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 [Avril 1755] Nouveau Protecteur

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MessageSujet: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyLun 31 Mar - 15:09

« Le cinquième temple »

Le lion d'or se tint tel un érudit à l'entrée de son temple. Son cosmos à l'aura oppressante émanait de lui, tandis qu'il se trouvait assis en tailleur, sa crinière de feu au vent, formant un parfait axe de symétrie entre les deux statues de lion menaçant de chaque côté du temple.
L'impétueux personnage, devenu chevalier d'or du lion il y a encore très peu de temps, prenait ses marques et ses aises dans ce temple qui était désormais sa nouvelle demeure. Le calme y régnait car Rigel, seul, n'émettait pas le moindre son. Renfermé dans son esprit et pensant à son vécu, à sa vie en devenir, il cherchait le secret de puissance.

Il ne portait pas même son armure, celle-ci se tenant sous sa forme de totem près de lui, entourée d'une aura lumineuse et éblouissante, entrant en osmose avec le cosmos de son protecteur. Il ne savait même plus depuis combien de temps il était là, perdant complètement la notion du temps. Mais il était le dernier de sa lignée, de sa meute. Il fera donc preuve de persévérance jusqu'à parvenir à accomplir son but.

Tout nouveau dans cet ordre, il n'avait eu le temps de faire la rencontre de ses confrères ou de leur bien aimée Athéna qu'ils protègent tant. Cela ne faisait qu'accentuer son statut d'isolement, si bien qu'il fini par assimiler le fait que sa solitude était et serait un trait dans sa vie qui l'accompagnera toujours. Comme l'avait toujours dit son père : « - Ce sont les étoiles qui tracent ta destinée. »

Enfin, fort de sa réflexion intérieure, le saint d'or se leva et descendit lentement les marches de son temple, comme si il allait vers la demeure du cancer. Là, il se détourna rapidement vers la gauche et d'un coup rapide qui dépassait l'entendement même, il tendit son doigt d'où en sorti une puissante vague d'énergie qui annihila l'énorme rocher face à lui dans un fracas assourdissant. Sur ce coup d'éclat il leva la tête vers les cieux. Une sorte de pied-de-nez à sa famille qui l'avait rejeté pour n'avoir été qu'un faible n'arrivant pas à fissurer un malheureux roc. Il avait fait beaucoup de chemin depuis ces temps si lointains.

Se détournant, il retourna avec élégance vers son temple. Une fois en haut, il s'intéressa cette fois à l'armure d'or brillante de milles éclats : Sa plus grande et seule réussite se tenait là, en ce temple sous cette lumière presque aveuglante. Enfin il l'appela à lui, si bien qu'elle vint le couvrir : il devait s'habituer à la porter, sentant comme les autres fois une nouvelle puissance coulant dans ses veines.
Il se mit à s'entraîner au corps à corps. Donnant des coups à chaque fois plus rapide, à chaque fois plus précis. Il voulait se préparer, tel une machine de guerre. Prêt à être envoyer n'importe pour éradiquer le mal. Une noble cause pour un chevalier à l'âme égarée.

La crépuscule gagnait peu à peu son temple, mais c'est en rien pour cela que Rigel déciderait de se reposer. Devenant transpirant et haletant, il persistait dans son entraînement de haute volée. Jusqu'à ce qu'un bruit vienne briser la monotonie de ses halètements et coups dans le vent. Un bruit de pas étouffé, qui venait de l'entrée haute de son temple. Quelqu'un de la partie plus haute du sanctuaire venait le rencontrer ? Il n'avait reçu aucune visite depuis sa prise de fonction. Trouvant cela diablement étrange, il fit volte face afin de découvrir qui venait s'intéresser à lui en une heure si tardive et sans préavis.
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Mashia


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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMar 1 Avr - 0:00





Hiro Mokushi




Les Chroniques d'une fleur de Hasu
Le Lion et le Loup




Pas après pas, il approchait. Foulée après foulée, il sentait une odeur à la fois familière et inconnue. Ce qui l'avait intrigué et forcé à faire un détour. Même s'il savait pertinemment que le temps lui manquait, son instinct le poussait vers le Temple du Lion. Un doute le prit, sa tête se tourne vers les cieux : non, sa constellation était toujours là, à pointer le bout de son nez dans cette trame qui s'obscurcissait. Son esprit vagabondait, comme lui qui se perd et déambule un moment au gré de ses désirs. Le vent le pousse là où il doit être. Les derniers événements lui reviennent en mémoire, autant de tourbillons qui ne voulaient pas se calmer. Pire que tout, c'était une véritable tempête qui faisait rage dans sa tête ! Chassant des conclusions incongrues au sujet des Chevaliers Noirs, des Marinas rencontrés au Mexique, le voilà sans qu'il ne s'en soit rendu compte, aux portes du Temple du plus majestueux des animaux.

C'était un immense loup qui se présentait aux portes de l'antre du Lion.

Celui-ci mesurait bien ses trois mètres au garrot et son pelage blanc, qui devait être autrefois immaculé, était parsemé ça et là, comme les étoiles dans le ciel, de rouge. Le démon – car il s'agissait d'un antique et redoutable monstre issu des légendes nippone – avait dû livrer bataille récemment, trop récemment en vue des larges blessures encore suintantes qui souillaient son poil. L'écho de sa marche se répercuta encore quelques secondes avant de s'évanouir. Le silence devint en cet instant, maître absolu. Deux yeux perçants, d'un rouge vif, se posèrent sur la silhouette se dessinant devant lui. Peu à peu, les pourtours de celle-ci se firent plus nettes, d'un clignement de paupière, l'animal gigantesque chassa l'hémoglobine de ses prunelles. Encore une blessure rouverte, il grogna de mécontentement.

~° Qui es-tu ? tu n'es pas Corell.

Sans douceur aucune, une voix vibrante, colérique frappa de plein fouet les barrières psychiques du jeune homme, les faisant voler en éclats. Il était un maître pour cela, et, de mauvaise humeur de surcroît, l'étranger devait y faire face. Soit. C'était un moyen assez rapide de le juger, mais était-ce la bonne méthode à user ? Il ne le connaissait pas. Très bien, des présentations étaient peut-être de rigueur, une petite voix douce et maternelle lui murmurait de sa calmer. Le loup s'assit alors sur son séant, jugeant longuement son homologue. Il reprit la parole, à sa façon, par voie télépathique. Diverses sensations s'insinuant en même temps dans la psyché du Saint doré : colère, incompréhension, et une douceur insoupçonnée, incomparable tapie très loin dans le sein du loup.

~° Je suis le Gardien du Temple voisin, le Chevalier de la Vierge quoique … j'ai plus l'apparence d'une bête pour toi en cet instant. Un aléas fâcheux, mais ce serait trop long à expliquer. - un son, semblable au tonnerre roulant dans les nuages, s'échappa de sa gorge, il semblait sur le point de hurler à la face du ciel, mais n'en fit rien. - Pardonnes mes manières brutales je suis très fatigué et blessé, de plus, mes fonctions de Conseiller du Grand Pope ne me laissent pas de répit. Bref, tu peux m'expliquer ce que tu fous là et avec cette armure ? Ce pourrait-il ?

L'évidence le frappa, le laissant pantois : Corell était-il mort ? Sans s'en rendre compte, ses babines se retroussèrent sur des crocs blancs et saillants. Une aura rougeâtre s'échappa de lui, s’élevant en volutes, annonciatrices d'une rage sourde. Ainsi était l'Aka Akuma, le Démon rouge qui prenait le dessus sur la Vierge quand celle-ci était amenée à ses derniers retranchements.

~° Parles, qu'est-ce qui s'est passé ? Le sais-tu seulement ?

Le loup le toisa avant d'avancer vers lui. Il brisa en un clignement d’œil, la distance les séparant. Sa tête massive était toute proche du crâne du jeune homme. Il ne pourrait en faire qu'une bouchée, s'il le désirait. Soudain, un lueur illumina son regard : une infinie tristesse l'animait, voilant d'une fine couche cristalline, ses yeux. Une larme roula sur son museau pour chuter au sol.





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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMar 1 Avr - 15:29

« Visite impromptue »
Seul ses halètements et sa sueur s'écrasant doucement sur le sol persistaient durant un cours instant dans le silence nocturne qui s'installait sur le sanctuaire. En le regardant de l'horizon, on sentait quelque chose de mystique se dégager de ce lieu sombrant dans l'obscurité et la noirceur. Cette nuit, les étoiles sont particulièrement présentes et brillantes.

Puis enfin, il aperçu l'origine de ce qui venait troubler ce moment de quiétude presque religieux. Dans un premier temps il eût un mouvement de recule, apercevant un loup au pelage neigeux bien plus massif et imposant qu'il ne devrait l'être. Cette créature semblait avoir quelque chose de spécial. Toutefois, le saint d'or se repris très vite de cette surprise, se mettant même en garde tandis que la bête marcha encore un peu, avant de s'arrêter.
Il la toisa du regard sans un mot ; Rigel n'est après tout pas du genre à se jeter sur qui que ce soit sans jauger la situation d'abord. La distance s'étant quelque peu réduite, il pût voir que ce loup n'était pas d'un blanc immaculé et par ses nombreuses traces de sang semblait blesser et pas que légèrement. Rigel ne craignait en rien ce visiteur venu d'ailleurs. Après tout n'est-ce pas lui qui avait vaincu toute sorte d'animaux lors de son séjour d'ermite en plein cœur de la jungle ? Alors là, un animal blessé ne l'inquiétait pas, peu importe sa lourdeur. Le saint d'or totalement prêt à en découdre si celui-ci s'avérait dangereux.

C'est alors qu'une voix apparu dans son esprit. Dénuée d'intonation, d'accent. Comme une pensée qu'on lui introduisait, s'adressant à lui. Serait-ce cet animal sauvage qui lui parlerait par la pensée ? Un étrange pouvoir qui déstabilisa en plus de le mettre mal à l'aise. Ce loup lui parle ou ne serait-ce qu'hallucination ? Il comprit très clairement ses mots, mais ne réagit pas dans l'instant, bien assez abasourdi.

Cette voix poursuivit la conversation dans son esprit, jetant par la même occasion un peu de lumière sur le voile de mystère entourant ce loup. Rigel, gardant un calme relatif, acquiesça de la tête tout en s'éloignant quelque peu vers le pilier, se mettant face trois quarts au loup. Comprenant qu'il s'agissait là d'un frère d'arme plutôt que d'un ennemi farfelu. C'est alors que la « bête » se jeta sur lui à une vitesse faramineuse, sans crier gard. Le lion d'or tourna la tête pour trouver le museau et la tête meurtrie de son interlocuteur à quelques centimètre de son visage. Rigel senti le danger si proche de lui que son regard s'anima d'une colère sans borne, d'animosité. Ses yeux bleus grand ouvert, une lueur jaune y était visible à l'intérieur. Prêt à exploser face à cet affront inutile, le saint d'or avait du mal à se contenir. Bien que le loup mystique semblait désorienté si bien qu'une larme roula de sa joue, il était déjà trop tard tant Rigel appréciait peu les actes de violences gratuite. Balança ses deux mains vers l'avant il poussa gentiment le loup tout en écartant gracieusement la distance entre eux deux d'un saut parfaitement maîtrisé. La colère dans ses yeux en disait long sur son ressenti à l'instant.

« - Comment ose tu pénétrer en mon temple et te présenter en ami pour ensuite attenter à ma vie ?! » Grogna le lion, vindicatif. « - Tes ressentiments sont peut-être noble. Tu es peut-être blessé et fatigué mais rien ne tolère un tel acte de trahison ! » Le mot employé semblait fort, mais ce que venait de faire ce saint avait un parallélisme fort troublant avec les actions de son frère Régulus qui a trahi toute une famille.

Respirant un grand coup, le lion essaya de garder un calme relatif, bien que son cosmos brûlait intensément derrière lui; il était loin de la plaisanterie et se trouvait même dans le registre de l'intimidation. Une belle interaction sociale pour ce saint solitaire, mais une première rencontre avec un compagnon tournant de cette manière ne présageait rien de bon pour sa suite. Il devait retrouver son calme, lui fournir les réponses que ce loup attendait.

« - Je ne sais que très peu de chose. J'ai rencontré Corell alors qu'il était encore chevalier du lion et que je poursuivait mon entraînement. Cette armure d'or m'était destinée depuis aussi loin que ma mémoire d'homme, et à la disparition de ce dernier, elle est venue me trouver. Je ne sais pas si ton ancien compagnon a perdu la vie, probablement puisque l'armure est venue à moi, mais rien n'est moins sûr. Je ne connaissais même pas l'homme. » Parlant d'un ton calme, il ne pût s'empêcher de reprendre sa férocité « - Mais ce n'est pas une raison de remettre en cause ma légitimité ! Si tu cherches à m'affronter, tu vas y arriver ! »

Sur ces mots Rigel se remit en garde et intensifia son cosmos. Cette apparition lui était encore flou et bien que navré de ne pouvoir donner la réponse que son interlocuteur attendait, il restait perplexe quand au but premier de sa visite. C'est pourquoi il restait sur ses gardes et imperturbable.
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Mashia


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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMer 2 Avr - 1:14




Mashia Mokushi



Les chroniques d'une fleur de Lotus




Les Amis perdus




Corell, ô toi dont la foi était inébranlable et pourtant mainte fois malmenée, est-ce vrai ? Es-tu mort, perdu dans les limbes à te lamenter ? Non Jacen, pas toi. Pas toi. Pourquoi n'as-tu pas une fois encore affronté la Mort ? Comme cette fois, aux Enfers, je m'en souviens, fougueux Lion. Ma gorge se serre alors que je regarde au travers des yeux du Démon qui m'habite et me protège. Mon père qui est aussi mon second gardien reste impuissant face à mes douleurs. Elles sont trop importantes, je veux sortir. Laissez moi faire face à ce Destin trop cruel. Tant pis si on me voit telle que je suis, tant pis si c'est dangereux pour moi. Tant pis. Ma condition est aussi étrange que précaire, l'inconnu qui me fait face serait bien surprit par ce revirement, je m'expliquerais, si je le peux. Mais cohabiter avec trois entités à part entière usait mon esprit, il me fallait reprendre ma place.

Tant pis.


Le Loup n'avait pas bougé et s'était laissé étrangement faire quand le jeune homme le repoussa. Pourquoi cette colère ? Il ne comprenait pas. Malgré toute la rage qui anime la bête, il ne s'était pas montré hostile à son endroit. Ah, les humains … Puis une voix dans sa tête résonna, bien plus forte, emplie d'une tristesse qui lui fit mal. Il recula aussi, les oreilles plaquées contre son crâne. Le Démon Rouge jappa de douleur avant de s'effondrer de tout son poids sur le sol marbré et blanc. Il articula ses quelques mots à l'adresse de l'actuel Gardien de cette Maison Zodiacale.

~° S'il te plaît … ne lui fait pas de … mal … ne la … regarde pas … parvient-il à articuler avant que ses yeux ne roulent, que ses paupières ne se referment lourdement. Le noir.

Les étoiles brillaient, hautes dans le ciel. Cette soirée s'annonçait fraîche et pleines de surprises. À quelques pas du Saint nouvellement promu, se produisait une chose bien étrange, un phénomène intriguant : le Loup Blanc s'effaçait progressivement pour laisser la place à autre chose, une personne bien humaine cette fois. Dans l'obscurité ambiante, une silhouette très fine et blanche, aussi blanche que le manteau neigeux recouvrant les terres d'Asgard, se dessinait, se dévoilait peu à peu. Blanc et rouge mêlés subsistaient sur cette peau nue, de nacre illuminée par endroit à la faveur de la lune s'arrondissant dans une trame noire et violine. C'était une femme qui était prostrée là, à terre, blessée et harassée. Elle haletait, son visage caché par le flot de cette chevelure flamboyante. D'un geste pudique, ses bras entourèrent sa poitrine tandis que des cris de douleurs de la bête, ne restaient plus que les pleurs de cette demoiselle en détresse.

~° Corell … une autre voix, d'une infinie douceur, s'élevait par pensée – encore – remplaçant celle dénuée de sentiments, de l'Akuma. ~° Pourquoi ?

Finalement la jeune femme tourna son faciès vers l'inconnu, dévoilant de grands yeux turquoises pareils à l'océan, implorants, désemparés. Ils cherchaient une vérité trop lointaine, inaccessible pour l'heure. La Vierge était d'une beauté saisissante, même ainsi couverte de sang, dans une position de fragilité extrême. À bien y regarder, son corps présentaient encore des signes d'une maigreur maladive, des maux dont elle avait eut de la peine à se débarrasser. Une Renaissance a un prix. Celle qui fut la dernière réincarnation d'Athéna était revenue d'entre les Morts, amnésique, perdue mais soutenue par un père retrouvé au Japon. Un père qu'elle croyait mort et qui aujourd'hui, avait prit sa place dans un souci d'instinct de sauvegarde.Tant que les chevaliers noirs et plus précisément Pséma était ici bas à œuvrer dans l'ombre, elle n'était pas en sûreté. Cacher son retour … mentir, la japonaise en avait assez.

La Bête était rendormie et son père qui n'existait que sous forme spectrale en avait fait de même. Le vent se leva légèrement, elle frissonna.

~° Je ne veux pas vous affronter, jeune Lion. Je ne le veux pas, et je ne le voudrais jamais. Fit-elle faiblement. Je vous ai importuné et je m'en excuse, je ne le voulais pas. Je … une vague de douleur l'obligea à s'interrompre. Mon ami s'est excusé pour tout à l'heure mais, je tenais à le refaire encore, sous mon vrai jour.Cette mascarade serait trop longue à vous expliquer. Je m'appelle Mashia, Mashia Mokushi, vous aussi … vous aussi vous êtes peut-être venu il y a de cela quelques mois à mon enterrement … et à celui d'Athéna qui partageait mon corps.

Sur ces révélations, son visage se tourna vers les nuages. Mélancolique, Mashia réfléchissait. Apprendre qu'un ami était mort subitement sans qu'elle ne s'y attende lui faisait du mal, à lui dont elle avait porté une affection toute particulière.

~° Pourquoi a t-il fallut qu'il soit mort avant que je puisse lui dire ma vérité ? J'espère … - sa voix se brisait progressivement – qu'il n'avait pas découvert … qu'il … soit parti et mort par ma faute …

Ses yeux embués de larmes cristallines tombèrent sur le Lion.

~° Je vais m'en aller, je … - sa mâchoire se serra et elle appuya fortement sur son flanc gauche. En relevant sa main vers son visage, elle découvrit que la plaie la plus importante s'était rouverte. Sang. Cette maudite blessure que rien ne pouvait guérir. Cette même blessure que Dohko dans sa folie, lui avait infligé avec une arme noire, d’obsidienne.

Faisant fi de la souffrance, de ses muscles qui protestaient à chaque tentative pour se relever, la femme à la très longue chevelure carmine ne songeait qu'à ses amis perdus. Qu'elle ne reverrait jamais.

~° Pourquoi être revenue si c'est pour voir les autres partir ?

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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMer 2 Avr - 15:22

« Révélations au clair de lune »

Le lion d'or, fier de son tempérament n'était pas prêt à reculer, déjà bien décider sur l'avenir de cet intermède avec cette bête, un combat qui allait sans doute s'avérer tendu pour le saint. Seulement, en moins d'un instant, et sans qu'il puisse vraiment le voir venir, tout bascula.
L'animal mystique bascula vers l'arrière avant de s'effondrer lourdement sur le sol de son temple, comme ça sans raison apparente pour Rigel, qui resta quelque peu interloqué. Les dernières paroles du canidé vinrent à ses oreilles, comme un murmure à peine audible. Ne pas faire de mal ? Ne pas regarder ? Mais enfin, de quoi parlait-il ? Dans un dernier soupir, son étrange visiteur avait rendu l'âme.

« - Mais qu'est-ce que ?! »

Le protecteur du temple baissa sa garde, regardant intrigué l'étrange phénomène qui se produisait sous ses yeux : pourquoi ici et maintenant ? Avait-il été choisit par les étoiles pour assister à ça ? Comme le témoin silencieux d'une résurrection. Il ne bougea pas d'un poil, admirant la scène se déroulant sous ses yeux : De le masse inerte du loup, apparaissait une silhouette à l'allure bien plus humaine et agréable. Les rayons lunaires qui baignaient le temple du Lion, tout a plus pour y voir décemment bien atteignaient la peau d'albâtre de la nouvelle créature s'élevant devant lui, se répercutant sur sa peau blanche, d'une beauté hypnotique.
Rigel en restait pantois quelques instants, tombant dans ce piège hypnotisant. Il lui fallut quelques instants pour constaté la nudité totale de cette jeune femme, qui se révélait à lui en toute timidité, et fragilité, là, à terre, dans son temple. Si bien qu'elle cacha rapidement sa poitrine, sans doute honteuse. Sur ce fait, Rigel détourna galamment la tête. Il l'entendit pleurer. La mâchoire du saint d'or se crispa, mais il ne fit aucun mouvement.

Il l'écouta parler de sa voix douce, berçante. Respectant ce moment il ne bougea guère, mais la détresse de cette frêle dame l'interpellait au plus haut point, lui qui avait déjà vu une détresse similaire jadis. Il s'approcha lentement d'elle, au son de sa voix volupté, avec quelques pas légers marquer par le cliquetis singulier de l'armure dorée. Elle se présenta sous un nom : Mashia. Ce à quoi le brave lion répondit à un sourire. C'est la suite qui était bien plus intriguante : Son enterrement … Athéna ? Parlait-il à un fantôme ? Tant de questions, trop de questions, tandis que cette apparition énigmatique lui distillait ses informations au compte goutte. Rigel se contenta d'acquiescer légèrement. Il n'avait été présent, cependant il avait entendu parler de ce dit enterrement.

Elle reprit la parole la tête ailleurs, déconnecté de l'instant présent, dans un monologue avec elle même. Le cœur de Rigel était plus que touché par cette scène, bien plus que blessée physiquement, cette frêle apparition semblait blessée dans l'âme. Profondément.
Tout comme lui le fût. La perte d'un être cher est toujours d'une difficulté extrême.

Lorsqu'à sa tentative de se lever le sang de sa plaie latéral sembla se rouvrir avec une telle violence qu'un flot de sang s'en déversa de son long. Sa position d'extrême faiblesse réussi à émouvoir le lion sacré. Il ne perdit pas de temps à détacher la cape de son armure avant de venir en recouvrir délicatement la femme en la lui passant sur les deux épaules. Lui donnant un peu de pudeur. Il s'en détourna alors.

« - Je ne connais pas mon prédécesseur. Mais vos liens semblent avoir été très fort. Si vous voulez en parler ... » Il marqua une courte pause, puis pointa du doigt la blessure béante sur son corps. « - Mais bien plus important, vous êtes blessée. Il faut vous soigner. »

Cette histoire de combat était bien derrière lui désormais. Il laissa aussi de côté les multitudes de questions qui lui taraudaient l'esprit sur le moment : ce loup, l'origine des blessures, Athéna... Tant de questions auxquels il avait besoin d'une réponse, mais qu'il repoussa dans un coin de son esprit dans l'immédiat. Il aurait le temps d'en discuter, mais pour le moment son état mental et physique semblait bien plus préoccupant.

« - Malheureusement je ne suis pas très bon médecin. Mais au moins je sais que peut-être... Peut-être qu'en intensifiant mon cosmos sur vos plaies je pourrai probablement vous soulager pour un temps. Si vous le souhaitez. » Lui souffla t-il gentiment. Toute la férocité et la sagacité des premiers instants de leur rencontre s'étaient effacés, laissant place à un Rigel bien plus agréable, avenant. N'en serait-il pas de même pour tout chevalier avec un tant soi peu d'honneur, face à tant de détresse ?

Le lion d'or brûla alors son cosmos. Il ne semblait pas pouvoir faire grand chose mais pourtant détestait être impuissant dans une telle situation. Son impuissance avait déjà coûté la vie de sa bien aimée dans l'adolescence. Cela suffisait. Son esprit chevaleresque prenait le pas sur cette situation totalement inédite.

« - Je pense que vous avez beaucoup de choses à me dire. Je suis Rigel, gardien de ce temple. » ajouta t-il tout en se penchant vers elle, les deux mains jointes par les pouces et paumes ouvertes, se tenant à quelques centimètres de son corps, il laissa doucement son cosmos de chaleur filtrer vers elle, sur ses plaies. C'est tout ce qu'il pouvait faire. « - J'espère que la douleur va s'atténuer pour un temps. »
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Mashia


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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyJeu 3 Avr - 23:54




Mashia Mokushi



Les chroniques d'une fleur de Lotus




Seule




La vie était ainsi faite, pleine de désillusions, de pertes, de peurs. Mashia ressentait toutes ces choses d'une manière exacerbée, ses plaies la laissant dans un état proche de la transe. Son esprit déambulait dans des méandres obscurs. Cependant, elle entendait et comprenait le Lion. Plus que cela, c'étaient les sentiments de ce dernier qui lui parvenaient. Que faisait-il ? Interdite, la jeune femme se laissa faire, mais le regardait intensément, comme si elle découvrait quelque chose d'extraordinaire qui la rendait heureuse, au bord des larmes. Mais les mots restaient coincés dans sa gorge, ou tout du moins, n'arrivait-elle pas à formuler ses pensées. Au lieu de cela, et comme elle le faisait au tout début de sa convalescence, la belle japonaise laissa échapper son cosmos empreint de ses émotions, se mêlant à celui du jeune Rigel.

Il était le premier à ne pas s'étonner outre mesure de sa manière de communiquer et paraissait même très bien supporter l'expérience. Un fin sourire ourla les lèvres vermeilles de la Vierge écarlate. Un bref soupir et ses paupières se refermèrent. Noir. Ses mains s'étaient levées pour attraper celles du Saint d'or. La douleur s'estompait quelque peu, enfin, après l'intervention de Mü du Bélier, puis celle de Rigel, un peu de répit.

Deux grands yeux turquoises s'ouvrirent alors pour fixer ce visage. Son sourire s'élargit. ~°  Corell, je savais bien que tu ne pouvais pas être parti, que tu ne pouvais pas mourir toi aussi. - une pause durant laquelle Mashia porta ses doigts sur l'une de ces joues pâles qu'elle effleura légèrement avant de replacer l'une de ces mèches rebelles derrière l'oreille du jeune homme. - Qu'aurais-je fais sans toi ? Qu'aurais-je dis à Liana ton âme sœur à qui j'avais juré de te protéger ? Tu sais, même si autrefois ce fut Athéna qui vous avait fait cette promesse, pour moi aussi, même si elle partageait mon enveloppe charnelle, elle était très importante. Je … je vous ai tous promis de veiller sur vous et … et … 

Sa « voix » se brisa, elle pencha la tête, laissant sa chevelure rouge former un rideau devant son visage de porcelaine marqué par les épreuves. Ses épaules se levaient et s'affaissaient au rythme de ses pleurs silencieux. ~° J-J'ai échoué … parvient-elle à articuler en mettant ses deux mains devant sa bouche. ~° Pourquoi suis-je revenue à la vie si c'est pour vous voir partir un à un ? Constater mon impuissance face à des promesses que j'ai faite par le passé et dont hier, je me souvenais même plus ? J'ai combattu au Mexique, sur la trace de Pséma et ses chevaliers noirs pour découvrir enfin la vérité sur la mort de Fawn et qu'ai-je trouvé ? Ses bras resserrèrent les deux pans de cette cape immaculée dont le Lion l'avait drapé. Corell, je n'ai même pas pu sauver Menelaos, le Prêtre de Poséidon, j'ai même combattu et défait l'un de ses Généraux parce que nous étions tous bernés par une illusion ! Par ma faute, ma faiblesse, il est probablement mort – ses pleurs redoublèrent, elle leva son faciès vers la lune. Quelques larmes glissèrent pour se perdre dans son cou. - L’Alliance de Fer et de Sang que j'avais autrefois instauré … est compromise … les Marinas nous ont trahi, ils ont volé l'épée de Dohko. Dohko … toi aussi tu es perdu, quelque part. Tu es parti toi aussi … toi aussi tu m'as laissé seule … Seule …

Un soupir. La demoiselle tentait de se calmer. Quand elle regarda de nouveau le Chevalier du Lion, son visage s’empourpra, se parant d'une couleur cramoisie qui lui sied bien mieux que ce blanc trop prononcé. La fièvre.

~° Je … Rigel ? Que s'est-il  ? J'ai cru … sa tête lui faisait mal, elle était sur le point de défaillir, mais la jeune femme se remit sur ses deux pieds. Chancelante. ~° Je ne dois pas m'attarder, je dois repartir … en … mission … Asgard …








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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyVen 4 Avr - 20:11

« Protection »
Le visage marqué, Rigel était très appliquée dans son secourisme. Cela semblait bien vain ; les plaies ne se refermaient pas, et le sang continuer à suinter inexorablement. Malgré cela, sa persistance sembla faire mouche lorsque son visage marqué de douleur laissa enfin place à des traits plus reposés. Elle s'autorisa même à un sourire gratifiant l'espace d'un instant. Suffisamment pour récompenser le labeur du lion doré.

Mais l'illusion s'estompa bien vite, lorsqu'à son égard elle le dénomma Corell. Que lui arrivait-il, cette fois ? « - Je ne ! ... » Sa protestation s'éclipsa vite dans un grommellement. Il n'avait pas le cœur de lui laisser éclater ça dans la figure tant elle semblait mal le vivre. Il serra son poing apposé sur le sol et baissa la tête. La mâchoire crispée, il ne savait comment y réagir. Il senti une vague caresse sur sa joue, ses cheveux. Il ne bougea pas, la laissant faire.
Sa mâchoire se serrait de plus en plus au fur et à mesure que la dite Mashia parlait. Elle était au cœur de sa propre illusion, bernée par son propre esprit elle se mettait à le prendre pour la personne qu'il n'était pas. Il l'écouta dire ce qu'elle avait à dire à cet homme oublié. Comme si, par le biais de Rigel, elle lui disait tout ce qu'elle aurait voulu dire à l'ancien Lion, et qu'elle ne pourra jamais. Cela devait sans doute la réconforter. Alors, prostré comme il l'était, Rigel joua son jeu, ne disant rien. La mort dans l'âme face à cette situation déconcertante.

Elle débita tant et tant de chose concernant la vie de l'ancien Lion. Continuant son apologie, elle poursuivit sur ses propres actions. Elle semblait abattue, mais pire, elle se sentait responsable. Elle prenait toute les embûches qu'elle avait rencontré sur sa route et se les incombait, supportant tout ce poids sur ses épaules. Un spectacle attendrissant qui réussi même à émouvoir le solide Lion, ne pouvant décemment pas rester insensible à une histoire aussi touchante que celle de sa nouvelle interlocutrice qui continuait son monologue.
Rigel se demandait même si elle n'était pas en train de sombrer dans la folie, tant elle racontait de choses, vidant son esprit.

Enfin, elle revint à la réalité.

La femme brisée sembla embarrassée un instant avant de se redresser d'un bond, marmonnant à propos d'une mission. Rigel l'enjoint dans son mouvement et la saisit avec fermeté par l'avant bras.

« - Partir ? Non. »

Il la relâcha alors, la toisant d'un regard insistant. Dans le même instant, un éclair déchira le silence de la nuit. L'air devenait lourd ; la pluie s'annonçait.

« - Vous sombrez dans la folie, me confondant avec un autre … C'est à peine si vous marchez droit ! Il en va de mon honneur de ne vous laisser seule courir à votre perte. Restez dans mes quartiers pour un temps et remettez vous. Et si vous partez, j'irais avec vous. » L'esprit chevaleresque du lion en plein devant ne lui sembla guère plus qu'un acte normal. Il avait ressenti le cosmos de cette jeune femme lorsqu'il l'avait soigné. Une certaine communion entre leur deux cosmos. Un ressentiment étrange, peut-être à cause de son lien avec l'ancien Lion ? Ou simplement le destin d'une rencontre ? Quelque soit le cas, il ne laissera jamais partir dans un tel état de délabrement.

« - Vous êtes une sainte n'est-ce pas ? Ou bien Athéna ? J'ai ressenti votre cosmos. Un sentiment agréable, inconnu.. » Rigel marqua une pause, soudainement pris d'une mélancolie qui lui sied guère. Il chercha à retrouver rapidement son pragmatisme. « - Je n'envisage pas de vous laisser seule, regardez vous. Et puis après tout ça, j'ai bien droit à mon lot de réponse. Que voulez vous faire en Asgard ? Quel est cet attachement pour l'ancien porteur de mon armure ? Dites m'en plus. Je vous en conjure. Je souhaite vous venir en aide ardemment, mais vous ne me facilitez pas la tâche .. »

Après une visite plus que troublante, il ne savait toujours que le strict minimum de cette femme. Et bien que touché par son histoire, il lui était insupportable de ne pouvoir rien y faire tant il était dans le flou complet. Il s'avança de quelques pas, se mettant même à une proximité déconcertante, faisant obstruction de ses blessures, de sa nudité à peine voilé. Il la fixa dans les yeux, plongeant dans leur océan turquoise. Rigel lui fit ainsi face pour ne lui donner d'autre choix que lui répondre, sans un quelconque défilement. Sa confusion devait prendre fin.
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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyVen 4 Avr - 23:51




Mashia Mokushi



Les chroniques d'une fleur de Lotus




Sous la pluie




~° Je suis désolée, je ne voulais pas vous mettre dans l'embarras ...  laissa t-elle traîner, gênée, sur le point de se détourner pour partir aussi vite qu'elle le pouvait. Or, un éclair déchira le ciel, le tonnerre roula dans le lointain. Un grondement sourd, vif, à moins que ce ne soit son cœur qui battait d'une manière erratique ? ~° Je ? 

Il lui interdisait de partir. Ce non fut pareil à un courant électrique, la laissant pantoise, hésitante : cette pression sur son avant-bras finit de la convaincre de rester. Le regard perdu, Mashia se rendit compte qu'elle en avait presque oublié de respirer tant sa surprise fut grande. Ce Lion ci était décidément comme son prédécesseur. Cette pensée n'arrangeait en rien son trouble grandissant. Au dessus de leurs têtes, de lourds nuages noirs s'amoncelaient. Et lui, plongeait ses prunelles claires dans les siennes. Paralysée par celles-ci, la jeune femme ne bougea pas d'un milimètre, pas même quand le jeune homme suspectait chez elle une certaine folie. Non, elle ne l'était pas, pas encore et ce malgré son lourd passé. L'amnésie l'y avait aidé. Se mordant les lèvres, la japonaise cherchait ses mots, trop touchée par ces dires. Tant de noblesse se dégageait de sa personne qu'elle avait l'impression d'être écrasée. Non, protégée. Comme dans un fin cocon, chaud et réconfortant. Peut-être était-ce l'armure qui la reconnaissait ? Elle fit part de son trouble à son interlocuteur qui demandait des réponses.

~° Je crois que votre Armure me reconnaît. - Une pause. - Votre honneur … oui, c'est quelque chose qui résonne en moi. L'honneur … à guidé mes pas depuis ma naissance, je le côtoie depuis des années. elle osa enfin le regarder en face, sans rougir de sa condition, l'oubliant même un temps. ~° Vous m'invitez donc dans votre Temple, c'est ... - un fin sourire illumina son visage. - un honneur …  Aussitôt, Mashia Mokushi se rembrunit. ~° M'accompagner ? Vous feriez cela ? 

Songeuse, la jeune femme passa une main dans sa chevelure de feu, chassant ainsi les quelques mèches qui tombaient devant ses yeux. Elle prit une profonde inspiration, sondant légèrement le Saint doré. Il y avait quelque chose de troublant en lui. Subitement silencieuse, s'enfermant dans un étrange mutisme, la Sainte réfléchissait.

~° Non, je ne suis plus Athéna, plus depuis que je suis « morte » - elle insista sur le terme avant de continuer sur un ton détaché, neutre. - Mais une partie d'elle demeure en moi, nous avons toujours un lien particulier. Il existe et existera toujours. Je suis désormais Mashia, Sainte d'or de la Vierge. Ce sentiment agréable et inconnu que vous décrivez ne vient pas de moi je pense, mais justement de ce lien qui persiste encore entre la Sagesse et moi. 

Le Cosmos était aussi puissant que mystérieux. Il galvanisait bien des hommes et des femmes prêts à sacrifier leur vie pour sa déité. C'était ce qui animait la belle aussi, l'aidant à avancer dans tout ce noir.

~° Bien sûr vous y avez le droit, mais je ne voudrais pas m'imposer, je ne veux plus être un fardeau comme j'ai pu l'être pour mes amis il y a de cela quelques mois, quand, vous l'aurez comprit, je suis revenue au Sanctuaire. Cependant, le jeune homme brisa en un instant, la distance qui les séparait encore. Cette soudaine proximité l'intimida. Elle était si petite et si frêle à côté de lui. ~° Je euh, je … Asgard, oui, deux Saints étaient partis là bas pour rencontrer leur nouveau chef. Nous avions des pactes en cours, mais celui-ci les a apparemment balayé. Je voudrais avoir le fin mot de l'histoire. Si les Asgardiens ne comptent plus parmi nos alliés. Je veux savoir. Je suis la conseillère du Grand Pope après tout, c'est mon devoir. 

De nouveau elle s’empourpra, mais elle n'osa pas reculer, de peur de froisser une fois encore le majestueux Lion. Mashia n'arrivait pas à le cerner, son attitude la décontenançait quelque peu. Elle fit mine de ne rien laisser paraître.

~° Puis il y a une chose troublante au sujet du Royaume du Nord justement. Je pense que ... mais ce n'est que mon instinct, que toutes ces histoires sont liées. L'une des leurs a accusé ouvertement Kappa d'avoir intenté à la vie de son chef. Elle m'attends ... 

Et sans doute que la jeune Liv ne l'attendrait pas indéfiniment, une fois que cette dernière aurait obtenu ses réponses. ~° Corell, mon attachement ? Là encore je dois vous avouer que c'est flou, j'ai été amnésique, et des pans de mon passé restent incertains pour moi. Je me souviens juste qu'il a été toujours là pour moi, lui et Liana me protégeaient en tant qu'Athéna, mais aussi en tant que … Mashia. Il était mon ami, un ami loyal et sincère. C'est ce dont je me souviens. J'étais attachée à lui, comme aux autres, seulement … de cela aussi, je n'en garde que de faibles souvenirs. Le Verseau m'a raconté mon histoire, je l'ai crus, mais je ne m'en souviens guère. Qui-suis je au final ? C'est peut-être la question qui vous traverse l'esprit ? 

Mashia releva la tête. Une goutte d'eau, une seconde … Ses paupières papillonnèrent avant de se refermer, appréciant la tiédeur de cette pluie qui s'abattait. Le clapotis de l'eau l'apaisa, son cosmos s'éleva, enfin avec plus de puissance. Elle continua de parler.

~° Que désirez vous savoir Rigel ? Connaître aussi mon histoire ? Une vague de douceur enveloppa les deux protagonistes. ~° Vous n'êtes pas guérisseur, mais moi oui. Grâce à votre aide, j'ai pu recouvrer un peu de ma puissance, suffisamment pour soigner mes blessures les plus importantes. Pour celle-ci en revanche ... elle posa une main sur sa blessure au flanc, là où du sang avait transpercé l'immaculé de cette cape prêtée. Une moue orna ses lèvres rouges. ~° L'eau est mon élément, grâce à elle, il m'est possible de me régénérer. Mais sans vous, je n'aurais pas pu le faire. Merci.

La pluie redoublait, l'orage grondait. Quelqu'un était-il en colère ? Lavée de tout ce sang, souriante, la Vierge leva une main vers les cieux. Elle ria quelque peu, mais la sensation du tissu détrempé sur sa peau de nacre la gêna. ~° Me permettez-vous d'entrer Rigel ? Puis-je moi aussi connaître votre histoire ?  demanda t-elle timidement. Elle se laissait aider, pour une fois.







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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMar 8 Avr - 9:03

« Une histoire »

Le zèle de Rigel retomba peu à peu, tel un soufflet, au fur et à mesure que des réponses lui étaient apportées. A l'apparition de la jeune elle lui avait semblé être brisée, triste à en mourir. Et maintenant elle s'autorisa même un léger sourire, lui répondant de manière à peine plus détendue, posée. Si le lion était à peine capable de la soigner, au moins avait-il réussi ça. Il l'écouta avec assiduité, sans briser la proximité qu'il avait créer. Les éléments se mettaient en place au fur et à mesure que la douce voix lui apportait les réponses qu'il recherchait. Une sainte d'or. Athéna. Leur lien. La relation avec Asgard. Il acquiesça doucement, assimilant ce flot d'information.

Enfin, elle éleva son cosmos. Sans doute allait-elle mieux désormais. Mais ses dernières paroles prirent le lion à contre-pied, qui fit mine de rien mais resta silencieux un cours instant.

« - Bon. Entrez. » lâcha t-il doucement, détournant enfin son regard du visage de la Vierge. Envoûtant. Il s'éloigna, l'invitant chaleureusement d'un geste de la main. Lorsqu'il passa la tête par dessus son épaule pour jeter un œil à la Vierge, il aperçu sa cape blanche, parsemée de sang par endroit et surtout détrempée, laissant plus qu'apparaître les formes féminines de la sainte d'or. Il senti la chaleur venir dans ses joues. Il dût rougir un instant avant de chasser ses pensées. « - Il m'en faudra une nouvelle ! » Ironisa t-il, un mince sourire sur les lèvres.

Enfin à l'abri, il se retourna pour poursuivre, plus sérieusement. « - Je conçois votre désir de partir en Asgard. Mais vous ne serez guère plus qu'une pâture que l'on jette à un animal, et je ne souhaite pas que cela se produise.Vous me semblez être quelqu'un de vraiment bien, empreinte de bon sentiment. J'ai juré à un homme, il y a de cela longtemps, que je ne laisserai pas ces gens là mourir. Au péril de ma propre vie. » En effet, si les relations étaient aussi tendues que l'affirmait Mashia, alors que se passerait-il pour elle si elle s'y rendait seule et meurtrie ? « - Donc oui. Je songe sérieusement à vous accompagner. Il vous faudra une protection. Vous ne pensez pas ? »

Laissant ses mots en suspend, le lion d'or s'adossa sur un pilier latéral jouxtant l'entrée, avant de s'affaiser le visage de Rigel s'assombrit, l'air grave. « - Il est légitime que vous souhaitiez connaître mon histoire maintenant.. » Rien que le fait d'évoqué son passé ramenait tout un flot de tristesse en lui. Se traîner cette histoire macabre est une chose. Mais d'en parler, plus difficile que de l'imaginer. Il sentit une larme monter, mais il resta fort. Après tout son beau discours de protection pour la sainte d'or il n'allait pas se mettre à pleurer comme un faible. Non, faible il ne l'était plus. Il passa rapidement sa main sur ses yeux puis dans les cheveux, pour se concentrer. Reprendre ses esprits.

« - Comment vous dire. Je baigne dans la chevalerie depuis mon enfance. Mon père était un saint d'argent et ma mère une sainte d'or. Cette dernière est morte peu après ma naissance. » D'évoqué ses défunts parents provoqua une vague de douleur mental chez Rigel. De le dire à voix haute, il prenait doucement conscience qu'il était un orphelin maintenant. Livré à lui même. « - Elle n'a pas supporté l'accouchement successif de trois enfants ... » souffla t-il. « - Mes frères jumeaux qui part ailleurs sont morts aussi. L'un d'entre eux était possédé par le mal, j'en suis certain. Il a manipulé le plus jeune d'entre nous pour tuer une jeune fille dont je m'étais amouraché. Je ne l'ai pas sauvé car j'ai été lâche. » Le lion sacré leva les yeux au ciel, ses yeux brillaient, au bord des larmes. Il se mordit les lèvres. « - Luna.. » Murmura t-il faiblement, le regard rivé en direction des cieux.

Une fois la machine lancée, il se livrait. Et bizarrement, avec une facilité déconcertant pour lui, l'éternel solitaire. Mais ce n'est qu'un juste retour des choses, après que la Vierge lui ait conté tant et tant de tragédie vécue, il ne pouvait que lui livrer son passé si elle le lui demandait, et elle l'avait fait. Et cela faisait du bien à Rigel, vider son sac, plutôt que de garder ce poids sur ses épaules. « - Après quoi, j'ai tué le plus jeune d'entre nous, le dernier né des jumeaux. L'autre a tué l'homme qui nous a entraîné, notre propre père. Je l'ai tué à son tour, et c'est à ce moment là que cette armure m'a rendue visite. Et je suis donc venu ici. » dit-il en pointant fièrement du doigt l'avant bras de son armure d'or. Cette armure qui était son trophée légitime, remporter au prix de souffrances incommensurable, qu'il lui avait révélé succinctement.

« - J'espère que vous me comprendrez un peu plus. J'ai côtoyé la mort depuis mon enfance, et j'ai déjà donné la mort. Je suis seul d'aussi loin que je me souvienne car la seule personne m'ayant jamais accordé son attention est morte à cause de ma lâcheté.. »

Le lion ne se contrôlait plus, tapant nerveusement du pied sur le sol du temple, il en fissura légèrement la dalle. Une larme roula sur sa joue qu'il sécha rapidement, regardant la sainte d'or.

« - Voici mon histoire. Celle d'un homme seul ayant vécu quelques tragédies. Je dois me racheter, alors je ne vous laisserai pas tomber, Mashia ! » Clama t-il. Un emportement faussé car il ne bougea pas, toujours assis, adossé à son pilier. Apposant ses bras sur ses genoux il y posa sa tête, se perdant dans ses plus sombres pensées.

Il aurait mieux fait de se taire.
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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMar 8 Avr - 14:02




Mashia Mokushi



Les chroniques d'une fleur de Lotus




Ce n'est pas de votre faute




La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté, intriguée, ne comprenant pas que le Lion plaisantait pour cacher son émoi. Son innocence éclatait telle une rose à peine épanouie, blessée que l'on empêchait de croître au soleil. ~° Je vais vous en coudre une nouvelle dès que je serai de retour au Sanctuaire.

Elle avait dit ça avec une sincérité touchante, un sérieux indéniable. La Dame écarlate suivit sans ajouter quoique ce soit, le majestueux Lion d'or. Combien de temps s'était-il écoulé depuis son premier passage en ce temple ? Y avait-elle mit une fois les pieds au moins ? Sa mémoire lui faisait défaut, non, elle ne s'en souvenait plus. Cette constatation la troubla un temps, avant que la voix de Rigel, puissante, ne la tire de ses pensées. Ces mots atteignirent son cœur, touchaient sa conscience plus que de raison. Figée à le regarder avec insistance, Mashia paraissait se perdre, toute sa contemplation. En fait, elle ne regardait pas directement le jeune homme, ayant perçu une chose invisible, brillant dans ces prunelles bleues. Interdite, elle ne brisa pas le silence instauré entre eux, pressentant que le Lion était sur le point de se confier à elle.

Mashia avait-elle besoin d'une protecteur ? Songeuse, la belle replaça l'une de ses mèches derrière son oreille, toujours attentive aux moindres faits et gestes de Rigel. Ce que la jeune femme ressentait en cet instant chez lui n'était plus lumineux, fort : il possédait donc en son sein, une immense tristesse qui faisait échos à la sienne. Lui aussi avait des blessures. Des cicatrices pas totalement refermées. Adossé sur le marbre d'un pilier, non loin de la sortie, il semblait hésiter. Elle l'avait vu, son visage changer, se rembrunir. Le masque tombait, par égard pour lui, la demoiselle ne lui en fit pas part, préférant porter son regard vers l'horizon. Un autre flash lumineux au travers les nuages. Les bras de la demoiselle s'enroulèrent autour de sa poitrine, un léger frisson parcourait son échine.

Son histoire était douloureuse. Sans y prendre garde, la jeune femme, au fil de ce récit mélancolique, avait projeté ses sens vers lui, manière à elle – sur le coup inconscient – de le soutenir. Un léger manteau doré parait alors le Lion solitaire qui délivrait son histoire. La jeune Sainte s'en rendit compte quand son cœur se serra, répondant à cette histoire de son propre chef. Mashia était quelqu'un de doux, empathique, prête à soutenir n'importe qui, ne faisant aucunes distinctions, même envers un inconnu. Rigel, peu à peu, n'en était plus un. Elle pouvait lire en lui. Cette intrusion involontaire, s'en rendrait-il compte ? Pourtant, elle délivrait pour lui, une réconfortante chaleur.

Il avait aimé. Il avait perdu le seul être à l'avoir jamais touché, à l'avoir jamais comprit. Sa gorge se serra, partageant les émotions du Gardien de ce temple. Les poings de la demoiselle se serrèrent, l'un d'entre eux se posa contre sa poitrine, ça lui faisait mal. Il continua à se livrer sans retenue, comme elle l'avait fait. Cependant, la jeune femme était restée focalisé sur cette perte. À la fin de ce récit, Mashia fit volte face, le tissu de la cape suivant son mouvement avec légèreté. Subitement en face de lui, agenouillée, l'ancienne hôte d'Athéna l'obligea – en tirant légèrement sur cet avant bras protégé de l'armure dorée – à la regarder dans les yeux. Cette fois c'était elle qui était animée par ce zèle dont il avait tantôt fait preuve.

~° Elle n'est pas morte à cause de vous, de votre lâcheté. - lança t-elle avec un peu trop de véhémence dans la tête de Rigel. Sa « voix » était à la fois tremblante et assurée. ~° Si Luna est morte, ce n'est pas à cause de vous, mais à cause du mal qui rongeait le cœur de votre frère ! Vous aussi vous êtes quelqu'un de bon, peut-être avez vous crus que vos frères n'étaient pas capable d'une telle bassesse !

La jeune femme resserra son emprise sans le vouloir sur ce poignet. ~° Je vous comprends, j'ai vécut des choses similaires, ma mère est morte aussi le jour de ma naissance, mais pas en me donnant la vie, en me protégeant de Pséma. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise, elle avait dit cela sans y songer, comme si, une vérité lui explosait en plein visage. ~° Je … - elle hésita un instant pour reprendre contenance. - J'ai été orpheline et seule un long moment, malgré la présence de mon père adoptif, j'ai recherché à m'éloigner souvent, par peur des autres, Hector, me couvant comme un oisillon ne pouvant voler, m'a malgré lui, engagée dans cette voie. Jusqu'au jour où je suis arrivée ici. Ici tout à changé.

Son petit minois se baissa vers le sol, ressentant une pointe de honte et de peine mêlée. Puis, elle désigna de sa main, les cieux grondant. Ses doigts se crispèrent. ~° Vous voyez la lune cachée par l'orage ? Moi je suis sûre que Luna vous contemple de là haut. Elle doit être fière de vous, de ce que vous êtes devenu. Vous vous êtes battu contre la Vie, mais votre amour je suis sûre, ne voudrait pas vous entendre dire de telles choses.

Le premier éclair déchira les cieux, le bruit se répercuta longuement aux alentours. La lumière les avait aveuglé. La Vierge ne se tenait plus devant Rigel, mais était à côté de lui, assise, recroquevillée sur elle-même, ses cheveux cachant son visage apeuré. Le cœur battant à tout rompre, elle s'efforça de reprendre ses esprits très rapidement. Mais elle ne le regardait plus quand elle lui fit part de sa décision.

~° Si vous voulez m'aider Rigel, écoutez-moi s'il vous plaît. Là où je me rends, je ne risque rien, sous la protection d'Athéna et d'une ancienne promesse. Le peuple du Nord est fier, pour cette raison, et ne pas les offenser, je dois m'y rendre seule, et comme ils n'ont qu'une parole, il ne me feront rien. Non, j'ai besoin de vous ailleurs. Au Sanctuaire Sous-Marin. Je viens d'avoir une vision, terrifiante. Alors … La Stella Rubius existe vraiment … - se perdit elle avant de reprendre, reprochant ses genoux encore plus étroitement contre elle. - Je ne peux pas laisser Celsius y aller seul, c'est là bas qu'est le vrai danger. Je vous en prie, suivez Celsius, Celsius des Poissons. - Sa tête se tourna vers le jeune homme, la joue, posée contre ses genoux. - Les Marinas qui étaient autrefois nos alliés avant de nous trahir récemment au Mexique … Ils ont passé un engagement avec Pséma, mais je n'ose y croire. Je n'ose y croire … Si Celsius y va seul ... il mourra ...

Ses deux grands yeux turquoises se voilèrent.







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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMer 16 Avr - 22:24

¤



Aux alentours ne subsistait que la désolation, la mort, le chaos... Il ne s'agissait peut-être que de l'une des entrées du royaume d'Hadès, mais celle-ci était au moins aussi accueillante que la fosse la plus célèbre et ténébreuse qui soit, j'ai bien sûr nommé le Tartare lui-même, dont l'unique objet était d'engloutir pour mieux emprisonner les pires abominations nées de ce monde décadent. Cet endroit avait beau n'être que la partie supérieure et donc visible de l'iceberg, les ténèbres prenaient un malin plaisir à se répandre un peu partout... C'était comme si la déesse Nyx en personne, s'était donnée la peine de repeindre les lieux selon ses goûts, histoire de se sentir ici comme chez elle. L'ambiance qui régnait n'était malheureusement pas meilleure... Du fleuve de l'Achéron lui-même ne pouvait s'élever autant de lamentations audibles et simultanées... De plus, si la perspective d'être confronté à un fleuve empli de pensées négatives avait de quoi saper vos forces et votre morale, se retrouver nez-à-nez avec une horde de morts marchant obstinément et instinctivement vers un précipice sans fond qui leur servirait de tombeau, était une idée autrement plus angoissante encore... De leurs élucubrations ne ressortaient que de la peine et les regrets d'avoir été fauché beaucoup trop tôt...

Tout ceci était tout bonnement insoutenable! En ces lieux maudits, à l'orée des chemins entre le monde des vivants et celui des morts, même si les défunts se trouvaient dans un état à la limite du végétatif, cela n'en faisait pas pour autant un lieu propice et accueillant pour un quelconque vivant si tenté qu'il y en ait un d'assez fou ou d'assez malchanceux pour se retrouver là... Néanmoins et dans la monotonie des allez-venues incessantes des morts, de leurs lamentations quasi-psalmodiées, des échos lointains de leurs cris durant leur chute dans ce puits sans fond, il se trouvait une personne assez folle, mais bien vivante pour contempler cette représentation macabre ! Il n'était pas là par plaisir oh non ! Simplement, cette tâche lui revenait et il se devait donc d’honorer son serment gravé au fer blanc non seulement dans son corps, mais aussi dans son âme.
    « Il est temps d'y aller... »
Cape grise sinistre à la main, il l'enfila par dessus son apparat doré étincelant comme le soleil, ce qui contrastait immanquablement avec l'ambiance morbide des lieux. En la revêtant, cachant ainsi la seule source de lumière présente, l'atmosphère se fit encore plus pesante, comme si le seul motif d'espoir présent à des kilomètres à la ronde venait de cesser d'irradier ses ondes positives... Il était l'heure pour lui d'y aller et de rejoindre les siens, soulagé sans doute de pouvoir enfin quitter ce maudit Yomotsu hirasaka.


¤



Combien de temps s'était-il écoulé depuis le dernier krusos et les évènements qui avaient suivi ? Le principal intéressé n'aurait su le dire... Ayant souffert le martyre et suivi à la lettre les enseignements de cette maudite Rose épineuse, le temps lui avait alors paru une notion toute relative, subsidiaire, pour ne pas dire limite accessoire. Ses allez-venues incessantes entre le puits des âmes, l'une des entrée du royaume des morts, et le monde des vivants lui avaient par ailleurs fait perdre toute notion du temps... Plongé corps et âme dans cet endroit morbide depuis sans doute bien trop longtemps, cela contribuait encore davantage à ce qu'il ne sache pas combien de temps s'était écoulé depuis son dernier saut parmi les vivants, car le temps ne s'écoulait pas là-bas de la même manière... À vue de nez, il ne s'était écoulé que quelques jours depuis sa nouvelle disparition, néanmoins compte tenu de l'inactivité chronique et actuelle au Sanctuaire, il pouvait bien se permettre de s'éclipser de temps à autre sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit. D'autant que son rang lui octroyait certains privilèges, dont une marge de liberté conséquente pour peu qu'il remplisse en échange ses obligations, obligations dont il s'était toujours acquitté jusqu'à présent.

Durant ces quelques mois de prospérité, il en avait profité pour parfaire son éducation de chevalier, s’immiscer enfin au niveau de ceux de son rang et ce dans l'unique but de servir encore et toujours ses uniques maîtresses en l'absence d'Athéna : la justice et la paix. S'il était d'un naturel plutôt sympathique, ce n'était néanmoins pas de gaieté de cœur que ce dernier nouait à chaque fois le contact avec autrui, car pour un être aussi étrange et solitaire que lui, tisser des liens n'était pas chose aisée aussi farceur soit-il... Néanmoins, après avoir enduré le courroux de Celsius, il estima qu'il était enfin temps pour lui de rencontrer un énième et illustre chevalier du Sanctuaire. Cette fois, il s'agissait d'un serviteur d'Athéna encore plus ancien et expérimenté, dont les exploits avaient été tant vantés que sa réputation était au moins aussi grande que celle d'Héraclès en son temps ! Le guerrier aux coups foudroyant et à l'instinct animal, le puissant Corell, Chevalier d'Or du Lion.

Le meilleur endroit où chercher un Chevalier d'Or était sans nul doute la maison zodiacale de ce dernier. Malgré tout, et de mémoire, il ne se souvenait pas l'y avoir vu et encore moins avoir entendu quelqu'un dire qu'il s'y trouvait... Celle-ci restait néanmoins la meilleure piste à explorer. S'attendant à ce qu'il n'y ait pas âme qui vive, il fut surpris de sentir non pas une, mais deux cosmo-énergies ! De plus et bien qu'il ne connaisse que très peu voire pas du tout Corell, il ne reconnut pas sa cosmo-énergie... Mais le plus étonnant dans tout cela, c'est qu'elle comportait quelques similitudes avec cette dernière. Qu'est-ce que cela pouvait donc signifier ? Il en aurait rapidement le cœur net... La deuxième cosmo-énergie quant à elle, lui était bien plus familière ! Un cosmos si fort, si pure, parvenant à vous véhiculer des forces et de l'espoir, teinté toutefois d'une certaine mélancolie, d'une légère peine non dissimulable... À coup sûr il ne pouvait s'agir que de celui de Mashia, ancien hôte d'Athéna, son amie à présent et Chevalier d'Or de la Vierge.

Pour un peu, il s'en serait voulu d'arriver en pareille situation ! Mashia était vêtue d'une modeste cape et semblait en proie à des troubles sans nom à en juger par l'inquiétude sur son visage tandis que le Chevalier d'Or du Lion quant à lui, l'écoutait avec une telle détermination, un tel sérieux, qu'il ne fut plus permis de douter un seul instant du sérieux de leur conversation ! Tout à coup et tandis qu'ils conversaient, jaillit de nulle part une sorte de vortex qui l'espace d'un instant passa d'une légère brume à un trou béant donnant sur le néant ! Une fraction de seconde plus tard et sans que les deux tourtereaux aient eu le temps de dire « ouf », un individu en émergea et atterrit non sans grâce et légèreté sur le sol, avant que la faille dimensionnelle ne disparaisse tout aussi rapidement qu'elle était apparue. Ce sombre crétin était apparu de dos, pile entre la demoiselle et le doux monsieur, ce qui compte tenu de la situation, pouvait être limite gênant ! Mais pas pour lui malheureusement qui ne se voyait aucunement comme un gêneur interrompant une conversation à laquelle il n'était pas prié de participer... Sa cape grise recouvrant la quasi-totalité de son corps, ondulait encore sous l'effet de sa fulgurante apparition ! Seules ses bottes dorées trahissaient le fait qu'il avait revêtu son armure... Ses longs cheveux noirs ébènes masquaient en partie son visage, mais ne parvenaient néanmoins pas à dissimuler le bandeau couleur rouge sang qu'il portait... Si le doute était permis quant à l'identité de ce sinistre individu, ce ne fut plus le cas en revanche lorsque celui-ci se tourna face à ses deux vis-à-vis, déployant à leur égard et comme il en avait l'habitude, un sourire radieux et au combien agaçant dont il avait le secret, exhibant par la même occasion son teint mât et le métissage dont il était le fruit...
    « Ravi de te revoir Mashia ! » Lui lança-t-il avant de penser tout haut comme s'il se parlait à lui même. « Je suis venu dans l'espoir de m'entretenir avec Corell, d'autant que j'ai cru sentir son cosmos ici-même, mais apparemment je me suis trompé... » Lâcha-t-il comme si de rien n'était, se moquant éperdument de les avoir interrompus... «  Et toi, qui es-tu ? »
Eidolon, le Chevalier d'Or du Cancer et agaçant gardien de la quatrième maison du zodiaque, était revenu d'entre les morts pour le meilleur et sans aucun doute pour le pire...
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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyDim 27 Avr - 15:49




Mashia Mokushi



Les chroniques d'une fleur de Lotus




Eidolon





Toujours toute recroquevillée sur elle-même, la Vierge songeait aux événements à venir, à sa future entrevue avec les Asgardiens. En un sens, elle était intimement persuadée que cela ne mènerait à rien : elle savait les guerriers d'Odin trop fiers pour revenir sur une quelconque décision. Si elle pouvait comprendre leur volonté de rester en autarcie, Mashia ne pouvait en revanche pas admettre qu'ils remettent en cause une Alliance pourtant connue de tous entre les deux Royaumes. N'avaient-ils aucun sens de l'honneur ? Aucune parole ? Cela serait très décevant de leur part ! Cette pensée la rembrunit davantage qu'elle ne fit naître un sentiment de révolte. Bien qu'il soit tout de même présent, quelque part au fond d'elle. Or, sans doute trop harassée par les derniers événements au Mexique, la jeune femme à la longue chevelure rouge ne pouvait se laisser gagner par la colère. Surtout plus maintenant qu'elle avait reprit le contrôle d'elle-même. Encore songeuse, n'obtenant aucunes réactions ou remarques du nouveau Saint du Lion, la belle eut la surprise de sentir un léger changement dans l'air. Interpellée la Sainte observa le phénomène en silence, avant qu'un mince sourire tendre n'ourle ses lèvres vermeilles.

Eidolon.

Son entrée en scène aurait sans nul doute fait mouche si la demoiselle ne le connaissait pas aussi bien pour son tempérament légèrement … farceur. Il aimait jouer la carte de la provocation et de la nonchalance, exprès pour agacer les nouvelles têtes qu'il pouvait croiser. Mais l'ancienne hôte d'Athéna, elle, n'était pas dupe. Et le revoir ainsi après ces quelques mois passés la ravissait au plus au point, lui donnant suffisamment de baume au cœur pour se redresser et aller à sa rencontre. Elle s'était inquiétée de sa disparition, et, pour ne pas mentir, s'était même fait un sang d'encre pour le Cancer. Se pourrait-il qu'il ait retrouvé la Louve ?! Cette donnée éclata dans son esprit comme un feu d'artifice. Alors, peut-être un peu trop volubile, Mashia ne se fit pas prier pour le lui demander. Seulement, c'était sans compter son manque d'assurance dans les jambes qui la trahie et la fit ni plus ni moins tomber sur le malicieux Cancer. Se rattrapant comme elle le put à la cape qui cachait l'armure du jeune homme, un léger bruit sourd put apprendre à l'intéressé que la maladroite devait s'être fait encore plus mal. Un énième bleu sans doute sur sa peau pâle, souillée encore de sang.

~° Eidolon ! Je te croyais perdu !  s'exclama t-elle, faisant apparemment fi de la douleur occasionnée par sa « chute ». ~° Mais où étais-tu passé ? Tu … tu as retrouvé Liana ? Dis moi qu'elle est ici … 

Laissa t-elle traîner d'une voix brisée en raffermissant sa poigne sur le tissu gris et chaud. Elle se laissa aller, prise d'un vertige en s'étant levée trop vite et posa sa tête contre ce torse dur et glacé. ~° Dis moi qu'elle va bien ... 

Ses yeux turquoises se levèrent vers le visage de son ami qu'elle contempla longuement, s'assurant ainsi qu'il allait bien. Un léger soupir passa outre la barrière de ses lèvres. ~° Par Athéna, tu vas bien … Oh, je … dois te dire … Corell est … 

Son regard se para d'un voile de tristesse. ~° Mais je te présente Rigel, chevalier du Lion. Rigel … je vous présente Eidolon, chevalier du Cancer ! 

Sur ces présentations, elle se recula, s'excusant d'un regard, de ce contact prolongé qui lui fit monter le rose aux joues. La demoiselle resserra autour d'elle, le tissu qui recouvrait sa nudité. ~° Je dois partir Eidolon … Je dois aller en Asgard. Et comme je le disais à Rigel, vous devez rejoindre Celsius, si cela ne t'ennuie pas de l'accompagner ? Comme je l'expliquais au Lion, le Sanctuaire Sous-Marin est en grand danger ou vient d'être touché par une catastrophe sans doute liée à ma propre mission au Mexique et aux Blacks Saints. Je pressens un danger … alors faites bien attention à vous !

Soudain, la voix du Grand Pope éclata dans les esprits des Chevaliers. Confirmant ses craintes. Un regard entendu aux deux jeunes gens et elle disparut dans un coup de vent.

=> Entrée du Royaume d'Asgard







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Hector


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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMar 29 Avr - 13:24

Cela faisait quelques jours tout au plus que le colosse à la chevelure flamboyante était revenu au Sanctuaire, ce lieu ancestral où les plus grands guerriers que la terre ait connu se réunissaient pour protéger ses habitants. Convaincu d'avoir trouvé ce pourquoi il devait se battre, embrasser la cause de la Déesse Athéna ne fut qu'une formalité. Au nom de son ami disparu et du nouveau statut qui était le sien, il s'était rendu dans son temple afin de monter la garde, un rôle qui lui siérait parfaitement vue son physique pour le moins impressionnant. Néanmoins, au risque d'éveiller les soupçons, Hector se fit plutôt discret, se contentant de rester dans un coin reculé de son temple, une pièce connue du seul Taureau d'or en fonction, tout en cachant son cosmos aux yeux de tous. Se couper du monde après tant d'années à parcourir des contrées inhospitalières n'était certainement pas une mince affaire, seulement, il ne faisait aucun doute que la disparition de Marcus avait été bien plus traumatisante qu'il n'aurait pu le croire. Se présenter de manière aussi abrupte vêtu de son apparat doré ne ferait qu'attiser la douleur et la méfiance de ceux qu'il rencontrerait, ainsi attendre l'instant propice pour faire son apparition restait sans doute une meilleure option.

Le Sanctuaire avait changé, hormis la nouvelle génération de chevaliers qui avait succédé à ses illustres pairs, une sensation pour la moins étrange l'avait envahi à son arrivée. Une certaine morosité se dégageait de ce lieu si au haut en couleur par le passé, comme si quelque chose s'en était allée, délaissant derrière elle, une vague de nostalgie et de tristesse. Bien que tout semblait s'être déroulé pour le mieux, en dehors de la disparition de son regretté ami, à ses yeux cela cachait quelque chose, il était un enfant de cette Cité, il était né à ses côtés, elle ne pouvait lui mentir... L'essence même de ce lieu avait perdu de son charme, comme si on lui avait ôté la douceur et l'osmose qui le caractérisait avant son départ. Malheureusement, la raison d'un tel dénouement à l'instar de ses camarades le ferait tressaillir à n'en pas douter. Aussi, surprenant que cela puisse paraitre, le cosmos de la Déesse semblait amoindri, voire disparu. L'énergie cosmique qui emplissait le Sanctuaire d'une aura bienveillante, apaisant et redonnant espoir aux plus défaitistes des hommes n'était plus. Qu'était-il advenu de sa Déesse? Une question à laquelle il ne pourrait obtenir de réponse qu'en questionnant ses compagnons d'armes.

À trop vouloir se concentrer sur son objectif, la protection de la Terre et la sauvegarde des idéaux de la Déesse Athéna étant à ne pas en douter un but pour le moins louable, le taureau de feu avait omis de porter attention au cas de sa Déesse. Honorer la mémoire de ses proches en prenant part à la protection du Sanctuaire avait été sa priorité, mais que serait cette Cité sans sa Déesse pour la diriger? Un certain émoi envahit l'homme à la stature imposante, une mélancolie qu'il n'aurait pu canaliser, tant ses pensées se tournèrent vers cette femme qui avait été une seconde mère pour l'ensemble des chevaliers. Il ne l'avait jamais côtoyé personnellement, seulement dans ses rêves les plus fous, néanmoins, il lui semblait avoir partagé une partie de son existence avec elle, son cosmos bénéfique lui offrant un soutien pour le moins inégalable. S'en vouloir pour la disparition de la Déesse qu'il était censé protéger n'était pas pour autant une bonne solution, sa cicatrice sur son visage lui rappelant chaque jour que douter ne le mènerait à rien. Une fois il avait douté et cela avait suffi à ce qu'il soit blessé gravement, jamais plus il ne ferait la même erreur, malgré toute la peine que cela pouvait lui engendrer il était impératif qu'il fasse la part des choses!

Il ne pouvait se permettre de courber l'échine, de montrer aux autres une facette pour la moins détestable, il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à perdre espoir. Athéna n'était plus certes, mais son souvenir et ses idéaux perdureraient en chacun d'eux. Son rang et sa dévotion pour cette cause qu'il pensait juste, lui intimaient de montrer la voie à ceux qui s'étaient perdus en chemin, il était un Saint de l'espoir, un guerrier capable des plus grandes prouesses, capable de scinder la mer en deux et de déplacer les montagnes, il ne pouvait fuir! Alors, quand il reçut par un procédé bien singulier un message télépathique, sans plus attendre il se mit en route en direction du temple du Lion. Le message qui lui était parvenu lui indiquait de faire preuve de vigilance, c'est pourquoi il s'était paré de son armure d'or dont on disait que la lueur était le fruit de l'astre solaire lui-même. Casque sous le bras, sa cape virevoltant sous l'effet du vent, l'ascension de ces marches sonnait en lui comme le début de son aventure, à la fois heureux et quelque peu crispé par l'enjeu et le regard que ses compagnons lui porteraient. Il était temps pour lui de se montrer aux autres, de se présenter comme le digne successeur de Marcus, une tâche qui s'annoncerait difficile, mais pour laquelle ses solides épaules arriveraient à en supporter le poids.

Une question lui brulait les lèvres, une question qu'il poserait une fois aux côtés de ceux qui seraient à l'avenir ses compagnons. Une fois la dernière marche foulée, le géant à la crinière enflammée s'engouffra d'un pas déterminé dans la demeure de son homologue. Seul dans la pénombre il avançait, son regard plus déterminé que jamais, fier de pouvoir redorer l'honneur de son ami disparu. Peu à peu le bruit des cliquetis de son armure se fit de plus en plus audible pour ceux encore présent dans cette pièce. Apparaissant peu à peu de la zone d'ombre, Hector avait fière allure, sa carrure imposante lui donnant l'air d'un géant ainsi vêtu de son apparat doré. Une fois aux côtés des deux hommes qui tout comme lui étaient revêtus de leurs armures d'or, Hector les dévisagea d'un air neutre. De l'homme à la toison brune et la barbe grandissante, se dégageait une impression pour la moins singulière. Si son armure permettait d'attester qu'il appartenait à l'ordre des Saints, son cosmos quant à lui disait le contraire. En effet, aussi surprenant que cela puisse paraitre, de cet homme au corps élancé irradiait une énergie néfaste, proche de la Mort elle-même. Son regard à son encontre n'était en rien mauvais, bien au contraire, il l'intriguait tout simplement. Quant à son ami doré, sa jeunesse contrastait parfaitement avec son animal totem. De ses yeux on pouvait voir la fougue et la vélocité dont il était doté. Son regard animal n'ayant pour autant aucune emprise sur le colosse. Bien que plus jeunes que lui, ils semblaient être de fiers guerriers, si bien que sans plus attendre il les interpella d'un ton neutre, dénotant chez lui une prestance jusqu'alors inconnue.
    « Chevaliers, je me présente Aldébaran du Taureau! » Commença t-il à leur dire tout en les gratifiant d'un hochement de tête « Une question me taraude l'esprit et j'aimerais que l'un d'entre vous y réponde: qu'est-il advenu de notre Déesse bien aimée? »
À ces mots, sa poigne se raffermit sur son casque, il eut un léger temps d'hésitation avant de se prononcer. Ne sachant pas comment allaient réagir ses deux compères, il se contenta d'arborer la même posture, tout en affichant une mine toujours inexpressive. La réponse à sa question lui importait certes, mais plus encore ce qu'il lui importait en cet instant était de voir leur réaction quant à sa soudaine apparition. Cet échange pour le moins cordial allait conditionner la suite des évènements, à eux de se montrer respectueux comme il avait pu l'être...
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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyLun 5 Mai - 23:36

Comme il le lui avait dit quelques secondes auparavant, le Chevalier d'Or à la peau mate était réellement heureux de revoir son amie, mais il n'aurait jamais pu s'attendre à la revoir après si longtemps dans un tel état ! La Vierge d'Or était complètement dévêtue, son corps nu n'étant recouvert que d'un léger tissu... Bien que sa beauté soit restée intacte, celle-ci avait cependant mauvaise mine... À bien la regarder, si tant est que sa tenue légère ne vous déstabilise pas au point de tourner la tête par commodité, l'on pouvait distinguer un peu partout sur les parties visibles de son corps, quelques petites ecchymoses... Que lui était-il arrivé ? Eidolon tenterait de lui en toucher deux mots, du moins s'il en avait la possibilité. En le voyant, celle-ci se rua sur lui, ravie de le revoir elle aussi. Se ruer était néanmoins un mot bien trop fort, car pour être franc, lorsqu'elle se hâta, celle-ci sujette à une soudaine faiblesse passagère, s'effondra littéralement sur lui, Eidolon l'ayant empêché d'heurter le sol avec pertes et fracas.

Ainsi sa fatigue n'était pas fiction, mais réalité... Si cette dernière ne l'avait pas alors assailli de questions, Eidolon lui aurait bien sûr conseillé de prendre du repos, mais bien évidemment et comme pressenti, il n'en eut pas l'occasion... Ses premiers mots furent pour Liana. En le voyant, elle ne put s'empêcher d'évoquer le nom de leur grande amie commune disparue depuis déjà quelques temps... À l'énonciation de ce simple nom, Eidolon fut alors pris d'une certaine nostalgie et d'un léger pincement au cœur... Cela faisait des mois et des mois à présent que Liana avait quitté le Sanctuaire pour disparaître on ne sait où... La dernière personne à l'avoir vu d'ailleurs n'était autre qu'Eidolon. La dernière fois qu'il l'avait vue, c'était lors de son intronisation au rang de Chevalier d'Or et il avait été immensément fier de la voir assister étape par étape à son ascension ! Depuis son arrivée au Sanctuaire, Liana avait toujours été son pilier chez les Saints ! Alors qu'il n'était qu'un apprenti comme le Sanctuaire en compte des centaines, elle n'avait pas hésité à le prendre sous son aile, le conseiller, l'aider, l'apaiser, le soulager de ses vieux démons... Elle était celle à qui il devait d'être là aujourd'hui ! Sans son soutien indéfectible et malgré son talent, il ne faisait aucun doute qu'Eidolon n'en serait pas là à l'heure actuelle !

Et lui, qu'avait-il fait pour elle jusqu'à présent ? Pas grand chose malheureusement... Il avait toujours tenté de l'aider comme il le pouvait, exactement comme elle l'avait fait avec lui, mais alors que cette dernière n'aurait pas hésité à le suivre jusqu'au bout du monde, lui n'avait même pas tenté de la retrouver après qu'elle ait quitté le Sanctuaire il y a de ça quelques temps, trop longtemps pour être franc. Certes ce n'était pas vraiment sa faute, ses nouvelles fonctions l'avaient en effet empêché de quitter le Sanctuaire pour partir avec elle, suite à quoi il aurait été difficile pour lui de la retrouver au bout du monde, mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il aurait dû tenter quelque chose ! Aussi vaine soit cette tentative pour la retrouver... Sa conduite lui inspirait une honte insurmontable... Et maintenant qu'il se retrouvait nez-à-nez avec sa plus fidèle amie, il n'osait croiser son regard et lui dire à quel point sa disparition le tourmentait... Par chance, lors de ses allez-venues incessantes au Puits des âmes, ce dernier n'avait pas croisé ce qu'il aurait pu rester et advenir d'une Liana décédée, en partance pour le royaume d'Hadès, prête à se précipiter dans un trou sans fond... Même si rien ne permettait d'affirmer qu'elle était encore en vie, cela lui donnait encore quelques motifs d'espoir ! Mais plus que cela encore, Eidolon se refusait à croire qu'une guerrière aussi farouche quelle, ait perdu la vie dans des conditions peu claires et inexplicables ! Liana n'était pas la première venue après tout ! Pensait-il à cela pour tenter de se convaincre que sa chère et tendre « amie » n'était pas six pieds sous terre ? Oui sans aucun doute... Mais à ses yeux il ne faisait aucun doute qu'elle était encore en vie ! Pourquoi ? Parce qu'il y croyait, tout simplement! Et cela faisait toute la différence ! Liana était en vie c'était sûr ! Mais pour l'heure, il se retint de dire quoi que ce soit...

Il laissa Mashia lui dresser un bref topo de la situation, du moins ce qui pouvait s'y apparenter tant ses propos étaient brefs et concis... Ainsi Corell n'était plus... Du moins il n'était plus présent au Sanctuaire lui non plus... Ce sombre inconnu qui se trouvait dans la maison du Lion était donc son successeur. Corell était une véritable légende chez les Saints, y compris au sein des Chevaliers d'Or ! Le remplacer ne serait pas une mince affaire... Mais si l'armure d'Or du Lion l'avait choisi, c'est que forcément ce Rigel était quelqu'un de puissant, d'apte et de compétent ! Les armures ne se trompent jamais... Eidolon en savait quelque chose pour avoir été désigné de la même façon par la sienne. Mashia enchaîna ensuite et lui expliqua que Celsius était en partance pour le Sanctuaire Sous-Marin afin d'y régler une affaire urgente... Si Eidolon avait suivi son entraînement, en revanche il n'avait pas été mis au courant des projets de ce dernier... Le métisse se serait volontiers porté volontaire pour l'accompagner, mais il avait d'autres préoccupations en tête... D'autant que cette affaire avait tout d'une vendetta solitaire dont Celsius avait le secret... Mieux valait le laisser régler ses affaires personnelles seul ! Eidolon parlait par expérience... Et puis celui-là non plus n'était pas n'importe qui ! Sous ses traits fins et sa belle gueule délicate se cachait sans aucun doute le plus puissant et terrifiant guerrier du Sanctuaire ! Eidolon ne manquerait pas pour autant d'aller lui prêter main forte plus tard, si ce dernier n'avait pas fait le ménage d'ici là. Mashia ayant divulgué tout ce qui devait l'être au Cancer, ce fut à présent à son tour de rompre le silence.
    « Je n'ai pas eu de nouvelles... Je ne sais pas ce qu'il est advenu de Liana moi non plus... Mais nous la reverrons c'est sûr ! Nous la reverrons... » Finit-il par articuler à l'attention de la Vierge avant de reprendre, arborant un beau sourire cette fois et la regardant droit dans les yeux « Et ce jour-là nous irons tout les deux lui tirer les oreilles avant de lui exprimer notre joie, ahah ! »
À ces mots, Mashia s'évanouit dans la nature, disparaissant aussi délicatement que ce que cette frêle, mais puissante jeune femme pouvait le faire... Elle partait pour une quête des plus dangereuses, mais sans doute aurait-elle trouvé dans les propos d'Eidolon un peu de réconfort et la force de mener à bien sa mission. Mashia partie, Eidolon crut sans doute que les choses resteraient en l'état, mais ce dernier en pensant ainsi s'était une fois de plus fourvoyé ! Quelques secondes plus tard tout au plus, Eidolon sentit irradier un puissant cosmos en provenance de l'entrée de la maison du Lion... Ce cosmos n'était que force et puissance à l'état pur ! Une masse si conséquente d'énergie que l'air paraissait difficilement respirable ! Comme si l'air entrant dans les poumons d'Eidolon était soudainement devenu plus lourd, l'asphyxiant au passage ! Si le cosmos était censé représenter celui dont il émane, dans ce cas à qui pouvait donc appartenir celui-ci ? La réponse ne tarda pas bien sûr à survenir... Des cliquetis métalliques reconnaissables entre mille, ceux d'une armure, vinrent mettre fin au silence s'étant installé depuis le départ de la Vierge... Les cliquetis se firent de plus en plus insistants avant que des bruits de pas ne se mettent à résonner à leur tour... Aucune silhouette n'était encore visible, mais à mesure que cet individu approchait, le sol s'était mis à trembler de part en part... Seconde après seconde le sol vibrait plus en plus, comme si ses seuls pas étaient capables de provoquer de véritables séismes ! Finalement, de la pénombre émergea l'éclat étincelant d'une armure d'Or et non des moindres ! Si sa teinte n'avait rien à envier à celles des autres armures d'Or, en revanche, ses dimensions étaient en tout point différentes et faisaient qu'elle était facilement reconnaissable parmi toutes les autres ! Cette gold cloth dont le casque laissait transparaître des cornes protubérantes, plus encore que les cornes de ce bouquetin de Capricorne et moins enroulées que celles de ce vieux Bélier, ne permettait plus de douter de la constellation qu'elle était censée représenter : c'était l'armure d'Or du Taureau ! Émergeant enfin de la pénombre, se plaçant dans la lumière, Eidolon le vit alors !
    « Aldébaran... » Prononça-t-il dans un murmure quasi-inaudible.
L'espace d'un instant, Eidolon caressa l'espoir de revoir Aldébaran ou plutôt l'Aldébaran que tous connaissaient au Sanctuaire, celui qui l'avait promu au rang de Chevalier d'Or du Cancer, le Général des armées de la Déesse Athéna et qui avait lui aussi disparu depuis quelques temps sans qu'on sache pourquoi ni comment... Eidolon avant que ce Chevalier n'entre en scène, s'était imaginé aller colporter la nouvelle du retour de leur Général, ramenant un peu de joie au Sanctuaire, mais cette idée s'envola bien vite tout autant que ses illusions... Le colosse de deux mètres qui leur faisait face n'était pas l'Aldébaran qu'ils connaissaient, du moins qu'Eidolon connaissait, Rigel ne pouvant le connaître compte tenu de ses états de service. Son prédécesseur avait la peau d'une couleur noire ébène, la sienne était blanche comme de la craie. Son prédécesseur était chauve, lui possédait une tignasse ainsi qu'une barbe aussi rougeoyante et ardente qu'un brasier! Le plus dérangeant chez lui était sans nul doute la vilaine cicatrice qui ornait le coin de sa bouche et qui laissait apparaître quelques unes de ses dents... Malgré tout, cet individu arborant l'armure d'Or du Taureau possédait quelques similitudes avec le précédent Taureau, à commencer par l'âge par exemple et sa taille démesurée, un corps massif qu'on aurait cru tout droit taillé dans la roche ! Un Géant ! Oui, c'est ce qu'il était ! Un véritable Géant ! Mais le détail qui les rapprochait le plus tout les deux était sans nul doute le regard... Il s'en dégageait un véritable sentiment de puissance inouïe! Une détermination sans faille ! Une passion intacte ! Eidolon n'aurait su dire si ce regard était un trait caractéristique de chaque possesseur de l'armure d'Or du Taureau, mais en tout cas et assurément tout deux avaient le même.

Après les avoir toisé du regard d'une manière assez neutre, leur interlocuteur s'adressa enfin à eux. Il se présenta à eux sous le nom d'Aldébaran – étonnant n'est-ce pas ? - chose qui ne surprit pas plus qu'outre mesure le gardien de la quatrième maison, avant de poser une simple, mais au combien importante question... Sa voix était forte, son ton approprié... Même en employant de simples mots, en se montrant des plus brefs, ce dernier était malgré tout des plus charismatiques et irradiait une force indéniable... Tout en lui inspirait le respect ! Aussi Eidolon ne se fit pas prier pour lui répondre.
    « Athéna n'est plus. » Commença-t-il avant de reprendre bien vite « Les Saints l'accompagnant au Sanctuaire Sous-Marin n'ont pas pu la protéger... Ils en sont revenus bouleversés, comme chacun d'entre nous à l'annonce de cette tragique nouvelle... Néanmoins, ils n'y sont pour rien et ils ne pouvaient de toute façon rien y faire, car la Déesse a subitement quitté son enveloppe mortelle. » Il marqua une courte pause, histoire de le laisser digérer ces informations avant de lui faire part d'un motif d'espoir « Son hôte, Mashia, a cependant survécu. Elle est maintenant Chevalier d'Or de la Vierge est a inexplicablement conservée une partie de la Déesse Athéna en elle. En ces temps troublés, elle est devenue notre symbole d'espoir Chevalier. Les Chevaliers noirs nous mènent la vie dure, mais nous nous battons toujours pour nos idéaux, les mêmes idéaux qui fussent jadis ceux de la Déesse de son vivant ! » Il souffla, reprenant un peu d'air avant de monopoliser la parole de nouveau « Mashia vient de partir à l'instant, tu l'as râté de peu. Dommage pour toi, converser avec elle t'aurait été sans doute bien plus bénéfique qu'avec moi, mais pour ma part je m'estime satisfait, car je suis d'un naturel plutôt curieux... » Dit-il avant de lui jeter un regard espiègle dont il avait le secret « Certains penseront sans doute et à juste titre que je suis fou de tout te déballer comme ça sans poser de question, mais avec toi je sens qu'on peut avoir confiance. Néanmoins si tu es là c'est que l'armure d'Or du Taureau t'a choisi je me trompe ? Dans ce cas, cela signifie qu'il est arrivé quelque chose à ton prédécesseur... C'était notre Général et sans aucun doute le meilleur d'entre nous. Je le connaissais très peu, mais objectivement il n'est pas possible de le voir autrement, c'était un bon chef ! Endosser l'armure d'un tel Chevalier ne sera pas chose facile. Cela vaut aussi pour toi Rigel, comme pour chacun d'entre nous... » Il énonçait une simple évidence, mais qui pouvait paraître mal placée venant de lui. Néanmoins Eidolon n'était pas connu pour mâcher ses mots ! « Je t'ai dit ce que tu voulais savoir, à mon tour maintenant ! À ton arrivée tu t'es empressée de demander ce qu'il était advenu de la Déesse Athéna, comme si un lien quelconque vous unissait elle et toi... L'as-tu servi par le passé ? Qui es-tu ? D'où viens-tu ? Ce sont autant de question que je me pose à ton sujet... Si tu consens à te livrer à moi comme moi je l'ai fait et à répondre en toute franchise, il se pourrait que je t'accorde ma confiance et ainsi ma contribution pour t'aider à faire taire les plus sceptiques d'entre nous. »
Eidolon en temps qu'entremetteur? Quelle idée saugrenue... Voilà qui s'annonçait explosif et passionnant n'en pas douter...
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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyVen 9 Mai - 20:34

Bien que sa soudaine apparition avait de quoi surprendre, le colosse de feu avait l'intime conviction d'avoir frappé à la bonne porte. Malgré le peu de légitimité qu'il pouvait revendiquer, son armure dorée avait de quoi calmer les ardeurs des plus récalcitrants, elle était le symbole de son appartenance au Sanctuaire, de son dévouement pour la cause de sa Déesse. Que l'on doute de lui, importait peu, après tout, chacun était en droit de se faire une opinion, quelle soit erronée ou appropriée, mais ce qu'il ne pouvait tolérer était sans aucun doute que l'on remette en cause le choix de l'armure et par voie de conséquence celui de la Déesse Athéna. Fidèle en tout point, elle était sa raison d'exister, lui manquer de respect étant sans aucun doute un blasphème qu'il ne pourrait accepter. Pourtant, malgré l'air pour le moins désinvolte de son interlocuteur, à contrario de l'homme qui l'accompagnait et qui semblait se muer dans un mutisme pour le moins tenace, ce dernier lui expliqua d'un ton calme entremêlé d'une certaine tristesse ce qu'il était advenu de leur Déesse.

À travers ses paroles, on pouvait dénoter un certain émoi, tout comme le colosse de feu, l'homme à la chevelure de jais semblait affecter par cette disparition. Il n'était pas le seul à ressentir ce manque, cette absence pesante... Pourtant, à défaut de pouvoir retenir ses émotions en son for intérieur, le taureau de feu resta de marbre face à ces propos. Il lui incombait de faire preuve d'un certain détachement, de se montrer fort, de faire abstraction de la douleur qu'il ressentait pour se focaliser sur sa mission. En ces temps troublés, il se devait de montrer l'exemple, de donner de l'espoir aux générations futures, de ne pas flancher devant le premier obstacle. Reprendre le flambeau de son vieil ami n'allait certainement pas être de tout repos, d'ailleurs son homologue de la quatrième maison le lui avait rappelé d'un ton pour le moins évocateur, mais pour autant, en endossant cette armure, le nouvel Aldébaran s'en était accommodé, il savait pourquoi il devait combattre et dans quel but cette force serait utilisée. En sachant cela, ce fardeau devint beaucoup moins lourd à porter. Puis, en y réfléchissant, leur Déesse n'avait pas totalement disparu, contrairement à bon nombre de ses anciens frères d'armes, son enveloppe charnelle demeurait vivante de quoi lui donner du baume au coeur.

La rencontrer lui aurait permis de faire table rase du passé, de donner une silhouette à celle qu'il n'avait rencontré que dans ses rêves, néanmoins, ce n'était que partie remise, il ne faisait aucun doute qu'il serait amener à la rencontrer un jour ou l'autre. Ce n'était certainement pas les occasions qui manquent au Sanctuaire, qui plus est en cette période où comme le lui avait appris le Cancer, le monde courait un grand risque. Plus le récit de cet énergumène haut en couleur s'éternisait et plus sa curiosité à son égard s'intensifia. En effet, aussi surprenant que cela puisse paraitre, son discours et sa façon d'être, lui donnaient une certaine prestance, différente de celle de son vis-à-vis, mais qui parvenait tout de même à lui donner une certaine légitimité. Son franc parler était à ne pas en douter le trait de caractère que l'Aldébaran avait le plus apprécié chez son jeune ami, plutôt que de s'éterniser dans des formules pompeuses, ce dernier ne maniait pas la langue de bois, ce qui le rendait d'autant plus amusant.

Bien qu'une certaine éthique leur intimait de faire preuve de respect les uns envers les autres, rien ne leur interdisait de se montrer avenant et pour le moins singulier! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce dernier ne faisait pas dans la dentelle, faisant fi de l'écart d'âge qui pouvait les séparer, le crustacé s'était de suite empressé de l'accueillir à bras ouvert, comme s'il avait toujours été un combattant de l'ordre des Saints. Si de prime abord, une certaine crainte l'avait envahi quant au fait de rencontrer ses nouveaux compagnons, il en était tout autre désormais. Son homologue venait tout juste de finir de prendre la parole, que le taureau doré laissa s'échapper un léger soupir. Ses craintes concernant la disparition de la Déesse Athéna étaient certes fondées, mais ce qui l'avait inquiété au plus haut point était sans doute le regard que ses compagnons allaient lui porter! Maintenant que l'un d'entre eux s'était proposé de l'aider pour faire taire ceux qui ne verraient pas sa nomination d'un bon oeil, il retrouva une certaine quiétude. Pour la première fois depuis son apparition au sein du temple du lion, son visage jusqu'alors inexpressif devint beaucoup plus enjoué. Un franc sourire orna ses lèvres tandis qu'il se mit à rire de bon coeur avant de s'empresser de lui répondre:
    « Le moins que l'on puisse dire c'est que tu n'as pas ta langue dans ta poche le crustacé! » commença-t-il par lui balancer, avant de reprendre quelque peu son calme et de poursuivre « Effectivement, on peut voir ça comme ça! Je suis né à Rodorio il y a bien longtemps de cela, y'à qu'à voir ma vieille carcasse ahahah! Tout comme toi j'ai servi les idéaux de notre Déesse... » Lui dit-il avant de se stopper quelques instants « Mais contrairement à toi, je n'ai jamais eu la chance de pouvoir la côtoyer, mon statut d'apprenti m'interdisant de l'approcher et ce malgré la présence de mon maitre, l'ancien Chevalier d'or du Taureau » Il se mit alors à serrer son poing avec vigueur, comme pour donner un peu plus de poids à ses propos « Pour autant, j'ai toujours combattu pour sa cause, jusqu'au jour où j'ai senti comme un appel au loin, quelqu'un avait bien plus besoin de moi ailleurs... J'ai quitté le Sanctuaire l'esprit tranquille, pensant qu'il ne pouvait rien lui arriver tant que mon maitre et mon ami seraient présents, mais... » Prenant calmement son casque entre ses deux mains, son regard fixé sur lui, empli de nostalgie « Ils ne sont plus! Marcus comme tu l'as si bien dit était un homme fort, bon, il était comme un frère pour moi et c'est pour honorer sa mémoire et perpétuer son oeuvre que j'ai endossé ce rôle » Finit-il par lui dire, avant de reprendre pour s'excuser d'avoir monopolisé la parole: « Mais trêve de bavardages, à qui ai-je l'honneur? »
Il venait quelque peu de se livrer, de déballer tout son passé au premier qui le lui avait demandé. Pour autant, le colosse à la chevelure de flamme ne le voyait pas de cet oeil! D'une part, car c'était la seule solution pour lui expliquer son accoutrement et d'autre part, car il ne faisait aucun doute après les propos du chevalier aux cheveux de jais, qu'il était un homme sur lequel on pouvait compter. Son comportement n'avait pour ainsi dire rien de commun à l'instar de son cosmos néfaste, toutefois à l'instar de son ami disparu, Hector sentait qu'il pouvait lui parler sans détour. L'avenir lui dirait s'il avait eu raison de croire en lui, mais pour le moment il se contenterait de la bonne impression qu'il lui avait donné pour lui faire confiance.
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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyMer 21 Mai - 20:41

Son imposant interlocuteur se dressait face à lui et le moins que l'on pouvait dire c'était que l'image gargantuesque qu'il véhiculait n'était pas exagérée. Le nouvel Aldébaran était un véritable colosse ! Eidolon n'était pas petit à la base, mais cet individu le surplombait tout de même de deux bonnes têtes, le rendant insignifiant à côté de lui... La différence de taille et de masse était telle qu'Eidolon à côté semblait fragile comme une brindille... Une brindille prête à se briser au moindre pas de cette force de la nature ! Le fait qu'il ait revêtu son armure d'or n'arrangeait guère la situation. Au contraire, le fait qu'il la porte et soit ainsi pourvu de cornes, ne le rendait que plus menaçant et dangereux... Se retrouver face à lui c'était un peu comme se retrouver pris dans l'étreinte d'une main gigantesque dont on ne pouvait se défaire, un étau capable de vous rompre les os en un éclair au moindre geste inapproprié et avec une telle facilité que cela en serait risible... Le fin mot de l'histoire c'était que quoi qu'il fasse, ce gars-là en imposait.

Outre tout ceci, ce qui interpellait encore davantage le gardien de la quatrième maison, c'était son comportement qui contrastait terriblement avec ce qu'on aurait pu attendre d'un individu de sa physionomie. À en juger par ses faits et gestes, cette montagne de muscles abritait à n'en pas douter un esprit doté d'une infinie sagesse. Peut-être était-ce dû son âge, car après tout, il était plus âgé que la plupart des chevaliers du Sanctuaire. Le nouveau Gold Saint du Taureau était visiblement quelqu'un de calme ou du moins sachant conserver son sang-froid, ses manières laissaient présager qu'il avait reçu une solide éducation et Eidolon ne douta pas un instant que cet individu était quelqu'un de cultivé, qui possédait une cervelle et un intellect plus gros que la moyenne. Indépendamment de ce glacial sentiment de tranquillité, Eidolon pressentait que ce nouvel acolyte était néanmoins le genre d'homme à qui il valait mieux éviter de chercher querelle... Le Chevalier d'Or du Cancer n'aurait su dire pourquoi ni comment, mais il se doutait que sous cette carapace de zénitude se dissimulait un Taureau d'une hardeur exceptionnelle prêt à tout ravager et se déchaîner s'il le fallait !

Eidolon guettait sa réaction, le testant au passage, tentant désespérément de le comparer et lui trouver des similitudes avec celui qui fut jadis son Général et l'un des plus grands héros que la Déesse Athéna ait jamais eu sous ses ordres, mais le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne fut pas déçu... Cet Aldébaran là était à n'en pas douter un homme de la trempe de son prédécesseur ! Du récit de sa vie et si Eidolon ne devait retenir qu'une chose, c'était combien les épreuves qu'il avait dû traverser au cours de son existence l'avaient changé. Il avait appris à se débrouiller par lui-même, et avait longtemps cherché un sens à son existence, un but à poursuivre, ce qui n'était pas sans raviver son propre passé au Chevalier d'Or du Cancer... D'après ses dires, ce Saint était véritablement quelqu'un de bon et une personne réfléchie, car il lui en avait fallu du courage pour admettre qu'un autre que lui méritait de disposer de l'armure d'Or du Taureau après avoir passé des années à s'entraîner nuit et jour pour la revêtir... Il lui en avait fallu encore plus pour se résoudre à quitter le Sanctuaire, ses proches, ses compagnons, son ami et son maître pour œuvrer là où on avait le plus besoin de lui.

C'était tout à son honneur d'avoir cru en son prédécesseur et ami, Marcus comme il l'avait appelé par mégarde, le véritable nom de leur regretté Général, sans jamais défaillir, car il ne s'était pas trompé en pensant de la sorte : Marcus avait été un parfait protecteur et un chevalier exemplaire aux yeux de tous. Cet Aldébaran était décidément une personne peu banale ! Il fut jadis un apprenti tout comme Eidolon, ayant suivi le plus dur des entraînements pour se hisser au niveau des plus illustres guerriers de cette terre sacrée, sans pour autant recevoir le Graal auquel chacun aspirait : revêtir une armure. Il n'avait tenu personne pour responsable de sa situation et était resté lucide tout du long, assumant ses choix de A à Z, ce qui au final ne l'avait rendu que plus fort ! Toute sa vie, toutes les épreuves et les péripéties qu'il avait enduré, avaient finalement convergé pour faire de lui la personne qu'il était : Un Saint au service de la Déesse Athéna et de sa cause.

Il n'était plus possible d'en douter... Assurément, Aldébaran était quelqu'un de la trempe de son prédécesseur, mais avec ceci en plus... De l'humour ! Marcus indépendamment de son rang et ses fonctions s'était toujours montré plutôt distant avec la plupart des autres Saints. La plupart, car Eidolon ne l'avait pas connu suffisamment pour pouvoir en juger. Cependant, ce Gold du Taureau n'hésitait pas à rire de bon cœur et chambrer quand il le fallait... Eidolon expert en la matière ne pouvait être que ravi ! Si succéder à leur Général ne serait pas une mince affaire et que son arrivée en choquerait plus d'un, le Cancer était persuadé que sa force et son naturel sans compter la bonté et la bonne humeur qu'il affichait, auraient tôt fait de convaincre la quasi-totalité de ses congénères ! Satisfait qu'il se soit livré à lui sans rechigner, Eidolon ne put cacher sa joie, ou plutôt son habituel sourire espiègle qui avait le don d'agaçer les siens. C'était à son tour à présent de répondre en toute franchise à la question de son aimable interlocuteur.
    « Il est vrai que je ne me suis même pas présenté... » Dit-il tout en s'inclinant à son tour, l'imitant pour ainsi mieux le taquiner. « Je suis Eidolon du Cancer, gardien de la quatrième maison du zodiaque. J'étais encore un apprenti il y a peu, mais ton prédécesseur en a décidé autrement et m'a nommé à ce rang après que j'ai été choisi par mon armure. » Continua-t-il, faisant une courte pause pour reprendre son souffle avant de poursuivre. « Et tout comme toi, je n'ai pas connu la Déesse personnellement. Néanmoins elle a donné un sens à ma vie... Oui, elle m'a sauvé. » Dit-il sans plus de précisions, restant volontairement évasif à ce sujet. Il dut néanmoins se résoudre à pratiquement tout lui divulguer. « Avant je n'étais rien si ce n'est un orphelin, un mendiant sans avenir, un anonyme voué à mourir seul dans son coin. La Déesse m'a donné un but à atteindre, elle m'a offert un toit, des compagnons, qui même après ma mort, perpétueront ma mémoire. Des témoins qui pourront crier haut et fort que mon existence n'était finalement pas vaine sur cette Terre... En échange je lui ai dédié vie, mon âme. Même maintenant qu'elle s'est retirée, je m'efforce de mettre tout en œuvre pour réaliser son œuvre. »
Il venait lui aussi de se livrer en toute franchise, sans rechigner et espérait que son récit l'avait tout autant captivé que le sien, sinon tant pis, Eidolon s'en accommoderait et s'en remettrait comme toujours, mais au moins, il avait été franc avec lui. D'ailleurs, il lui en avait tellement dit à son sujet qu'Eidolon se sentait nu à présent... Il n'était pas dans son habitude de tout déballer de la sorte. Même s'il était blagueur, Eidolon en revanche n'aimait pas s'étendre sur sa personne et encore moins parler de son passé... Néanmoins, c'était pour la bonne cause et puis comment son vis-à-vis aurait pris la chose s'il n'avait pas agit ainsi ? Sa réaction aurait pu être intéressante tout compte fait... Dommage. Cependant et dans tous les cas, Eidolon ne s'était pas senti de lui mentir, car en agissant avec franchise, il avait permis que des liens à l'avenir puissent se tisser entre eux. Qui sait peut-être serait-il un jour un allié de poids et pourquoi pas un ami ? Mais pour l'heure, les pensées du Cancer étaient accaparées par autre chose... La détresse et le ton funeste des paroles de Mashia, la Vierge d'Or. Celsius avait dû partir au Sanctuaire Sous-Marin en toute hâte et Mashia n'avait pas l'air franchement rassurée... Pour preuve, elle lui avait demandé de le rejoindre là-bas, signe que les choses ne tournaient pas rond et que quelque chose de cataclysmique risquait bien vite de leur tomber à tous sur la tête si les Saints ne se mobilisaient pas très vite.
    « Aldébaran, il me faut partir, car il me faut m'entretenir avec les Saints de certains évènements... Mon retour au Sanctuaire est tout récent, aussi il me faut des réponses... » Dit-il avant de couper court à toute confusion et ainsi cesser de tourner autour du pot « Que dirais-tu de m'accompagner ? Cela te permettrait de te présenter à d'autres que moi et ainsi prendre tes marques en tant que nouveau Chevalier d'Or du Taureau. Qu'en dis-tu ? »
D'une pierre deux coups, ce dicton ne pouvait pas mieux tomber pour illustrer la situation. Eidolon était véritablement ravi de cette rencontre avec le nouveau Chevalier du Taureau. C'était assurément un bon gars et compte tenu des évènements à venir, le Cancer était d'autant plus ravi de pouvoir compter sur une force de frappe supplémentaire en la personne d'Aldébaran...
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MessageSujet: Re: [Avril 1755] Nouveau Protecteur   [Avril 1755] Nouveau Protecteur EmptyJeu 22 Mai - 13:10

Il l'avait écouté sans rechigner, sans lui opposer la moindre résistance, comme si l'explication qu'il lui avait apporté semblait le captiver. Narrer son propre passé n'avait rien de palpitant, pourtant à travers l'attention que son jeune compagnon lui avait porté, le colosse à la chevelure enflammée eut l'intime conviction d'avoir trouvé un allié de choix. Si ses craintes antérieures l'avaient poussé à se montrer distant avec son jeune ami, il en était tout autre désormais, son masque disparu il pouvait laisser s'échapper un énième soupir. Qu'on l'écoute avec autant d'assiduité, avait de quoi lui donner du baume au coeur. Il ne souhaitait pas qu'on le blâme, mais seulement qu'on le comprenne, qu'on accepte son choix, celui-là même qui l'avait poussé à quitter le Sanctuaire pour trouver des réponses à ses questions. Que cet homme qu'il venait tout juste de rencontrer ne porte aucun préjugé à son égard était plutôt réconfortant, au fond de lui il espérait qu'il en soit ainsi avec l'ensemble des membres du Sanctuaire.

Seulement, une fois n'est pas coutume, le fait que l'un d'entre eux se soit montré bon et avisé, ne signifiait pas pour autant qu'il en serait de même avec les autres. Néanmoins, accompagné de son nouvel ami, la tâche s'annonçait bien moins difficile qu'il n'aurait pu le croire. Malgré son côté extravagant, une étrange sensation se dégageait de l'homme à la chevelure de jais, une aura salvatrice qui contrastait divinement bien avec cet étrange personnage. Son comportement en aurait dissuadé plus d'un, mais le nouvel Aldébaran n'en avait cure, pour lui l'homme qui se tenait à ses côtés semblait le plus à même de réaliser cette tâche. Qu'il l'ait rencontré le premier était sans aucun doute l'oeuvre du destin, des Dieux eux-mêmes, car nul n'aurait pu prédire ce qu'il se serait déroulé dans d'autres circonstances... Une rencontre fortuite, inattendue, mais qui à l'avenir lui serait bénéfique à n'en pas douter. Ce n'était certainement pas la suite des événements qui lui dirait le contraire, car au moment où l'on pouvait s'y attendre le moins, le jeune gardien de la quatrième maison livra quelques confidences.

Si de prime abord il avait paru taquin, il en fut tout autre quand il commença à conter son histoire et ce dans un silence de cathédrale. Seul le son de sa voix se répercutait contre les murs de ce temple gardé par le valeureux lion d'or. Ni bruit, ni son, Hector se contentait de l'écouter avec la plus grande attention qu'il pouvait lui apporter. Après tout, c'était la moindre des choses que de l'écouter, de se montrer aussi impliqué que ce que son jeune ami avait pu l'être. Son sourire, son comportement cachaient en réalité un mal-être profond, une enfance difficile, jonchée par la débauche, l'amertume, une vie vouée à disparaitre dans l'anonymat le plus totale. Le plus tragique était sans doute, que c'était justement contre cela que durant son existence le nouveau chevalier d'or du Taureau s'était battu. Combattre le chaos, la peine, faire de ceux dont la vie ne les avait en rien épargné des personnes meilleures. Pourtant, dans ses yeux et par extension son âme, Eidolon, car tel était le nom qu'il venait de lui décliner, semblait apaisé.

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, son regard ne pouvait le tromper, même si une part de son coeur restait endeuillée par ces évènements, la détermination qui pouvait s'y lire souhaitait démontrer le contraire. Lui aussi n'avait pas eu la chance de côtoyer leur déesse, mais tout comme lui, elle était sa raison d'être, celle qui l'avait guidé vers la lumière, lui donnant un sens à cette vie qui semblait à première vue bien terne et préétablie. À l'instar du taureau de feu, malgré la disparition de cette femme au combien primordiale pour l'ordre des Saints, il continuerait à perpétuer son oeuvre. Il avait beau être un peu jeune, sa dévotion envers la cause d'Athéna n'avait rien à envier à celle de ses pairs. Son apparat doré en était d'ailleurs le meilleur exemple, l'âge en de telles circonstances n'avait pas d'importance, seul comptait la détermination, celle de faire ce qui est juste pour protéger les générations futures. Porter un tel fardeau sur les épaules n'était pas donné à tout le monde, mais comme il avait pu le faire pour lui auparavant, il serait à ses côtés pour l'aider le moment venu.
    « Personne ne mérite de tomber dans l'oubli et ce quel qu'il soit! En ce qui me concerne, tu peux considérer que je ne t'oublierai jamais Eidolon! » Un franc sourire ourla ses lippes, avant qu'il ne poursuive « Si mon prédécesseur a vu en toi le digne successeur de l'armure d'or du Cancer, c'est qu'il te tenait en haute estime et à première vue on ne peut qu'approuver ce choix! »
Il lui lança alors un clin d'oeil pour le moins évocateur, délaissant pour une seconde fois ce masque de neutralité qui le caractérisait d'ordinaire. Il espérait au fond de lui que ces quelques mots sauraient attiser la flamme en son for intérieur, lui donner l'entrain nécessaire pour avancer et le galvaniser pour ses futures missions. Peu à peu, il commençait à prendre ses aises, à jouer son rôle de guide avec sérieux, signe que ce crustacé était quelqu'un avec lequel on pouvait converser sans détour. Si bien qu'une fois que ce dernier lui proposa de l'accompagner en dehors du temple pour rejoindre d'autres alliés, il ne sut refuser cette offre. D'un pas déterminé, reprenant tout doucement son calme, sa poigne pour la moins ferme se referma sur l'épaule du quatrième gardien du Sanctuaire. Si à première vue, ce geste semblait on ne peut plus banal, le principal intéressé ne pouvait l'affirmer. En effet, le colosse venait tout simplement d'apposer sa main sur lui, mais gagné par son excitation, on aurait dit qu'un étau se refermait tout doucement. Tel un sabot d'un taureau piétinant le sol, l'aura étrange qui se dégageait de cette prise avait de quoi surprendre.
    « Soit, je t'accompagne! Prends donc les devants, je ne voudrais pas trop brusquer nos compagnons. Voir un visage familier les aidera certainement... »
Il venait de prononcer ces quelques mots avec un certain détachement, comme s'il connaissait la réponse avant même qu'on ne lui ait apporté. Ils seraient d'abord heureux d'apercevoir l'armure de leur ami, avant de constater qu'il ne s'agissait pas de lui et dès lors bon nombre d'entre eux se poseraient des questions. Toutefois, Hector comptait sur l'aide de son nouvel allié pour calmer les ardeurs des plus récalcitrants d'entre eux, son discours l'avait subjugué il n'y avait plus qu'à espérer qu'il en soit de même avec les autres!
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