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 [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]

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Satine


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MessageSujet: [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]   [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius] EmptyMer 29 Oct - 13:43

Les périls à venir







=> Altercation avec Haiken

Seule dans ma cabine, les yeux clos, je tentais de me maîtriser. Je sais pas ce qui se passait, mais, je n'aimais pas ça du tout ! Quand mon secrétaire quitta enfin la pièce je me laissais tomber en avant, vaincue par la douleur. Mon armure, en touchant le sol, émit un son strident qui me fit grincer des dents. Je crachais un peu de sang avant de me relever, m'aidant de mes deux mains pour m'accrocher à mon bureau et m'y hisser, le souffle court. Mon écaille semblait se battre avec moi, ou contre quelque chose d'autre. Je n'aurais sut le dire. Le regard fiévreux, je regardais au devant de moi sans rien discerner d'autre que des formes indécises. Je vis tout à coup que ma Scale me quittait, reprenant sa couleur originelle. Impuissante, je sentais sa douce présence m'abandonner.

Pour le sang que j'avais versé … était-ce là le tribut à payer ?

Hagard, je levais mes doigts vers « Elle » dans le but de la toucher. Je ne fis que la frôler et elle me quitta dans un éclat lumineux. J'entendis clairement, avant qu'elle ne s'en aille, le chant des Sirènes, mes sœurs. Putain … pas maintenant.

« Ma Douce, il faut faire attention à ce que l'on souhaite. » cette voix … je levais la tête pour en chercher la provenance. « Astre ? »

Une agréable chaleur m'envahit, chassant du même coup la souffrance ressentie après le départ de l'écaille de la Sirène Maléfique. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre. J'allais devenir ce que je clamais être haut et fort : la nouvelle Prêtresse du Royaume Sous-Marin. Dans mon esprit, se forma le visage souriant d'Astre avant qu'il ne m'apparaisse tout à fait. J'eus un mouvement de recul, surprise par son apparition et, me prenant les pieds dans ma chaise, je me retrouvais bien vite sur les fesses, à le regarder incrédule. L'ancien représentant de Poséidon se pencha vers moi pour me tendre l'une de ses mains que je saisi sans réfléchir. Une fois debout, je le contemplais sans mot dire, partagée. Sans crier gare, ma main alla rencontrer l'une de ses joues que je molestais sans autre forme de procès. Son sourire benêt s'élargit.

« Tu m'as manqué Mary. » j'accusais la réplique en m'écriant. « Pas moi ! Dégages, je ne veux pas … » Il m'interrompit d'un index sur ma bouche. « Il est trop tard Satine, Poséidon a accepté ta requête, il m'a chargé de te transmettre son héritage. »

Ma main qu'il tenait encore, il l'a porta à ses lèvres pour souffler sur mon poignet. Décidément, ça va pas mieux … mais, au moment où j'allais lui demander ce qu'il faisait, un bracelet lisse et blanc vint parer mon avant bras. De l'orichalque … comme celui d'Astre, puis de Menelaos.

« C'est une première pour ta famille, le sais-tu ? D'accéder à la plus haute distinction. » je retirais vivement mon bras, le plaquant contre moi avec circonscription. « Mais … non ! J'en ai rien à foutre de ton bijou à la con, je suis pas plus Prêtresse que les Saints … hm … je vais arrêter de cracher sur eux. Mais enfin ! Astre ! MES AILES PUTAIN, RENDS MOI MES AILES. »

Son rire argentin éclata dans toute la pièce, faisant taire mes protestations, faisant naître une tristesse que je voulais à tout prix refouler. Faisant mourir ma volonté de le voir partir. Comme si il lisait en moi, mes doutes, mes craintes, mes questions, l'homme à la longue chevelure rouge s'approcha pour lever mon menton vers son visage.

« Disons que c'est un présent que je te fais. L'armure de Polyphème sauras te sauvegarder des périls à venir. Toi plus qu'aucuns autres à le pouvoir de faire briller de nouveau le Royaume de notre Maître. Souviens toi juste de qui tu es Satine ... » Là encore, je me dégageais d'un mouvement de la tête, prête à le mordre farouchement si nécessaire. « Fermes ta gueule Astre, t'es vraiment pas le mieux placé pour me dire ça. Puis hey, elle craint cette armure. Polyphème Polyphème … C'est pas un Cyclope, « celui qui parle beaucoup ? » PUTAIN, sale fils de … je t'emmerde. Elle t'allait très bien à toi cette armure, ou à l'autre tanche de Menelaos. Pas à moi. »

Je fis volte face pour me trouver dos à lui. Je ne voulais plus le voir. Je le lui dis très clairement, d'ailleurs.

« Barres toi Astre, retournes d'où tu viens, je n'ai pas besoin de ton aide, je n'ai besoin de personne. » il restait calme, doux, malgré mon verbe virulent. « Bien sûr que si. Ne repousses pas ceux qui t'aiment Satine. »

Alors que je pivotais sur mes talons pour lui gueuler une énième fois dessus, ma bouche resta entre ouverte quelques instants avant de comprendre qu'il venait de partir.

« BORDEL ! » hurlais-je très fort. Mais personne ne pouvait m'entendre car au même moment, un éclair déchira les cieux, et l'orage éclata au dessus de nous.

***

Je marchais rapidement sous cette pluie diluvienne qui glissait sur moi et sur ma cape lourde dont j'avais drapé mes épaules. Je traquais depuis quelques temps déjà ma proie, celui qui m'avait abandonné à mon sort. J'eus la surprise de constater que mes pas ne m'avaient pas guidés comme je l'aurais pensé sur le chemin des Douze Maisons, mais bien plus loin, vers un petit village niché entre deux collines. J'avais donc quitté le Black Pearl qui avait commencé à bombarder à tout va le Cap Sounion. Faire diversion était une carte à jouer. C'était fort probable que ces imbéciles de Saints se soient déjà jetés dans la gueule du loup. J'en riais d'avance intérieurement tandis que je m'engouffrais dans une ruelle sombre.

Il était tout proche, je pouvais le sentir. D'ailleurs, était-ce de l'appréhension que je sentais grimper en moi ? Mais, il me semblait que mon corps réagissait bizarrement à cette future confrontation. J'imaginais déjà sa gueule en me voyant débarquer comme une fleur … Oh, il allait tomber de haut, ça oui.

Je défonçais d'un coup de pied, la porte qui s'écroula, révélant une pièce presque vide et sombre. La première chose que je vis en entrant, ce fut le feu dans l'âtre qui crépitait. Sans retirer mon capuchon, je cherchais du regard, l'objet de ma chasse …

Finalement, j'aurais bien voulut qu'Arbhaal soit là ...





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Dernière édition par Mary le Dim 16 Nov - 21:35, édité 1 fois
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Celsius


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MessageSujet: Re: [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]   [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius] EmptyDim 16 Nov - 16:44

:: Mon Combat, Mes Périls :.

Vous devriez manger un peu. Cela fait des jours que vous n'avez rien avalé.
Merci, mais je n'ai pas faim.
Posté sur l'appui de fenêtre, Celsius épiait à travers elle la lumière extérieure. À l'exception des rares faisceaux qui passaient à travers ses rideaux tirés, il était plongé dans l'obscurité. C'était ainsi depuis trois jours, sans qu'il paraisse avoir bougé une seule fois. Une statue qui à l'ombre attend que l'emportent les outrages du temps. Seul son regard avait dévié de ses observations pour se porter sur la religieuse venue s'enquérir de son état. Pure politesse de sa part, puisque la pauvre ne pouvait y voir. Elle avait survécu à l'incendie mais il lui avait pris sa lumière, et ce dès l'enfance. Pour avoir lui-même l'impression d'avancer à tâtons dans le noir, le Seigneur des Épines éprouvait une certaine compassion à son égard. Qu'attendre d'autre de la part de celui qui fut un Chevalier de l'Espoir ?

Ce qui ne voulait pas dire qu'il s'ouvrait à elle de quoi que ce soit : il ne le ferait plus jamais, et pour qui que ce soit. Mais elle était la seule qu'il laissât s'approcher d'aussi près. Et « près » était encore un bien grand mot, puisqu'il ne s'agissait ici que de demeurer dans la même pièce – cette chambre qu'on lui prêtait. Leur prêtait, se corrigea-t-il lorsque ses prunelles d'un bleu de glacier tombèrent sur le berceau entreposé dans un coin de la pièce et les silhouettes qui y dormaient. Que nul autre n'y ait accès était logique, cela dit : les autres pensionnaires de l'endroit étaient des enfants, elle en était la seule exception. Nonobstant sa propre personne, menée par le hasard de ses errances en ce havre de paix – ô cruelle ironie pour un homme qui n'en aurait plus jamais.

S'occuper seule de cette église reconvertie en orphelinat en dépit de son handicap relevait du miracle, même si ses locataires faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour lui faciliter la tâche. S'il n'avait été trop abattu pour vérifier, le suédois n'aurait pas été surpris de lui découvrir un éclat de cosmos. Il ne voyait rien d'autre qui expliquât l'aisance avec laquelle elle se mouvait, même avec des années d'expérience et d'adaptation. La manière qu'elle avait de gérer l'établissement sans rien demander à personne le réconfortait – dans la limite de ce qu'il pouvait espérer dans son état. Parce que quoi que la vie lui ait fait subir, elle ne l'avait pas détruite. Sans qu'il lui ait conté son histoire, sans doute s'en doutait-elle – auquel cas elle n'en avait rien dit ; le Roi des Ronces lui était reconnaissant pour cela.

Elle se pencha sur les enfants – ses enfants, songea-t-il sans encore trop y croire –, rajusta la couverture dans laquelle elle les avait enveloppées quelques heures auparavant et dont dépassait le pied de l'une d'elle. Celsius la suivit du regard avec curiosité, ne comprenant toujours pas comment elle pouvait se rendre compte de ce genre de choses dans son état. Avoir eu à demander l'asile ici le gênait, mais ce n'était pas comme si avoir les jumelles à sa charge lui laissait grand choix. Quant à les laisser, il ne pouvait s'y résoudre. Aussi honteux et aussi coupable qu'il soit, elles étaient la chair de sa chair, le sang de son sang – et ce qu'il restait de ceux de leur mère. Son héritage, ainsi que les nuances amarante de leur chevelure ne cessait de le lui rappeler.

Les lieux étaient d'un calme souverain à cette heure de l'après-midi. Les plus jeunes profitaient d'une sieste insouciante tandis que les plus âgés s'occupaient des tâches ménagères. Sans en avoir jamais été témoin, ne quittant la pièce que pour faire sa toilette dans celle d'à côté, il en entendait parfois les échos. Le tintement des assiettes que l'on lave, le raclement du balai que l'on passe. Sans prendre part à aucune de ces corvées, il s'était proposé de lui payer le prix de leur « pension », ce qu'elle avait refusé. Alors, le moins qu'il puisse faire était encore de ne pas puiser dans leurs propositions. Ce n'était de toute façon pas un mensonge de sa part : l'envie n'y était pas.
Je ne peux pas vous y obliger, soupira-t-elle, résignée. Mais vous allez avoir besoin de reprendre des forces pour vous occuper d'elles. Je ne sais pas ce qui vous est arrivé, et ne vous demande pas de me le dire... Restez loin de moi tant que vous le voudrez, mais pas d'elles. Ces enfants ont besoin de leur père.
Une vérité si rude qu'elle lui fit l'effet d'une gifle. Qu'elle le réveilla. Sans que ses traits ne révèlent de surprise, Celsius eut un pâle sourire. Bien qu'il sache qu'elle ne pouvait le voir, il eût un doute une fraction de seconde durant quand elle le lui rendit. Avec lenteur, il quitta son poste d'observation pour se lever et rejoindre sa progéniture, que la jeune femme venait tout juste de quitter pour prendre congé. Précautionneusement, comme si sa seule présence à leurs côtés les mettait en danger – n'était-ce pas le cas, à bien y penser ? Son attention revint sur la soeur aussitôt après. La sincère surprise qu'elle lui avait infligé le faisait sortir de son profond marasme pour la première fois depuis ce qui lui semblait être une éternité. Ainsi cette curiosité méritait-elle d'être assouvie. Avant qu'elle ait passé la porte, il l'interpella :
Comment l'avez-vous su ?
Vous ne vous tenez jamais à moins d'un mètre de moi et ne m'avez jamais touchée. Pas même frôlée.
Son sourire s'accentua indiciblement pour toute réponse, avant de se briser sans un bruit.

Elle n'était déjà plus là.

* * *

Pas besoin de chercher plus loin.
Celsius rattrapa la porte avant qu'elle n'ait pu complètement sauter de ses gonds.

Malgré une force physique ne faisant pas honte à son rang, il sentit celle de Mary traverser le bois pour lui remonter le long du bras. Une manière comme une autre d'avoir un avant-goût de sa colère et de ses effets. Jusque là adossé à un quelconque meuble – qu'il n'avait pris la peine d'identifier, n'y ayant guère la tête –, son corps se redressa pour sortir de l'obscurité. Celle depuis laquelle les éclats de voix lui étaient parvenus sans qu'il n'en distingue pour autant la conversation – la Gold Saint du Scorpion avait toujours eu le don de se faire entendre. Mais elle ne savait pas, ne pouvait pas savoir, ne pouvait pas comprendre, si sincère que soit sa sollicitude... Par bonheur, celle-ci avait choisi de se retirer pour les laisser régler leurs affaires. Une preuve de tact qu'il n'attendait pas de sa part, il fallait bien l'avouer, mais avait au moins le bon goût de ne pas l'obliger à prendre le large avec les nouveaux-nés sous le bras.

Sans hâte aucune, il s'avança de manière à être révélé par les flammes. Si modeste soit cet éclairage, il n'en mettait pas moins en exergue les stigmates de cette période de déshérence. Celsius n'avait rien perdu de sa beauté, malgré une évidente perte de poids émaciant encore une silhouette déjà svelte. La pâleur de porcelaine qu'avait pris sa peine ne le rendait que plus fragile, plus précieux en apparence, faisant ressortir à outrance le bleu vif de ses yeux qui dans la pénombre étincelait comme un fragment de ciel azur. Son habituelle tenue légère s'était vue abandonnée au profit d'une chemise de lin pâle et d'un pantalon noir. Ceux-là même qu'il avait sur lui lors de leur dernière escapade, alors que le fruit de la vie continuait de grandir dans ses entrailles, sans être encore devenu celui de la mort. Un pur hasard – ou le destin leur livrant un nouveau coup de poignard.
Elles dorment à l'intérieur. Ne les réveillons pas.
Posté devant elle, il s'avança pour la faire reculer, sans brusquerie ni animosité. Son attitude suffisait à faire comprendre qu'il voulait qu'elle sorte, qu'il en ferait de même. Ce qu'ils avaient à se dire ne passerait pas que par les mots, aussi n'aurait-il guère été judicieux de s'enfermer à l'intérieur. D'autant que ce n'était pas que lui qu'elle cherchait et qu'elle ne voulait sans doute pas leur faire courir le moindre risque. Outre le bien-être de ses enfants, l'empoisonneur ne voulait pas non plus endommager cette demeure où on l'avait accueilli comme s'il était chez lui – même s'il n'avait désormais plus nulle part où rentrer. Le saphir de ses iris la sonda, la vit mais parut ne pas la reconnaître ; il ne s'en dégageait qu'une froideur, une distance... En dépit de tout ce qui s'agitait dans les eaux sombres sous la glace.

Aucune violence n'émanait de lui malgré ses poings serrés. Aucun cosmos non plus ; celui-ci semblait éteint aussi sûrement qu'un brasier disparaît sous l'averse, ainsi que l'avait fait le feu de son âme au contact de son coeur gelé. Figé à jamais. À tout le moins l'aurait-il voulu, car il battait encore – pire encore, il battait à l'unisson avec celui de la femme qui avait péri dans ses bras. Lequel pulsait pourtant avec une brutalité qu'il ne lui connaissait pas. Il le sentait dans sa chair, dans son sangleur sang. Ses paupières se fermèrent tandis qu'il l'escortait à l'extérieur, refermant derrière lui autant que l'état de l'entrée le lui permettait. Même pour ce faire, ses mains refusèrent de s'ouvrir, seul son pouce agrippant la poignée pour fermer la voie à sa suite. Sans se retourner. Il devait lui faire face.

L'affronter, s'il le fallait.
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Satine


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MessageSujet: Re: [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]   [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius] EmptyDim 16 Nov - 21:49

Les périls à venir







Je savais bien ce qui m'attendais derrière la porte. En la défonçant de cette manière et ce, sans ménagement, je donnais un coup de pied dans mon Destin pourri. Nécrosé. Y être préparée ? De cela, je ne pouvais avoir de certitude : je le croyais, et cette conviction s'évapora en croisant le regard de Celsius. Éteint, désabusé, cette fleur fanée. Interdite, je continuais de le contempler gravement, sous le couvert de mon capuchon. Comme moi, il semblait souffrir des même maux, comme moi, il n'était plus que l'ombre de lui-même, comme moi, il ne trouvait plus de réel sens à sa vie. C'était faux, mais en cet instant suspendu, tout deux, nous avions la certitude de nager en eaux troubles, que plus rien n'existait. Rien, sauf peut-être les deux petits êtres qui reposaient tranquillement dans leur berceau. S'il ne montrait rien de sa surprise – celle de me voir vivante – cela ne voulait pas dire pour autant qu'elle n'existait pas. À force, j'avais appris à le connaître, le Roi des Ronces.

Je n'aurais sut dire quels sentiments transitaient sur mon visage tant elles étaient nombreuses, mais, dissimulées sous le capuchon de ma cape, cela n'avait pas d'importance, non ? Colère, peine, déception, tristesse, teintée d'une joie gangrenée par les derniers événements que nous avions vécut. Tout cela se mélangeait dans un joyeux tumulte dans mon âme. Et moi, qu'est-ce que j'avais à cacher ? Tout et rien. Des blessures, anciennes et récentes, quelques bleus suite à mon altercation avec Haiken … rien, et tout en même temps.

La pâleur de son visage exsangue faisait écho à ma propre condition. Harassée, lui l'était tout autant que moi. Démunie, je l'étais tout autant que lui. À la faveur des flammes, tout ceci était encore plus flagrant. Ma gorge se serra, je ne disais rien. Quand il fit un pas vers moi, pourtant, je sentis mon cœur manquer un battement. Celui ci se gonflait inutilement d'une crainte et d'une appréhension futile. Mes yeux se paraient d'un voile brillant : je reculais vivement jusqu'à ce que mon dos heurte le mur derrière moi. J'attends que la porte se referme derrière lui, non sans étirer mon cou afin de tenter de les apercevoir, avant de pousser un long soupir.

Amertume.

J'aurais tant voulut pouvoir les tenir dans mes bras. Était-ce seulement possible ? Oserais-je ? Perdue dans le fil de mes pensées, je déambulais tel un automate, à sa suite, ne prêtant aucunes attentions à ce qui m'entourait. Ou si, l'espace d'un instant, mon regard croisa celui d'une jeune femme, visiblement aveugle, habillée en nonne. Quelque chose chez elle ne me plaisait pas. Or, je ne m'en préoccupait pas plus que ça, toute absorbée par les prochains mots que j'allais dire. Les gestes que je devrais probablement réprimer.

Souviens toi des mots de Jack. Elles sont vivantes. Elles vont bien. Ann m'attends … Arbhaal aussi. Tout ira bien. Je dois juste … je dois juste … qu'est-ce que je devais faire au juste ?

Finalement sortis, je constatais non sans exaspération, que la pluie était toujours là, présente, pire, qu'elle se déversait sur nous avec plus de force. Comme si quelqu'un là haut nous observait et jugeait bon d'ajouter une touche dramatique à cette scène déjà morne. Terne. D'ailleurs, tout était gris autour de nous. Gris clair. L'eau ruisselait sur moi, et, d'un coup, je rejetais le tissu qui recouvrait mes cheveux écarlates pour révéler une mine déconfite. Il n'y avait plus de mot pour décrire mon état de fatigue. Un simple souffle du vent aurait put suffire à me faire basculer.

« T'as une mine affreuse. » fis-je d'une voix atone.

Puis, ma bouche se referma. Ne sachant quoi dire sur l'instant, c'était tout ce qui m'était sorti par la tête. J'avais promis à Ahina d'y aller mollo. Là où j'avais promis à la Wyvern de me montrer impitoyable. Sur le coup, il m'aurait été facile de sortir de mes gongs et de le tuer sur l'instant. Mais, l'intervention d'Haiken, de Jack, d'Ahina et j'en passe, étouffa tout dans l’œuf. Face à lui, je me trouvais là à ne savoir quoi faire. Toujours dos à moi, je le contournais pour me planter face à lui. Mes yeux détaillèrent ses poings fermement refermés. Et, sans réfléchir, je m'en saisis non sans un rien de douceur et de brutalité mêlées – dont j'étais experte – pour l'obliger à me montrer ce qu'il pouvait bien cacher.

« C'pas la peine de cacher tes stigmates, Celsius, je sais ce que tu as fais, et ce que ça implique. Je crois. » Je braquais mes yeux de jades dans l'océan des siens. « Tu m'as empoisonné, c'est ça ? »

Je voulais l'entendre de sa bouche, encaisser la vérité. Et lui rendre coup sur coup. « Pourquoi ? » soufflais-je à demi mot en laissant mes doigts glisser sur cette peau écorchée. Et lâcher ses mains. « Pourquoi tu m'as abandonné ? Pourquoi tu n'es pas resté auprès de moi ? Pourquoi avoir affronté le Juge de la Wyvern alors que je donnais naissance à NOS filles ? Tu m'as abandonné, au moment où j'avais besoin le plus de toi. Mais toi, tu t'es détourné de moi, choisissant une fois encore ton devoir envers ta Déesse plutôt que ton amour pour moi, pourquoi ? QUE CROIS TU CELSIUS ? QU'EST CE QUE JE RESSENS D’APRÈS TOI ?! Pourquoi ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi !»

Mon cri se mua peu à peu en lamentations. Des larmes de colère et de peine glissaient sur mes joues fiévreuses. Près de lui, je me sentais pas bien. Mon sang bouillonnaient. Je reculais alors pour me laisser choir à genoux, vaincue, déjà. Je me laissais aller à pleurer devant lui alors que je m'étais fait cette promesse : l'anéantir. J'éclatais en sanglots, les mains plaquées contre mes prunelles.

« Qu'as-tu fais Celsius ? »

Au dessus de nos têtes, j'entendis le grondement du tonnerre. Ça et là, des flashs lumineux éclairaient des pans du ciel triste. Mais subsistait les ténèbres. Il n'y avait plus de lumière. Aucune.






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MessageSujet: Re: [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]   [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius] EmptyLun 24 Nov - 6:10

:: Mon Combat, Mes Périls :.

Je t'ai sauvée. rétorqua-t-il de but en blanc. Et en te sauvant, je t'ai tuée.
Il avait attendu la fin de son plaidoyer pour prendre la parole. Avait encaissé ce qu'elle avait à dire sans coup férir, comme un brise-lame face aux vagues d'une mer déchaînée. À ceci près que déchaînée, elle ne l'était pas – pas autant qu'il l'aurait présumé en tout cas. Ce qui l'avait radoucie, il n'en savait rien, mais n'était pas sûr d'en être pour autant plus à l'aise pour y être confrontée. Qu'elle déverse sur lui sa colère était une chose, elle l'avait déjà fait plus d'une fois – à commencer par celle où il l'avait demandé en mariage auprès d'un père revenu de l'oubli et de l'autrefois.

Mais que faire contre la désillusion, le désarroi dans sa voix ? Ils étaient plus terribles encore – plus que n'importe quelle arme. Car les contre-mesures n'existent pas. Car rien, pas même un masque indolent, ne prévient contre cela. Celsius avait senti son rythme cardiaque se modifier, mais tâcha de n'en rien montrer. Le fait de la revoir était en cause, mais il n'y avait pas que ça, et lui le savait. S'en était-elle aperçue déjà ? Il en doutait mais se garderait bien de lui en faire la remarque. Les choses étaient déjà bien assez compliquées sans que les conséquences imprévues ne viennent s'en mêler.
Je te l'avais dit. Je savais que ça arriverait. Je t'avais prévenue et tu n'as pas voulu m'écouter. Silence. J'aurais dû t'en empêcher. Ma faute est de ne pas l'avoir fait. Non... Même à ce moment-là, il était déjà trop tard. Ses yeux se fermèrent. Ce poison n'a pas de remède. Ne te l'ai-je pas assez répété ? Le seul moyen d'y résister... D'y survivre... Ses paupières se soulevèrent pour lui permettre de la dévisager. Est de lui en opposer un plus fort encore.
À défaut d'être expressif, le Roi des Ronces était attentif. Il n'avait pas manqué lui non plus de prendre la mesure de toute la fatigue pesant sur les épaules de celle qu'il avait aimée. Aucune onde ne faisait pourtant vibrer la surface du lac azur de ses iris, recouvert de glace par l'hiver qui rugissait dans son âme. Un immarcescible manteau de givre, aussi dur que la pierre, aussi froid que la mort, semblable au premier jour – peut-être plus encore. L'on ne pouvait nier à sa voix une mesure, une modération qui ne sied qu'aux personnes auxquelles on tient, mais le reste de sa personne n'était que distance.
J'ai agi sans réfléchir et j'ai commis l'irréparable. Ça n'aurait pas dû arriver. Je ne te ferai pas l'affront de te présenter des excuses, ce que j'ai fait ne saurait être pardonné. Ses dents mordirent dans sa lèvre inférieure, sans que s'en écoulât, étrangement, le moindre flux vermeil. Encore maintenant, je ne sais pas pourquoi je l'ai fait. Si j'avais été à ta place... Si j'avais eu le choix entre ça ou mourir, je sais que j'aurais choisi sans hésiter. T'aurais-je tuée moi-même que ça n'aurait pas été pire. Je ne t'ai pas sauvée. J'aurais fait n'importe quoi pour y parvenir. N'importe quoi sauf ça, car... Ce n'est pas une vie. Je le sais pourtant.
Sa main, il la dégagea avant qu'elle n'ait daigné la lâcher. Sans hâte ni brutalité, mais avec une fermeté qui en disait long. De proximité, de contact, il n'était plus question. D'entre ses lèvres s'évada un inaudible soupir. Énoncer des vérités, si crues qu'elles puissent être, n'avait jamais été un problème. Cependant, il n'avait jamais eu à le faire pour quelque chose le concernant si personnellement.
Parce que rien ne le concernait avant elle. Rien qui n'alla s'échouer silencieusement contre la forteresse où il gardait son coeur prisonnier. Ne faire qu'exposer les faits d'un ton distant, clinique, comme il l'avait toujours fait lui était déjà pénible. Quand elle chut sous l'émotion, il s'efforça de ne pas la regarder. Il trouva en lui la force de desserrer les dents une fois encore – autant en finir sans délai.
Je suis un soldat, Mary. Satine. Et tu l'es autant que moi. Tu ne peux pas reprocher à un soldat de faire ce pourquoi on l'a entraîné. Tu es bien placée pour savoir que je ne prétends pas me parer d'une quelconque noblesse. Je n'étais pas un Chevalier d'Athéna par grandeur d'âme. Je suis un assassin. Ça ne me dérange pas de me salir les mains pour que les autres n'aient pas à le faire. Je fais ce qui doit être fait. C'est bien tout ce dont je suis capable au fond. Que ça me plaise ou non... J'ai ça dans le sang.
Ou avais. L'emploi récurrent du passé dans chaque réponse qu'il lui donnait n'était point anodin, sans qu'il cherchât à lui donner cet indice toutefois. Ce n'était que la lutte de son esprit cartésien contre la noirceur vorace qui rognait ses pensées. Ce pragmatisme qui avait construit ce qu'il était avant qu'elle fracasse la porte de sa morne existence pour y mettre la pagaille. Et ç'avait été bon, le temps que ça avait duré. Mais tout rêve doit un jour finir, et leur bulle était sur le point d'éclater ; l'heure du réveil sonnait, au rythme de leurs coeurs accordés.

Son corps fut pris d'un soubresaut, frappé par une foudre invisible. Ses traits n'en furent pas déformés, mais la douleur explosa dans son regard. L'autre raison pour laquelle il avait réclamé sa sortie. Une quinte de toux, plus forte que toutes celles que Mary avait pu voir dans sa vie, le déchira de l'intérieur. De pâle, son teint devint presque translucide. Le céruléen de ses yeux s'affadit, se ternit, comme soudain recouvert d'un voile de poussière. Même l'alizarine de sa chevelure décolora pour prendre une teinte presque automnale, comme si la substance qui le rendait réel elle-même le fuyait – comme si l'essence de la vie coulait hors de sa chair.

Paradoxalement, pas une seule goutte de sang n'avait échappé à ses lèvres que la lividité rendait pratiquement invisibles. Un bruit de verre brisé révéla qu'en sa main droite se cachait un récipient, criblant sa paume de ses éclats ; de là non plus, pourtant, aucune pluie pourpre ne coula. Sans tenir compte de son état, Celsius la porta à sa gorge, ses doigts raidis par le mal paraissant vouloir la lui arracher. Son souffle était excessivement lourd, mais pas assez pour le priver de la parole. Pas encore.
Ça commence...
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MessageSujet: Re: [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]   [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius] EmptyMer 26 Nov - 18:29

Coquille vide






Me sauver ? Il avait le culot de me dire qu'il m'avait sauvé ?! Prête à exploser, je n'en avais pourtant pas la force. Mon altercation avec Haiken m'aura été bénéfique, dans un sens. Vidée de mes sentiments, de mes forces, seule ma volonté de me dresser une dernière fois devant mon Bourreau me guidait. Je devais repartir au plus vite, m'en aller avec mes filles. En moi, je sentais la sensation grisante de voir naître une étincelle de colère puis de crainte, de mépris et enfin de tristesse. Avant que tout cela ne meurt. Serais-je un jour capable de ressentir quoique ce soit ? Totalement malmenée par mes désillusions, je n'étais qu'une coquille vide. Vide de sens, emplit de tourments. Il m'avait sauvé, peut-être, mais à quel prix ? Je savais qui m'avait réellement sauvé et c'était bien suffisant. Pourquoi lui en faire part ? Pourquoi lui jeter cette vérité en plein visage ? Celsius le méritait pourtant, or, je ne dis rien. Partagée, toujours, en faisant face à mon passé, mon présent et sans doute mon devenir.

Quelque chose avait changé chez moi comme chez lui. Une chose s'était brisée, sans produire le moindre bruit, pas comme ce son mât, étouffé par la paume des Poissons. Je restais immuable, comme lui, le visage de plus en plus froid et fermé tandis que notre lien, se renforçait peu à peu sans que j'en ai conscience.

Il parlait de devoir, il parlait de regrets. Je représentais tout cela, j'imaginais que cela devait le faire souffrir. Tant pis, nous aurions tout les deux une croix à porter. Ma bouche se froissa de mécontentement : je retenais avec peine, des paroles empoisonnées que je pourrais regretter à mon tour. Pourquoi tant de clémence ? Je le voyais dépérir, se flétrir. Et je ne voulais pas le traiter comme il m'avait traité : je ne l'ignorerais pas, je n'irais pas me battre en sachant qu'il allait mourir. Pas comme il l'avait fait avec moi. Ma conduite dictée par l'amertume, je serais spectatrice dans sa propre fin.

« Tu ne m'as pas sauvé, tu m'as condamné. » fis-je cinglante en plantant mes yeux dans les siens. « Et oui, ne me fait pas cet « affront » là. J'étais bien consciente des conséquences à l'époque, je m'en fichais pas mal. Jusqu'à ce que … jusqu'à ce que tu choisisses ce qui est le plus important pour toi. Tu sais, je demandais juste une main à laquelle me raccrocher. C'est tout. Au lieu de ça … »

Je ravalais des propos acerbes et désobligeant. De toute manières, il me ressortirait la carte du devoir de Saint ou une autre connerie du genre. Les sourcils froncés, je me demandais bien … quand soudain, je percutais.

« Putain, Celsius. C'est pas vrai … Me dit pas que ? » Je fulminais à présent, me prenant à tourner comme une lionne en cage, pestant. Quand soudain, la voix de mon père résonna dans mon esprit. Ann ?! Sans m'en rendre compte, mon rythme cardiaque s'accéléra au point d'être prêt à imploser. « Celsius ? »

J'étais habituée à ses quintes de toux intempestives. Mais pas comme ça. Pas de cette façon. Mon visage de marbre se fissurait. « Qu'est-ce qui commence ? Est-ce que c'est moi qui te tue ? »

Gravement, mes prunelles détaillèrent sa silhouette, son visage. Je fermais les yeux, voulant m'extraire de ce cauchemar. Tout autour de moi, tout mon monde devenait incertain. Je reculais, malgré moi.

« J'étais venue pour te tuer, Celsius. J'étais assurée dans mes choix, je devais ensuite m'en aller avec mes … nos filles. Maintenant je ne suis plus sûre de rien. Je ne sais même plus où se trouve ma place. »


Je restais immobile sous la pluie, mes poings serrés, n'étaient plus que des nœuds de phalanges blanchies.

« Je ne veux pas te voir mourir. Prends ça. » sans le regarder cette fois, je m'emparais d'une pierre à mon cou, l'arrachant pour la lui lancer.






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MessageSujet: Re: [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]   [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius] EmptyMer 3 Déc - 10:07

:: Mon Combat, Mes Périls :.

Call Me Call Me by Steve Conte on Grooveshark

Parmi les vengeances des Dieux il en est une qu'ils nous infligent en souriant,
qui consiste à nous accorder exactement ce que nous désirons.

Si le plus gros de la crise semblait être passé, son corps continuait d'être frappé de convulsions sans qu'il semblât pouvoir y faire grand chose. Cette toux étrange s'était terminée, oui, mais la douleur était toujours en lui – et pas près de le quitter. Se redresser lui demanda plus d'efforts qu'il n'aurait cru avoir à en fournir un jour pour quelque chose d'aussi simple. La sensation de brûlure qui lui descendait de la gorge à l'abdomen était à son sens comparable à l'effet que lui ferait d'avoir la cage thoracique chauffée à blanc. Son organisme était la proie des flammes, et aucune eau ne pourrait l'éteindre. Enfin, il savait ce que cela faisait... Et il ne se sentit que plus ignoble d'en avoir tiré parti tout ce temps. Même si c'était au nom de l'humanité, infliger cela à qui que ce soit n'était justement pas humain. Pas plus que ne l'était de transmettre à qui que ce soit cette maladie, ce fléau. Il hoqueta douloureusement.
Crois-tu que j'aie fait cela par plaisir ? demanda-t-il, sans hostilité dans la voix. L'endurer seul est déjà bien assez douloureux. Je ne souhaite à personne de vivre la vie que j'ai vécu jusque là, si tant est que l'on puisse encore lui donner ce nom. Mais il est dans la nature humaine d'être prêt à tout par amour, parfois même au mépris de la raison. Ne pouvoir regarder s'en aller la personne que l'on aime en fait partie. Pas avant d'avoir tout essayé, même l'inacceptable. Je me pensais être à l'abri mais c'était une erreur. Tu n'as pas à t'en faire, cela n'arrivera plus : ce qu'il me restait d'émotions est mort à ta place ce jour-là.
Ces mots n'avaient nullement l'intention de blesser qui que ce soit. C'était un fait, devant être pris pour ce qu'il est. S'il n'y avait pas d'affection dans sa voix, la colère non plus n'y avait pas sa place. Pas plus que la volonté de se défendre. Si lui hurler dessus à s'en briser la voix pouvait lui être d'un quelconque réconfort, grand bien lui fasse. C'était le moins qu'il puisse lui offrir, tout en sachant qu'elle n'oublierait jamais le dernier cadeau empoisonné qu'il lui avait fait. Ce qu'il avait fait ne pouvait être défait, et c'était bien pour cela qu'il n'aurait jamais dû en avoir le droit. Quel besoin avait-il eu d'interroger les livres sur la nature du mal qui le rongeait, de poser des questions dont il ne voulait pas les réponses ? Ce rituel abject aurait dû se perdre dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie. Maintenant, il était trop tard pour tout. Trop tard pour lui. Trop tard pour elle. Trop tard pour eux.
Les Liens Écarlates sont censés n'être pratiqués que d'un Chevalier des Poissons à un autre. Le poison passe du maître à l'élève, jusqu'à ce qu'il soit assez violent pour tuer son prédécesseur. C'est ainsi qu'il monte en puissance à chaque génération. J'échappe quelque peu à la règle, mais... fit-il d'un ton docte, récitant presque mot pour mot ce sinistre savoir.
Le transfert était censé ne s'effectuer que goutte à goutte pour laisser le temps au Gold Saint de prodiguer ses enseignements. Tout cela, il le lui avait déjà raconté. Mais il semblerait que la transfusion massive soit tout aussi efficace – et il doutait fort qu'elle ait encore quoi que ce soit à apprendre de lui. La souffrance lui faisait croire que sa chair était en train de palpiter comme un second coeur, chaque fibre de son être paraissant n'avoir d'autre impatience que celle de se consumer, de s'auto-détruire. Le flamboiement de sa tignasse lui semblait bien terne à côté de celui qui s'opérait sous sa peau, incendiant les organes et calcinant les entrailles. Sa poigne se plaqua, se crispa au niveau de son plexus solaire, froissant l'étoffe entre des doigts crispés par la quête désespérée de quelque chose à quoi se rattraper. Peine perdue : ce qu'ils cherchaient n'existait pas. À la différence de celui du Scorpion, son venin était impitoyable : il n'y avait pas de capitulation qui tienne.
Non, tu as raison. Ce sont tes filles, pas les nôtres, et encore moins les miennes. Elles n'ont pas besoin d'un père comme moi. Si tu es venue me tuer, alors vas-y, ça n'en finira que plus vite. À moins que tu préfères me regarder souffrir jusqu'à la fin. Je m'en moque. Ça n'a plus d'importance. Sois sans crainte, j'ai pensé à prendre mes précautions. Je ne saignerai pas.
Le Roi des Ronces s'adossa vaille que vaille au bâtiment dans son dos, ses poumons cherchant un air qu'ils n'arrivaient plus à garder. Ses voies respiratoires n'étaient probablement déjà plus qu'une mer écarlate – du moins l'auraient-elles été s'il n'avait pas été aussi prévoyant. D'entre ses doigts déchiquetés s'échappa l'étiquette du flacon fracturé. « Achillée » y figurait en lettres cursives, de cette écriture méticuleuse qu'elle lui connaissait. Cette plante était un coagulant naturel comme on n'en faisait que trop peu, qu'il avait bien sûr pris soin de traiter au préalable pour en décupler les effets. Pas une goutte de sang ne tomberait. Pas du sien. Lorsqu'il l'avait cru perdue, il s'était engagé à ne plus se battre. Cette décoction s'assurait que le poison dans ses veines se range à cette décision. Quoique diminué, le Chevalier des Fleurs avait encore assez de réflexes pour attraper ce qu'on lui lançait...
Quand t'en es-tu aperçue ?
Qu'elle eût deviné que la gemme du collier n'était pas ce qu'il lui avait fait croire ne l'étonnait qu'à moitié. D'autant moins maintenant qu'ils avaient en commun le sang ensorcelé dont elle était supposée renfermer les pouvoirs. Aussi était-il en droit de se demander s'il lui avait fallu attendre les dernières heures pour le remarquer ou si c'était le cas depuis bien longtemps sans jamais lui en avoir fait part. Sa gorge fut soudain broyée par un étau dont il n'aurait pas pensé pouvoir se défaire s'il ne s'était relâché de lui-même au bout de quelques secondes. Le simple fait de respirer lui était insupportable, et cela ne faisait encore que commencer. L'air avait une texture lourde, comme morte quand il atteignait ses bronches, et il ne pouvait s'ôter de l'esprit l'image de ses poumons s'emplissant d'un épais goudron. Un goudron écarlate. Certainement pas le meilleur moment pour un effort surhumain.

Ce qui, de toute évidence, ne suffit pas à l'en dissuader. Lui-même fut surpris de constater que son corps, s'il lui faisait souffrir le martyr, était encore capable de se mouvoir à la vitesse de la lumière. Ça ne s'oublie pas. Bien sûr, il lui faudrait en payer le prix, mais cela lui semblait sans gravité à présent. Son agonie serait longue, mais qu'est-ce que sa seule vie contre toutes celles qu'il avait lui-même pris ainsi ? Il fallait croire que pas même la Faucheuse n'échappait à ses propres lois. Il n'y avait pas de paradis qui vaille : il savait bien qu'il finirait sa course dans la froideur du Cocyte, là où reposent un jour tous les Chevaliers. Les images de son voyage en Enfer, celui qu'il avait tenté en vain d'oublier, étaient plus nettes que jamais. En faisant fi, il fit glisser la perle carmin du bout de ses doigts aux lèvres de Mary et, d'une pression du pouce, la lui fit avaler. La cime de ses doigts effleura à peine ses lèvres - tout ce qu'ils auraient en guise de dernier baiser.
J'ai volé ceci il y a bien des années. Une mauvaise habitude que j'ai gardé. Je suppose que je serais damné à jamais si cela venait à se savoir, mais je ne suis plus à ça près. Je ne pouvais supporter l'idée qu'il existe un remède si puissant sans avoir la possibilité de m'en servir quand tout semblerait perdu. Même en ce temps-là, je n'en pouvais déjà plus de voit tomber les gens autour de moi. C'est ça que j'aurais dû utiliser pour te sauver, mais aussi stupide que ce soit... Je n'y ai tout simplement pas pensé. Je suis désolé.
Alors cette fois, laisse-moi te sauver pour de vrai.
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MessageSujet: Re: [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]   [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius] EmptyMer 3 Déc - 21:19

Nos filles







« Tu trouves que j'ai la gueule d'un Chevalier des Poissons ? » même ainsi, même en usant d'un trait d'humour, ça sonnait creux. Mes mots sonnaient creux, vides, dénués de sens. « C'est bon, c'pas comme si ma vie était pas suffisamment merdique comme ça. »

Un soupçon de rancœur, un zeste de mépris. Contrairement à lui, je n'avais jamais sut totalement cacher mes sentiments. Le voir ainsi ne faisait pas naître en moi une douce délectation que procurait l'aboutissement d'une vengeance, ni même de la pitié, il n'en avait jamais eu besoin. Que devais-je ressentir alors ? Dire que je n'étais pas peinée de le voir ainsi dépérir serait un mensonge. Le cœur gardait bien souvent des élans que l'on ne savait contrôler. L'habitude peut-être. Mais je ne le plaindrais pas, j'étais désormais et sans mauvais jeux de mots : dans le même bateau que lui. Je gardais le silence, face à sa déchéance. Je n'ouvris la bouche, de peur de dire encore des propos que je pourrais regretter ensuite. Je ne fis pas un geste pour lui offrir cette main secourable dont il aurait tant eu besoin.

Pourquoi tout briser ? Pourquoi anéantir mes derniers serments ? Mon cœur se serra.

« Nos filles. » répétais-je d'un ton dur. Cette fois. « Que tu le veuille ou non, c'est ainsi. La chair de ta chair, le sang de ton sang. »

Elles étaient nées sous une mauvaise étoiles elles aussi, autant ne pas rendre les choses plus compliquées pour elles encore. Des jumelles, était-ce étonnant ? Dans certaines croyances, avoir deux enfants d'un coup était soit une bénédiction, soit une malédiction. J'étais encore partagées sur ce fait. Seraient-elles des lumières sur nos chemins obscurcis ou au contraire notre perdition ? Astre m'avait abandonné le jour où ils avaient envoyé au loin mes premiers nés. Je ne voulais pas de cela pour Celsius. J'étais en mesure de comprendre la douleur engendrée par l'éloignement d'une partie de soi. D'ailleurs, au seuil du trépas, n'avais-je pas consentis à ce qu'elles grandissent loin de moi ?

« Je suis pas venue pour ça. Visiblement, ce n'est pas la peine, tu te débrouilles très bien tout seul. » Une pause, le silence. « Je ne m'en étais pas aperçue, j'avais des doutes, de plus en plus sérieux, surtout quand je me suis réveillée y a quelques heures. Mais merci pour la confirmation. J'peux te demander ce que ... »

Prise de court car je n'étais pas du tout sur mes gardes, j'eus la mauvaise surprise de me retrouver dans une situation plus que délicate. Comme par un réflexe animal, désireuse au fond de vouloir un remède à ce foutu poison, j'avais dégluti. C'était aussi simple que ça. Cette perle rouge, je la sentis rouler dans ma gorge : je toussais violemment avant de me redresser et m'éloigner du Chevalier des Poissons, rageusement, lui lançant un regard emplit de cette colère tapie et que je muselais très mal.

« TU ES QUOI ?! » grondais-je, menaçante en brisant la distance qui nous séparait pour l'attraper par le col. « Une fois encore tu m'imposes tes choix Celsius ! Je n'ai encore une fois, pas le moindre mot à dire ! Tu penses que je devrais te remercier ? Ahaha ! Mais qu'est-ce que ça va changer ? Hein ? Hein ? Bon sang … Celsius … »

Ma voix se brisa un bref instant. Je le relâchais, les yeux voilés par les larmes. Elles ne couleraient pas. Au lieu d'exploser, je baissais les yeux, mes cheveux flottant tout autour de moi.

« Je n'aurais jamais dû ... »

Sans préciser ma pensée, mystérieuse, je tournais les talons, avant de me raviser. Dos à lui, la pluie tombant drue sur nous, j'ajoutais, à voix si basse que je doutais qu'il puisse m'entendre … « Tu sais où me trouver. »

Je disparaissais alors dans l'orphelinat, passant à toute vitesse devant la nonne sans lui accorder un regard. J'entrais alors dans la chambre et mes pas se stoppèrent devant leur berceau. Je restais là un long moment, les bras ballants. Il était temps de partir. Temps d'essayer de retrouver une place dans ce monde qui ne voulait pas de moi. Un soupir. Et le silence se fit.

=> Fin.






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MessageSujet: Re: [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius]   [Juin 1755 - GS] Mon Combat, mes périls. [PV Celsius] EmptyDim 7 Déc - 12:09

:: Mon Combat, Mes Périls :.

C'était le seul moyen. répéta-t-il d'un ton monocorde. Je serai jugé pour cela et assumerai les conséquences de mes actes. Pour ça... Et pour le reste.
Les Liens Écarlates avaient beau être l'un des secrets les mieux gardés du Sanctuaire, ils n'en étaient pas moins soumis à des règles. Ne les entreprendre avec un héritier éventuel était la première d'entre elles. Faire don de ce pouvoir à une tierce personne ne pouvait qu'avoir des retombées – en particulier quand cette personne n'était plus une alliée. Qu'importe : si hâtive qu'ait dû être sa décision sur le moment, il savait ce qu'il faisait. N'avait-il pas eu neuf longs mois pour l'envisager ? Une fois encore, le mal était fait, et il était seul à blâmer. La Sirène – et plus « sa » - n'était pas même consciente au moment des faits. Si elle l'avait été, qu'en aurait-elle pensé ?...

Ce n'était pas comme si Mary avait eu son mot à dire sur quoi que ce soit. Qu'elle l'avait exigé de lui encore moins. Sa responsabilité était pleine et entière, et il veillerait à ce que nul n'ait le droit d'en douter – il lui épargnerait au moins cela. Même s'il doutait fort qu'elle en fasse grand cas. Sa respiration n'avait certes pas mis longtemps à devenir laborieuse, mais il n'en était pas moins candidat au nez le plus fin parmi les Saints. Une seconde en sa compagnie lui avait suffi à savoir que quelque chose n'allait pas mais il n'en avait dit mot. Cela ne le regardait pas, plus, aussi douloureux que ce soit. Cela n'avait fait que lui donner raison de se renfermer à nouveau sur lui-même – comme une rose qui après s'être épanouie se fane.

Quand elle voulut le convaincre de sa parenté, il ne protesta pas. À quoi bon ? Mais elle devait le connaître assez, garder suffisamment de leurs moments passés en mémoire que pour savoir que son opinion ne changerait pas. Loin de lui l'idée de les renier ; pour autant, cela ne voulait pas dire qu'il s'en occuperait. Si par la force des choses il y avait bien été obligé jusque là, quel intérêt à présent que leur mère était là pour prendre la relève ?
Ce qui s'était passé n'avait fait que le convaincre qu'il était une nuisance pour le genre humain. Qu'il devait s'en tenir éloigné. Qu'elles soient issues de son sang et de sa chair ne faisait que lui fournir une raison supplémentaire. Le fruit de leur amour... Ses yeux bleus sondèrent ceux de Mary alors qu'elle tempêtait de tout son saoul comme elle savait si bien le faire, abattait sur lui le marteau grondant de sa juste colère.
Tu le sauras bien assez tôt.
Le jeu d'ombres et de lumières qui s'empara de son visage aurait aisément pu faire croire à un sourire passager. Mais de cela, il n'avait plus la force. Oui, elle verrait. Son souhait n'était point qu'elle trouve la force de le pardonner, mais bien d'alléger son fardeau, même s'il devait n'être plus là quand elle s'en délivrerait. Il avait cru pouvoir l'aider à le porter mais il s'était fourvoyé. Il n'était qu'un maillon de plus à sa chaîne, qu'un poids de plus à ses pieds. N'était-ce pas une bonne raison de vouloir prendre congé ? Ce recours était son dernier. Sa dernière chance de ne pas s'en aller en laissant les choses inchangées. De ce qu'il en adviendrait, il n'avait point idée. Mais cela pouvait-il seulement être pire ?

Celsius ne fit rien pour l'inciter à relâcher sa prise et attendit qu'elle le fasse d'elle-même. Pas plus qu'il n'esquissa le moindre geste pour la suivre quand elle s'engouffra à l'intérieur. Les consignes qu'il avait donné à ce sujet étaient limpides. Nul ne l'empêcherait de passer. Nul ne l'empêcherait de voir ses enfants. C'était quelque chose dont elle avait souffert que pour ne pas rouvrir la plaie, fût-ce à moindre échelle. Tandis qu'elle se penchait sur le berceau où dormait à poings fermés leur descendance, un pas traînant se fit entendre derrière elle. La religieuse qu'elle avait dépassé dans le couloir avait posé sur elle ses yeux aveugle, semblant la dévisager à travers un voile de néant.

Bien que plus grande de quelques centimètres, la nonne n'avait pas son assurance. Silencieuse et en retrait, elle prenait des airs de fantôme protecteur, d'esprit bienveillant. Mais veillant sur quoi ? Cela, elle était seule à le savoir car qui pouvait se targuer de voir clair dans son regard ? S'éclaircir la voix fut le seul moyen qu'elle trouva pour signaler sa présence, peu désireuse de prendre au dépourvu une mère bouleversée au chevet de sa progéniture retrouvée. Elle n'attendit toutefois que d'être sûre d'avoir son attention pour se mettre à parler – et elle était douée pour sentir ces choses-là.
N'ayez crainte, elles vont parfaitement bien. Il les a veillées jour et nuit, sans fermer l'oeil une seule fois depuis qu'il est là. Je ne sais où vous étiez, mais vous pouvez être sûre que vous les avez laissées entre de bonnes mains. Mais... Pour une raison que j'ignore, il refuse de les toucher, même pour calmer leurs pleurs, et préfère me laisser m'en charger. Pourtant, cela semble le faire souffrir horriblement. Sauriez-vous pourquoi ?
Sans attendre de réponse, la maîtresse des lieux s'esquiva, laissant Mary en tête à tête avec ses jumelles – ironie du sort – et ses interrogations éventuelles.

Quand enfin Satine se décida à ressortir de la bâtisse avec ses nouveaux-nés dans les bras, Celsius était toujours là. Le dos au mur au sens premier du terme, il n'avait pas bougé d'un pas. Sans avoir tout à fait disparu, sa toux semblait avoir perdu de sa férocité. Les bras croisés, il avait pointé son regard d'azur vers le Sanctuaire. Qu'il ne soit pas visible de là où ils se trouvaient semblait n'avoir pour lui aucune importance. La crispation de ses doigts sur ses manches dénonçait néanmoins tout le mal qu'il pensait de ce qu'il percevait au loin. Il se redressa finalement, faisant mine d'aller de l'avant.
Je vais y aller.
Tout homme de peu de mots qu'il soit, elle comprendrait ce qu'il voulait dire par là. Il n'y avait, fallait-il dire, guère d'autre endroit où il fallait qu'il soit. Maintenant qu'elle avait repris ce qui le gardait ici, quelle raison avait-il d'y rester enfermé ? S'il avait apprécié les quelques jours qu'il avait passé dans cette paisible retraite, il n'avait nullement eu l'intention d'y demeurer. Encore moins à présent qu'il savait qu'elle serait là pour s'occuper de leurs enfants si, par malheur, il disparaissait.
Une bourrasque choisit cet instant pour faire ondoyer dans les airs l'écarlate de sa crinière, lui donnant plus que jamais l'air d'une mer de sang. Était-ce un présage de son destin à venir ? Si tant était qu'il lui en reste encore un. Qu'on ne lui ait point encore retiré le droit de croire à d'autres lendemains. Avant qu'elle n'ait pu protester ou même en dire quoi que ce soit, il tourna les yeux vers elle, incapable de dissimuler la tendresse qui y vivait encore.
Je ne le veux pas mais je le dois. Pour moi. Pas pour Athéna. se sentit-il obligé d'ajouter. Parce que ceux qui luttent là-bas en ce moment même sont mes amis... Ou ce qui s'en rapproche le plus pour moi. J'ai déjà perdu un frère. Je ne perdrai pas ceux-là. Je suis sûr que tu peux comprendre cela. J'ai fait la promesse de ne plus me battre, et je n'ai même plus d'armure, mais peut-être puis-je être bon à quelque chose même comme ça.
Quels que soient ses efforts pour la garder en laisse, il y a des sentiments qu'on ne dissimule tout simplement pas – pas sans s'arracher une partie du coeur. Sa main survola les boucles vermeilles des chérubines sans les toucher jamais, comme se ravisant au dernier moment. Ses yeux qui s'étaient plissés alors qu'elle était sur le point de verser des larmes paraissaient s'être éclaircis. Comme si les pleurs qu'elle avait refoulés s'y étaient écoulés à la place, délavant leur sombre couleur. Car il n'avait plus besoin de la toucher pour entendre les notes de la mélodie qu'elle avait dans le coeur. Sa main frôla la sienne en retombant avant qu'il l'enfouisse dans sa poche pour ne l'en plus ressortir. Ce faisant, il commença à s'éloigner, se faisant violence pour ne pas se retourner.
Mais je ne mourrai pas. Je vais sans doute souffrir dans cette bataille, et je dois être jugé pour ce que j'ai fait. Mais... Je t'ai un jour promis que je serai à toi tout entier, du haut de ma tête à la plante de mes pieds. Que pas un seul cheveu ne serait à quelqu'un d'autre. Alors je garderai cette vie jusqu'à ce que tu viennes la réclamer. Courte pause, tant dans la marche que dans la parole. Toi aussi, reste en vie.
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