Les circonstances étaient quelque peu intimidantes. En effet, bien que le Colisée soit aussi vide qu’un paysage en ruines, la présence de l’Aldébaran avait son effet. Il ne dégageait aucun cosmos, comme à son habitude.  Hélas, lors d’un combat, c’est ce qu’il y a de moins rassurant. Le Capricorne s’avançait tandis qu’on le salua et lui présenta les règles séantes. Son regard de félin semblait feuler à la vue de son homologue d’or. Il enleva de suite sa cape immaculée. Elle n’avait là qu’un simple rôle symbolique et à vrai dire, il s’était décidé à ne plus la porter. Elle le gênait plus qu’autre chose. Le tissu enfin déchiré trouva contact avec le sable chaud, le sable qui avait accueillit le sang des gladiateurs d’Athéna. Le  sable qui aujourd’hui rencontrerai un nouveau sang mais, lequel ?



Je risquerai ma vie à chaque combat Aldébaran. Je tiens tout de même à te remercier pour ce duel, il ne pourra m’être que favorable. À présent, en garde.

Des paroles directes et froides, dignes du Capricorne des Indes. Après tout, il venait de rejoindre l’ordre des Douze, personne ne le connaissait mais surtout, il ne connaissait personne. Aujourd’hui était le jour où nous verrons lequel aura cet avantage. D’un hochement de tête, il accepta l’invitation à l’attaque de l’Idole dorée.

Jara ferma les yeux, un vent incandescent l’enveloppa avant de former à ses côtés vingt longues pointes de pur cosmos or. Jara leva la main tandis que les dernières lances se créaient. Pavitra : cette attaque avait été complètement conçue par ses soins. Il s’agissait d’une variante du glaive sacrée qu’il détenait. Hélas, elle était assez instable et c’est pourquoi il décida de l’utiliser dès à présent. Tout en ouvrant ses prunelles, il abaissa violemment son bras dans la direction de l’Aldébaran. Les lames foncèrent à une vitesse luminique. Il espérait bien qu’il pourrait parer, sans quoi, le final n’en sera que plus sanglant.



Jamais je n’oserai faire dans la demi-mesure.

Le vétéran n’usurpait définitivement pas à son titre. Tel un taureau enragé, il n’eut absolument aucun problème à traverser la barrière de lames cosmique sans même tenter de les bloquer. Il ne faisait que les encaisser. Jara ne pouvait être qu’admiratif devant un tel personnage. L’ennui, c’est que le temps de l’adoration n’était pas venu. À cet instant même, l’Aldébaran fonçait dans sa direction. Cette fois-ci, définitivement en position de combat, le nouveau Capricorne était près à l’accueillir. Ca y est, le Taureau doré était à présent à son niveau. Enfin, si l’on peut dire. Le géant d’ébène étonna à nouveau le garçon au teint halé en lui portant une série de coups physiques monumentaux. Mais ce n’était pas ce qui choquait, loin de là, il s’agissait de la rapidité à laquelle ces frappes étaient lancées qui en aurait laissé ébahi plus d’un. L’ennui, c’est que le Capricorne d’Or aussi était doué d’une agilité et d’une rapidité sans égale. Il posait ses mains à plat sur chacun des membres du titan à chaque coup donné. Il s’agissait là d’une technique orientale bien connue mais souvent mal utilisée. À l’instar de l’armure qu’il portait, ses blocages n’étaient pas violent, loin de là, ils étaient secs, durs et repoussaient sans problème l’offensive bovine.  Pas de doute, un humain lambda n’aurait sûrement même pas vu leurs bras bougés tant leur vitesse étaient élevées.

Enfin, vint l’assaut final. Jara ressentait bien à l’expression du Général qu’il portait là sa dernière attaque dans cet enchaînement. Pourtant, alors que Jara était en position, l’impact ne vint pas. Il écarquilla les yeux à la vue du sourire immaculé du Titan : du bluff. Puissant, rapide et malin. Décidément, on comprenait pourquoi le sanctuaire reposait sur ses épaules. Sa défense déstabilisée, l’Indien ne put que contempler le nuage cosmique qui entourait à présent les bras de l’Atlas. À la demi-seconde qui suivit, un mur de lumière vint s’écraser contre le Dixième Gardien. Pas de doute, il avait reçu une puissance digne du grand Typhon et pourtant, à mesure que le sable se dispersait dans les airs, on l’apercevait, debout. Sans égratignure, il ne faisait qu’haleter à grande allure. Jara avait magnifiquement bien bloqué cette attaque aussi. De quoi étonner son adversaire il pensa. Certes, il avait dû perdre en endurance mais il avait pris des dégâts relativement mineurs à ce stade. Pourtant, c’était à son tour de contre-attaquer. Et il n’hésita pas à se moquer du Grand Homme en lui fonçant dessus de la même façon que celui-ci l’avait fait précédemment. Une longue série de coups de poings furent portés mais ce qu’attendait Jara, c’était cette ouverture au flanc et dès qu’il la vit, il leva la jambe et tel un fouet, il frappa à une rapidité ahurissante au point visé. Ceci dans le simple but de faire s’écarter l’adversaire afin de préparer sa prochaine offensive.

Telle une prière, Jara ferma les yeux quelques secondes et prononça son mantra : « Âbha ». À ce simple mot, son cosmos d’or jaillit de tout son être et entoura chacun de ses membres prenant la forme de racines iridescentes. Celles-ci s’arrêtèrent au niveau du coup. À présent sa lame affutée, sous sa forme radieuse, il pouvait y aller.

Me voilà Aldébaran.

D’un geste rectiligne, le nouveau Capricorne dressa son bras droit.  Une pulsion cosmique, arborant des teintes dorées parcourait ce même membre. Il était maintenant complètement illuminé et radiait de lumière flamboyante. Il clama alors, le nom de son épée intangible.


EXCALIBUR !
La lame légendaire sortie de son fourreau et coupa toute matière en direction du Chevalier. Cependant, il ne doutait pas que le Taureau avait d’autres tours dans sa manche.

♉ Esprit de la Terre ♉

♉ Puissance de la Terre ♉

Jara pouvait être fier de lui. Quoi que dise le Taureau, il l’avait impressionné en bloquant complètement sa Corne du Taureau. En réalité, le nouveau Chevalier lui-même s’était impressionné. Toutefois, l’heure de se lancer des fleurs n’était pas venu. Duel d’entraînement ou pas, ceci restait un duel et l’Aldébaran n’avait pas dit son dernier mot. En effet, il n’hésita pas une seul seconde à prendre de plein fouet son Excalibur. Certes, celle-ci ne pouvait se venter de le trancher mais les faits étaient là, son épée semblait faire l’effet d’une plume sur la peau ébène de son homologue.  Oui, le Chevalier Bovin méritait son titre de Général des armées et ne manqua pas de stratégie : à la seconde même où le glaive sacré l’avait touché, il n’hésita pas à faire appel à la puissance terrestre pour se revigorer. Les yeux écarquillés devant un tel enchaînement, le Capricorne d’Or en oublia presque les conditions présentes et eut comme réveil le pouvoir de Gaïa. Doté d’une rapidité surprenante, l’Aldébaran le frappa de plein fouet au torse. Comment avait-il pu s’approcher aussi vite ? C’était à peine si Jara l’avait vu quitter sa position de méditation.

Le combat débutait réellement, à terre, le Taureau noir releva sans sourciller le jeune Saint afin de l’assainir de coups tous plus vifs les uns des autres. Cependant, entre temps, Jara avait pu récupérer ses esprits et aussi violent que l’impact a été, il para de toute ses forces les poings et pieds lancés par son frère d’arme. Un être doté d’une telle vigueur et rapidité ne pouvait qu’être Général des Armées. Il comprenait enfin pourquoi la Princesse avait placé une telle confiance en ce titan. Mais il attaquait aussi. À chaque coup bloqué, c’est l’éphèbe au teint basané qui en lançait un nouveau.

Haletant, l’Indien aux yeux dorés de fauve envoya un coup de pied au Deuxième Gardien dans le but de garder une distance respectable entre eux. Il voulait du spectacle ? Qu’il en soit ainsi. Si la lumière d’Âbha ne suffisait pas à terrasser le colosse, il brillerait d’autant plus. Arrêtant tout mouvement belliqueux, le Tigre Indien se plaça au centre de l’arène. Il prononçait une série de mantras incompréhensible pour ceux qui n’étaient pas originaires de son pays et pendant cette prière, les racines cosmiques de l’Âbha semblaient comme aspirées par ses iris et ainsi, tout son œil luisait d’une éclatante lueur dorée. Une forme, certes, moins impressionnante que la précédente et pourtant, celle-ci lui permettait de brisée les chaînes de son impressionnant cosmos, le laissant puiser dans ses ressources les plus sauvages. Il finit son incantation par ces simples mots :

Vijayi Âbha…

À présent près à retourner à l’assaut, Jara décida qu’il était temps de danser. Il allait lancer à nouveau son Excalibur. Toutefois, celle-ci serait bien plus puissante. Le Capricorne projeta un quadrillage de son glaive sacré, couvrant tout son champ de vision et rendant ainsi toute esquive impossible ! Cette fois-ci, qu’il veuille le déstabiliser ou pas, Aldébaran subira son arcane de tout son pouvoir.  Alors que le mur tranchant avançait vers son adversaire, le Saint d’Or présenta sa technique d’un cri fier mais calme. Il se devait de garder son sang-froid en toute circonstance.


Excalibur : Danse Violente

Pour le spectateur non averti ce combat n'était en rien un exercice d'entrainement, les deux hommes s'échangeaient coups sur coups dans une concentration à toute épreuve. La moindre frappe était concentré et précise et le moindre blocage était assuré et calculé, oui la seule chose qui pouvait différencier ce combat d'un duel à mort était le sourire aux lèvres des combattants et le respect mutuel qui transparaissait à chaque échange.

Jara avait profité de l'engagement physique de Marcus pour contre attaquer, mais ce n'était pas la première fois que le colosse faisait face à ce genre de stratégie et il ne laissait pas de trous assez important dans sa défense pour laisser les coups de Jara toucher. Afin d'y mettre un terme, l'Indien se dégagea d'un coup de pied que Marcus bloqua avec son avant bras, mais qui permit à son adversaire de prendre un peu de recul. En une fraction de seconde le cosmos que Chevalier du Capricorne se concentra et l'Aldébaran comprit que cette fois son physique ne suffirait pas.

Il avait comprit que son adversaire avait du faire sauter un verrou physique pour avoir accès à une plus grande puissance et il savait aussi que cela n'était que temporaire, mais là n'était pas la question. pour le moment il fallait faire quelque chose pour le quadrillage de lame qui ne laissait pourtant aucun échappatoire. Marcus concentra alors un peu de sa propre puissance dans son poing et frappa le sol devant lui afin de soulever suffisamment de matière pour amoindrir l'impact, car impact il y aurait. Protégeant ses points vitaux et rentrant sa tête dans ses épaules, l'Aldébaran faut projeter à la vitesse de la lumière et dans un nuage de gravats sur le mur opposé du colisée.

Tu es loin d'avoir usurpé ton rang, je ne dois le fait d'être debout qu'à ma résistance bien au dessus de la moyenne. La vrai question est combien de temps tiendra tu à ce rythme ?

L'Aldébaran ne laissa pas le temps de répondre ou même de réfléchir à son adversaire, et plongea sur lui avec la puissance de son signe totem. Certes il avait subit de belles blessures face à Jara et il ne se servirait plus aussi bien de son bras droit qui avait encaissé une bonne partie de la dernière attaque, soit il s'en servirait pour fixer sa garde et frapperait du gauche. Cela faisait trente six ans qu'il prenait des coups, il commençait à avoir l'habitude. C'est ainsi qu'il visa la tête d'un coup rapide de son poing droit faible pour venir frapper les côtes opposés du poing gauche avant de faire subir le même sort à autre flanc d'un coup de genou, puis se ramassant le plus bas possible, il se releva à la vitesse de la lumière épaule en avant en plein sur le torse du Capricorne, même s'il bloquait le coup il serait trop tard car déjà les deux bras du Taureau rayonnaient de cosmos.

♉ Nova Titanesque ♉

Réunissant ses deux poings, le taureau frappa le sol avec une puissance égale à celle que Jara venait lui même de déployer si ce n'est que celle ci était concentré en un point. La terre réagit instantanément et explosant sous l'impact et les gradin ne furent épargné que par la protection du cosmos d'Athéna. Des masses de roches explosaient de toutes parts laissant à Jara le soin de s'en sortir.

« Je pourrais vous retourner le compliment. Après tout, la Princesse ne vous a pas offert le commandement du Sanctuaire pour rien, Aldébaran. »

Bien que très peu vaniteux, Jara était fier de sa dernière offense. Le Général des Armées avait été bien blessé. Dans un autre type de combat, ce coup aurait sûrement donné la mort à son adversaire. Toutefois, la dernière phrase du  Taureau doré l’inquiéta. Plissant ses yeux dorés, il se préparait au pire. Le combat devenait de plus en plus sérieux à mesure que leur endurance durait.

« Trêve de bavardages. »

Le Capricorne est et sera toujours très peu loquace. Bien que loyal au possible, il reste un être dont la sècheresse n’a d’égal que le tranchant de sa lame. Il avait d’ailleurs toutes les raisons du monde de s’inquiéter. Fonçant sur lui telle l’armure qui le représentait, il frappa de nouveau. Pourtant, encore et toujours, leur niveau martial semblait définitivement égal et chaque coup donné était bloqué avec la même précision. Ces enchaînements donnaient lieu à un ballet splendide pour celui qui ne connaissait pas l’art du combat. Hélas, le Dixième Gardien ne pouvait se sentir plus bête qu’au dernier coup bloqué, il aurait dû prévoir la fabuleuse attaque cosmique qui allait suivre. La même tactique avait été opérée avant et bien que lors du premier assaut, Jara avait réussi à s’en sortir magistralement, le Bovin d’Or sortait à présent le grand jeu usant de son attaque ultime et signature. Du moins il espérait qu’il s’agissait de celle-ci à la vue de la force titanesque qu’il avait produit.  Le colisée n’était plus qu’un champ de ruines tant le sol avait été retourné par les effluves de cosmos de sa nova. Tombant d’abord dans un gouffre sans fond, le Capricorne fut sauvé in extremis par un rocher avec lequel il s’accrochât. Toutefois, il reçut de plein fouet la fabuleuse énergie cosmique traversant la terre à laquelle il devait sa vie. Quelle situation ironique.  

Retenant ses cris de douleur, lorsque le séisme s’arrêta, c’est par la seule force de sa volonté que Jara se releva. La puissance de l’attaque faisait encore trembler chacun de ses membres perturbant jusqu’à son propre cosmos. Il était à la mercie de son adversaire. Se mettre à une distance respectable de celui-ci était la meilleure des solutions pour l’instant et tournant tant bien que mal, boitant, le bras sur l’épaule, il évitait le deuxième Gardien qui avait pleinement réussi son œuvre. Chacun son tour. Il préféra détourner son regard afin de se concentrer sur sa propre énergie tourmentée par l’offensive ennemie. Prononçant une série de mantra dont le sens n’était connu que de son peuple, il se sentait retrouver petit à petit une meilleure santé sur le plan spirituel. Sur le plan physique, il fallait encore attendre mais l’endurance des frères d’armes se ternissait. La fin était proche, c’était sûr. Faisant à nouveau face à son adversaire, son regard de fauve le toisa sûrement.

« Je vois. »

Bien que complètement différent, les deux hommes se ressemblaient pourtant. Certes d'un point de vue physique c'était le jour et la nuit, Marcus incarnait la puissance et la résistance tandis que Jara était la vitesse et la souplesse incarné. Pourtant leurs âmes elles semblaient à l'unisson, peu bavard pendant le combat, concentré sur leurs adversaires et focalisé sur le but final. Oui, aujourd'hui Marcus avait trouvé chez le Capricorne un véritable homologue, plus qu'un simple combattant il était un guerrier.

La dernière arcanes de l'Aldébaran avait laissé plus de séquelles qu'il n'y paraissait et c'était bien là le principe de sa Nova Titanesque, Jara ne devait certainement plus vraiment sentir ses bras. Face à un autre, Marcus aurait peu être attendu, le laissant récupérer, mais l'homme qui lui faisait face était son égal et en tant que tel il devait lui faire honneur. Le Taureau chargea donc martelant une fois de plus le corps du Capricorne de coup de poing cachant avec stratégie la perte de sensibilité qu'il avait lui même dans le bras droit, il utilisait plus de feinte et n'hésitait pas non plus à frapper du coude ou du genou pour enfin finir par ouvrir la paume de sa main gauche face à Jara.

♉ Puissance de la Terre ♉

L'Aldébaran avait envoyé une faible quantité de cosmos dans la Terre et celle ci le lui avait rendu chargé de sa puissance. La puissance de l'onde de choc n'avait rien à voir avec sa dernière attaque, mais Marcus y puisait une énergie nouvelle et sentait son bras meurtrit lui revenir légèrement.

Ce combat prenait une nouvelle tournure au grand dam de Jara. En effet, malgré le regain cosmique que lui avait conféré sa prière, les séquelles physiques de la Nova Titanesque étaient toujours là.  Une douleur atroce s’emparait de ses bras et c’était le pire qui puisse arriver. Pour un porteur de l’Excalibur, ne pas pouvoir utiliser ses membres est un énorme handicap. Il est trop dangereux (voire chaotique) pour l’adversaire et même l’utilisateur d’user de l’arcane sacrée sans en canaliser l’énergie dans le bras. Pourtant, il ne devait pas montrer sa faiblesse à l’Aldébaran alors que celui-ci passait à l’assaut à nouveau. Sa vigueur était époustouflante. Il était sûr qu’il avait pris autant de dégâts que le Capricorne, et pourtant, il le cachait tellement bien. Il était véritablement un modèle pour cette nouvelle génération de chevaliers.  Et il était tant de passer à la pratique. Tout comme le Taureau d’Or, Jara utilisait une force colossale pour soulever ses bras afin de bloquer les attaques ennemies. Cette fameuse roue sans fin des offensives martiales ne semblait pas vouloir prendre fin et en effet, pour chaque coup bloqué, le Dixième Gardien en donnait un autre.

Cependant, le Général des Armées finit très vite de s’amuser et fit à nouveau appelle aux pouvoirs de Gaïa. Une attaque qui surprit Jara alors que celui-ci assainit un dernier coup. Heureusement pour lui, il savait encaisser ce genre de dommage bien que l’accumulation de la douleur et de la fatigue se faisait fortement sentir lorsqu’une goutte de sueur perla et traversa le visage du chevalier d’Or. Il fallait prendre de court cet individu ! Il avait toujours de quoi rétorquer au tranchant de sa lame. Pourtant, le Saint aux yeux de fauve avait un dernier atout dans sa manche : il avait de quoi toucher à coup sûr son frère d’armes. Alors que les « racines » cosmiques étaient toujours sur son corps dû à l’Âbha, une forme bien plus dense englobait tout l’Indien. Celle-ci reprenait vaguement les formes d’une bête cornue de part les deux protubérances énergétiques au devant. En position de course, Jara préparait une bonne vingtaine de ses lames-lance Pavitra. Si ses bras le faisaient actuellement trop souffrir pour user d’Excalibur, c’est Excalibur qui viendra à lui. Restant en lévitation autour de lui, celui-ci disparu complètement ne laissant qu’un filet de lumière traverser l’arène. Moins d’une demi-seconde plus tard, il apparaissait face à l’Aldébaran. Si vingt lances à longue portées étaient mortelles, à une aussi courte portée, Jara avait peur de ne pas pouvoir contrôler la force de son attaque et de réellement blesser très gravement son Général. Pourtant, il vouait en cet homme un profond respect et une grande confiance. Il savait qu’il trouverait quoi faire face à ça et en effet, alors que la bête cornue qui l’entourait disparue, il lança ses vingt pointes sur la Titan. Le Capricorne resta stoïque. Aucun mot ne sortit de sa bouche.

La fatigue commençait sérieusement à se faire ressentir de part et d'autre, Jara avait déployé un potentiel offensif très impressionnant et Marcus avait bloquer encore et encore tel le rempart qu'il était. Si les deux hommes étaient exténué, il n'en avaient pas moins quelques ressources en stocks et l'Aldébaran se félicita intérieurement d'avoir Jara pour frère d'arme, il savait qu'il pourrait lui confier son dos sans qu'il faillisse et ce même lorsque la fatigue pèserait sur son corps.

Le Capricorne l'avait compris, plus le temps passerai et plus ses chances de victoires s'amoindrirait et Marcus ne douta pas une seconde qu'il avait encore une corde à son arc. C'était son expérience du combat qui lui disait que le moment était venu, que si Jara voulait mettre un point final à ce duel c'était maintenant et Son expérience le trompait rarement. Le porteur d'Excalibur fit apparaître une nouvelle fois ses dizaines de lames cosmique qui flottaient autour de lui, Marcus avait déjà vu son arcane à l'oeuvre et en connaissait l'issue. Il nota cependant le fait que Jara n'attaqua pas directement, l'utilisation de cette technique signifiait que ses limites arrivaient à termes, mais il le cachait plutôt bien. C'était donc à l'Aldébaran de mettre fin à ses espoirs.

Alors que les lames du Capricorne virevoltaient autour de son possesseur, Marcus lui restait stoïque, les deux pieds fermement ancrés dans le sol. Il attendait le bon timing et au premier geste de son adversaire, il lança son contre. Envoyant une faible quantité de cosmos dans le sol, le Taureau le sentit revenir en lui avec une force et une résistance propre à la Terre Mère. Les quelques centimètres de cosmos qui enveloppait le corps de Marcus se durcirent à l’extrême, allant même jusqu'à empêcher le géant de bouger.

♉ Taureau d'Airain ♉

Véritable statue vivante, l'Aldébaran vit les lames de cosmos fondre sur lui à la vitesse de la lumière et ricocher les unes après les autres sur la carapace de Gaïa. Cette technique il l'avait développé dans les grandes steppes américaines avec son amie Asha et comme alors, il ne pouvait totalement y mettre fin de lui même. Sa protection ne lui rendrait sa liberté de mouvement que dans quelques secondes, mais elle avait fait son office.