Son âme était endormie, et ne cherchait aucun éveil. Trahie, manipulée, abusée, elle ne souhaitait point revenir. La lassitude c’était emparée d’elle, fléau bien humain, et si difficile à vaincre. Il resta ainsi durant des jours, des semaines, sans avoir envie de revenir vers ce monde sans aucune référence, aucun point de repère.

Il ne la sentait plus.

Elle avait toujours été là. Flamme de son être, lueur de son cœur. Même lorsque son âme avait été en proie aux plus sombres pensées, aux plus malfaisantes des idées, elle avait toujours été là, même si à l’époque il n’avait pu se l’avouer.

Athéna.

Mais à présent, elle n’était plus. Ce n’était pas les mots de Zeus qui l’avaient convaincu, mais bien cette absence, ce trou d’obscurité en lieu et place de cette source chaude qui avait alimenté sa volonté des années durant. En la perdant, il avait perdu une partie de son être, ne laissant qu’une coquille vide, sans désirs ni volonté.

Perdu. Tel était son état, sa situation. Il ne cherchait pas à retrouver son chemin.

Mais au milieu de ces brumes d’indécision et d’incertitudes, résonna soudain une douce mélodie. La voix d’une femme. Un chant aux douces fragrances, où se mêlaient la tristesse et l’espoir. Au travers de la perte, vibrait une volonté aussi implacable qu’hésitante, celle d’une vie décédée, d’une aura inexistante.

Les derniers méandres d’une personne disparue.

Âme de Vie, meurtrie, seule dans l’obscurité. Dernière lumière d’existence. Elle s’y accroche. De toute la force de son âme, de toute la volonté de son cœur. Elle s’y accroche, sans pouvoir saisir ces fragments d’existence, aussi brillants qu’une étoile, aussi fragiles que du cristal. Les images apparaissent et se succèdent. Le visage d’une femme aux cheveux de feu, et à l’aura éternelle. Une caresse de cheveux d’argents. Une lumière vibrante, si différente de celle du soleil, mais tout aussi chaude et omniprésente, celle de la Vie.

Il sourit.

Il décide.

Ses yeux s’ouvrent. Un fin rayon de lumière éventre les nuages sombres pour venir illuminer son visage, lors d’un bref instant de compréhension. Il aspire longuement, fermant les yeux, souriant face à cette présence qui s’effrite, s’écoulant peu à peu entre les failles de sa conscience, avant de disparaître…

Mais avec une promesse.

Elle reviendrait… Un jour.

Une si fragile espérance. Il est comblé. Il revit.

Il est de retour.