Embuscade

Etrange que de pouvoir contempler le formidable pouvoir attractif de la vérité sur les constituants même du destin que sont les êtres conscients… Attiré par la brillance de ce qui se révèle juste et vrai, même au sein des plus profondes ténèbres, nous autres mortels ne pouvons en comprendre que la surface. A jamais les dieux auront l’avantage du temps… Pourtant, même aux yeux des frêles créatures que nous sommes, chacun à notre tour, la vérité nous avez attiré ici, comme si notre chemin n’avait été qu’une ligne droite vers ce moment éclatant du destin.

Bientôt s’ajouta à notre communauté un autre spectre et un autre chevalier d’or. Le spectre se présenta comme Olrik, spectre du nécromancien, une nouvelle incarnation pour l’étoile céleste de l’esprit. Un jeune garçon, très jeune, mais pourtant en lui se trouvait le pouvoir d’une étoile céleste. Je reconnu immédiatement le chevalier d’or, son armure était endommagée et bien qu’il n’en laissa rien paraitre, seul un idiot aurai douté que sa santé n’allait pas pour le mieux. Comme je le faisais moi-même, Dohko ne voulait pas attirer l’attention sur sa faiblesse passagère, un homme sage et prudent. Je rendis son salut à Dokho par un sourire amical et un hochement de tête.

Je resongeais alors aux paroles du chevalier d’or du bélier, vantant mon état… Venant de sa part, il s’agissait d’un bien grand compliment, même s’il est vrai qu’à la fin de notre précédente rencontre, je m’étais quelque peu dispersé et que donc en comparaison, j’avais maintenant l’air en pleine forme... Si seulement ça avait été le cas… Il plaisanta comme à son habitude et m’enjoint à prendre place au côté de sa divine majesté Perséphone tandis qu’il prendrait place quant à lui près de la déesse Athéna. Sa prudence pouvait s’avérer un tantinet paranoïaque, mais en cet instant, je préféra ne pas y répondre défavorablement.

« Salutation Dohko, quelle surprise que de te revoir en ces lieux, en cet instant… Ton voyage n’a pas dut etre beaucoup plus agréable que ne le fut le mien, ton ami se trouve etre un adversaire particulièrement retors, mais je ne lui garde aucune rancune, grâce à lui j’ai pu obtenir une nouvelle force, et toujours grâce à lui, les éléments du destin se sont mis en place pour nous conduire nous tous ici présent en cet endroit, en cet instant.

Et n’ai nul inquiétude chevalier d’or du bélier, j’ai déjà bien assez d’informations à intégrer pour le moment sans venir y rajouter ton ultime arcane, mais sache que ce n’est que partie remise, un jour viendra où tu devras me la montrer, mais pas aujourd’hui. »

Puis s’éleva la voix de la sagesse. Athéna était restée silencieuse tout le long de notre trajet, sans doute aussi occupée que je ne le fut moi-même, prisonnière de ses propres doutes. Mais à présent le temps était venu pour les révélations. Tout ce que j’espérais en cet instant c’était qu’il ne soit pas trop tard. C’était une chose que de démasquer un complot, s’en était une autre que d’y échapper. Mes pensées allèrent à cette étrange apparition obscure vraisemblablement venue d’un autre âge, venue en cette époque pour tenter de dévier le cours de l’histoire malgré l’interdit divin… Il ou elle saurait m’apporter les réponses à mes questions, mais voudrait-il me répondre ? Voudrait-il même me parler ? Il était surement préférable pour tout le monde qu’il ne le fasse pas, son savoir pourrait bien etre pour nous autre, contemporains de cette époque troublée, une nouvelle boite de pandore. Et bien que je ressentais quand même le besoin de comprendre, même si cela devait causer ma perte, je n’étais pas assez fou pour risquer le sort d’autre que moi dans cette histoire, ma décision devrait donc attendre, car nous étions sept à présent, deux déesses avec deux gardiens chacune, deux ? Non, Athéna avait ce petit privilège d’avoir en plus de ses deux chevaliers d’or le chevalier de bronze du dragon, celui-ci n’ayant pas dit mot depuis le début de notre assemblée, peu importe, les pourparlers devaient commencer maintenant.

Ce fut ensuite la voix de sa divine majesté qui me parvint, elle s’adressa d’abord à moi, elle m’était reconnaissante pour ma perspicacité et pour avoir amené Athéna jusqu’à elle, son sourire et sa main sur ma joue furent les plus beaux trésors que je pouvais espérer recevoir de sa part.

« Merci infiniment majesté, vous me faite là trop d'honneur, je n'ai rien fait qui puisse mériter un tel geste de votre part, je n'ai fais que vous servir au mieux de mes actuelles capacités. A présent je ne puis plus grand chose, l'avenir du sombre empire, si c'est n'est de tout l'univers repose sur vos divines épaules, à vous même et à votre demi-soeur. Je vous en conjure majesté, faite toute la lumière sur cette affaire, car j'ai peur pour l'avenir, en cet instant je n'ai aucune honte à l'admettre, j'ai peur pour l'avenir. »

Ma reine m’invita à me redresser pour prendre place derrière elle tandis qu’elle converserait avec sa demi-sœur. Obéissant à sa volonté, je tendis la main vers mon casque que j’avais posé devant moi mais à ma grande surprise, il tomba en poussière et disparut sous mes yeux sans que je ne puisse rien y changer. Pourquoi ? S’était comme si il avait cessé d’exister, comme si le temps passé hors du contact avec mon corps l’avait détruit… C’est alors que je compris une autre vérité au sujet de mon nouveau corps, son intégralité ne devait pas etre compromise, toute partie qui dorénavant quitterait l’ensemble redeviendrait poussière et disparaitrait aussitôt, comme l’avait fait mon casque. Mais j’avais réussi à me reconstituer à partir de rien, je pouvais maintenant facilement reconstituer mon casque, et ce fut ce que je m’employais à faire sur le champ. Dans mes mains, une concentration de cosmos prit corps, d’abord sous la forme d’un magma violacé étincelant, puis apparut la silhouette rayonnante de mon casque, et enfin le tout se solidifia et pris sa couleur définitive. Un casque flambant neuf en main, je pris le chemin qui me dirigea vers Olrik.

« Salutation Olrik du nécromancien, je suis Minos du griffon. Je te remercie pour ta sollicitude mais en cet instant il n’y a rien que nous autre non-divin puissions faire, cette réunion décidera du sort de beaucoup plus que de cette absurde guerre sainte. Mais puisque tu m’as demandé un ordre, je te donnerais à la place un conseil, ne fait rien qui puisse venir troubler cette réunion, elle est d’une importance capitale, sans doute plus que je ne l’imagine, et je prie le sombre empereur pour qu’il ne soit pas trop tard pour nous tous, chevaliers d’Athéna, marinas de Poséidon, ases d’Odin et spectres d’Hadès. Réjouis-toi cependant de ta chance compagnon, rares sont ceux qui ont le privilège au cours de leur existence de pouvoir contempler la marche du destin s’accomplir sous leur yeux, et mieux encore de s’en rendre compte. C’est le cas aujourd’hui, c’est le cas maintenant, alors n’en perds rien et apprends, ta mémoire peut faire la différence dans l’avenir. »

Nul doute que mon discours allait faire se soulever de nombreuses questions dans l’esprit du jeune spectre, mais les questions sont les graines de la sagesse, tant qu’un être se pose des questions, il évolue pour y répondre. Remettant mon casque sur ma tête, là où était désormais sa seule place, je me retourna vers sa divine majesté Perséphone qui avait entamé la discussion avec la déesse Athéna, il fut question du serment à Hélios, l’acte suprême de solennité. Athéna, nul besoin d’aller aussi loin, j’ai eu des siècles pour apprendre à vous connaitre, en votre cœur, le mensonge n’existe pas et cela, ma reine devait le savoir également… La question fatidique tomba enfin, comme un couperet sur nos esprits, si aucun de nos camps respectif n’était en possession de l’attribut de Zeus, alors qui le possédait ?

Embuscade - même lieu

La réunion promettait d'être intéressante et Shion se faisait une joie de revoir sa Déesse Athéna. A mieux y réfléchir, il était plutôt amusant qu'il se retrouve à nouveau à ses côtés pour cette négociation après avoir assisté un peu plus tôt aux discussions avec Amphitrite et avoir même lui-même entamé un début d'alliance avec son vieil ami Astre, le Prêtre de Poséidon. Il était peut-être temps de réfléchir sérieusement au sens de cet enchainement et au clin d'oeil que semblait lui faire le Destin. Ou peut-être encore une mauvaise blague, qui sait.

Une chose était sûre en tout cas: Perséphone ne semblait pas rechercher le conflit en cet instant. Elle le complimenta même sur sa prétendue sagesse? N'avait il pas déjà entendu de pareils commentaires par le passé? Décidément, d'où lui venait donc cette réputation alors qu'il n'avait rien fait pour vraiment la mériter. Bon, elle n'était pas désagréable à entendre et à connaitre, il faut dire. Bien meilleure que celle de nombre de guerriers ou même tout simplement celle des Spectres. Et puis, c'est une Déesse qui s'adressait à lui après tout. Une Déesse déjà au courant de ce combat contre le Juge des Enfers.

Lorsqu'Athéna arriva finalement sur les lieux, Shion tourna son regard dans sa direction et inclina la tête, heureux de la revoir. Son sourire illuminait à nouveau son visage comme si la chaleur émanant de sa Déesse suffisait à lui faire oublier tous les maux de cette Guerre. Immobile, le Bélier laissa les échanges entre les deux Déesses débuter, espérant que paix se trouvait au bout du chemin. Après tout, ils n'étaient point venus en ces lieux pour exterminer les Enfers. Et si les propos de Perséphone n'étaient pas mensonges, Athéna accepterait assurément de stopper un conflit ayant déjà causé bien trop de pertes. Bien trop de Chevaliers disparus...

Plusieurs autres arrivées détournèrent un instant l'attention de Shion. Un Spectre tout d'abord, désireux d'être aux côtés de sa Déesse pour les discussions à venir. D'une puissance inférieure à celle de Minos, le Spectre - Olrik du Nécromancien selon ses dires - démontra une arrogance bien supérieure à ce dernier. Mais la sensation d'un Cosmos qu'il ne connaissait que trop bien suffit à retenir l'agacement du Bélier face à ses propos. Dokho, son ami était de retour à ses côtés. Observant son arrivée, Shion ne put que constater le niveau de blessures de son vieil ami. Son combat avait du être extrêmement violent mais au moins, il avait survécu. Et avec un peu de chances, ce n'était pas le cas de son adversaire. Venant se placer à ses côtés, Shion communiqua avec télépathie avec Dokho afin de ne pas troubler les négociations en cours:

Mon ami. Content de te revoir vivant, même si je savais que les Spectres ne pourraient venir à bout de toi! Encore que tu en as mis du temps pour me rejoindre!

Puis, plus sérieusement:

Je m'occuperai de remettre en état ton armure dès que nous en aurons le temps, ne t'inquiètes pas. Si tu en as besoin, prends appui sur moi, tu m'as l'air bien blessé. Il faudra que tu me racontes comment s'est passé ton combat. Mais pour le moment, profites des discussions pour te reposer mon ami.

Sans accorder un regard à Olrik qui semblait avoir pour objectif de semer la zizanie, Shion tourna son regard en direction de Minos, repensant à ses derniers propos. Un jour peut-être qu'il lui montrerait toute l'étendue de son pouvoir. Un jour. Mais pour le moment, l'heure n'était pas aux discussions. Pas pour eux.

J’assistais à une réunion des plus importantes entre les principaux acteurs des guerres opposant nos deux factions respectives depuis l’aube des temps mythologiques. Athéna et sa divine majesté Perséphone réunit toute deux au même endroit dans le but de faire la lumière sur cette inquiétante affaire. Qui était donc en possession du keraunos ? Les nombreux participants à cette réunion se saluèrent mutuellement mais je fus surpris du silence du chevalier d’or de la balance, je m’étais attendu, à tort apparemment, à entamer avec lui une enrichissante conversation, mais je ne récolta de sa part qu’un silence d’apparat… Etrange…

Mais le jeune spectre du nécromancien me répondit à ce même instant, visiblement il était confus, perplexe, perdu devant cette scène, et s’était compréhensible après tout.

« Cette scène que tu vois devant toi n’est que le reflet de nos volontés face à la traitrise d’une seule, tout fut si bien orchestré par la discorde que nous sommes encore maintenant en train de nous déchirer mutuellement pour ce qui semble etre un mensonge. Comprends-tu Olrik du nécromancien ? Nous avons tous étaient dupés. Cette guerre n’est qu’un stratagème perfide sans aucun doute conçu pour que nous nous anéantissions mutuellement. A présent j’ai peur qu’il ne soit trop tard pour stopper l’enchainement des choses, elles ont pris trop d’élans. De plus j’ai de fortes raisons de penser que cette affaire va encore bien plus loin que nos seules destinées à nous autres spectres, saints et dieux, quelque chose de terrible va se produire si nous n’agissons pas tout de suite j’en ai la certitude… »

A ce moment une lumière retentissante illumina le sombre empire et le sol se mit à trembler. Dans le cosmos infernal il y eu l’écho d’un soupir qui se prolongea pendant quelques secondes. Je sus dans les tréfonds de mon âme de quoi il s’agissait. Rochel…

Ainsi Thanatos a disparu… Il a manqué de prudence encore une fois. Cependant il est maintenant pleinement réveillé, ce mortel arrogant à bel et bien disparut. J’avoue que je commençais à perdre patience…

Vous mon seigneur ici ? C’est impossible ! C’est …

Tiens voilà qui est curieux, un avatar du printemps… Un don de sa majesté Perséphone je présume, tu as du faire quelque chose de remarquable pour mériter ça Minos du griffon.

Prend garde Minos, c’est…

Silence maintenant, l’heure n’est pas encore venue pour lui de savoir.

Mais enfin qui êtes-vous et que faite vous dans ma tête ?

Des questions, encore et toujours des questions… N’en as-tu jamais assez de te questionner sans cesse juge des enfers ? Dans ces instants ou tout le sombre empire menace de s’effondrer toi tu te perds en contemplations. Ce n’est plus le moment spectre du griffon, plus le moment du tout, tandis que vous restez là à tergiverser, nos ennemis continuent leurs carnages, les spectres se font massacrer et thanatos lui-même fut vaincu.

Mais nous pouvons stopper ce carnage, nous pouvons arrêter cette guerre…

Tu t’illusionnes Minos, jamais cette guerre ne connaitra de fin tant que l’un d’entre nous sera debout, ils sont là pour libérer le père de l’olympe, il n’y a que ça qui les intéresse, tous ceux qui se dresse sur leur chemin son des obstacles à éliminer, tu le sais très bien. De plus tu n’ignores sans doute pas le fait qu’Athéna n’est pas venue seule dans le sombre empire, une autre déesse l’accompagne et pendant que vous perdez votre temps en parole, cette Freyja passe à côté sans se soucier de vous.

Mais enfin pourquoi ? Nous voulions seulement faire la lumière sur cette affaire, cette guerre n’est qu’un mensonge, ce n’est pas ni Athéna ni sa divine majesté Perséphone qui possèdent le keraunos, de plus, je sais que l’urne contenant le père de l’olympe ne peut etre brisé sans le keraunos ou le trident de Poséidon lui-même.

Et sais-tu seulement qui a maintenant en sa possession ce trident ? Non bien sûr, pas plus que tu ne sais qui possède le keraunos.

Vous parlez comme si vous saviez les réponses à ces questions, mais qui êtes-vous à la fin, et pourquoi Neo ne répond plus à mes appels ?

Neo ? Je suppose que tu veux parler de l’avatar du printemps, et bien je l’ai scellé dans une partie de ton esprit, tout du moins pour le moment, lui et moi avons beaucoup à nous dire. A présent la machine est en marche comme tu dis, et plus rien ne peux la stopper, mais il ne sera pas dit que je serais resté là à rien faire, il est temps de partir d’ici.

Puis mon corps se mit à bouger sans que je le lui demande, comme si des fils cosmiques invisibles me contrôlaient. Pourtant je ne décelais aucune trace de cosmos autour de mes bras… Quel était ce maléfice ?

Il est temps de faire un meilleur usage de ton corps que tu ne l’a fait toi-même jusqu’ici. Bien que je ne puisse pas encore faire de toi ce que bon me semble, cela sera pour nous deux l’occasion de mieux nous connaitre.

Jamais je ne te laisserais faire tu m’entends parasite ! ?

Oh je t’ai énervé on dirait, je préférais quand tu étais calme… Enfin bon, après tout tu restes encore et toujours un humain amélioré…

Assez ! Sort de ma tête !

Je crains de ne pouvoir faire cela, et si tu trouves cela désagréable, et bien dit toi que ça ne fait que commencer.

J’avais perdu apparemment un temps considérable en conflit interne, sa divine majesté était partie, Athéna et Dokho aussi, il ne restait plus que Shion, Olrik et moi-même, enfin moi et quelque chose d’autre. Quelque chose de familier, une présence que j’avais bien connue autrefois…

« Navré de devoir vous laisser ainsi chers amis, mais j’ai de plus grandes tâches à accomplir avant que tout ne commence pour de bon. »

La voie qui était sortie de ma bouche n’était plus la mienne, celui qui à présent me contrôlait avait aussi pris ma voix. Je n’étais plus que sa marionnette… Mais qui était-il qui avait la puissance de me faire plier ainsi à ces ordres ?

Sans que je ne puisse rien y changer, mes ailes sombres me propulsèrent loin dans les airs avant de m’emporter vers une destination inconnue. J’étais à présent prisonnier de mon propre corps.

Où allons-nous maintenant ?

Vers ta fin prochaine bien sûr.


4eme prison, l’étang des colériques

Dokho, Chevalier d'Or de la Balance, son ami depuis un moment déjà, fidèle à lui-même dans tous les instants. Son apparence physique ainsi que son comportement ne laissaient aucun doute sur le niveau de ses blessures. Et pourtant, Dokho assumait son rôle de Gardien du Sanctuaire à la perfection, répondant présent pour accompagner la Déesse Athéna dans les négociations avec la Déesse Perséphone. Même face à lui et à l'aide qu'il proposait, son ami ne se permettait aucune faiblesse. Peut-être la volonté de rester fort devant sa Déesse, ou encore d'imposer un certain respect à ses adversaires présents. Quoi qu'il en soit, Shion se contenta d'acquiescer aux propos de son ami pour lui renvoyer mentalement:

Comme tu veux, mon ami. Je cesserai de m'inquiéter quand cette Guerre se terminera... Nous avons suffisamment perdu de frères d'armes, d'amis.

Fort heureusement, la présence d'Athéna lui garantissait qu'aucun autre adversaire ne viendrait affronter Dokho. Shion acquiesça, un sourire ornant son visage, lorsque leur Déesse leur adressa la parole. Même dans un moment aussi important que celui-ci, Athéna se souciait de leur état de santé et du devenir des autres Saints. Quelle fierté que de la servir, la protéger. Dokho exprima à la perfection leur façon de pensée, tant au sujet de leurs devoirs que de la foi en Athéna qui les animait.

Nous aurions tous souhaité éviter ce qui est arrivé. Mais les Saints qui sont morts pendant cette Guerre se sont battus non seulement pour vous, Déesse Athéna, mais surtout pour ce que vous représentez, leurs idéaux. Notre foi est inébranlable car nous savons que vos décisions sont justes. Et nous serons toujours à vos côtés, comme à cet instant, au Sanctuaire, ou en Asgard.

Mais ces paroles emplies d'espoir allaient être ternies par un évènement plutôt inattendu. Si cette réunion au sommet laissait entrevoir la fin de la Guerre Sainte et les explications à tout ce qui venait de se passer, tout sembla s'effondrer lorsque Perséphone prononça un prénom. Freyja. Et sans laisser prédire ce qui allait se produire, la Déesse des Enfers enflamma son Cosmos avant de s'excuser et quitter les négociations. Quelle pouvait bien être la cause d'un tel agacement et d'une réaction si précipitée. Une cause suffisamment importante pour mettre la paix à risques?

Incapable de s'opposer à la décision de Perséphone, Shion se contenta d'observer la Déesse quitter les lieux avant de tourner un regard interrogateur en direction d'Athéna. Freyja? Une des divinités protectrices d'Asgard. Les Ases s'étaient donc eux-aussi rendus en Enfers en compagnie de leur divinité. Mais en quoi cette présence dérangeait-elle autant Perséphone? Aucune idée. En tout cas, Athéna prit la peine d'adresser un avertissement à la Déesse Asgardienne avant de se mettre elle-même en route à la suite de Perséphone, leur demandant de la suivre plus en avant. Comment allait donc bien finir cette histoire?

Dokho prit rapidement la suite d'Athéna et Shion se contenta d'un signe de tête approbateur à ses paroles. Leur place était aux côtés de leur Déesse et visiblement le secret de cette Guerre aussi. Autant ne pas perdre de temps. Le Bélier stoppa néanmoins sa route pour observer la départ de Minos sur quelques paroles énigmatiques. Un comportement étrange et des mots dont il ignorait totalement la signification. Ne restait à espérer qu'aucune autre mauvaise surprise ne se cachait derrière. Poussant un soupir, Shion reprit sa route à la suite de Dokho, abandonnant sur les lieux le dernier Spectre.

La Caina