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 [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)

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MessageSujet: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyVen 14 Sep - 17:32

Il est temps à présent.

J’avais plus qu’assez attendu, les enfants étaient nées depuis maintenant quelques mois et maintenant que le roi d’Avalon daignait enfin sortir de son nid, je pouvais le rencontrer en personne sans risquer l’incident diplomatique, en théorie du moins.

J’avais attendus patiemment durant tout ce temps pour une seule raison, je devais avoir ce mortel si fascinant, il perdait son temps emmuré dans sa propre faiblesse, dans ses irrépressibles limites humaines, et pourtant il brillait parmi les siens, comme un véritable chevalier sacré, à la fois honnête et intègre dont la stature noble inspirait le respect, mais combien de fois avais-je vu des êtres similaires etre consumé par leurs visions inhumaines ?

Pas cette fois, pas cette fois !

Celui-là me revenait, je ne le laisserais pas sombrer dans la démence sans rien tenter auparavant. Je pouvais infléchir son destin, je pouvais le ramener à la raison, je pouvais le sauver de son destin.

¤¤¤

Alors que le bruit du ressac se faisait entendre tout proche, ponctuant le souffle du vent d’un doux murmure, au sein d’une plaine verdoyant que parsemaient quelques pommiers et cerisiers en fleur, un homme aux cheveux rouges ornait d’une fine couronne se tenait là comme savourant la quiétude de ce moment privilégié, sans doute l’un des trop rares instants où il pouvait se retrouver seul face à lui-même.

Ce fut à cet instant, alors que le soleil faisait briller ses derniers rayons avant de céder la place à la lune, qu’un nuage de poussière d’or étincelant se massa autour du roi d’Avalon, l’entourant complètement avant de se rassembler devant lui sous la forme d’une silhouette humaine dont les détails s’affinaient en même temps que grandissait à une vitesse folle le cosmos de l’homme aux cheveux d’or se tenant maintenant devant Dormin les mains dans les poches.

Spoiler:

De ses yeux dorés, l’invité détailla celui qui régnait maintenant depuis plus de deux ans sur ces terres et un sourire de satisfaction vint orner son visage divin. Si Dormin pouvait etre surpris par la nouvelle apparence du dieu du sommeil, l’étoile à six branches présente sur son front elle n’avait pas changée depuis leur dernière rencontre.

« Salutation, Dormin du capricorne, roi d’Avalon et chevalier d’Athéna. »

Disant cela, le dieu du sommeil inclina la tête comme pour saluer celui qui avait motivé sa venue en ces lieux, puis relevant la tête avec son sourire à présent amplifié, il avança doucement, pas à pas, vers le roi d’Avalon, raccourcissant à chaque seconde la distance les séparant.

« Cela fait si longtemps maintenant que je t’observe au travers de tes rêves, au travers de l’espace. Depuis qu’Adrix et toi avez bénéficié de mes talents d’entremetteur et que malgré vos différences évidentes, vous ayez tenus bon jusqu’à aujourd’hui. »

Arrivé à un peu moins de deux mètres de son interlocuteur, le fils de la nuit commença à tourner autour du chevalier d’or, sans jamais ôter les mains de ses poches ni encore ôter son regard de Dormin. Seule la fine brume de poussière d’or l’entourant trahissait son origine surnaturelle et dénotée clairement avec son attitude sereine et confiante.

« Tu as un esprit vraiment fascinant, un cœur et une âme sans conteste parmi les plus beaux qu’il me fut donner d’observer. L’idéal que tu poursuis te rend si pathétique dans tes échecs, mais pourtant, Dormin, petite fille, tu te débats, tu luttes, tu pleures et tu espères envers et contre tout.

Ce rêve qui te dépasse et que tu as embrassé, il est certain qu’il a consumé tout ton etre, et pourtant, ces larmes de lamentation que tu verses en tombant doivent etre bien douces au gout.

Pour une pauvre folle qui tend la main vers un but qui dépasse le carcan de l’humanité, le seul sur la terre comme au ciel à pouvoir éprouver de l’amour pour sa destruction n’est autre que moi et moi seul, le dieu du sommeil.

Te voir chaque jour porter le fardeau trop lourd pour toi du martyr, te voir lutter dans la douleur, cette souffrance, ce dilemme… Ce fut là un divertissement de qualité. Oh etre éphémère et rayonnant, tu as finis par gagner mon affection.
»


Soudain Hypnos cessa de marcher, cessa de bouger, et lorsqu’une de ses mains sortit de sa poche pour claquer des doigts, une flaque d’or fondue apparue au-dessus du fils de la nuit avant de se reculer de quelques dizaines de centimètres. De sa surface ondulante émergea un immense trône doré qu’encadraient quatre armures de lion équipé d’épée et de bouclier.

Spoiler:

« Dormin, tu sombres dans le délire, tu rampes à terre et pourtant, tu es si magnifique… »

Se posant alors sur son trône la tête appuyée contre ses phalanges, le dieu du sommeil semblait ravi et fasciné par ce qu’il voyait, son sourire satisfait devenant de plus en plus malsain.

« Dormin, renonce à ton épée et devient l’hôte de mon fils Morphée, tes idéaux pathétiques, ton serment, ton peuple, abandonne les tous. Tu ne désireras plus que ce que toi seul désirera, tu ne te teinteras plus que de ta seule couleur, ainsi, au nom du roi du monde onirique, je te ferais découvrir la vérité sur cet univers, je te libèrerais de ce destin que nous savons tous deux inéluctable. »
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Dormin


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Dormin

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Armure : Jardinage, natation, cuisine, peinture, se faire des relations dans chaque camp, passer du temps en famille.

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MessageSujet: Re: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyVen 14 Sep - 21:01

Voilà plusieurs mois que sa vie avait pris un tournent à 180°. Jamais en 1327 ans il n'aurait cru qu'il goûterait aux joies et aux peines de posséder quelque chose bien à lui, quelque chose d'aussi précieux et grand qu'une famille qu'il aurait fondé. Si dans les faits, il ne s'agissait pas de sa propre volonté, il en était là et avait fini, au de là du simple fait d'accomplir son devoir, par l'accepter. Ce qui furent peurs devinrent curiosité et réticence se fit timidité. Dormin avait changé, grandi et là où certains le voyaient se perdre dans les ténèbres, lui ouvrait son horizon pour devenir plus tolérant et élargir son horizon. Dormin, héros défendant le genre humain auquel il appartenait voulait à présent enlacer les ténèbres qu'il avait épousé d'une chaude paire d'ailes pourpres, les cachant aux yeux du monde.

Une vision bien onirique tout comme l'était devenu son curieux quotidien. Il n'avait plus autant de prises sur ce dernier qu'avant, il ne pouvait plus juste se contenter de suivre la voie d'un saint. De lourdes responsabilités pesaient sur ses épaules, des fois il les sentaient tuer son dos, mais jamais il ne s'écrasait, toujours se relevait. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort dit-on et Dormin croyait en cet état de fait. Malgré tout, il était toujours là, droit dans la tempête, affrontant le vent et les intempéries pour protéger ce en quoi il croyait. Mais à présent il y avait tant d'éléments sur lesquels veiller... Athéna, l'humanité, Avalon, sa toute nouvelle famille. Et pour cela, il devait penser aussi à se protéger lui même.

Aussi se leva-t-il de bonne heure ce matin comme à son habitude, s'étira et quitta la chaleur des draps pour venir embrasser sa progéniture. Il avait prit une décision... Il trouverait un terrain des plus neutres pour cacher les siens aux yeux du monde. Un havre de paix loin des conflits et guerres intestines, un lieu connu d'eux seuls invisible aux autres. Nul ne pourrait pénétrer ce jardin d'Eden, paradis réservé à eux seuls pour se réfugier entre deux combats. Un pied à terre pour éviter de sombrer dans les ténèbres et souffler le temps d'une étreinte. Un lieu pour se retrouver. Une maison qu'il bâtirait de ses mains. Il savait le blondinet éveillé, aussi vint-il le saluer comme chaque matin, comme si de rien n'était, le plus naturellement du monde.

Un peu à contrecœur, il quitta les appartements royaux et au lieu de prendre le couloir de droite pour rejoindre le jardin où il avait pris l'habitude de travailler aux affaires du royaumes et de se détendre, il prit à gauche et descendit les escaliers pour sortir du château. Une fois dehors, il prit un temps pour contempler la majesté de l'aurore sur cet infini lac s'étendant à perte de vue face au royaume qui était le sien. Il s'avança vers la vaste étendue d'eau et s'élança en avant au galop, usant de sa vitesse pour glisser sur l'eau et quitter son royaume bien aimé. Il arriva finalement aux frontières de son domaine qu'il n'avait plus franchies depuis des mois après son arrivée. Il sait les risques qu'il prend, mais il le fait pour le bien des siens, pour éviter tout dommages collatéraux supplémentaires. Évitons d'attirer les foudres sur Avalon et sur le sanctuaire...

Avec un peu d’appréhension, il traverse la frontière protectrice et se retrouve dans le monde extérieur. Il s'éloigne à grande vitesse, tentant de mettre de la distance et parcoure la terre, à la recherche d'un endroit où établir son nid. Il le veut serein, proche de l'océan et baigné par la lumière de l'aurore et du Crépuscule, une terre fertile. Finalement sa course l’emmène dans une crique à l'abri des regards entourée d'arbres fruitiers. Il y fait bon et le vent vient caresser son visage et jouer dans ses cheveux. Un sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'il apprécie le calme de cet endroit secret.

Mais c'était trop beau pour durer... Un frisson lui parcoure le dos, lui glaça le sang. Comme un parfum trop fort, un cosmos familier vint lui agresser les sens, affichant une expression de détresse et de stupéfaction sur son visage. Chancelant, le chevalier d'or prit sur lui d'encaisser ce cosmos trop grand pour lui, empli de ténèbres cachés sous des paillettes dorées. La poudre aux yeux ne cachait pas l'essence même de cette aura aux sens entrainés et trop sensibles de Dormin. Il souffrait du contre coup de cette sensibilité, il étouffait et cherchait son souffle.

L'angoisse monta alors que ses craintes devinrent concrètes... Face à lui, Hypnos, dieu du sommeil. C'était la troisième fois qu'ils se rencontraient, mais uniquement la seconde pour Dormin concrètement. Il savait à quoi il s'était exposé en sortant d'Avalon, il ne pouvait pas reculer. Il se campa sur ses jambes, inspirant à font pour rester droit et faire front. Il écouta le discours de l'élégant dieu du sommeil, le toisant de son regard émeraude. Assurément, il n'était plus le même. Sa façon de se mouvoir, de s'exprimer, il y avait quelque chose de différent, de malsain. Rien à voir avec la déité qu'il avait rencontré en fin de guerre sainte. Ce Hypnos là ne lui inspirait aucune confiance et il en sentait son corps frissonner. Dormin grondait intérieurement. Il était l'homme ayant joué avec leur destin et craché sur leur innocence. Il sentit un spasme nerveux chatouiller ses babines mais ne montra rien. Il était plus patient que son compagnon et plus apte à établir un réel dialogue avec le dieu du sommeil. Et clairement quelque chose clochait dans cette histoire... Et la fin du long monologue d'Hypnos manqua de faire s'étouffer le gold saint.

    "Hypnos... Je me doutais que cette confrontation serait inévitable tôt ou tard..."


Il restait très calme, comme à son habitude, mais affichait un sérieux qu'on lui connaissait peu en temps normale et en dehors des combats. Mais cette joute verbale aurait le même effet qu'une bataille et c'était peut-être le seul terrain sur lequel il était en mesure de se frotter à un dieu.

    "J'ai peine à entendre que tu fasses un tableau de moi si pathétique. Je ne sais comment prendre tes éloges, dieu du sommeil ni si je puis les accepter. Surtout venant de l'homme s'étant amusé avec ma vie et celle de mon meilleur ami. Ce que vous avez fait n'a pas de nom, c'était odieux autant qu'improbable et je ne peux pardonner cet acte égoïste et cruel encré dans ma chaire et celle d'Adrix. Il était supposé être votre fils! Si c'est votre conception de la paternité, j'espère être un meilleur père que vous. Et en tant que tel je me dois de rester fidèle à moi même, être fiable. Sachez que si je chancelle, si parfois je tombe, toujours je me relève et toujours je deviens plus fort. C'est la différente entre quelqu'un d'infaillible et un être humain. L'un grandit, l'autre stagne... J'aime la terre et l'humanité qui la peuple! Et c'est parce que j'en fais partie que je peux la comprendre et la protéger au mieux."


Dormin le savait, ses mots tomberaient sûrement dans l'oreille d'un sourd. Qu'est-ce qu'un dieu pouvait comprendre aux motivations d'un homme? Surtout au point où ils en étaient rendus, si Hypnos avait été humain, tout du moins son hôte, il semblait avoir oublié cet état de fait et les sentiments que cela impliquait.

    "Tu sembles avoir été bien indiscret, Hypnos. Même Phantasos, ton fils, ne s'amuse pas à lire dans mon esprit. Apprends que je me sens trahi dans mon intimité profonde. Tu n'as visiblement que peu de respect concrètement à ce que tu semble dire. Mais puisque je n'ai plus de secret pour toi, tu devrais savoir que ta proposition ne devrait pas l'intéresser. Si je succombais aux ténèbres, je n'aurais plus de raison d'être. Si je brille comme tu le dis, c'est bien parce que je suis humain et éphémère. Comprends l'utopie de ton souhait Hypnos? De nombreux coeur ont été connectés au miens au court des 13 derniers siècles. Si je les reniais maintenant et dans l'instant, mon existence tant que l'effet que j'ai sur les autres n'aurait plus de sens."


Son visage s'adoucit d'un coup et un petit sourire ému se dessina sur ses lèvres alors qu'il croisait les bras sur son torse.

    "Pourtant... Tu as ébranlé cette voie qui était la mienne récemment en apportant un élément inconnu dans ma vie... une famille. Je ne t'apprendrais sûrement rien en te disant que je ne m'étais jamais préparé à recevoir pareil présent."


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MessageSujet: Re: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyVen 14 Sep - 22:36

Tranquillement assis dans mon trône d’or, encadré de mes créations, j’observais et me délectait de la vision de cet humain tremblant devant la simple manifestation involontaire de mon pouvoir pourtant si peu déployé. Sa sensibilité au cosmos était extrême et plus d’une fois j’avais été le spectateur de ce don assez contraignant. Aujourd’hui encore, elle en faisait les frais.

Faisant apparaitre au-dessus de ma main droite une flaque d’or fondu, j’en fis émerger une coupe lisse et dorée avant que ne la rejoigne dans les airs un vase de la même apparence. Sans le moindre mouvement de ma part, le vase s’inclina alors afin de déverser son contenu dans la coupe se tenant encore immobile. Le doux murmure du liquide pourpre et odorant s’écoulant dans la coupe fut le seul son qui émana de mon côté alors que Dormin se méprenait totalement sur mes intentions et s’enlisa d’avantage dans ses erreurs.

Prenant alors la coupe en main afin de savourer une gorgée de nectar divin, mes yeux se fixèrent de nouveau sur l’humain me faisant face sans pour autant chercher à combattre, tout du moins me combattre d’une manière autre que verbale.

Posant alors ma coupe dans les airs où elle demeurerait jusqu’à ce que j’en décide autrement, je changea alors de position et posant mes coudes sur mes jambes, je plaça mon menton sur mes mains à présent reliés entre elle et énonça d’une voix presque amicale.

« Tu te méprends sur bien des points petite fille, tout d’abord sache que celui que tu nommes Adrix n’est en rien mon fils, il n’en ai que l’hôte temporaire, c’est une situation comparable à toi et tes vêtements.

Ensuite sache que venant d’un humain, les notions de bien et de mal n’ont que peu de poids, au même titre qu’un enfant prétendant juger un de vos ainés, tu es encore trop jeune de plusieurs millions d’années pour pouvoir ne serait-ce que comprendre la portée et la nécessité d’un acte même anodin, tu n’as tout simplement pas la vision et la sagesse nécessaire à une telle démarche intellectuelle.

Voilà une véritable différence entre nous, toi que tu considères etre comme grandissant et moi que tu considères etre comme stagnant. Cette différence fait que ce que j’acquiert par mes efforts et mon vécu n’est pas condamné à disparaitre dans la mort avec tout le fruit de mon existence.

Ta répartie sophiste n’enlève rien à la vacuité de ton existence ainsi qu’à celle de tes semblables, maudits parmi les maudits. Ta fin est écrite, et aussi haut que tu monteras, aussi bas tu redescendras. De cela je suis certain que même toi tu en es plus que conscient. L’ombre et la pourriture, la damnation éternelle sont les seules choses qui t’attendent au bout de ton voyage.

Tu cours après une vision qui te dépasse, tu sais pertinemment qu’elle n’est qu’une belle utopie et qu’au final seul le chemin que tu auras emprunté à de l’importance. En somme tu feins l’indifférence et la résignation face à ce destin que tu as embrassé il y a fort longtemps.

Mais je suis venus là pour contrer cette injustice, je suis venu ici pour toi.
»


Me saisissant alors de la coupe pour savourer une autre gorgée de nectar, je me replaçais au fond du trône avant de poursuivre sur un ton beaucoup plus solennel.

« Je ne t’ai pas demandé ton avis, ceci est mon édit et je te l’annonce, en tant que dieu… Non, en tant que roi du monde onirique, je déclare par la présente que je te sauverai malgré toi ! La voix du martyr que tu as choisi t’a rendu plus précieuse à mes yeux que la plupart des Hommes de cette terre, c’est pourquoi ton opinion enfantine n’a pas lieu d’etre exprimée ! Je décide, tu appliques, il n’y a pas matière à discuter ! »

Faisant alors apparaitre une autre flaque d’or fondu à ma gauche, il en émergea cette fois une lance au fer argenté étincelant. Tandis qu’elle émergeait lentement de la faille dimensionnelle, elle devint de plus en plus étincelante, comme se chargeant d’une lumière dorée faisant scintiller sa surface.

« A présent écoute moi bien petite fille, je n’aime ni le sang ni les combats inutiles, mais de la même manière que parfois un enfant doit subir une correction de la part de ses ainés lorsqu’il fait preuve d’une stupidité quasi-criminelle, je n’hésiterais pas à te convaincre d’une manière plus terre-à-terre si jamais tu persistais dans ton déclin.

Encore une fois, je suis venue te sauver, je t’impose l’éternité, je t’impose la puissance pour accomplir tes objectifs, je t’impose la chance de pouvoir perdurer à jamais auprès de cette nouvelle famille que tu sembles apprécier, et par-dessus tout je t’impose la vision de ton propre destin alors que le temps effacera bien des illusions.

Je n’aurais rien à faire, ton évolution se poursuivra sans autres limites que les tiennes, ton esprit et ton pouvoir pourront alors atteindre les sommets nécessaire pour que peut etre tu puisses agir réellement dans le sens de ton utopie.
»


Soudain, dans un éclair de lumière, la lance fut propulsée vers Dormin qui dut la voir passer à quelques millimètres de son visage avant de continuer sa course vers l’arbre se trouvant derrière lui qui fut transpercé de part en part aussi rapidement que s’il n’avait pas été là. La lance poursuivit alors son chemin au travers de tout obstacles sur une centaine de mètres avant de redevenir de la poussière d’or et de s’évaporer complètement.

« A présent petite fille il est temps pour toi de prendre ce que je t’impose, tes remarques ne m’intéressent pas, pas plus que ta soi-disant parfaite maitrise du bien et du mal, ton potentiel est remarquable, de mêmes que le sont tes efforts, mais ne surestime pas ton importance. Humain tu es né, humain tu demeures encore aujourd’hui. Je suis ici pour changer cela, que tu le veuille ou non. »

De la flaque d’or encore maintenue flottante dans les airs, une pointe d’hallebarde émergea à son tour, prête à frapper.

Me penchant de nouveau vers Dormin avec un sourire des plus carnassiers, j’avais cette fois une lueur amusé dans le regard, comme si j’attendais quelque chose de sa part.

« Alors, ta réponse ? »
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Adrix


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Adrix

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MessageSujet: Re: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyLun 17 Sep - 2:29

La vie était devenue plus paisible qu'Adrix n'avait jamais osé l'imaginer. Cela faisait si longtemps qu'il était prit dans une guerre, une fuite ou dieu seul sait quel conflit qu'il en avait presque oublié la douceur d'un quotidien libéré de ces soucis guerriers. Certes tout n'était pas rose, son existence avait prit un virage qu'il n'avait pas désiré, et il restait encore quantité d'inquiétude sur son avenir et celle des siens, mais il pouvait au moins profiter de sa nouvelle famille. Etre mère... Quelle idée étrange. Si on lui avait raconté qu'il serait un jour en train d'éduquer des jumeaux sortis du tréfonds de ses entrailles l'ancien Gold Saint aurait cru à la démence. Veiller sur des marmots, ca n'avait jamais été son truc, encore moins veiller à leur éducation. Cette perspective l'effrayait au début, mais maintenant qu'il y était, c'était loin d'être aussi pénible que ça aurait pu l'être. Etre enfin débarrassé des tourments de la grossesse lui avait ôté un grand poids... qui avait été ensuite été remplacé par de nouveaux.
Il était tout de même consternant de voir combien l'espèce humain, qui se prétendait au dessus de toute les autres, pouvait être naze quand il s'agissait de progéniture. Là où les petits du monde animal savent en général se débrouiller dans une certaine mesure, un nourrisson, même demi-dieu, était totalement dépendant de la bienveillance de ses aînés. Il ne pouvait pas se nourrir, pas se déplacer, pas même dormir sans être assistés. Les objets les plus banales devenaient des dangers mortels, forçant une surveillance constante de leur petite personne. La patience n'avait jamais été le plus grand fort d'Adrix, tant et si bien qu'être dérangé toutes les cinq minutes par des braillements pour un oui ou pour un non lui donnait de temps à autres l'envie d'en balancer un par la fenêtre pour leur apprendre à voler. Surtout le garçon en fait... Le blondinet miniature semblait aussi irascible que sa mère, ce qui n'était pas peu dire. Et encore, Adrix n'était au moins pas interrompu dans son "sommeil", ce qui épargnait au rouquin la pénible tâche de se lever sans arrêt.

Mais il aimait cette nouvelle famille. Ils étaient la chair de sa chair, un cadeau du ciel qu'il n'aurait jamais pensé avoir, encore moins après sa mort. Et même s'ils étaient nés d'une union indésirée, il ne laisserait personne mettre la main sur sa descendance. Il râlait, mais c'était davantage pour la forme que de véritables plaintes. Et si l'approche de cette "épreuve" avait en premier abord était des plus timides, il avait enfin la sensation d'installer un genre de quotidien plaisant. Cette vie "normale" lui apportait la stabilité qui manquait cruellement à son poste de l'Irréel, une bouchée d'air frais qui lui servait de bouée de sauvetage face à la démence qui menaçait de l'engloutir dans la dimension des fantasmes. Si Dormin avait perdu de la prise qu'il avait sur son destin, l'Ex-Poisson lui en avait repris sur son esprit.

Adrix salua son "partenaire" alors que ce dernier sortait pour sa balade quotidienne. Amusant de voir comment ils avaient prit le rythme de cette petite vie à deux. Leurs rapports étaient étranges, différents de ceux d'un couple mais plus tout à fait ceux entre de simples amis proches. Ils partageaient un foyer et une marmaille désormais alors... qu'était exactement le Capricorne pour l'androgyne ? Il avait beau se creuser la cervelle, aucune réponse claire ne s'imposait. Cette indécision commençait à le turlupiner.
C'est alors qu'un énième cri en provenance de la chambre le tira de sa méditation. Avec un soupir, le protecteur d'Athéna décédé se rendit auprès du berceau en trainant des pieds. A en juger par le timbre, ça devenait être Séléné qui avait un petit creux. Hélas, comme toujours dans ces cas là, les pleurs de l'un finissaient invariablement par entraîner ceux de l'autre. Les jumeaux avaient le chic pour se relayer en manière de plaintes.
Bingo, c'était bien la rouquine de poche qui geignait. Adrix la prit dans ses bras avec un regard attendri, caressant doucement cette petite frimousse. C'était vraiment... minuscule, un bébé. Si petit, si fragile, il avait du mal à croire qu'il avait été ainsi un jour ainsi. A quoi pourraient-ils bien ressembler dans quelques années ? La fillette avec indéniablement prit les traits de son père là où son frère était plus proche de l'Irréel. Mieux valait espérait que la future demoiselle ait aussi hérité du calme du Capricorne, sans quoi elle serait sans doute une source d'inquiétudes quotidienne quand l'adolescence frapperait à sa porte.

-Allez allez c'est fini, ton biberon est bientôt prè...


L'arrivée d'un nouveau cosmos l'interrompit dans sa phrase. L'androgyne venait de littéralement freezer sur place... Cette aura, il la connaissait, en fait, il la connaissait beaucoup trop bien à son goût. Elle lui inspirait une haine, un mépris comme il n'en avait eut pour aucun être mortel ou immortel durant sa longue existence. Il ne désirait davantage la mort de nul homme ni de nul Dieu. Ses muscles se crispèrent, son regard devint plus glacé qu'un magnum chocolat blanc. Les pleurs de Séléné redoublèrent d'intensité, comme si même son petit corps frêle était sensible à cette soudaine montée en puissance de l'aura de sa mère. Cette dernière avait du mal à contenir son cosmos bouillonnant. Il était là, lui, celui qui s'était amusé avec eux comme s'ils étaient de vulgaires jouets. Lui qui les avait forcés à participer à ses jeux pervers, lui qui avait infligé à l'Irréel une des expériences les plus traumatisantes qu'il n'ait jamais traversée. Il leur avait dérobé leur innocence à tous deux. Malgré ses menaces, malgré ses avertissements, Il était revenu le narguer une fois encore, revenu broyer ce qui ne l'avait pas déjà été.

Hypnos était venu à la rencontre de Dormin.

Pourquoi ? Pourquoi venir tourmenter le Capricorne ? Une fois ne lui avait donc pas suffit ?! Quelle idée démente le menait à nouveau sur le chemin ?

*Oh non, pas cette fois*


Adrix sentait monter la colère lui monter à la tête, comme un poison flamboyant qui consumait ses pensées. Il ne laisserait pas Hypnos lui prendre Dormin. Il avait déjà trop perdu pour supporter qu'on le vole encore. Il reposa Séléné dans son dodo, embrassa le duo sur le front avant de fourrer un biberon bientôt tiède dans les mains du gros ours en peluche assis dans un coin du berceau.

-Toi le nounours, tu surveilles. Et tu nourris quand c'est prêt.

La peluche hocha nonchalamment la tête. Adrix l'avait façonné pour sa fille peu après leur naissance en faisant usage des capacités de Phantasos. Il avait fait de ce jouet inerte un camarade de jeu qui pourrait veiller sur les nourrissons, les réconforter en cas de besoin. L'idée de les laisser seuls avec un mammifères en coton pour seule protection n'enchantait pas vraiment l'ex-Poisson, mais il était encore moins envisageable de les emmener avec lui... ou de rester ici à ne rien faire.

Tant pis pour l'interdiction d'user de ses pouvoirs à l'intérieur, d'un claquement de doigt Adrix déchira le voile la réalité pour se créer un raccourci. Il n'avait pas une seconde à perdre, et l'agitation perceptible de Phantasos dans les recoins de son âme n'allait pas le ralentir. Les paysages chaotiques habituels de Fantasia défilèrent devant lui à toute allure alors qu'il déployait ses ailes. Comme si elle répondait à un appel inaudible, son surplis apparut autour de son corps elle aussi, parure sombres aux reflets dorés, le symbole de ce statut divin qui l'avait jadis tant irrité.

*T'es vraiment certain que c'est une bonne idée ?*

*Quoi ? Tu veux jouer les fistons obéissants d'un seul coup ?*

*Non mais s'opposer à mon père c'est...*


*Ce que tout gamin indépendant doit faire à un moment ou un autre de sa vie, alors pour une fois, tu vas en avoir dans le pantalon et m'aider.*

L'entité divine se mura dans le silence. Ca ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout... Il avait beau être fou, désinvolte et insolent, il avait toujours suivi fidèlement les instructions de son géniteur. Il ne savait que trop bien ce qu'il en coûtait de se dresser face au Dieu du Sommeil... Mais il ne pouvait pas non plus espérer que la situation s'arrange toute seule. Pour la première fois dans toute son éternité céleste, il avait un but véritable qui rythmait ses journées. Il voulait en savoir plus sur cette sensation de vivre propre aux mortels. Il fallait qu'il y goûte davantage, qu'il protège cette curieuse expérience, quitte à braver l'interdit.


====

« Alors, ta réponse ? »


-Qu'est-ce que tu penses de "Retourne voir en Enfers si j'y suis, 'pa" ?

La main de l'Irréel venait de surgir des néants pour se saisir de cette pointe dorée qui se matérialisait dans les airs. Le reste du corps suivit peu après, comme s'il se matérialisait dans les airs. L'androgyne lançait sur son "père" un regard chargé d'une haine plus froide qu'un iceberg, il le toisait malgré le véritable fossé de puissance qui les séparait. Une goutte de sang perla le long de ses doigts alors qu'il empoignait plus fermement le tranchant pour la tordre lamentablement.

-... Hi dad o'/

-Je t'ai déjà dit de rester hors de ma vie. Range tes belles paroles et va donc les chanter à ceux qui en ont besoin. Nous avons déjà eut notre dose de tes coups de mains et de tes sauvetages, ni moi ni Phantasos n'avons besoin de ton aide pour s'occuper de nous et de nôtres. Ton fils est assez grand pour se débrouiller.

-Pourrait-on régler cette histoire calmement autour d'un verre ?

-Toi tu me laisses faire !

L'androgyne n'était pas d'une humeur qui tolérait la moindre discussion, pas même de son parasite immortel. Il lâcha la future hallebarde d'un geste violent qui en arracha l'extrémité et se retrouva d'un bond au côté de Dormin. Son cosmos jouait aux montagnes russes, et le morceau de métal doré qu'il tenait fermement ne tarda pas à redevenir poussière.

-Je me moque de ton ancienneté, je me moque de ta sagesse, je me moque de ta bienveillance et je moque plus encore de cette autorité que tu prétends avoir sur moi, ou sur qui que ce soit. Ecrase nous de toute ta condescendance si cela satisfait ton ego, je ne te laisserais pas diriger mon existence plus que tu ne l'as déjà fait, et cela quand bien même je suis devenu l'hôte de ton rejeton.
Je ne te dois rien, Phantasos ne te doit rien. Sois père tant qu'il te plaît mais tu ne seras pas maître. Considère ça comme la prise d'indépendance de ton oisillon, toi qui te plais à vanter les mérites de l'éducation et ne laisse pas l'oiseau quitter le nid. Tout mortel qu'il soit, Dormin fera un bien meilleur père que toi.
Et si tu désires te mettre en travers de notre route, je lutterais quitte à y perdre ce qu'il reste de mon âme.
Quoi que tu sois venu faire ici, disparais de ma vue !
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Dormin


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Dormin

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MessageSujet: Re: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyLun 17 Sep - 5:44

La lance siffla à son oreille et le figea un instant sur place. Il savait qu'il serait probablement mort des suites de cette attaque... Hypnos avait délibérément choisi de le manquer pour lui faire une démonstration de son pouvoir. Mais s'il cherchait à l'intimider, le gold saint savait aussi qu'il lui était nécessaire. Mort ou vif... Il resta figé dans l'instant, son oreille sifflant douloureusement. Il laissa la dieu du sommeil approcher sans sourciller, encore un peu sonné par la puissance qu'avait dégagé la première offensive. Il n'avait aucune chance dans un duel contre lui, même en y mettant tout son courage. Mais qu'à cela ne tienne! Un chevalier d'or ne recule devant rien! Mais une une pensée le paralysait... Sans lui sa famille se retrouvait à découvert. Où iraient Adrix et les enfants? En Fantasia? A la merci d'Hypnos et d'Hadès? Même s'il devenait Morphée, il serait tourmenté par la honte... Il ne serait plus que l'ombre de lui même, brisé, plus d'aucun secours pour quiconque. La magie n'opèrerait plus. Il leva son regard vers Hypnos, l'interrogeant brièvement. Ne se rendait-il pas compte de cet état de fait? Y avait-il seulement réfléchi? Lui qui disait avoir lu en lui à travers ses souvenirs... Comment ne pouvait-il pas le comprendre?

Alors que la lame se rapprochait dangereusement, menaçant le Capricorne, celle-ci fut stoppée. Les yeux émeraudes clairs de Dormin s'ouvrirent grand alors qu'il reconnait l'aura familière et la longue chevelure dorée de son camarade. Le temps sembla s'arrêter un instant, son coeur manqua un battement et son esprit tourna au ralentis. Son visage exprimait la stupeur... Il ne se souvenait pas que quelqu'un l'ait ainsi protégé par le passé... il avait toujours été celui qui protège contre vents et marrées... Mais aujourd'hui, c'était son ami qui venait à son secours...

    "Adrix..."


Le chevalier d'or sentit le feu lui monter aux joues alors que ses sensations lui revenait et qu'il écoutait le monologue du blondinet. Quelque chose de chaud coula le long de sa joue. Une larme avait perlé et emporté le sang s'écoulant d'une plaie ouverte à sa joue. Le simple fait de s'être senti protégé et important aux yeux de son ami semblait l'ébranler. C'était dans ces moments là qu'il se sentait plus femme qu'homme ou chevalier. Souvent, il en avait honte, longtemps il avait souffert du regard que portaient les autres sur lui à cause de sa trop grande sensibilité. Mais preuve en était qu'il ne s'attirait pas que des mauvaises impressions. N'est-ce pas? Comme il pouvait être troublant de sentir un à un sauter les verrous de son être et tomber de lourdes chaines qu'on avait placé sur son coeur depuis toujours pour se conditionner ou se protéger. Était-ce là le sentiment de confiance?

Dormin détourna le regard, le coeur serré, alors que l'ex-poisson venait prendre place à ses côtés. Quelle folie... Pourquoi venir s'opposer au père de Phantasos pour lui? S'il disparaissaient tous deux, les enfants seraient en danger, mais avant cela, c'était la terrible pensée de perdre une seconde fois son ami qui transperça la poitrine du Capricorne. L'idée que par caprice Hypnos retire Phantasos d'Adrix et le fasse retourner à l'état de simple cadavre le terrifia. Et curieusement, cette étrange peur sembla gonfler son courage, lui donnant des ailes.

    "C'est à mon tour de parler!"


S'essuyant le visage d'un vif revers de manche, Dormin s'avança pour se placer devant Adrix, tendant le même bras en travers de son chemin. Son regard émeraude se leva de concert avec son visage pour venir accrocher les yeux dorés du dieu du sommeil. Elle était là, cette petite flamme combattive propre au rouquin. Timide devant l'éternité mais dévoilant une rare combativité lorsque poussé dans ses retranchements.

    "Je ne pense pas qu'être faible soit une bonne chose... La faiblesse ne nous rend pas la vie facile. Pourtant je trouve pas qu'être fort soit mieux. Dans l'un comme pour l'autre, nous restons humains, tous à certains degrés. Même les dieux ont besoin des hommes pour exister. Toi aussi Hypnos. Car c'est par nous que vous restez immortels."


Sans les mortels pour croire en eux, à quoi bon être dieu ou roi? On ne peut régner sur le néant, tout comme il est impossible d'exister en se suffisant à soit même. Dormin abaissa son bras droit pour venir le placer sur son coeur, sa voix était puissante, il ne tremblait pas.

    "Lorsque quelqu'un pose les yeux sur nous, quand les regards se croisent, c'est à cet instant précis que nous existons. C'est parce que nous ne sommes pas seuls que nous pouvons vivre. Si personne ne nous prête attention, si nous tombons dans les oubliettes et que le monde tourne sans nous, c'est comme si nous n'avions pas d’existence propre. Nous avons beau être là, personne ne se souviendra de nous."


Il en avait fait l'expérience, seul en Britannia ou ignoré de tous. L'amour comme la haine étaient une preuve de reconnaissance, positive ou négative. Il faut renir compte de l'autre dans les deux cas et lui consacrer de l'énergie et une grande attention. On pourra dire ce qu'on veut, ces personnes sont importantes pour nous dés lors.

    "Pourtant ne pas exister, ne pas survivre à ce monde ou à une époque ne m'a jamais fait peur. Je me sais éphémère et c'est bien pour cette raison que j'ai choisi de consacrer ma vie à quelque chose de constructif. On peut m'oublier, m'ignorer... Peut importe. Tout ce je voulais c'était me rendre utile... pour arrêter de me détester pour ce que j'étais."


Le Capricorne baissa la tête en fermant les yeux. Il alla chercher au fond de lui, des mots qu'il avait peu laissé s'exprimer jusqu'ici. Mais puisqu'on lui accordait autant d'attention aujourd'hui, il se devait de répondre, c'était maintenant ou jamais. Et il espérait que ces mots ne tomberaient pas, eux, dans le néant.

    "Oui... Peut-être ne suis-je qu'un égoïste en ce cas... Un lâche. J'ai voulu fuir ma nature en m'offrant corps et âme à une déesse qui avait bien voulu de moi. C'était tout ce que j'avais après tout. Sans Athéna... sans Andromède... je serais peut-être mort quelque part en 430 sur les routes de Brittannia et personne ne s'en serait rendu compte."


Des mots lords de sens, autant que l'expérience du rouquin qui s'était retrouvé démuni. Son ascension avait été spectaculaire, comme celle de tout chevalier digne de ce nom. Chaque histoire était importante. Chaque plaie méritait de guérir. Le tourment éternel était aussi pauvre de sens qu quelqu'un incapable de d'apprendre.

    "J'étais un enfant perdu, incapable de retrouver le chemin de sa maison ni de se souvenir du visage ou de la voix de ses parents. Que sont-ils devenus? Je n'en sais rien. Je ne me rappelle pas la chaleur de leur étreinte, ni leur parfum... Pourtant je ne suis pas triste de les avoir laissé derrière moi. Et même si c'est dommage, le fait d'avoir oublié me permet de ne pas souffrir de leur absence. Comme si j'étais sorti de nulle part. Mes enfants ont une chance extraordinaire, celle d'avoir leurs parents auprès d'eux et je ne laisserai personne changer ça."


Sa longue tirade résonnait aussi agréablement dans sa gorge et sa poitrine que s'il avait chanté ces mots. Il était porté par ses propres émotions et ne pouvait contenir le flots de paroles sincères qui sortait de sa bouche. Des mots trop longtemps contenus. Dormin avait toujours été bavard mais taisait souvent ce qu'il éprouvait pour les autres. Il était toujours plus délicat de dire à nos proches qu'on les aime et on se rendait souvent compte trop tard combien ces marques d'affection manquaient. Dormin avait déjà perdu ses proches et puisqu'on lui en donnait l'occasion, il se rattrapait ici et maintenant, même maladroitement ou inconsciemment.

    "Si je me suis consacré à la quête du bien être d'autrui, c'est aussi car je m’épanouis ainsi. Pas pleinement, il est vrai. Mais un jour viendra où mes efforts paieront et chaque personne que je rencontre, que je porte, est un être que je choisis de protéger. Beaucoup de coeurs sont reliés au miens aujourd'hui. Je porte de lourdes responsabilités qui m'écrasent parfois, mais j'aime ce que je fais. Je ne peux pas plaire à tout le monde, c'est un fait, mais j'ai l'atout de savoir m'entourer de véritables amis, même au coeur des ténèbres les plus denses. Je donne sans attendre! J'offre car j'aime! Je crois car je l'ai choisi!!"


Dormin avait conscience qu'il était peut-être ridicule à dire tout ceci. Combien auraient traité son long discours de niaiseries accablantes... Beaucoup. Mais on ne peut pas plaire à tout le monde et Dormin était ainsi. Il croyait encore en l'espoir et au bon qui sommeil en chacun. Comme il faut des personnes froides comme la pierre, le monde a besoin de petites flammèches qui brillent et réchauffent. Telle Andromède enchainée à son île, livrée à l'océan pour protéger son peuple, Dormin s'était lié à un grand nombre de personnes à travers le temps et était pris à se sacrifier pour elles.

    "Je n'ai pas le droit d'abandonner ces gens... je ne me le pardonnerais pas. Pas plus que je n'abandonnerai ma propre famille aujourd'hui! Pas même pour tous les pouvoirs du monde. Et... Même si d'aventure je devais choisir un jour... J'assumerai, quitte à me sacrifier et à renoncer à être un chevalier... quitte à vivre dans la honte et périr. Oui, je suis peut-être un martyre aux yeux de beaucoup, mais peu ont le courage de donner un peu d'espoir et de douceur aux autres. Trop de gens sont aveuglés par leurs propres désirs égoïstes au point de ne plus voir ce qui les entoure... et ces gens là sont seuls..."


Joignant sa seconde main sur son coeur d'un geste plus féminin, le rouquin laissa un frisson courir dans sa poitrine et chatouiller sa nuque, lui arrachant un sourire de contentement. Il n'avait pas peur d'Hypnos. Il savait qu'il se battait pour ce en quoi il croyait... Comme il l'avait promis 1300 ans plus tôt.

    "Je n'abandonnerai pas... Je refuse de me laisser endormir par de belles paroles!... Je veux être là, je veux pouvoir apporter un peu de chaleur aux gens autour de moi, pourvoir les protéger du mieux que je peux. Le véritable moi n'est peut-être qu'une petite fille à tes yeux... Mais pour et grâce à mes proche, je peux changer et je deviens plus fort! Les sentiments que j'ai pour ces gens fait de moi ce que je suis de meilleur et qui semble te charmer. Je le leur dois autant qu'à mes efforts. Personne ne demande à souffrir. Sourire, pleurer, aimer... Au nom du bonheur de quelqu'un. Comment rejeter tout ceci? C'est ce qui forge le coeur qui est le miens... et c'est ce qui fait qu'il brille plus fort dans l'obscurité pour ceux qui veulent bien croire encore en l'espoir. Et c'est ce qui fait le vrai moi."


Finalement son regard, plus assuré que jamais revint fixer celui du dieu avec d'avantage d'audace cette fois et le cosmos doré du Capricorne commença à se dégager de son corps, de plus en plus chaud et de plus en plus fort... Signe que cette joute verbale avait le même effet sur lui qu'un véritable combat. Il y mettait toute son énergie et son âme.

    "J'ai fait un vœux il y a 1300 ans à mon maître et ami! Celui de ne jamais quitter cette voie qui était la mienne! De rester fidèle à ce en quoi je crois. Et je compte tenir cette promesse!"
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MessageSujet: Re: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyLun 17 Sep - 13:13

L’ultimatum avait été lancé, désormais Dormin se trouvait face à un dilemme pouvant décider du sort de beaucoup.

Tu n’as pas le choix, humain. Je façonnerais ton destin, de grès ou de force, les moires ne te voleront pas à moi…

Mais alors que de toute ma hauteur, je dévisageais celle qui me tenait tant à cœur, un invité des plus improbables émergea du monde des rêves avec la ferme intention de venir interrompre mon entrevue avec Dormin de la manière la plus inopportune possible.

J’aurai du ériger une barrière… Trop tard à présent. Tant pis pour lui.

Si la présence inutile de mon fils, ou plutôt de son hôte, en ces lieux ne me convenait guère, le fait que dans un élan de folie il pose la main sur un de mes trésors et se permettent même de le briser acheva d’attiser mon exaspération pour cet esprit humain décidément parfaitement inconscient.

« Tu as osé poser tes sales pattes sur mon trésor… Tu tiens donc si peu à la non-vie, HUMAIN ?! »

Levant la main dans sa direction, un flash de lumière aveuglant s’en échappa, et en un éclair, je fus sur lui, attrapant son visage à pleine main pour l’enfoncer profondément dans le sol. Sous la puissance de l’impact, le sol céda, enfonçant toujours la tête d’Adrix dans un cratère naissant, les projections de roche et de terre en fusion qui s’en suivirent allèrent incendier l’herbe déjà séchée par la chaleur dut à la vitesse de cet enchainement de geste, et alors qu’une explosion de cosmos doré projetait Dormin loin de nous tout en arrachant des morceaux du sol encore carbonisés par le rude impact du corps humain du dieu de l’irréel; l’ensemble de la zone se transforma, elle changeait en quelque chose de complètement différent.

« Encounter another field ! »

L’herbe, la mer, les arbres, tout cela disparut alors comme un mauvais rêve, le monde se transforma sous mon pouvoir pour devenir une vaste étendue de sable, un désert où le soleil dardait de ses rayons nos trois personnes.

« Phantasos, si tu ne veux pas que je t’arrache de cette carcasse puante, je te conseil vivement de la tenir en laisse. Ton petit jeu dépasse les bornes, à cause de lui mon trésor fut souillé par une main étrangère. Tu sais à quel point je déteste ça… »

Le trône avait disparu, la flaque d’or également. A présent nous étions seul au milieu d’un monde entièrement crée de mes vœux. Un monde pur et calme, où seul le vent vint troubler le silence qui tomba après ma dernière réplique.

« Vous deux dites des choses absurdes, vous en rendez vous-même compte ? Vous parlez comme si le peu de temps que vous avez passé sur Terre pouvait vous avoir appris quoi que ce soit… Orgueilleux et ignorants, voilà votre condition. »

Approchant le visage de celui d’Adrix, visiblement sonné par le choc, ou par un conflit interne, mes yeux dorés se teintèrent de pourpre alors que mes pupilles se fendirent pour laisser paraitre des yeux n’ayant rien de commun avec ceux qui furent les miens durant des millénaires, détails que Phantasos pourrait remarqué, si jamais il en avait l’occasion…

Spoiler:

« Ne parle jamais plus au nom de mon fils, humain, il n’est pas toi, il ne le sera jamais. Qu’importe ce que vous avez partagé ensemble, qu’importe ce que tu penses savoir de lui, qu’importe. Au final il te survivra, il t’oubliera, comme si tu n’avais jamais existé. Aussi longtemps que j’existerais il existera, car tel est le pouvoir du sommeil sur l’esprit, l’invitation au monde des rêves… Ne crois pas que ta disparition me sera une gêne, après tout tu n’es rien, et tout ce que tu as, tu me le dois. Alors soit reconnaissant et apprend ta place. »

Me relevant, laissant inerte dans le sable le corps d’emprunt de mon fils, je me tournais vers Dormin.

« Ne t’inquiète pas pour cet insolent mortel, ce n’était qu’un avertissement amical, le deuxième et le dernier que je lui donnerais. Tu vois, ne suis-je pas d’une grande clémence ? »

Mes pupilles se fixèrent sur celle qui avait assisté à la scène, comme paralysé par un pouvoir qui repliait l’espace autour de nous, l’empêchant de nous rejoindre pour le moment.

« J’ai pensé que ce cadre serait idéal pour la leçon qui va suivre, humaine, le caractère changeant, illusoire et pourtant éternel du désert accompagnera à merveilles mes mots, après tout tes erreurs et ton dilemme sont humain, en un sens tu ne dois pas en avoir honte. Même toi tu n’es pas assez naïf pour ne pas voir que tes souhaits les plus nobles et les plus admirables ne pourraient exister sans leurs opposés. Tu souhaites rester dans la lumière au risque de te perdre pour toujours, tu te complais dans ta voie sans chercher à évoluer au-delà, tu évoques tes souvenirs, ton vécu dérisoire, tu parles des dieux comme si tu les connaissais, tu invoque même ton nouveau peuple comme justification, et je suis sûr que tu crois dur comme fer à tes mots, mais jette un œil à l’histoire de ton peuple, jette un œil à ton prédécesseur sur le trône de Britannia, même toi tu n’es pas sans savoir quel furent ses derniers jours… »

D’un claquement de doigt semblant se répercuter en une infinité d’échos, une immense flaque d’or apparue entre nous, et sa surface devint une image, une fenêtre vers une période de l'histoire des hommes, celle de la chute d'un roi, celle d’un champ de bataille, des milliers de corps sans vie gisait dans la boue et le sang, chevaux, armes, chevalier et paysans, tous finiraient comme repas pour les loups et les corbeaux. La vision se modifia alors pour faire apparaitre un homme en armure, mortellement blessé, agonisant dans les bras d’un autre homme et lui tendant une épée que Dormin n’aurait aucun mal à reconnaitre.

« Tel fut la fin d’Arthur Pendragon, premier possesseur de l’épée qui sélectionne le roi. Une fin misérable et vaine malgré une vie entière de service, de compassion et d’honneur. Au final sa condition de mortel a anéantie tout ce qu’il a voulu construire. »

Cessant sur le champ cette vision, la flaque se replia sur elle-même avant de disparaitre totalement, et en un battement de cil, je rejoignis le roi d’Avalon malgré la distance qui nous séparait, approchant mon visage au plus près du sien pour plonger mes yeux au plus profond de son âme.

« Tu marches sur ses pas, les sais-tu seulement ? Tu te donnes et te sacrifie pour ton peuple, ton pays, tes amis, et chacune de tes erreurs t’arrachent mille regrets. Mais tu te trompes lourdement, petite fille. Ce n’est pas là le rôle du roi, c’est au peuple, au pays, aux courtisans de se donner au roi, et non l’inverse. Tu penses que c’est là la vision d’un tyran ? Tu as parfaitement raison, les dieux sont des tyrans, moi-même j’impose ma volonté sur le monde rien qu’en matérialisant cet espace. Mais petite fille, un roi qui regrette les actes qu’il accomplie durant son règne est pire qu’un tyran, c’est un dirigeant inapte. Si le destin me joue un mauvais tour, je peux pleurer, je peux etre en colère, mais regretter, jamais ! »

Des flammes dorées n'émettant aucune chaleur léchaient à présent l’ensemble de mon corps, laissant indemne mes vêtements, mais faisant flotter mes cheveux comme sous l’effet d’une puissante bourrasque.

« Combien d’actes commis par tes mains regrettes-tu aujourd’hui ? Combien de scènes déjà écrites souhaiterais-tu changer, réécrire totalement ? Combien ?! Probablement plus que tu ne peux l’imaginer actuellement. Si ton souhait est humain, il est une insulte envers chaque personne que tu as côtoyé et qui t’on suivit à ces mêmes époques ! Je veux bien admettre que seul les guerriers comme nous arrivent à honorer le déclin, si seul les forts peuvent diriger le monde, il en est certains pour tenter de protéger les faibles, des personnes comme toi petite fille, tu souhaites des règles juste, un règne intègre, et bien que tu sois conscient de n’etre que l’esclave de cette intégrité, tu l’accepte malgré le caractère inhumain de ta situation. Pour toi un roi doit se sacrifier pour un idéal, et à tes yeux, mes choix et mes actes ne doivent etre qu’orgueil et cupidité, mais un roi désintéressé est aussi inutile qu’une breloque ! Tu dis te sacrifier pour un idéal, et cela fait de toi un humain à part, un véritable saint, à la fois honnête et intègre, dont la stature noble inspire le respect… »

Saisissant doucement le menton de Dormin, nos front se touchaient presque alors que je poursuivais d’une voix beaucoup plus douce.

« Mais petite fille, dit moi qui serait attiré par la voie épineuse du martyr ? Qui se consumerait de désir pour cela !? »

Elle avait compris

« Un roi, vois-tu, doit etre plus avare, plus euphorique, plus enragé que n’importe lequel de ses sujets. Il sait jusqu’où l’Homme peut aller dans le bien comme dans le mal. C’est pourquoi le roi inspire la convoitise, pourquoi les humains nous admirent, pourquoi nous les fascinons ainsi. De cette manière nous faisons naitre dans le cœur de tous nos sujets l’envie brulante de devenir roi et dieu à leurs tours ! »

Quelque chose avait changé dans ses yeux, comme si elle commençait à se rendre compte de l’ampleur de la situation. J’espérais vraiment que ce soit le cas.

« Oh roi qui fait l’honneur de ton ordre, il est vrai que la justice et l’idéal que tu brandis protègent et préservent ton peuple, mais maintenant tu n’ignores pas quel sont les derniers jours de ceux qui furent seulement préservés. »

Un nouveau claquement de doigt et cette fois nous fûmes tout trois transporté dans la vision que j’avais fait apparaitre plus tôt. Au somment d’une colline nous nous tenions face à la mort et la pourriture.

« Tu ne penses qu’à protéger ton peuple et tes amis, ceux qui te sont cher, tu ne les guide pas. Ceux qui sont égarés, tu les abandonnes sans leur montrer le désir d’etre roi, toute seule tu feins l’indifférence et le désintérêt alors qu’en vérité tu ne fais que te languir d’un beau rêve. »

Lâchant le menton de Dormin, je repartais en arrière pour reprendre quelque pas de distance avec elle.

« Et c’est pourquoi tu n’as pas la carrure d’un roi, tu n’es qu’une fillette, enchainée, comme ta précédente armure, enchainée à la vision d’un roi qui se sacrifie pour le bien-être des autres. »

Le vent d’est nous apporta une épouvantable odeur de charnier, le champ de bataille s’estompait pour nous laisser revenir au cœur du désert onirique.

« De plus, comment une petite fille ne comprenant pas ses propres sentiments pourrait comprendre ceux de son peuple. Tu fus placé à ce rôle par le destin sans jamais y avoir été préparé, et maintenant tu servirais deux maitre ? Je suppose que c’est ton arrogance et non ton ignorance qui te permet de penser une seule seconde que cela te sera possible. Tu ne souhaites pas trahir, mais aura-tu seulement le choix ? Le destin mène le volontaire petite fille, et le réticent, il le traine. Ce qui doit arriver arrivera, et rien de ce que tu feras ne saura l’empêcher, de tes petites mains humaines, tu n’as tout simplement pas assez de force, pas assez de temps. Et je ne saurais rester impassible devant ton potentiel alors que tu cours à ta perte. Si tu ne veux pas voir la lumière, alors je te forcerais à tourner la tête vers elle ! »

Cette fois je n’avais que trop perdu de temps, même si la discussion en elle-même ne me gênait pas plus que cela, l’introduction dans l’équation d’un élément aussi imprévisible que Phantasos me forçait à accélérer les choses.

Repliant alors mon bras droit poing fermé vers moi, il apparut sur le dos de ma main un symbole étrange constitué de trois triangles dorés n’en formant qu’un.

« Je n’avais pas l’intention d’utiliser cela maintenant, mais après tout cela me sera un excellent test grandeur nature. »

Alors que je libérais d’avantage de cosmos sans pour autant etre sérieux, je déclenchais l’émergence d’une tempête de sable alors qu’au travers de l’obscurité brillait intensément mon étoile et ce triangle mystérieux, et plus particulièrement le fragment du haut.

« I am the bone of my sword… »

A ces mots, le triangle du haut commença à émerger hors du dos de ma main pour devenir une boule étincelante.

« Steel is my body and fire is my blood… »

L’orbe doré devint alors lui aussi une flaque d’or laissant lentement émerger un étrange mécanisme semblable à un assemblage chaotique de cube dorés surmonté d’une clé complexe.

« I have created over a thousand blades… »

Prenant alors en main cet étrange artéfact, je le fis tourner à la vertical, comme pour amorcer une serrure invisible.

« Unaware of loss, Nor aware of gain… »

A peine eus-ais-je terminé le mouvement que les cubes composant la base de la clé se mirent à bouger fébrilement, s’emboitant, se chevauchant, se déplaçant pour donner naissance à un cube parfait et unique d’où émergea une aveuglante lumière doré.

« Withstood pain to create weapons, waiting for one’s arrival… »

L’étincelante lumière en provenance du cube monta alors le long de la clé avant d’arriver à son sommet d’où elle émergea sous la forme d’une multitude de racines de lumière se déployant en hauteur dans un extraordinairement complexe et élaboré réseau.

« I have no regrets. This is the only path… »

L’imposant réseau ayant atteint plusieurs centaines de mètres de hauteur se stabilisa, et à son sommet se trouvait trois points dont la brillance surpassait celle de tous les autres points, et ce fut l’un deux qui tomba en suivant le chemin que lui dictait le réseau. Il tomba et tomba encore, et derrière lui le réseau s’effaçait comme n’ayant plus de raison d’etre maintenu.

« My whole life was unlimited blade works… »

L’étoile atteignit finalement la clé et le tout se métamorphosa en une sphère dorée et transparente sur laquelle se lisait comme des inscriptions, et alors que cette sphère prenait doucement de la hauteur, il en tomba lentement dans ma main comme un dard enflammé à la couleur du soleil, un unique trait de ce qui était à présent ma plus grande création, la scène n’avait durée en elle-même qu’une poignée de seconde, une poignée de seconde durant lesquelles j’avais révélé beaucoup.

« Proto Keraunos ! »

Empoignant fermement le dard de lumière, j’y transmis alors une infime portion de mon cosmos et laissa l’arme faire le reste.

Instantanément, les flammes d’or qui m’entourait furent soufflées par la puissance des éclairs qui crépitaient à l’unisson, causant une formidable déflagration et me laissant lévitant au beau milieu d’un cratère incandescent alors qu’autour de moi, la chaleur et l’énergie déployées transformaient le sable en verre. L’atmosphère elle-même semblait etre fait de flammes brulantes tant l’air était insoutenable, à la limite du fatal.

Ainsi c’est donc ça le pouvoir même imparfait de mon prototype… Magnifique…

Je sentais les larmes me monter aux yeux, je n’avais quasiment jamais auparavant été aussi fier de moi et de mes efforts. Repensant alors à mes précédents chefs d’œuvres, mon regard tomba sur Adrix, ou plutôt l’être divin présent en lui.

Toi aussi, tu es un de mes chefs d’œuvre malgré tes imperfections…

« La parole d’un roi doit etre la même pour tous, tant qu’il y aura des sujets pour venir l’entendre, il n’y aura ni allié ni ennemi. A présent voyez ce qu’est la parole d’un véritable roi ! Au nom de la loi que j’ai instauré en tant que roi, au nom de la vérité et de la justice qui s’y trouve, En tant que père, en tant que roi, en tant que dieu, vous commettez et je punis ! »

Armant alors mon bras tenant l’arme déicide, je la chargeais d’un fragment de mon cosmos et cette fois maintins la décharge en elle le temps qu'elle atteigne son paroxysme avant de la libérer sous la forme d’un gigantesque vortex unidirectionnel chargé d’éclairs dorés qui s'en alla happer mes deux invités. Derrière son sillage ne restait plus que le vide, toute matière ayant été réduite à l’état le plus infime qui soit, j’avais en main une copie imparfaite de l’ultime vecteur de destruction, imparfaite certes, mais apparemment déjà plus qu’opérationnelle.
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Adrix


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MessageSujet: Re: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyVen 28 Sep - 0:11

Le cœur d'Adrix battait la chamade. Il était arrivé à temps. Il n'avait pas abandonné Dormin à son sort comme il l'avait fait pour Eléonor. Ce fatidique retard qui avait coûté la vie à celle qui comptait le plus à ses yeux avait toujours été une tâche dans son passé, un regret qui le rongeait chaque fois qu'il entendait sa voix fluette dans les tréfonds de son âme. S'il avait été plus fort à l'époque, tout aurait été différent... Ils auraient sans doute pu vivre une vie normale, loin des tracas du Sanctuaire et des guerres saintes. Ils auraient partagés des moments ordinaires entre frère et sœur et ne seraient certainement pas en train d'arpenter un monde éloigné de pas moins de 1300 ans du leur.
Adrix n'était pourtant pas du genre à ressasser le passé, à réécrire l'Histoire à grand coups de "Si", et il n'était pas insatisfait de son sort pour tout dire. Etre enchaîné à des suppositions inutiles n'était qu'une perte de temps de son point de vue... mais la douleur été restée peu importe combien il se l'était répété. Mais il n'avait pas perdu la partie une seconde fois, et ce seul fait suffisait à ôter un grand poids de sa poitrine, un fardeau qu'il avait traîné beaucoup trop longtemps à son goût.

Ce qui était chouette, mais ne réglait qu'une infime partie du souci actuel. Quand bien même son geste avait des allures héroïques qui ne lui ressemblaient guère, il n'avait fait que dévier une attaque parmi d'autres, et la véritable menace n'en était que plus hargneuse, fixant ses "proies" avec cette arrogance horripilante qui le caractérisait. Imposant, tout puissant, drapé d'une apparence dont la finesse aurait fait pâlir bien des mortels, Hypnos venait de refaire irruption dans sa vie. L'ex-Poisson sentait gronder en lui l'envie incontrôlable d'écraser cette jolie frimousse dans un tas de purin et de l'y étouffer jusqu'à ce que mort s'en suive... Hélas, l'Irréel n'était pas assez naïf pour croire qu'il suffisait d'un peu de courage et de colère pour faire chuter de son trône une entité plusieurs fois millénaire. Leur supériorité numérique ne leur serait d'aucune aide, la position dominante était claire. Mais le Capricorne avait aussi son mot à dire.

Well, le moins que l'on puisse dire c'est que tout le monde ici était en verve. Adrix était arrivé juste à temps pour empêcher que son rouquin fraîchement père de famille ne découvre les joies du pays des brochettes, et voilà que tous se lançaient dans des discours plus inspirés les uns que les autres. Plus qu'un duel de force, c'était un combat d'arguments... Mortel ou immortel ? Divin ou humain ? Tels étaient les enjeux de ce qui était sans doute une des rencontres les plus invraisemblables de l'année... Un Roi légendaire et deux Dieux, rien de moins, se tenaient à distance respectable, prêts à sauter à la gorge de l'opposant au moindre écart. La scène n'était pas sans évoquer les échanges musclés entre deux représentants de la gente canine qui se tournaient autour en montrant les crocs. Et c'était au tour du Rouquin aux yeux brouillés de larmes de monter sur scène.

Il parlait bien, et il parlait juste, comme on pouvait l'attendre d'un homme sur qui reposaient les espoirs de tout un peuple. Le blondinet ne pouvait s'empêcher de le trouver trop doux dans son choix de mots, mais tel était le style de sa moitié, et sa propre agressivité ramenait l'équilibre. On y parlait d'existence, de volonté, de destin, tout un tas de sujets qui auraient mérités que je m'attarde plus longtemps pour les résumer mais je n'ai absolument pas la foi de le faire. C'était aussi une des premières fois qu'Adrix en apprenait davantage sur le passé du Capricorne. Aucun d'eux n'aimait réellement déterrer les vieilles histoires douloureuses, et le pourquoi du comment de leurs origines était comme par convention devenu un sujet à éviter... Ainsi il n'avait pas eut une enfance ordinaire lui non plus... L'androgyne s'en doutait à vrai dire, on ne croisait que peu de joyeux bambins chez les Saints. Tout combattant qui se respecte se rendait au front avec son fardeau à porter, ces épreuves difficiles étaient la triste nécessité pour forger un guerrier. Nul n'apprenait à lever les poings dans une vie de coton.

Le problème de ce petit échange verbal à la courtoisie discutable était que, contrairement à un échange d'uppercuts, personne ici ne comptait changer d'avis. Parler à Hypnos était comme s'adresser à un mur, et là où Phantasos pouvait faire en sorte qu'un morceau de parpaing lui réponde, il ne pouvait rien face à l'entêtement paternel. Ils pouvaient débiter tous les arguments de l'univers, le Dieu du Sommeil ne les voyait que comme des insectes, des enfants que son infinie sagesse se devait de corriger. Leur point de vue était risible, pour ne pas dire inexistant, jamais l'opinion de moucherons n'était à considérer dans l'équation.
Au final, c'était beaucoup de temps perdu pour pas grand chose et si ces longues tirades permettaient à Adrix de réfléchir à un plan de sortie ça commençait à l'irriter aussi. En plus de cela il avait mal à la main... Il devait penser à l'avenir à éviter les entrées qui imposent de se tailler la paume sur une lame mystique. D'ailleurs, il n'avait pas vraiment apprécié le papounet.

« Tu as osé poser tes sales pattes sur mon trésor… Tu tiens donc si peu à la non-vie, HUMAIN ?! »


*Ouah, quand il le présente comme ça, ça sonne incroyablement stup SBAM*


Adrix n'eut même pas le temps de finir son sarcasme mental que la poigne du Dieu du Sommeil se refermait sur son visage, l'enfonçant dans le sol comme une vulgaire autruche.

*J'ai comme une sensation de déjà vu...*

*J'espère que ça ne va pas devenir un running gag...*


Ils avaient déjà eut droit à un sermon comparable dans la Cathédrale... Rien de bien nouveau... Par contre ça faisait toujours aussi mal la deuxième fois. Le blondinet commençait à comprendre ce que ressentait un œuf dans un coquetier, son crâne allait exploser sous une pression pareille ! Et les quelques mots qui sortirent de la bouche du Sommeil ne firent pas grand chose pour le rassurer.

« Encounter another field ! »

*Aoutch... that's gonna hurt*


*Neh ?*


Voilà que c'était le fiston qui se mettait à changer de langue de façon inexpliquée... Non, ce n'était décidément PAS rassurant. Adrix s'attendait à une explosion titanesque, une démonstration de pouvoir monstrueuse et là, sous ses yeux horrifiés... Hypnos changea la plaine en bac à sable géant.

*Eh... au moins le sable est plus moelleux*

C'était assez inattendu comme petit tour. Ca rassemblait un peu à sa manipulation de la réalité, mais à plus grande échelle. Ou pour être plus précis, c'était comme si le monde onirique avait prit place sur le plan mortel. Ils n'étaient plus sur Terre, ils étaient dans le domaine d'Hypnos... et par extension le sien.

« Phantasos, si tu ne veux pas que je t’arrache de cette carcasse puante, je te conseil vivement de la tenir en laisse. Ton petit jeu dépasse les bornes, à cause de lui mon trésor fut souillé par une main étrangère. Tu sais à quel point je déteste ça… »


*Puante ? Comment ça puante ?*

*C'est vrai ça, nous avons une hygiène exemplaire*


Le principal concerné restait cependant muet devant de telles menaces. Il ne savait pas trop de quel côté se ranger... Il n'aimait pas désobéir à son père, pour la simple et bonne raison qu'il avait la trouille du châtiment qui ne manquerait pas de frapper après coup. Mais il n'était pas non plus du genre à se soumettre à la volonté d'un autre, et à abandonner ses jouets pour la seule satisfaction de son géniteur. Il hésitait, déchiré entre ces deux faces contradictoires de sa nature profonde. Alors, comme tout homme brave qui se respecte, il préférait s'asseoir et attendre que la crise passe.

« Vous deux dites des choses absurdes, vous en rendez vous-même compte ? Vous parlez comme si le peu de temps que vous avez passé sur Terre pouvait vous avoir appris quoi que ce soit… Orgueilleux et ignorants, voilà votre condition. »

Blablabla... Il n'écoutait pas leur point de vue, pourquoi se fatigueraient-ils à prêter attention au sien ? On tournait en rond.
Par contre, le coup de la pupille rougeoyante c'était nouveau. Malheureusement pour Hypnos, ce genre de petite mise en scène dramatique, si elle avait sans doute un impact violent sur n'importe quelle personne ordinaire, passait largement au dessus de la tête d'un individu qui commandait aux fantasmes. Des lentilles à teintes multiples et à la pupille étriquée, c'était tout à fait dans le seuil de sa normalité. Il fallait plus qu'un coup d'œil agressif pour l'impressionner.

*Ce n'est pas normal...*

*Huh ?*


*Il ne me semble pas l'avoir vu avec ce regard par le passé*

*Tu veux dire qu'il ne t'a jamais grondé avant ?*

*Si justement, plein de fois*


« Ne parle jamais plus au nom de mon fils, humain, il n’est pas toi, il ne le sera jamais. Qu’importe ce que vous avez partagé ensemble, [...] Ne crois pas que ta disparition me sera une gêne, après tout tu n’es rien, et tout ce que tu as, tu me le dois. Alors soit reconnaissant et apprend ta place. Ne t’inquiète pas pour cet insolent mortel, ce n’était qu’un avertissement amical, le deuxième et le dernier que je lui donnerais. Tu vois, ne suis-je pas d’une grande clémence ? »


*"Clément" ? Dit ça à ma nuque...*


N'y avait-il pas des façons plus douces d'asseoir sur autorité parentale ? De préférence une qui n'impliquait pas d'exploser sa progéniture sur le parquet.

"jette un œil à ton prédécesseur sur le trône de Britannia, même toi tu n’es pas sans savoir quel furent ses derniers jours… "


*Super... Un film maintenant...*


*Pitié faîtes que ça soit pas un film de vacances en famille*

Raté. En lieu et place d'une ennuyeuse vidéo portrayant père et fils à la plage ou lors d'une sortie au Zoo, ce que le sadique venait de faire danser devant leurs yeux n'était ni plus ni moins qu'une scène de carnage... Une vision atroce de corps entassés, jeunes et vieux gisant côte à côte au dénouement d'un affrontement d'une rare violence. Le tout se conclut par les derniers soupirs d'un guerrier en armure dans les bras de son confrère en larmes, brandissant ce qui serait son ultime héritage. Des séparations larmoyantes qu'Hollywood n'aurait pas boudé, et qui, comme le reste, avait tendance à ne pas éveiller grand chose chez Adrix.

« Tel fut la fin d’Arthur Pendragon, premier possesseur de l’épée qui sélectionne le roi. Une fin misérable et vaine malgré une vie entière de service, de compassion et d’honneur. Au final sa condition de mortel a anéantie tout ce qu’il a voulu construire. »

*Manque les crédits...*


Etait-ce une question d'ambiance ? Son humeur de la journée ? Sa colère sourde pour Hypnos ou tout simplement sa nature profonde ? Quel qu'en fut la raison, l'androgyne n'avait aucune envie de se laisser porter par des prévisions si larmoyantes. Aussi dramatique que soit cette présentation, il restait de marbre. Tout ce que racontait son "père" lui passait par dessus la tête, ses paroles étaient aussitôt rangées dans la rubrique "peu important" de sa mémoire. Prendre en compte ces propos serait se laisser aller à une propagande ridicule et biaisée.
Et c’est pour continuer ce lavage de cerveau qu’Hypnos s’en retourna de nouveau vers le rouquin, laissant à sa proie l’occasion de reprendre ses esprits. Adrix avait un sacré mal de tête, et ne prêta guère attention à ce que pouvait bien raconter le maître de la sieste, il avait d’autres préoccupations en tête.


« Mais petite fille, dit moi qui serait attiré par la voie épineuse du martyr ? Qui se consumerait de désir pour cela !? »


Un esclaffement tout juste dissimulé s’échappa des lèvres du blondinet. Il osait vraiment poser ce genre de questions en présence de l’incarnation des fantasmes ? Avait-il seulement la moindre idée des mille et une façon tordues dont les mortels se consumaient de désir ? Il parlait en expert là où il ne connaissait que la surface de la démence et de la corruption qui gangrénait l’esprit des hommes. Sa vision des travers de l’humanité était comiquement basique… Adrix aurait bien répondu mais la suite rattrapa son envie de sarcasmes.

« Je n’avais pas l’intention d’utiliser cela maintenant, mais après tout cela me sera un excellent test grandeur nature. »

Ca par contre, c’était moins sujet à rire comme déclaration.

« I am the bone of my sword… »


*Ah mais le truc de la langue c’est familial en fait ?*

Un cyclone prit naissance autour de la divinité avant qu’une réponse ne soit fournie… Et ce n’était pas que le commencement de ce qui pouvait être décrit comme la plus impressionnante démonstration de pouvoir qu’Adrix eut jamais contemplé. Sur son terrain, Hypnos était omnipotent, il était capable de tout, défier jusqu’aux lois de la physique d’un revers paresseux de l’esprit. Il n’y avait pas de mots pour décrire tous les malheurs qu’il était à même de lacher sur ses pauvres victimes. Il invoquait… quelque chose, qui de gigantesque passa à minus. Un objet comme l’androgyne n’en avait jamais vu, et le mutisme dans lequel s’était subitement enfermé Phantasos était annonciateur de problèmes, de GROS problèmes. Son instinct lui hurlait de fuir le plus vite possible, mais il savait bien que cette option n’était pas sur la liste.

« Proto Keraunos ! »


Le nom de cette chose n’avait que peu d’importance. C’était puissant, terriblement puissant. Sa petite taille dissimulait un potentiel destructeur qu’Adrix pouvait sentir caresser la moindre parcelle de sa peau. Danger, toutes ces cellules mortes lui hurlaient cet avertissement, son cosmos devenait fou lui aussi, agité de tremblements primaires. La nature onirique autour d’eux avait été vitrifiée par cette seule présence, et si l’œil rouge n’avait pas impressionné l’Irréel il devait admettre que ce Kerachose le faisait fort bien.
Et le comble, c’était qu’Hypnos pleurait désormais d’émotions face à sa propre création. Comme si la situation ne pouvait pas paraître plus dramatique qu’elle ne l’était déjà…


« La parole d’un roi doit etre la même pour tous, tant qu’il y aura des sujets pour venir l’entendre, il n’y aura ni allié ni ennemi. A présent voyez ce qu’est la parole d’un véritable roi ! Au nom de la loi que j’ai instauré en tant que roi, au nom de la vérité et de la justice qui s’y trouve, En tant que père, en tant que roi, en tant que dieu, vous commettez et je punis ! »

Le mauvais caractère de l’ancien Gold Saint prit le dessus sur sa terreur en entendant les derniers mots. C’était LA remarque qu’il ne pouvait pas supporter, celle qui avait alimenté toute sa rancœur envers le genre divin depuis des lustres. Personne, absolument personne n’avait le droit de s’en prendre à sa liberté. Il était seul décideur de son destin, et il ne laisserait ni mortel ni dieu s’en arroger la maîtrise sans son autorisation.

*Immortel ou pas, « roi » ou pas, que le Sommeil aille se faire foutre.*


Et alors que ses poings chargés de colère réaffirmaient leur prise sur le sable devenu verre, le bourreau lâcha la guillotine sur ses malheureuses victimes. Un éclair dont le pouvoir annihilateur ne souffrait d’aucun rival, une arme capable de pourfendre un Dieu au sommet de sa puissance. L’outil de destruction ultime qui ne laissait que néant et chagrin dans son sillage.
Là où se tenaient les nouveaux parents un instant plus tôt ne restait plus aucune trace de leur présence. Ils avaient été vaporisés par la puissance divine, gommés de la réalité.
Pour mieux réapparaître depuis l’Irréalité. Le couple improbable réapparut à l’endroit précis où ils étaient tantôt, comme surgissant du vide qu’ils avaient laissés derrière eux.
Adrix fixait son « père » d’un air de défi, un sourire ironique sur les lèvres et le souffle plus court que tout à l’heure. C’était… vraiment pas passer loin.

- Héhé, toujours là ! Je suppose que c’est censé être impossible à esquiver… Mais l’improbable est justement mon domaine de prédilection. Ton élément est aussi le mien Hypnos… Et si mes pouvoirs ne font pas le poids face aux tiens, nous soustraire à un tel courroux reste tout à fait jouable pour celui qui déchire le voile de la réalité. Fait donc tonner la foudre et rougir tes yeux, tes menaces ne m’impressionnent pas… j’ai survécu aux savons de ma sœur, et je survivrais au tien, et si je trépasse a nouveau ce sera sans plier l’échine.


Il se gratta l’arrière de la tête, essayant de récupérer un peu de contenance après son humiliation de tantôt.

-Pour en revenir à notre petite discussion, puisque tout le monde semble vouloir être grandiloquent je peux jouer aussi… Je dois bien l’admettre : Tu as raison. Tu as raison sur deux choses en fait.


Il pointa Dormin du pouce.

-Son « altesse » est beaucoup trop gentil pour son propre bien… Il n’a pas en lui une once d’egoïsme, d’envie ou même de colère. Son altruisme est si aberrant que je continue de m’en étonner chaque jour un peu plus. Et comme tu le dis avant tant d’ardeur, un monarque ne peut gouverner armé de sa seule bonté d’âme.


Il soupira, se frottant les mains.

-Mais c’est justement parce qu’il est stupidement gentil que je lie mon destin au sien. Et si tu t’inquiètes du devenir de son règne et de son peuple, grand bien t’en fasse, c’est tout à ton honneur… Mais tes appréhensions sont inutiles.
Avarisme ? Euphorie ? Rage ? C’est cela qu’il lui manque en tant que dirigeant pour guider son peuple ? Alors n’ait crainte, j’ai plus de ceux là en moi qu’il n’en faut. Il n’a pas besoin d’embrasser le côté sombre du pouvoir pour faire son travail, je serais volontiers la part de ténèbres dont ses gens auront besoin, fait moi confiance… Je ne suis pas aussi gentil que lui, je ne suis pas un héros, pas même un type bien, je suis drapé d’autant de corruption que lui de gentillesse. S’il est le Ying, je serais le Yang., et nous formerons l’équilibre. Mortel et immortel, vivant et mort, bon et mauvais, nous avons ce qu’il faut sans ton aide.
Tu ne cesses de parler de soumission. Veux-tu faire de lui un Roi en lui faisant baiser tes pieds ? Quel seigneur veux-tu former en le traitant en serviteur ? Jamais je ne serais ton sujet, car j’aspire à la royauté. Un guide ne nait pas en léchant la poussière, mais en déployant ses ailes avec fierté, n’acceptant la domination de personne, la supériorité de nul être sur sa personne. Comme un fils ne devient pas homme en suivant aveuglément son père.


Il prit une grande inspiration, son cosmos s’était mit à brûler, se consumant d’une colère à peine retenue, une veine sur son front enflait dangereusement. Il n’était pas de taille à lutter contre Hypnos, mais il ne comptait pas se laisser tuer, ni se laisser marcher sur les pieds plus que nécessaire. Il était prêt à défendre chèrement sa peau contre les assauts imminents, il était omnipotent ici lui aussi… Et si ça ne suffisait pas à vaincre, il espérait que cela suffirait à fuir.

-Et tu as aussi raison : Je ne suis pas Phantasos. Je ne suis pas un Dieu, et je n’ai pas des millénaires d’expérience derrière moi pour me pavaner et soutenir mes propos. Je n’ai pour fardeau que ma brève existence de mortel et mes quelques années de vie. Mais peu importe combien ma vie est courte, peu importe que je ne puisse appréhender tous ses aspects et qu’il m’oubliera peut être un jour au gré de son éternité : je comprends bien mieux ton fils que tu ne le pourras jamais.
Comment toi qui ne jures que par la perfection pourrait saisir la pensée de celui qui n’est que désirs et fantasmes ? Tu ne peux apercevoir la beauté des défauts ou le charme la démence. Parce que je suis mortel, je suis balloté par mes envies, pétri de tous ces points d’ombres, de tous ces sentiments négatifs qui sont étranger à un être « supérieur » comme toi. Je n’ai nul droit de parler en son nom, mais tu ne l’as guère plus. Tu n’es pas lui, tu n’es que son père, un père dont la nature même l’éloigne de sa progéniture. Phantasos est assez grand pour décider lui-même de ce qu’il désire, et il a choisi de me laisser mon âme le jour où il envahit mon corps. So be a good daddy and respect his choices !
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Dormin


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Dormin

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MessageSujet: Re: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyLun 1 Oct - 19:46

Dormin sentit une bête rugir au creux de son ventre alors que le dieu du sommeil se jetait sur son compagnon. Son sang ne fit qu'un tour et il s'élança vers eux pour arrêter le bras d'Hypnos de gré ou de force... plus de force vue l'expression qu'affichait le visage du rouquin à cet instant précis... Babines retroussés, traits crispés, Dormin exprimait une colère qu'il ne s'était pas connu depuis ses premiers printemps alors que son âme d'enfant était en proie à ses premiers tourments et qu'il tentait vainement de se rebeller contre des évènements le dépassant.

Sa course fut stoppée nette par une barrière le repoussant au loin. Le rouquin roula dans le sable une bonne disaine de mètres plus loin, soulevant poussière et débris autour de lui. Quelle puissance... Il avait été rejeté comme un vulgaire fétus de paille... Avec quelques peines mais d'un geste nerveux, Dormin se releva pour repartir directement à l'assaut de cette maudite barrière cosmique avec une frénésie qui lui était étrangère jusqu'ici. Mais à peine eut-il le temps de faire volte face que la déité du sommeil lui faisait à nouveau face.

Le regard de Dormin se plongea dans le sien, brillant d'une flamme plus obscure qu'à son habitude, écoutant d'une oreille peu attentive les mots d'Hypnos, en proie à un conflit interne entre sa raison et la bête qui se déchainait à présent dans ses entrailles. C'était un sentiment nouveau pour le rouquin que celui de vouloir protéger une personne plus qu'une autre. Il avait finalement quelque chose vraiment à lui... Quelque chose de précieux... Et ce trésor, il n'était ni prêt à le partager ni à le voir se briser.

Il entra dans cette danse verbale dans laquelle l'entrainait la déité, le regard émeraude du Capricorne ne déviant pas de celui d'Hypnos. Il luttait contre un puissant instinct qui lui criait de lui sauter à la gorge, tentant de rester lui même. Le rouquin ne s'amusait pourtant plus à suivre le fil de la conversation avec autant d'énergie qu'avant. Son regard se posa sur la fin d'Arthur et de ses compagnons... Fin contée par Aalanna et son conseil à plusieurs reprises... Arthur avait eu un funeste destin, mais il n'était pas Arthur Pandragon... Il était Dormin... L'enfant de Brittannia et protecteur de l'humanité, serviteur d'Athéna. La mort de son prédécesseur était certes regrettable, mais il n'y pourrait rien changé et n'avait pas à en porter la responsabilité.

Il était étonnant comme la colère qui l'animait le rendait plus lucide sur une certaine répartie... Il sentait son coeur battre plus fort et ses phalanges se crispèrent, resserrant ses poings. Répliquer? Il n'en avait pas envie. C'était inutile... Ce triste personnage n'écoutait pas ce qu'on tentait de lui dire. Le chevalier de l'espoir commençait à cesser de croire que le dialogue puisse venir à bout de cette langue fourchue. Pourquoi ne voulait-il pas comprendre qu'il ne vivait pas pour léguer un quelconque héritage? Dormin ne voulait pas être immortel. Il se contrefichait d'être oublié... de disparaitre. Il vivait pour les gens qu'il rencontrait car telle était son envie. Vivre l'instant présent et faire de son mieux. Et s'il devait mourrir pour une cause ou une autre, son sacrifice n'aurait de sens que si, lui, restait éphémère, comme l'humain qu'il était, garant de l'humanité qui l'avait vu naitre et grandir.

Changer le passé? Aucun intérêt... On ne grandit pas en se berçant d'illusions ou en évoluant dans la facilité... on finit juste blasé. Dormin ne regrettait ni ses cicatrices, ni les épreuves qu'il avait surmonté. Certes... Il avait perdu des proches, mais leur souvenir l'accompagnait toujours. A quoi aurait rimé leur propre sacrifice s'il l'annulait pour assouvir une envie égoïste? Il aurait rendu ces personnages aussi insipides qu'insignifiants. Et on ne fait pas mûrir un enfant en le surprotégeant et en prévenant toutes les douleurs à venir. Chaque chose a sa fin... Sinon la vie n'aurait pas de sens et ne vaudrait pas la peine d'être vécue. Il était roi, mais il se refusait d'être un tyran. Il était celui qui sert, celui qui fait voeu de loyauté aux gens qu'il aime avant de voir leur rôle dans une quelconque hierarchie. Qui avait écrit les codes et les règles de ce monde? Qui pouvait juger à sa place de ce qu'il se devait de faire ou non? PERSONNE! Il s'était de lui même enchainé à cette vie de servitude et de sacrifices... Et Andromède avait été à ses yeux une mère et une reine remarquable.

Mais vinrent bientôt les premiers mots qui tonnèrent en lui comme la foudre... Qui voudrait de quelqu'un comme lui?... La confiance de Dormin perdit de son mordant alors que son corps se décrispait et qu'au fond de son regard pointait une once de peur et de tristesse. Un flot d'émotions le hantant depuis longtemps... Celles d'un enfant perdu qui était incapable de communiquer avec autrui ou de se faire accepter... Nul mouvement de recul... Les mains du Capricorne ne firent que se décrisper, ses bras pendant lamentablement contre son corps. Son esprit venait de subir une violente attaque... Ce n'était plus le chevalier qui faisait face à HYpnos, mais l'orphelin perdu sur les sentiers à la merci du monde.

Mais si Dormin passait pour une figure héroïque aux yeux de certains, l'enfant qu'il avait été n'avait rien à voir avec cette figure si sacrée. Loin de là... Il avait été mauvais... odieux, cruel parfois. Combien de personne avait-il abandonné derrière lui sans leur accordé le moindre regard? Combien d'espoirs brisés? Combien de coups donnés parce qu'il ne trouvait pas sa place? S'il avait changé, c'est parce que cet enfant avait trouvé un semblant de paix dans les bras d'Andromède et d'Athéna qui lui avaient donné un rôle et un but... Mais il savait que cet enfant n'était jamais vraiment mort... Et les doutes qui l'accompagnaient avec. Oui... Les immortels ne regrettaient jamais. Ils pouvaient se permettre d'oublier leurs erreurs avec suffisance et de mépriser le passé comme si de rien était... Dormin, lui, ne voulait pas redevenir une ombre. Il était roi et même s'il n'était pas parfait, il offrait la réalité à son peuple et à ses proches... Tout rêveur qu'il soit, Dormin n'était pas un menteur. Et Dormin, en tant que mortel, pouvait brandir les armes de l'humanité.

L'arme de la déité se matérialisa devant ses yeux perplexes face à tant de fioritures... Avait-il besoin d'être si impressionnant pour se sentir exister? Tant d'exubérance impressionnait moins le chevalier d'or que ne le blasait... C'était bien trop surjoué à son goût. Mais le danger n'en était pas moins grand et menaçait de sa puissante foudre la vie du couple improbable. Dormin sentit son bras droit s'engourdir, son cosmos venant lécher sa main de sa belle aura chaude et dorée... Trop tard... Il n'aurait pas le temps d'amorcer son geste.

C'est alors qu'un bras vint lui ceinturer l'abdomen et l'instant d'après, il se retrouvait plongé dans les ténèbres. Son esprit fut agresser par de trop nombreuses conscience. C'était comme être jeté dans une foule criarde qui lui aurait vrillé les tympans. Quel était cet endroit?! Un tas d'images plus ou moins tordues lui vinrent à l'esprit! Des pensées ne lui appartenant pas... Il en avait mal au crâne.

L'instant d'après, la lumière revint et les bruits cessèrent... Le Capricorne retrouva ses sens et se retrouvait dans les bras de l’irréel et retombait lentement sur le sable grâce à ses grandes et majestueuses ailes noires, faire face au canon fumant du jouet d'Hypnos... Encore une fois, le bel ange noir lui avait sauvé la vie. Dormin en restait tout interdit, le coeur battant. Cette proximité avec l'ex-poisson et ce qu'il venait d'accomplir le laissaient coi... Il sentait son coeur cogner dans sa poitrine et le long discours de son compagnon ne firent que prolonger l'émoi qui l'animait.

Si un jour on lui avait dit qu'il se retrouverait coincé entre deux dieux qui se disputait sa possession comme deux loups un bout de viande, il aurait bien rit. Non Il n'y aurait pas cru une seule seconde. D'ordinaire, peut-être aurait-il eu envie d'en rire... Mais pas pour l'heure. Le rouquin cacha son visage contre le torse du dieu des fantasmes alors que celui-ci faisait un portrait de lui qu'il savait comment prendre, un peu honteux. Hypnos avait raison sur un autre point... Il était aussi une femme et donc en proie aux mêmes conflits internes. Il glissa dans son dos, timidement dans son dos, comme pour s'y réfugier. L'hermaphrodite était encore chambouler par ce qu'il venait de vivre. S'il n'avait pas été préparé à être roi, il l'avait été encore moins à affronter ce genre de situation.

Plus le blondinet parlait et plus les forces revenaient au Capricorne qui entendait ces mots sortir de la bouche de l'androgyne avec tant de conviction pour la première fois. Ainsi donc, Adrix prenait bel et bien son rôle très à coeur? L'entendre ainsi formuler ce genre de choses était si rare... Dormin sentait son compagnon trembler pourtant, à la fois de rage et de peur face à cette déité et cette arme qui les menaçait toujours tous deux... C'en était trop! Personne n'avait le droit de menacer sa famille!!

    "Il suffit... Je ne permettrai pas que tu menaces ainsi les miens plus longtemps... Tu vas finir tout seul, Hypnos... et c'est peut-être ta plus grande peur... Tu prétends pouvoir te débarrasser de nous, mais depuis le début, tu ne fais que nous rassembler, TU AURAIS PU NOUS VAINCRE CENT FOIS!! Tu as trahi ton fils, causé la perte de ta famille et maintenant tu t'apprêtes à détruire la mienne pour compléter la tienne. Au fond, c'est toi qui est seul. Le problème c'est qu'on connait tous ton véritable visage... Les masques sont tombés, Hypnos! Je ne suis peut-être qu'un humain, mais quelque chose me dit que personne ne te suivra dans ton délire. Si tu veux vivre éternellement fais donc! Ne te gêne pas... Mais tu peux dire tout ce que tu veux, tu resteras SEUL!"


Le Capricorne marcha vers le dieu du sommeil. S'il voulait les affronter, se serait avec ses vrais pouvoirs. Dormin se tenait fier et droit face au dieu du sombre empire, le défiant du regard.

    "Je n'ai pas plus besoin de toi que de vivre éternellement... La présence de mes proches suffit à mon bonheur. Pourquoi ne veux-tu pas comprendre que personne ne souhaite se rallier à toi?... Moi, je te combattrai peu importe le prix à payer. Je ne souhaite pas partager ce destin glorieux que tu me prédis... Tu ne tromperas plus personne. Parce que tu es déjà fou et seul, HYPNOS!!"


Alors que les deux groupes s'affrontaient dans une joute verbale, le nouveau jouet d'Hypnos venait d'exploser sous leurs yeux, soulevant sable et poussière autour d'eux. La main de Dormin restait abattue devant lui, brillante de cosmos, Excalibur brillant dans son bras armé. Le Capricorne venait de prendre les devants et avait découpé le prototype imparfait servant d'arme au dieu du sommeil. Oui... Excalibur avait beau être dans le bras d'un mortel, d'un chevalier d'or, elle était une véritable arme divine, tout ce qu'il y a de plus authentique. Le silence tomba sur eux, lourd et pesant... Il se passa à peine une fraction de second durant laquelle, le gold fit volte face et vint ceinturer l'Irréel pour l'emporter au loin à la vitesse de la lumière, alors que derrière eux, l'engin diabolique explosait et laissait échapper plus d'énergie qu'une bombe atomique. Ils furent soufflés au loin malgré ses efforts et le rouquin termina la tête dans le sable... c'est tout ce qu'il fut en mesure de percevoir.

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MessageSujet: Re: [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos)   [1751] Le devoir du roi (Dormin - Adrix - Hypnos) EmptyMar 2 Oct - 0:08

Effrayant…

Devant moi ne restait plus que le néant, un tunnel de non-existence ou toute chose avait été rendue à son état primaire par le vecteur de destruction ultime qu’avait libéré mon prototype.

Un tel pouvoir, et ce n’est qu’une ébauche…

J’avais compris le principe, rien d’autre qu’un amplificateur et convertisseur de cosmos, absorbant, convertissant, amplifiant l’énergie pour la libérer en une décharge proprement ahurissante capable de transpercer les étoiles.

Alors que je ressentais la puissance de ce dard de lumière doré vibrer sous mes doigts, je lançais un nouveau regard dans la direction de ce couple si improbable. Je ne doutais nullement de leur survie, après tout je n’avais lancé là qu’un tir de sommation, une décharge unidirectionnelle et infiniment peu concentrée.

Pourvus que je ne les ai pas surestimé.

Et tandis que la tempête de sable était soufflée par un geste de ma main libre, je vis émerger du monde des rêves une armure noire reconnaissable entre toute, ainsi qu’une chevelure rouge également fort peu commune.

Parfait.

L’hôte de mon fils semblait avoir décidé de donner son maximum pour parvenir à percer un passage entre ma matérialisation et sa dimension propre, un effort qui apparemment lui avait beaucoup couté.

Visiblement pas assez pour le faire taire…

Si j’étais au début septique sur les arguments déployé par l’hôte de mon fils, je ne pus m’empêcher d’avoir un petit sourire de fierté devant cet esprit humain.

Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’un petit coup de pouce du destin, une cause sur laquelle vous consacrer entièrement, un ennemi commun à haïr. Vous grandirez humains, de grès ou de force. Mon rôle n’est pas encore fini.

« Décidément Adrix, je crains que mon fils n’ai pas trouvé important de te mettre au courant de la nature du lieu où nous nous trouvons, à moins bien sûr qu’il ne s’en souvienne plus lui-même, même si apparemment il se souvient de quelques langues humaines. Nous ne sommes pas dans le monde des rêves, nous sommes bien dans la réalité, dans ma réalité, celle que j’ai pensée et matérialisée avec mon seul pouvoir.

Si tu as cessé de hurler et de te précipiter sur moi tête baissé, ton discours lui aussi a gagné en sens. Même s’il faudrait etre aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Ton roi a des carences évidentes, mais tu ne sauras pas les combler. Tu dis pouvoir l’aider dans sa tâche, mais tu ne peux lui apprendre les sentiments, tu ne peux te substituer à lui, et un roi doit s’accomplir de sa tache seule, sinon il n’est pas un roi, mais un épouvantail.

Tu ne sembles pas le saisir, mais de même que pour toi la liberté éphémère et illusoire de l‘humanité semble être le plus précieux des trésors, de même je m’évertue à conserver intact les membres de ton espèce qui à mes yeux ont la plus grande valeur. Tu ne vois dans cet acte qu’un esclavage sans fin et tu ne sembles pas avoir compris qu’avant de pouvoir agir convenablement, il faut avoir appris à le faire. Je donnerais le temps à Dormin, je l’arracherais à sa condition malgré son opinion ou la tienne, même si aucun de vous ne semble se soucier d’autre chose que de sa petite personne, typiquement humain en absolu, comment pourrait-il en être autrement quand vos jours sont comptés ? Mais les héros sont devenus bien trop rare pour que je puisse les regarder disparaître sans réagir. Déjà trop d’entre eux repose dans les portails du monde de Morphia, trop de héros sont déjà en sommeil.
»


Je craignais d’en avoir déjà trop dit, mon véritable plan ne devait pas être révélé, pas encore, pas devant eux. Néanmoins Adrix semblait être sur la bonne voie, d’après ses propres dires il suivait la voie de la royauté, il désirait aller plus haut, assez haut pour devenir roi à son tour.

Alors même dans le pire des cas, tout ne sera pas perdu, il sera au moins une présence qui m’assurera que Dormin ne sombre pas dans sa propre folie. Que vos liens se rapprochent et que vos égaux se mêlent, les échanges vous feront grandir au même titre que l’adversité.

« Cependant toi qui côtois de près un dieu, je suis surpris que tu affirmes de telles balivernes à notre sujet, au fond tu ne nous connais pas, et tu le sais fort bien d’ailleurs. Alors laisse-moi t’apprendre une autre chose sur moi et mon fils que tu dis être si éloigné de moi. J’imagine que tu ignores que je fus les créateurs des rêves ainsi que des milles dieux qui les manifestent ? Oui humain, je fus le premier rêveur, et mon pouvoir m’a permis de les matérialiser, tous les rêves, tous les fantasmes, tous les cauchemars, j’en suis l’unique créateur quand mes fils en sont les protecteurs et les princes. Comprends-tu à présent ? Personne, pas même ses frères, ne sont plus en mesure que moi de le comprendre et de l’apprécier à sa juste valeur, car il est une partie de moi, au même titre qu’il est mon fils. Je ne lui reproche que ce que reprocherais un père à son enfant, c’est-à-dire de se laisser aller à de petits jeux au lieu d’accomplir son véritable potentiel, et de cela j’ai parfaitement le droit. Aussi ne parles plus de nous sans savoir, tu ne nous connais pas, pas encore.
Une dernière chose, la prochaine fois que mon fils t’envois pour parler en son nom, dit lui de venir lui-même.
»


Soit reconnaissant pour ton hôte Phantasos, son discours à ton propos reflète plus qu’une simple relation de connaissance ou de copropriétaire, vraiment un excellent choix.

Je devais me reprendre, si je ne laissais passer qu’un sourire de félicitation, alors le plan deviendrait beaucoup plus complexe à mettre en place. Le temps n’était pas encore venu pour l’ultime dénouement.

« Et toi petite fille, qu’en penses-tu ? »

Dormin avait passée notre échange à Adrix et moi cachée dans les bras de son compagnon, pis dans son dos, le choc avait dut être rude, il n’était jamais simple d’entendre une vérité alors que rien ne nous y avait préparé.

Dépasse-toi petite fille, dépasse-toi pour ceux qui crois en toi. Même s’ils ne sont que fous et ignorant, même s’ils ne sont qu’ombres et poussières, pour eux tu es leur championne. Dépasse-toi !

Le discours d’Adrix semblait avoir redonné des forces au roi de Britannia, désormais se lisait dans ses yeux la volonté, la détermination, la peur mais aussi… La colère.

Je savais que c’était au fond de toi, il ne te fallait qu’un peu d’aide pour l’exprimer.

Inspirer l’humanité était le devoir d’un vrai roi, et devant la volonté de surmonter les obstacles de ses sujets, le cœur du souverain ne pouvait que battre à tout rompre.

Fascinant, merveilleux, le changement s’opèreras avec ou sans ton accords, tu deviendras plus fort, car telle est ma volonté, petite fille, ce n’est qu’ainsi que tu seras digne de moi, digne de ton rôle dans mes projets.

Si sa nouvelle force la faisait resplendir comme jamais, ses mots eux laissez à désirer.

Seul… Un vrai roi peut-il seulement l’etre ?

« Pauvre petite fille, tu trembles de peur et espère m’impressionner avec tes boniments ? L’immortalité est la plus belle de compagnes, tu ne peux surement même pas le comprendre, toi qui es condamné à la pourriture. Ces décennies que tu vivras t’apparaîtront bien amer lorsque tu seras condamnée au supplice éternel, l’éternité à méditer sur tes erreurs et ton égoïsme forcené. Tu auras vécu comme tu l’auras entendu, et ce sera un innommable gâchis, ton peuple, tes rêves, tout ce pour quoi tu te seras battue disparaîtras sans que tu puisses l’empêcher. Tu peux me maudire autant de fois que tu le souhaites, tu n’es qu’une enfant ignorante pleurnicharde et d’une incroyable bêtise. Comme je l’ai dit plus tôt, ceci n’est pas une requête, je ne vous laisse aucunement le choix, votre liberté maudite ne vous servira pas d’excuse pour vous damner tout deux. Je ne vous tuerez pas ni l’un ni l’autre, tel n’es pas ma tâche, mais une leçon s’impose. »

Alors que Dormin avançait vers moi, un air de défis dans les yeux, je souriais intérieurement aux paroles qu’elle prononçait.

Comme si l’humain n’avait jamais su ce dont il avait besoin.

Une nouvelle leçon devait être donnée, si une décharge unidirectionnelle avait fonctionnée, est-ce qu’une explosion omnidirectionnelle était possible ?

Il n’y a qu’un moyen de le savoir.

Et alors que j’accumulais une infime partie de mon cosmos dans le dard de lumière que je tenais toujours en main, l’impensable se produisit, de son épée sacré, Dormin trancha net mon prototype d’un seul coup, libérant de la même façon l’énergie accumulée en elle.

« Jeune imbécile ! »

Ma voix était devenue celle de l’inquiétude plus que celle de la fureur, j’étais au fait de l’imperfection de mon prototype, et bien que sa destruction par un mortel n'étais pas prévus, je passerais outre, mais là la vie de Dormin ainsi que l’existence physique d’Adrix étaient en jeu.

Alors que le chevalier d’or du capricorne s’éloignait aussi vite que ses jambes de mortel ne le lui permettaient, je faisais tout mon possible pour contenir l’explosion. J’avais utilisé suffisamment d’énergie pour matérialisé une planète dans la conception de ce dard, à présent libérée de sa gaine, cette énergie allait tout dévaster si je ne faisais rien.

« Pas question que la bêtise humaine n’anéantisse mes plans ! J’ai œuvré trop longtemps et trop dur pour tout perde maintenant ! »

Je devais faire vite, à ce stade, rien ne l’empêcherait d’exploser, rien, pas même moi. Si je ne pouvais pas l’empêcher, il ne me restait plus qu’à la subir, l’amoindrir autant que possible.

Libérant une considérable partie de mon cosmos, cette réalité commença à se briser, comme fissurer de part en part par la masse cosmique quasi-infinie que je devenais soudainement. L’espace ainsi déformé, l’explosion serait contenue au maximum auprès de moi. Mais je devais maintenant me protéger à mon tour, une telle explosion serait certainement plus que dangereuse, même pour moi.

« Bakudō no kyūjū kyū : Kin ! »

Faisant apparaître entre mes mains de multiples lianes de lumières dorés semblable à de petites chaînettes, je renferma le tout autour du dard à présent sur le point d’exploser.

Le temps va me manquer !

Je déformais déjà horriblement l’espace autour de moi, et une intervention plus en profondeur détruirait sans nul doute plus que notre champ de bataille. Je ne pouvais pas me permettre de risquer cela maintenant

« Bakudō no kyūjū kyū : Bankin! »

Mon cosmos ne diminuait pas, bien au contraire, je devais avoir recours à toute ma maîtrise pour éviter le désastre, cet artefact ne devait pas causer le moindre dommage à ce monde où à un autre.

« Shokyoku : Shiryū ! »

Alors que les chaînettes achevaient de se resserrer autour de ma création, des dizaines de rubans de parchemins vinrent entourer à leur tour l’arme de destruction massive avant que les caractères écrit sur eux ne se mettent à luire intensément, complétant ainsi la première étape du scellement de ce désastre.

« Nikyoku : Hyakurensan ! »

Le timing allait être vitale, la seconde étape commençait alors que déjà des fissures se propageaient partout au travers des parchemins, la première sphère avait déjà cédée tandis qu’autour des deux fragments de l’arme se matérialisaient une centaine de petite pointes noires qui s’enfoncèrent dans les parchemins et ayant normalement dut venir renforcer les chaînettes par cet acte. La seconde étape était maintenant terminée.

Plus vite, plus vite !

« Shūkyoku : Bankin taihō ! »

Dernière étape de mon sort de scellement, apparurent autour de ma création six imposant cube d’un étrange métal chacun orné de runes de puissance. Et alors que d’un geste de la main je leur ordonnais de se rapprocher de l’arme afin de l’enserrer parfaitement en leur sein, l’explosion eut lieu.

Trop tard…

Seul deux sceaux sur trois avait eu le temps d’être placé, et le premier semblait avoir déjà cédé, le second ne tarderait pas lui non plus.

Je n’avais plus le temps, pas question de tenter un autre sort de scellement, pas question de l’envoyer ailleurs sans être sur que rien ne risquait d’etre perdu, il ne restait plus qu’un seul endroit ou l’envoyer.

Heureusement que rien ne s’y trouve.

Ouvrant une faille vers l’hyperdimension, je dus donner toute ma puissance au cœur de ce maelstrom d’énergie afin de stabiliser la fenêtre alors que j’y envoyais l’arme déicide à présent en pleine explosion.

A peine aura-t-elle franchis le seuil que le temps pour elle reprendra son cour normal… Je vais devoir tenir bon.

« Bakudō no hachijū ichi : Dankū ! »

Alors que d’un bras je projetais ma création par la fenêtre à l’aide d’une projection de cosmos, je dressais de l’autre main entre la fenêtre et moi une de mes plus belles réalisations cosmique, le mur du rejet. Concentrant toute ma puissance dans ce mur salvateur, l’explosion le frappa de plein fouet, le choc et sa résonance seul suffirent à achever d’ébrécher ce qui restait de ma matérialisation, le sable, le ciel, tout se fissurait comme un miroir bisé, fracturé par la démentielle concentration d’énergie qui s’échappait de la fenêtre nous reliant à l’hyperdimension. Je faisais de mon mieux pour en contenir le maximum, mais je ne parvins pas à empêcher l’énergie de rebondir sur mon mur pour se déverser tout autour de moi dans un déluge de flamme et de lumière digne de la fin des temps.

Le mur… Il se fissure ?

J’étais à la fois émerveillé et horrifié, même ainsi aucune défense physique ou même cosmique ne semblait capable de résister à cette arme de destruction absolue. Et tandis que la fin de ma protection approchait, l’explosion perdait en puissance alors que la fenêtre tremblait de plus en plus par son instabilité.

« Allez, referme toi maudite porte ! »

Mais apparemment l’énergie déployée forçait le passage à rester ouvert même sans mon intervention. Et alors que mon mur explosa sous la puissance de la déflagration, je mettais devant moi mes deux mains comme pour encaisser au mieux l’impact de ce mur d’énergie mortelle.

Vint alors la douleur, accompagnant les flammes carbonisant mes vêtements et brûlant mes paumes, même mes deux mains ne suffirent pas à contenir entièrement la puissance déversé sur cette Terre.

« Je ne disparaîtrais pas ainsi ! »

Ma colère et ma rage était maintenant plus qu’attisé, ma propre faiblesse me révulsait, l’imperfection de ma création me choquait et devant mon impuissance à protéger ce qui était un de mes plus grand investissements, je sentis en moi quelque chose bouillonner, quelque chose de puissant, de chaud, de brûlant même, s’insinuant dans mes veines comme un brûlant acide je sentais ma rage exploser alors que mon cosmos se teintait de pourpre.

« Assez ! »

Sans même savoir pourquoi, je libérais alors la totalité de mes ressources disponibles à cet instant sous la forme d’une onde de choc qui alla souffler à la fois la vague d’énergie, mais également la fenêtre elle-même qui disparue sur le coup. Mais ma vague de puissance ne s’arreta pas là, elle poursuivit, rongeant tout ce qui restait sur son passage, laissant le vide derrière elle, le vide et les ténèbres.

Nous étions tous trois entier et apparemment plus choqués que blessés, mais nous avions chuté dans les limbes, la plus profonde sphère du sommeil, celle qui ne fut jamais structurée, un lieu aux frontières de la mort.

Fonçant telle une furie vers le couple vraisemblablement encore sous le choc, j’attrapais sans ménagement Dormin par le col de son armure avant de l’attirer vers moi.

« Pauvre idiote, réalises-tu que tu as faillis tous nous tuer ?! Pas seulement toi et moi, mais aussi Adrix ! Si ta vie t’importe si peu et que la mort ne t’effraie pas, alors au moins pense à ceux que tu laisserais derrière toi ! »

Encore une fois, ma voix trahissait plus que je ne l’aurais souhaité, mais je n’avais plus le temps ni l’envie de réfléchir à la situation. La repoussant de quelques mètres, elle ne rencontra aucun obstacle sur sa route, car nous flottions dans les ténèbres, éclairées seulement de la poussière d’or que je déversais autour de nous.

« Tu ignores la peur de mourir et tu penses que c’est là une force ? Pauvre enfant, comment veux-tu te surpasser sans le plus puissant moteur de l’existence humaine ?! Ne confond pas courage et stupidité. Etre brave ne veux pas dire risquer l’impossible ! Ta force a des limites petite fille et il serait temps pour toi de les connaitre ! »

Ses réactions étaient désormais trop imprévisibles, comme celle d’Adrix, je devais ramener les choses à un état de contrôle relatif ou sinon je risquais de les perdre tout deux.

Matérialisant deux pavots écarlates dans mes mains, je décidais de mettre un terme à ce petit jeu dangereux de provocations mutuelles. Les projetant dans les airs, ils devinrent dans leur ascension lianes de lumière puis pluie d’étoiles alors que se formaient deux cages hautes et effilées aux barreaux semblables à l’acier autour de Dormin et Adrix.

« Ainsi vous serez moins tenter de mettre un terme à vos existences par pur orgueil, ces cages retinrent prisonnier Hadès lui-même, et je demeure seul à pouvoir ouvrir ou fermer l’espace clôt qu’elles contiennent. »

Je l’avais échappé belle, et eux aussi, que mon prototype soit brisé de la sorte de la main d’un mortel était une preuve à la fois de l’imperfection de ma création et de la force du chevalier d’or du capricorne, ou tout du moins de l’épée sacrée présente dans son bras.

Un pouvoir acquis en endossant le fardeau du martyr… Il est si brillant qu’il ne m'inspire que de la pitié. Et maintenant que je sais que celui à qui on a imposé ce fardeau et une jeune fille qui ne fait que marcher tranquillement vers sa fin… Pourras-t-elle jamais entendre chanter les louanges sur ses actes, ou même connaitre la passion de l’amour ? Ou connaitra-elle le sort de ceux qui furent maudits par leur idéaux ? Cette question est insupportable…

« Petite fille, si tu souhaites vraiment protéger ceux qui te sont cher, alors il te faudra plus de puissance, la puissance d’un dieu, celle capable d’honorer tes deux serments de fidélité pourtant contradictoires.

Sache le sans le moindre doute petite fille, que ce soit par moi ou par un autre, ton royaume connaîtra par ta seule présence le tourment et la guerre, même si tu parviens à protéger ton peuple, tu sais que nombreux sont ceux qui périront, nombreux sont les visages que tu ne reverras plus, et malgré tout ce que tu as fait pour eux, tu n’échapperas pas à leur reproches, ils viendront de tous côtés, les druides, les soldats, les citoyens, tout ceux qui auront eu la naïveté de croire en toi et en ta force de mortel. Penses-tu vraiment pourvoir affronter ça sans mon aide ? Penses-tu être prête pour affronter ton destin et les désillusions qui l'accompagneront?
»


Tout en m’approchant de la cage où se trouvait Dormin, je me remémorais la suite des évènements ayant mené à cette improbable conclusion.

Elle a grandie, oui, mais ce n’est pas encore suffisant.
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