L'Antenora
Je ne sais combien de temps s’écoula avant que je ne reprenne conscience, pris au piège sous les gravats qui m’écrasaient et me compressaient. Le souffle court, suffoquant, je repensai doucement à mon amère défaite face à celle que j’avais pris pour Athéna. Il fallait être stupide pour confondre deux déesses, et je me jurai de ne plus jamais me faire avoir aussi bêtement.
D’un geste vif, mon bras traversa le tas de gravats pour me frayer une sortie à l’air libre. Lorsqu’enfin mon visage atteignit l’air libre, je pris une profonde inspiration. Je m’apprêtais à libérer le reste de mon corps lorsque soudain, une immense secousse attira mon attention. Un cosmos divin fit son apparition. Le genre de cosmos qui ne pouvait être la signature que d’un seul. Zeus venait d’être libéré, mais quelle était cette immense secousse ? En plissant davantage les yeux, je vis un immense rideau de fumée se diriger droit vers moi à une vitesse hallucinante.
Les yeux écarquillés par la stupeur, je ne pus rien faire sinon protéger mon visage entre mes bras juste avant l’impact. La vague de poussière me balaya avec une telle puissance que j’en perdis tous mes sens, et toute notion du temps. Ce fut finalement un atterrissage d’une violence conséquente qui me remit les idées en place. Ce fut mon épaule droite qui impacta le sol en première. Une vive douleur s’en dégagea mais ce ne fut pourtant pas ce qui retint mon attention. La chaleur et l’air suffoquant m’indiquèrent que j’étais sur les pentes d’un volcan, et c’est en ouvrant les yeux que cette théorie se confirma.
Il me fallut plusieurs secondes pour rassembler mes forces et me relever. Mon équilibre était atteint, et mon épaule blessée saignait abondamment. C’est alors que je m’immobilisai, ressentant soudain un cosmos reconnaissable entre mille : Lydia. Elle semblait faible. Aussitôt, comme éveillés par la gravité de la situation, mon équilibre et mes instincts reprirent le dessus. Je pris rapidement sa direction en fonçant à toute vitesse.
Je parvins à elle en quelques dizaines de secondes. Mais elle était dans un état tel qu’il me fallut plusieurs secondes pour détacher mon regard d’elle et bouger. D’un geste rapide, je fis signe à mon surplis de se détacher, et celui ci s’exécuta pour se remonter à côté. Puis, je retirai ma chemise en lin et m’agenouillai à côté de la belle vampire. Après l’avoir redressée précautionneusement, je lui mis la chemise pour l’habiller avec quelque chose.
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Désolé pour le sang, Lydia. Mais je n’ai rien d’autre sous la main…D’un claquement de doigt, mon surplis vint se replacer sur mon corps, dernier rempart et fidèle défenseur du Démon. Puis, je pris la belle dans mes bras avec délicatesse. C’en était assez de tout ça. J’aurais déjà dû l’emmener loin de tout ça depuis longtemps. Mais il n’était pas trop tard. Caressant une dernière fois son visage, je lui dis alors :
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Ne t’inquiètes pas. Plus personne ne te fera du mal. J’y veillerai personnellement…Et dans un voile ténébreux, nous disparûmes tous deux des pentes de l’Etna…
Londres