que mes pas reprirent aussitôt cette direction. Juste au cas où. L’esquisse d’un sourire naissant, à la vue de cette chose se tortillant plus bas. Sifflement reconnaissable entre mille. Machinalement, mes prunelles se posèrent vers cet être à la langue bifide trônant à nos pieds. Ah ?

— Hop hop hop. Viens par-là, toi. Non mais. Une main s’abaissant alors, afin que la bestiole puisse prendre place, s’enroulant aussitôt autour du bras. Dis donc : c’était bien ta petite escapade, hm ? D’un air renfrogné, je disputais le serpent, l’approchant légèrement du visage quelques instants durant, avant que je ne me retourne vers le dénommé Amarok.

— C’est ce truc là que j’avais perdu. Du coup c’est bon, on peut y aller. Paroles suivant les pas s’éloignant d’ores et déjà de la foule. Ne sachant trop où aller, sans doute était-il préférable de se fier à l’instinct. Peut-être pas, en fait. Toujours était-il que mon oreille capta cet autre son, celui d’une faible mélodie.

— Par-là ! Nulle autre explication. Seule une main attrapant un bras avant de presser la marche. Car là, quelque part, la musique résonnait et, avec elle, la possibilité de s'abandonner au jeu.

Car tel était le but de mon existence.


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MessageSujet: Re: [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok]   [Juillet 1754] Parlons peu, parlons bien. [Amarok] EmptyJeu 11 Jan - 6:36

« Bizarre, j'me rappelle pas avoir frotté de lampe magique, ce matin. » Simple réponse, sourire toujours aussi neutre, ni trop large, ni trop fermé.

Tu vois que c'est pas compliqué. Tirer les lèvres plutôt que tirer la gueule. Ce serait quand même dommage de devenir aigri à cet âge-ci, hm ? Quoiqu'il en soi, ça continue. Jeu de mots, jeu d'expressions. Elle a l'air d'aimer ça d'ailleurs, jouer sur les mots. Et voilà qu'elle me sort son laïus philosophique sur la question du pardon. Et là, là maintenant, à ce moment très précis, ça ne trouve pas 36 façons différentes de se manifester, chez moi. Une seule, en fait.

Un long et lancinant soupir, commencé au milieu de sa réplique, pour se finir que quelques secondes après sa conclusion.

« Bon, eh, t'es bien sympathique mais j'ai pas exactement signé pour une session débat philosophiques et métaphores météorologiques, donc ce que je te propose, c'est de prendre tes histoire d'ombre, de rancœur et de tornade, puis de les garder pour quand je serais miné, d'accord ? Là, là seulement, avec quelques grammes d'alcool dans le sang et un état second, je commencerais peut-être à avoir l'envie de t'expliquer à quel point tu dis des conneries, et pourquoi. »

Parce qu'elle se lance dans de grandes phrases pleines de jugement sans même savoir, cette gamine. Tu parles, tu parles, tu balances ton point de vue, mais tu sais pas. Tu sais pas pourquoi je parle de pardonner plutôt que d'oublier. T'es jeune j'peux pas t'en vouloir. Surtout que je fais pareil, à ma manière.

« J'en profiterais peut-être même pour passer par le chapitre « pourquoi ce qui est vrai pour quelqu'un peut être totalement différent pour l'autre », si je me sens d'humeur pédagogue. En attendant, j'ai ni temps ni envie à dépenser pour ces conneries. Vu ?»

Une légère impertinence hautaine, pas mauvaise, mais miroir. Miroir à son discours. Une façon de lui faire comprendre. Puis ça passe à autre chose. Bouger, pour quitter cette foule, cette marre de gens qui parlent un autre langage, qui se ruent chacun vers quelque part dans cette petite ville. Des pas, des pas, des bottes qui claquent, et qui menacent d'écraser, même. Ecraser cette chose qui elle ne marche pas, mais plutôt rampe. Alors j'interviens, M'interpose. Interprète, lorsque l'autre en face me dit quelque chose dans sa langue. Sûrement quelque chose avec des airs de « lâche-moi, taré ». Jusqu'à reporter mon regard sur la bête.

La regarder, et voir une main s'en approcher. Un air de surprise dissimulé qui passe sur mon regard quelques secondes, alors que je regarde la scène par-dessus son épaule. Drôle de fille. Drôle d'Européenne, à se traîner un serpent de compagnie. Je la scrute un moment, quand elle me parle « d'y aller ». Des yeux qui parlent, qui témoignent d'une interrogation silencieuse. Jusqu'à sourire doucement, commencer la marche, puis élever la voix, finalement.

« Veille à ne pas le « perdre » définitivement sous la semelle d'un passant, les rues bondées du genre ne sont pas vraiment faites pour eux. »

Eux, donc les créatures rampantes. Serpents, ceux qui amènent le Chaos, dans leur livre de mensonges.Chez nous, maître de la magie, Maître des peaux multiples. Muer, changer de peau pour s'adapter, mais rester le même, au fond. J'aime à me dire que si le loup ne m'avait pas choisis, sûrement est-ce le serpent qui aurait jeté son dévolu sur moi. J'y songe, un peu ailleurs, jusqu'à ce qu'une main ne m'attrape, qu'une voix m'interpelle. Le regard perdu dans le vide se recentre sur elle, tandis que mes jambes se mettent à suivre sans trop me demander mon avis.

Vague grognement, sans réelle réponse, en se laissant mener. Un moment sans trop deviner de destination, ni de raison pour aller par là plutôt qu'ailleurs. Jusqu'à entendre la musique. L'entendre plus fort au fil des mètres engouffrés. Et on continue, on avance, jusqu'à y arriver. Ici, une grand place animée, ce qui ressemble à des festivités, quelque chose dont je ne devine ni l'origine ni le but, pour l'instant. Et pourtant, des décorations, plus d'agitation encore que la rue plus loin, mais pas l'agitation d'une rue marchande, celle d'un lieu de fête. Une fête qui semble se faire en extérieur mais aussi en intérieur, à en juger par la foule et les décorations là aussi visibles depuis l'entrée de certaines échoppes. Un moment à regarder tout ça, à écouter cette musique. Différent. Rythme, instruments, chants. Quelque chose de différent, mais pas nécessairement déplaisant. Même si...

« Heureusement que je me plaignais de la foule et du bruit, hm ?» Un mince rictus, suivi d'une question. «Une idée de ce qui se fête ici ?»

Tseh. Je sens que je vais pas beaucoup avancer dans mes recherches, aujourd'hui.
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