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RPG Saint Seiya : Saints Of The Past
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Sujet: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Mer 4 Mar - 17:48
Œil pour œil ...
Bullshit.
Non sans une certaine retenue, notez-le bien, ce fut avec un calme tout relatif que je répondis à sa révérence par un majeur dressée en sa direction. De cela aussi, Celsius avait prit l'habitude de s'en voir offrir, par automatisme, par colère, pour toutes réponses insatisfaisantes. Et il y en avait eu, croyez-moi. Ce fut le seul signe que j'obtiens des Poissons, preuve qu'il comprenait au moins le sens de mes paroles. Ce qui me plongeait dans une vive contrariété. Agacée, je voyais là un énième doigt d'honneur du Destin à mon encontre.
Je fulminais à présent, ne sachant que faire de plus. Si ce n'est porter cette « impolitesse » vers les nuées.
« Je t'emmerde. »
Ces mots pouvaient tout aussi bien être adressés au ciel, qu'à mon ancien amant, j'en avais en cet instant plus rien à faire. Je devais le faire, je devais le tuer. Pour ce qu'il était devenu, pour ce qu'il avait osé devenir. Tristement, je tournais mon visage vers le sien. Nous étions si proches et si loin à la fois, ma main aurait pu se porter vers lui que je n'aurais rencontré que du vide. Ou une résistance froide, quelle différence cela fait ? Face à ce constat, je fis moi aussi un pas en arrière.
« Soit sûr de cela Celsius, je vais te tuer. Je vais faire ce que tu m'as fait, ou si j'échoue, fais en sorte cette fois de finir le travail. Car je ne veux plus revenir. Pas même pour nos filles. »
La dernière phrase prononcée, j'eus bien du mal à la faire passer la barrière de mes lèvres tant elle me coûtait de la formuler. Car, si il y avait bien une chose qui me retenait de rejoindre la Mort, c'était bien l'amour de mes enfants. Il y avait Ann bien sûr et maintenant cette promesse faite aux Marinas, mais … je savais qu'en utilisant nos filles, cela aurait peut-être plus de chance de le faire réagir.
« Je suis sûre que tu n'as pas perdu ta langue. Mais je t'ai connu plus expansif … Alors fais moi plaisir pour une fois … et ouvres ta putain de gueule ! »
Je fis apparaître mes lames recourbées dans mes mains, les faisant tournoyer dangereusement l'une après l'autre, dans un ballet visant à l'hypnotiser. J'utilisais très peu cette technique, mais autrefois, pendant les abordages des riches navires espagnols, ça avait fait son petit effet. Qu'en serait-il avec Celsius transformé en légume, tout aussi réactif que l'un de ses nobliaux empâté et gras comme un coucou ? Je ne me posais pas plus de question : je fondis sur lui telle un faucon, laissant éclater mon cosmos en une série de sphères crépitantes. Moi, je tentais, entourée de ces étincelles, de le faucher de mes deux armes, esquinter et mettre à mal sa nouvelle petite armure …
« Le noir ne te vas pas du tout au teint ! » mais l'heure n'était plus aux plaisanteries. « Je t'ai dis que j'allais te tuer, c'est ce que je vais faire ! The seas's embrace ! »
Un son de lyre, ce fut la seule chose audible pour Celsius qui fut aussitôt emprisonné par des liens invisibles. Presque invisibles, car parfois, de légères pulsations écarlates qui prenaient origine de mon propre corps, étaient visibles et voyageaient jusqu'aux membres du Chevalier déchu. Il était à ma merci.
« Les liens écarlates, en quelque sorte, non ? Je vais non seulement te tuer, mais je vais utiliser ce poison qui est en moi. Œil pour œil … »
Tout autour de nous se dressait un champ de roses rouges …
Sujet: Re: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Sam 7 Mar - 22:29
:: Dernière Danse :.
À son geste, il ne répondit rien. Mary serait toujours Mary. Qu'elle soit Sirène ou Prêtresse de Poséidon, rien ne pourrait la changer. Et il y avait à cela, au fait que la « mort » en laquelle elle croyait tant ne l'avait pas tant altérée, quelque chose d'infiniment rassurant. Qu'il n'y soit plus sensible était une désolation. Mais des raisons d'être désolé, ils en avaient tous les deux, et de bien plus grande encore. La seule illusion de foyer qu'ils pourraient avoir désormais était celle du brasier où se consumait leur histoire passée...
À ses funestes promesses, il se contenta d'acquiescer. Oui ? Oui, mais à quoi ? Cela, il n'y avait que lui à le savoir. Si c'était une réaction qu'elle espérait, seule la déception l'attendait au bout du chemin. Son regard voilé par les rivières d'amarante n'en disait-il pas assez long ? Il n'était plus celui qu'elle avait connu – ni ne savait vraiment qui il était, à dire vrai, sinon un héraut de l'agonie. Il avait déjà vécu, sans être encore tout à fait mort... Il se tenait sur le Seuil. La ligne invisible qui sépare les mondes.
Et même là où il était, il avait encore à faire. Ah ! Que les choses ne pouvaient-elles être aussi simples que Mary le disait. Ainsi donc ne savait-elle pas encore... Qu'importe. Il est des vérités qu'on ne peut indéfiniment ignorer. La sienne y était comptée. Le seul dont il avait juré la perte ce jour-là n'était autre que lui-même. Et qu'avait-il eu en retour ? Qu'y avait-il gagné ? C'était censé être son rôle de donner sans rien devoir y gagner, mais n'avait-il pas le droit d'être égoïste pour une fois ? C'était peut-être là qu'il avait commencé à dévier...
En réponse à sa demande, celui qui fut Chevalier porta la main à sa gorge. Malgré un effort manifeste, il n'en remonta qu'un gargouillis infâme. L'arôme cuivré qui lui emplissait la bouche n'y était sans doute pas étranger. Il s'étonna d'ailleurs d'avoir encore une notion de goût dans son état – d'encore sentir quoi que ce soit. Tout ce qu'il percevait lui semblait n'être que mirage et tromperie, que mensonge et trahison. Comment aurait-il pu en être autrement ? Ne s'était-elle pas elle aussi retournée contre lui ? Tout ce qu'il avait donné n'était apparemment que du vent...
Il encaissa ses coups sans vaciller. Des bribes de son Surplis se détachèrent déjà, attestant de sa piètre qualité. Sa chair suivit le même chemin, entaillée et lacérée plus qu'il ne l'était déjà. C'est tout juste s'il daigna baisser les yeux pour évaluer ses blessures quand elle en eût terminé, sans qu'aucune émotion ne traverse son regard. Ce n'était rien. Rien à côté de ce qu'il avait dû endurer – de ce qu'elle lui avait infligé. La douleur était comme étouffée, étranglée par l'amer torrent qui l'habitait à présent. Qui gangrenait son cosmos et pervertissait son corps.
Et quand son aura éclata, ce n'était pas l'améthyste spectral qui y primait mais le pourpre dont il s'était toujours paré. À cela près qu'il semblait plus sombre, plus profond – plus macabre, si voir sa vie le fuir par tous les pores de sa peau ne l'était déjà pas assez. Il y avait là-dedans quelque chose de profondément mauvais, un vice caché, un mal latent. Comme si tout ce qu'il avait refoulé – tout ce qu'il avait de plus noir – remontait à la surface de son âme. Les chaînes de Mary frémirent et volèrent en éclats avant d'avoir pu proprement l'entraver, se dérobant à ses représailles.
Sans plus s'en émouvoir, il n'eut besoin que d'un geste, exécuté à la vitesse de la lumière. L'espace qui les séparait ne fut bientôt plus. Son bras était déjà retombé quand il reparut à la vue ; pourtant, le mal était fait. Si auguste qu'elle soit, la nouvelle Écaille de Mary ne fut pas davantage en mesure de l'arrêter que l'ancienne ne l'aurait été. De son poitrail dépassait une fleur dont les pétales blancs, tout immaculés qu'ils soient, inspiraient le pire des effrois. Malgré le décès de son créateur, la rose pâle avait tout gardé de son inénarrable beauté. Voilà la seule progéniture dont il entendait parler tant que durerait ce combat.
Car il n'y avait de place en ces vestiges que pour la vie et la mort.
Sujet: Re: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Dim 8 Mar - 11:11
Dans la Mort
Le silence, je le détestais, le silence, avait été mon passé, le silence m'avait toujours effrayé. Petite fille, je m'inventais mille histoires que je racontais à ma sœur. Enfant, je parvenais de temps à autre à me glisser hors de la maison de passe pour aller lui chercher des trésors. Et même dehors, dans la rue, sous le couvert de ces nuits froides, il n'y eut qu'une unique fois où ce royaume de silence avait été brisé. Mon cœur se serra, enfant, je n'avais qu'à peine vécut.
Adulte, en fin de compte, qu'est-ce qui avait changé ? Je criais plus que je ne parlais, pour chasser le silence, cet ennemi. L'ennui, les souvenirs pénibles. J'inspirais de la terreur pour les plus aveugles, les idiots. Certains comprenaient le subterfuge et ne voyaient qu'en moi un être risible et faux. Un personnage. J'étais Satine, cette petite enfant apeurée, enveloppée dans son voile d'illusion et qui rêvais d'aventure. La réalité de ce monde finissait toujours par me rattraper.
La Mort était mon silence et elle me côtoyait depuis ma naissance, telle une fée penchée sur le berceau du bébé innocent, lui souriant, inconscient de sa noire figure.
Toutes expressions avaient déserté mon visage désormais sombre. Mes derniers mouvements avaient fait mouche, je me reculais tout en appréciant mon œuvre. Enfin, apprécier … je ne ressentais rien d'autre que cette sourde colère, cognant contre mes tempes. Cette armure n'avait pas supporté mon premier assaut, je savais que ce n'était plus qu'une question de minutes avant que je ne le fasse tomber. J'allais l'exécuter, le rayer de la surface de la Terre. Cependant au souvenir de l'avoir vu essayer de me répondre, quelque chose se brisa.
Il était déjà mort, emporté. Pantin désarticulé.
Une brusque pâleur envahit mes traits, et le voyant bouger, je n'eus pas le temps de contrer ses coups. À l'inverse, j'écartais les bras en croix, lâchant mes armes recourbées.
Sur le coup, je n'avais rien senti, pas même un petit picotement, rien. Puis, insidieuse, la douleur s'était installée : elle courait dans mes veines et ce feu me fit hurler. Les yeux écarquillés je sentais mes membres se crisper, une vague électrique me figer. Je vomis un flot de sang noirâtre alors que de mes yeux, s'écoulaient des larmes écarlates. Brisée, ce ne fut qu'au prix d'un incroyable effort tout en m'écorchant la peau des ronces qui continuaient leur cavalcade que je me redressais pour lui faire face. J'essuyais le sang d'un revers de la main. Je tremblais de tout mes membres, jamais je n'aurais crut qu'il …
« Maintenant je sais que tu es mort … » ma voix menaça d'éclater.
En baissant les yeux je pus contempler son œuvre. Elle s'était fichée dans mon armure, directement dans mon cœur. Sans m'en rendre compte d'abord, je me pris à caresser ses pétales, comme l'aurait fait une mère avec sa progéniture. Un mince sourire se dessina sur mes lippes. Il m'avait offert le même châtiment qu'à Arbhaal. Je relevais alors mes yeux vers lui, lui offrant mon plus beau sourire.
« Retrouvons-nous aux Enfers, Celsius. »
Je m'extirpais des lianes acérées à une vitesse faramineuse, défiant la foudre et les éclairs, résolue dans mon objectif. Je récupérais au passage mes larmes avant de hurler à la face du ciel. Mon cosmos s'était libéré pour prendre la forme d'un cheval de sang se ruant à mes côtés, martelant le sol qu'il faisait trembler ! Des blessures, surgirent des liens qui allèrent frapper Celsius de part en part avant l'impact, avant l'assaut final. Car je n'étais pas certaine de pouvoir me relever.
Cette rose blanche aspirait ma vie à chacun de mes pas. Déjà une bonne partie des pétales étaient devenus carmins.
Après l'impact, le silence reprit ses droits. Nous étions dans son royaume, je redeviendrais son plus fidèle sujet. Dans le Trépas.
Et la pluie inlassablement tombait. Je la sentais couler sur mes joues, laver le sang qui me paraît toute entière. J'ouvris les yeux, je ne voyais rien d'autre qu'un rideau rougeâtre. Je toussais, encore, n'osant à peine bouger. La cime de mes doigts rencontrait la froidure d'un corps et un soupir s'échappa de mes lèvres. Je me laissais aller contre la poitrine de mon chevalier des Poissons que la vie avait quitté. Comme Astre avant lui.
Alors, certaine d'être enveloppée dans mon monde d'illusions, je me pris à pleurer à chaudes larmes, déverser une dernière fois mes amères déceptions. Sous l'écheveau de ma chevelure carmine qui se mêlait à celle de Celsius, je lui faisais mes adieux, l'entourant de mes bras tremblants. Tant pis pour la douleur, ce poison qui gelait mon cœur.
« Pardonnes-moi Celsius … Je m'excuse. » à quoi bon ? Il ne m'entendait sans doute plus. Je m'en fichais bien. « Je t'aimais. Pourquoi as-tu été si stupide ? Pourquoi ?!»
Je perdais pied, je me sentais sur le rebord du précipice, celui qu'on appelle folie. « POURQUOI ?! »
Je manquais d'air, je me sentais suffoquer. J'ordonnais à mon Écaille de m'abandonner, j'arrachais alors mon bustier, m'y reprenant à plusieurs fois tandis que mes pleurs redoublaient. De l'air, j'avais besoin d'air. À chaque essai la rose blanche me rappelait sa présence me faisant souffrir le martyr. Je n'étais plus tout à fait maîtresse de moi-même. Je me griffais la peau, entaillait celle de mon visage de désespoir et de frustration.
Peu à peu, le calme me revint. Froidement je contemplais mes mains avant d'aviser de l'une de mes lames proche de moi. Je n'eus qu'une faible hésitation à m'en emparer et la placer à côté de la rose immaculée. Je fermais les yeux, expirait l'air de mes poumons, plaçais mon autre main sur la garde et … enfin, je rejoindrais le silence.
Sujet: Re: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Jeu 12 Mar - 4:33
:: Dernière Danse :.
Le sang coula au contact de la lame. Pas celui de Mary, si chaud dans ses veines, non. Le sien, déjà aussi froid que la mort. Les sécrétions vermeilles de ses phalanges achevèrent de teinter la fleur de rouge. Un rouge sombre dénué de toute vie, de tout éclat malgré sa couleur censée être si éclatante... Avec une force qu'il n'aurait pas pensé avoir à retourner contre elle un jour, il lui arracha son arme des mains et la jeta au sol. L'acier rencontra la pierre dans une série de ricochets avant de s'immobiliser. Pas même une éraflure n'avait zébré la surface de sa peau si pâle, que la fatigue n'en finissait plus d'éclaircir. Fatiguée de vivre...
Parce que l'amour fait faire des choses stupides.
Et d'un geste sec, il se trancha la gorge. Pas assez pour que ce soit létal. Cela aurait-il eu un quelconque impact, de toute manière ? Non, ce n'était pas plus qu'une entaille vouée à libérer ses cordes vocales obstruées. Une sorte de trachéotomie d'urgence, si on peut dire, même s'il n'irait pas clamer que l'opération était un franc succès. Ça suffirait, au moins pour un temps – celui qu'il lui restait. Crachant dans une quinte effrénée le caillot qui l'avait jusque là empêché de parler, il inspira ensuite à pleins poumons. Plus par réflexe qu'autre chose : il n'avait plus vraiment besoin de respirer...
C'est un peu tard pour t'excuser... Et je ne sais même pas pourquoi.
Son bras n'était plus qu'un lambeau sanguinolent. Il y porta la main pour s'en faire un garrot. Le Roi Déchu avait dû lutter, se débattre pour se défaire de ses chaînes carmines. Ça avait eu un prix, qu'il payât sans hésiter. Il ne serait plus riche de rien une fois pour de bon dans l'au-delà, alors autant dépenser tout ce qu'il lui restait. Tant qu'il le pouvait encore, tant qu'il avait encore ses mains pour le faire – au moins une. C'était étrange. Bien que toujours attaché à sa personne, il ne sentait plus son membre. Son coeur, bien qu'il ne battit plus, était encore là – comment se faisait-il alors qu'il en perçoive l'absence ? De son vivant déjà...
C'est plutôt à moi de m'excuser pour avoir cet air-là... dit-il, avec une pincée d'humour dans la voix. Et toi qui disais que j'avais mauvaise mine... Parlant de ça... Combien de fois t'ai-je dit de ne pas te faire de mal ? Fais un peu attention à toi. Je n'efface pas tes cicatrices pour que tu t'en fasses de nouvelles...
Ses doigts valides se levèrent pour lui caresser le menton, la joue, faisant disparaître sur leur passage les blessures qu'elle s'était elle-même infligées. Sa vie était en train de brûler, et il s'en servait pour refermer les blessures. Si cela pouvait être utile à quelqu'un, si cela pouvait l'être à Satine, autant l'en faire profiter. Ça n'effacerait pas la douleur, encore moins celle du coeur, mais ils partaient de ce point de vue sur un pied d'égalité. Son pouce se risqua même à effleurer ses lèvres, mais s'en écarta tout aussi vivement : elle ne voudrait sans doute plus de ça.
Désolé pour ça, dit-il en désignant la rose du menton. Je n'ai pas touché le coeur... Tu pourras l'enlever sans aucun problème. Le sang que j'ai versé dessus tout à l'heure a étanché sa soif, elle ne boira plus d'ici là.
Il lui sourit. Ses pupilles étaient toujours écarlates – le même que les pétales qu'il avait lui-même souillés. Il n'y avait pas de retour en arrière possible. Néanmoins, ils parurent retrouver peu à peu les lueurs de l'humanité. La brume qui flottait autour de lui fut soufflée par le vent, les ronces qui l'environnaient commencèrent à se désagréger. Moins par volonté de sa part que parce que sa force arrivait à son terme. Déjà, le cosmos qui l'avait soutenu pour arriver jusqu'ici affectait de s'effriter, comme une bougie que l'on peine à souffler... Sa flamme, c'était l'haleine de la mort qui la côtoyait ; il n'y avait pas d'illusion à avoir.
Pourquoi, tu dis ? Pour te prouver que je n'ai pas menti. Pour te prouver que tu es toujours en vie. Que tu l'as toujours été...
Ayant tari ses plaies, il tâcha d'en faire de même avec ses larmes. Heureusement, la lucidité lui avait fait offrir son bras gauche au lieu du droit, si bien que ce geste ne dérogeait en rien à leurs habitudes en la matière. S'en faire la réflexion le réjouit autant que cela le rendit amer... Qu'il ait coutume d'éponger ses pleurs, n'était-ce pas déjà un problème en soi ? Ce faisant, Mary dut avoir tout le loisir de percevoir sa froideur, d'observer de plus près sa pâleur. De ne rien manquer de ce Surplis qui l'enveloppait de son manteau de noirceur... En ayant terminé, il se recula d'un pas, quittant l'étreinte à regrets pour qu'elle puisse mieux le contempler... Qu'elle ne puisse plus rien ignorer de cette fatale réalité.
Ceci... Est la seule vie que les Spectres ont à offrir. Et elle s'achève minute après minute. Tu es en vie, Mary... Non, Satine. Est-ce que tu me crois, cette fois ?
Ses doigts se refermèrent sur le vide. Une manière d'illustrer qu'ils n'avaient rien à donner... Que de fausses promesses et des rêves ruinés. Ainsi était le Roi des Enfers, prenant tout et ne cédant rien... Celsius l'avait appris à ses dépens il y a bien des années. La croyance qu'une partie de lui n'était pas revenue de là-bas ne l'avait jamais vraiment quitté. Peut-être qu'il ne faisait au final que se rendre là où on l'attendait – qu'aller récupérer ce qui lui appartenait. Il n'y avait pas que ça : il semblait perdre en densité à mesure que les secondes passaient. Comme si le monde réalisait quelle anomalie il était devenu et tentait tant bien que mal de le gommer pour revenir à la normale. À nouveau, le Seigneur des Ronces esquissa un sourire contrit.
Tu vois, tu seras finalement passée avant Athéna...
Sujet: Re: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Sam 14 Mar - 11:38
Délivrée dans la Mort
Troublée par mes pensées funestes, la tête plongée dans les nuages gris, je voulais atteindre les étoiles. Pourvu qu'elles me soient accessibles, ou que je meurs en essayant. Cette énergie qui palpite en moi menace de s'éteindre à jamais, en fin de compte, essayer de me sauver n'aura servit à rien, c'est tout ce que je regrette en cet instant où je m'égare, la pointe de ma lame prête à sévir. Puis il y eut un chant, un appel, non, plusieurs appels dans le lointain. On voulait retenir mon geste, je percevais les volontés des O'Bannon clamer leur amour d'autres énergies éparses que je ne désirais pas entendre. Résolue dans la Mort, rien ni personne ne m'empêcherait de rejoindre les bras réconfortants et doux du trépas.
J'entendrais ainsi éternellement ce chant qui jadis m'attirais plus que de raison. J'étais Satine, prédestinée à faire venir la Mort puisque j'étais sa Voix.
Jusqu'à aujourd'hui je ne savais pas à quel point c'était vrai. Danser avec Elle au bord du gouffre je l'avais fais trop de fois ! Mais c'était dans cet instant là que je me sentais pleinement vivante. Pourquoi écouterais-je alors ceux que j'aime pourtant par dessus tout ? Car ils ne comprenaient pas qu'en réalité, si, la Mort m'allait à ravir. Ce serait toute drapée de froideur et de noir que je saurais évoluer dans le Monde qui est le mien. Personne ne pouvait comprendre cette volonté qui m'anime, pas plus que les souffrances que j'endurais depuis trop longtemps. J'en avais assez, j'étais si lasse d'être entre deux eaux, toujours ballottée selon le bon vouloir … de qui ?
Non, je ne cherchais pas quelqu'un à accabler de mes maux. J'étais la seule responsable. Par égoïsme, par aveuglement … je ne cherchais que l'amour. Mais je n'étais pas destinée à lui. Ann, Jack … vous recherchez à me sauver mais je ne le veux pas.
Pardonnez-moi.
Une étoile rouge et une étoile noire, ensemble, tomberaient sur la Terre. Elles évolueraient ensemble de concert pour leur dernière danse, Se feraient du mal une toute dernière fois, à regret, par méfiance. Mais dans la mort, en son Royaume, ils cesseraient toute errance. De se faire la Guerre.
À moins que …
« Celsius ? Celsius ! »
J'assistais à la renaissance des Poissons figée à jamais, dépourvue de mon arme dont il s'était accaparé. J'avais crié en le voyant entailler sa gorge faisant se déverser un flot de sang. Le sien. Sur le coup je croyais naviguer en plein cauchemar, seulement voilà, depuis le temps je m'étais accommodée à ce fait : c'était ma Réalité.
« Ne fais pas ça ! » C'était trop tard. « Arrêtes ... » Je baissais les yeux, incapable de contempler mon œuvre. « Putain mais vous ne comprenez pas que je veux crever ? »
Il continuait de parler, expliquant quoi ? Que jamais je n'avais trépassé ? Avait-il seulement fait ce voyage ? Celui d'escalader ce Mont aux côtés de fantômes désarticulés, prêts à se jeter dans cette bouche béante que l'on appelait Enfer ? Pourquoi vouloir prouver quoique ce soit ? Pourquoi mettre en évidence le fait qu'encore une fois, j'avais été trompé ? Ma délivrance tant attendue, on me la refusait aussi. Jamais je n'avais trépassé.
« C'est toi qui m'a condamné pourtant, ou non … non c'est moi. » Me prodiguer de douces caresses, des baumes réconfortants ne changerait rien : à peine prêtais-je attention à la course de ses doigts sur mon visage. Non c'était faux. Je relevais les yeux vers son sourire non sans aviser de la rose plantée dans mon buste. « Elle est très bien là où elle est. »
Il s'éloigna de moi, s'efforçant de me démontrer toute mon erreur. Comme si la vie était un précieux cadeau, un don qu'à toute fin je devais protéger.
« Mais à quoi bon Celsius ? La vie ne nous sied plus. Empoisonnée, promise à une vie que je ne désire pas, seule la Mort nous apporterait réconfort. Ce n'est qu'à ce moment que je pourrais vivre vraiment. Oui ! À quoi puis-je prétendre à présent ? À quel bonheur puisqu'on me le retire à chaque fois que je le frôle ? Je suis une nuisible, tout comme toi. » Je soupirais. « Ce n'est qu'une fois délivrée du joug de la Vie que je pourrais m'élever. »
Sujet: Re: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Mer 18 Mar - 8:29
:: Dernière Danse :.
Ne pas faire quoi ? Tu as déjà essayé de parler avec du sang dans la gorge ?
Malgré son intention évidente de rendre le propos cocasse, ce n'était pas vraiment son domaine de compétence. S'ouvrir la gorge n'était certes pas sans conséquences, mais il n'avait plus assez de temps devant lui pour en faire grand cas. Oh, ce ne devait pas être beau à voir, il voulait bien le croire... Mais il ne voulait que – se – rendre aussi agréable que possible ce dernier échange. Il se fichait bien de ce qu'il lui arriverait après, mais cela... Rien ne pouvait le gâcher. En aucun cas il ne l'autoriserait. Satine était fébrile, mais ce n'était pas à lui qu'elle semblait en vouloir, pas vraiment. Plutôt à elle-même. Il lui sourit tristement.
Désolé. Je n'avais pas d'autre choix.
La laisser partir n'en était pas un. Ça ne l'avait jamais été. N'était-ce pas l'origine-même de leur pacte, ce par quoi tout avait commencé ? Le terreau dans lequel leur relation avait pu devenir ce qu'elle était, ou avait été. Et sans cesse, ils y revenaient... Ne venait-elle pas encore de le faire ? Qu'ils ne puissent s'en détacher était beau et tragique à la fois. Ces funèbres perspectives ne les avaient jamais vraiment quittés. De tout temps elles avaient été là, flottant au-dessus d'eux telle l'ombre de la mort... Mais ne les avaient pas empêché de vivre. Au fond, c'était bien tout ce qu'il leur demandait. Du moins jusqu'à maintenant...
J'ai l'impression d'avoir déjà eu cette conversation.
D'un geste vif, puisant dans ses dernières ressources, il ôta la rose de là où elle était, faisant en sorte qu'elle n'en sente rien. Faisant mine de l'humer, il écarta les doigts et la laissa s'envoler, se répandre dans l'air et devenir poussière. Un chemin qu'il suivrait bientôt lui aussi... Ce qui n'était pas pour le déranger. Plus maintenant. Il avait après tout pu la voir une ultime fois. Cela suffisait à son contentement. Regardant s'épandre les derniers pétales en ignition, il reporta vers elle son attention. Son sourire s'épanouit à nouveau, comme pour compenser tous ceux qu'il ne lui aurait pas donné. Un dernier présent avec le peu qu'il lui restait.
Et que c'était il y a très longtemps.
L'éclat du Surplis décroissait, devenait terne, opaque, comme s'il était fait de suie. Un concept qui n'était pas incompatible avec la souillure qu'il représentait. Hadès lui retirait ses grâces, et avec elles cette vie provisoire. Déjà il se sentait faiblir, redevenir humain et même moins. Perdre tout ce qui avait fait de lui un Chevalier – s'il l'avait un jour été. Troublante était la sensation que c'était ce qu'il voulait, ce qu'il avait toujours désiré. Être délivré de cette chair mortifère. En cela, il ne pouvait que la comprendre... Mais pas pour autant cautionner son comportement. Il braqua sur elle un regard peiné, donnant une nuance automnale à ses yeux empourprés.
Ne dis pas ça... Sauf si tu veux vraiment me donner l'impression de n'avoir servi à rien jusqu'au bout. Il posa l'index sur ses lèvres, comme pour appuyer sa demande. C'est moi qui dis quand ça s'arrête, tu te souviens ? Et ce n'est pas encore fini. Il te reste des choses à faire. Ne prive pas ces enfants de leur mère...
Elles devraient déjà se passer de leur père, à ce qu'il semblerait. Soustrayant son doigt, il plaqua ses lèvres contre les siennes à la place. Juste une fois de plus. Rien de trop insistant au cas où elle voudrait lui refuser... Les choses avaient changé. N'avait-elle pas elle-même fait usage du passé en parlant de l'aimer ? Par ailleurs, embrasser un cadavre ne devait pas avoir grand chose de plaisant... À elle de voir ce qu'elle en ferait, il n'irait pas lui imposer – il l'avait déjà bien assez fait, pour trop de choses. Il n'aimait pas le sens que prenaient ses propos – et pour cause ; il ne le connaissait que trop bien.
La vie n'est pas une malédiction. Je le croyais aussi, mais je dois aujourd'hui admettre que je me suis trompé. Ce poison en est une, mais il ne change pas ce que nous sommes. Ne nous empêche pas d'être humains. Il repoussa une mèche chatoyante derrière son oreille, caressa sa joue là où trônait une cicatrice encore hier. J'ai aimé, haï. Je suis fait des amis et des ennemis. J'ai vu le monde, dans tout ce qu'il avait de plus beau et de plus laid. Je me suis battu pour ce en quoi je croyais. Et à la fin, j'ai même pu choisir comment tout ça allait se terminer... Avec toi. Si ce n'est pas ça, vivre, alors je ne sais pas ce que c'est.
Comme cela avait commencé. Était-il vraiment vivant avant de la rencontrer ? Non, il n'était que l'objet de son devoir, qu'un symbole doré. Il avait cru devoir se racheter, précisément parce qu'il pensait se résumer au poison. Mais non, il avait autant le droit de vivre que n'importe qui. Et elle aussi. Peut-être même plus encore. Parce que là où il n'avait rien fait, rien accompli, c'était elle qui avait donné un sens à sa vie. Satine ne l'avait peut-être pas créé, mais tout du moins l'avait-elle façonné. Ce n'était que logique qu'elle assiste à sa destruction, car d'une certaine manière, il lui appartenait – et cela lui convenait.
J'ai même connu la joie d'avoir des enfants. J'aurais aimé en profiter plus longtemps... Mais on n'a pas toujours ce qu'on veut, pas vrai ? Oui, j'ai eu une vie bien remplie. Il eût un rire léger, vide de tout jugement, de toute impureté. Il se sentait libre, et c'était tout ce qui comptait. Et c'est grâce à toi. Alors merci.
De fines particules de lumière commençaient à se détacher de son bras lacéré. Son corps perdait en relief, en densité à mesure que les secondes passaient. Bientôt, si ça continuait, il deviendrait transparent... Puis disparaîtrait. Il y était préparé, parce qu'il le savait. C'était ainsi que ça devait finir. Il avait su dès le moment où il avait posé les pieds sur les marches du Sanctuaire... Mais ne regrettait pas de l'avoir fait. Jamais. Qu'y a-t-il à regretter quand on agit par amour ? Il ne disait pas avoir bien fait pour autant, mais savait au moins pourquoi il l'avait fait. N'était-ce point suffisant pour aller en paix ? Le chaos autour d'eux se fit plus distant, comme appartenant à une autre réalité...
On dirait que je vais devoir y aller. Il posa son front contre le sien. Tu me dis au revoir ?
Sujet: Re: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Mer 18 Mar - 10:10
Comme je t'envie
Que le poids de la vie me soit ôté, qu'enfin je puisse m'élever fendre les cieux et espérer. Mais qu'espérer de la Mort ? Si depuis de nombreuses années je voyais son ombre grandir dans la mienne que maintes fois elle me tendait la main, aujourd'hui, alors que je la recherchais, je ne la voyais pas. Pas pour moi. Pour lui. Je regardais Celsius comme si je le regardais pour la toute première fois, à l'instar de ce jour, notre première rencontre. Je crois bien qu'il pleuvait aussi … non ? Ma mémoire n'en était plus certaine alors que les mots des Poissons tentaient de percer le voile si ténue de ma conscience. Il aurait été si facile de me briser tant j'étais perdue, blessée mortellement dans l'âme. Plus rien ne comptait, rien, pas même l'amour des autres, les pactes scellés ou en devenir, les promesses d'un futur meilleur. Je n'en voulais pas.
Pourquoi diable t'essayes-tu à me convaincre, Celsius ? Pourquoi ? Alors que la Mort commençait à me sourire à travers toi, m'invitant davantage à suivre ses pas. Pourquoi ? Me convaincre ne ferait que remettre en branle la roue de mon Destin. Un éternel recommencement. Je suis humaine malgré tout. Malgré le sang qui coule dans mes veines, malgré mon regard éteint, mes pensées vagabondes. Moribondes.
La rose plantée dans mon buste, tout près de mon cœur me fut retirée, d'un coup sec et déterminé : je n'avais presque rien senti, mais, mes yeux s'arrondirent de surprise en voyant le Chevalier des Poissons de nouveau si proche de moi. Je suivis l'agonie de cette fleur en retenant mon souffle.
« Poussières, tu redeviendras poussières … Ashes and Ashes … » Pourquoi me souris-tu Celsius ? Pourquoi me regardes-tu ainsi ? « Mais »
J'allais protester, encore, mais un doigt sur ma bouche fit naître la perspective d'un nouveau silence. Ô … ce que je n'aimais pas le silence. Pourtant, n'accompagnait-elle pas le cortège de la Mort ? Troublée je fis un léger non de la tête pour lui montrer pourtant mon désaccord. De quoi ? Que c'était moi qui était maîtresse de mon destin, que JE décidais de l'heure de ma mort ? Ah … comme j'étais bien idiote … Mais pouvais-je aller à l'encontre du discours de mon ancien amant ? Lui qui autrefois tenait le même discours que moi ? Moi à présent acculée ? Le pouvais-je alors que j'avais semblerait-il fait naître l'espoir dans son cœur ?
« Ah bah putain finalement j'aurais réu ... »
Il semblerait que le silence soit de nouveau vainqueur. Muette de surprise, je sentis mon cœur s'arrêter pour reprendre une course plus effrénée. Ce baiser, serait notre dernier. Le lui accorder ne changerait pas grand chose. Lui refuser ferait naître le regret. Ou une chose plus dangereuse encore. Je fermais mes prunelles pour voir s'imposer le noir. Ainsi que la froideur des bras du trépas. Je la sentais de nouveau se pencher vers moi, la Mort, je l'entrevoyais dans cette ultime étreinte.
Je rouvrais les yeux en sentant ses lèvres se séparer des miennes. Mon âme hurlait son désespoir, mon corps, lui, resta parfaitement stoïque. Inanimé. Les bras ballants, je ressemblais à l'une des ses marionnettes. À Celsius quelques minutes auparavant. Mon regard de jade paraissait voir bien au delà de cette réalité. Je regardais la Mort qui, avec un sourire goguenard, m'invitait à le regarder s'emparer du Saint déchu. Non ! NON ! C'est moi que tu dois prendre.
« Non … c'est moi que tu dois prendre. » répétais-je sans m'en rendre compte. « Merci ? »
Peu à peu je reprenais vie à ce simple mot. Merci ? Tu me remercies pour t'avoir tué ? Tu me remercies pour ces vagues moments de bonheur que nous avons partagé avant que nous ne prenions des chemins différents ? Me remercies-tu pour t'avoir aidé à porter ton lourd fardeau, le partager à présent ? Interdite, le visage décomposé, je m'animais brusquement quand poussières, il commençait à redevenir … Autant de petites étoiles dorées qui s'échappaient de lui, s'envolant dans les cieux mornes. Non ! Non !
« Non, restes ! RESTES ! » vainement mes mains cherchaient à contenir le flot ininterrompu de cette dérobade scintillante. Sa vie s'échappait. « Non, je ne veux pas te dire au revoir ! Non ! »
Front contre front, je cessais enfin de lutter contre une chose dont je ne pouvais rien. Jamais je ne pourrais l'en empêcher. Il s'en allait avant moi, libéré. Libre de s'envoler. Je voudrais le suivre. Prenant sur moi, je fis croiser une ultime fois nos regards, pourvu que je m'y perde encore, que je puisse la voir. La voir se rire de moi.
« Tu sais bien que je n'ai jamais été douée pour ça ... »
Je l'enlaçais alors et, dans cette étreinte, mon cosmos balaya le champs de roses en une envolée de pétales carmins. Je fis naître un tourbillon écarlate où se mêla cette poussière d'or … Une étoile rouge et une étoile d'or ensemble évoluent dans la trame du ciel.
« Te voici libéré du Joug de la vie ... Comme je t'envie. »
Sujet: Re: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Sam 21 Mar - 21:44
:: Dernière Danse :.
La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve, Et vous aurez vécu, si vous avez aimé. - Alfred de Musset -
Tu ne devrais pas.
Non, elle ne devrait pas. De cela, il pouvait parler en connaissance de cause. Il était déjà mort. Par deux fois il en avait affronté les affres. Athéna ne le sauverait pas. Elle n'était plus là. Plus personne ne l'était à part eux. Personne ne le verrait s'éteindre sinon elle. La femme qu'il avait aimée. La seule, la vraie. C'était tout ce qui comptait. Pour les autres, il mourrait sans doute dans l'indifférence la plus totale. Et c'était ce qu'il méritait. C'était ce qui était prévu, ce qui l'avait toujours été. Il avait toujours été plus proche de l'ombre que de la lumière, plus issu des racines que des pétales. Il n'était pas une fleur à la beauté incomparable. Il était une mauvaise herbe qu'on arrache. Il aurait dû le savoir étant enfant, quand il n'était encore qu'un brigand errant dans les rues d'une Stockholm trop cruelle.
C'est gentil de me dire ça. lui souffla-t-il en toute sincérité. Il y avait déjà de l'irréel dans sa voix. Mais il est trop tard, tu sais...
Il n'y avait pas de place pour lui en ce monde, et il n'y en avait jamais eu. Tout cela n'était que très temporaire. Et pourtant elle lui en avait fait une à ses côtés. C'était certes aussi le cas d'Athéna... Mais cette dernière avait-elle seulement eu le choix ? Égide du libre-arbitre, la Sagesse n'avait pu que se plier au bon vouloir d'une armure qui avait été seule à décider. C'était un héritage hors de sa portée. Il avait fait de son mieux pour l'assumer, mais en avait-il été digne ? Il voulait croire que oui, mais ne pouvait qu'en douter. Mais tout cela n'avait plus d'importance maintenant. Car après tout ça, il allait enfin pouvoir se reposer. Pour la première fois de toute cette vie d'incertitude, il avait l'impression d'en avoir assez fait. L'univers n'était plus que couleurs et lumières - le dernier éclat avant la nuit, le crépuscule de sa vie.
Tu m'as promis. lui rappela-t-il tout bas.
Que ce sentiment de complétion ne l'atteigne qu'à présent aurait pu être d'une tristesse sans pareille... Mais non. Pas maintenant. Les larmes avaient assez coulé. Le sang suffisamment avait été suffisamment versé. Maintenant, tout devait se terminer. À commencer par lui. Son corps le lui faisait savoir, devenant d'une pâleur irréelle. À travers lui ne se voyaient déjà plus que des ruines. Et quel meilleur endroit pour un dernier au revoir ? Après qu'il ait détruit ce qu'ils avaient mis tant de temps à bâtir, il n'y aurait pu y avoir de place plus appropriée... C'était leur jardin à eux – leur éden des rêves brisés. Le Surplis s'était entièrement effacé, gommé de cette réalité aussi vite qu'il s'y était dessiné. Sous lui, sa peau n'était qu'entrelacs de cicatrices. Ça ne l'empêcherait pas de sourire – pas tant qu'il le pouvait encore.
Aussi vrai que nous nous sommes aimés.
Sa main lui caressa la joue, mais ce n'était déjà plus la sienne. Elle appartenait déjà à la non-vie, à tout ce qu'il lui resterait quand il ne serait plus ici. Et même moins : il n'aurait plus rien. Mais il n'avait jamais vraiment rien eu. Tout ce qui était sien, c'était elle qui le lui avait donné, c'était elle qui l'avait créé. Alors comment pourrait-il l'imaginer se donnant la mort ? Ça n'aurait pas de sens... Ses sensations l'avaient déserté, mais il voulait jusqu'au bout maintenir ce contact, jusqu'à la dernière seconde. Peut-être espérait-il secrètement emmener avec lui un peu de cette chaleur qui ne gagnait même plus une peau déjà sur le point de s'éteindre. Ou peut-être qu'il voulait lui laisser un peu de sa mémoire. Lui-même ne savait rien de tout cela, et n'avait pas besoin de le savoir. Cela était, ou avait été, et il n'avait rien d'autre à exiger.
Même si le monde oubliait, elle se souviendrait.
Il le faudra pourtant. Tu vas devoir leur dire pour moi.
À qui, la question ne se posait pas. Elle le savait, elle avait toujours dû le savoir. Ce n'était pas de gaieté de coeur qu'il y avait renoncé. Il n'était pas digne de les toucher. Pas après ce qu'il avait fait. Qu'il ait cru bien faire n'était pas censé l'excuser. Les Enfers étaient-ils comme on le dit pavés de bonnes intentions ? Il pourrait bientôt aller vérifier. Et il irait avec le goût de ses lèvres sur les siennes, ce qui était la meilleure manière de s'en aller. Malgré le sang, malgré les cendres. Malgré la fin. Sa fin. Mieux valait s'en aller avec le sourire, non ? Il n'aurait été que trop ridicule de se pleurer lui-même alors que bien peu le feraient. Que la seule dont il se souciait réellement était ici avec lui et le faisait bien assez pour deux. Oui, autant sourire tant qu'il en était temps. Car après il serait trop tard. À trop prendre le temps, c'est lui qui finit par nous prendre – et c'était aujourd'hui son cas.
Ne t'en fais pas. Je ne disparais pas. J'entre dans l'éternité.
Et il s'éteignit dans la nuit.
Panthéon
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Sujet: Re: [Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ... Sam 21 Mar - 21:55
Victoire de Mary.
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[Combat GS 2014] Celsius VS Mary - Une étoile noire et une étoile rouge ...
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