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 L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756]

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MessageSujet: L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756]   L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756] EmptyLun 3 Juil - 10:16

L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756] Perce-10


Jolies…

Telle fut sa pensée en caressant du bout des doigts la corolle d’un perce-neige. Si précoces étaient ces fleurs en cette fin d’hiver. Blanches et pures comme les dernières neiges qu’elle ne tarderait plus à rougir de sang. Non pas qu’elle fût négligente voire gaspilleuse mais juste parce qu’elle détestait le nectar de par trop alcoolisé. Passant une main gantée en sa longue chevelure rousse, la sainte ne cessait de s’interroger sur son avenir et ses liens avec Athéna, les raisons qui avaient pu pousser la déesse à recruter un être comme elle lui paraissaient toujours aussi floues même si elle se doutait que la plus à même d’affronter des êtres de la nuit n’était autre qu’une infante de la nuit, ne fut-ce que pour les percer à jour…

Levant les yeux au ciel, elle contempla le pâle soleil. C’était le mois du Verseau, celui qui avait vu la naissance lointaine de son aînée. Tout cela lui paraissait si loin, si irréel. Le sang de la No-Life Queen l’avait bel et bien transformée mais Lydia s’était ensuite comme volatilisée.

A croire que les Enfers l’ont rappelée pour ne plus la laisser filer…

En son for intérieur, la Vierge d’or ne pouvait pardonner aux spectres d’avoir entraîné la rousse chasseresse sous l’aile d’Hadès, pas plus qu’elle ne pouvait leur faire confiance. Exactement comme pour ceux qui festoyaient au loin. Si bruyants si désagréables et puants que les effluves de leurs corps imbibés de vinasse parvenaient jusqu’à elle.

Glissant plus qu’elle ne marchait sur la neige, la belle veillait à ne laisser aucune trace derrière elle. C’était l’une des leçons de sa vie. Ne pas disséminer d’indices sur son passage, ne rien laisser qui puisse la mettre en danger surtout durant ses longues périodes de sommeil. Lever le visage au ciel, contempler la course d’Hélios, apprendre à sentir, à reconnaître, à interpréter la moindre fluctuation de lumière, tout cela faisait partie de sa nouvelle vie…

Totalement étreinte, elle n’avait plus grand-chose à craindre des simples humains. Déjà en tant que sainte, aucun d’eux n’aurait pu l’inquiéter mais cela n’avait plus la moindre commune mesure avec ce qu’elle était capable de détecter. Vampire, elle était. Ses sens s’en étaient retrouvés décuplés tout comme sa perception des êtres et de la vie. Le Sang l’appelait et sans se poser trop de questions, il y répondait. Sans honte, sans culpabilité, après tout, elle ne faisait que nettoyer le monde de tous ces monstres humains qui le peuplaient. Qui pourrait lui reprocher de sauver d’innombrables vies en mettant un terme à celles des bandits et des pirates écumant aussi bien la terre que les mers ?

Humant de nouveau les effluves portés par un vent froid, l’apparente jeune femme ne tarda pas à atterrir aux abords de ce qui ressemblait à une vieille villa désaffectée Entourée de murets recouverts d’autant de clématites que de ronces, elle avait tout de la ruine abandonnée aux quatre vents. Quelques pans de terres en jachère séparaient la « frontière » de la porte principale. Une entrée ô combien surprenante au vu de l’apparent dénuement de l’ensemble.

Que peuvent-ils bien cacher en ces lieux ?

Curieuse, la sainte étendit ses sens. Elle ne pouvait douter de la présence d’hommes en ces lieux qui ne payaient pas de mine mais dont les défenses étaient tout sauf anodines. Le regard soudain brillant, elle s’avança sans la moindre crainte, vêtue de sa seule tenue. Après tout, elle n’était pas là en service commandé mais bien pour son propre compte. Sa Soif la poussait et elle devait l’apaiser plus que tout autre chose.

Cacher sa nature était bien plus simple en ce genre de lieux. Si simple car elle n’usait pas du cosmos, juste de sa nature profonde et de la puissance de son don de voyance. Face à de simples humains, fussent-ils les pires bandits, elle n’avait et n’aurait plus jamais quoi que ce soit à craindre.

Aussi, ce fut sans la moindre gêne qu’elle frappa à l’huis…


Dernière édition par Lucinda le Lun 17 Juil - 20:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756]   L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756] EmptyJeu 6 Juil - 10:29

[Juste pour préciser, Lucinda ne porte pas son armure d'or. ^^ Elle est juste en service commandé Wink ]

Et quelle ne fut sa surprise de découvrir une véritable image de la madone derrière cette porte. Petite, les yeux d’une biche, de timides lèvres à peine colorée, le corps dissimulé sous ce qui tenait plus du sac de bure que de la tenue aristocratique, elle avait tout de l’innocente demoiselle. Visage fin mais encore orné des rondeurs de la jeunesse, elle avait la grâce et le don d’endormir tout sentiment de méfiance.

Au contraire de cette demeure, songea la sainte en sondant l’âme du tendron comme seule une sainte de la Vierge pouvait le faire.

Victime ou démon déguisé en agneau. Nul masque n’était plus trompeur que celui de la vertu. Piège d’entre les pièges surtout face à une apparence aussi douce que rassurante. Avec de tels yeux, d’un azur plus que pur, constamment baissés en plus de cette apparence fragilité, qui pourrait s’en méfier.

Pas moi, du moins pour l’instant... poursuivit pour elle-même la sainte. Aussi, s’inclinant doucement, elle ouvrit la besace qu’elle portait sur le côté, faisant briller aux côtés d’un quignon de pain plus qu’entamé quelques bijoux et autres monnaies.

Le silence semblant destiné à s’éterniser aussi longtemps que les lèvres de la jeunette trembleraient, la Vierge d’or prit la parole.

" Excusez-moi de vous déranger aussi tard mais il se trouve que la voiture qui me ramenait chez moi a versé dans un fossé et que notre conducteur est resté en arrière pour le réparer avec l’aide de son convoyeur et d’autres voyageurs. Voyant le soir tomber et le froid monter, nous avons décidé de rassembler quelques effets et d’envoyer quelques-uns des autres en avant chercher un abri ou de quoi se préparer à la nuit. "

Une histoire comme tant d’autres, si rassurante en sa banalité. Après tout, Lucinda ne mentait pas. Des troncs, des branches brisées en travers de la route, elle avait déjà tant passés en plus de larges ornières. De quoi rendre tout voyage qu’il fut en calèche, cariole ou charriot plus qu’ardu. Quant à l’isolement des lieux, il pouvait à lui-même justifier une telle histoire. Le seul bémol demeurant en le fait que ce fut une femme seule qu’on s’en était retrouvée à cheminer sur des sentiers aussi déserts à début de soirée.

Se retenant de se mordre les lèvres, la belle patienta, son sac suffisamment ouvert pour faire plus que généreusement entrevoir le peu de fortune qu’elle transportait. Infiniment peu pour quelqu’un possédant une armure d’or mais immense au regard d’une pauvresse de ce genre.

Aussi décelant le regard et la lueur de convoitise que la petite ne pouvait lui dissimuler, elle enchaîna.

" Cette chaînette te plait ? Tiens, elle est du plus bel ouvrage. Tu peux la tester si tu veux. Le marchand qui me l’a remise espérait la vendre aux grandes halles mais au vu de la situation, il a préféré me la remettre pour que je l’échange contre sa valeur en bras et victuailles. Vois-tu, l’une de nos roues s’est brisée en plus de quelques autres soucis et si l’on pouvait avoir un peu d’aide et surtout de quoi remettre le tout en état, il serait prêt à ouvrir ses écrins et t’offrir en remerciement une autre de ses jolies pièces : une bague ou un bracelet... "

Toujours pas de réponse… Muette ? Peut-être mais ni sourde ni aveugle en tout cas. Il suffisait d’observer les mouvements de ses yeux, de ses doigts la fine ciselure. Patience songea la rousse chasseresse tandis que l’odeur de vins et d’alcool revenait la titiller de plein fouet. Une autre astuce à envisager.

" Du vin, est-ce bien le bouquet d’un vin que je sens… ? "

Vu l’entêtante odeur de vinasse flottant depuis la porte ouverte, elle ne pouvait se tromper. Le tout était de ne pas trop en faire pour éveiller les soupçons.

" Cela réconforterait tant les hommes qui sont à l’ouvrage si je pouvais leur en ramener… "

Quelle que soit leurs qualités... ajouta-t-elle de nouveau pour elle avant de voir enfin la jeune fille se remuer. Un signe sur la besace et l’une des autres breloques qu’elle laissait entrevoir avant de lui indiquer la porte.

Un signe de la fille en retour accompagné d’un autre geste plus subtil.

Nous y voilà…

Elle se décidait enfin à la laisser entrer. L’appât du gain avait été le plus fort tout comme le fait de l’isolement de la sainte en pleine nature désertée de toute autre présence humaine.

Pas si dénuée de vie que cela.

Odeur de graisse, de poudre mais aussi d’autres substance en plus de quelques relents de chair brûlée…

D’un regard si vif que la gamine ne pouvait nullement le suivre et Lucinda repéra d’autres présences, bien dissimulées derrières de faux murets. Subterfuge que la voyance connaissait depuis si longtemps. Les portes dérobées et autres passages discrets lui étaient si familiers. Certaines grandes maisons en étaient truffées pour favorisées toute rencontre galante ou autres affaires ne souffrant pas de témoins. Elle en avait percé des secrets au fil de ses consultations…

Posant sa besace sur la seule table de bois grossier accompagné de deux sièges aussi branlants que dépareillés, Lucinda donnait l’image d’une femme pressée mais non craintive. Une proie visiblement aisée à capturer. Une proie que bien des cœurs convoitaient.
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MessageSujet: Re: L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756]   L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756] EmptyVen 14 Juil - 0:29

Hum…

Tant de vies enveloppées sous une fausse invisibilité. Face à une mercenaire de son genre, mêmes les plus redoutables bandits de grands chemins n’avaient pas l'ombre d'une chance. Des êtres sans foi ni loi dont la tête avaient été mise à prix suite à une attaque de trop. Plutôt perfides en leurs façons de faire quand on voyait la façon dont ils appâtaient et endormaient la méfiance de leurs victimes pour dans les meilleurs des cas les détrousser et dans les pires, massacrer tout le monde et emmener les jeunes, garçons et filles, afin de les vendre aux plus offrants. L’esclavage était un fléau prenant tant de formes et pouvait frapper même les plus protégés.

Guettant la gamine de biais, Lucinda se dirigea tout naturellement vers l’un des
deux sièges avant d’enfin entendre le son de sa voix.

" Madame… "

Elle se montrait si soumise, si humble avec son visage de madone constamment baissé et ses yeux fuyants que bien des naïfs ne devaient pas la voir autrement que comme une jeune fille de campagne vertueuse comme on en faisait plus. Un tendron encore tout naïf et devant travailler dur tout en rêvant de trouver le meilleur des partis. Une jolie jeunesse aux yeux de biche…

" Père… Père est absent mais il ne devrait plus tarder à rentrer de son emploi avec mes frères. Quant à votre offre, je suis certaine qu’ils la trouveront plus que généreuse. "

Si vite, elle lui avait parlé si vite comme si cela avait été une épreuve immense de s’adresser à Lucinda tout en lui tournant autour si habillement, la plaçant subtilement face au siège qu’elle lui avait en quelque sorte réservé. S’y posant sans méfiance, la sainte ne tarda pas à remarquer certaines odeurs s’en échapper et ce malgré tout l’eau récemment versée.

Un sourire imperceptible de la voyante avant qu'elle ne demande à boire à la jeune fille. Ce que l’autre s’empressa de faire, lui offrant un gobelet de lait chaud additionné de quelques herbes tout en s’excusant de ne pouvoir lui offrir de vin. Enfin, avec cela, elle aurait déjà de quoi se détendre et se réchauffer quelque peu.

Avalant sans crainte la mixture odorante, la rousse jeune femme fit mine de dodeliner de la tête alors qu’à quelques pas d’elle, la fille lui tournait le dos, tisonnier en mains. Quelques gestes pour raviver un feu qui n’en avait pourtant nul besoin et quand d’autres odeurs s’élevèrent, la voyante comprit…

Tout cela devait être orchestré depuis tant et tant d’années et cette fausse jeune fille était plus que rodée. Des pièges tous simples mais qui avaient fait leurs preuves. Quoi de plus attendrissant qu’une toute jeune louve déguisée en agneau sinon qu’une autre chasseresse usant du même stratagème. Ainsi Lucinda sentit-elle son don de voyance s’éveiller encore davantage. Et cette fois, ce furent des images autrement plus dures qui lui apparurent. Celles de personne installées, comme elle, face à ce foyer. Le tisonnier allant et revenant dans le brasier avant de se poser sur des plantes de pieds associés aux cris désespérés des malheureux englués en cette toile perfide.

Sans un mot, elle baissa à-demi ses paupières, se plongeant entièrement en ses visions tandis que dans son dos une porte vint à grincer. Lourde si lourde qu’elle ne pouvait l’ignorer. A moins que ce ne fut sa nature profonde qui la trompait.

Non, ne pas réagir, ne pas réagir…

Pas même lorsque l’un des malandrins lui passa des liens autour des poignets. Une pression sous son menton pour lui redresser la tête, une bougie passant devant ses yeux.

" La dose est parfaite… Splendide, une perle rare et si elle est encore vierge, les orientaux vont se l’arracher. Ce genre de chevelure est si rare… "
" Dommage qu’elle n’ait que des yeux bleus. "
" Quel âge peut-elle avoir… "
" On aura tout le temps de s’en occuper. N’oublie pas les autres pris au collet… "
" Oui, une voiture remplies de marchands… C’est une aubaine à ne pas louper ! "


L’éclat de l’avidité, de la convoitise alors qu’ils la croyaient suffisamment droguée pour ne pas les entendre à défaut de les comprendre. Au fond, elle ne pouvait leur tenir rigueur. Les drogues, elle en avait expérimentées tant lors de son apprentissage de voyante. Des substances qui lui faisait prendre en des doses bien définies maman Esméralda pour sublimer son don. Si elle avait su, si elle avait su quel monstre elle était en réalité.

Sentant une larme monter, elle s’empressa de l’étouffer. Il ne fallait pas, il ne fallait pas qu’elle se trahisse en versant des larmes de sang. Les laisser l’emmener, rejoindre les autres sans réagir. Pour l’instant, elle n’avait rien à craindre, déshonorée, elle serait invendable sur certains marchés.

Clignant à peine des yeux, elle se laissa soulever avec une facilité déconcertante. Des mains énormes pour la tenir avant de la mener là où elle le souhaitait tant. Retrouver les autres otages, les autres enfants en plus du seul fils d’un petit seigneur n’ayant plus que quelques jours à vivre. Son seul héritier, le dernier de sa lignée. Histoire pathétique qui l’avait touchée tant elle lui rappelait sur certains points la sienne. Que n’aurait donné son père pour la sauver, pour sauver tous les siens…

Malcom… Papa...Un instant le visage du vieil homme s’était confondu avec celui de son propre père. Qu’importait l’âge de cet homme et la pauvre fortune qu’il lui avait promise. Ce n’était pas pour cela que Lucinda avait répondu présente mais parce que ce malheureux lui rappelait de par trop Lord Carminia…

Le contact de la paille sous son corps la fit soudain tressaillir. On l’avait jetée là comme une poupée flasque. Une main sur son cou, le palpant avant que la voix de son propriétaire ne se fasse entendre. Puis, une gifle retentissante !

" Eh non, ne meurs pas ! "
" Mourir ? "


De surprise, elle remua, faisant glisser ses tarots sur le lit de paille.

" Mourir… Non, ce n’est pas moi qui vais mourir, je suis déjà morte, d’une certaine façon… "

D’un geste l’homme ramassa les cartes avant de les regarder, perplexe.

" Tu tires les cartes ? "
" Je les vois… Je les vois toutes qui t’appellent de l’Enfer où tu les as fait tomber. Sans un mot, sans un cri, elles étendent leurs bras vers toi. Tu ne peux qu’en avoir oubliées tant elles étaient nombreuses mais elles, elles sont toutes là pour toi. "


Des mots dits sur une voix profondes, une voix comme on entend en certains lieux.

" Toutes celles que tu as touchées t’invitent à entrer dans la danse. Implore leurs pardons tant que tu le peux encore… "
" Quoi ? "
" Je les vois comme je les ai toujours vues. Les ombres, les silhouettes, le don, je ne le possède depuis ma plus lointaine enfance. "
" Une diseuse de… "


Commença-t-il avant que sa tête ne quitte son corps qui n’eut d’autre solution que de choir en un bruit étouffé sur le tas de paille qui l’accueillit en une mare de sang.

" Bonne aventure, en effet mais la tienne était plutôt sombre et toute entière empreinte de malveillance. "

Se relevant, elle se saisit aussitôt de la tête que la surprise avait figée avant de la mettre de côté.

" Je sais ce que tu vaux et malheureusement, je ne pourrais l’obtenir qu’en te prenant la tête. Quant à tes amis, n’aie crainte, ils ne tarderont guère à te tenir compagnie aux Enfers une fois que j’aurais récupéré les malheureux que vous détenez. "

Mourir de la main d’un vampire était une rareté, une fin dont peu d’être pouvaient se vanter surtout quand c’était une No-Life Queen même droguée qui s’en chargeait. Aux Enfers, l’âme ne pourrait que mentionner sa dernière prise, son ultime victime, le sosie presque parfait de Lydia Carminia…
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MessageSujet: Re: L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756]   L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756] EmptyLun 17 Juil - 20:02

Délivrer…

Encore fallait-il qu’elle puisse elle-même se délivrer de l’obsession qui commençait à la prendre. Tout ce sang, tout ce sang qui avait giclé en une étoile atypique. Qu’il était dur de résister à son arôme entêtant. Si écarlate si chaud qu’il dégageait encore une fine chaleur que seule la Vierge d’or pouvait voir.

Quelle splendeur, quelle splendeur…

Le Sang est la Vie, le Sang est notre croix…

Et la splendide rousse commençait à acquérir une solide expérience en la matière. De quoi lui permettre de résister, résister même si cela lui prenait encore quelques secondes. Instants de respirations si intenses que son voisin le plus proche n’aurait pu ignorer s’il n’avait pas été réduit à l’état de cadavre sans chef.

Puis, enfin, tout retomba à la normale et la jeune femme se débarrassa de quelques pans de ses jupes de par trop encombrants, laissant apparaître de splendides jambes galbées, soulignées de hautes bottes plus proches de celles d’un cavalier que d’une simple marchande.

Si fiant doucement à ses sens, elle avança prudemment vers la première des portes donnant sur ce qui devait être un second sous-sol. Des gémissements lointains, étouffés s’en élevaient en un chant pathétique et si triste. Un chant désespéré à fendre l’âme et le cœur…

Ainsi tenait-elle sa piste, guettant l’éventuel retour de criminels rêvant de la fortune que sa vente leur fournirait. Perspective d’avenir qu’elle était loin de partager et comptait bien leur faire savoir le moment venu. Pour l’instant ne comptait que la première partie de sa mission : le sauvetage de tous ces captifs qui s’avéraient être bien plus nombreux qu’elle ne s’y attendait. La seule incertitude demeurant le nombre de geôliers.

Aussi poussa-t-elle la porte le plus délicatement possible, entraînant le moindre son. De la paille humide sur un sol de terre battue l’accueillit aussitôt avec au fond un escalier de pierres guère plus engageant. Petite était cette pièce empestant la sueur, le sang, l’urine et les larmes, juste un lieu de passage éclairé de quelques lampes plus que judicieusement posées.

Se concentrant, elle avança droit vers les marches sans la plus petite hésitation jusqu’à ce qu’un hurlement ne transperce la pénombre, immédiatement suivi d’une explosion de cosmos à lui en écorcher les ouïes.

" Ah non ! Jamais, je ne te laisserai les emporter !!! "

S’entendit-elle hurler à destination de la grande faucheuse alors que des fumées commençaient à s’élever.

Ces flammes…

Vives et un peu trop nombreuses en si peu de temps. Il était évident que sous le choc, certaines lampes avaient dû s’échouer sur la paille souillée mais cela ne suffisait pas à expliquer une telle rapidité. Non, cela ne suffisait pas du tout. Aussi, se précipitant au bas des marches, elle le vit : un jeune garçon, encore presque un enfant se tenait recroquevillé, la tête entre les mains, face à deux bandits le mettant en joue tandis que leurs trois comparses luttaient contre le feu naissant.

" Crève démon ! "

Et le premier coup partit pour finir dans l’un des murs de la vaste salle suite à la rapide intervention de la sainte qui s’était précipitée droit sur l’homme. Une intervention dénuée de tout cosmos mais qui avait malgré tout porté ses fruits avant que la brute ne la repousse sans trop de difficulté. Ce qui n’empêcha nullement Lucinda de crier avant qu’elle ne redresse droit face à lui et ses comparses.

" Les seuls démons voués aux Enfers en cette salle, c’est vous. Repentez-vous tant qu’il est encore temps ! "

Un rire tonitruant suivit cette menace somme toute peu convaincante au vu du gabarit de la splendide rousse.

" Et tu crois que je vais avoir peur d’une femme ! Approche ma belle, je vais te faire crier si fort que cela nous couvrira les pleurs de toutes ces larves ! "

Dans son dos, les autres semblaient hésiter. Une occasion que la Vierge d’or saisit au vol.

" Non, les seuls à crier ici sont les morts et ton ancien ami... "

S’emparant de la tête de sa précédente rencontre, elle la présenta aux hommes.

" Quoi ! Mais… "
" Elle a… La Tête..."


L’effet de surprise était tel que Lucinda n’eut qu’à étendre le bras pour se saisir du plus costaud des cinq hommes.

" Alors je pensais que tu allais me faire crier ? Ce n'est pas bien de ne pas tenir ses promesses. "

Son ton était tel quel l’homme blanchit encore plus qu’à la vue du macabre trophée jusqu’à ce qu’une sensation de piqure ne le fasse soudain réaliser.

" Quoi !!! Non, lâche-moi, espèce de sal… "
" Jamais… "


D’un seul fauchage, elle le fit tomber droit sur le sol, se retrouvant à califourchon sur lui avant de replonger ses crocs en son avant-bras. Un corps à corps bien différent de celui que l’homme avait imaginé. Quant aux quatre autres, tout se passait si vite, si brutalement qu’ils ne réagirent que trop tard. Le plus proche ne pouvant éviter la détente de la Vierge d’or se retrouva plaqué contre le mur avant de sentir ses lèvres transpercées par des espèces d’aiguilles. Le Vertige qui s’en suivit était tel qu’il en perdit immédiatement connaissance sous les yeux effarés des trois autres avant que la combattante ne le laisse choir comme le déchet qu’il était.

S’essuyant la bouche d’un revers de la manche, elle s’approcha des trois derniers, l’un la menaçant d’une arme tremblante.

" Alors à qui le tour ? Je meurs encore de Soif. "
" Non… "
" Allons, cela ne fait pas mal, j’ai juste besoin de chacun de vos sangs… Et aussi de vos têtes, accessoirement… "
" Qui… Qui… "
" Une Vierge d’or… Une Vierge sacrée venue juste pour vous ramener droit sur le bon chemin, celui qui n’attend plus que vous… Les entendez-vous ? Tous vous appellent depuis les Enfers, tous n’attendent plus que vous pour prendre part au gigantesque banquet du sombre séjour… "
" Pitié… "


Épouvanté par ce qu’il venait d’arriver à trois de ses complices en à peine quelques secondes, l’un d’eux se jeta droit aux pieds de Lucinda tandis que les deux autres avaient déjà presque remonté le raide escalier…

" Pitié… "

Lâcheté, une telle lâcheté chez un tortionnaire ne méritait même pas qu’elle le dévore comme les deux autres, aussi fit-elle juste sauter sa tête avant de bondir sur les deux autres qui ne méritaient guère plus de figurer à son tableau de chasse.

Ainsi cinq nouveaux chefs vinrent rejoindre son sac. Avec l’ensemble des primes, elle aurait déjà de quoi acheter une vieille demeure, la restaurer et enfin la transformer en un orphelinat de qualité. Soupirant d’aise après avoir bu tout ce sang, elle se tourna vers le jeune garçon qui, à présent la regardait avec des yeux effarés mais si demandeurs si demandeurs…

" Vous êtes l’Ange de la Mort ? L’Ange qui… "
" Et je te fais peur ? "


A le voir, fasciné par l’image de cette femme plus que splendide ainsi auréolée de son cosmos, toute réponse était inutile. Ce n’était pas de la peur plutôt du soulagement, de l’espoir qui brillaient en ces yeux encore si jeunes.

" Non, madame, non… "

Il se précipita dans ses bras, enserrant sa taille en dépit de la chaleur du sac aux trophées sanglants.

" Non, on a tant prié pour vous… "

Tous ces pleurs brûlants qui se déversaient contre sa taille.

" Tant prier pour vous faire apparaître alors que la vierge ne venait pas nous aider. Maman, ils ont emmené maman et elle n’est plus jamais revenue. Là, il voulait prendre Jeannette… "

A ses larmes s’en ajoutaient tant d’autres. Pleurs, pleurs d’enfants, blessures de jeunes femmes pleurant leurs hontes dans le froid d'une fausse nuit. Elle en entendait à nouveau tant mais elle ne pouvait encore se précipiter vers eux. Il fallait qu’elle sache, qu’elle sache pour assurer un dénouement heureux à cette horrible histoire.

" Et c’est là que tu as fait lever ce vent qui a mis le feu… "
" Je… C’était pour ma Jeannette, ma petite sœur… ils voulaient la vendre… J’ai crié et… "
" Ce don, je t’expliquerai ce qu’il est mais pour dans l’immédiat, le plus urgent est de tous vous libérer, Jeannette, toi et tous les autres captifs. Je viens de nous débarrasser de six de ces bandits. J’en ai compté quatre autres dont la madone qui sont partis attaquer les voyageurs qui étaient avec moi mais sont en réalité des gens d’armes déguisés. "
" Vous allez nous sauver ? "
" Oui, je suis Lucinda, la Lumière, la Vierge d’or et je te le promets. Tu vois, je ne suis pas forcément la vierge que tu priais mais je suis venue, je suis venue pour sauver et châtier. "


Sa voix était si douce, si enchanteresse. Le charme des vampires commençait déjà en elle à pointer.

" Tu as agi en homme en défendant ta petite sœur, continue à agir en homme en guidant la Vierge d’Or vers les monstres qu’elle est venue mettre hors d’état de nuire. Vers eux et surtout vers tous les innocents qu’elle est venue sauver. "

A ces mots, une main se glissa dans celle du Vampire. La main de l'innocence, la main de la Jeunesse prête à se battre pour son monde. Serrant la menotte déjà ferme d'un éventuel futur saint, la Vierge se promit de le ouvrir les yeux sur l'avenir qui pourrait être le sien. Sur la puissance et l'incroyable cosmos qu'elle sentait sommeiller en lui...

Les Moires avaient mis son premier disciple sur sa route et elle était prête à l'accueillir si leurs chemins étaient destinés à ne plus se séparer.
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MessageSujet: Re: L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756]   L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756] EmptyVen 21 Juil - 14:16

Lumière… Vierge d’or et de sang…

Lucinda était bien tout cela et le temps était venu de le montrer en mettant un terme aux agissements de cette bande bien plus nombreuse et organisée que les autorités ne l’avaient pensé. Erreur qui avait du leur coûter pas mal de vies…

Concentrant alors toutes ses forces ainsi que sa maîtrise de la Soif de Sang, la rousse jeune femme ne tarda pas à arriver au cœur du problème. Trois autres bandits se tenaient attablés devant une jeune enfant forcée à leurs servir comme s’ils avaient été les rois de ce monde. Un spectacle grossier et salace qui avait tout pour le déplaire. Aussi, lâchant la main du garçon, elle s’approcha sans un bruit du trio de gaillards qui ne réagit même pas en la voyant arriver.

" Excusez-moi de vous déranger, messieurs, mais cette demoiselle est bien trop jeune pour ce genre d’exhibition. "

D’un signe de la tête, elle fit signe à la petite brunette quelque peu défaite de quitter les lieux. Ce que l’enfant terrifiée n’osa pas faire, tremblant de tous ses membres alors que la flamboyante sainte semblait patienter face à ses tourmenteurs.

Une attente au final bien courte vu que l’un des geôliers se décidait enfin à se lever.

" Qui t'a laissée sortir de ta cage, espèce de vieille sorcière. Apprend qu'aucune fille n’est trop jeune pour moi et que je n'hésite pas à cogner les ribaudes de ton genre. "

Loin de relever des menaces et insultes aussi peu imaginatives, la sainte se déplaça à une vitesse hallucinante, bien décidée à ne pas perdre de temps avec ce genre de client. Ainsi, en deux temps trois mouvements, se retrouva-t-elle avec une nouvelle tête sur les bras ainsi qu’un trousseau de clés plus qu’utile. Autant laisser paraître un peu de normalité pour la suite… Pour les survivants...

" Que… ? " Gargouilla tout juste le compère de sa victime avant qu’elle ne se tourne vers elle et qu’elle ne le saisisse un peu trop rudement pour une femme de sa corpulence.

" Combien de personnes sont retenues ici… "

Le ton était sans réplique tout en restant étonnement doux.

" Je… quatorze, les autres ont déjà été vendues ou échangées contre rançon… "
" Et toi ? "


Son regard plongea dans celui de l’homme qui en était presque à se faire dessus. Ses yeux, les yeux de Lucinda viraient au rouge…

" Moi…. Mmmmmmmwa… "

Bégaya-t-il de plus belle avant qu’elle ne poursuive.

" Quels sont tes crimes ? Quels sont tes victimes ? Je les vois toutes qui t’appellent mais je tiens à ce que tu me le dises… "
" N… "


Il refusait, il se refermait, aussi la sainte préféra ne pas perdre de temps avec lui et lui trancha la tête d’une simplicité telle que le dernier larron se confessa sans qu’elle n’ait rien à lui demander. Toute la liste de ses crimes était telle qu’il finirait sans le moindre doute aux Enfers mais au moins, maintenant, elle savait. Elle savait que le fils du nobliau se trouvait encore en ces murs, en piteux état mais bien vivant.

" Maintenant, repends-toi avant que je ne t’envoie rejoindre tes juges. "
" Je… J’ai fait tout ce que… "
" Tu es déjà mort ! Que ce soit par la justice des hommes ou la mienne, qu’importe, tu es déjà mort pour les crimes que tu as commis. "


Une dernière tête roula alors sur le sol avant qu’elle ne se retourne vers les deux enfants. Si la petite fille s’était recroquevillée sur elle-même depuis le début, il n’en était rien du garçon. Lui avait saisi le cahier contenant les noms et prénoms ainsi que le registre. D’un rapide mouvement, il avait repéré le prénom de Jeanette mais aussi celui de sa mère. Et s’emparant sans la moindre peur de la main ensanglantée de Lucinda, il lui mit ses écrits sous les yeux.

" Madame la Vierge. Maman, maman est partie là… "

Sans attendre, la jeune femme s’empara du manuscrit.

" Hum… Elle est retenue en une taverne dans le quartier du port de Marseille. Si on ne la rattrape pas à temps… "
" Madame… "


Le garçon criait et elle n’eut pas le cœur de l’interrompre.

" Madame, apprenez-moi vos tours ou donnez-moi un peu de votre pouvoir et j’irai la chercher moi-même… madame l’ange de la M… "
" Non, nous irons ensemble mais pas avant d’en avoir fini avec cet endroit. Je te promets d’aller vite. Extrêmement vite mais tu ne devras jamais me poser de question à moins de vouloir devenir comme moi. "


Et posant sa main contre les lèvres juvéniles.

" Non, prend ton temps. Ce genre d’engagement se fait pour la vie et même au-delà. Tu dois être certain de toi car une fois engagé, tu ne pourras jamais plus reculer ni retrouver ton ancienne vie. "

S’avançant alors vers le fond du couloir et la porte cadenassée, elle se concentra sur toutes les vies présentes.

Douze…

Exactement le nombre auquel elle s’attendait et saisissant le trousseau, elle déverrouilla l’ensemble des prisons avant d’aider les gens à en sortir, en majorité des femmes, de jeunes adultes et des enfants. Tous étaient hagards mais en bonne santé. Peu ou pas de blessures visibles, excepté deux d’entre eux.

" Que ceux qui sont en état de marcher, s’occupent des autres. Je vais m’occuper de ce qu’il reste de la bande. Ce qui devrait vous laisser à tous le temps de filer et rejoindre les gens d’armes tout proches. "
" Mais et ? "
" N’ayez aucune crainte, je passerai devant. "


Des regards incrédules face à celle qui avait toutes les apparences d’une jeune femme dont la tenue masculine cachait à peine la fragilité.

" Je vous le dis… N’ayez aucune crainte. Si j’ai pu vous atteindre malgré la bande entière, je pense pouvoir vous faire sortir maintenant que la moitié est tombée sous mes coups. "

Une autre vague d’incrédulité avant que le garçon ne prenne soudain la parole.

" Oui, c’est une envoyée spéciale du roi, la Vierge d’or… "

Une façon comme une autre de voir les choses. Après tout, cela faisait plus réaliste que d’être une envoyée d’Athéna…

Et se tournant vers le gamin qui avait retrouvé sa sœur depuis un moment.

" Merci, jeune homme, il faudrait que tu me donnes un jour ton prénom. "
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MessageSujet: Re: L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756]   L'Utile et l'Agréable [Royaume de France, février 1756] EmptyVen 4 Aoû - 17:22

Hormis quelques cris horrifiés à la vue des cadavres décapités et des mares de sang associées, de petites hésitations, le tout assaisonnée d’un peu de nausées, le retour à la surface se fit sans le moindre encombre. Tenant fermement la main de sa petite sœur tout aussi impressionnée que les autres enfants, le jeune garçon s’empressa de rejoindre la rousse Lucinda.

" Madame, madame, je m’appelle Matthias. "

Souriante à cette approche enfin moins timide, en plus du courage manifeste du garçon au vu des lieux traversés, la chasseuse de primes répondit d’une voix enjouée, lui prenant la main avant de la serrer. Exactement comme elle l’aurait fait avec un adulte.

" Eh bien, enchantée de faire ta connaissance, Matthias, et elle, ce serait la fameuse Jeannette ? "
" Oui, madame… " Répondit timidement la petite plus qu’impressionnée par la façon d’être d’une Lucinda détonnant plus que toutes les femmes excentriques qu’elle avait pu rencontrer en sa courte vie." Matthias, il dit que vous êtes un ange de la Mort… "

A ces mots tout empreints d’une naïveté purement juvénile, la belle posa un index sur les lèvres de l’enfant aux longs cheveux châtain séparés en deux nattes.

" Oui mais ça, c’est un secret, ma douce petite fille. Un secret que personne ne doit savoir. Les anges comme moi obéissent à la plus grande des Vierges sacrées et doivent rester le plus souvent invisibles aux yeux du monde. "
" Oh ! J’étais certaine que c’était madame la Vierge qui vous… " S’écria soudain l’enfant à l’annonce de ces mots…
" Chut… "
" Chut… "


S’empressèrent de répéter de concert à la fois la sainte et le jeune garçon. De quoi faire se hausser quelque peu les oreilles les plus proches.

" Non, ce n’est rien, mes amis ! Cette pauvre petite est encore trop traumatisée par ce qu’il vient de lui arriver mais je vous promets de tout faire pour retrouver sa mère comme je vous ai tous retrouvés, vous. "

Des cris de soulagement, d’approbation mais aussi de tristesse envers cette pauvre enfant ainsi que ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être délivrés avant. Des sons, des mots que Lucinda n’oublierait sans doute jamais. Toutes ces délivrances après de telles épreuves. Elle avait fait ce qu’il fallait pour que plus jamais, cette bande ne fasse de mal à qui que ce soit et avait soigné ses propres maux par la même occasion. Tous étaient gagnants même si elle s’en voulait de n’avoir pas accepté aussitôt. S’il n’y avait pas eu ce vieil homme pleurant sur le sort de son fils, jamais, elle n’aurait eu vent de tout cela.

Une pointe de culpabilité au cœur, elle se retourna alors, cherchant du regard celui qui lui avait valu de se retrouver là : un tout jeune nobliau avançant en silence parmi les autres, sans la moindre distinction. Face à une telle épreuve, comment aurait-il pu en être autrement ? Le jeune garçon avait été plus que malmené pour forcer le vieil à payer au plus vite. Un traitement que la Vierge d’Or ne souhaitait à personne mais qui l’avait incroyablement rapproché des autres. Tant de solidarité s’était révélée lors de cette épreuve commune et au grand soulagement de Lucinda, aucune tension ne semblait exister entre tous ces anciens captifs. De quoi assurer au mieux la fin de sa mission et quand enfin, tous se retrouvèrent face à l’âtre dont la vue en fit blanchir plus d’un, la belle rousse, lâchant la main des enfants s’empara d’une bûche enflammée avant de se tourner vers les adultes et les jeunes gens.

Si impressionnante, elle fut en cet instant, flamme à la main, flammes la couronnant, son regard crachant des éclairs d’azur avant qu’elle ne reprenne d’une voix étonnamment profonde.

" Ecoutez-tous tous, cette masure souillée par les pires de tous les maux doit être réduite en cendres avec tout ce qu’elle contient. Jeunes hommes et femmes encore vaillants, qui est volontaire pour lancer à mes côtés, une dizaine de bûches enflammées vers la cave pour qu’on en finisse toute cette histoire et le malheur qui vous a si cruellement frappés ? "

Inutile de préciser que les réponses fusèrent aussitôt, hormis bien évidemment celles des enfants qui méritaient plus que tout autre d’être préservés de ce genre d’action purement destructrice. Ainsi, les bois incandescents s’envolèrent en autant de flèches aussi vengeresses que purificatrices avant de se perdre dans les profondeurs du sous-sol d’où commença à s’élever bruits et encore discrètes volutes de fumées.

Tout à leurs actions, les anciens prisonniers délaissèrent quelques instants la sainte qui ne manqua pas d’en profiter pour sonder l’ensemble des lieux, percevant déjà des odeurs de fumées et de chairs en train de griller. Une senteur écœurante que jamais la voyante ne pourrait en oublier.

Quelques secondes s’écoulèrent encore avant que sa voix ne tonne de nouveau.

" Cela suffira, en route ! Il est plus que temps de partir. Le reste de la bande est encore sur les routes et je préfère vous savoir tous hors de portée de leurs coups lorsqu’ils réaliseront que c'est leur repère qui est en train de flamber. "

Et reprenant la main de Matthias ainsi que celle de Jeannette sur ces paroles que tous acceptèrent sans broncher avant de quitter la maison de leurs cauchemars, elle leur glissa à l’oreille, les protégeant de son aura.

" Le feu vous effraie… "
" Oui madame… "
Répondit l’aîné avant qu’elle ne poursuive.
" Il vous effraie et vous force à vous révéler. Cette lumière qui vous entoure, je peux la voir, si bien la voir... Mais nous en reparlerons plus tard. Dès que tout sera fini et que nous aurons retrouvé votre mère et surtout, surtout loin des autres. "

Et sur ces quelques mots, elle les souleva tous les deux d’un puissant geste avant de quitter enfin le repère qui ne tarderait plus à devenir ruines fumantes et de tombeaux plus que sordides.

Qu’Hadès vous fasse souffrir autant que vous avez fait souffrir vos victimes.
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