Nouvelle zone, nouvelle tentative. Et probablement était-ce là la dernière ligne droite pour parvenir à ses fins. Ou plutôt, accéder aux ordres de son Dieu. Car ne demeurait plus qu’une seule source d’énergie, parmi celles qui eurent été perçues depuis l’heure où l’explosion de lumière se fit remarquer. Ainsi, le voyage avait continuer vers des terres probablement méconnues, elles-aussi. A un degré divers, bien entendu. Terre pour le moment dénué de vie, ne laissant apparaitre qu’un lac au pied une forêt où quelques anciens flocons persistaient encore sur ces branches vides.

L’un des paysages les plus courants de la région, parait-il. Mais il n’empêchait en rien d’en admirer la plus simple des beautés. Cependant, le temps ne semblait pas à la promenade de santé pour cette jeune femme, porteuse d’une armure resplendissante d’Or. Parce que cette énergie en elle semblait diminuer au fur et à mesure, essayant sans doute de chercher quelque chose qui aurait une aura similaire. Ou peut-être pas, qui sait.

Une question de puissance diraient certains, là où d’autres privilégieraient davantage le calme et la réflexion. Perception qui allait et venait en fonction de chacun, et qui pouvait prendre bien des apparences. Parfois trompeuses ses apparences, trompées également. Si aléatoire que malgré ces préventions, le doute demeurait. Et, avec lui, l’existence de l’échec. Car de là où elle était, cette jeune femme ne voyait que ce feu de camp au loin.

Présence d’homme. Et, avec cela, ce petit caillou jeter non loin de cette armure, cette fierté. Morceau de pierre jeté par cette petite tignasse blonde, cachée derrière un arbre. Enfant apeuré, besoin d’être rassuré.

« Qui… Qui t’es toi …? Tu es un de ces pilleurs de terres dont parlait grand père hein …? »

Partiellement dissimulé, il jeta pourtant un objet fin dans sa direction. Bracelet de fils d’Or et de bruns. Faiblement, mais suffisamment pour que cela atteigne les pieds de la jeune femme, à un ou deux mètres.

« Tenez… C’est tout ce que nous avons… Il n’y a rien d’autre à voler… S’il vous plait, ne ravagez rien de plus… »

Espérance d'enfant.

Ainsi, le bracelet de l’enfant avait été jeté vers la jeune femme. Une distance, réduite bien malgré lui. Parce qu’il les avait vu, ces ravages causés par l’homme. Ceux fait à cette tribu qui était sienne, à ces maigres récoltes, parents, amis. La famille, tout simplement. Le désir, l’espoir de les préserver d’une nouvelle agression, peut-être. Mais un gamin n’était probablement pas le plus à même de faire quoi que ce soit..

Petite tête bien faite, et pourtant craintive en cet instant. Allure tremblante dissimulée derrière cet arbre, attendant le moindre geste de la part de celle toute d’or vêtue. Des billes qui observaient ainsi chacun de ses faits et gestes, si bien qu’il ne ratait aucune miette de cette main se dirigeant vers le masque couvrant. A la place, il n’y avait qu’un sourire qui détonait avec l’impression ressentie plus tôt. Rassurance d’une âme en peine.

Accompagné de quelques mots, l’ornement fût de nouveau brandi, dans sa direction cette fois. Hésitation perceptible. Car la question allait bien au-delà du simple fait de reprendre ou non l’objet. La signification était bien trop importante, pour suivre les pas d’une décision hâtive. Pourtant, cette femme savait se montrer convaincante, à se positionner à sa hauteur, prononçant ces dires d’une douce mélodie. La sensation d’être un égal mais, plus que cela, d’être un proche.

« Les pillards… Ils sont arrivés comme ça et on tout saccagé avant d’repartir. J’sais pas pourquoi. Grand père a dit que c’était pas des affaires d’enfants, alors il m’a tenu à l’écart, ils nous ont caché. Il dit rien, mais j’suis pas stupide. J’ sais que c’est mal. J’ sais que c’est dangereux. J’sais que ça va être difficile maintenant. Mais lui, il est toujours là avec son sourire de façade, à faire comme si c’était bon. C’est frustrant. »

Un visage fermé et, malgré tout, cette tension qui s’envolait lentement. Certaines personnes du village disaient que ceux qui semblaient être les plus agréables était ceux dont il fallait le plus se méfier. Mais, en y regardant de plus près, il n’y avait pas la moindre aura négative filtrant de ce corps cuirassé de lumière. Etincelante lueur, mais pour autant non agressive. Pas le moins du monde.

Tellement frustrant qu’il y eu cette trace de larme menaçant de couler le long de cette joue, dont il ne fût pourtant rien. Ecrasée contre quelques doigts, cette goutte. Une existence niée jusqu’au bout de la manœuvre. Et, finalement, ce bras se tendant vers elle, tandis qu’il s’approchait avec prudence.

« Garde le. Ça ne remplacera pas l’objet que t’as perdu, mais tu peux le prendre. En tout cas, je n’ai rien vu tomber du ciel dernièrement, rien qui pourrait ressembler à un truc matériel en tout cas. » Des perles la fixant, pour finalement passer du coq à l’âne : « Ils sont bizarres tes vêtements ».

Un contact sur la ferraille. Puis une tête se retournant brusquement à l’entente d’une voix au loin. Un son qui appelait, qui cherchait. Un soupir s’échappa alors de ses lèvres, tandis que la prudence semblait s’en être allé définitivement. Faire le chemin jusque là pour le chercher… Il n’était pas particulièrement raisonnable, ce vieil homme. Car si le corps demeurait trop lointain pour être perçu à travers les branchages, la voix, elle, était parfaitement audible.

« Ah, c’est Grand Père. Je lui avais pourtant bien dit de se reposer… Qu’il est têtu. » Pensées dévoilées, marquées par les vocalises. « J’dois y aller, histoire qu’il force pas trop et se remette au lit » Des jambes qui commençaient à s’éloigner de l’inconnue. « Désolé pour tout à l’heure, j’espère que tu trouveras c’que tu cherches » Courte hésitation. « Puis si tu repasses par-là, un jour, passe nous voir, tu s’ras la bienvenue ! »

Quelques mots à peine prononcés, qu’il s’en allait déjà d’un signe de la main, rapidement. Parce que Grand Père n’attendait pas.