Tout ce qu’il lui restait à la jeune combattante et ce goût amer du sang dans la bouche, qui semblait ressurgir qu’à cet instant, comme si, en réalité, son sens avait disparut le temps du combat sans jamais se manifester. Enfin, l’avait-elle vraiment perdu, puisque maintenant, elle était sortie victorieuse de ce combat insipide, pour lequel des doutes affreux s’étaient emparés d’elle, sans pour autant que cette dernière le laisse paraître sur son visage. Elle avait un bon dans le temps si vite, trop vite confronté au danger, elle s’était exposé à la mort sans réellement savoir de quoi il s’agissait. Et c’était sans doute cette méconnaissance du monde qui lui avait permis de rester en vie jusque là. Et puis, la mort ne semblait pas si terrible puisqu’elle avait rencontrée tantôt des êtres présumés vivants dans ces terres arides et asséchés de toutes vies.

Ondine, un prénom qui semblait émettre beaucoup de choses pour les autres, alors que pour l’humanoïde, ce n’était qu’un code qui ne rassemblait rien si ce n’était qu’une vie de quelques jours. La générale s’en était allée, laissant enfin tranquille les terres de ce pilier qui semblait être en sa possession bien qu’aucune affinité ne semblait les lier. A chaque pas sur ce sable cristallisé, le vent balayé le chemin pour la guider. Au loin déjà se montrer quelques hauteurs glaciales, formées durant le combat, prêtes à accueillir le corps de la sulfureuse guerrière. Les courbes incestueuses de cette nature morte apposèrent leur fraicheur sur les plaies de la demoiselle encore délicate, la laissant vaquer à quelques rêves profonds et étranges.

~° Un Rêve °~

Un noir éclairé, un corridor déformé, des portes, beaucoup de questions derrière chacune et pourtant aucune réponse. Là, Ondine, habillé dans le plus simple appareil, sa chevelure flamboyante, se balançant paisiblement sur ses seins fragiles, la rendant plus gracieuse que jamais. Et là-bas, trop loin, noirci par le silence, une urne, un avenir, un souvenir fragile qui risquait à tout moment de faillir. Elle là reconnaissait bien, celle qui lui avait permis de vaincre, celle qui l’avait protégé du mal, celle qui l’avait instruit le temps d’un combat : l’armure des Lyumnades. Un pas devant l’autre, les murailles portées de part en part avançant lentement pour ensuite défiler à vive allure lorsqu’Ondine se lança dans une course effrénée vers ce point lumineux. Plus elle avançait, plus l’armure reculée. Le souffle court elle ne relâchait pas les efforts et pourtant, rien, jamais elle ne la rattraperait.

Et enfin, tout au fond, apparut cette être aux courbes efféminées, le corps couvert par une peau blanchâtre et brillante, une chevelure pareil à cette d’une déesse, dont les tons rouges auraient pu brûler le corps de n’importe quel homme. On aurait dit, Ondine sous un jour meilleure, Ondine différente de ce qu’elle était à l’instant. C’était elle, ou peut être ce qu’elle fut le temps d’un combat, mais ce qui était sûr, c’était que pour le moment, le secret de son pouvoir resterait une fois de plus enfuit au plus profond d’elle. S’arrêtant alors de courir, la générale leva la tête, sentant son corps tomber dans le vide le plus total.

~° Une réalité °~

Se réveillant brusquement, le souffle coupé durant un court instant, Ondine se redressa avec empressement, se rendant compte que plusieurs de ses blessures avaient disparues. Peut être avait-elle dormi plusieurs jours durant. Elle n’aurait su le dire. Se levant rapidement, elle sentit tout de même sa jambe ainsi que ses côtes encore fragiles, lui fredonnant une douleur lancinante et vive à chaque mouvement. Tentant tant bien que mal d’ignorer la douleur physique, la guerrière se tint en position de combat et projeta son bras en avant, comme pour assigner un violent coup de point au néant. La glace craqua aussi tôt sous une onde de choc invisible, projetant le sable bien haut dans le ciel. Laissant paraître la frustration sur son visage :

« J’ai donc perdu presque la totalité de mes pouvoirs… J’aurais dû m’en douter au fond, qui suis-je pour être dépositaire d’un pareil pouvoir ? Quelle honte de ma part mais sans doute que cela vaut mieux… »

En effet, la plus part de ses pouvoirs avaient disparus une fois encore, plongés dans l’inconscient de son esprit, ne pouvant être réveillés que par une personne capable de sonder son esprit vaillant et pervers. En attendant, certaines capacités semblaient rester, mais si avec habilité elle évitait le combat, tout irait bien.

Jetant alors un regard en direction de son pilier, elle put voir encore le corps d’Azrael, se disloquant tendrement en poussière sous le passage répété du vent. Elle était bien morte pour de bon, il n’était donc plus nécessaire de la trainer jusque dans la prison la plus proche. Maintenant, tout ce qu’il restait à faire, c’était de se rendre auprès de Poséidon en exigeant de réelle réponse.