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 [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]

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Satine


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MessageSujet: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMar 30 Sep - 22:21

Danser avec la Mort








=> Cathédrale d'Hadès

Je le suivais en silence, sans mot dire. Consciente que ma petite mise en scène n'avait fait que rouvrir des plaies récentes. Je n'avais accordé qu'un vague sourire désabusé au Démon, avant de m'en aller dans son sillage. Comme son ombre. Quand nous arrivâmes à destination, le silence nous avait accueillit en son sein. J'étais mal à l'aise, et, tête basse, j'avançais dans son dos pour me saisir de sa main. Je nouais mes doigts aux siens sans oser parler, sans oser les serrer davantage.

« Je t'en prie Arbhaal, regardes moi. » lui dis-je dans un murmure presque inaudible. « Pourquoi es-tu si en colère après moi ? »

Je ne lui laissais pas le temps de répondre, de réagir que je le devançais, observant la pièce dans laquelle nous nous trouvions et qui allait être le témoin de notre échange. Si celle-ci pouvait être austère au premier coup d’œil, je notais avec ironie que je m'y sentais bien, en sécurité. Je pris place sur le premier banc qui faisait face à un petit autel en pierre, dénué de tout objets. Et je me pris à regarder l'immense vitrail.

« Désolée pour tout à l'heure, je suis allée trop loin. »

Fis-je en tournant ma tête vers lui, un mince sourire accroché aux lèvres. En contre jour, mes cheveux paraissaient plus écarlates que jamais. Et cette unique mèche d'un blanc si pur était je le pensais bien, un contraste saisissant. Remarquerait-il seulement ce détail, tout colérique comme il l'était ? Je reportais mon attention sur ces verres multicolores qui projetaient des lumières dansantes sur le sol en marbre gris. Le silence reprit ses droits, mais, il me semblait entendre la respiration d'Arbhaal. Non, moi je cherchais à entendre les battements de son cœur.

Alors je me redressais avec lenteur et lassitude. Lui montrant mon vrai visage, celui d'une femme égarée et perdue, que l'on venait d'arracher à la Mort. Une pensée me vint, étrange, que je trouvais … cocasse.

« Le Spectre que tu as sermonné tout à l'heure, je le connais depuis quelques années et tu sais ce qu'il m'a dit une fois ? Que je dansais avec la Mort. » Je marquais une courte pause tout en approchant. L'air grave. « J'y repense, et, je dois bien t'avouer qu'à l'époque, je trouvais ça très drôle. Plus maintenant. Plus depuis que je t'ai rencontré. »

Je lui fis face, plongeant mes claires prunelles dans les siennes : brasiers inextinguibles. « Alors danses avec moi, Arbhaal. »

L'une de mes mains se tendit vers lui tandis que les ailes de mon écailles noires s'ouvraient en grand pour masquer la lumière.

« Tu n'as qu'un mot à dire. Demandes moi de partir et je partirais. Je réglerais ma dette envers ton Royaume toute seule. Ou alors … demandes moi de rester et je serais là, à tes côtés. »

Qu'allait-il choisir ? Mon cœur hurlait « Ne me laisses pas. Ne me laisses pas seule. » Mais, le sien ? Je ne l'entendais toujours pas.

Bien malgré moi, je sentis les larmes parer mes yeux, quelques perles dévaler mes joues pâles. Et toujours ce silence. Je baissais la tête, j'avais compris. « Pardon »

Une nouvelle fois, je rompis la distance qui nous séparait et le frôlait, prenant le chemin en sens inverse. Pour aller … où ? 






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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMer 1 Oct - 17:35

Elle me parlait, tentait de me communiquer sa culpabilité, ses regrets. N’étais-je pas mort pour cette femme ? Qu’est ce le trépas pour un spectre ? Probablement rien en effet. Sauf la première fois. J’avais définitivement perdu une part non négligeable de moi-même, de mon humanité. Par la faute de la femme qui était venue me chercher en enfer. La chaleur de ses doigts, l’ardeur de son regard, tout ce qui jadis animait une réelle flamme en mon âme m’était désormais indifférent. J’écoutais ses excuses sans témoigner la moindre expression. J’en étais incapable. Seule une ardente colère animait les tréfonds de mon être en dévisageant ce visage si familier. N’avait-elle pas choisie son amant chevalier d’or au lieu de moi ? Cet assassin lâche et inconséquent. Mary ne pourrait jamais rembourser le tort qu’elle m’avait causé. La souffrance que j’avais ressentie en sentant qu’elle m’avait préféré Celsius. Maintenant que la sirène se trouvait face à moi, j’en venais à me demander la raison qui m’avait poussé à la sauver d’un trépas écrit, au péril de ma propre existence. Ma passion pour cette humaine n’était plus. Irrémédiablement. Mary sembla enfin comprendre les conséquences du drame qui s’était joué dans le temple de Poséidon et se détourna déjà de moi. Devais-je la tuer pour éteindre définitivement ce rappel d’un passé révolu ? Faisant fi du vide de mon âme, ma main se leva pour saisir vigoureusement la sienne. Un geste incompréhensible, que je n’étais pas en mesure de m’expliquer. Mon corps me trahissait-il ?! Pourquoi ? Sans daigner croiser le regard de cette femme traitresse, je me plaçais en face d’elle, sans daigner lâcher ses doigts si chauds sur ma peau de glace. De mon autre main, je fis un signe discret à l’attention des esprits qui hantaient ce lieu sans répit. Une étrange mélopée, sinistre mais d’une beauté lancinante s’éleva dans la salle obscure et j’entrainais Mary dans mon sillage. Sans la brusquer, mais sans ménagement pour autant.

Puisque tu sembles vouée à danser avec la mort, même sans le désirer, autant qu’elle daigne honorer l’effort de ta visite.


Le message était limpide et ma voix atone. L’homme qu’elle avait connu avait chût sous ses yeux, et ce n’était pas une allégorie ou une erreur légère. En perdant mon corps de naissance, j’avais abandonné une enveloppe qui me rattachait encore à un passé cher à mon cœur. Aujourd’hui plus que jamais, j’étais devenu Rhadamanthe de la Wyvern. Alors pourquoi faire preuve de pitié envers cette femme ? D’affection même. Voire… Non, je ne voulais pas y penser. Un juge se devait de rejeter tout type de sentiment futile. C’était la plus cuisante leçon que j’avais retenu de mon trépas.

Cette mèche ne te va pas si mal.


C’était tout ce que je parvenais à lui dire. Une voix révoltée au fond de moi désirait l’abreuver de reproches, d’insultes, de paroles de rancœur. L’envie de lui témoigner ma blessure d’avoir été trahi. C’était injuste envers elle mais cela m’était égal. Et pourtant… Cette danse entre vieux amis, cette valse macabre mais ô combien sensuelle me rappelait pourquoi je ne voulais pas la blesser. Pourquoi j’étais mort pour elle.

Qu’es-tu venue faire ici, au péril de cette vie que je t’ai rendue ? Tu te fiches royalement de l’alliance entre les marinas et les spectres. Espérais-tu que je t’accorde mon pardon ? Que je te promette de ne pas chercher à me venger de ton tendre Celsius ? Ou alors…


Une étrange sensation, ô combien perturbante, manqua de me faire louper un pas de danse. Un battement, un seul et unique. Mais suffisant pour me plonger dans un mélange de stupeur et de douleur. Par réflexe, je rapprochais la main de Mary de mon torse et l’y posait avant de croiser enfin son regard.

Le dernier soubresaut d’un organe aussi mort que moi. Celsius est en vie, toi également et tes enfants, je l’espère. Alors pourquoi Satine ? Que désires-tu obtenir de moi que tu n’as déjà eu ?



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Satine


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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMer 1 Oct - 23:30

Reviens







Cette main, qui agrippa avec force la mienne … fit échos à un passé pas si lointain. Dans les méandres de mon esprit torturé, j’entrevoyais ma silhouette se découper dans tout ce noir, et celle d'Arbhaal me rejeter avec violence hors du puits et y prendre ma place. L'air hagard, je fis volte face pour le regarder d'un air à la fois surpris et effrayé. Allait-il rendre son jugement ? Je découvris avec stupéfaction, ce masque parfait d'impassibilité qu'il arborait. Ses yeux n'exprimaient rien d'autre qu'une ire latente, prête à exploser. Comment pourrais-je lui en vouloir ? Je comprenais parfaitement. Comme je ne comprenais pas pourquoi sa colère, si intense, soit dirigée à ce point vers moi. Je ne l'avais pas tué ! Avais-je envie de lui hurler. Soudain, cette pensée me paralysa : et si au contraire, je l'avais tué ? Si, bien sûr, c'était de ma faute. Je baissais la tête, telle une enfant prise en faute.

Et ce silence enfla face à cette douloureuse constatation.

Avant que la Mort elle-même ne le brise en un milliers d'éclats éparpillés. Quel était ce chant funeste ? Cette mélopée oubliée ? Mon cœur paraissait la reconnaître. C'était étrange et agréable à la fois, si il n'y avait pas cette poigne dure et sèche qui me faisait me sentir comme un animal captif. Ce sentiment de sécurité ressenti tantôt, s'évanouit, laissant la place à une triste mélancolie. Ses mots, bien que formulés sans méchanceté, sonnaient comme un reproche : c'était justement cette neutralité, froide, qui me faisait du mal. Pourquoi m'en vouloir à ce point ? Pourquoi puis-je lire tant de rancœur dans tes yeux ?

Il m'entraîna alors à sa suite dans une valse aussi belle que noire. Nous évoluions tout les deux au rythme de la musique. Je me pris alors à fermer les yeux et goûter cette idée que j'avais crus perdu : Oui, je lui faisais toujours confiance. Aveuglément. Je sentais ses yeux sur moi, la froideur de sa peau sous mes doigts. À mon tour, je raffermis ma poigne, désireuse de lui montrer que j'étais là. Avec lui. Et nulle part ailleurs, juste là. J'eus un petit sourire quand il me fit cette remarque sur mes cheveux. Sans ouvrir les yeux, mon cosmos se manifesta et alors, le rouge qui paraît mes cheveux s'envola, laissant place au blanc. Si pur, si lumineux que l'on aurait dit qu'un Ange avait posé un index sur moi. En réalité, c'était le sang des O'Bannon, et non un être de lumière.

« Tu vois, je me fais des cheveux blancs à cause de toi. »

Je n'étais pas certaine que cette plaisanterie saurait trouver un chemin dans son esprit en ébullition. Mais pourquoi faire semblant ? Je restais la même. Satine. Pas Mary Red, tout juste Satine pour lui. Mes sourcils se froncèrent, mes yeux pers se rouvrirent pour l'observer intensément, sans comprendre.

« Cette vie rendue ? À quel prix Arbhaal. À quel prix ! J'aurais préféré mourir pour te préserver toi. Ton … cœur. » je lui hurlais presque dessus sans le vouloir tellement j'étais révoltée. « Mais tu ne m'as pas laissé le choix ! On ne m'a pas laissé le choix ! C'est le Juge du Griffon qui m'a relevé, c'est lui qui me l'a dit. Qu'est-ce que ça veut dire Arbhaal ? Qu'est-ce que … ça veut dire que tu es mort pour rien ? »

Mes poings se crispèrent quand je tentais de me libérer de cette danse. Mais, l'une de ses mains me guida jusqu'à sa poitrine. Je sentis alors une faible pulsation sous ma paume. J'éclatais alors en sanglots, vaincue par la vérité et le silence.

« Je m'en fous de ton pardon. Je m'en fous ... » Mon front se posa avec délicatesse contre son plastron d’obsidienne. « Mon tendre Celsius hein ? Laisse moi rire. Quand je me suis éveillée, il n'était pas là. On m'a laissé seule, abandonnée, le ventre encore à vif. Regardes par toi même. »

Je me dégageais alors violemment, laissant quelques larmes scintiller dans le vide. Elles chutèrent, comme les pièces de mon armure dans un tintement sourd, désabusé. Mon corps mit à nu tranchait avec les ténèbres environnantes. Je lui montrais sans pudeur aucune, cette nouvelle blessure que l'on m'avait infligé. Les bras en croix, je restais quelques instants muette.

« C'était ça le prix à payer pour ma renaissance ?! Et toi ! Tu as abandonné ton humanité pour ça. Je vous déteste toi et Celsius ! Je vous déteste ! Mais je le déteste encore plus pour t'avoir attaqué, sans chercher à comprendre, tandis que je mourrais à cause de lui, de son poison. Je sais qu'il aurait put me sauver. Mais il ne l'a pas fait. Tu me demandes pourquoi ? »

Je fis un pas, puis un autre et encore un autre jusqu'à le toucher de mes deux mains, déposer celles-ci avec douceur sur ses joues glacées. Je l'attirais alors à moi afin qu'il plonge dans mon regard, sente la chaleur de ma peau contre la sienne. La Mort et la Vie se côtoyaient.

Nos deux souffles entremêlés.

« Pour te rendre ton humanité. »

Sur ces paroles, ma pleine puissance explosa, soufflant les flammes des bougies. J'atteignis sans mal le septième sens, mes yeux se révulsant alors tandis qu'une main immense, écarlate surgit de mon cœur pour frapper le sien. C'était ma dernière carte à jouer. Consciente du sacrifice que cela exigeait de moi, d'utiliser le pouvoir ancestral de ma famille perdue, je m'y risquais tout de même, me riant bien de la Mort.

« Reviens. » suppliais-je. « Reviens-moi. Tu ne te souviens pas ? Ta promesse ? »

Je me sentais défaillir, tomber dans le néant. Rien ni personne pour me rattraper.

Et ce silence.






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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyJeu 2 Oct - 17:42

Que m’avait-elle fait ? Que m’avait-elle fait ?! Une chaleur brutale, insoutenable envahit mon organe mort pour tenter de le faire battre de nouveau. Telle une poigne implacable dont je ne pouvais me défaire, son cosmos fit se mouvoir mon cœur, lui impulsant une énergie, une vigueur que je tenais à faire mourir bel et bien. J’étais un spectre, un des trois redoutés juges des enfers ! Mon sacrifice pour cette femme maudite m’avait ouvert les yeux sur la faiblesse induite par les sentiments qu’elle faisait naitre en moi ! Alors pourquoi me torturer de la sorte ?! Je vacillais, tentant de me raccrocher à la table de l’autel. Je la vis alors chuter, écrasée par l’effort qu’elle venait de fournir. Une fois encore, mon corps prit le pas sur ma pensée et mon bras s’enroula autour de sa taille pour qu’elle ne puisse heurter le sol. Par un effort surhumain, je la déposais contre le mur froid avant de me reculer en me tenant la poitrine. Terrassé par la douleur, je basculais au sol, un genou amortissant maladroitement ma chute. A mesure que la chaleur, redoutée et maudite entre toutes, revenait en mon âme, les mots jaillirent, semblables à une volée de pierres acérées.

Tu me détestes ?! Tu oses nourrir de la colère envers moi alors que ce sont tes choix qui m’ont conduit à ma perte ?! Tu as offert de ton plein gré ton amour à Celsius, et ton inconséquence n’a engendré que mort et trahison ! Ce monstre a failli te tuer, Satine ! Il était bien temps que tu ouvres enfin les yeux à son sujet !


Etouffé par des hoquets de souffrance pure, je tentais de me relever mais j’en fus incapable. Je relevais des yeux brillants de passion, de colère, d’outrage, de tristesse même vers cette femme, qui tentait de raviver cette humanité que j’avais été si soulagé de perdre. A peine ses mots prononcés, j’avais saisi le but de Minos. En mentant à Mary, mon confrère pensait lui imposer une dette envers lui, et les enfers. Une ruse incroyablement audacieuse mais indubitablement payante. La tentation de confirmer cette fable pour en assurer le résultat me caressa l’esprit, mais la simple vision du visage tant aimé de cette femme, me fit abandonner toute envie de la trahir par mes mots.

Minos… Il t’a menti ! Tu n’étais pas encore morte. Tu n’as donc pas eu besoin de résurrection. Ton âme était en route pour l’entrée des enfers, mais je t’ai intercepté avant que tu n’effectues un voyage sans retour. Ma mort était tout sauf inutile. Enlève-toi au moins ce fardeau.


Les sentiments, les émotions revenaient lentement mais douloureusement. Sans le savoir, Mary me condamnait à souffrir encore et encore. Ne rien ressentir s’avérait une malédiction pour certain, mais une délivrance pour d’autres, dont je faisais assurément parti. Mais le mal était fait. Elle avait besoin de moi. Pourquoi, je l’ignorais. Cette femme avait connue l’amour par deux fois, la joie d’être mère. Que venais-je faire dans sa vie ? Pourquoi se raccrochait-elle ainsi à moi, alors que je n’avais rien à lui offrir? Que désirait-elle de plus ? J’étais devenu un des plus fidèles sujets du seigneur Hadès. Ne pouvait-elle trouver ami plus fiable, plus fréquentable que moi ? Qu’elle soit venue me trouver au fin fond des enfers commençait à me troubler. Pourquoi ?

Je n’ai qu’une parole…


Le teint pâle, le front luisant de sueur, les traits encore crispés par la douleur, je me relevais enfin pour m’appuyer lourdement sur la table de pierre.

Pourquoi as-tu tant besoin de moi ? Ne peux-tu pas vivre en paix, tout simplement sans désirer constamment jouer avec le feu ? Je ne veux pas que tu gâches ta vie… Si tu persistes à faire les mauvais choix, tu finiras mal. Et je ne veux pas que cela se produise !
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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyJeu 2 Oct - 22:57

Souviens toi







Parce que j'aimerais, juste une dernière fois revoir ton sourire.

Ces mots restèrent coincés dans ma gorge tandis qu'il stoppait ma chute dans un ultime effort. Pourquoi me retenir ? Plein de ressentiment et de haine contre moi, je me maudissais de le voir souffrir à ce point. Par ma faute. Étais-je un être égoïste ? Plus encore est-ce que j'étais heureuse de le voir ainsi prostré ? Je l'avais blâmé pour ne pas m'avoir laissé le choix. Et si … et si j'avais commis la même erreur ? Non, je ne pouvais me résoudre à l'abandonner. Ces souvenirs que nous partagions lui et moi étaient profondément encrés dans mon esprit. Ces mots qu'il m'avait adressé cette nuit là, dans ma cabine, je m'en souvenais parfaitement bien. Suffisamment pour ne pas croire qu'il voulait vraiment s'abandonner aux Enfers. Je ne saurais le penser. Non, c'était impossible, je ne pouvais pas m'être trompée. Pas à ce point.

Je me sentais étrangement sereine, malgré le fait que mon corps ne me répondait plus. Mes yeux parvinrent à discerner Arbhaal avant que ses paroles ne m'atteignent. Je m'abandonnais dans les bras du silence. Seulement, un fin sourire fendit mon visage de porcelaine.

Mes choix. Il semblerait que depuis ma naissance, je n'ai jamais été foutue d'en faire un bon. Je ne saurais les compter … Devais-je donc me rendre à l'évidence que j'étais une nuisance pour mon entourage ? Le trépas de mon ami en était la preuve la plus flagrante. Et la plus douloureuse. « Je suis l'être qui annonce la Mort … »

Qui m'avait soufflé cela ? Poséidon ? Oh, à force, je ne me souviens plus de toutes les conneries qu'on pouvait me sortir. Perdue dans mes pensées, ballottée de toutes part entre mes doutes, mes peurs et mes regrets, je ne me rendis pas compte que je sombrais dans une sorte de transe : je revis alors très nettement notre échange, à moi et l'être qui allait devenir l'un des Trois. Si j'avais sut à l'époque … Oh si j'avais compris toutes mes erreurs, j'aurais tout tenté pour te garder auprès de moi et te préserver de toi même. Faute de pouvoir le faire pour ... ma personne.

Je parvins, non sans mal, à me redresser.

« C'est pas grave qu'il m'ait menti... Mais ... » lançais-je d'une voix tremblante alors que je vacillais sur mes jambes. « Le mensonge, rien que le mensonge. J'en ai assez. »

Oui, ce voile ne m'avait que trop drapé. Il était temps de m'en défaire complètement. Ironique, n'est-ce pas, quand on me connaissait pour mon franc parler ? Ma silhouette immaculée s'approcha de la sienne, noire, pleine de ténèbres. À mon tour, je lui portais assistance en enroulant mes bras autour de son cou.

« L’amour, le sincère et véritable amour se révèle et se renforce dans les épreuves. Aimer, c’est souffrir. C’est craindre sans cesse de perdre l’autre. Et tant que l’on est en vie, l’espoir nous est autorisé, ne crois-tu pas ? Qu’importe que tu ais des regrets ou des moments de doutes et de faiblesse. Ce n’est rien de plus que la réaction normale d’un être humain que la vie n’a pas épargné. Je n’ai aucun droit de te juger alors cesses de te justifier... » Je marquais une pause, plongeant mes prunelles dans cet abysse de rancœur, de souffrance et d'amour. Un regard humain. « Non seulement tu as le droit d’aimer, comme tout être doté de sentiments, mais plus encore tu mérites de recevoir cet amour. La souffrance n’est pas une fatalité. Alors relève-toi, Mary Red. Appuie-toi sur moi s’il le faut mais relève-toi. Tu auras tout le temps de pleurer lorsque tu auras récupérer ceux qui comptent à tes yeux. »

Mon étreinte se raffermit, je pouvais toujours sentir le carcan glacé de son armure sur mon corps nu, mais aussi … une chaleur qui me réconforta. Non, je ne devais plus douter.

« Je ne l'ai pas inventé, c'est toi qui m'a dit ça. Alors … alors oui, je suis venue pour toi. Pour … te rappeler qui tu es. Je m'en veux déjà tellement Arbhaal, la culpabilité me ronge, oui, oui, je suis coupable d'être humaine. Tu sais bien que je m'en fous de moi, il ne s'agit pas de moi, mais de toi là. »

Je brisais cette proximité que j'avais créé pour le regarder. Avec sincérité et tendresse.

« J'ai besoin de toi Arbhaal. J'suis déjà foutue, tu le sais depuis que tu m'as rencontré bon sang. Je suis ce que je suis, irrécupérable, pleine de défauts, certes, mais je voulais te sauver. Je veux te sauver du Royaume des Morts. Et je n'abandonnerais pas. Je t'extirperais des griffes d'Hadès quoiqu'il m'en coûte. Je suis prête à tout les sacrifices. »

Je l'attrapais alors par le col afin qu'il ne s'échappe pas. Je lui soufflais alors, déterminée. « Veux-tu vraiment devenir un monstre Arbhaal ? Ne plus exister, ne plus respirer, ne plus aimer ! Non ! Non je te l'interdis ! Exploses, traites moi de tous les noms si cela peut te soulager ! Quitte à devenir ton Bourreau, ça me fait pas peur. Je prends ce risque, parce que je tiens à toi. Que … »

Mon visage s'assombrit, j'évitais alors son regard tout en reculant de quelques pas. « Parce que je ne peux envisager ma vie paisible sans toi. »





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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMar 7 Oct - 17:58

Je restais muet devant cette femme qui se tenait devant moi dans son plus simple appareil. Fidèle à elle-même, Mary se dévoilait sans fard, sans pudeur, en toute brutale franchise. Son discours était vrai. Mais pourquoi ? Pourquoi son attachement envers moi ? Nous avions une histoire d’amitié commune, mais malgré moi je ne pouvais que considérer cette touchante parenthèse que sous le prisme d’un passé révolu. Un souvenir brisé par la rose d’un chevalier d’or cruel et dénué d’humanité. Pourtant, Satine se dressait devant moi, bien décidée à me tendre la main pour m’extirper des ténèbres. Pour me sauver par égard pour l’ultime sacrifice que j’avais consenti pour elle. Un juste retour des choses. Le paiement d’une dette. Logique implacable et imparable. Un vulgaire commerce, à bien y réfléchir. Pourtant, niant les réflexions de ma pensée froide, mon cœur dansait une gigue incompréhensible. Cette femme était et serait toujours ma faiblesse. Celle qui représentait mon inéluctable chute. Le regard vide, je m’approchais d’elle pour lever ma main avec lenteur vers sa gorge. Mary Red avait eu la possibilité de préserver l’être humain et sensible que j’étais mais elle avait échouée. Ma mort avait été le prix de sa faiblesse. Aujourd’hui, au final, ce que je m’apprêtais à accomplir n’était que justice. Cette relation néfaste et incompréhensible serait utilisée comme une arme par mes adversaires, je le savais. Les Enfers n’étaient rien de plus qu’une jungle au sein de laquelle un poignard demeurait constamment dans notre dos. C’est cette sombre conviction qui me fit poser mes doigts tremblants sur le cou de Satine. Je ne parvenais pas à me détacher de son regard. Ma raison me poussait à serrer de toutes mes forces, la condamnant enfin à l’oubli et au néant. A étouffer ce souvenir, cette étincelle d’une vie jadis heureuse en sa compagnie. De poser un voile définitif sur ma faiblesse. Pourtant, je ne pus que constater que j’en étais parfaitement incapable. La douceur de cette peau, l’intensité de ce regard tant chéri, le mouvement de ses cheveux à la teinte flamboyante. J’aimais cette femme de toute mon âme et même la mort n’avait pas été en mesure de souffler le brasier de cette passion. En colère contre moi-même, je saisis vivement, brutalement Mary par les épaules pour la soulever comme une colombe dont je craignais l’envol. Sans un mot, j’approchais alors mes lèvres des siennes pour lui offrir le témoignage des sentiments qu’elle m’avait toujours inspiré. Je ne voulais pas parler, m’exprimer, me justifier. Juste profiter de ce moment unique où, à défaut de retirer mon surplis, je venais de faire fondre la gangue d’insensibilité qui entravait mon âme. Puisse cet instant devenir mon éternité. Qu’importe les doutes et les conséquences. Juste le présent et rien d’autre. Juste la vie.
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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMar 7 Oct - 21:01

Pour qui sonne le glas ...







Oh, tu le sais pourtant si bien, que je tomberais volontiers dans les ténèbres, pour toi. J'évoluerais dans cette tempête obscure, car la sombre compagnie de la Mort, je la connais depuis ma naissance. Embarquée sur frêle esquif, je suis la capitaine d'un navire maudit, peuplé des âmes damnées des pirates, des enfants de la Mer. Jouant mon rôle à la perfection, je faisais ce que l'on attendait de moi, tandis que je me sentais libre, libérée d'un fardeau que représentait Londres et sa peuplade de dégénéré. J'avais tords, bercée par de douces illusions, enivrée par les embruns des Océans : ces fragrances si familières et qui me collaient à la peau. Je suis une fille des Eaux, la Sirène Maléfique. J'en ai volé, des trésors. Sans jamais pouvoir posséder réellement ce que je désirais par dessus tout : une vie simple, heureuse. Auprès de quelqu'un qui puisse m'aimer telle que je suis. De là, je m'étais accrochée avec désespoir à ce que la vie avait à m'offrir. Aujourd'hui je savais, que le plus précieux des présents qui m'avait été accordé, était celui d'avoir eu des enfants. Les chérir, être mère, même cela, on ne m'avait pas accordé si beau privilège.

Sans réagir, je laissais Arbhaal venir à moi. Ces yeux, si vides, ce fugace éclat ! Spectre, il l'était. Juge, il demeurerait sans aucuns doutes. Je sentis le poids des années s'évanouir, s'envoler. J'abandonnais mes peines passées, délaissaient mes souvenirs dérobés ça et là comme je l'avais pu, avide de vivre et de danser avec la Mort. Pas de vivre, de mourir. Je fermais alors les yeux, prête à recevoir mon châtiment.

Je sentis ses doigts enrouler mon cou galbe, telle un cygne prêt à chanter son requiem. Ma bouche s'entre-ouvrit alors, laissant un soupir s'y échapper, repensant à ma vie. Non sans une certaine amertume. Que dire de plus ? Son silence – de nouveau – ne laissait pas de place aux mots. J’accueillis sa sentence avec un sourire, l'un de mes sourires. Vrai, tendre. Je quitterais ce monde avec des regrets, je m'envolerais loin de ce chaos et des ombres. Quelle serait ma prochaine destination ? Verrais-je mes enfants de là où je serais ? Quelle prison choisirait-il pour moi ? Autant de questions se bousculaient dans mon esprit tandis que la pression sur ma peau se faisait de plus en plus forte. « Un Bourreau pour lui avais-je dis, hein ? » Comme je pouvais être pathétique.

Soudain, ma conscience se mit en branle, j'ouvris alors les yeux pour plonger dans son regard d'ambre : il allait me tuer. J'allais mourir de ses propres mains, faute de pouvoir me pardonner. J'avais échoué une fois encore. Et le tourment engendré par cette constatation fit rouler une larme sur ma joue. Celle-ci roula, roula et roula encore pour se perdre sur ma gorge, glisser puis chuter au sol dans un tintement de clochette. Pour qui sonne le glas, apprêtes toi à étreindre la Mort. Pourquoi une telle pensée en cet instant décisif ? Mais, mes bras, d'eux même, cherchaient à enrouler la silhouette haute et noire de mon ami.

Je me souviens de notre première rencontre. La chaleur du brasier qui avalait ma maison … et je le ressens encore plus maintenant, toute proche du gouffre.

« Que ? »

Je le toisais sans comprendre, estomaquée. J'étais vraiment prête à … pourquoi ? Mes mains retombèrent avec lenteur tandis que tu te saisissais de moi, avec rage et brutalité pour me soulever hors de terre. Me serrer si fort contre toi que j'en étouffais presque. Mon cœur manqua un battement avant de reprendre sa course. Effrénée. Je compris alors et le feu qui brûlait en moi, jusque là sur le point d'être réduit à néant, s'éveilla. Cette étincelle en toi n'était pas morte, comme elle faisait désormais échos en moi. Bien que des sentiments contradictoires flottaient dans mon esprit embrumé, je les jetais dans les flammes d'une passion que j'aurais voulut refouler. À quoi bon ? Je brûlerais en Enfers pour lui, s'il le fallait. Comme Jeanne d'Arc sur le bûcher. Dans l'ivresse du moment, nos souffles entremêlés, j'oubliais tout, jusqu'à le lieu où nous nous trouvions. Nos lèvres se frôlèrent d'abord timidement, de peur d'être en proie à un nouveau rêve éveillé. Une fois goûtée, cette réalité, nous la consumions à outrance, faisant fi de la réalité. Quelle folie était-ce donc ? Mais je ne voulais pas que cet instant s'arrête, quitte à me brûler la peau.

Un rai de lumière tomba à l'oblique, illuminant nos deux corps soudés l'un à l'autre dans une étreinte passionnée. Le temps avait suspendu son cours. Qu'avais-je fais ? Est-ce que je ne le condamnais pas ? Je frissonnais entre ses bras, captive, pour toujours.

Mais prête à vivre. Notre baiser prit fin, essoufflée, je posais mon front contre le sien pour sonder ses prunelles.

« Alors, c'est comme ça qu'on embrasse une Dame, Monsieur le Juge ? » le taquinais-je en replaçant une mèche de ses cheveux blonds qui barrait ses yeux clairs. « Que faites-vous donc des convenances ? » Mes iris, nimbées d'une lueur sauvage, suivirent la courbure de son Surplis. Songeusement, je laissais mon index glisser pour en comprendre la forme. « Finalement, ce n'était pas une mauvaise chose, que tu ais brûlé ma maison et mes vignes. »

Fis-je distraitement en me lovant entre ses bras. Je lui glissais, au creux de son oreille. « Je suis celle qui annonce la Mort. À présent que j'ai dansé avec elle, je ne veux plus la laisser seule … tu penses qu'elle va me rejeter ? Ou me faire une place auprès d'elle ? »

J'étais sûre qu'il comprendrait mes allusions. En devenant une Spectre à mon tour … au moins serais-je assurée de pouvoir le suivre, et le cas échéant, le libérer de ses chaînes. À moins d'utiliser le stratagème du Griffon à notre avantage … une idée, déjà germait dans mon esprit en effervescence.

Mes sens enflammés. Mon fol amour. Mais une ombre, pourtant, subsistait et me hurlais. « Que fais-tu ? », Oui, que fais-tu Satine ? Celsius, et tes enfants ? Oh, de cela aussi, j'en avais une idée assez précise.

Je n'en avais pas conscience, mais son poison courrait dans mes veines et nourrissait une haine inextinguible. Égoïste et primaire.





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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMer 8 Oct - 17:57

Elle se tenait là, postée contre mon cœur de nouveau vigoureux. Malgré l’épaisseur de mon surplis, je pouvais sentir la douce chaleur qui émanait de son corps certes, mais également de son âme. Son sourire, la lueur rieuse de ses iris, le velouté de ses cheveux sur mes doigts, tout ce qui était « elle » s’avérait source de renaissance. Devant sa taquinerie, je répondis d’un ton faussement autoritaire.

Un juge fait ce que bon lui semble. Il prend, il donne, il décide…


Joignant le geste à la parole, je levais de nouveau son menton pour caresser ses lèvres généreuses des miennes, sans pour autant la flatter d’un baiser. Jouer avec ses envies et sa frustration était non seulement un plaisir, mais également une preuve de sincère complicité. Toutefois, son sous-entendu vis-à-vis de la mort et de son rôle balaya l’espace d’un instant l’état d’esprit léger qui venait de s’emparer de moi.

Je ferais en sorte qu’elle se refuse à toi le plus longtemps possible, Mary. La mort est une maitresse exigeante, une garce sans morale. Accepte de l’embrasser et elle te consumera sans retour en arrière possible. Ou presque…

Rien qu’à l’imaginer s’offrir au seigneur Hadès, je me sentis frissonner. Non, je ne voulais pas d’un tel dénouement, si je pouvais l’éviter. Certes, j’étais ainsi assuré, par un désir égoïste, de la posséder pour l’éternité. Une subtile tentation. Mais je courrais ainsi le risque de perdre ce que j’aimais tant chez elle : sa liberté. Lorsque Mary succomberait à sa mortalité, je ferais en sorte de quémander une place en Elysion pour elle, us égard aux sacrifices et à la dévotion consenties au seigneur des Enfers. Mais pour l’heure, je tenais à repousser cet avenir probable. Le regard ardent, je me reculais de deux pas sans un mot. Aussitôt mon surplis libéra mon corps pour se reformer dans un recoin sombre, tel un chaperon acceptant de m’accorder quelques instants de libre arbitre. Torse nu, je m’approchais de Satine pour l’enserrer dans une étreinte protectrice et chaleureuse.

Quand j’y repense, je t’ai rendu un fier service en brûlant ton domaine et tes vignes. Je suis persuadé que ton vin devait être aussi piquant que toi.


Un sourire taquin se dessina sur mes lèvres lorsque je baissais les yeux sur la sirène. Avec la plus infinie douceur, je passais ma main dans ses cheveux pour en savourer le contact. Quelle ironie de se trouver au paradis des sens au beau milieu de la cathédrale des morts !

Nous avons une guerre à mener. D’ici peu de temps, les armées des Enfers marcheront sur le Sanctuaire d’Athéna pour le réduire en un tas de ruines fumantes. Et je compte bien me démarquer lors de cet assaut. Si je veux pouvoir jouir d’un peu de liberté, il faut que je fasse mes preuves.


Ma défaite face à ce maudit Celsius risquait de me couter cher. Minos et Aiakos, sans parler des spectres de rang inférieur, n’allaient pas manquer de se gausser de cette humiliation. Il devenait donc nécessaire que je ramène quelques têtes de chevaliers d’or pour rétablir ma réputation. Toutefois, je comptais également sur un autre fait pour jouer en ma faveur.

Le seigneur Hadès voue un tel amour à dame Perséphone, que je ne doute pas un instant de sa compréhension vis-à-vis de notre relation. Je ne te laisserais plus jamais seule ou malheureuse. Et tu sais que je n’ai qu’une parole, Satine…


Je me noyais une fois encore dans son regard. Dieu, j’aurais pu rester là avec elle pour l’éternité, tant cette femme savait m’apporter calme et bonheur par sa simple présence.
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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMer 8 Oct - 23:36

Le désir







« Alors tu veux jouer à ce jeu là, hm ? » fis-je, langoureuse à son adresse tandis qu'il titillait mes lippes d'une douce caresse. Instigatrice des désirs et de ces feux. Oh, comme il pouvait être dangereux, le désir. Et comme j'aimais m'y brûler les ailes, parfois. « Une garce sans morale tu dis ? Oh, ça me fait pas peur. Je suis bien pire. Dans le genre. »

J'étais une pirate après tout. Sans foi ni loi. N'avais-je pas orchestré il y a quelques heures maintenant, une tuerie sans précédent ? J'avais les mains tachetées du sang de mes victimes. J'avais frappé fort non sans épargner les innocents. La cible de mon ire avait été éradiquée. Le Conseil Atlante n'était plus grâce à mes soins et le Sanctuaire de Poséidon était lavé de toutes souillures. Cependant, en voyant son regard, je me fis une promesse : celle de ne plus jouer avec le feu. N'était-ce pas dénigrer une partie de moi ? L'essence même de mon être ? Sans cette étincelle, je ne serais pas là, à me tenir devant l'un des Juges des Enfers. Nue, sans en éprouver la moindre gêne. Je me complaisait dans cette dualité.

Et, en cet instant, plus qu'aucun autre, je représentais à merveille ce paradoxe. Le menton fièrement levé dans une attitude tempétueuse mais les mains glissant vers mon ventre et cette cicatrice toute récente. Un voile obscurcit mes prunelles. Je serrais fort Arbhaal contre moi, désireuse de sentir sa peau contre la mienne. Sa chaleur réconfortante. Je tressaillis quand il passa ses doigts dans ma chevelure vacillant entre le blanc et le rouge. L'héritage de ma famille était complexe et je n'en maîtrisais pas encore toute l'étendue. Je savais juste que ce pouvoir était né de mon sang. Du sang des O'Bannon.

« Je t'e... » Je retins un juron in-extremis avant d'éclater d'un rire franc. « Il était très bon figures toi. Une vraie petite merveille. J'ai d'ailleurs miraculeusement retrouvé des bouteilles dans ma cabine. À l'occasion je te le ferais goûter. » La guerre. Toujours présente, pesante. Je pouvais la ressentir au plus profond de mon être. Du sang allait encore couler et pour quoi ? La vengeance. « Je vois. » fis-je l'air contrariée tandis que mon front allait trouver refuge dans le creux de son cou. « Laisse moi donc être à tes côtés et te permettre de briller. Sous tes ordres. Toi et personne d'autres. Je ne veux plus être manipulée par l'autre là. »

Je mis fin à notre étreinte pour faire quelques pas dans la lumière et observer les vitraux et leurs couleurs chatoyantes qui se reflétaient sur le sol. Dos à lui, je me perdis dans cette contemplation non sans conserver mon sourire. Un sourire qui s'était figé.

« Alors c'est vrai ? Tu ne veux pas garder le secret ? Ce serait une première, pour moi … » l'amertume pouvait se sentir dans le timbre de ma voix vibrante. « Tu n'imagines pas le bonheur que ce serait pour moi. Tu sais, jusque là, on ne m'avait pas permis d'aimer, sans pudeur. Ce qui est un comble, tu ne trouves pas ? »

C'était vrai : bien que j'éprouvais le désir de me marier avec Astre, celui-ci s'était montré réticent, puis, sans doute sous pression à cause du Conseil des Anciens, il ne nous avait pas été permit de laisser libre court à notre idylle. J'en avais éprouvé une vive frustration. Encore plus quand il m'avait fait défaut, lorsque l'on m'avait arraché mes enfants. Lui n'avait pas été un rempart pour conserver mon bonheur. Encore aujourd'hui, je regrettais sa faiblesse. Et ne parlons pas celle, qui, plus récente, fut pour moi le dernier coup de poignard que l'on me porterait. Avec une lenteur infinie, je me tournais vers le Spectre, le regardant avec intensité. Fouge et rage.

« Arbhaal, si le Seigneur Hadès accepte cette condition, alors je suis prête à le servir. Mais, avant cela, je dois moi aussi faire mes preuves. J'ai quelques comptes à régler … » Mes yeux tombèrent sur cette plaie que je trouvais hideuse. Elle me rappelait qu'une fois encore, j'avais échoué. « Je dois retrouver … mes filles. Je ne veux pas qu'elles grandissent sans moi, je ne veux pas refaire les mêmes erreurs que dans le passé. Je vais me battre. Arbhaal ? Promets moi juste une chose : ne cherche pas à te venger de Celsius. Je m'occuperais de lui personnellement. »

Pour quelques secondes, les traits de mon visage furent déformés par la haine. « Il a laissé une marque indélébile sur mon corps. Ah, elle est bien belle la Sirène Maléfique. » fis-je avec ironie. « Au fait. »

D'un coup, sans crier gare, je réapparus en face de lui, le poussant dans un recoin sombre. L’œil allumé d'un nouvel éclat sauvage. « Tu ne crois pas que c'est un peu risqué de se balader ainsi dans une Cathédrale ? Non pas que je sois très pieuse, mais quand même. Blasphémerais-tu dans la demeure de ton Dieu ? »

Mon doigt dessina le contour de ses pectoraux avant de m'arrêter, malicieusement. Je m'appuyais contre lui jusqu'à le pousser sur l'une des colonnes, froide, lisse. Comme sa peau d'albâtre.

« Je ne veux pas être un fardeau pour toi. Je ne le serais pas. Alors, c'est à toi de décider : me laisseras-tu combattre à tes côtés ? Tu n'as qu'un mot à dire. J'ai une flotte toute entière à notre disposition ... Je peux être une pièce maîtresse dans votre invasion. Tu as le choix. Que veux-tu de moi ? »






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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyJeu 9 Oct - 17:44

Avec elle à mes cotés, j’avais le sentiment que rien ni personne, ne serait en mesure de stopper notre sanglante avancée. Bien malgré moi, je me raidis en entendant sa demande. Mary me dérobait ma vengeance… Cette promesse qu’elle souhaitait m’arrachée me mettait en rage. Et pourtant, je comprenais ses raisons. L’espace d’un instant, je plongeais mon regard de braise dans le sien, avant de succomber à ses charmes.

Soit. Nous combattrons côte à côte. Même si cela implique le fait que Celsius échappe à ma vindicte. Je peux bien faire cela pour toi…


Le sous-entendu s’avérait lourd de sens. Pour aucune autre personne au monde, je n’aurais renoncé à la rage qui me consumait lorsque mes pensées se tournaient vers ce maudit chevalier d’or. Mais à bien y réfléchir, le fait d’avoir révéler sa véritable nature à Mary, celle d’un couard égoïste, suffirait peut être à faire souffrir Celsius à la mesure de ma haine à son encontre. Lorsque la sirène maléfique me poussa dans un recoin sombre, mes sens s’enflammèrent d’une passion irrépressible. Nous nous trouvions dans le saint des saints, et pourtant nul autre endroit ne me semblait si opportun pour nourrir de telles pensées. Mon dos brûlant de chaleur corporelle finit par heurter une colonne glacée, et ma divine tentatrice en profita pour se lover de nouveau contre moi.

Je discuterais avec Minos pour établir une stratégie. Toutefois, une chose est certaine. Je te veux à mes cotés. Pour nous protéger mutuellement.


Mes bras se refermèrent sur ma captive volontaire alors que ma bouche, ourlée d’un sourire sadique, venait se nicher dans son cou de cygne. Je l’embrassais avec langueur pour remonter lentement vers son oreille.

Ne change pas. Jamais. Même pour me plaire. Reste naturelle, fidèle à ta nature et à toi-même. La pirate qui a su dérobée mon cœur…


Sans prévenir, ma main remonta le long de ses courbes parfaites alors que je l’entrainais inéluctablement vers l’autel dédié à mon dieu. Répondant à mon exigence silencieuse, l’orchestre de mort entonna un chant délicieux, semblable à mon état d’esprit enfiévré, à la fois doux et brutal.

Je suis persuadé que le seigneur Hadès est tout à fait capable de comprendre les élans de la passion. Là où tu pourrais voir un blasphème, je ne distingue qu’un hommage. Qu’importe ce que nous faisons en ce lieu, tant que nous restons braves sur le champ de mort, non ? Et quel meilleur moyen de se préparer à une sanglante bataille qu’en s’entrainant dans l’intimité ?


D’un geste prompt de la main, je balayais l’autel avant d’y déposer délicatement Mary. Chandelles et bougies noires tombèrent sur le sol, mais je n’y prêtais nulle attention, uniquement focalisé sur l’objet de mon désir.

Pire qu’une garce sans morale, dis-tu ? Ne te vantes-tu pas, pirate de mon cœur ?


Tout était dit. Un air de défi peint sur mon visage, je me penchais sur cette femme unique pour la dévorer du regard. Je pensais chacune de mes paroles. Je ne voulais ni changer Satine, ni cacher ma passion pour elle. Juste vivre pleinement cette relation dangereuse, au grand jour sans fard, ni secret honteux. Le seigneur Hadès disposait de sa reine des Enfers. Le juge de la Wyvern aurait donc désormais la sienne. Et ensemble, nous ferions trembler le monde. Pour la plus grande gloire de ce divin souverain qui m’avait tant offert. Et pour le plus grand malheur de tous ceux qui avaient un jour osé se mettre en travers de notre route.
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Le Bonheur







« Ann ? » Ma sœur, assise sur le rebord de mon lit, plongée dans ses pensées, tourna son visage vers moi. Ses traits se drapèrent d'une expression douce et maternelle, ce sourire, je ne saurais l'oublier. Il m'égayait, toujours, même lors de mes nuits les plus sombres. Comme celle-ci. « Tu crois qu'un jour, il me sera permit d'être heureuse ? »

Ses yeux s'assombrirent en comprenant la portée de mes paroles. Sans un mot, sans effacer son sourire, elle se pencha vers moi pour embrasser mon front fiévreux. Prendre l'une de mes mains entre les siennes et les serrer avec chaleur. Ô Ann, que ferais-je sans toi, sans ta présence à mes côtés ? Seulement, cette fois là, tandis qu'au dehors tout n'était que silence, mon cœur lui, hurlait de désespoir. Chaque fois que j'ouvrais les yeux, cette douleur m'accueillait et m'enveloppait toute entière. Je reprenais vite conscience alors de cette réalité qu'était la mienne : mon premier-né, on me l'avait enlevé.

Cette épisode là de ma vie, je n'aimais pas m'en souvenir. Je ne l'évoquais jamais. Or, chaque fois que je me réveillais, pour une petite seconde, il jaillissait en moi et me hurlait : cette fois là aussi, tu te serais laissée mourir.

Je n'osais y croire tout à fait. Que c'était le même homme qui se tenait devant moi, m'enveloppant de ses bras puissants, me regardait avec tendresse. Qui ? Je reconnaissais ce sourire, ce regard. L'être de tout à l'heure n'existait plus, je l'avais repoussé aussi loin que je le pouvais, avec toute la conviction dont j'étais capable. Je n'osais y croire et pourtant. Dans cette Cathédrale, on venait de m'accorder le plus précieux des trésors. Son cœur. De notre baiser, était né une passion, non, la passion. Celle qui me faisait perdre pied, de la plus belle et douce des façons. Je songeais au passé, et le balayais d'un revers de la main. Triomphante. Je resterais la même, quoiqu'il m'en coûte, puisqu'on m'autorisait cette folie.

Je le savais contrarié de ne pouvoir combattre Celsius à nouveau, je le lisais dans ses prunelles. Ce sacrifice consenti, je saurais m'en montrer digne. Nous évoluerions tout deux sur le champ de bataille, avec nos propres règles, nos buts. Un nouveau rictus malicieux fendit mon visage.

« Alors, d'accord. Entraînons-nous un peu … »

Quelque peu surprise par ses initiatives, je me laissais faire, me laissais transporter dans cette vague d'ivresse. Finalement, pas besoin de mon vin. Ou d'une baignoire pour la faire naître, là, au creux de mon ventre.

Le ballet des soupirs commençait au rythme d'un chant qui éveilla mon corps tout entier. Cette musique était bien à son image. Je sentais poindre son désir, son empressement en était la preuve la plus flagrante. La pierre froide de l'autel sur lequel je pris place me fit frissonner. Quelle douce folie nous enveloppait là. Mes yeux de jades se perdirent dans cet océan infini, plus grand encore que ce ciel d'encre qui avait été le nôtre, cette nuit là en Italie. Quelque chose contre ma poitrine se rappela à mon bon souvenir. Deux joyaux d'un rouge profond, luisaient doucement sous cette rare lumière. Sans lâcher le Spectre du regard, je levais les bras pour détacher l'un d'entre eux : celui qu'il pourrait reconnaître sans problème. La Stella Rubius. Toujours sans mot dire je me penchais vers Arbhaal pour attacher le bijou autour de son propre cou.

« Je te l'offre. Quelque chose me dit que tu en feras meilleur usage que moi. Son utilisation la plus récente … hm … m'a permit de détruire les défenses érigées autour du Sanctuaire Sous-Marin. Utilise-le à bon escient, mieux que moi donc. » Un petit rire « Avec ça en ta possession crois-moi, il te serait facile de destituer le Griffon et asseoir ta suprématie. Mais … chaque chose en son temps. »

Sur ces grands projets, qui avaient pour but d'endormir sa vigilance, je jetais mes bras autour de son cou et capturait ses lèvres sans sommation. L'effet de surprise était la tactique la plus efficace selon moi. En témoigne mes dernières actions. Le concert qui se jouaient aux dessus de nos têtes avait quelque chose d'entêtant. D'assez déroutant. La pression que j'exerçais sur son corps s'évanouit, lascivement, je m'allongeais sur le marbre gris, l'invitant à me rejoindre d'un air plein de défi. Mon corps blanc tranchait d'une manière saisissante dans tout ce noir. Un appel aux plaisirs. Je savais quel effet je pouvais produire chez les hommes, j'en jouais beaucoup. Pas cette fois là. Ne m'avait-il pas demandé d'être telle que je suis ?

« Il est peut-être temps que je t'accorde cette nuit que tu désirais tant, cette fois là. Tu te rappelles ? » minaudais-je à son adresse en relevant mon buste. Provocante, mes cheveux en bataille, mes yeux pleins de promesses sensuelles, je quémandais un autre de ses baisers, pour mieux lui échapper. « Oh ? Tu ne te souviens pas ? »

Je passais mes doigts dans sa chevelure dorée, caressant sa nuque du bout de ses derniers. Frissonnante, langoureusement, mes lèvres frôlèrent le lobe de son oreille pour descendre le long de son cou offert. Mes mains guidèrent les siennes, l'une au creux de mes reins, la seconde, quant à elle, eut l'honneur de découvrir la douceur d'un de mes sein. Ce nouveau contact me fit tressaillir. Je soufflais d'extase. Cette nouvelle danse avec la Mort était pleines de promesses. Or, j'en étais le guide pour l'heure.

« Arbhaal … dis moi que je ne suis pas en train de rêver. »

Mes pensées se tournèrent vers ma sœur. Je venais de le trouver, Ann. Mon bonheur. Pourvu que ce ne soit pas une chimère.






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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMar 14 Oct - 18:35

Mes doigts se promenèrent sur ses lèvres délicieuses avant de venir caresser, une nouvelle fois, son cou de cygne. Nos regards se dévoraient, dans un échange symbolisant le prélude à un contact tant désiré.

Allons… Ni toi, ni moi, ne sommes du genre à vivre dans un rêve. Nous saisissons et nous dévorons la vie, quel qu’en soit le prix. Les chimères de la nuit ne sont là que pour nous donner des objectifs à atteindre. Et justement…


Combien de temps dura notre fougueuse étreinte ? Quelques dizaines de minutes, une heure ou deux peut être ? Qu’importe la réalité temporelle, tant j’eus le sentiment de me trouver au centre d’un univers unique, empli de désirs, de tendresse, de doux et brutaux plaisirs. Un espace où nous ne formions qu’un, sans nous soucier des autres. Ce n’est qu’une fois repu de la saveur son corps et des effluves enivrants de son parfum que je me redressais en sueur. A voir sa silhouette allongée sur l’autel, je perçus avec amusement que ma faim de cette femme ne serait que temporairement assouvie. Epuisé mais bien loin d’être à terre, je la saisis par la nuque dans un geste viril pour rapprocher son doux visage du mien.

Une fois cette guerre menée à son terme, nous aurons l’éternité pour renouveler à l’envie ce moment. Je ne laisserais plus personne te faire le moindre mal, te causer de la peine ou du déplaisir.


Machinalement, je portais la main au bijou qui ornait désormais mon cou puissant et repensais à la promesse que Satine m’en avait fait. Détrôner Minos, gravir les marches du pouvoir… A bien y réfléchir, je ne désirais aucune de ces options. Aujourd’hui, plus que jamais, je refusais d’offrir en pâture ma liberté au profit des responsabilités ou des poids des intrigues de cour. Du peu que j’en avais vu, le griffon parvenait à maintenir un semblant de cohésion au sein des Enfers. De quel droit irais-je mettre ce frêle équilibre en péril ? Qu’il m’accorde le droit d’aimer une sirène, et je deviendrais même son plus solide soutien. Si le seigneur Hadès l’avait nommé à ce poste, ce n’était probablement pas sans raison. Et j’avais sous les yeux, une perspective d’avenir bien plus séduisante que le pouvoir.

Il est désormais temps que je me préoccupe de mes responsabilités. Je ne voudrais pas que Minos prenne ombrage de la longueur de notre entrevue privée, ma douce. Je vais le rejoindre de ce pas pour discuter avec lui des préparatifs de la bataille à venir.


D’une pensée, mon surplis reprit sa place sur mon corps encore bouillant. Mais au lieu du masque d’impassibilité que j’avais revêtu voila peu, j’offris à Satine un sourire complice, où flottait désormais un soupçon d’envie.

Repose-toi si le cœur t’en dit, ou explore la cathédrale à loisir. Tu peux désormais être considérée comme une alliée officielle des Enfers. Nul spectre ne s’en prendra à toi. Une chance pour eux.


J’éclatais alors d’un rire léger en imaginant ma furie en proie à une provocation quelconque d’un fidèle du seigneur Hadès trop prompt à ne pas savoir tenir sa langue. Notre petit « entrainement » l’avait probablement plonger dans une humeur aussi apaisée que la mienne, mais Mary restait Mary.

Je fais au plus vite pour venir te rejoindre.

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MessageSujet: Re: [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary]   [Mai 1755] Le silence [PV Arbhaal/Mary] EmptyMar 14 Oct - 23:24

RED






Les jours se rêvent, nous ne faisons que les frôler. Du bout de nos doigts, ils nous échappent et glissent, glissent sans que nous ne puissions les retenir. C'est bien pareil pour le reste, pourvu que l'on perde pied, tant que c'est pour y rencontrer le bonheur. Une joie tant désirée. Restent les souvenirs, les lendemains imaginés. Captive dans ce présent que je croyais irréel, je m'y abandonnais avec ravissement, acceptant ce moment partagé. Submergée par une vague, elle déferlait en moi pour m'emmener, loin, très loin. Dans un monde qui n'appartenait qu'à nous. Chaque respiration, chaque baiser me donnait l'impression d'être plus qu'une simple humaine, vivante : une impératrice immortelle se riant bien de son Destin funeste. Je mettais de côté les ombres, ces bêtes assoiffées de sang et de larmes. Pour mieux m'agripper au seul homme que j'aurais dû rencontrer il y a des années.

Ainsi, n'aurais-je pas commis tant d'erreurs que je ne parvenais pas moi-même à compter.

Je tentais de reprendre mon souffle et le contrôle de mon corps. C'était sans compter l'aide de mon Juge qui m'attrapa pour de nouveau me cueillir. Yeux dans les yeux, je lisais en lui avec calme et tranquillité, non sans ébouriffer ses cheveux blonds avec complicité.

« La guerre est faite pour que la paix triomphe, une victoire ou une défaite, peu nous importe. J'ai de nombreux projets pour nous. » glissais-je malicieuse à son oreille. « Je t'en prie, j'ai moi-même quelques affaires à régler ci et là … J'ai entendu dire que vous possédiez votre propre force de frappe, je veux dire, une flotte digne des Enfers. Je suis assez curieuse de voir ça. Si mes lectures ne me trompent pas, c'est le Garuda qui en a la charge. Un de tes confrères. J'vais donc aller voir ça par moi-même. »

Sur ces paroles, je me redressais commandant à mon Écaille d'épouser mon corps blanc. Un nouveau coup d’œil complice à celui que l'on nommait ici Radamanthe et j'étendis mes ailes noires à l'extrême, les faisant briller dans cette semi clarté. Un petit sourire accroché aux lèvres, je laissais lentement mon cosmos prendre possession de mon être.

« Rejoins moi sur le Black Pearl. Le rubis à ton cou te guideras jusqu'à moi. La Stella Rubius est connectée aux Jumelles Red. Ne soit pas surprit de ressentir une autre présence lointaine … » un voile obscurcit mes prunelles de jade l'espace d'un instant. « Putain … si elle était là … »

Je n'achevais pas ma phrase, l'amertume scellant les mots à jamais dans mon esprit. Je ne voulais pas hurler de nouveau. J'utiliserais cette rage contre ceux qui oseraient se dresser sur notre chemin.

« Nous évoluerons sur le champ de bataille Arbhaal. Toi et moi, nous serons invincibles. Mais promets moi de ne pas te perdre. » Fis-je en pensant que ces paroles valaient également pour moi. « Reviens-moi vite. »

=> Avant de faire la guerre on la joue ...





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