Pilier de l'Arctique

Le silence se dissipait lentement sous les bruits de pas. Un homme s'approchait du coeur de l'un des sept bastions du Sanctuaire Sous Marin. Le silence se fit à nouveau, l'homme regardait le pilier qui se trouvait devant lui. Ce dernier ressemblait à un trait de pierre fendant le ciel gelé depuis des siècles, de cette fente, des rayons du soleil réchauffait un peu les environs... L'homme, tournant la tête de droite à gauche, semblait chercher quelqu'un mais il ne voyait personne.

Il retirait le casque de son front quand une voix s'adressa à lui, elle résonnait dans le forum se trouvant devant le pilier.

" Seigneur d'Eleusis, c'est un plaisir de vous revoir avec l'Ecaille de vos ancêtres sur vos épaules ! Le Seigneur Poséidon vous a donc reconnu comme le protecteur légitime de cette contrée... Une femme habillée d'une robe blanche, la chevelure tressée à la française, les yeux bleu gris, s'agenouillait devant lui en terminant son propos.

- Relèves toi douce amie, je te remercie du travail que tu as accompli ici... Répondis Caeron d'une voix douce et monocorde.Je vais désormais prendre les choses en main, les conséquences de la dernière Guerre Sainte pourrait être un prétexte aux ennemis de notre Seigneur, pour nous envahir.Reprenant son souffle calmement. De plus, un nouveau capitaine vient d'être nommé en tant que Marinas du Diable des Mers, que l'on prépare son arrivée le plus rapidement possible.

- Très bien Général !

- En attendant, je vais aller me reposer dans mes appartements. Je souhaite lire les derniers rapports en date... Que l'on ne me dérange pas ! Terminait froidement le jeune Général"

Se détournant de la jeune femme, il sourit à la vue des Marinas qui s'étaient positionnés à quelques mètres de là. Il leur fit un salut et se dirigeait vers ses appartements.

Depuis de nombreuses années, son mentor lui avait fait un grand plaisir en lui permettant de se constituer un petit jardin secret. Ouvrant la porte de ses appartements, il regardait tous ses souvenirs. Sa chambre, de grandes dimensions, s’étendait devant lui.

De la porte d'entrée, dans l’obscurité, on pouvait envisager à gauche une double croisée, dont les volets intérieurs sont à demi dépliés, laissant pénétrer suffisamment de lumière pour distinguer tous les éléments de la pièce. Devant cette croisée, on découvrait un fauteuil à haut dossier, recouvert de cuir gaufré et une grande table de bois massif tenant lieu de bureau, à en juger par les papiers qui s’y amoncelaient depuis quelques mois. Au fond, face à la porte d’entrée, une cheminée de marbre de Rance, rouge mêlée de veines bleues et blanches, montrait un âtre poussiéreux. De chaque côté, de hautes bibliothèques croulaient sous les livres, les tablettes les plus basses alignaient des in-folio de la belle société philosophique de Paris.

A sa droite, il apercevait un lit assez simple, sorte de couche à la militaire qu'il affectionnait. Au premier pas, il foulait un tapis d’orient élimé aux motifs compliqués et aux bords effrangés. Quel contraste avec les murs de pierre gris-blanc et leurs stucs bien élimés à cause de l'humidité ambiante. A droite et à gauche de la porte, le long des murs, deux cabinets en bois précieux marqueté reposaient sur des bâtis d’essence commune. Ils étaient semblables en tous points avec leurs motifs de rinceaux encadrés de filets, volutes, feuillages, fleurs et figures grotesques. Chacun des cabinets comprenait une vingtaine de tiroirs encore plus ornés.

Se concentrant un instant, il rentra en communion avec son Ecaille et lui permettait de reprendre sa forme originelle dans un coin de la pièce. Elle vibrait d'une énergie pure qui attira le regard de Caeron pendant de longues secondes. Puis, en souriant, il prit la redingote posée sur le lit pour l'enfiler rapidement. Il s'asseyait dans ce lourd fauteuil, et, commença à étudier les rapports des différents évènements que le Sanctuaire avaient connus ces derniers mois.... Il s'endormit sous le poids de cette lecture... Le silence était à nouveau présent, il reprenait sa place.