| [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] | |
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| Sujet: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Sam 2 Sep - 18:24 | |
| Provenance : Ailleurs.Air glacial qui s’étendait vers l’horizon ; qu’il était bon de rentrer chez soi. Le Sanctuaire sous-marin était devenu telle une addiction, si bien qu’il n’était pas ardu d’oublier momentanément les lieux d’autre fois. Cette étendue forestière couverte de flocons, à titre d’exemple. Bien entendu, il n’était pas question de faire disparaître les traces de ce passé enfantin. Tout du moins une partie de celui-ci. Dans les faits, il s’agissait davantage d’une façon propre de tourner une page. La tourner, pour mieux débuter ailleurs. Peut-être le poids des années, des actes, s’amenuiseraient alors. Et sans doute espérait-elle la rédemption, quelque part.
Pensées d’une jeune femme, profondément enfouies à l’abri des regards. Une blanche colombe qui observait les alentours, silencieuse. Billes émerveillées, pour le peu qu’elles en voyaient. Un pied posé à terre, sur cette presqu’île désormais nommée « Maison ». Les temps changeaient, disaient certains. Les gens évoluaient. Et parmi eux, se trouvait cette petite magicienne devenue monstre marin. En y repensant, il s’agissait là d’une chose totalement folle. Et sans doute la totalité de son expérience basée sur l’après naufrage l’était. L’apparence d’un songe, un songe bien trop irréel pour ne serait-ce que parvenir à l’imaginer. Une communauté capable de vivre à l’insu des vivants, de ceux que l’on qualifiait de « non-éveillé ». Incroyable révélation.
Mèches d’ivoire virevoltant dans les airs au contact de cette brise artificielle. Artificielle ? Pas tant que cela. Car si elle puisait effectivement son origine de l’homme, d’une certaine manière, celle-ci d’en demeurait pas moins guidée par les cieux. Faible prévention, installée promptement avant de prendre part au combat, quelques mois plus tôt. Les prémices d’un nouvel arrangement, qui ne saurait tarder. Néanmoins, cela attendrait quelques temps supplémentaires. Le temps de faire le tour du propriétaire, et de porter à sa fiable connaissance l’étendue de ce qui était placé sous sa protection. Ainsi, les fils d’argent passèrent derrière une oreille, menées par les bouts des doigts. Tendre geste d’une femme qui, bien que franche, brillait par sa discrétion. L’aisance d’un poisson dans l’eau. Une comparaison qui pourrait aisément paraitre bancale, bateau. Pourtant, c’était très exactement la façon dont se sentait la jeune femme.
Des pas reprenant lentement, à la recherche de cet ami resté derrière. Parce qu’il fallait protéger le domaine. Parce qu’il fallait le protéger lui, aussi. Cette petite chose ramenée des terres lointaines et désolées de l’Empire Russe. Nul ne saurait affirmer combien de temps la mère avait marché ; elle-même l’ignorait, d’ailleurs. Et cela n’avait que bien peu d’importance face au spectacle que l’emplacement lui offrait. Quelques maigres reliefs, accompagnés de cette maigre toundra de neige, bordée de Lichens. Plantes se mouvant frénétiquement, faisant stopper net toute avancée. Tiens ? Une attente bien sommaire, avant de voir gigoter ce mammifère à la fourrure sombre. Plus épaisse, également. Puis un corps abaissé, afin de parvenir à sa hauteur. Il ne fallut pas plus de quelques secondes passées à renifler la main tendue, pour que l’animal ne saute dans les bras de sa propriétaire, frottant le bout du museau contre son bras d’une douceur pourtant énergique. Paradoxale petite chose. En guise de réponse, ces doigts portés sur la boule de poils, profitant presque de la chaleur donnée par son fidèle ami.
Dernière édition par Asya Leskov le Lun 25 Sep - 15:47, édité 1 fois (Raison : edit : ajout du PV.)
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Dim 24 Sep - 15:57 | |
| Shesha effectua un pas, puis deux, et enfin une petite pirouette, certaine de ne pas être vue. Bien que lourde, sa Scale ne l'empêchait pas de se mouvoir avec aisance et fluidité. Bientôt, elle s'habituerait à ce poids, elle et son armure ne feraient plus qu'un. La nouvelle promue ne s'attendait pas à être directement Capitaine. Etait ce dû à son cosmos, qu'elle aurait suffisamment développé par le passé, sans s'en rendre compte? Quelle que soit la réponse à cette question, Shesha ne la remettrait pas en cause. Poséïdon lui avait par là indiqué clairement ses volontés la concernant, bien qu'indirectement. Un léger sourire éclaira le visage de la jeune femme à cette pensée. Ce rôle lui tenait à coeur.
La Capitaine n'avait pas encore quitté le Royaume Sous Marin depuis le don de sa Scale. Elle n'avait pas vu l'intérêt de retourner passer quelques jours parmi les humains. Elle n'y retournerait que pour se jouer d'eux, pour les forcer à reconnaître le dieu qu'ils devraient vénérer, seulement elle n'entreprendrait pas une telle action sur un coup de tête, sans avoir été au préalable missionnée pour cela. Seulement les lieux semblaient bien vides. Elle ne ressentait pas spécialement de cosmos énergies signalant une présence, cependant elle n'avait jamais eu à rechercher ce genre de sensation auparavant. Peut-être que d'autres personnes se trouvaient dans les parages, mais elle ne saurait pas les repérer ainsi. Posant son regard doré sur l'horizon, elle scrutait le pilier qu'elle pouvait apercevoir depuis là où elle se trouvait.
Après avoir fixé quelques instants la majestueuse colonne de marbre blanc, elle décida de s'y rendre. Peut-être là bas rencontrerait elle quelqu'un. Ce n'était pas tant la hâte de voir un autre être humain qui la poussait en avant, mais plutôt le zèle d'un soldat en pleine forme et l'appréhension de décevoir son dieu par un acte déplacé. Près du pilier se trouvait une femme aux cheveux d'un blanc étonnant pour son âge, tenant dans ses bras un animal. Shesha ne parvenait pas à lire le cosmos de cette femme, seulement, d'après l'expression de son visage, elle comprit qu'il s'agissait de quelqu'un de plus puissant, de plus expérimenté et de plus âgé. Shesha s'immobilisa, tout à fait visible, à quelques mètres du pilier. Elle attendit, patiemment, que le moment de connaître la situation actuelle arrive.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Lun 25 Sep - 15:47 | |
| Durant un instant, les châtaignes se levèrent vers le ciel. Non pas pour observer cette étendue bleutée au panorama, fallait-il l’avouer, des plus agréables, paisibles. Mais davantage pour fixer cette immense tour encore partiellement touchée par la précédente offensive. Un amas de pierre forçant l’éveil de la mémoire, quand bien même celui-ci n’aurait dû voir le jour à nouveau. En cet instant, il n’y avait plus rien aux alentours. Rien d’autres que ces roches parsemées sur le sol, où quelques Lichens perduraient encore, ainsi que ce pilier à défendre. A reconstruire. Pensive petite Asya. Des billes fixant l’horizon, sans pour autant le percevoir, l’air ailleurs. Jusqu’à ce qu’un mouvement la fasse sursauter, tout du moins. Parce qu’il y avait cet animal, cherchant à attirer l’attention, une fois de plus. Un coup de pattes lancé sur le bras, griffant la peau sur son passage. Puis, un nez tentant de le relever.
« Eh bien, il semblerait que tu te sois bien fait aux températures du coin. Ton pelage d’hiver est tellement épais que tu ne risques pas d’attraper un quelconque mal. Me voilà rassurée !»
Sourire attendri face à ce museau frétillant. Les souvenirs d’une rencontre remontaient doucement à la surface, se remémorant cette curieuse trouvaille lors de cette tempête hivernale dans les fonds des forêts Russes. Puis il y eut cet intense frisson, remontant jusqu’à l’échine. Sans doute faudra-t-il que la blanche mère s’habitue elle-aussi à ces températures. Car cela faisait de nombreuses années qu’elle n’en avait point connue de semblables. Réhabilitation des sens, mais aussi de cette couche protectrice. De cette force qui était sienne, la force d’une femme des glaces.
« Ceci-dit, il faudra que je prenne le temps de d’adapter également. Cela fait bien longtemps que mon corps n’a pas subi un tel décalage. » Mine pensive. « Presque une année déjà, depuis ma dernière visite au pays. Et autant de temps depuis ce jour marquant le début de notre duo. » Une tête ailleurs. « Une année… C’est fou ce que le temps passe vite… »
Parce qu’elle n’avait pas réellement pris le temps de s’installer, cette blanche femme. Des événements s’étant déroulés d’une extrême vitesse. Tout d’abord cette nomination dont elle ne percevait pas encore les fondements. Pourquoi moi ? Tant de fois la nouvelle incarnation du monstre Marin s’était posé la question. Non seulement à son propre esprit, mais également à cette tenue de ferraille dont elle espérait parfois la réponse. Dialogue muet. Force était d’avouer que l’armure n’était pas particulièrement bavarde, et ce malgré le lien que la blanche gardienne s’était imaginée entre elles. Entre songes et réalité, la frontière s’avérait parfois mince. Trop, même. Si bien que cette immuable barrière ne saurait être perçue par l’œil.
Une jeune femme faisant alors quelques pas, afin de s’approcher plus encore de cette chose à protéger. Une longue réflexion semblait se mettre en place, sur la manière dont elle pourrait réparer cette pierre. Assurément, la reconstruire de ses propres mains n’étaient pas dans les options réalisables, le monstre marin en était bien et bel conscient. En effet, cette force contenue dans ces petits bras ne suffiraient probablement pas à porter ne serait-ce qu’un morceau de celle-ci. Une pensée qui n’eut néanmoins pas le temps de finir son fil, brusquement interrompue par la zibeline mouvante. Prenant tout d’abord place sur ces épaules, cherchant une possible stabilité, l’animal dégringola alors dans un saut, rejoignant les quelques plantes vivant-là, remarquant l’intrusion sur le domaine. Car s’il s’agissait de la première visite des lieux pour le Kraken, le mammifère, lui, n’en était pas à son coup d’essai. Loin de là, cela faisait déjà plusieurs mois qu’il se comportait comme protecteur de la zone. Avec, ou sans maitre.
A vrai dire, Asya aussi avait perçu cette énergie émanant d’une source inconnue. Néanmoins la mère ne s’était pas retournée pour autant, dans l’immédiat. En dépit de la tournure que pourrait hypothétiquement prendre les événements, les environs étaient d’ores et déjà sous surveillance, sécurisé des possibles prédateurs. Et ce, depuis son départ pour l’île maudite de Death Queen Island.
« Bienvenue sur le pilier Arctique, jeune fille. » Tout du moins, ce qu’il en reste… « Avance, avance donc. Ne reste pas si loin voyons ; il ne s’attaque pas aux femmes, soit tranquille. Je t’aurais volontiers proposé quelques mets, hélas les décombres sont omniprésents aujourd’hui encore… »
« Il », son compagnon de route. Son animal. Son partenaire. Son ami. Une douce mélodie s’échappant de cette lèvre finement étirée en un sourire, non sans une certaine mélancolie. Parce qu’elle avait connu les heures sombres du Sanctuaire sous-marin, cette jeune femme. Les derniers tout du moins.
« C’est bien la première fois que je vois cette couleur sur les terres de Poséidon, depuis combien de temps es-tu dans ces lieux ? » Une courte pause fut alors marquée. « Approche, approche. Viens donc t’asseoir. Nous n’avons ni boisson ni nourriture à nous mettre sous la dent pour le moment, mais rien ne nous empêche de nous mettre à l’aise n’est-ce pas ? »
Sur ces mots, la femme aux mèches d’ivoire s’installa au pied de la colonne, où dominait cette large pierre à la naissance de la tour. Des doigts qui, lentement, caressaient le marbre hivernal avec douceur. La douceur d’une mère, presque. Et déjà la bestiole revenait vers celle qui partageait son quotidien depuis, semblait-il, une éternité.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Sam 30 Sep - 19:49 | |
| Tout en s'approchant, Shesha jaugeait du regard l'étendue des dégâts. La pierre réduite en morceaux plus petits les uns et les autres se mêlait aux herbes sauvages qui l'assaillaient sans aucun obstacle. Le tout donnait un sentiment accablant de désolation, ces ruines semblaient porter en elle une étincelle désespérante d'éternité. Une légère lueur éclaira les yeux de la nouvelle arrivante. L'ampleur de la tâche ne l'effrayait pas. Et même si elle ignorait tout de la situation actuelle, des conflits et des guerres qui avaient mené à cette destruction, elle espérait bien en apprendre bientôt plus. Son esprit était affamé de nouvelles informations à traiter, à classer, afin de comprendre au mieux ce qui se tramait dans ce monde où elle venait à peine de mettre un pied et où elle ne comptait pas rester bien longtemps un simple second rôle.
Shesha répondit par une légère révérence à l'invitation de la jeune femme. Pourtant, rien dans son geste ne témoignait d'un excès de soumission, au contraire. Il était clair, aux traits de son visage, qu'elle n'avait agi ainsi que par simple courtoisie mais qu'elle n'était pas ce genre de subordonnées aux petits soins pour leurs supérieurs et dont il devançaient les ordres. Suivant l'injonction qui lui avait adressé, elle s'avança jusqu'à ne se trouver plus qu'à un mètre ou deux de la gardienne du pilier. Elle promenait un regard curieux sur les ruines, brûlant de poser les questions qui rôdaient dans son esprit. Cependant elle se tut, attendant la suite. Le ton mélancolique et calme de son interlocutrice inclinait Shesha vers une confiance relative, son impertinence et sa tendance à prendre ses distances pâlirent pour le moment. Elle s'assit donc près de la jeune femme et répondit à ses questions avec exactitude.
"Je viens à peine d'être choisie pour me battre dans vos rangs, tout au plus je dois me trouver ici depuis quelques heures."
A la mention de la nourriture absente, elle tenta un sourire qui montrerait que cela lui importait peu, sachant que les muscles de son visage étaient peu habitués à donner un résultat concluant en société.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Ven 6 Oct - 22:53 | |
| Roches déposées aléatoirement sur un sol aussi blanc qu’une première neige de saison, parsemée de quelques farouches plantes résistantes à l’air glacial envahissant l’ensemble du domaine. Survivantes petites herbes, luttant afin de perdurer dans cette existence folle d’une destruction sans nom. En un sens, celles-ci ressemblaient étrangement à la situation dominant le Sanctuaire des mers ; des êtres rescapés d’une vicieuse offensive se débattant pour redresser tant bien que mal ce qui fût autrefois le noble royaume du représentant des mers. Esprit pensif, observant le lointain d’un soutien Arctique jadis majestueux. Envolés les superbes et somptueuses colonnes d’albâtre, désormais vestiges d’autrefois. En outre, l’espoir de les bâtir de nouveau plus grandes, plus fortes, plus belles qu’elles n’auraient pu l’être autrement. Pas seulement ces piliers porteurs d’espoir, mais le domaine lui-même. Assurément, cela prendrait du temps à n’en point douté. Et dieu sait qu’il s’avérait présomptueux de ne serait-ce qu’il penser, pour celle qui avait fui cette contrée de neige durant les mois suivant la catastrophe. La crainte de ne pas être à la hauteur, l’angoisse d’un nouvel échec. Passé révolu, pensées expirées. Tête haute et regard fixe, déterminé ; la Russe se considérait désormais comme ce qu’elle était : Un général.
Un ton néanmoins mélancolique avait porté ces quelques mots précédents. Car malgré les résolutions, les faits n’en demeuraient pas moins existants, renvoyés dans la face comme l’on jetterait un torchon. Des pierres brisées, qu’il faudra reconstruire. Malgré tout, des cailloux qui porteront à jamais la trace de ce qui aurait pu causer l’extinction du camp, agissant tel une amère piqure quand l’oubli sonnera. Une manière de se rappeler que rien n’est éternel. Pas même ce que l’on soupçonnerait de l’être. Pas même les Dieux.
Une recrue aux mèches méconnues s’assit finalement près d’elle, après quelques minutes restées plus loin. Geste rassurant, quelque part. Une proximité faisant presque naïvement naitre cet étirement paisible des lippes. Si cette fille était effectivement une nouvelle venue, alors le Kraken souhaitait se montrer aussi convivial que possible, comme la chaleureuse mère qu’elle fût un temps durant.
« Si peu de temps… Eh bien, bienvenue au Sanctuaire sous-marin dans ce cas, jeune fille. A vrai dire, je ne pensais pas voir de nouvelles recrues si tôt, si jeunes… » Un instant, une réflexion. « J’imagine que les soldats n’ont pas réellement eu le temps de te mettre au courant de la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement, ni même les raisons du désastre que tu peux constater en ce moment même » Une main montrant ainsi les restes du pilier, dont la fonction était maintenue par le cosmos du grand froid. « Tu dois te poser beaucoup de questions, non ? »
Des billes brunes qui ne faillirent nullement, continuant simplement de se plonger dans celles mordorées de son interlocutrice. A la fois apaisante, mais également apaisée. Doux mélange sucré d’un met pourtant absent. Puis quelques doigts prirent succinctement la direction de ces mèches d’ivoire bercées par la brise, les tirant vers l’arrière avant qu’une seconde main vienne se placer à proximité de l’invitée.
« Asya Leskov, Monstre marin de l’Arctique » Un semblant de rire résonna alors, tant le décalage entre l’écaille et sa propriétaire était immense. « Ces nominations sont tellement étranges, tu ne trouves pas ? Asya ira très bien ! ». Une tête s’approchant un peu de celle de la nouvelle recrue. « Et qui est donc la charmante jeune fille venue jusque dans les coins reculés du domaine ? »
Lueur taquine illuminant les pupilles boisées: la curiosité était un vilain défaut parait-il. Eh bien, tant pis.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Dim 8 Oct - 20:03 | |
| Shesha laissa sa main errer à travers les herbes qui ondulaient sous un courant venu d'on ne savait où. Cela lui procurait une sensation de douceur incomparable à celle de l'herbe terrestre. Et, malgré la ruine et la désolation qui désormais étaient le sentiment dominant des lieux, tout ici semblait emprunt d'une éternité presque immobile, immuable. Cette destruction n'apparaissaient à la néophyte que comme un instant de nostalgie qui venait nuancer un règne glorieux qui jamais ne pourrait menacer de vaciller, encore moins de s'éteindre. La foi de la jeune fille, ainsi que sa confiance en elle, déformaient sans doute sa vision des lieux. Même l'attitude moins certaine de sa vis à vis ne suffisait pas à éteindre ses croyances de soldat fraîchement arrivé sur le front. Parce que Poséïdon était l'un des trois plus grands Olympiens et valait mieux que Zeus, perdu dans ses innombrables histoires d'amour avec des humaines, et était plus juste qu'Hadès. Et les autres ne faisaient pas le poids, donc cette destruction - de laquelle elle ne savait toujours rien - n'était qu'un contre temps.
Instinctivement, Shesha sentit que sa présence rassurait la générale sur un point, bien qu'elle ne sût pas exactement lequel. Elle aussi ne put s'empêcher de se détendre, mise en confiance par cette supérieure si calme au milieu du désastre, par quelque chose dans son regard, dans le ton de sa voix, qu'elle ne parvenait pas à définir. Avec un léger sourire dont elle ne parvenait pas à masquer le côté reconnaissant, elle hocha la tête pour remercier Asya de ses mots de bienvenue.
"Non, personne ne m'a mise au courant de ce qui s'est passé ici, ni même de l'état général de la situation géopolitique. A vrai dire, je n'ai rencontré personne depuis mon arrivée au Sanctuaire sous-marin, les seules informations dont je dispose sont celles que j'ai vues.
Un instant, elle soutint le regard brun qui la fixait, avant de baisser ses yeux vers les colonnes en ruines. Décidément, elle ne pourrait jamais être bravache, impertinente ou cynique avec une telle personne. Elle sentait même poindre un peu de respect, allez savoir pourquoi. Ses yeux semblables au soleil couchant se relevèrent vers le visage d'Asya tandis qu'elle répondait à sa salutation:
"Enchantée Asya, mon nom est Shesha. D'Echidna. Pour tout étrange que c'est, ça a au moins le mérite de rimer."
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Sam 14 Oct - 15:33 | |
| Malgré tout, l’espoir demeurait bien et bel présent par-delà ces fraiches ruines. Tombées durant le combat, elles aussi. Une similarité faisant échos à ces âmes désormais disparues. Un hommage à rendre, une terre à défraichir. Des plantes à replanter, également. Toutes ces choses qui n’étaient en état qu’une image désolante de vies interrompues trop tôt. Les aléas de la guerre, diraient certains. En somme, quelque chose d’inéluctable. Et si tout cela était en un sens véridique, ce n’en restait pas moins difficile à digérer. Mais qu’ils se rassurent, ces hommes à la fierté plus grande que l’océan : ils n’étaient point tombés en vain. Car la menace était désormais annihilée. Juste celle-ci, néanmoins.
Des billes observant ainsi les alentours, à la recherche de ce partenaire, durant quelques instants. Nulle trace de cette présence dans un premier temps, jusqu’au mouvement répété de ces herbes. Un sourire s’empara aussitôt de ses lippes, attendrie ; Ilya avait l’air de s’être définitivement fait à la vie sur ce pilier. Sans doute s’était-il fait un camarade, lui aussi. C’était rassurant, en un sens. Au moins autant que la présence de cette fille non loin de là. Parce que la vie demeurait, sur le territoire de Poséidon. Parce qu’il n’était pas trop tard pour redresser le Sanctuaire sous-marin. Parce qu’il restait cette chance pour que celui-ci redevienne le splendide qu’il fût une époque durant. Ne restait que le travail à accomplir, et la force nécessaire pour le faire.
Un sourire donné, pour un rendu. En somme, une compagnie appréciable indiquant que tout était encore possible. Et quand bien même il était difficile d’accepter de voir de si jeunes personnes être potentiellement envoyées en première lignes, il n’en demeurait pas moins consolateur de rencontrer les nouvelles générations. D’être témoin des futurs exploits de ceux qui deviendraient un jour peut-être les protecteurs des piliers, du monde sous-marin. Être présent, les épauler afin d’apprendre dans les meilleures conditions. Leur laisser la chance d’évoluer, par eux-mêmes. De survivre.
« Eh bien, enchantée Shesha. Force est de constater que ton écaille semble avoir le sens de l’humour » Un rire pourtant bienveillant, se retenant d’éclater en un pouffement, tandis qu’un clin d’œil discret fût envoyé vers la jeune femme. « Vous allez rapidement vous lier, l’une et l’autre. J’en suis certaine. On dirait que le Sanctuaire sous-marin accueille une sacrée équipe ! » Une main alors tendue. « Une nouvelle fois, navrée pour les conditions et l’apparence du domaine à ton arrivée. Ça ne doit pas être bien rassurant, ni motivant. A vrai dire, nous sortons d’une offensive, il y a quelques mois de cela. Attaqués à l’aide d’un artefact divin… Certains ont de la suite dans les idées. Et l’inconscience des uns et des autres provoque parfois ce genre de phénomène, de désastre. C’est bien pour ça qu’on s’efforce de garder la tête sur les épaules. Autant que possible, tout du moins. » Des billes brunes fixant alors brièvement l’horizon, avant de ramener son attention sur les restes. « Actuellement, le pilier est maintenu par une concentration de cosmos, mais il faudra le réparer, à termes. Comme tu as dû le voir, l’ensemble du domaine des Mers est en chantier… Les pertes ont été grandes, dans cette offensive sournoise. Néanmoins, on travaille tous pour reconstruire et rendre son ancienne grandeur au domaine. Alors ne t’inquiète pas. Si je ne peux pas t’affirmer que tout ira bien, que la paix perdurera durant encore des années, nous ferons tout ce qu’il faut pour que le Sanctuaire n’ait plus à souffrir de tout ça. Pour limiter au maximum les dégâts. »
Elle radotait sans doute un peu Asya. Mais elle n'était plus toute jeune non plus, la blanche.
Enfin, je ne sais pas si tout le monde serait de cet avis. Mais en ce qui me concerne, j’y suis d’ores et déjà résolu… « En tout cas, si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas à m’en parler ». Asya à l’écoute, comme toujours. Comme le ferait cette mère qu’elle n’était plus.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Lun 23 Oct - 15:41 | |
| Shesha avait fini par saisir entre ses doigts un morceau de marbre enfoui plus profondément que les autres dans le sol. Avec patience et distraction, elle ôtait la vase qui recouvrait ce morceau de pilier, retirait les grains de sable qui s'étaient incrustés dans les rainures de la pierre, arrachait les algues, mauvaises herbes locales, qui cherchaient à le briser de leurs racines. Après un moment, il était redevenu un éclat à la blancheur étincelante, ne témoignant plus que de la violence qui l'avait arraché au pilier originel et non de la déchéance dans laquelle il était un instant tombé.
C'était sans doute de l'inconscience, la nouvelle arrivée était bien loin d'en savoir assez pour pouvoir se faire une idée. Seulement le sourire d'Asya la réconfortait dans son illusion de pouvoir redresser rapidement les ruines qu'était devenue le Royaume de Poséïdon, de pouvoir le ramener à un état de puissance et de suprématie tel que nul n'oserait bientôt les défier. Ce rêve semblait bien plus que réalisable à la jeune fille. C'était son contraire qui lui paraissait absurde.
"Il me tarde de m'entraîner, pour me lier au plus vite avec mon écaille."
Shesha prit la main qui lui était tendue et la serra, cherchant à lire par là plus loin la manière d'être de son interlocutrice.
"Ces ruines ne me font pas peur. Pour la gloire de Poséïdon, je suis prête à travailler jour et nuit, s'il le faut, pour rendre toute sa beauté à son Sanctuaire, pour venger ceux qui ont osé le profaner. Il est peut être impudent pour une novice comme moi de parler ainsi, néanmoins ma ferveur est sincère."
Et être sincère était suffisamment nouveau pour Shesha pour qu'elle ne puisse pas feindre. Ses mots étaient passés de son coeur à ses lèvres sans laisser à son cerveau le temps de les déguiser.
"J'aurais besoin de savoir combien d'autres frères d'armes se trouvent ici, où en sont les autres camps, qui sont les plus puissants... Et j'aurais besoin de devenir plus forte, toujours plus forte."
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Sam 28 Oct - 17:29 | |
| Sans doute la jeune femme aurait-elle secrètement espéré qu'un l'un de ceux qui gardaient le grand Indien puisse prendre la relève. Car si la blanche était désormais plus à l'aise, elle n'en demeurait pas moins représentante du glacial Arctique. De ce fait, il était possible d'accueillir cette nouvelle recrue, de la guider, lui expliquer. La mettre à l'aise. Mais cette mère estimait que cela ne remplaçait en rien les instructions d'un supérieur direct. Non pas supérieur pour des questions de hiérarchie, bien loin de là étaient ses pensées. Néanmoins, une personne avec plus d'expérience. Car si Asya vivait au Sanctuaire sous marin depuis trois années déjà, le Kraken savait pertinemment qu'elle ne demeurait qu'une petite, qu'une enfant parmi des monstres dénués d'âge. Hélas, force était également de constater que les forces du domaine étaient amoindries, depuis l'attaque. Des pertes immenses, tant matérielles qu'humaines. Et nulle trace ne perdurait de ces autres, ces camarades d'Océans. Ainsi donc, elle avait pris sa décision, Asya. Cette petite pourrait venir en ces lieux autant qu'elle le souhaiterait. Pour s’entraîner, pour discuter. Pour tout. C'est ainsi que cette main tendue fût réceptionnée. Une acceptation donnée, pour un sourire rendu. Quelque part, ce genre de rapports entre hommes avaient quelque chose de plaisant. Chose que la jeune femme s'assurait de faire ressentir à cette jeunette. Tout du moins l'espérait-elle.
"Il y a un temps pour tout, n'aies pas d’inquiétudes. Si cette écaille t'a choisi comme partenaire, c'est qu'un lien préexiste d'ores et déjà entre vous. Ne reste qu'à le faire grandir." Un sourire naissant, une main posée sur les vestiges de cette tour à protéger. " Eh bien, on ne peut pas dire que tu manques de motivation, c'est certain ! Mais tu as raison, il n'y a nulle crainte à avoir des ruines. Elles ne sont que l'expérience d'un passé. Un passé douloureux, certes. Cependant, cette expérience nous permettra ne passer au dessus de tout ça, de nous relever plus fort encore. Et en cela, nous seront capable de faire en sorte de ne plus reproduire les mêmes erreurs".
Chose à la fois plaisante et effrayante, de voir cette jeune Marinas pleine de fougue, prête à combattre pour Poséidon. Parce qu'elle était jeune, justement. Et certainement allait-elle devoir s'habituer, cette petite Russe. S'habituer à voir les générations changer au fil des mois, des années. Car peu à peu, ces hommes et femmes qu'elle aura connu disparaîtront à leur tour, tous camps confondus. Et elle aussi, un jour, sans doute s'envolera-t-elle. Mais plus tard, peut-être.
" En dehors des gardes, nous sommes actuellement cinq représentants, Poséidon prenant soin du pilier central. Concernant les autres camps, je ne saurais l'affirmer avec certitude. Force est d'avouer que je n'ai pas eu l'occasion de m'y rendre, d'observer de mes propres yeux les dégâts survenus là-bas. Il semblerait que le Sanctuaire d'Athéna soit également dans un état fâcheux, de ce que j'avais entendu quelques mois plus tôt. Mais je n'ai aucune nouvelle en ce qui concerne les forces d'Hadès. " Un soupir, puis un sourire presque mélancolique. "Concernant Asgard... D'après le Dresseur de Faucons, il n'en reste rien. Il paraîtrait que tout ait été soufflé. Mais des survivants demeurent, alors je suis certaine que la cité des glace renaîtra de ses cendres." Une réflexion. " A vrai dire, j'ai prévu de m'y rendre, un de ces jours. Je te dirais ce qu'il en est à ce moment là, si l'attente te convient ? "
Parce que j'hésite encore... Mais là n'était pas la question, pour le moment. Pour le moment, il s'agissait de mettre Shesha au courant de toutes ces choses produites juqu'à alors. De lui faire prendre confiance, tout en espérant que personne ne brûle les étapes.
"Le responsable n'est plus de ce monde. Il a fini par succomber à sa propre folie, semble-t-il." Parce qu'elle n'était pas certaine, Asya. Parce que, plus elle y pensait, moins elle trouvait toute cette histoire cohérente. "A vrai dire, je me demande ce qu'il en était réellement, de ses actions. Mais je suppose que nous ne pourrons plus avoir de réponses à cela, désormais..." Un silence, court. " Dans tous les cas, il y a un temps pour tout : le combat, le deuil, l'entrainement. Tu es encore jeune... Je comprends ton impatience, mais n'hésite pas à prendre le temps. Nous, les vieux, nous sommes aussi là pour ça." Un rire, doux. Chaleureux, comme à son habitude.
Perles passant du pilier à l'horizon, pour finalement se porter sur l'animal à fourrure qui jouait dans les herbes. Un autre rongeur, vraisemblablement. Un rire s'échappa alors des lèvres, doucement. Finalement, la journée s'annonçait sous un beau jour. Ne restait qu'à espérer que cela dure.
"Tiens, il semblerait qu'Ilya ait trouvé un nouveau camarade de jeu !" Simple remarque balancée comme cela, amusée par la situation, avant de reporter son attention sur la jeune femme. "Tout ça pour dire que, si tu as envie de t’entraîner, de passer ici pour discuter, ou quoi que ce soit d'autre... N'hésite pas, tu es la bienvenue."
Finalement, Asya se releva, scrutant l'horizon. Et lentement, des bras se dirigèrent vers le ciel, s'étirant de tout son long, tel le ferait un chat à la suite d'une sieste.
"J'aime bien cette vue. Elle peut paraître vide pour certains, mais quelque part, ça a quelque chose de reposant, tu ne trouves pas Shesha ? " Une tête se retournant alors vers elle. " Et si tu me racontais comment tu es arrivée jusqu'ici ? J'avoue que ça me rend curieuse ! "
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Lun 6 Nov - 20:48 | |
| Asya ne semblait pas rejeter la demande de la nouvelle venue, bien au contraire. Malgré son haut grade, elle trouvait la disponibilité d'esprit et le temps de la rassurer, de s'assurer que son intégration en ces terres serait optimale. Tant de bienveillance déstabilisait Shesha, qui ne parvenait pas à mettre un mot sur le sentiment qui commençait à poindre en elle. La reconnaissance.
Après avoir félicité la jeunette pour sa motivation, elle lui dévoila l'état des lieu. Les yeux de Shesha s'assombrirent lorsqu'elle entendit le faible nombre de représentants actuellement éveillé. La situation était plus désespérée que ce qu'elle imaginait, sans toutefois être impossible à surmonter. La déception se changea en grande surprise. Ainsi, d'autres camps auraient aussi subi des pertes semblables. Et le responsable de ces massacres n'était pas forcément Hadès, car celui-ci avait disparu. Echidna imaginait plutôt que, si celui-ci avait anéanti ses ennemis, il chercherait à régner sur Terre en monarque absolu. Ce qui n'était pas le cas. La réponse lui fut bientôt donnée.
"Qui est la cause de ce carnage généralisé? Et même s'il n'est pas responsable, qui est-il? Quelle était sa folie?"
Intérieurement, elle s'en voulut de ne pas s'être éveillée plus tôt à la cosmo-énergie. Elle aurait pu en savoir un peu plus long sur cette situation pour le moins intriguante et désastreuse.
"Oui cela me convient, je vous remercie."
Passant du ton sérieux au rire, Asya dévia le sujet de la discussion sur son petit animal de compagnie, qui s'appelait donc Ilya, et sur la vue. Tout en écoutant, Shesha suivait du regard ce que son interlocutrice désignait, observant. Elle ne parvenait pas à s'émerveiller autant, à éloigner ainsi de son coeur et de son esprit la ruine et le travail à venir. Ou était-ce une impression que la Générale tentait de donner?
"Je trouve que l'eau elle-même est apaisante. Quant à mon arrivée ici... Suite à quelques péripéties, j'ai été adoptée, en quelques sortes par une vieille femme qui résidait sur une île... Quelque part dans l'Océan Indien, je crois, même si elle ne m'a jamais vraiment dit où nous nous trouvions. Elle m'a entraînée, sans pour autant me destiner à un dieu. En revanche, elle me chantait souvent les louanges de Varuna. Lorsqu'elle mourut, je partis à la recherche de ce fameux Varuna. C'est comme cela que je suis arrivée au Cap Sounion et que j'ai appris que l'on pouvait comprendre "Varuna" comme le nom que, à l'Est, on donne à Poséïdon."
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Mer 15 Nov - 20:05 | |
| — Un homme nommé Pséma. Un soupir s’échappant des lippes, brièvement. Disons que c’est … Compliqué. Il s’agit bien de l’origine du mal ayant frappé les Sanctuaires des Dieux, nul doute à ce sujet. Hélas, les raisons de ce geste n’en restent pas moins obscures. Cet adversaire… Du peu que j’ai pu en percevoir, il n’était guère de ceux à agir par simple impulsivité. Fou, oui. Quelque part certainement l’était-il pour vouloir affronter Hadès, Athéna et Poséidon de la sorte, allant jusqu’à anéantir les terres d’Asgard. Toutefois, aujourd’hui encore, j’ai du mal à croire qu’un tel acte puisse résulter d’une simple « folie ».
Doucement, les billes cuivrées dérivèrent du pilier de marbre marqué par les erreurs d’antan, afin de se poser une nouvelle fois sur celle qui était désormais la représentante d’Edchina. Sourire aux lèvres, néanmoins teinté d’un mélange entre amertume et mélancolie. Assurément, cet homme aura au moins eu le mérite d’être énigmatique jusqu’au bout. Jusqu’à emporter ses secrets jusque dans sa tombe.
— C’est là que réside le mystère. Une partie, tout du moins. La question que certains se posent : Pourquoi ? Mais cela serait bien superficiel de croire que tout se résume à ce seul mot. Une pause, quelques instants durant. Cependant, Le Bélier Noir est mort en emportant ses secrets avec lui. Qui sait ce qui a pu motiver ce geste ? Je doute qu’on ait un jour la réponse, et pourtant…
Pourtant je continue de me creuser la tête. Néanmoins, si Pséma était l’un des responsables du carnage actuel, d’autres le furent aussi des années auparavant. Chaque guerre faisait son lot de disparitions, après tout. Chose que l’on ne pouvait guère oublier, ne restait qu’à s’y faire. Et dieu sait que c’était difficile, de s’y faire.
Tandis qu’elle écoutait le récit de la jeune Marina, une main s’en alla furtivement dans ces mèches d’ivoire, avant que celle-ci ne se penche vers le bas, intimant silencieusement à l’animal de ne pas trop s’éloigner. Aucune parole, seulement un geste ; une écoute qui n’était absolument pas perturbée pour autant, bien loin de là. Varuna ? A ce mot, le buste de la générale se redressa presque machinalement. Nom à la consonnance inconnue, mais qui apportait cette sensation étrange d’un déjà-vu.
— Varuna ? Ce n’est pas l’appellation de la région, en effet. Puis-je me permettre de te demander d’où tu viens, Shesha ? Parce que ça la rendait d’autant plus curieuse, à vrai dire. Mais effectivement, il semblerait que tu aies un certain vécu. Sans pour autant pouvoir l’affirmer davantage, cela se sent quelque peu. En tout cas, tu reviens de loin, n’est-ce pas ? Le destin nous joue parfois des tours, mais j’ose croire qu’il y a toujours une logique derrière cela. Et que te racontait donc cette femme, sur Poséidon ? J'avoue être curieuse !
Doucement, l’animal finit par s’approcher des deux femmes, cherchant à remonter sur les genoux de sa propriétaire présumée. Asya, quant à elle, se contentait d’observer cette nouvelle recrue. Rien de mauvais, seulement le souhait de comprendre. Car, malgré tout, elle n’en demeurait pas moins une mère, aussi déchue puisse-t-elle se considérer.
— L’eau… Apaisante… Hm. Eh bien, ce n’est pas un mal si l’eau dispose de ce genre de vertus sur toi, bien au contraire. Contrairement à beaucoup de Marinas, je n’ai aucune affinité avec l’eau, à vrai dire... Je préfère la fuir comme la peste.
Hélas, il n’était guère aisé d’espérer prendre de la distance avec un élément omniprésent sur ce domaine. Source d’un pouvoir, même. Ou plutôt, une matérialisation de celui-ci, en quelques sortes. Toujours est-il que le Kraken – passé cet instant vague – reporta son attention sur celle qui était désormais un compagnon.
— Bref, passons. Comment c’était, par chez toi ? Raconte !
Question naïve d’une Leskov bien trop curieuse des environnements divers. Enjouée, également. Connaitre de nouvelles régions, ne serait-ce que par le fait d’en entendre parler, ouvrait à de nouvelles perspectives. Mais, surtout, cela rapprochait les gens. C’était ce qu’elle aimait croire, en tout cas.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Lun 4 Déc - 18:23 | |
| [hrp: je suis vraiment désolée du retard :S]
Ainsi, les enjeux derrières cette destruction, pas seulement la destruction du Sanctuaire Sous-Marin, mais aussi celle de bien d'autres Sanctuaires, était due à quelque chose de bien plus complexe que de simples rivalités. Shesha hocha la tête, intriguée. Elle n'avait pas côtoyé longuement les humains, aussi avait-elle encore du mal à les comprendre, néanmoins, du peu qu'elle avait pu en voir, elle avait déjà compris que leurs coeurs renfermaient souvent des orages et des ténèbres, et que chacun était le dernier à comprendre ses propres émotions et motivations.
"Cet homme n'a-t-il rien laissé derrière lui, ni disciple, ni manuscrit, ni paroles mémorables?"
Shesha croyait qu'il y avait une raison à tout, cachée ou non, et qu'en cherchant bien on finirait par la trouver. Elle voulait trouver et comprendre, comprendre comment fonctionnait ses semblables et ce qui leur donnait une fureur telle qu'ils pouvaient détruire le monde entier. Car qui sait, peut-être aurait-elle besoin de cette même fureur pour détruire les ennemis de son Seigneur.
Le nom qu'autrefois la nouvelle venue donnait à Podéïdon frappa Asya, qui voulut en savoir plus. Dire que faire remonter ces souvenirs blessait Shesha serait faux. Tout au plus ravivaient-ils cette haine qu'elle avait ressentie ce jour où, comme tous les autres, sa mère adoptive l'avait trahie en l'abandonnant, en périssant. Lorsque sa supérieure voulut savoir d'où venait Echidna, un léger sourire ironique étira les lèvres de cette dernière. Il s'agissait d'une question compliquée car oui, comme Asya l'avait remarqué, sa vie n'avait pas été simple.
"Dernièrement, je vivais sur une île abandonnée au milieu de l'Océan Indien. Avant, j'habitais dans une forêt au Pays de Galle."
Le ton de la Marinas redevint alors sérieux.
"Selon la mythologie hindou, Varuna est le dieu des Eaux et des Océans ainsi que le protecteur de l'Ouest. On me racontait que, avant que les mythes ne prennent leur forme définitive, il était le maître suprême de l'univers, chargé de maintenir son équilibre. Il aurait ensuite été détrôné par le dieu Soleil. Mais ma mère adoptive, qui avait elle aussi beaucoup voyagé, a dû finir par mélanger plusieurs mythologies dans sa vieille tête."
Shesha leva un regard intrigué vers sa supérieure lorsque celle-ci avoua ne posséder aucune affinité avec l'eau. Vraiment? La vie ici n'était-elle pas alors un enfer pour elle? Pourquoi était-elle devenue Marinas? Voilà des questions qu'elle poserait en temps venu.
"Chez moi... Le premier, au Pays de Galles? Ma forêt était pleine d'arbres, touffue, avec une rivière et un lac. Il faisait sombre, pas trop effrayant, et les animaux avaient appris à avoir peur de moi. Les animaux superstitieux du voyage voisin aussi d'ailleurs. Ils n'étaient pas méchants sans doute, au fond, mais d'une bêtise écrasante. Le second, dans l'Océan Indien? C'était bien plus petit, une petite île méprisée par les géographes par son manque de superficie et d'intérêt. On avait une plage au sable assez épais et brûlant, une jungle luxuriante et un peu mystérieuse, tout ça ainsi que la liberté pour nous deux..."
Shesha ne savait pas à quel point un humain était censé se confier un autre, camarade d'armes et supérieur ou non. A chaque phrase, elle oscillait entre l'épanchement et la retenue, sans parvenir à trouver l'équilibre parfait.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Mer 13 Déc - 12:10 | |
| Ainsi allait le Monde ; bercé par les désirs illusionnés des hommes, il en perdrait presque pieds. Une complexité humaine, sans l'ombre d'un doute. Car au-delà des espérances se trouvait le rôle que chacun devait jouer. Probablement n'était-il pas clairement définit, ou peut-être que certains se perdaient seulement en chemin. A l'instar d'un enfant capricieux, il allait sans dire que ceux-ci prenait parfois de grands airs, s'imaginant être grand, supérieur à ses compères. Et Dieu sait que certains mériteraient des gifles. Toutefois, la Marina avait retourné le problème maintes fois déjà, depuis que le retentissement de la cloche, sonnant une ère nouvelle. A première vue, tout du moins. Des recherches effectuées, également, en vain, et ne demeurait que cette curiosité, cette sensation que les choses n'étaient pas si simple, au final. Non, si la trentenaire n'avait pas la moindre preuve à accorder - si ce n'était quelques paroles murmurées -, elle n'en restait pas moins certaine : Pséma n'était pas ce genre d'homme. Quel type serait-il alors ? Bonne question. Une interrogation toujours dénué de réponse à l'heure actuelle.
— Il n'a pas laissé grand chose, en effet, si ce n'est quelques paroles. Une pause, courte. En fait, il a bien dit quelque chose, avant de disparaître.
Comme une suspension du temps, les paroles cessèrent un instant durant. Le temps d'une réflexion. Car aujourd'hui encore, ces quelques mots laissaient un goût amer sur ses papilles. A l'image d'un apprenti commettant une erreur, la sensation que quelque chose ne tournait pas rond persistait. Force était d'avouer que le feu Bélier Noir n'était possiblement pas celui que tout le monde croyait. En outre, si la Russe en avait douté aux premières minutes de cette rencontre, la donne avait rapidement changé au cours du combat.
Silencieuse, les sphères noisettes se teintèrent d'une lueur pensive, presque absente. Machinalement, une main partit en direction des mèches d'ivoire, les plaquant momentanément contre le crâne. Oui, elle en était intimement convaincue, la gardienne : Un épais brouillard de mystère demeurait autour de cet homme, et certainement le clair-obscur l'entourant ne serait jamais levé.
— « Protège Athéna ». Ce sont ses dernières paroles, accordées au Sagittaire. Quant à juger de l'honnêteté de ces quelques mots, c'est difficile à dire, tant le mensonge est monnaie courante de nos jours. Mais il y a des impressions eu sur les lieux, des réflexions faites après coup, toutes ces choses qui me font penser que nous faisions peut-être fausse route. Pséma était un homme énigmatique, certes. Et sans doute était-il fou, à sa manière. Cependant, peut-on réellement prétendre qu'il agissait à mauvais escient ? Étrangement, plus les éléments tournent dans mes réflexions, moins je crois en la version d'un homme totalement néfaste dans son essence même. Un sourire étira les lippes de manière mélancolique, un bref instant. En tout cas, c'est ma vision de la chose.
Et probablement n'était-elle pas partagée, cette façon de voir les événements. D'autre part, il n'était pas faux de penser qu'il était plus facile de voir en cet homme le mal absolu. La rassurance des humains.
— C'est possible qu'elle se soit effectivement imprégnée des mythologies durant ses voyages. Mais sans doute les mythes dans leur origine représentent un ensemble de dires et de croyances de toute part, qui sait ?
Presque rêveuse, Asya, lorsqu'elle imaginait ces arbres verts, ce lac, cette rivière. Bien loin de l'effrayant que décrivait la jeunette. Ceci dit, le vécu n'était guère le même, ce qui expliquait possiblement ce fait. Puis les images laissèrent place à de nouvelles, de celles faites de sable chaud dont elle ne connaissait pas la consistance et, plus loin, une étendue de verdure à en couper le souffle.
— Tu vivais dans une forêt, pourquoi donc?
Oui, bon. C'était quelque peu déplacé, ce genre de questions, pour quelqu'un ayant vécu une vie de vagabond des années durant. Cependant, la différence résidait davantage dans le fait que la femme à la peau d'albâtre étaient d'ores et déjà adulte, à ce moment là. Shesha, elle, n'était qu'une enfant... « Qu'une enfant », une notion que n'appréciait guère la Marina.
— Le destin nous fait parfois vivre des choses curieuses n'est ce pas, pour peux qu'on y prête croyance relative ? Enfin,« destin », ce n'est pas tout à fait ça. Disons qu'il y a toujours une raison pour chaque épreuve se mettant sur notre chemin : une découverte, un rapprochement, une remise en question de ce qui nous entoure, de qui l'on s'entoure, une nouvelle chance, accomplir notre tâche. Faible rire, accompagné de paupières plissées. Beaucoup de possibilités, tu vois ! Il suffit simplement d'y réfléchir posément, ou alors se laisser aller sans se prendre la tête.
Et elle riait de bon cœur, Asya, quand bien même les papillons de jais comme d'ivoire tournerait inlassablement autour de leurs têtes. Et, indéniablement, ils annonceraient les changements à venir, quels qu'ils soient.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Mer 27 Déc - 18:10 | |
| [hrp: je préfère qu'on termine tranquillement ] Shesha devait se rendre à l'évidence, malgré toutes les questions qu'elle pourrait poser au sujet de cet homme énigmatique qu'état Pséma, elle n'obtiendrait aucune réponse claire ou satisfaisante. Les prunelles d'Asya, avant chaque phrase, semblaient se faire bien plus pensives, comme si, en se perdant dans le vide, elles pourraient y trouver une réponse, là où personne encore n'avait été chercher. La jeune fille resta un instant silencieuse, dubitative. "Protège Athéna"... Ces dernières paroles étaient pour elle incompréhensibles. Pourquoi quelqu'un ayant cherché à semer mort et désolation enjoindrait-il ses ennemis à réparer ce qui avait été l'oeuvre de sa vie? Pourquoi cela serait-il son dernier voeu? Pourquoi Athéna, et pas Poséïdon, ou Odin, ou Hadès? Quelle était son allégeance, au juste? Elle secoua la tête et cessa de se torturer l'esprit, cela ne servait à rien. Ce qui avait été fait était immuable, ressasser un passé qu'elle n'avait pas connu ne l'aiderait pas à restaurer la gloire de Poséïdon, à redresser ces piliers en ruine, à recruter des troupes et à retrouver la splendeur d'antan. Il n'y avait plus de question à poser sur ce sujet, et Shesha marqua sa compréhension de l'incompréhension commune par un léger soupir. Asya changea assez brusquement de sujet. Pourquoi avait-elle vécu dans une forêt? Shesha plissa les yeux. Elle ne saurait le dire avec exactitude, il ne lui restait presque plus aucun souvenir d'une quelconque époque précédent cette période. "Je suppose que j'y ai été abandonnée par des parents plutôt superstitieux qui auront été effrayés par certains aspects de ma... Pigmentation. Et j'étais déjà partiellement éveillée au cosmos, je m'en servait pour des illusions, effrayer les villageois, les pousser à me ramener de la nourriture... Je n'ai donc pas ressenti le besoin de me rapprocher de la civilisation."En revanche, la nouvelle recrue ne partageait pas la vision du monde optimiste de sa supérieure et, à ces mots, son visage s'assombrit. "Je ne crois pas qu'il y ait une quelconque leçon à tirer des événements du passé, ni même qu'il soit possible d'y voir la moindre logique. Il ne s'agit à mes yeux que d'une succession vide de sens d'événements amenés par le hasard, certains étant les conséquences de nos actes passés peut-être."
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] Jeu 1 Fév - 19:05 | |
| [HRP || Désolée pour le temps de réponse. Entre fêtes de fin d'année, examens et le travail, ce fût un peu long. En espérant que tu aies passé de bonnes fêtes, et que tout aille bien pour toi ! ] Sphères cuivrées scrutant distraitement l'horizon ; une lueur oscillant entre préoccupation et incompréhension s'en dégageait. Absentéisme prolongé, au rythme de remembrances et de voix à la tessiture altérée par les aiguilles du temps. Un sujet qui ne l'enchantait guère, sur le principe. Néanmoins, le mystère que représentait cet homme de jais demeurait l'un des songes accaparant l'esprit de la trentenaire, depuis son retour. Assurément était-il énigmatique, ce Pséma, chancelant entre fin manipulateur et protecteur insoupçonné. S'il s'agissait de paroles visant à semer le trouble parmi les survivants ? En effet, cela restait l'une des possibilités. Hélas, aucune réponse ne saurait être trouvée, en l'état. Car le dieu à la toge illusionnée avait quitté ce Monde ; entraîné dans les limbes, le cornu tomberait dans l'oubli.
Effacé de la mémoire des hommes. Mais ceux l'ayant combattu ne sauraient omettre une tel existence. Étrange silhouette d'ébène qui, au final, n'avait peut-être pas tant failli qu'on le penserait. Inéluctablement, ce personnage resterait une figure emblématique de son époque.
Toutefois, il n'était guère question du sombre Bélier, désormais. Et son attention se redirigea vers l'enfant aux perles flavescentes, l'interrogeant sur un parcours pour le moins atypique. Gamine abandonnée, qui faisait amèrement remonter les fautes de cette mère déchue, au fur et à mesure que la conversation progressait. Chacun ses tares et les raisons les expliquant, aussi maladroites puissent-elles être. Ou plutôt devrait-on parler d'excuses.
— Les épreuves sont une étape obligatoire, parait-il. Tout du moins si l'on accepte de croire en ces choses-là. Haussement d'épaules, bref. Mais si l'on ne peut oublier ses propres fautes, il est en revanche plus certain que l'on puisse oublier l'existence des épines en provenance de l'extérieur. Ceux qui ressasseront inlassablement leurs erreurs, ce seront eux. Viendra un jour où tu passeras définitivement outre les blessures que les autres ont pu infliger. Vivre dans le passé, ressasser, tenter de poursuivre, ce sont des choses pour ceux qui commettent l'acte, pas pour ceux qui les endurent.
En somme, deux catégories. Ni plus, ni moins. Or, la fillette ne faisait guère partie de la première, bien au contraire. Car ladite première catégorie comportait ces êtres assommants, dissimulés sous les traits plaintifs illusionnés. Sourdes et sombres incohérences de ces hommes se croyant puissants, là où ils ne représentaient qu'honteuse lâcheté. Pitoyables, assurément l'étaient-ils. Faibles, également.
— Dans ce cas pourrait-on affirmer que ton arrivée parmi nous ne serait due qu'à un heureux hasard, Shesha ? Une main s'approchant de quelques mèches, les replaçant derrière l'oreille. S'ensuivit un soupir, passant muettement la barrière des lippes. Chairs rosées étirées par ce déploiement d'un bienveillant sourire. Probablement as-tu raison. Il est peu probable que quelqu'un puisse véritablement avoir tort sur un tel sujet. Après tout, tout dépend de la façon dont chacun perçoit les choses, de son expérience. De ses croyances, aussi.
L'impression que les aiguilles du temps s'étaient arrêtées un bref instant, les perles marbrées roulèrent du visage poupon jusqu'à l'étendue céruléenne, pensives. Le passé demeurait le passé. Et désormais, les uns et les autres se devaient d'avancer. Une progression qui débuterait par la reconstruction.
— Bon. Simple mot, envolé. Et déjà les mains prirent appui sur l'immense dalle afin de se propulser doucement, rejoignant le sol. Un corps s'étirant alors de tout son long, comme le ferait un félin à la suite d'une sieste. Et si on se concentrait sur ce pilier, partante ?
Un clin d’œil destiné au Capitaine ; une bonne humeur refaisant surface. C'est qu'elle en avait presque oublié à quel point la présence humaine était plaisante, Asya.
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| | | | Sujet: Re: [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] | |
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| | | | [Fin Janvier 1756] Nouvelle maison, nouvelles gelées. [PV Shesha] | |
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