Une nouvelle fois, la nuit enveloppait peu à peu le Sanctuaire de son velours bleuté. La journée avait été longue pour les chevaliers d’Athéna, ainsi que que pour les Rodoriens. Mais cette nuit, la lumière diaphane de la lune n’éclaira pas les temples du zodiaque de ses doux rayons. Depuis quelques heures, à l’horizon, d’épais nuages ténébreux s’étaient formés, et tandis que le soleil était en train de se coucher, une nuit noire et recouverte d’un épais linceul de nuages envahissait les cieux. Au loin, le murmure du tonnerre ainsi que les fragments de lumière zébrant le ciel ne laissaient aucun doute quant à ce qui se profilait : une tempête d’une rare violence approchait. Cette nuit serait tourmentée. Bientôt, un vent venant de la mer se leva, et la pluie commença à tomber. Lentement, d’abord, et puis de plus en plus fort. Jusqu’à ce qu’enfin, un éclair particulièrement violent ne déchire le ciel et n’illumine les douze temples et la statue d’Athéna. Immédiatement, les chevaliers de la déesse tant regrettée comprirent que cette tempête n’avait rien de naturel. Chacun d’entre eux sentit que, quelque part, dans l’obscurité, un cosmos malveillant approchait...

Alerté par la mise en garde de Mashia Mokushi, le nouveau régent du Sanctuaire avait placé le Sanctuaire en état d’alerte. Et à l’approche de cette tempête, il ne fut que davantage conforté dans son idée qu’il avait fait le bon choix. Tous le sentaient, à présent : l’ennemi avançait sur le Sanctuaire. Quelque part, dissimulés par les ténèbres de la nuit et la pluie, des pouvoirs cosmiques hostiles étaient à l’oeuvre. Et leur destination était très claire : tous convergeaient vers le Sanctuaire sacré d’Athéna ! Une nouvelle fois, le spectre menaçant de Pséma, le Bélier Noir, traversa l’esprit de ceux qu’il avait croisés par le passé : les questions se bousculaient dans leurs têtes, mais aucune réponse ne leur parvenait. A cet instant précis, ils ne savaient qu’une seule chose : les Temples du Zodiaque seraient bientôt en état de siège, et leur seule chance de survie résidait dans leur capacité à se serrer les coudes.

Abandonnés par leurs alliés de toujours, et coupés du Sanctuaire sous Marin, les Saints ne pouvaient qu’espérer que l’ennemi ne serait pas trop nombreux. Car cette fois, personne ne viendrait à leur secours. Cette fois, en cette nuit noire et terrifiante, ils étaient seuls contre tous...

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