Temple des gémeaux

Le chevalier du Verseau s’apprêtait à poursuivre sa route lorsque le spectre du Béhémoth accepta de le combattre. Il s’immobilisa pour lui faire face, et d’un signe de tête, invita ses amis à poursuivre sans lui. Il détailla cette grande jeune femme qui était dans un état lamentable pendant qu’elle entamait un monologue auquel Kappa finit par répondre :
- Mais peut être que parfois, certaines raisons inconnues des autres nous poussent à continuer et à aller jusqu’au bout. Ton ignorance de certains faits peut te pousser à penser que j’ai tort de poursuivre, mais cela ne me fera pas douter pour autant. Quant à cet étrange cosmos, il s’agit du retour de l’armure de la balance à Jamir, ce qui doit être du fait de Shion.
Il n’ajouta toutefois pas que l’apparition des armes tout autour du globe et non en compagnie de leur armure l’inquiétait déjà nettement plus.

Une gigantesque explosion de feu secoua le temple supérieur, attirant nos regards un bref instant, et un léger sourire se dessina sur mes lèvres quand le cosmos du Requin se volatilisa en même temps que celui d’Ishiro. Sacré Phénix, il était parvenu à entraîner Kyro avec lui dans la tombe, ou à tout le moins dans l’inconscience. Il n’avait pas le temps d’aller vérifier immédiatement, à son grand regret.
- Mon ami vient de mettre à terre l’un de vos mercenaires, et tu vas bientôt tomber à ton tour. La situation se passe mieux que je ne l’avais espéré, et lorsque ton seigneur comprendra pourquoi, il sera bien trop tard pour faire marche arrière. Vous êtes piégés comme les rats que vous êtes ! Vous ne l’avez simplement pas encore compris !
Charis répliqua en défendant ses alliés. Elle semblait avoir une foi incroyable en ses supérieurs, mais elle ne les avait sûrement jamais vus tomber. Une fois qu’on a vu les meilleurs fléchir sous un adversaire que l’on pensait perdant, toute la hiérarchie du plus fort peut être remise en question en une fraction de seconde.
- Je ne commets aucune erreur, ici. Je fais ce qui doit être fait, et tous mes frères d’armes le savent. Je ne recherche ni ton approbation ni ta compréhension et ce dialogue commence à me fatiguer.

Le cosmos glacé se déploya subitement, faisant chuter la température environnante drastiquement. En quelques secondes, une mince pellicule de givre recouvrit le sol et les dalles du temple des gémeaux, et de la buée provoquée par les respirations apparut.
- Bon, assez plaisanté, Béhémoth ! Il est temps de me faire voir très exactement de quoi tu es capable plutôt que de parler pour ne rien dire. Approches !

Je devais reconnaître que celui qui me faisait face dégageait une puissance bien supérieure à la mienne, même au mieux de ma forme. Je pouvais aussi sentir toute l’expérience qu’il possédait, dans son attitude. Il y avait chez lui une confiance, non pas en sa victoire, celle-ci étant déjà acquise, mais dans le fait que lui et ses camarades pourraient reprendre le contrôle de cette Terre que nos forces avaient conquises. La possible défaite de l’un des mercenaires présent, n’aurait pas dut lui donner celle-ci. Les Saints restaient en sous nombre et même si les deux autres guerriers d’Athéna possédaient une puissance plus grande que celle que pouvait représenter leur armure, il restait les plus puissant des nôtres. Cette confiance, lui venait elle d’une force cachée chez ces derniers ou bien l’arrivée de renforts. Cette deuxième possibilité, pourrait tout remettre en cause. Mais je ne devais pensais à rien d’autre qu’à celui qui me faisait face, un combattant redoutable.

… *Le Chevalier du Verseau, le Maitre des attaques de Glace, il mérite bien son nom* …

Je ne répondis pas aux dernières paroles qu’il prononça, après tout il ne désirait plus discuter. Lorsque la glace commença à se former autours de nous, je ne pus cacher la tension qui venait apparaître dans mon esprit. De la buée s’échappait de ma bouche, à chacune de mes respirations, preuve que j’étais bien vivante. La glace aggravait ma situation, mais cette dernière était déjà des plus mal engagée. Il ne me restait plus qu’à répondre à la demande de mon adversaire, lui montrait ce dont j’étais capable, malgré mon état de faiblesse.

Cet état avait m’offrait un avantage, celui de pouvoir briser la limite qui m’empêchait en temps normal de faire appel à la plus puissante des attaques que je possédais. Cette attaque scellée au plus profond de mon âme, de mon cosmos, allait m’offrir un avantage, du moins si elle ne se retrouvait pas contrée. Mon armure sembla s’animer, lorsque je brisai cette limite, en réponse mon ombre sembla s’agrandir afin de recouvrir toute la zone dans laquelle nous nous trouvions, moi et mon adversaire. En réponse à mon cosmos, les spectres enfermés dans la dimension des ombres, sortirent, jetant leur dévolu sur mon ennemi. Leurs ongles, leurs dents, leur désir d’arracher la moindre source de vie les faisait s’agripper à ce dernier l’immobilisant, tout en le lacérant. C’est alors que je nommai cette attaque.

… « Seal Shadow !!! Que le sceau des ombres te fasse gouter à ce qui attend ton âme après ta mort » …

Puis sans attendre, je me jetais sur le Saint à l’armure d’or, le frappant de mes poings, visant son visage, ses côtes. Je savais que ces coups n’allaient pas lui faire grand mal, mais il me permettait de me réchauffer. Je sentis que ce combat prenait la même tournure que celui contre Satine, une fois de plus, la malchance semblait me suivre. De plus tellement décidée à démontrer ma force que je ne fis pas attention à la puissance que je libérais dans mon attaque.

**************

Un autre combat, un autre adversaire. Mais là où lorsqu’il était plus jeune l’excitation était au rendez vous, ce n’était désormais plus qu’une colère sourde envers ce monde et ce que ses obligations l’obligeaient à faire. Combattre les spectres et défendre la veuve et l’orphelin était ce que Kappa avait toujours souhaité depuis qu’il était lui même passé dans le camp des victimes, mais pas à n’importe quel prix. Pas à son prix à ELLE...
Indifférent, décontracté, les bras le long du corps, le Verseau attendait que son ennemi attaque tout en continuant à étendre son aura glaciale. Dès les premiers gestes de son adversaire, il sut qu’elle était inexpérimentée. Sa fougue, son envie de prouver sa valeur et de se faire reconnaître par ses pairs. Lui aussi avait connu cette période, il y a de cela bien longtemps. Désormais, il était l’un des chevaliers d’Or les plus reconnus, et pourtant cela ne lui apportait ni joie, ni réconfort. Il se sentait épuisé, et usé, malgré son jeune âge. Ses nombreux combats vécus par le passé ne faisaient que lui rappeler que chaque victoire ne faisait que conduire au combat suivant sans jamais sembler apporter son lot d’améliorations.

Son regard azuré presque vitreux fixait le Béhémoth en attendant de voir ce qu’elle était capable de faire malgré son état. Elle était courageuse, cela, il lui reconnaissait volontiers. Et il le respectait. Cela rachetait un peu sa conduite, mais pas au point de lui épargner la colère du Verseau. Car en colère, il l’était ! Quand il avait senti la présence du Requin dans la maison du Cancer, il avait espéré pouvoir enfin régler ses comptes avec lui. Et maintenant que les deux cosmos avaient disparu, il ne savait plus quoi penser. Il était pressé d’aller voir de ses propres yeux si Kyro était bien mort, mais ne se faisait pas d’illusions. S’il avait appris une chose sur lui, c’est qu’il était bien trop têtu pour mourir.

Enfin, l’assaut du spectre du Béhémoth démarra, arrachant le chevalier des Glaces à ses sombres pensées. L’ouverture d’une sorte de portail invoqua des spectres qui vinrent blesser le chevalier, peu habitué à ce genre de technique. D’instinct, il se protégea le visage, mais ressentit malgré tout coups et griffures. Il comprit rapidement que s’il ne faisait pas quelque chose, les spectres ne lacheraient pas prise. Ecartant subitement les bras de part et d’autre, Kappa fit exploser son cosmos en hurlant :
- CA SUFFIT !!
Une sphère glacée partant de son corps s’éloigna comme une onde de choc, désintégrant les spectres et brisant le portail d'invocation, et alors qu’il s’apprêtait à contre attaquer, il vit son adversaire lui foncer dessus à toute vitesse : elle frappa ses côtes avec force, et son souffle fut coupé durant un instant. Mâchoires serrées, visage crispé, il recula sous les coups répétés de son adversaire avant de poser genou à terre : l’affaiblissement provoqué par les spectres se ressentait dans tout son organisme.

Sans céder à la panique, il ferma les yeux tout en contrôlant sa respiration, main droite posée sur sa poitrine. En quelques secondes, la douleur se volatilisa, et il put se redresser. Son visage était redevenu de marbre, et son regard fixa à nouveau Charis, comme s’il attendait un nouvel assaut.
- Est ce tout ? Ou bien as tu encore d’autres tours dans ton sac ?

Je devais reconnaitre que cet adversaire était coriace, mais il n’y avait rien d’étonnant à cela, ne faisait-il pas partit de l’élite des guerriers de la Déesse Athéna. S’il s’était libéré de mon attaque, il semblait en ressentir les effets, à moins que cela soit dut à mes coups de poings. Étrangement, il n’en avait paré aucun, y avait-il, là, une faiblesse que je pourrais exploiter. Malheureusement, je n’étais pas au mieux de ma forme et mes forces me manquaient cruellement. Pourquoi avais-je accepté le défi de la fille des Océans, cette dernière n’était pas mon ennemi. Mais, à quoi cela rimait de revenir sur le passé, surtout en plein combat. Alors que je m’apprêtais à porter une nouvelle salve de coups, je sentis mon cosmos fluctué. Ceci était trop infime pour que cela soit ressenti par mon adversaire, mais je compris que je risquais de ne pas pouvoir porter l’une de mes plus puissantes attaques. De plus le froid persistant et cette glace, me déstabilisait quelque peu, moi qui avait horreur du froid. Je n’avais pas le choix, si je voulais pouvoir porter mon attaque, il me fallait récupérer et pour ce faire ne pas profiter du léger avantage que ma précédente attaque m’avait offert.
Reprenant ma respiration, je pris posa mes mains sur mes genoux. Je n’éprouvais aucune honte à dévoiler mon étant de faiblesse, de toute façon ce dernier n’était pas inconnu de mon ennemi. Ce fut d’une voix marquée par la fatigue que je m’adressai à lui.

… « Dommage que ce combat, n’ai pas eu lieu alors que j’étais au mieux de ma forme, j’aurais pu te montrer de quoi j’étais réellement capable » …

Me redressant, cherchant à assouplir mes articulations, que ce froid et mon état commençait à engourdir, je lançais un sourire serein au chevalier d’or du verseau. Il voulait savoir si je possédais d’autres tours dans mon sac, le problème était de savoir si j’aurais le temps de les lui montrer. Mais si je pouvais montrer ma faiblesse, il était hors de question que je lui demande de ne pas me porter d’attaque.

… « Si je survis à ton attaque, je pourrais te révéler un autre de mes tours, vas-y attaque moi. Il me fait un peu de temps pour me préparer » …

Tout en parlant, je cherchais la moindre parcelle de cosmos qui me restait, concentrant ce dernier afin de pouvoir porter ma prochaine attaque. Bien sûr, je me tenais prête à encaisser la prochain coup de mon adversaire. Je savais que je jouais à un jeu dangereux, il se pouvait que son attaque ne me laisse pas le temps d’agir, surtout qu’il ne devait pas être du genre curieux et voir de quoi était capable son adversaire et ce malgré sa question. Plantant mes jambes dans le sol, arcboutant mon corps afin de pouvoir encaisser l’attaque à venir, je continuai de défier le Verseau du regard. Ce dernier marqué par la fatigue, restait concentré sur lui, brillant d’une certaine jubilation. Je n’appréciais que peu de souffrir, mais ceci faisait partit intégrante de la vie que j’avais choisi. Ce n’était pas, non plus, la première fois que je retrouvais dans cette situation.

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Comme il s’y attendait, Charis du Béhémoth avait commencé très fort et très vite, mais comme une bougie, le peu d’endurance qui lui restait s’évanouissait déjà rapidement. Avec un regard glacial, il l’observait, attendant de voir jusqu’où elle dévoilerait sa faiblesse. La jeune spectre posa ses mains sur genoux pour récupérer son souffle, elle était épuisée, et abandonnait sa façade, sa fierté pour pouvoir récupérer dans l’espoir insensé d’attaquer à nouveau juste derrière. Cependant, elle n’était pas encore à sa limite. Il le sentait, et le voyait, pour avoir lui même franchi plusieurs fois ses propres limites en combat. Il lui restait de la force physique, et son cosmos bien que faible, bouillonnait encore en quête de revanche. Dommage... car il ne lui permettrait pas de l’obtenir ce soir...
- Oui... répondit il d’un ton froid sans détacher ses yeux azurés de Charis, c’est dommage, en effet. Et peut être un peu injuste pour toi... Mais c’est la guerre qui veut ça... Tu connaissais les règles du jeu quand tu es entrée dans l’arène ! Et tu savais que seul l’un de nous en ressortirait. Tu savais même que ce ne serait pas toi. Pourtant, tu as voulu me faire face pour donner du temps à tes frères d’armes...

Pendant que le chevalier du Verseau statuait de simples faits, son cosmos continuait à se répandre et à refroidir les lieux. Il avait remarqué que la jeune spectre y était sensible, et il ne se priverait pas pour en tirer pleinement parti !
- Tout ça dans l’espoir insensé de plaire à tes supérieurs ? Tu constateras bien vite que c’est un dévouement à sens unique... Si tu survis pour y assister... Bon, assez discuté ! Je suis persuadé que tu vas me montrer de quoi tu es capable malgré tout !
Une aura azurée entoura Kappa, et son cosmos s’intensifia subitement, rendant le froid agressif pour son adversaire. Il leva les mains au dessus de lui et les croisa au dessus de sa tête, si bien que son corps formait à présent une vasque. Son cosmos se concentra dans ses mains, et il abaissa les bras devant lui alors que sa voix résonnait comme un glas dans le temple des Gémeaux :

AURORA THUNDER ATTACK !!

Un blizzard glacial fut projeté sur la pauvre Charis, immobilisant son corps, et ralentissant ses gestes, tout en écorchant son corps partout où il le pouvait. Pénétrant, aveuglant, et engourdissant, ce froid n’avait aucune pitié pour les faibles. Tout comme celui qui l’avait crée n’aurait aucune pitié pour son adversaire...

Le froid était de plus en plus intense, je maudissais presque ma décision, mais le plaisir de pouvoir affronter un tel adversaire adoucissait ce ressentit. Si ma défaire était certaine, j’avais décelé une faiblesse chez mon ennemi. Ce dernier ne semblait pas capable de se protéger de mes attaques physiques. J’allais pouvoir marquer son corps de mon empreinte et ce malgré le fait que mes attaques semblaient moins puissantes qu’à leur habitude. Ce n’était pas la première fois qu’une telle chose m’arrivait, je savais que par moment je perdais de l’efficacité. Mais cette faiblesse me permettait de prouver encore plus ma force. Malgré tout le froid et ma malchance, mettaient mes aptitudes à dure épreuve.

Lui qui semblait ne plus désirer parler, répondit à mes paroles. Ces mots firent apparaitre un sourire sur mon visage. Ce qu’il disait, n’était pas dénué de sens, mais ne trouvaient pas de réalité dans mon esprit. Je ne cherchais nullement, à plaire à mes supérieurs, je ne considérais pas avoir de compte à leur rendre. La seule personne que je ne voulais pas décevoir, n’était que moi et personne d’autre. Il en était de même pour le Seigneur Hadès. Ce dernier connaissait mon âme et mon cœur et s’était en restant fidèle à ces derniers que je pourrais le servir au mieux. Mon sourire disparut, lorsque je sentis le cosmos glacial de mon ennemi croitre, il préparait une attaque. A la libération de celle-ci, je sentis avant tout le froid glacial et mordant. Ma respiration sembla se figer, comme gelée par cette intense attaque de glace. Le blizzard me percuta avec violence, même en me protégeant de mes bras, je pouvais sentir sa puissance. Un doute surgit dans mon esprit, lorsque je vis que de la glace s’était formée sur mon armure. Je pouvais sentir le froid engourdit mes membres, je risquai de ne pas pouvoir lui porter d’attaques à ce rythme. Mais si je ne pouvais pas le frapper, mon cosmos quant à lui n’allait pas souffrir de ce froid. Malheureusement, une nouvelle fois, je fus punie par mon désir d’écraser celui qui me faisait face. Mais quelque chose clocha outre mon mauvais dosage, il était parvenu à me perturber, me faisant dépenser plus de puissance que nécessaire. Malgré tout, il me restait assez de puissance pour lui montrer de quoi j’étais capable malgré son attaque.

… « Brutal Reality !!! » …

On pouvait percevoir encore de la force dans ma voix, même si sur la fin elle s’essouffla, tout comme mon cosmos. Si je restai debout, je le devais non pas qu’à ma volonté, mais aussi à la glace qui recouvrait en partit ma corps, bloquant mes membres. Si mon armure commençait à devenir trop lourde pour moi, je ne quittai pas Kappa de mon regard, attendant le coup final. C’est alors que je perçus plusieurs cosmos apparaitre, mais j’étais trop épuisée pour les identifier ou garantir leur présence. Il se pouvait que ceci ne soit qu’une illusion dut à mon état.

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Le froid était un ennemi vicieux, invisible, qui s’infiltrait partout et causait des dégâts en érodant les défenses de l’ennemi, jusqu’à ce qu’elles se fissurent. Finalement, c’était toujours une question de temps : combien de temps l’adversaire tiendrait il avant que son corps ne ressente les effets du froid de manière à ce qu’il en arrive à perdre le combat. Mais quand un ennemi est blessé, et qu’en plus il craint la glace, les chances de victoire du chevalier des Glaces explosent. Et ici, le spectre du Béhémoth craignait très clairement cet élément, il le détestait, de toute évidence. Il ne le comprenait pas, et le rejetait, ce qui ne faisait qu’accélérer le processus d’agression et d’invasion.
Une dernière fois, Charis lutta, rassembla ses forces et propulsa les dernières forces qui lui restaient sur Kappa qui se protégea à l’aide d’un dôme constitué de son propre cosmos. Seule une partie des dégâts fut absorbée, et le Verseau ressentit les dommages causés par l’attaque de son adversaire dans tout son corps.

Serrant les mâchoires et les poings, il la contrôla, et la refoula, avant de se redresser à son tour. Il observa son adversaire qui semblait perdre peu à peu sous l’effet du froid et de l’épuisement la notion des réalités, puis s’adressa à elle :
- Tu t’es bien défendue... Mais c’est terminé !
Il leva à nouveau les mains au dessus de sa tête et les joignit pour former une vasque, sans quitter son adversaire des yeux. A ce moment précis, il reçut un message télépathique de la part de son disciple, qui le pressait de le rejoindre au Cancer. Il ne répondit pas. Le combat était de toute façon terminé.
- Pour toi, la guerre s’arrête ici !
Il abaissa ses bras et une vague de froid puissante et pénétrante emporta le spectre après l’avoir percuté avec violence.

AURORA THUNDER ATTACK !!

Une épaisse brume de givre avait envahi les lieux en quelques instants, et Kappa attendit patiemment qu’elle s’évanouisse. Avant de rejoindre Kyros, il voulait être sûr que le Béhémoth ne poserait plus de problèmes...

Le froid s'infiltrait partout, même mon esprit semblait en subir les effets. J'avais de plus en plus de mal à rester concentrée sur mon ennemi. Encore une fois, il avait encaisser l'une de mes plus puissantes attaques, ignorant presque cette dernière. Il fallait bien le reconnaître cette armure d'or était des plus résistante. Après tout, même si je l'avais combattu au mieux de ma forme, je n'aurais peut être pas put le vaincre. Un sourire apparut malgré tout sur mon visage, je savais avoir fait tout ce que je pouvais et seul cela comptait, en définitive. Et même si je désirais encore me battre, je savais cela impossible. Lors de mon attaque, j'avais utilisé toute la puissance qui me restait, j'y avais mit toutes mes forces. Pour une fois, je devais remercier la glace, car elle m'évitais de mettre un genou au sol. Je ne m'étais jamais écroulé devant un adversaire et ce quelque soit sa force. Ce n'était qu'une fois celui-ci partit que je m'allongeais sur la Terre. Mais cette fois-ci, il y avait une autre raison au fait que je désirais rester débout, le combat n'était pas terminé et si je ne pouvais plus l'attaquer, je n'accepterais de tomber que sous une dernière attaque. Était-ce, cet orgueil la raison de mon sourire, comme un défit, ou bien était-ce une réponse à ses mots qui me semblaient venir de loin. Quoi qu'il en soit, petit à petit, par la puissance de mon corps, je me mis en position de défense, lui interdisant le passage. Même la mort ne m’empêcherait pas de faire mon devoir, de tenir ma place. De toute façon, n'était ce pas au travers d'elle que je pouvais servir mon Seigneur. Et tant que je ne le trahissais pas, je n'avais aucune raison de craindre celle-ci.

Mon esprit s'évada de nouveau, vers ses cosmos semblant venir d'un royaume hivernal. Ils me semblaient porteur de mauvaises nouvelles, tout comme le fait que les Marinas ne semblaient pas avoir quitté nos Terres, malgré les paroles de leur commandant. Mon sourire se transforma en colère, mais sentant le cosmos du Saint du Verseau se concentrer, toute mon attention revint vers lui. Il ne pouvait qu'être au courant de cette stratégie, n'avait il pas fait allusion à quelque chose y étant lié. Dès cet instant, je perdis pour lui le respect que sa force avait fait naître en moi. Mais la fautive ne pouvait être que moi, ou Méthéa, cette vieille sorcière m'avait élevé dans les histoires mythiques de valeureux chevaliers, de guerres épiques ayant fait trembler le monde. Elle avait distillé en moi, une sorte de romantisme guerrier, mais la vérité était bien plus froide et terne.

J'accueillis son attaque de plein fouet ne tentant même pas de m'en protéger, ce qui m'aurait été impossible au vue de mon état. Une nouvelle fois, le froid et la glace vinrent me frapper, sapant mes dernières forces. Je restais là immobile, mon armure recouverte de glace, emplit de détermination à faire face à mon ennemi, un certain dégoût sur le visage. Mes pensées se dirigèrent vers l'un des trois Juges, le Garuda, avait il vaincu son adversaire, était il en sécurité ? Lui qui avait choisit de se mettre en première ligne, risquait de se retrouver entouré d'ennemis, à l'honneur discutable. Lui qui avait craint pour moi, à l'annonce de ce conflit, mettais je montré digne de lui, de ce respect dont il m'avait honoré.

... *Soyez prudent, noble Garuda, nos ennemis sont moins honorables que vous* ...

Ce fut sur ces pensées que la flamme qui brûlait en moi s'éteignit, devenant braise. Je ne dissipa nullement, preuve de mon existence, preuve que ma vie n'était pas artificielle. Mon regard devint vide, un voile commençant à le dissimuler. Sans la puissance de mon cosmos et sous l'effet de la pluie, la glace commença à s'étendre sur mon armure. J'étais vaincue, ne pouvant plus empêcher l'ascension de mon ennemi.

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