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En cinq secondes, le temps de franchir la déchirure spatiale créée depuis Giudecca, Oneiros se retrouva en contrebas de l'entrée de Jamir. Il perçut aussitôt la faible concentration de cosmos, comparé à sa visite précédente. Il y avait un, peut-être deux Saints d'or. En revanche les centaines de rêves représentant les existences des Rodoriens semblaient toujours en activité, ce qui signifiait que la garde d'Athéna était probablement partie en éclaireuse pour vérifier la sécurité du Sanctuaire avant d'y ramener son peuple. Un acte imprudent compte tenu des autres traces ténues de cosmos qu'il y avait dans l'air.

Pour avoir observé un Verseau noir par le biais de Gilles lors de la précédente Guerre Sainte, le fils d'Hypnos reconnut cette influence destructrice qui flottait dans l'air. Pséma, ou du moins l'un de ses sbires, avait frappé ici. Était-ce pour cette raison que les chevaliers de l'espoir avaient quitté le haut plateau montagneux ? Pensaient-ils qu'en s'éloignant ils attireraient Pséma loin d'ici, afin de garantir la sécurité des civils ? Une tactique possible, mais bien imprudente. Lorsqu'il sentit la présence d'Alexandre dans son dos, le dieu referma sa dimension et se tourna vers lui.

"Les Saints ont dû retourner plus vite que prévu au Sanctuaire. Et si j'en crois mes perceptions divines, ils ont emmené Athéna avec eux, mais pas leurs gens. Il y a également une odeur de trahison dans l'air..."

Il fronça les sourcils et fit les premiers pas en direction du cœur de Jamir.

"Avant de retourner au Sanctuaire, je veux savoir ce qu'il est advenu ici. J'ai la désagréable impression que Pséma nous a devancés une fois de plus. Alexandre, reste bien sur tes gardes, tu es le porteur d'une missive officielle, tu dois en prendre grand soin ! Et aussi..."

Il continua par télépathie, de crainte que des oreilles indiscrètes puissent se cacher dans les parages :

***N'évoque jamais la mort de l'hôte de Minos à voix haute. Personne ne sait qu'il a passé le pouvoir à Arbhaal. Étant donné que c'est Minos qui a enclenché les premières négociations, faisons-leur croire qu'il termine simplement ce qu'il a commencé. Le contraire pourrait être vu d'une mauvaise façon, est-ce bien clair ?***

(vraiment désolé du retard, j'avais pas remarqué que tu avais posté)

Le déplacement spatial était réellement rapide. Alexandre ignorait où se trouvait Jamir, mais cela semblait extrêmement loin de la Grèce, et il ne leur avait fallu que quelques minutes, alors qu'il lui avait fallu trois mois pour aller à pied du Péloponnèse jusqu'au sanctuaire. Il doutait hélas pouvoir apprendre cette technique de déplacement. Oneiros semblait penser que les saints avaient quitté les lieux. Il ne ressentait en effet pas de cosmos proche, et il percevait également les échos d'un ancien combat. Une lutte avait eu lieu ici. Pouvait il s'agir de Pséma? C'était à sa connaissance le seul responsable possible, car saints marinas et Asgardiens se trouvaient au sanctuaire au moment où il supposait que l'affrontement avait eu lieu. Oneiros avait l'impression lui aussi que Pséma était le responsable.

Si Pséma à réellement frappé ici, n'est il pas possible que certains de ses chevaliers noirs soient restés en arrière, ou au contraire que d'autres soient venus en remplacement de leurs camarades qui seraient tombés ici? Et si les saints ont quitté ces lieux pour retourner au sanctuaire, peut être pourrions nous en apprendre davantage de leur propre bouche. A moins bien sur que vous ne préfériez découvrir par vous même ce qui s'est passé.

Alexandre dissimula la missive dans un recoin de son surplis. Il s'agissait d'une mission de son seigneur, et il ne devait pas échouer. Il nota dans un coin de son esprit la recommandation d'Oneiros au sujet de Minos, qui pourrait s'avérer utile. Il répondit au dieu par la pensée.

*J'imagine que nous ne pouvons pas non plus laisser cette nouvelle s'ébruiter pour une question de sécurité. La perte d'un de nos juges nous affaibli. Certains pourraient chercher à en tirer parti.*

Alexandre dispersa son brouillard empoisonné dans Jamir. Il était toutefois présent en si infime quantité qu'il était invisible et n'avait aucun effet sur les êtres vivants. Cela serait toutefois utile pour découvrir des présences aux alentours.

Si Jamir était délaissé par les saints, il y'avait malgré tout une population. Elle était toutefois trop nombreuse à son avis pour qu'il s'agisse de véritables habitants au vu des lieux. Plus vraisemblablement, il s'agissait des réfugiés du sanctuaire, que les saints n'avaient pas eu l'occasion de ramener sur leurs terres. En tout cas ils les craignaient, puisqu'ils se réfugièrent dans leurs maisons, tentant de se dissimuler à leur vue. Cette crainte était normale devant la puissance des armées des enfers, mais ils n'avaient rien à craindre. Dans l'immédiat en tout cas.

L'attaque a du avoir lieu pendant la bataille du sanctuaire, au vu des traces qui sont encore présentes. S'ils sont réellement venus à plus que deux, il doit y'avoir des survivants du côté de Pséma, qui trainent peut être encore dans les parages. Je doute que les saints aient gardé assez de troupes de côté pour éliminer une telle troupe d'attaquant entièrement, à supposer qu'ils soient venus à plus de deux.

Alexandre laissa le dieu tenter de rassurer les villageois. Il ne se sentait pas vraiment à l'aise pour se rapprocher des autres. Ces villageois étaient plutôt pitoyables, dénués de tout pouvoir, incapables de se défendre seuls. Ils étaient obligés de les croire sur parole quand Oneiros leur dirait qu'aucun mal ne leur serait fait, car comment pourraient ils protéger leur vie dans le cas contraire? La faiblesse l'énervait, mais il tacha de présenter un visage dénué d'agressivité. Les villageois hésitaient et tergiversaient. Etaient ils réellement obligés de passer autant de temps ici? Les saints n'étaient pas là, et leur présence en ces lieux n'était plus vraiment requise. Ils devaient partir ailleurs.

N'ayez aucunes craintes. Nous ne désirons aucun mal à ceux qui sont en ces lieux. Nous ne vous porterons aucune atteinte, et les serviteurs d'Hadès tiennent leurs promesses. Vous pouvez vous comporter en confiance avec nous.

"Je ne sais pas ce qui te fait croire qu'il y aurait nécessairement deux survivants du côté de Pséma, mais il y a eu deux combats, c'est une certitude."

La tentative d'approche pacifique porta ses fruits, et les villageois les plus courageux sortirent pour écouter ce qui se disait. Après un moment à regarder la poupée danser, les parents de la petite fille leur firent signe d'entrer à l'intérieur. Il s'agissait de garantir la santé du village, aussi étaient-ils disposés à donner quelques informations. De toute façon, les Saints savaient se défendre, Athéna était avec eux et les chevaliers noirs vaincus et en fuite, ou prisonnier.

Sentant que la peur les tenait, Oneiros posa des questions ciblées, sans aucune menace ni allusion apparente. Ils apprirent ainsi que deux chevaliers portant des armures encore plus noires que celles des spectres étaient arrivés à Jamir peu de temps après le départ du diplomate marina et du dieu précédemment. Sans explication, l'homme avait attaqué le Grand Pope et proclamé qu'il vouait sa tête, et étrangement son bras semblait fendre l'air et la chair comme une épée. La femme, archère, avait provoqué une pluie de flèches qui avait tué beaucoup de monde, et même des chevaliers d'or inattentifs. Elle avait voulu s'en prendre à Athéna mais la Sainte des Gémeaux et Caedus, le chevalier sans patrie, lui avaient réglé son compte. Il y avait également l'armure de la Balance, revenue sans ses armes après une disparition de longue date, sans porteur également. Oneiros haussa un sourcil à ce passage de l'histoire, car les armures ne se déplaçaient généralement que lorsqu'elles avaient trouvé un porteur, et en intégralité de préférence.

Ils conclurent en mentionnant le retour bref du Phénix, à la suite duquel la quasi-totalité des troupes étaient reparties en sens inverse, Athéna comprise, ainsi qu'un des étrangers. Et ils n'en savaient pas plus.

"Merci de votre coopération. Cela devrait nous suffire pour les retrouver, si Athéna est avec eux il n'y a pas des milliers de lieux où ils pourraient se rendre. Portez-vous bien."

Immédiatement, la divinité se leva et ressortit, gardant Alexandre à l’œil.

***Les Saints sont bien confiants pour laisser leurs terres ainsi sans protection. Nous savons maintenant qu'il est fort probable que Pséma ait attaqué pendant la reprise du Sanctuaire par les chevaliers du Verseau, d'Adamantine, du Phénix et de leur quatrième compagnon ainsi que les Asgardiens. Ils seront donc plus à l'écoute que quiconque concernant une possible alliance. Dépêchons-nous de nous en assurer.***

Il ouvrit un nouveau passage spatial et s'y engouffra.

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*"Des" survivants en fait. Et ce qui me fait dire qu'il y'en aurait, c'est que je ne penses pas que les saints d'Athéna aient une armée assez vaste pour attaquer à la fois le sanctuaire avec ce qu'ils ont envoyé et éliminé tout les sbires de Pséma ici. Les forces du sanctuaire devait représenter une importante part de leurs forces. Et je doutes qu'un seul chevalier noir soit venu*

Les villageois se détendaient peu à peu. La crainte des armées d'Hadès ne les tenaient plus autant, et ils commençaient à accepter le fait qu'ils n'avaient rien à craindre des messagers d'Hadès aujourd'hui. Alexandre écouta d'un air distrait, sans réellement intervenir. Le dieu menait la discussion bien mieux que lui, et ces villageois sans défenses ne l'intéressaient nullement. Il écoutait néanmoins, et compris que les chevaliers noirs avaient attaqué, et que l'armure d'or de la balance était venue sans porteur, et incomplète. Ce détail avait l'air de surprendre Oneiros. Peut être était ce un comportement inhabituel chez les armures des saints? Finalement, Oneiros remercia les villageois pour leur aide. Le spectre lui, ne leur adressa pas la parole et suivit le dieu sans marquer la moindre attention à leur égard. Il faisait déjà preuve d'une grande générosité à l'égard de ces faibles en ne les tuant pas. Il ne réagit pas au commentaire d'Oneiros, qui n'appelait selon lui pas vraiment de réponse, et se contenta de passer le portail dimensionnel.

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