[Combat GS] La nuit continue - Papy marina vs Dark!Oneiros

Un sourire malicieux se libérait imperturbablement, sa musique continuant son oeuvre avec délicatesse. Chaque note semblait s'envoler entre les piliers du temple du Bélier et alors que les deux combattants se faisaient face. Une onde partit de quelques notes pour former autour d'eux un dôme de lumière bleutée et aqueux, pour les personnes aux alentours, tout devenait flou et sans visibilité. Ainsi, ils ne seraient pas gênés pendant leur joute.

C'est alors qu'une chose se produisit avec le son de la musique. Le visage du vieil homme rajeunissait et il retrouvait peu à peu sa vigueur d'autrefois. La réaction à ce phénomène fût un accroissement soudain de son cosmos, il était vivifié par cette seconde vie. Sa peau reprenait une forme lisse et douce, chacun de ses traits semblait plus enfantin. le sang dans ses cheveux semblaient se concentrer dans ses pupilles pour démontrer un éclat améthyste. Sa cape ne flottait plus, il ne pleuvait plus d'ailleurs... Il prit alors la parole avec un ton plus solennel qu'à l'accoutumée.

- Seigneur Oneiros, Dieu des Rêves, je vous fais l'honneur de me dévoiler devant vous... Je suis Jack O'Bannon, Général de la Sirène Maléfique et détenteur de l'Onde. Ce pouvoir m'a été attribué par Poséidon pour traverser les âges dans un but précis et je vais utiliser un peu de sa force pour vous combattre.

Derrière le Général, une aura ancienne et divine brillait au dessus de son propre cosmos. Cette présence était là. Le Dieu des Rêves était de ceux qui avaient eut l'honneur de le combattre ou de se battre à ses côtés. Poséidon avait laissé là une bien belle chose dans un dessein que seul Jack et le Dieu lui même connaissaient. Sa flûte reprit alors sa position à ses lèvres et un frôlement suffit à laisser percer un léger son dans le vide autour d'eux.

Les notes prenaient un rythme doux et lancinant. Chaque note exprimait la volonté de danser à travers les flots, d'embrasser la vie sans s'arrêter... Le Dieu pouvait déjà ressentir que les veines de son enveloppe charnelle se disloquaient avec de petites secousses. Chacun de ses muscles suivait les notes pour se tordre sans raison et enfin, le sang divin, libéré de ses gangues veineuses, se mit à brûler à son tour. Jack jouait sa musique avec une douceur apparente et il releva les yeux pour voir le Dieu, ce dernier pouvant voir des fées danser autour de lui. Charmer ? Le serviteur de Poséidon aurait été bien capable de le dire...

Cette mélodie venait pour lui de bien loin. Il ne l'avait pas joué depuis près d'un siècle ! Dans sa candeur bien cachée, il avait pensé naïvement abandonner les combats pour une vie de quiétude... Ses filles, les Marinas en général, étaient à l'aube d'une nouvelle génération mais cela avait échoué. Ironiquement, l'intervention des Marinas dans cette guerre était venue de son propre sang. Sans cela, ils n'auraient jamais su que les Saints avaient été attaqué... Ce paradoxe faisait sourire le flûtiste alors que sa dernière note de musique pénétrait le corps de son ennemi.

Dead End Symphony

D'un geste du bras, il leva sa main pour laisser un flot de cosmos l'entourer. Puis, il projeta des ondes cosmiques sur le Dieu encore hypnotisé par la musique. Chacune d'entre elles était comme une partie de son propre corps. Il n'aimait pas user de ce genre d'arcanes, cela réveillait une forte douleur avec le surplus de cosmos mais il n'avait pas le choix. Contre un Dieu, chaque coup allait compté et il avait la ferme volonté de lui prouver que les Dieux sont tout aussi mortels que les autres : Ils vivent dans des corps humains ! A lui de tenter de ne pas en sortir les deux pieds en l'air...

Spoiler:

Et ainsi le combat commença sur quelques notes de musique, comme la symphonie d'ouverture d'un bal qui n'aurait jamais lieu. Le monarque onirique écouta sans broncher "l'honneur" qui lui était fait d'entendre le nom de Jack O'Bannon. Son regard cauchemardesque s'éclaira en sentant l'aura de l'Empereur qui couronnait son général. Cela et cela seul méritait pour l'heure le respect de la divinité. Il posa une main sur son cœur et salua l'apparition.

"Mes respects, Seigneur des mers et des océans. J'ai donc affaire à l'un de vos hérauts. Soit."

Oneiros écouta la mélodie sans broncher. Puis tout à coup son masque d'indifférence se fissura. Son regard comme emporté par la mélodie avait soudain pris un éclat de frayeur. Une sensation de malaise le prit, et il vit son ichor jaillir soudain de plaies qu'il n'avait pas senties venir. Il poussa un cri de douleur et plaqua ses mains sur ses oreilles, sans succès. Il commença à se tordre et à se recroqueviller sur lui-même malgré sa volonté, entouré d'innombrables créatures qui lui dansaient autour, avant de sournoisement venir le mordre. Ce fut alors que Mary et Ann brisèrent la barrière d'eau créée par leur père pour entrer dans le périmètre de combat. Elles se positionnèrent près du dieu des Rêves, comme prêtes à l'achever, sans donner d'explications. Mais après tout à quoi bon ? Les marinas avaient gagné la Guerre Sainte sans que le vieil homme ne s'en rende compte ! Ses filles s'étaient retrouvées et venaient achever les dernières vermines ! Pourquoi s'en tenir à du 1 contre 1 avec les spectres, ces immondes traîtres morts-vivants ? Le vieux Jack était loin d'être gâteux, et si cette situation possible mais complètement inattendue ne l'avait pas encore désarçonné, alors peut-être le fait de voir soudain ses filles se sauter l'une au cou de l'autre pour s'égorger mutuellement lui mettrait un peu plus la puce à l'oreille. Il savait que cela n'arriverait jamais, son esprit tentait de rationaliser la situation, mais la surprise de ce qu'il voyait lui interdisait de bouger, sonné, choqué peut-être. "Mary" se tourna vers lui, la poitrine déchirée d'une méchante balafre partant de l'épaule gauche à la hanche opposée.

**Salopard ! Comment t'as pu laisser ça arriver ! Si t'avais été là plus tôt, si t'avais vraiment joué ton rôle de père, on n'en serait pas là !**

"Ann" vint se placer près de sa sœur, le visage à demi-arraché, un regard meurtrier pourtant nettement distinct.

**Putain, toujours à tes manigances. On peut pas te faire confiance ! Tu dis que t'agis au nom de Poséidon mais en fait t'en n'as que pour ton cul ! Et tu nous offres des rafiots célèbres en guise de compensation pour toutes tes merdes ! Tu devrais juste crever comme une merde ! COMME UNE MERDE !**

Un voile noir tomba soudain sur la scène du combat, si opaque que Jack ne pouvait rien voir, pas même son dôme aqueux qu'on entendait pourtant. Comme si le soleil avait subitement disparu. Quelque chose effleura son bras et sembla aspirer ses espoirs en l'avenir, sa confiance en lui. La lumière revint aussi brusquement qu'elle avait disparu, dévoilant le visage d'une hideuse créature qui lui hurla aux oreilles sans ménagement.

Spoiler:

Oneiros avait écouté la mélodie sans broncher. Avec le retour de la lumière, sa créature revint se cacher derrière sa jambe. Il se mit à applaudir, brisant le silence oppressant qui s'était installé.

"Très joli, très joli... Malheureusement, vous étiez déjà sous mon emprise avant même de vous en être rendu compte... Ces deux charmantes jeunes femmes au langage si fleuri vous ressemblent beaucoup. Le lien familial saute aux yeux."

Jack put alors se rendre compte que le cosmos divin d'Oneiros avait l'espace d'un instant complètement écrasé le sien. Ils ne se trouvaient plus dans la Maison du Bélier, l'absence de décor tangible en témoignait. Voyant sa mine déconfite, le maître des lieux fit apparaître une coupe remplie d'un liquide ambré et y plongea ses lèvres. La coupe disparut aussitôt après.

"J'ai pris la liberté de nous créer une dimension à part, où vous pourriez vivre vos cauchemars sans être dérangé par quiconque. Ne tentez pas d'en sortir, vous vous perdriez. Elle n'a pas de limites."

Sonné, hébété, Jack regardait ce mirage sous ses yeux. Les invectives le frappaient au coeur lascivement et il ne pouvait rien y faire. La musique continuait pourtant à sortir de sa flûte. Toutefois, elle semblait comme morte face à ses deux filles... Il aurait voulu s'expliquer, donner ses raisons mais une chose lui interdisait encore de le faire. Soudain, sortant de nulle part, une banshee lui hurlait aux tympans tous ses souvenirs les plus enfuis, les plus sinistres peut-être mais une chose le réveilla de cette sordide farce.

Ses iris observaient tout cela un peu plus froidement, les dernières paroles du Dieu avaient fini de le sortir de torpeur. Il devait bien s'avouer qu'il était très fort, pour l'avoir frapper au plus profond de lui même sans qu'il s'en aperçoive le moins du monde. Peu à peu, la réalité était en train de changer et c'était assez déplaisant de se retrouver en plein territoire ennemi. Il ne fallait pas être idiot pour savoir que temps que le Dieu serait dans cette enveloppe charnelle, il ne pourrait plus sortir. Ses doigts claquèrent alors quelques notes et les sons se succédaient avec une frénésie toute nouvelle. Mais la réponse mentale fut sa première action réelle.

- Bien, ton jeu est des plus brutal pour moi, mais je le note... Mais prends garde que les notes n'appellent la tempête !

Dead End Climax

Dans un déluge sonique, les notes s'enchaînaient pour produire des vagues qui pénétraient les veines de leur ennemi. Jack n'aimait pas user de cette arcane qui faisait souffrir son adversaire dans des vibrations dans les nerfs. C'est alors que des sphères d'eau se matérialisèrent autour du Dieu pour le frapper, pendant ce bref moment, une note fut joué par le flûtiste pour le paralyser. A la merci des attaques des Sirènes, elles apparaissaient pour le frapper dans tous les sens.

Pendant ce temps, la musique frappait aussi la réalité autour de lui. Pour se protéger de ses pouvoirs psychiques, le Général veillait à mettre en place des éléments pour parer toute incartade nouvelle dans ses pensées. Une sphère de cosmos se condensa autour de lui afin de l'en prémunir. Son regard était aussi porter vers la créature qui se tapissait dans l'ombre de son créateur, il avait une envie de la dévorer pour offrir son sang à ses fées maudites.

- Seigneur Oneiros, l'infini a une limite pour tous, même pour les Dieux... Je vis avec mes cauchemars depuis des siècles, ne croyez pas que je les aime, mais de là à les craindre !

Disparaissant à la vue du Dieu à une vitesse incroyable, il était dans son dos et frappa de la paume de la main en bas de ses vertèbres pour le repousser en avant. Par cette action, il lui rappelait que rien ne permettait de dire que l'on pouvait échapper aux sirènes maléfiques. Il créa ensuite une sphère d'énergie avec sa flûte pour la projeter sur les côtes d'Oneiros... D'un bond en arrière, il reprenait ses distances pour remettre sa flûte dans sa bouche, les choses sérieuses allaient commencé. Et vu la puissance des attaques du Dieu, il savait que ce ne serait pas facile, ce monde semblait le protéger de ses coups les plus dangereux, décidément, il avait pas de bol !

Spoiler:

Oneiros eut juste le temps de voir venir et de protéger son visage des sirènes. Le reste, il en était conscient, surpassait la mince constitution de son hôte. Il était éveillé depuis trop peu de temps encore pour parvenir à renforcer le corps de Léonard, son ichor travaillait déjà activement à cicatriser ses plaies dès qu'elles apparaissaient. Le protégé de Poséidon était un dur à cuir, il l'avait su au premier regard, et si la surprise de son premier coup l'avait pris au dépourvu, le dieu savait pour avoir déjà affronté de tels hommes par le passé qu'il pouvait retourner la situation s'il ne faisait pas attention. Pour limiter la casse, il referma les ailes de son surplis autant que possible sur son corps et attendit que la crise passe.

Sa prochaine attaque allait contredire le marina sur la robustesse de son esprit, car si physiquement il était encore fragile, Oneiros était et resterait le maître incontesté des rêves et des cauchemars, autrement dit des illusions les plus naturelles qui soient. Une bulle de cosmos, si elle pouvait atténuer son emprise, ne la supprimerait pas.

Oracles Guardian

Oneiros projeta une nouvelle fois son cosmos dans la dimension mais rien ne sembla se passer. Il décroisa les bras et laissa son surplis reprendre sa forme normale. Il était bien plus gravement atteint qu'il n'aurait dû, un sang bleu coulant de centaines de blessures réparties sur tout son corps. Dans cet état, il était impensable qu'il continue de se battre, et il tomba d'ailleurs à genoux. Mais la voix qui fut la sienne n'était pas affaiblie, elle ne correspondait pas à ses blessures.

"La limite de mon pouvoir, Jack O'Bannon, est celle de mon imagination. Tant que je penserai pouvoir faire quelque chose, ce quelque chose se réalisera. Car dans les rêves, tout est possible pour peu que l'on y croit. Par exemple..."

Il se releva, toujours ensanglanté, mais cette fois avec l'apparence exacte de la sirène maléfique. Trait pour trait, cicatrice pour cicatrice. Il avança vers son "original", jusqu'à dépasser sa barrière de cosmos sans le moindre problème. Il s'immobilisa à un mètre à peine, leva un bras, que Jack leva aussi sans se maîtriser, en parfait miroir.

"Si je décide que vous êtes ma marionnette..."

Jack se surprit à répéter exactement les mêmes mots en parfaite synchronisation avec le dieu. Il suivit également ses gestes lorsqu'ils sortirent de nulle part une dague et se la placèrent sous la gorge.

"... alors vous le serez."

Sans prévenir, le faux Jack enfonça la dague à la verticale dans son menton, jusqu'au plus profond du crâne. Si l'action était illusoire, la douleur que ressentit le vieux marin en revanche était bien réelle. Si réelle que tout son corps le lança en réaction à cette trop violente stimulation neuronale.

Oneiros était blessé face à lui, mais pas au point d'être hors combat. A ses côtés une nouvelle créature attendait ses ordres, une sorte d'aigle-squelette dont il caressait doucement le bec.

"Aquilus, hostem est."

Aussitôt la créature s'envola et vint voler directement à travers Jack, arrachant une nouvelle fois tout espoir de ton esprit et de son cœur.

"Je dois avouer que vous savez comment riposter, protégé de Poséidon. Quelle est la douleur la plus cuisante à votre avis ? Sentir le poison se répandre lentement dans ma chair, ou voir vos proches, votre ego et vos rêves lentement réduits en charpies ?"

Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, Oneiros ne plaisantait pas et ne cherchait pas à narguer son adversaire. Sa voix dénotait réellement la curiosité et son corps tremblait quelque peu sous l'assaut du poison que son ichor repoussait tant bien que mal.

La dague traversait sa chaire de part en part, il hurlait de douleur d'être devenu la marionnette de son propre totem. Blessé comme un oiseau en cage, son sang perlait sur son visage de la plus sinistre des manières. Le regard écarlate de la Sirène était mélange d'effroi et de terreur, il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Lui, l'un des survivants de la dernière Guerre Saints du peuple des mers, il n'était plus qu'un jouet entre les mains du Dieu des Rêves.

Soudain, telle une épave à la dérive, son corps tomba sur le sol cosmique et ses souvenirs semblaient s'étioler sous le pouvoir de cette chose. Il ne savait plus quoi penser, quoi dire ou même quoi hurler. L'Onde lui donnait un pouvoir qu'il ne contrôlait que trop mal. Malgré la peur, des voix vinrent peu à peu repoussées ses angoisses. Ses enfants, la chaire de sa chaire, sa femme tuée par la perfidie des Ases et des traîtres.... Tout cela lui revenait dans chaque cellule de sa peau comme un poignard au coupant mortel.

Souvent, il avait été trahi par les siens, déçu par les Hommes et par le destin, tout cela lui venait en mémoire comme la pire des sanctions divines. Poséidon était maintenant endormi dans son palais, auprès de son épouse et de son fils bien aimé. Lui aussi aurait aimé une telle tranquillité. Il voulait tellement que ses filles vivent dans la paix mais il avait échoué dans les grandes largesses... Aussi loin qu'il se souvienne, il avait voyagé pendant des années dans sa quête éperdue de vengeance, mais il en avait payé le tribut le plus lourd, celui de l'amour de ses enfants. Il l'avait toujours assumé mais était-ce toujours le cas ? Lui même doutait au plus profond de son âme.

- Vous n'êtes pas responsable vieux Compagnon.... Relevez vous, vos filles ont besoin de vous !

Brusquement, venant d'un lointain qu'il était impossible de calculer, un cosmos explosa dans les environs. Il était donc venu lui parler, comme autrefois. Le cosmos du Dieu avait redonné de la force à jack qui se relevait sous la puissance de ses croyances. Comme s'il volait, il posa le pied sur le parvis cosmique pour regarder son adversaire. Jusqu'ici, il s'était montré assez tendre, il n'avait pas de haine farouche contre ce Dieu mais là, à deux reprises, il avait joué avec la chose la plus sacrée de sa vie. Usant de sa flûte, il se fit une entaille à la main pour recouvrer ses esprits sous la douleur.

- Seigneur Oneiros.... Vous jouez avec les Rêves des Hommes, avec leurs espoirs et la quête incessante de vouloir le meilleur pour son prochain. Je ne suis pas un Saint, je ne protège pas la veuve et l'orphelin, je ne crois pas que l'Homme doive se répandre dans ce monde telle une vaste fourmilière incontrôlable... Non, je crois à l'équilibre de la nature immortelle, celle née de Gaia notre Mère à tous.... Poséidon croit en cela et moi aussi... Mais de là à jouer avec cela, tu es allé trop loin et je ne te donnerai pas la possibilité de revenir.... Poséidon est à mes côtés. Toi tu n'as que toi même !

Dead End Symphony

Soufflant dans sa flûte, la musique reprenait ses droits dans l'univers onirique de son hôte. Chaque note insufflée appelait à une forme de vengeance et c'est lorsque la dernière note fût jouée que le corps du Dieu fut paralysé par l'aura de Poséidon en personne. Le regard de jack se mariait avec celui du Dieu pour lui donner la force d'abattre son ennemi, cet ennemi qui contrecarrait ses propres plans de vengeances dans le futur. Un sourire sardonique sur les traits de son visage indiquait que tout cela n'était que le début d'une lutte sans merci.

Dieu ? D'esprit oui mais pas de corps...

Spoiler:

Sa fin -temporaire- était proche. Oneiros sut au ton de la voix de son adversaire et au cosmos divin qui l'auréolait qu'il n'aurait aucune chance d'esquiver son coup. Le poison dans ses veines le brûlait et le ralentissait, les vibrations de la flûte faisaient trembler son corps de douleur.

**S'il continue, Léonard va être touché... Je dois réagir !**

Comme la fois précédente, le dieu resserra sa garde, se protégea de son surplis et il prit même la précaution de créer un champ de force autour de lui pour éloigner les centaines de sirènes ailées qui voletaient autour de lui pour se repaître de sa chair.
Le choc fut violent. Son esprit luttant de toutes ses forces, Oneiros tenta de répartir les dégâts de façon à pouvoir continuer le combat. Les ondes sonores creusèrent de nombreuses fissures dans son surplis puis sur son corps. S'il ne cria pas, l'Oneiroi ne put cacher plus longtemps ses blessures. De l'ichor se mit à couler abondamment sur le sol, il en cracha même une gorgée.

"Abattu... par la main de Poséidon... Je considère cela comme une fin honorable. Cependant... il faudra encore un coup pour me battre..."

Dans un élan de volonté, le dieu trouva la force de disparaître un instant. La nuit tomba de nouveau sur la dimension, laissa à loisir le temps pour Jack de savourer l'assaut d'une nouvelle créature qu'il ne pouvait pas voir ainsi qu'autre chose... La sensation d'une présence venant parasiter son corps, voler ses forces et -ce fut son impression du moins- aspirer son sang.

Le vieux loup de mer, bien qu'en meilleur état que le dieu, commençait à fatiguer lui aussi. Mais l'Oracle comprit que ce petit regain de forces ne suffirait pas à l'abattre, pas cette fois. Il réapparut à la même position qu'avant. Et étonnamment... un franc sourire ornait ses lèvres. Aussi rapidement que la première fois, ses yeux changèrent de couleur, délaissant le rouge sang pour revenir à leur noir d'encre premier.

"Tu y es presque chevalier... Presque... mais tu te méprends encore..."

Le temps de cracher une nouvelle gorgée d'ichor, Oneiros reprit sa respiration et planta un regard bienveillant -oui oui, bienveillant !- dans celui du marina.

"C'est loin d'être un jeu... N'as-tu pas compris qui je suis ? Je suis le Rêve, je suis VOS rêves, à vous les mortels, je suis celui qui vous inspire et vous pousse à vous dépasser pour de nouveaux objectifs, de nouveaux espoirs... mais... l'humanité est paresseuse... c'est pourquoi vous avez aussi besoin d'avoir peur... peur de tout perdre, comme toi à l'instant... Cette peur vous pousse à vous surpasser. C'est ce que je souhaite. C'est ce pour quoi j’œuvre. C'est ce que personne ne comprend."

Le "paysage" autour d'eux changea tout à coup. Ce qui n'était que vide infini et obscurité se changea en une forêt luxuriante, abritant une cascade et une infinité de vies : des oiseaux, des reptiles, de timides mammifères. Le genre de paysages typiquement issu des seules lois de la nature.

Spoiler:

Oneiros n'avait même pas eu à bouger ou à marmonner pour faire apparaître tout cela, seul son esprit avait donné naissance à cette vision idyllique. Le marina dut se douter, au changement qui se produisit ensuite, que le dieu prenait en compte ses propres aspirations, ses origines. Dans la forêt naquit une plage, puis la mer. Des sirènes étendues à moitié sur le sable et à moitié dans l'eau brossaient leurs longs cheveux avec des peignes de corail. La terre et l'eau étaient unies, comme l'avait souhaité Poséidon il y avait fort, fort longtemps.

"Tu as gagné mon respect, Jack O'Bannon. Toutefois, il y a une chose que je souhaite savoir avant... d'aller me reposer. Si tu aimes tant l'équilibre que Gaïa, et Poséidon après elle, ont mis en place... Pourquoi empêcher Hadès de revenir ? Pourquoi vouloir stopper la réincarnation des dieux alors même qu'ils assurent... cet équilibre ? C'était ta flûte que j'ai vue sur nos terres... Il n'y a pas d'erreur possible."

La vision enchanteresse de la forêt et de la plage disparut. Le marina croirait-il les propos du dieu ou s'obstinerait-il dans son erreur le concernant ? Oneiros entrevoyait là l'esprit d'un grand mortel, un homme de pouvoir à n'en douter. Il comprenait le choix de Poséidon le concernant, l'homme était sûr, rusé sans doute, fort et doté de sources de volonté solides. Avait-il seulement envisagé que, en tant que dieu, il aurait été simple pour Oneiros d'annihiler petit à petit les rêves de tous les Hommes, les réduisant à l'état de coquilles vides enfermées dans la routine des besoins primaires et du manque d'ambition ? Avait-il remarqué qu'à chaque impulsion de sa part, le dieu regagnait lui-même la hargne et le désir d'aller au bout de lui-même ?

Un état de fatigue s'emparait de lui alors qu'il sentait son fluide vitale aller vers le Dieu des Rêves. Il lui volait sa vie pour retrouver ses forces et Jack devait bien admettre que cette technique était pour le moins assez sadique. Dans un tableau monde montrant un monde onirique, un monde où l'Homme n'était jamais né.... C'était donc cela son Rêve, un monde naturel sans personne pour le ruiner...

Ses oreilles écoutaient avec attention chaque parole du Dieu, son corps le faisait souffrir comme jamais. C'était comme si l'être divin devant lui avait plongé ses doigts dans son intimité pour le vider de ses forces. Sa mâchoire se serra de colère et en levant les yeux au ciel, il leva en même temps sa main droite. A ce moment là, l'aura de Poséidon réapparut face à cette prière silencieuse pour envelopper son Héraut dans un cocon aqueux. Perdu un instant dans ce moment de félicité, il retrouvait cette vivacité que le Dieu lui avait pris sans vergogne. Alors que le cocon divin se déchirait, Jack prit enfin la parole pour répondre à son interlocuteur.

- J'appelle ça jouer ! Tu veux pousser les Hommes à se dépasser, à ne plus craindre leur peur, à les affronter même si j'ai bien compris. Noble chose que je pourrai admettre si seulement.... Si seulement tu le faisais pour une noble cause ! En effet, les Hommes craignent ce que tu leur montres sans comprendre la portée de tout cela, crois-tu qu'à leur réveil ils mangeront mieux en période de famine ? Crois tu que leur faire peur va permettre à une mère de donner sa vie pour ses enfants ? C'est bien naïf malheureusement... Les Hommes sont prêts à des sacrifice que tu ne peux imaginer, faire preuve d'abnégation mais ils peuvent aussi, par frayeur du lendemain, accomplir les pires actes comme abandonner ses Enfants... Oui, tu as un pouvoir fabuleux mais avec ta façon de le concevoir, tu t'enfermes sur des préjugés sur les Hommes...

Enfin, il termina sa diatribe.

- Et cesses de penser que je suis responsable du non retour de ton Dieu tutélaire !! Tu te méprends, j'en ai rien à faire qu'il vienne ou non, je ne me mêle pas de cela quand je n'y ai pas intérêt... Encore une fois.... Tu fais preuve de préjugé sans regarder au delà du rêve, ce que l'on appelle la réalité ! Maintenant, laisses moi te demander une chose : Qu'est ce qui te fait penser que la démesure de tes Rêves peuvent toucher à la Réalité ?

Une seule question avait été posé par Jack. Et il espérait que le Dieu ouvrasse enfin les yeux sur tout cela, il n'avait jamais donné sa flûte à qui que ce soit et sa fille non plus. Donc, il était clair que les Spectres avaient été manipulé par des forces inconnues. Il n'avait aucune information sur cette histoire et s'en moquait un peu, enfin presque, il se demandait qui avait agi pour empêcher le Dieu des Morts de revenir dans ce Monde. Poséidon, quoique au repos, était encore présent dans ce monde. Athéna avait disparu et Odin plus de nouvelles, oui, quelque chose avait cloché dans les autres domaines sacrés alors que les Atlantes sortaient d'une longue guerre civile.

En fait, il avait pas de réponse supplémentaire à lui donner. Une fois passé tout cela, sa flûte reprit sa position à la commissure de ses lèvres, une note en sortit et puis une autre et une autre... Dans un florilège musical, les notes appelaient les marins sur les récifs. Disparaissant aux sens du Dieu, ce dernier était pris maintenant dans une douce musique qui l'invitait à avancer. Il venait de commencer sa quête perdue pour son Graal, il voulait trouver le Rêve des gens mais serait-il retrouver le sien ?

- Dieu des Rêves, tu demandes aux autres de rêver mais quel est le tiens ?

Soul's Odysseus

L'espace changeait au point où le Rêve lui même était atteint par la douce mélancolie de la voix des Sirènes. Il allait devoir rechercher son propre Rêve pour se sortir de cette impasse entre néant et psyché... Quel est ton avenir ? Voilà la question sous-entendant le reste !

Spoiler:

Finalement non. Ce grand homme n'avait pas plus compris que ses pairs, pas plus cherché. Il avait rangé Oneiros dans la catégorie des dieux cruels et manipulateurs, qui faisaient de l'humanité son terrain de jeu. Ah ! Solitude ! Tes bras sont si durs et si résistants !

La suite de son discours manqua de faire rire le dieu onirique. Pour une fois qu'il s'était borné aux faits, à la réalité pure et simple, on lui reprochait de ne pas le faire assez. Ô mortels éternellement insatisfaits !

"La réalité est que j'ai vu cette flûte de mes yeux dans les mains d'un autre. Libre à toi de ne pas me croire, mais ce n'était pas un rêve. Je suis assez compétent en la matière pour te l'affirmer. Quant à la démesure dont tu parles, elle n'est que le fruit de l'imagination de ceux qui la conçoivent. Certaines personnes rêvent de tout, d'autres de ce qu'elles ont déjà."

Un moment de silence passa, pendant lequel le marin décida d'en finir. L'attaque porta. Oneiros s'immobilisa, entouré des chants de sirènes envoûtants et gracieux. Les créatures semblaient avoir cessé de vouloir l'attaquer à tout va. Il ferma les yeux et alors des milliers, des millions de chuchotements s'élevèrent autour d'eux. Des voix d'enfants se mêlaient à des voix d'adultes, des voix de femmes à celles d'hommes, et chacun y allait de son mot dans un brouhaha de tous les diables.

"Je veux être astronaute !
-J'aimerais tellement qu'il me voie...
-Je veux faire de cette nation un empire.
-Je combattrai le Mal et je serai un héros !
-Mon rêve est de sauver des vies..."

Et encore, et encore, et encore, pendant que le dieu écoutait, que la sirène maléfique écoutait. Comprenait-il la nature de ce qui se jouait devant lui ? Puis, petit à petit, une seule voix couvrit les autres. Au début incompréhensible, en modifiant quelques-unes de ses notes Jack pouvait l'isoler.

"Je souhaite rester dans le rêve que le dieu Oneiros m'a offert, à jamais. Si cela me permet de rester là, je veux être son serviteur dévoué, peu importe ce qu'il fera de moi. Je souhaite rester dans le rêve d'Oneiros..."

Le dieu rouvrit alors les yeux, son léger sourire toujours au visage et observa la réaction du marina. Cette voix plus que toutes les autres, il pouvait l'entendre, sans déterminer d'où elle venait.

"Vois-tu Jack, ce que je suis ? Tu ne peux pas voir mon rêve, car je suis celui de tous les êtres humains. Je n'ai pas créé le ciel ou la terre comme Ouranos et Gaïa. Je ne domine pas les océans, ni les enfers, ni la terre, ni les autres dieux. Je ne suis pas indépendant des humains. Je vis pour les humains et avec les humains. Je guide les humains. Je leur montre ce qu'ils désirent le plus au monde. Mon rôle n'est pas de déterminer si cela est bien ou mauvais. Mon rôle n'est pas de les juger ou de les punir. Ils choisissent eux-mêmes les moyens d'atteindre leur rêve, leur bonheur. "

Le dieu tenait désormais à peine sur ses jambes. Son ichor coulait abondamment mais pourtant il était encore là. Et son cosmos croissait. Très vite, en quelques secondes à peine, son énergie atteignit des sommets.

**Léonard ne mourra pas aujourd'hui !**

L'énergie qu'il dégagea était inégalée, digne du dieu qu'il était. Son expression jusque-là apaisée disparut au profit d'un surcroît de puissance terrible.

"Tu es un homme intéressant ! J'espère te rencontrer à nouveau plus tard, lorsque cette guerre sainte sera finie, dans un climat de paix ! Mais en attendant, admire la puissance de mon Arayashiki..."

La puissance phénoménale qu'il avait engrangée explosa tout à coup, brisant sa propre dimension, brisant le dôme d'eau de Jack. Une colonne de lumière bleue fendit les airs jusqu'au ciel, illuminant la totalité du Sanctuaire de son rayonnement. Le temple du Bélier reçut une telle quantité de cosmos que son sol trembla, se craquela de toutes parts. De nombreuses colonnes s'effondrèrent, la glace répandue par Kappa et Yül précédemment fut balayée, le bâtiment tombait en morceaux. Oneiros irradiait, même ses yeux étaient effacés par l'intensité de sa lumière intérieure.

"... et laisse-moi te montrer ton propre rêve !!!"

Pour la première fois du combat et à une vitesse telle que Jack ne le vit même pas venir, Oneiros vint au contact. Il plaqua une main sur son front, pulvérisa par son seul toucher l'Onde qui rajeunissait le marina et lui fit voir ce rêve qu'il chérissait tant, ce rêve dont Oneiros était le dépositaire secret.

Jack était vêtu de son écaille, en haut d'une falaise, son casque sous un bras, sa flûte dans l'autre. Il observait en contrebas. Ann et Mary étaient là. Elles étaient assises à la même table. Deux petites filles étaient là également. L'une, assise sur les genoux de Mary, se laissaient tresser les cheveux. L'autre jouait au ballon un peu plus loin avec un chien. Son chien. Les deux jeunes femmes bavardaient. Aucune ne portait de cicatrice, aucune n'élevait la voix. Aucune ne portait d'écaille... Elles étaient deux femmes tout ce qu'il y avait de plus ordinaire, dans une vie paisible. Une autre voix féminine, comme surgie du néant, fit tressaillir Jack à un point qu'il n'aurait pas cru possible. La silhouette qui se profila, la couleur de ses cheveux, de ses yeux, son teint, sa démarche, il connaissait absolument tout d'elle, il l'aurait reconnue entre toutes ! Revenue d'entre les morts -ou n'y étant jamais allée- la femme du vieux marin avançait, joyeuse. Elle portait un plateau de petits gâteaux et du thé pour toute la famille qui fit de la place sur la table pour la laisser déposer le goûter.
Oneiros apparut aux côtés de Jack, le regarda de son air impénétrable.

"Rejoins-les."

Pourquoi il obéit, le protégé de Poséidon ne le sut pas. Mais parce qu'ils étaient dans un rêve, dans son rêve, il obéit. Et en bas du chemin, quand elles le virent, ses petites-filles se précipitèrent pour l'accueillir, ses filles suivirent le mouvement plus calmement, sourires aux lèvres. Il les salua toutes, puis se dirigea à pas tremblants vers sa tendre aimée. Il n'en croyait pas ses yeux, et pourtant elle s'approcha de lui comme elle l'avait toujours fait, posa ses lèvres sur les siennes en un tendre baiser de bienvenue. La vie qu'il avait toujours secrètement espérée pour sa famille prenait place devant ses yeux ébahis.

Et le rêve prit fin là. Le bruit des combats, les éclats de cosmos envahirent de nouveau l'air, tandis que les larmes que le marina avaient versées sans s'en rendre compte se perdaient dans le flot rétabli de la pluie -le toit s'était désintégré sous la force du pouvoir du dieu. Le regard d'encre de l'Oneiroi était toujours posé sur lui. Il retira sa main de son front, se préparant à n'importe quelle réaction possible.

"Je suis aussi cela, Jack."

Malgré l'atmosphère vindicative des lieux et des circonstances, le corps du marina était détendu, son esprit bouleversé et apaisé tout à la fois, son cœur autrefois en morceaux quelque peu réchauffé. Les sensations et les sentiments se bousculaient contradictoires, et pendant ce temps la divinité l'observait sans troubler sa méditation.

C'était donc cela le bonheur. Dans l'explosion de lumière bleutée, Jack avait ressenti une nostalgie d'un rêve ancien qu'il avait gardé au plus profond de lui même. S'il était heureux de revoir cela, d'y vivre, il ne pouvait admettre que l'on y entrasse sans son autorisation. C'était son jardin secret, son royaume à lui et personne ne l'avait jamais vu ou su. Peu à peu, une colère gronda dans son âme. Quelque chose éclatait en lui ! Sa cape volait dans tous les sens, comme si elle voulait le quitter mais les fibules d'orichalque la retenait avec attention.

Le regard du Général se fit plus violent, un mélange de remerciements mais aussi de colère froide. Alors que le Dieu retirait sa main de son front, la main droite du Marina l'empoigna pour laisser filer son cosmos. Des ondes cosmiques explosaient entre les deux Hommes, le cosmos de Poséidon se repercutait dans chaque cellule de son Général au moment où ses lèvres laissait filer des paroles muettes. Seul l'esprit du Dieu pouvait les entendre...

- Tu m'as offert un beau cadeau jeune Dieu.... Laisses moi te retourner le compliment ! Mais avec ma touche personnelle !

Un pilier de lumière frappa le sol pour laisser une immense créature se lever entre les roches, un immense Kraken venait de faire son entrée dans le monde des Rêves. Il dévorait tous les Rêves, pensées et espoirs des gens aux alentours. Les voix se turent soudainement dans des cris sinistres et morbides. Soudain, alors que l'Irlandais lui lâchait la main, une tentacule frappa le Dieu pour le renvoyer vers le sol. Il sentait ses muscles se briser sous la douleur et la crainte de mourir. Avec un certain cynisme, les trois autres Fils d'Hypnos apparurent pour entourer leur aîné, ils ricanèrent de son impuissance avant de le laisser choir entre les crocs acérés de la créature des profondeurs.

Dans un fracas, le Général posait les pieds sur le sol. Au dessus de lui, le corps du Dieu lévitait encore dans le ciel. Tout était terminé entre eux mais le cosmos divin était encore présent, il allait quitté bientôt cette enveloppe charnelle pour retourner auprès des siens. Il ne savait pas s'il avait bien fait, au fond de lui, il remerciait le Dieu pour son attention, il le saurait, mais son coeur, sa rage même, lui avait interdit de laisser passer cet affront. Non, ses rêves lui appartenaient et personne d'autres ne pouvaient "jouer" avec ! Il se releva alors en ressentant encore les blessures sur son corps, il avait été plus amoché que prévu. Cependant, il n'y avait aucune trace physique, seul son esprit avait été la proie des pouvoirs oniriques.

- Dieu des Rêves, je te parle peut-être pour la dernière fois ! Sache que j'ai aimé ton cadeau mais ne le refais plus jamais, sinon, nous serions amené à nous affronter de nouveau. Les Hommes chérissent le secret de leur rêve car c'est leur façon de survivre dans ce monde, ils ne demandent pas à être mis face à eux, ils demandent juste à les garder pour eux... Ton corps n'est pas atteint physiquement par cette attaque que tu connais bien... Quittes ce champ de bataille si tu as foi en tes propres paroles !

Spoiler:

Souffrance. Violence. Gratitude. Amertume.

Le monarque onirique constata avec stupeur que le pirate était capable de reproduire les effets de sa propre attaque contre lui. Le détail était un peu grossier, mais la sensation suffisamment fidèle pour qu'Oneiros ait le temps de se réjouir de voir ses frères, puis la stupeur de les voir le livrer au Kraken.

La pluie battait tout son saoul sur les restes du temple démoli du Bélier. Un silence d'après-guerre avait succédé à la technique du dieu des Rêves. Un silence pendant lequel son corps était resté débout, subissant l'illusion, un silence pendant lequel Jack jaugeait s'il avait vaincu ou non. Cependant l'aura du dieu était toujours bien présente, brûlait, brûlait de tous ses feux.

"L'Arayashiki... va au-delà... du 7e sens..."

Stupeur ! Effroi ! Épouvante ! L'homme qui n'aurait pas dû pouvoir se relever vivait toujours ! Le marina pouvait même entrapercevoir l'âme divine se détacher de l'hôte mortel. Oneiros avait pris chacun des dégâts sur lui, de sorte que Léonard, endormi profondément, était toujours intact.

"Il... renaîtra... avec moi..."

Une dernière lueur de vie, un dernier miracle. Les Saints n'étaient pas les seuls à pouvoir le faire.

"Reviens... mon surplis... Nourris-toi... de mon ichor..."

Le surplis des rêves obéit. Avec les innombrables blessures reçues, fournir de l'ichor n'était pas un problème. Les fissures se ressoudèrent dans l'instant et il reprit sa solidité originelle. Alors, rassemblant ses dernières forces, le dieu pénétra une dernière fois l'esprit du marina.

Cette fois, ils se trouvaient l'un face à l'autre dans un espace qui avait la forme d'une simple pièce. Oneiros tenait un jeune homme lui ressemblant comme deux gouttes d'eau dans les bras. Ce fut par la pensée que la voix du dieu parvint à Jack.

**Tu es un combattant formidable. Je suis heureux d'avoir pu livrer ce duel contre toi. Et, comme dernière réponse à ton attaque, laisse-moi te dire que te montrer ton rêve ne m'a rien appris de nouveau. Je le connaissais déjà. Je suis capable de lire les rêves et les cauchemars d'une personne rien qu'en la regardant. Je suis ce rêve et des millions d'autres. Mais, en tant que dieu, je ne les ai jamais montrés à personne. Car votre jardin secret est aussi le mien. Alors chevalier, à nos prochaines retrouvailles. Que ce soit dans un rêve ou dans la réalité. Je suis convaincu que nous nous croiserons de nouveau. Et si tu le souhaites, je te ferai vivre ton rêve à nouveau.**

La lumière revint. A la seconde où le marina ouvrait les yeux, Oneiros fermait les siens. Son corps bascula lentement vers l'arrière, puis il s'effondra sur le sol. Son cosmos disparut.

Tout était fini. Enfin il le pensait, quand il sentit ses poils s'hérisser sur sa chaire, le réveil brutal du Dieu n'était pas banal et il explosa dans une énergie qui fit tressaillir chaque note de musique. Se relevant, Jack avait retrouvé toute sa "vieillesse", le cosmos de l'Onde avait cessé son office pour quelques heures. Mais le Dieu lui n'en avait pas terminé. Brutalement, il laissa son corps tomber sur le sol alors qu'il pénétrait son corps.

Ou suis je ? Regardant autour de lui, la matérialisation du Dieu des Rêves permettait d'avoir rapidement la réponse. Aussi surpris de son discours, il s'avança vers lui pour toucher le visage de son hôte. Déjà il tenait à lui pour l'amener comme ça dans ce monde onirique. Un sourire amical aux lèvres, il prit à son tour la parole.

- Dieu des Rêves ! Je suis heureux que tu gardes cela pour toi, ainsi que tout ce que tu as vu de mes capacités... Personne ne doit savoir que Poséidon m'a confié le Mesopethamenos. Ma mission dans ce monde n'est pas encore terminée mais tu sais une chose de moi, tel mon Souverain, j'ai la dent dure contre les insultes à mon Honneur... Bref.... Il est temps de reprendre le masque que tout le monde aime ! Prends soin de ton hôte, je viens de lui insuffler un peu de mon énergie humaine, il va se réveiller sous peu !

Puis, alors que le Dieu allait partir, une sphère entoura le Général comme par enchantement. Des plumes aqueuses l'entourèrent soudainement pour former un ballet étrange d'eau et de lumière blafarde. Cette fois, il se mit à rire car il venait de comprendre tout ce manège et il avait bien été stupide.

- Décidément, tu avais le choix d'abandonner les armes et de te barrer, tu as choisi de m'attaquer même en me parlant. Ouais, tu manques pas de cran pour un Dieu... Et je commence à t'apprécier, si un jour on se recroise, permet moi d'offrir une bière à ton hôte !

Le Rêve se brisait et peu à peu, Jack reprenait ses esprits. Le combat était donc terminé et psychiquement il était à terre. Il tenait difficilement sur ses jambes... Dans un élan, il fit claquer sa cape pour reprendre le chemin du temple du Bélier. Ce bordel était loin d'être fini mais il avait maintenant l'espoir que tous les Dieux des Enfers n'étaient pas tous des pourris. Réajustant ses lunettes... Ah mais merde, elles sont ou ? Il chercha comme un con autour de lui et les vit dans un coin. Il s'abaissa pour les prendre, ajusta sa cape et d'un bond reprenait sa position sur le parvis du Temple du Bélier...

FIN DU COMBAT

Cae a écrit:: HRP : Un grand Merci a Oneiros pour ce combat !

Spoiler:

Victoire de Jack ! Tu peux récupérer 2/3 de tes stats !

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