Ta promesse
Quand la mémoire défaille

Compliqué. Oui. La situation est complexe. Je ne suis même pas sûre de pouvoir le sortir de là. Ai-je ne saurait-ce qu'un dixième des pouvoirs requis ? Doute. Perplexité. Sans doute pas. Mais je trouverai. Oui. Je trouverai un moyen. Je ne le laisserai pas ici. J'aurais peut être du aller voir le Chef d'abord. Il aurait grogné, comme d'habitude. Tant pis. Je suis là.



La Valse des Esprits. Elle n'aura jamais aussi bien portée son nom qu'en ce jour. Jamais vu ça. Non. Jamais. Tant d'esprits... partout... Ils pleurent. Ils hurlent. Assourdissant vacarme. Un tapage incessant qu'une main plaquée sur une oreille ne saurait atténuer. Voilà ce que sont les Enfers. Pas très joli tout ça. Malsain. Oui. Ces âmes sont prisonnières. Communication. Du moins j'essaie. Difficile. Très, trop difficile. Elles sont terrifiées ou parfaitement amorphes. Étrange.

Ça n'a pas été simple de comprendre. Non. Pourtant je ne suis pas bête. Je crois. Enfin peu importe.
Eingana m'a expliqué. Les âmes des chevaliers n'ont pas le même destin que les autres. Je n'ai pas compris. Non. J'en ai déjà rencontré... des chevaliers. Non, a-t-elle répondu. "Mes" chevaliers n'étaient liés à aucun Dieux, qu'elle disait. Comprends pas. Pourquoi auraient-ils droit à un traitement différent ? Silence. Elle n'a pas su me répondre. Mais c'est un fait. C'est comme ça. Point. Bien...

Enfers. Un mot bien étrange pour un lieu qui ne l'est pas moins. Je croyais que les Enfers étaient le paradis des âmes. Qu'elles y étaient heureuses et apaisées, pas comme sur terre. Et en fait non. Pas du tout même. Incompréhension totale. En fait... je ne comprends plus rien. Il semble y avoir plusieurs mondes des esprits. Le mien, celui qui est parallèle à la terre. Les Enfers, ici. Peut être d'autres. Bizarre.

Je viens te chercher, Sören. Je l'ai dit. Je fais toujours ce que je dis. Maintenant... reste à te trouver. Seule. Toute seule avec Eingana qui a pris la forme d'un cercle d'argent ceinturant mon front. Une longue toge bleu clair, comme un pyjama, presque. Un peu. Enfin... et je suis pieds nus, comme d'habitude. Mais je préfère la neige, de loin. Oui. Le contact ici est... puant. Oui. Çà sent pas bon. Erk.

Un fleuve. Un fleuve assez large. Je distingue mal l'autre rive, mais je dois traverser. Pas d'autre issue. Bon... J'avance. Doucement. Pas lents et précautionneux. Plus j'approche et plus ça sent mauvais. Une odeur de mauvais esprits. Oui. Je ne dois pas toucher cette eau. Immonde. Noire. Sale. Esprits polluants et pollués.





Perplexe. Le Passeur ? C'est qui ? Qu'importe. Tant qu'il me fait... passer. Alors j'attends. Encore et encore. Personne ne vient. C'est ennuyeux. J'essaie de demander aux esprits. Personne ne répond. Ils ont peur ou m'ignorent. Que faire. Je me penche vers l'eau. Bond de recul aussi léger qu'une plume. Non, décidément non. Je ne toucherai pas à "ça". Je dois traverser.

Spoiler:

(c) Never-Utopia

Les enfers, Riggs y était enfin, la porte se dressait devant lui comme pour barrer la route aux intrus qui osait venir y séjourner, leur priver de l'espoir ici même au pied de cette énorme entrée. Au fond ça n'avait découragé personne surtout chez les éveillés. Seuls les âmes errantes arrivant en masse pour se faire juger continuaient sans rien sur eux, comme des zombis qu'on manipulait à l'avance. Le démon vit quelques soldats squelette comme affairé à chercher quelque chose ou quelqu'un.


Les soldats se retournèrent comme inquiétés et limite gênés devant l'arrivée du spectre.





Les soldats saluèrent leur supérieur et se mirent devant la porte des enfers scrutant la moindre menace qui pourrait encore arriver. Phoebus de son vrai nom continua sa route en vitesse et sentit enfin ce qui avait alerté les gardes des enfers.


L'être maléfique enleva son surplis, caché dans les rochers et éveilla l'âme de Riggs.




Bien sûr le démon mentait mais il savait que cet incapable tenait trop à revoir sa famille, c'était ce qu'il cherchait avant tout ayant même jusqu'à laisser son armure sacrée en Asgard pour aller se tuer avant que le démon ne vienne à lui prendre son âme et surtout son corps !




Lentement, les traces d'envoûtement qu'avait effectué le démon s'effacèrent pour laisser Riggs prendre le contrôle partiel de son corps. Il descendit les quelques marches pour enfin arriver devant le fleuve des morts, l'endroit puait la mort. Il vit alors une jeune fille, seule, comme égarée, elle portait une longue toge bleue, seul présence colorée dans un endroit aussi morbide.


Comment Riggs savait pour les enfers ? Le démon lui avait passé des images dans sa tête montrant le passeur sur son radeau, il fallait lui donner une pièce d'argent pour continuer leur chemin et ainsi être jugé.


Le démon était satisfait, Riggs jouait parfaitement la comédie, il avait posé les bonnes questions. C'était le seul moyen d'avoir des informations sur sa présence. En effet si le démon se serai affiché avec son surplis, la belle aurait déguerpis ou aurait certainement pris la fuite. Son plan était en marche.

Porte des Enfers

En approchant du fleuve Achéron, Jason aperçut au loin une jeune femme qui de toute évidence n’appartenait pas aux Spectres. Il n’aurait su déterminer son origine, mais il n’était pas là pour elle. Il se contenta donc de l’observer de loin, dissimulé derrière une crête de rochers en avançant prudemment, à distance raisonnable. La dissimulation du cosmos et de la présence même étaient des domaines d’expertise pour Jason, mais l’inconnue semblait elle aussi très douée pour ça. S’il ne l’avait pas aperçue par hasard, il ne l’aurait jamais ressentie. Ce simple fait suffit à attiser la curiosité de l’assassin. Il la vit donc s’approcher du fleuve d’une démarche un peu hésitante, mais fut interpelé par son comportement étrange. On aurait dit qu’elle était sans arrêt dans la lune, déconnectée de la réalité.

Ce drôle de manège dura un moment jusqu’à ce que subitement, le cosmos pour qui il était venu ne se manifeste non loin d’ici. Une vision, une vision de la jeune femme attendant près du fleuve, mais observée d’un angle différent. Jason posa les mains sur ses tempes : il était ici, quelque part ! Le Démon était ici ! Décidé à jouer la sécurité, le jeune Arkaios dressa des barrières psychiques dans son esprit afin de couper par la force cette sorte de lien qui existait avec Phoebus. Il n’en voulait pas !
En se basant sur l’angle de la vision, il se dirigea à travers les rochers et finit par apercevoir sa cible. Il parlait tout seul. Ou plus exactement, Phoebus soumettait son hôte à son autorité, comme il avait tenté de le faire avec Jason. Mais cet hôte ci semblait malheureusement beaucoup plus enclin à obéir. Silencieux, Eclair Noir patienta et observa le dénommé Riggs reprendre ses esprits sous l’effet de la peur et contrôlé par Phoebus, avant de se diriger vers la jeune inconnue.

Il était donc un ancien Asgardien ? Cela ne revêtait pas la moindre importance aux yeux du mercenaire Arserker, mais c’était une information à garder en tête, au cas où... Phoebus souhaitait abattre cette mystérieuse intruse. Mission, ou simple amusement ? Probablement la seconde option le connaissant. Sans trop savoir pourquoi, Jason sauta par dessus les rochers qui le dissimulaient et dévala en quelques sauts la pente raide qui le séparait des deux protagonistes. Il s’avança d’une démarche lente, mais prudente, tous sens aux aguets, et s’immobilisa à quelques mètres de Liv et Riggs.
- Tu n’as vraiment pas changé, Phoebus... Toujours prêt aux plus grandes bassesses pour t’amuser, et atteindre tes objectifs ! Il ne t’aidera pas, Riggs ! Je le sais... Je le connais bien ! Je suis ton prédécesseur, celui qu’on nommait autrefois Inferno. L’ancien porteur de ton propre surplis ! Obéis lui, soumets toi, et il te tuera aussitôt qu’il n’aura plus besoin de toi ! C’est exactement comme ça qu’il agit. Ca l’a toujours été, et ça le sera toujours...

Les yeux d’Eclair Noir dévièrent vers l’inconnue, et il ajouta :
- Quant à toi, je ne sais pas ce qui t’amène dans ce pays, mais c’est pour le moins... imprudent. Riggs ne sera pas le premier à tenter de t’arrêter... Mais j’ose espérer que tu le savais déjà !

Tout en noir...
La peur n'est que le reflet de ses craintes

Je papillonne des cils alors que ma tête dodeline tout en observant l'inconnu. Il est... bizarre. Pas très assuré. Pourtant il se donne beaucoup de mal pour en avoir l'air. Hm... Asgard ? Fut un temps peut être. Mais plus aujourd'hui. Sigmund... Ce nom me dit vaguement quelque chose. Mais je ne me souviens pas. Je ne sais plus. Tant pis.



Les prunelles grises ne le quittent pas des yeux. Qu'est-il...? Ni mort ni vivant. En tout cas pas vivant. Non non. Il ment, beaucoup. Oui. Pourquoi ? Hm... Aucune idée. Après tout je m'en fiche. Ce n'est pas mes affaires. Mais son aura me laisse perplexe. Alors je détaille, je regarde, j'observe et je ne dis pas grand chose. Son âme est en souffrance. Donc il est mort. Logique. Et oui. Je réponds juste sur un point. Le reste je ne dis rien.



Nous. Oui. Eingana pense la même chose. La rune est en alerte, je n'aime pas trop. Elle illumine mon esprit de ses petites secousses cosmiques. Murmurant par moment "Attention Liv". Attention, oui. Mais à quoi ? Un nouvel inconnu apparaît. Il est moins étrange que l'autre, mais il l'appelle par un autre nom. Ils se connaissent ? Qu'importe.



Eingana souffle doucement à mon oreille. M'en aller ? Certainement pas. Je viens chercher Sören. Point.
La Rune grommelle. Tiens... première fois. Etrange. Elle n'est pas contente. Je suis désolée, mais tant pis. Je reste. Je me tourne vers le nouveau venu. Vite fait. Juste un petit mouvement de tête. Ma nuque craque un peu. Pas grave, elle fait souvent ça.



Unique réponse. Je ne sais pas tout ça. Je ne m'inquiète pas. En fait je m'en fiche. Je n'ai pas peur. Je ne crains personne. Je ne crains rien. Je les toise tous deux. Les prunelles sombres passent de l'un à l'autre en un ballet qui donne le tournis. Finalement je parle. La voix est claire, limpide. Ils devraient comprendre.



Peut être qu'ils savent qui il est. Ou pas. Si pas, pas grave. Je me débrouille. Le météore frappe. Il ne fait pourtant pas mal. Il est un peu... sec. L'impact est sec, oui. Comme une gifle. Comme un avertissement. Je fronce les sourcils. Une silhouette se détache entre moi et les autres. La poussière ne s'est pas encore complètement dissipée que je la reconnais déjà. Pas possible. Hm.... Sören ? Qu'est-ce qu'il a sur le dos ? Pourtant c'est son aura, sans le moindre petit doute.

Les sourcils restent froncés. Je ne comprends pas. Pas du tout même. Je suis... contrariée. Oui, je crois. Et il parle. Le silence est brisé. Sa voix raisonne dans mon coeur comme si ils étaient des millions à hurler dans mes tympans. Oui... aucun doute. C'est mon frère.
Il se tourne et là je le vois. Je le dévisage longuement. Pas un mot. Les autres n'existent plus. Même Riggs le bizarre. Non. Juste Sören. J'avance d'un pas, puis d'un autre alors qu'il parle. Mes bras s'enroulent autour de lui et je pose la tête contre l'armure aussi gelée que le plus haut pic d'Asgard.



(c) Never-Utopia

Cette voix, oui cette voix, il ne la connaissait que trop bien ! Ainsi donc il l'avait suivi jusqu'ici en enfer, il ne manquait plus que lui. Jason ! Celui qui l'avait tué d'un coup de sabre lorsque el démon avait réussi à façonner un double à son image ! Le souvenir de la douleur revint alors à Riggs et ce malgré le changement de corps, l'ancien Ase s'agrippant à ses entrailles de peur qu'elles ne tombent comme la dernière fois.

"Enfoiré ..."

La voix de Riggs changea soudain d'intonation, plus rugueuse, plus grave ne montrant plus aucun signe de la voix douce de l'Asgardien. Un cosmos de couleur rougeâtre apparut tout autour du corps du spectre, des marques de satanisme apparurent sur ses joues, ses traits furent du coup plus tirés sans parler de ses yeux ayant pris une teinte des plus sanguinaire. Le surplis du démon se remit alors aussi sec sur son nouveau bien.

"Et toi tu ne manques pas de toupet de venir ici t'occuper des affaires des spectres ! Inferno ou devrais-je dire ...?"

Phoebus était prudent et stoppa sa fougue sous la colère, il savait qu'il ne devait en aucun prononcer Jason devant du monde et le démon n'était pas fou au point de se faire tuer une seconde fois par l'ancien propriétaire de sa protection aussi tôt.

"Tu te trompes au moins pour une chose, je ne lâcherai pas ce corps ! C'était une aubaine de tomber sur ce guerrier d'Asgard, il était costaud ! Il n'est certes pas aussi puissant que toi mais il fera parfaitement l'affaire. Il me faudra juste plus de temps que prévu pour récupérer ma véritable puissance. Je ne peux me permettre de décevoir sa majesté Hadès qui m'a laissée une seconde chance de pouvoir le servir comme il se doit et non sous le joug d'un enfant qui n'en a toujours fait qu'à sa tête ! Tu sais que tu n'es pas le bienvenu ici. Toi qui a quitté Hadès qui m'a quitté !"

Le spectre serra son poing, du sang en coulait sous la rage de s'être fait ainsi berné par un être humain. Lui, un démon se faire berner par un mortel, c'était la totale. Il le haïssait tellement.

"Pour ce qui est de mes tours, je suis un spectre ne l'oublie pas. Et toi, depuis quand joues-tu les saints à vouloir conseiller cette pauvre fille ? Ha ! Ha ! Ha !"

Un large rictus apparut sur le coin de son visage, le déformant, lui donnant un aspect horrible à voir, un aspect démoniaque. Soudain quelque chose atterrit non loin d'eux laissant la place à un autre spectre, il dégageait un puissant cosmos froid et sommait à lui et Jason de rester courtois, que cette fille était son invitée.

"Qu'est ce que j'en savais, fais-en ce que tu veux, j'ai fait que mon devoir de spectre après tout."

Le sourire ne quitta pas le visage du démon, cette phrase devait vraiment sonner faux aux oreilles d’Inferno mais il s'en moquait, maintenant qu'il possédait un corps il pouvait enfin servir Hadès comme il le devait malgré ses méthodes peu catholiques. Il ne comprenait rien au charabia de la jeune sur sa non mort ou encore du miel d'il ne savait quoi enlaçant le spectre qui venait d'arriver.

"Soit elle est ton invitée cher collègue, je n'en ferai rien mais sache que Radamanthe ne sera pas forcément d'accord que tu accueilles quelqu'un de vivant ici. Quant à toi ..."

Il regarda le mercenaire, reprenant son air sérieux.

"Il n'est pas difficile pour moi de reconnaitre que je sois à ta merci et te tuer est impossible, je n'en serai jamais capable même si je le voudrais, que vas-tu faire ? Sache que te tourmenter n'est plus d'actualité Éclair noir, j'ai trouvé ce qu'il me manquait même si j'ai préféré ta résistance à la sienne, il était bien trop tourmenté par la perte de sa famille et donc affaiblie en tout point pour me résister. Si tu veux me tuer, fais-le, je ne te retiendrai pas, je n'en suis pas capable .."

Les dés furent ainsi jetés, il ne savait pas ce qu'allait faire Jason, c'était un assassin hors pair et la pitié n'était pas dans son vocabulaire, lui qui n'avait pas hésité à le tuer une première fois ...

La réponse de la mystérieuse femme prénommée Liv fit hausser les sourcils du jeune Arkaios : il s’attendait à beaucoup de réponses différentes, mais jamais à celle ci. «Non». Il l’observa un instant et ne put s’empêcher de se demander si elle avait bien toute sa tête. Toutefois, la frustration de Phoebus ne tarda pas à se manifester. Comme un rouage grippé dans la machine, Jason avait foutu en l’air l’accueil des plus musclés que le Démon avait réservé au pauvre agneau égaré qu’était l’Asgardienne. Ses yeux de jais dévièrent vers son plus grand ennemi, et il répliqua calmement :
- Les spectres ne m’intéressent pas. C’est pour toi que je suis là, et tu le sais parfaitement ! Si je veux me rendre quelque part, je le fais, c'est tout ! C'est aussi simple que ça. C'est ce qu'on appelle la liberté !
Il sourit en entendant que la voix de Riggs cédait rapidement la place au véritable occupant de ce corps. Craqueler les apparences et dévoiler ce qui se cachait sous l’écorce pourrie avait été bien plus facile qu’il ne l’aurait cru. Un peu trop, peut être, même. Sa mort aurait elle laissé des séquelles à Phoebus ? Profondément ancrées en lui ? Un traumatisme, peut être ?
- Liv, je te présente le Spectre du Démon, Phoebus. Le véritable occupant de ce corps.
La réponse de la demoiselle décontenança une nouvelle fois Jason qui faillit éclater de rire. Avait il une tête de guide ? Le nom de Sören ne lui disait rien, et son avertissement était tombé à l’eau, visiblement.

L’attention du jeune japonais fut à nouveau captée par Phoebus. Il parlait beaucoup, plus qu’avant même. Mais il dévoilait des informations utiles à Jason ce faisant, aussi ce dernier ne s’en plaignit il pas.
- Quitter Hadès ? Je n’ai jamais caché que je ne suivais pas le sombre monarque. Je te rappelle que c’est avec Perséphone que j’ai passé un accord en acceptant de porter ton surplis. Je n’ai jamais prêté allégeance à ton dieu, et je ne le ferai jamais !
Il fit une pause, avant de poursuivre :
- Mais c’est toi qui m’étonnes. Tu n’es donc en réalité qu’un lèche cul de pion qui ne cherche qu’à briller aux yeux de son maître. Tu n’es qu’un esclave, un Démon en laisse ! Tu aboies, mais tu ne mords pas, Phoebus ! C’est pour cette raison que je t’ai déjà tué une fois, et que je recommencerai sans aucune hésitation si je le dois !
Phoebus tenta de répliquer comme il le pouvait, mais il était un peu tard pour ça. Jason avait l’ascendant :
- Liv ne m’intéresse pas. Je ne suis pas là pour elle, je ne l’avais jamais vue avant aujourd’hui.

A cet instant précis, l’invité surprise, le dénommé Sören fit une entrée des plus remarquées. Et dès qu’il fut certain qu’il était en mesure de l’entendre, Jason poursuivit sa phrase.
- Mais le simple fait que ce soit toi qui ai voulu abattre la jeune Liv représente une raison suffisante pour moi de t’en empêcher.
Un sourire mauvais apparut sur les lèvres d’Eclair Noir avant qu’il ne se tourne vers le nouveau venu :
- J’imagine que tu es le prénommé Sören ? Je me nomme Eclair Noir. Ton amie était sur le point d’être abattue par ton propre frère d’armes. A ta place, je me tiendrais toujours sur mes gardes lorsqu’il est proche de toi ou de Liv. Il est dangereux...

Dédaignant les deux amis qui se retrouvaient, Jason fit pleinement face à Phoebus, avant d’ajouter :
- Ton devoir ?! C’est une blague ou quoi ?! Depuis quand est ce que tu te soucies de ton devoir ?! Je ne t’ai jamais vu te soucier de tes devoir envers ton seigneur quand tu m’as traqué et a détruit tout ce que je possédais en Europe ! Alors ne me fais pas rire ! Hadès n’a aucune importance à tes yeux ! Tu te sers de lui pour assouvir ta soif de sang et de pouvoir ! Ils ne te connaissent pas, mais MOI je te connais !
Pour toute réponse, le discours de Phoebus décontenança tellement Jason qu’il demeura silencieux pendant tout le long. A quoi jouait le Démon ?! Depuis quand se pensait il inférieur ? Depuis quand osait il seulement le prononcer à haute voix ?! Rien de tout cela n’était logique ! Il essayait de lui donner le rôle du méchant et même de le faire culpabiliser après avoir détruit sa vie. Malheureusement pour lui, rien ni personne ici présent ne l’arrêterait dans ce qu’il avait l’intention de faire.

Il avança d’un pas dans sa direction, et son attitude devint menaçante. Ce faisant, il se tenait entre Phoebus et les deux amis, leur permettant ainsi de quitter les lieux s'ils le souhaitaient :
- Et tu crois que ces conneries vont te sauver la peau ?! Quand tu as menacé Lydia et brûlé le manoir après avoir massacré tous nos serviteurs, tu n’as pas hésité un seul instant ! C’était à cette époque qu’il fallait t’inquiéter des répercussions ! Tu savais que je n’oublie jamais. Tu savais que les saints avaient payé plus de 10 ans après m’avoir causé du tort, et pourtant tu n’as pas reculé. Aujourd’hui, tu te tiens devant moi, visiblement terrifié, car tu sais que tu ne peux rien face à moi. Me connaître par coeur ne t’aidera pas car ce corps de remplacement que tu possèdes n’est pas capable d’égaler ma vitesse. Alors tu tentes la seule chose qui te reste : l’humilité. Seulement, c’est un peu tard !

Il leva le bras vers le ciel, comme s’il essayait de l’attraper, et referma son poing avec grâce. Un éclair traversa alors les cieux et vint frapper Jason. Quand la poussière qui avait été levée autour de lui se dissipa, il était recouvert de son armure d’Arserker.
- Donnes moi une seule bonne raison de ne pas te mettre en pièces, ici et maintenant, Phoebus ! Donnes moi une seule bonne raison de ne pas me débarrasser de toi pendant que je le peux et ainsi m’assurer que je n’aurai pas à gérer l'épineux problème que tu représentes à l’avenir à un moment beaucoup moins propice ! Parles ! Brilles donc par ton inventivité, fais moi rêver !
Jason fit une courte pause alors qu’un sourire mauvais et une lueur dangereuse apparaissaient sur son visage :
- Mais parles vite... avant que je ne perde patience... ajouta t’il à voix basse.

Réveilles-toi
L'âme est plus forte que tout

Soupir. Encore un démon. J'acquiesce d'un hochement de tête sans pour autant formuler une réponse plus loquace que celle-ci. Ils n'ont pas l'air de très bien s'entendre ces deux là. Mais quelque part... je m'en fiche. Ça n'est pas mes affaires. Alors mon attention se détourne de la scène de ménage qui se déroule près de moi et je pose un regard morne sur le fleuve. Je n'ai toujours pas trouvé le moyen de le traverser. C'est ennuyeux.

Mon attention ne délaisse la surface puante que lorsque le frère apparait. Mon frère. Les doigts courent sur l'armure sombre qu'il porte. C'est froid. Çà sent la mort. Pourtant ça sent encore lui. Le vrai lui.
Je lève la tête et le regarde fixement alors qu'il dit que la maison ce n'est plus Asgard.



Pas que j'y sois particulièrement attachée. Non. Du tout. En fait je m'en fiche. Tout ça n'a aucune importance. Mais avant c'était là bas, la maison. C'était Fafnir. Le miel. Les livres. Le sofa rouge. La maison, oui.



Réponse claire. Odin n'a aucune importance à mes yeux. Je suis à Asgard pour Sören et pour le Chef. Le reste... bof. Odin ? Connais pas. Jamais vu. Jamais ressenti. Pour moi, il n'existe pas.



Mon visage s'extraie du torse fraternel alors que la tête se penche de côté pour fixer tantôt l'Éclair en colère, tantôt le Démon fielleux. Il est sombre. Il est mauvais. Il est méchant. Cruel, oui. Et alors ? On l'est tous. Oui. Sombre, méchant, cruel. Certains le reconnaissent. D'autres pas. Et pourtant... Enfin.

Mes sourcils se froncent. Un peu. Juste un peu. Sören est menaçant. Pas violent. Pas agressif. Mais la menace est bien là. Je lève les yeux, encore. Je le regarde, encore. Il me... protège ? Hm... Mais il n'y a pas besoin. Je ne suis pas forte. Je ne suis pas puissante. Mais ici... je connais plus de monde que n'importe lequel d'entre eux. Dommage que les âmes soient perdues. Elles n'écoutent pas. Mais cela viendra. Oui.
Rhadamante. Un sourire illumine les traits pâles de la soeur que je représente alors que je tire sur le bras de Sören.



Je me souviens bien. Oui. Très bien. Je l'ai rencontré il y a quelques semaines, au Sanctuaire. On a bien discuté. Il est gentil. Je l'aime bien. Il m'a appris plein de choses. Un bon souvenir. Je crois.
Un nouveau sourire illumine mes traits pâles quand la main ébouriffe mes cheveux. J'acquiesce vivement à plusieurs reprises.



Je me détache de mon jumeaux et fais quelques pas. Des pas qui me conduisent entre les deux entités en colère. Je m'approche avec légèreté, ma tunique flottant dans mon sillage comme un oiseau sautillant d'une branche à l'autre. Je m'arrête à un pas. Juste un pas du Démon.



Un léger sourire alors que mon visage dodeline quelques brèves secondes, pour m'assurer qu'il a bien compris. Phoebus ne m'intéresse pas. Ce n'est pas à lui que je parle. Et je sais que Riggs m'entend. Oui. Parce qu'aussi démon qu'il puisse être, je sais parler aux âmes. C'est la seule chose que je sache faire.
D'un bond je me tourne vers Sören en esquissant un radieux sourire.



(c) Never-Utopia

Jason n'hésita pas une seule minute, la foudre tomba sur lui et son armure fut immédiatement sur lui. Phoebus recula de crainte devant la présence imposante claire noir, grinçant des dents.

"Espèce de ... Espèce de salopard !"

Le spectre nommé Sören mit en garde aussi le démon qu'il n'avait plus intérêt de se rapprocher de cette jeune fille ou il en payerait les conséquences.

"Tu ne vaux pas mieux que moi Inferno à foutre la zizanie entre les spectres, tu n'es rien de plus qu'un démon à toi tout seul, tu me dégoutes ! Quant à toi Sorën, cette fille ne m’intéresse pas, je te l'ai déjà dit !"

Le démon recula doucement. Malheureusement il ne pouvait rien faire face à de tels circonstances, rien du tout, la mort allait l'emporter encore une fois il le sentait et Phoebus pourrait revenir avec un nouveau corps que le mercenaire viendrait de nouveau le traquer.

"Quitte à mourir, je le ferai en me battant, je ne te laisserai pas me tuer si facilement !"

Mais soudain, la jeune fille se rapprocha du spectre de l'étoile de la tourmente et ce même trop prêt ce qui n'arrangerait pas les choses mais elle stoppa à un pas du démon qui n'en croyait pas ses yeux. Il sentit alors toute la chaleur que pouvait émaner le cosmos de cette fille.

"Non non reste bien là ne t'approche pas !"

C'est alors qu'elle parla non pas au démon mais à l'âme prisonnière de Phoebus. C'est alors que le démon se tordit de douleur, la force de la jeune fille résidait dans le fait qu'elle pouvait parler aux âmes et celle de Riggs commença à combattre celle du démon qui hurla face à une telle volonté à l'âme de l'Asgardien à vouloir reprendre possession de son corps. Le cosmos rougeâtre du spectre prit alors une teinte bleutée, les yeux reprirent leur couleur initiale, un vert émeraude. Le cosmos bleu fusionna avec le rouge donnant une teinte violette, les iris de Riggs se changèrent légèrement, l'on pouvait voir un reflet rouge sang dans ses yeux verts. L'âme du démon avait fusionné avec celle de Riggs qui en avait prit le contrôle totale. L'homme se releva doucement et regarda le jeune Liv avec un sourire mais non bestial, un sourire ampli de douceur.

"Mademoiselle, vous m'avez sauvé, je ne sais comment vous remercier ... Sorën, jamais je ne lui aurais fait du mal. Grâce à son pouvoir je suis revenu à la raison. Protège là bien ..."

En effet la voix de Riggs était plus lisse, plus douce plus aucun signe de bestialité ne sortait de sa bouche. Il se retourna alors vers Jason, ne montrant plus aucun signe de haine ou d'appréhension envers lui.

"Monsieur Éclair noir, je sais qu'il sera sans doute difficile pour vous de me croire mais Phoebus ne fera plus de mal à personne. Grâce à la volonté de Liv et la mienne j'ai pu fusionner avec celle du démon. Je comprendrais totalement que vous me tuiez suite à tout ce que je vous ai dit, il est vrai que je pourrais très bien être le démon imitant celle de Riggs mais ce n'est pas le cas. Je contrôle totalement son âme désormais."

Riggs baissa les bras et regarda le sol, triste.

"Néanmoins, je n'ai plus d'endroit où me rendre, j'ai lâché le peuple d'Asgard ainsi que les miens, ceux de mon village. Ma désertion sera très mal vue là bas et si j'y retourne, je me ferai abattre. Je n'ai pas d'autres choix seulement celui de servir Hadès. L'âme du démon, fusionnée à la mienne, me permettra de combattre avec beaucoup plus d'efficacité les ennemis de ce dieu en lâchant sa colère contre les ennemis d'Hadès, le libérant juste le moment du combat mais je le contrôlerai toujours soyez rassurés. Je devrai sans doute tuer des innocents ou des chevaliers sacrés telles que les saints mais j'ai choisi cette voix. Je veux servir Hadès, je pourrai alors peut être retrouver ma famille que j'ai perdue même si je me rends bien compte de l'utopie de la chose mais je ne pourrai le faire que si vous me donnez votre accord à continuer d'exister. Je vous promets alors que si le démon qui est en moi, arriverait par miracle à se jouer de moi et ferait à nouveau son jeu de massacre, que je me laisserai tuer de votre propre main comme il se doit. Que Sören en soit le témoin."

Il regarda alors une dernière fois la jeune fille.

"Liv, merci, merci de m'avoir fait revenir. Je suis heureux que vous ayez retrouvé Sören, soyez heureux ..."

Riggs enleva alors son casque et se mit à genoux devant Eclair noir. Tout ce qu'il avait dit était sincère et s'il perdait la vie maintenant c'est que c'était son destin. Il comprenait très bien que le mercenaire ne le croirait certainement pas mais il s'y était préparé ...

Dans toute sa vie, Jason avait eu l’occasion de faire beaucoup de rencontres étranges, bizarres. Coopérer avec les spectres et vivre parmi les racailles des bas fonds de villes telles que Londres incitait à ce genre de rencontre. Certains se démarquaient par une personnalité particulièrement originale. Il s’y était habitué car depuis ses onze ans, c’était devenu son quotidien. Il savait comment se comporter face à de tels individus. De son point de vue, ce n’était qu’une question d’habitude. Un code de conduite à adopter, comme face à des nobles ou des bourgeois. Certains standards étaient en place inconsciemment, et certaines manoeuvres étaient déconseillées. Il savait tout cela, connaissait tout cela. Mais jamais de sa vie il n’avait rencontré une individue aussi étrange que Liv. Elle était complètement déconnectée de la réalité, ne saisissait pas les risques inconsidérés qu’impliquaient sa seule présence en ces lieux, tout comme elle ne saisissait pas les dangers encourus en approchant un homme aussi dangereux qu’Arbhaal de la Wyverm. Ces informations semblaient pour elle comme un poinds dont elle se débarrassait par manque d’intérêt. Rien de ce qui arrivait n’avait d’intérêt pour elle, à part Sören.

Jason était incapable de comprendre une telle façon de penser, toutefois, il observa la scène lorsqu’elle intervint pour tenter d’aider Riggs. Cela, elle l’avait compris : deux âmes pour un corps. Et elle voulait aider Riggs à récupérer son corps. Peine perdue du point de vue d’Eclair Noir. Phoebus n’avait jamais réussi à prendre l’ascendant sur lui et il avait fini par attendre plusieurs années dans le seul but de se créer son propre corps. D’une façon ou d’une autre, il arriverait à ses fins. Il arrivait toujours à ses fins !

Riggs ne tarda pas à regagner ses facultés et son corps, du moins en apparences. Car si Liv et Sören pourraient être dupés par le mouvement du Démon, Jason, lui, ne le serait pas. Il le connaissait aussi bien que lui l’avait connu. Oh il ne doutait pas de la sincérité des paroles de ce pauvre Asgardien dépouillé de patrie et de famille. Malheureusement, là n’était pas la question. Contrairement à ce qu’il croyait, il n’était pas aux commandes. Plus maintenant ! Le mercenaire toisa silencieusement Riggs pendant qu’il tentait de le convaincre de sa bonne foi, allant même jusqu’à abandonner toute fierté en se mettant à genoux. Manque de chance pour lui, Jason n’avait jamais aimé qu’on tente de l’amadouer. Il détestait par dessus tout la lâcheté, et la soumission. Il comprenait toutefois la peur de ce père de famille qui était accablé d’un mal qu’il n’avait pas demandé. Inferno était un nom qui résonnait pour beaucoup comme celui du tueur de chevaliers d’Or de la guerre de 1748.

Toisant toujours l’ancien Asgardien qui se tenait au sol, Jason rompit le silence qui s’était installé depuis plusieurs secondes déjà :
- Il ne m’est pas difficile de te croire, Riggs. Je ne doute pas de ta sincérité. Malheureusement, là n’est pas la question... La seule raison pour laquelle tu crois être aux commandes de ton corps, c’est que Phoebus veut que tu le croies. Tu n’as probablement rien demandé à personne, tu es certainement une victime dans tout ça. Est ce injuste ? Oui. Mais la vie est injuste, tu l’as sans doute remarqué depuis longtemps. Je n’ai rien contre toi personnellement, mais je ne peux pas me permettre de prendre le risque de laisser Phoebus vaquer à ses projets en toute tranquillité. Ton innocence n’entre pas en ligne de compte pour savoir si je dois ou non te tuer. Mais vois le bon côté des choses : je vais t’épargner une vie de servitude sous l’égide d’un Démon dont le seul but est d’assouvir une soif de sang et de pouvoir qui ne seront jamais étanchées. Il vaut mieux pour toi, je pense, que cela se termine ici et maintenant.

Lentement, Jason dégaina le superbe Katana par lequel, une fos déjà, Phoebus avait trépassé. Il contourna Riggs qui se tenait à genoux, et leva l’arme, prêt à trancher la tête du pauvre Asgardien.
- Certains n’ont pas de chance dans la vie. Il semble que tu appartiennes à cette catégorie, Riggs... Ce conflit n’est pas le tien, et cette lame ne t’est pas destinée. Tu n’es qu’un dommage collatéral, que je ne peux malheureusement pas éviter si je souhaite détruire à nouveau Phoebus... Car tant que je serai en vie, je l’abattrai autant de fois qu’il sera nécessaire...
A ces mots, Eclair Noir resserra son étreinte autour du manche du Katana, et se prépara à porter le coup de grâce à son ennemi...

Seconde chance
Prendre le bon chemin

Stop.
J'allais continuer, sans m'arrêter. Retourner auprès de Sören, sans me retourner. J'avais fait, j'avais dit. Je n'avais plus à faire, plus rien à dire. Riggs devait se battre tout seul désormais. Je me demande brièvement pourquoi. Je ne me mêle pas des histoires des humains, normalement. Mais cette situation est-elle normale ? Après tout... d'humain, il n'a plus rien. Alors pourquoi pas.

Un délicat sourire se dessine sur mon visage. Je me retourne d'un bond, un bond de puce, de petite puce. Je le fixe de biais. Les cils papillonnent, les paupières se froissent doucement. Quelque chose a changé, oui.



Un hochement de tête accompagne mes mots. Sauvé, oui. Mais juste pour un temps, oui. Phoebus ne se laissera pas faire, non. Je connais mal les démons. A vrai dire c'est le troisième que je rencontre. Ils sont tous différents, mais une chose les rassemble : la hargne. Phoebus est sans doute le pire des trois sur ce point.
Mon regard oscille entre l'éclair un peu apaisé et Riggs. Plusieurs fois, de nombreuses fois. J'écoute, avec attention. Je fixe Sôren de temps en temps, pour voir ce qu'il en pense. Hm... Puis un froncement de sourcils terni mes traits. A genoux ? Pourquoi ? Alors je fais un pas. Un deuxième. Je me hisse sur la pointe des pieds et je dévisage éclair d'un air attentif, nez à nez, ou presque. Il est grand, donc presque. Mon index se pose sur la garde de l'arme que je pousse un peu. Pas envie qu'elle me fasse mal. Déjà vu, déjà ressenti avec Katha. Pas aimé du tout. Non.



Un haussement d'épaules ponctue ma tirade. Oui, pas la meilleure idée qu'il aura aujourd'hui, pour sûr. Un démon qui absorbe une âme de manière définitive se renforce. Et j'ai comme l'impression que celui là... encore plus que de raison. Mais bon, ce n'est pas mes affaires.
Un dernier regard perplexe vers Riggs à genoux.



Un petit sourire. La faiblesse n'est pas une bonne chose dans sa situation. Mais après tout... ça ne me regarde pas.
Je reviens vers mon frère. Le petit sourire s'agrandit. Je n'ai plus mal dans la poitrine, c'est une bonne chose. Maintenant il est là, tout ira bien. Oui.
Je passe près de lui et je prends sa main. On rentre.



Je pose un regard empreint de sévérité sur mon jumeaux. Une expression qui ne m'est pas vraiment familière il faut dire, mais elle vient toute seule. Qui a pu mettre mon frère en prison ? Quelle drôle d'idée.



Nul. Oui, c'était nul. Jamais vécu chose pareille. Je n'ai pas aimé, non, pas du tout.

-> ailleurs

(c) Never-Utopia

Éclair noir voulait donc bien croire aux bonnes volontés de Riggs d'avoir fusionné avec Phoebus mais au bout du compte, le meilleur moyen pour lui était de décapiter l'ancien Asgardien croyant fermement que c'était le démon qui lui faisait croire qu'il avait pu le contenir. Pourtant c'est grace à Liv qu'il a pu faire un tel miracle, il n'y avait pourtant aucune malice. Le spectre avait donc dégainé son katana maintenant fermement sa garde, les deux bras levés prêt à donner sa sentence. Riggs s'y était préparé et il ne ressentait pas la douleur fantôme qu'il avait eu lorsqu'il vit le mercenaire pour la première fois, preuve qu'il avait réussi à retrouver toute sa tête. Le spectre ne bougea pas, ne scilla pas, les yeux fermés et à genoux. Il était prêt à recevoir son châtiment, mérité sans doute face à un tel démon.

"Qu'il en soit ainsi ..."

Dit le spectre avant de rencontrer la mort une nouvelle fois. C'est alors que Sorën prit la parole disant à l'ancien spectre que le cosmos ne mentait pas. En effet s'il avait été de teinte rougeâtre tout à l'heure, il était violet à présent. La fusion des deux cosmos avait marché. Qui plus est, le Balrog n'avait pas tort. Riggs, mort, Hadès le ramènerait aussitôt à la vie et ça serait pour le mercenaire une quête sans fin à vouloir chasser le démon et Éclair noir, aussi fort soit-il, n'a plus les faveurs du dieu des enfers. Il finirait par mourir de vieillesse si personne ne le ferait avant sans avoir eu l'opportunité de se débarrasser de Phoebus une bonne fois pour toute. Encore une fois, l'homme du nord ne répondit pas suite à ce qu'avait dit son collègue spectre, attendant la mort comme il se devait. C'est alors qu'encore une fois, Liv sortit son épingle du jeu s'approchant d'assez près du chevalier à l'armure noire, dégageant très légèrement les mains fermées d'Eclair noir et de son arme si dangereuse. Elle parla alors à l’étoile de la tourmente disant qu'elle n'avait rien fait que tout venait de lui mais ce n'était qu'une partie de la vérité, sans le cosmos de la belle, l'Asgardien n'aurait jamais pu fusionner avec le démon. Riggs, étonné par la bravoure de la jeune fille voulut lui dire de partir au plus vite connaissant un peu le danger que pouvait représenter cet homme mais il était pied et poings liés devant un tel courage de la jeune fille. Il est vrai qu'elle avait un pouvoir qui permettait de faire vaciller bien des cœurs des hommes, du moins le nouveau spectre l'avait perçu ainsi. Liv reprit alors les paroles de son frère avant de vouloir partir avec lui hors des enfers.Phoebus n'avait plus aucun moyen de diriger le corps du jeune homme du nord et vrai qu'il ne savait pas combien de temps cela fonctionnerait. Il la regarda s'en aller, les yeux plein de larmes puis ferma les yeux une nouvelle fois attendant la décision d’Éclair noir.

Sûr que les deux jumeaux allaient directement quitter les lieux après leur dernière intervention, Jason ne s’était plus intéressé à leur présence. Il se pensait déjà seul avec Riggs lorsqu’il avait dégainé son katana pour en finir. Se donner en spectacle n’était pas dans ses habitudes. Mais c’était sans compter sur les deux asgardiens. Alors même que sans son intervention Liv serait peut être morte à l’heure actuelle, tant elle que Sören se butaient à ne pas vouloir comprendre la menace que représentait Phoebus. L’arme suspendue dans les airs, il écouta la nouvelle intervention du Balrog, mais y répondit aussitôt :
- C’est là que tu te trompes, Sören. Tout le monde ment. Le cosmos ne fait pas exception à cette règle. Pendant près de six ans, Phoebus s’est caché en moi, dissimulant sa présence même lorsque je faisais appel à mon cosmos. Voilà à quel point il peut être dangereux et vicieux. Jamais il ne se soumettra ni n’abandonnera sa volonté de contrôler.

A son tour, Liv s’approcha d’Eclair Noir, en le dévisageant étrangement. Elle approcha son visage du sien, si bien qu’il se sentit presque mal à l’aise. Vue de l’extérieur, la scène avait un aspect assez comique. Elle parvint à lui faire baisser son katana, tandis qu’il la détaillait et l’écoutait attentivement. Il ne comprenait pas bien sa logique, mais quelque chose chez elle indiquait qu’elle comprenait mieux la situation que les autres. Il ne répondit rien à sa suggestion, et regarda silencieusement les deux jumeaux s’en aller, dubitatif, pendant que Riggs restait à genoux, en position toujours soumise. Le pauvre ne savait pas ce qui l’attendait. Les yeux fermés, il devait s’attendre à vivre ses derniers instants. Le premier bruit qu’il entendit en fin de compte fut celui de la lame regagnant son fourreau.
- Relèves toi, Riggs... Tu as l’air d’un idiot, à genoux comme ça. Je ne suis ni ton dieu, ni ton maître. Et ne te soumets plus comme ça ! Ou Phoebus ne fera qu’une bouchée de toi !

Il le fixa intensément pendant qu’il se mettait debout, persuadé en son for intérieur qu’il commettait une erreur qu’il regretterait amèrement plus tard. Un long soupir s’extirpa de sa bouche, et il poursuivit :
- Tu dois la vie à ces deux Asgardiens. Tâches de ne pas l’oublier. Mais tu ne fais que reculer pour mieux sauter. Contrairement à ce que tu penses, tu ne contrôles rien du tout. Phoebus n’a pas fusionné avec ton cosmos. Il ne le fera jamais. Il n’a fait que se dissimuler à ta vue et à tes sens. Il sommeille en toi, tapi dans l’ombre, en attendant son heure, comme un parasite. Tôt ou tard, il te soumettra à nouveau. Il essaiera, tout du moins. Et plus le temps aura passé, plus sa détermination et son pouvoir de suggestion seront puissants. Il te faudra le combattre tous les jours, et être sans arrêt sur tes gardes. C’est désormais ton fardeau, et ton destin.

Tout en parlant, Jason dépassa Riggs pour suivre d’un pas décontracté les deux jumeaux qui avaient pris la direction du portail de sortie des Enfers.
- Comprends bien ceci, Riggs : c’est là la seule et unique chance que je t'offre de reprendre le contrôle de ta vie et de lutter contre Phoebus pour ne pas vivre sous sa complète domination. Si je te recroise et que je ressens ne serait ce qu’une infime partie de la présence de ce salopard filtrer à travers toi, je t’abattrai sans la moindre hésitation. Et ce sera un service que je te rendrai, ce jour là. Car Phoebus ne peut tout simplement pas sévir en liberté. Le menace qu’il représente est bien trop importante... Tu le comprendras bien assez tôt... Et n'oublies pas que tu me dois la vie, que j'ai retenu mon arme, aujourd'hui ! Si j'ai besoin d'une faveur en retour un jour, je te contacterai !
Après un rapide signe de la main en guise d’au revoir, le mystérieux assassin disparut au détour de la route menant au portail des Enfers.

???

Un cliquetis, c'est ce qu'entendit Riggs ... Contre toute attente, Eclair noir avait rangé son katana dans son fourreau. Ce même katana qui avait coupé Phoebus en deux lors de leur dernière rixe. Pourtant le mercenaire n'avait pas été dupe une seule fois et ce malgré ce qu'avait dit Sorën sur le cosmos et le pouvoir de Liv sur les âmes. Riggs pensait pourtant contrôler le démon et si ce ne fut pas le cas, alors oui il attendrait sa sentence. Sous les conseils de celui ci, l'ancien Asgardien se releva doucement, frottant sa nuque de soulagement à pouvoir garder sa tête. Ne pas se laisser dominer, ne pas se laisser faire, telle était la mission du spectre s'il ne voulait plus se laisser contrôler par le démon dormant en lui.


Le chevalier noir continua à conseiller le nouveau spectre, que chaque jour serait une lutte pour ne pas se laisser envahir par le pouvoir diabolique de Phoebus. Il n'avait pas le choix s'il voulait rester en vie, c'était son destin de devoir lutter contre cette âme sortie tout droit des enfers. Riggs hocha la tête sans rien dire, regardant son bourreau passer à côté de lui, le voyant partir. L'homme continua de lui parler, que s'il ressentait la présence du démon trop présente, il l'abattrait sans aucune hésitation qu'il n'aurait pas de deuxième chance et que Riggs lui devait la vie. A celà il aurait toujours à rendre ce service un jour si Eclair noir aurait besoin de lui. C'est ainsi qu'il regarda cet homme partir vers l'entrée des enfers. Une fois parti, une lueur rouge apparut dans le regard du spectre ne fut ce qu'un instant puis disparut. Riggs comprit alors que rien était réglé, que sa lutte du contrôle de soi ne se terminerait jamais mais l'homme acceptait son destin.

"Démon, j'utiliserai tes pouvoirs, c'est moi qui te domine et je continuerai ainsi !"

C'est alors qu'un long hurlement se fit entendre au loin, le cri passa dans tous les enfers et Riggs entendit l'appel de son chef Radamanthe. Le juge de la Wyvern appela tous ses spectres à se mobiliser, l'heure de la bataille contre Asgard avait sonné. Riggs regarda le sol, triste. Le jour était venu ou il devrait combattre ses anciens compagnons d'arme. Il releva la tête, plein de détermination et marcha à son tour vers son ancien royaume qu'il avait déserté, voulant retrouver sa famille dans le royaume de Hadès.