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 [Mai 1755] - Un nouveau foyer

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MessageSujet: [Mai 1755] - Un nouveau foyer   [Mai 1755] - Un nouveau foyer EmptyDim 28 Sep - 21:09

Nul risque de s'égarer, cette fois, pour celui qui faisait les cent pas dans sa nouvelle demeure. Ça n'était pas tant une quelconque nervosité, absente, que l'ignorance du modus operandi ayant cours en ces lieux qui lui valait de ne savoir que faire. Ni comment, ni avec qui. Car s'il n'avait qu'à se féliciter des enseignements prodigués par feu son maître, il n'en restait pas moins dans le flou quant au quotidien d'un chevalier de son rang. A fortiori lorsqu'il ne connaissait encore personne, exception faite de la jeune femme rencontrée la veille. Sa présence avait-elle impacté quoi que ce soit, d'ailleurs ? Les fils du destin avaient beau n'être aucunement capricieux, tant il savait dès son plus jeune âge qu'il aboutirait en ces lieux, ils n'en demeuraient pas moins abscons, nimbés du mystère le plus total à bien des égards. De plus, comme si cela ne suffisait pas à l'embarrasser, il semblait avoir manqué à son devoir en brossant quelque forme de décorum dont il ne fut guère mis au courant. Quoi précisément ? Encore une fois, il ne pouvait emprunter que la voie des hypothèses, sans aucune garantie d'y trouver les réponses auxquelles il aspirait, vaille que vaille. Comme pour mieux se railler de son scepticisme, seul le silence le plus complet lui tenait compagnie, sans que quiconque ne troublât cette quiétude qu'il aurait pourtant appréciée, en d'autres circonstances.

À toute chose, malheur étant bon, il y avait aussi du positif à relever au milieu de ces voies sans issue qui lui servaient de questionnements. Ainsi, Ãmon avait maintenant enfilé son armure d'or depuis près de sept heures, non sans qu'il n'y entrevît directement aisance et naturel. Davantage qu'une protection ample et de constitution robuste, la cuirasse frappée de nitescence lui évoquait une authentique seconde peau. Sans qu'il ne pût l'expliquer, l'armure s'était adaptée aux contours de son corps, aux tracés de sa musculature et à la disposition idoine de sa longue chevelure violacée, tout le long. Un constat d'autant plus intrigant que les anciens lui avaient répété, à maintes reprises, que son prédécesseur était un peu plus grand et large d'épaules que lui-même. En sus, ses mouvements ne s'en trouvaient aucunement endigués, pas plus que le poids des matériaux ne semblait l'affecter, en comparaison de la vitesse et de l'agilité dont il faisait montre en tenue de civil. Que du contraire, les propriétés structurales de l'or fondu avec l'orichalque et le gammanium contribuaient à renforcer la maîtrise de son cosmos, comme si tous ces éléments se superposaient. Telles qu'il les comprenait, ces choses prises ensemble constituaient plusieurs couches de ce qui faisait "Ãmon du Bélier", tant et si bien que le nouveau transfuge de l'ordre s'en trouva fasciné. Documentation et études n'y faisaient rien, la magie n'opérait pleinement que sur le terrain, lorsqu'on y était confronté. Pleinement émerveillé, à l'instar de ce qu'il pouvait ressentir lorsqu'il ne pouvait encore revendiquer qu'un statut d'apprenti, il se promit de mieux comprendre le fonctionnement du tout. Au fond, à défaut de savoir ce qu'il convenait de faire, s'exercer dans ce qu'il faisait de mieux n'aurait rien d'inconvenant. Et déjà s'en faisait-il la réflexion, non sans gagner un atelier de travail au dehors de son Temple, en plein air. Déposant ses outils sur un tabouret, prenant place sur un autre, il s'adonna à son art de la forge, des sciences et d'autres choses.

- "Je n'avais vu ça que sur la dernière armure que je rénovais, dans cette caverne, il y a de ça plusieurs années... C'est magnifique, un tel travail de précision. Il faut vraiment que je saisisse l'origine de cette dichotomie métallifère et stellaire, en isolant un échantillon de son substrat. Nos ancêtres étaient vraiment en avance sur leur temps, maître..."

Loin de se douter qu'il pourrait recevoir de la visite à tout moment, peu rompu qu'il était aux us et coutumes prévalant au Sanctuaire, le forgeron s'enferma dans son monde. Seul face au casque émargeant à la panoplie dévolue au Bélier, il tentait d'en extraire une essence quelconque, immanente. Tout en veillant à n'abîmer la structure dudit casque à aucun moment, comme de bien entendu. L'exercice relevait de la prouesse technique, tant il se voyait obligé de conglomérer maîtrise du cosmos et de l'artisanat à travers le moindre usage de son maillet. De surcroît, le même constat valait au moment de positionner son burin mordoré contre l'armature, sans quoi il eût pu y causer des dommages irrémédiables. À court terme, du moins. Dire qu'au même moment, un certain Joseph Black isolait un nouvel élément qui intégrerait, plus tard, le tableau périodique des éléments. En l'occurrence, le magnésium faisait son apparition dans les colloques, conférences et autres débats menés par les têtes pensantes de la scientificité. Sans le savoir, le légataire des volitions jamiriennes avait dépassé ce stade depuis longtemps, s'agissant de recherches et de découvertes. Sans se hasarder à des conclusions trop hâtives, il était pour le moins conscient que son peuple avait été marginalisé, du fait de son avancée par trop importante dans bien des domaines qui échappaient à la masse. Aujourd'hui encore, l'écart était conséquent.

Jamir, précisément, manquait au jeune homme. Sans qu'il n'y eût lieu de parler de douleur ni d'incapacité à s'adapter à son nouvel environnement, loin de là. Il venait à peine d'arriver et savait qu'il convenait d'accorder du temps au temps. Raisonnable autant que rationnel, il se refusait à mettre la charrue avant les bœufs. L'aura bienveillante qui l'avait enveloppé, la veille au soir, n'en était qu'une preuve supplémentaire. Si tant est qu'il lui en fallût, ce qui n'était pas le cas. Tôt ou tard, un autre de ces signes surviendrait et lui indiquerait quelque marche à suivre que ce soit. Ce à quoi il se plierait, déférent. En sus, s'il se refusait à arpenter les autres maisons zodiacales pour l'instant, quelques présences sises dans les cimes n'en étaient pas moins perceptibles. Des auras étrangement familières, alors qu'il n'en avait jamais rencontré les propriétaires. Il les imaginait peu cocardiers, plutôt enclins à valoriser honneur et droiture. Soient autant de valeurs qui lui avaient été inculquées, qu'il prisait tant et plus. Eut-il besoin de s'en rappeler qu'il n'aurait eu qu'à se remémorer les discours de son maître à ce sujet, lequel maître lui vantait les mérites des pactes et autres alliances tacites qui rattachaient Jamir à Athéna. Perpétuant la tradition à travers le port de l'armure d'or du Bélier, Ãmon ne faisait pas exception à ces traditions séculaires. Pour cette même raison, il espérait rencontrer l'Athéna de cette génération, d'ici peu. Patient, attendant que le moment ne vînt.

À des lieues de tels songes, il était totalement concentré sur sa tâche. Exutoire autant que passion, son art de la forge céleste lui offrait évasion et confort. Histoire d'y ajouter une touche de nostalgie, il sortit une conque de sa besace. Zélateur de la tradition des siens, autant que d'une foi en Athéna, le jeune homme s'offrit un moment face à lui-même. Cette fois, ça n'était pas les lieux qui l'invitaient à eux, mais bien lui-même qui instillait la jonction entre son être, son passé et ces terres sacrées. Quoi de plus approprié, à cette fin, que la douce mélopée qui l'avait accompagné, des années durant ? S'il avait rabattu ses paupières, il se serait sans doute revu, travaillant le fer entre deux lectures d'ouvrages scellés dans la bibliothèque de Linos. Il s'y refusa, seul un fin sourire émaillant l'équanimité qui caractérisait son expression faciale.


Note de chronologie:
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Mashia


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MessageSujet: Re: [Mai 1755] - Un nouveau foyer   [Mai 1755] - Un nouveau foyer EmptyDim 28 Sep - 22:43




Mashia Mokushi



Les chroniques d'une fleur de Lotus - Guerre




Ne nous quitte plus jamais






=> Royaume d'Asgard

« Sauver une personne ne signifie pas que tu es capable d'en sauver une autre. » cette phrase martelait son esprit et son âme comme le ferait un forgeron de l'acier pour une épée. Tranchante et douloureuse pensée qui ne quittait plus la jeune femme depuis son retour au Sanctuaire. Finalement, être rentrée chez elle après un mois d'absence ne lui apporta pas le réconfort tant espéré. Au contraire, savoir que dans les prochains jours tout ce qu'elle voyait, touchait, effleurait pourraient être réduits en cendre l'horrifiait, faisant battre son cœur à tout rompre dans sa poitrine. Aussi, même si cela ne faisait pas une heure qu'elle était là, au sein même de la maison d'Hector, la Vierge ne s'accorda pas ce moment de répit auquel on voulait l'y contraindre : rien n'y faisait, résolue comme elle l'était son père adoptif n'eut d'autre choix que de la laisser repartir vers les sommets, là où se dressaient les Temples Zodiacaux. Pas même Dohko qui était venu la soustraire à ses geôliers, de la neige froide du Royaume du Nord, avait sut trouver les mots pour l'apaiser. Qu'importe la fatigue, la souffrance occasionnée par ses blessures son attention toute entière était portée vers cette affreuse perspective :

Le Sanctuaire allait connaître une nouvelle Guerre Sainte.

Hector, son père adoptif avait tout de même réussit à la convaincre de se changer, de troquer ces habits d'homme trop grands pour son corps frêle contre une tunique longue, immaculée qui lui rappela à contrecœur celle qu'elle avait bien put porter dans le temps où elle incarnait la Sagesse. Seulement, on voyait trop à son goût les scarifications récentes et anciennes occasionnées par la main du Destin, aussi entreprit t-elle d'entourer ses bras, ses mains et une bonne partie de son anatomie de larges bandes. Elle prit un soin tout particulier à cacher la plaie faite par son ami, l'ancien Saint de la Balance, craignant que les améthystes apposées par Alberich puissent être remarquées d'une manière ou d'une autre. Honte et regret entremêlés, ce fut le cœur lourd qu'elle s'élança au dehors, accompagnée par le soleil levant.

Alors que Mashia s'apprêtait à monter les premières marches, une voix familière la stoppa dans son élan. « Elle aussi, tu pourrais ne pas pouvoir la sauver. » pensa t-elle en posant son regard pers sur la silhouette de sa protégée. Lya, toute essoufflée par sa course, les mains sur les genoux, échevelée, pria sa mère de cœur de s'arrêter. Les mains de la Sainte se mirent à trembler légèrement. Derrière la petite brune, d'autres fomes surgirent des brumes de l'aurore. Elle reconnut sans mal les enfants de l'orphelinat dont elle s'occupaient avec une ferveur étonnante. Plus étonnante encore que sa propre foi envers Athéna. Drôle de sentiment.

« Qu'est-ce que … vous ne … » commença t-elle, émue, sa voix se perdant dans un murmure. « Tu es rentrée ! »

S'écrièrent-ils de concert, laissant éclater leur joie de la revoir saine et sauve. La jeune femme céda alors et se détourna de sa prochaine destination pour les prendre tous dans ses bras. L’effervescence des retrouvailles fut rythmé par une mélodie lointaine, troublée par le chuchotement du vent à leurs oreilles. L'aube aux doigts roses paraient les arbres et l'herbe de rosé tandis qu'elle, capturait les larmes de ces enfants heureux de la savoir revenue d'entre les morts. Mais les rayons de l'astre diurne ne purent la réchauffer. Car elle avait voulut mourir, là bas. S'abandonner à la morsure de l'hiver.

Les enfants ne voulurent pas la laisser gravir les marches seule. Mais, une fois arrivée au seuil de la première Maison, la japonaise dût, non sans difficulté, les convaincre de rentrer. Si elle put lire beaucoup de déception sur leurs petits visages, elle sut calmer leurs craintes et leurs protestations bruyantes à force de sourires et de baisers.

« Ne nous quitte plus jamais. Je ne veux plus … non je ne ... » Lya ne saurait en supporter davantage. Elle qui avait déjà enterré une première fois sa mère, elle qui lui avait offert son cœur et ses prières, une fleur de lotus à son image : douce et fragile. L'ancienne hôte d'Athéna se souvenait de ce moment, de chaque visage présent ce jour là. Et celui de sa protégée, nimbé de larmes amères. « Va »

L'adolescente obtempéra et s'en alla, la laissant de nouveau seule avec ses chimères. « Ne nous quitte plus jamais. » Une larme glissa le long de sa joue pâle, se perdant dans sa chevelure rouge, libres de s'envoler au rythme du souffle d'un doux Zéphyr.

Là bas, elle avait voulut mourir.

Ses doigts bandés portaient encore la marque de la glace. Elle avait voulut mourir. Ses poings se resserrèrent : les voix et les rires des enfants n'étaient plus qu'un lointain souvenir. Eux aussi étaient morts.

« Mü ? » un rai de lumière tomba à l'oblique, l'empêchant de bien discerner la personne en face d'elle. Et inversement pour l'inconnu. « Non, vous n'êtes pas Mü. Qui êtes-vous ? »

Sa voix était froide, détachée, sans une once de vie. Mashia fit un pas en avant, se révélant dans un silence inquiétant. Son visage de poupée était marqué. Sans doute aurait-elle mieux fait de le masquer ? Non, cela, elle se l'était interdit. Ses lèvres vermeilles s’entrouvrirent mais aucuns sons ne voulurent en franchir le seuil. Une aura la paraît toute entière, comme si tout son être répondait à un appel invisible. Inaudible. Elle serait sourde à celui-ci, braquant ses yeux fatigués dans ceux de son interlocuteur.

« Où est Mü ? » fit-elle, insistante, une peur terrible l'enlaçant entre ses bras.

« Sauver une personne ne signifie pas que tu es capables d'en sauver une autre. ». Les Moires se jouaient d'elle et de sa volonté, la mettant au pied du mur. Quelque chose de grave était arrivé ici. Elle le sentait au plus profond d'elle-même. Soudain, elle tituba, sa paume se plaquant contre son front. La douleur s'estompa, elle put enfin contrôler les tremblements de ses membres et reprendre sa respiration.

« Ce … ce n'est rien. Pardonnez-moi. Je … voulez-vous bien … m'autoriser la traversée de votre Temple ? »








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MessageSujet: Re: [Mai 1755] - Un nouveau foyer   [Mai 1755] - Un nouveau foyer EmptyJeu 2 Oct - 17:05

Étrange paradoxe que celui auquel fut confronté Ãmon, alors même qu'il s'était préparé à une journée teintée de calme et de solitude. À se perdre entre soliloques et introspections, au gré des songes et d'un empirisme doctrinaire. De tout cela, il s'en trouva interdit lorsque la cohue succéda à l'apparente quiétude dont il s'était enrobé, quelques secondes plus tôt. Un attroupement d'enfants avait atteint les abords de son Temple, certes sans qu'il n'y vît malice à aucun moment. Quelle ne fut pas sa surprise, cependant, quand une jeune femme en émergea, encore qu'il ne put en distinguer que la silhouette. Les reflets d'un soleil scintillant n'aidaient pas à faire la lumière sur l'identité de l'inconnue, ajouté au fait que le titulaire de la première Maison zodiacale ne la connaissait certainement pas. À ce stade de son observation, le jeune homme était toujours installé sur son tabouret, délaissant tout de même son ouvrage. Scrutateur pour la bonne cause, il ne s'adonnait à rien qui n'eut valeur contemplative. Ses iris aux coloris de l'émeraude ne faisaient que balayer la scène, tandis que les plus jeunes de ses visiteurs disparaissaient les uns après les autres. À proprement parler d'analyser le qui et le pourquoi de cette venue, il préféra s'arrêter sur le pas visiblement saccadé de la jeune femme. Conscient qu'il fallait même s'attendre à l'inattendu dans cette nouvelle vie, il concéda l'initiative à la voyageuse. Mirador malgré lui, de par la position du Temple du Bélier, il n'avait à tout le moins rien du gardien fantoche. Aussi finit-il par quitter son siège, histoire de s'approcher et de faire face à son interlocutrice.

Désormais, une maigre distance de cinq pas les séparait. Ne faisant montre que d'une expression faciale implacable, sans pour autant qu'elle ne fut sévère, l'équanimité jamirienne transparaissait à nouveau, à travers le Bélier. Au cours de son apprentissage, son maître ne lui avait que trop répété l'importance d'une prévoyance de tous les instants, appelant en cela à la plus grande prudence. En sus, empathe prêtant une oreille attentive, le forgeron se savait doué de bienveillance autant que d'altruisme. Partant de là, il ne fut aucunement étonnant de le voir poser les yeux sur les bandelettes qui enserraient diverses parties du corps de la pèlerine. Loin de lui l'idée d'en tirer des conclusions par trop hâtives, néanmoins. Tout au plus, ce constat l'amena-t-il à porter en germe la question de l'identité de cette mystérieuse inconnue. Étrangement, elle ne semblait émarger ni à un quelconque précariat, ni aux plus hautes castes de cette société transitant de part et d'autre de l'Égée. Plus étonnant, encore : en dépit des signes indiciaires d'une faible constitution, elle échouait à paraître complètement asthénique aux yeux de celui qui avait interrompu la mélodie émanant de sa conque.

Nulle surprise ne se fit jour sur le visage du Bélier lorsque le nom de Mü lui fut communiqué, pas plus qu'il ne fit montre de quelque réaction perceptible. En son for intérieur, il en allait tout autrement et déjà les questions se succédaient-elles. La consonance familière du terme susmentionné laissait présager un éventuel lien avec les siens, voire avec un tout un pan de leur histoire. Fallait-il, pour autant, y voir les bribes d'une généalogie propre aux porteurs de l'armure du Bélier ? Cela, il l'ignorait encore et malgré une curiosité piquée au vif, la primauté revenait à savoir qui était cette jeune femme. Ce qui l'amenait en ces lieux, sous le couvert de quelles intentions, etc. En outre, si elle avait l'air perdue dans ses pensées, elle ne l'était sensiblement pas au sens le plus propre du terme. Son attitude laissait penser qu'elle connaissait le Sanctuaire, quelle qu'en fut la raison. Par ailleurs, elle ne calfeutrait pas ses paroles d'arguties inappropriées, comme l'aurait sans doute fait quelqu'un de suspect. Était-ce suffisant pour lui accorder le droit de passage sans mot dire, ni même s'enquérir de son état de santé ? Agir de la sorte eut été inconvenant, tant envers elle qu'envers lui-même. Partant de là, Ãmon se fit la réflexion qu'il lui suffisait d'agir conformément à ce que la rationalité la plus péremptoire lui dictait.

En soi, il ne pouvait de toute façon pas s'en remettre à la dyarchie régissant l'ordre, dès lors qu'il n'avait encore pu converser ni avec le Grand Pope, ni avec Athéna. Transigeant quelque peu avec la rigueur mêlée de sérieux qu'il exhalait jusqu'ici, l'artisan à ses heures répliqua aux questions de son allocutrice sans plus tarder. Recourant, pour ce faire, à un verbe clair et assuré, il ne communiqua pas qu'au travers du seul timbre de sa voix. Car, à défaut d'accorder une moue plus amène à qui de droit, il décrivit plus de compassion à travers son regard. Bien souvent, cette dernière qualité était le chemin privilégié vers la compréhension, après tout. Sans que rien ne fut calculé, seul le naturel ayant sa place ici.

- "Pardonnez-moi, j'ignore qui est Mü et à vrai dire, vous êtes l'une des premières personnes qu'il m'est donné de rencontrer en ces terres sacrées. Je ne peux que me perdre en suppositions. Faute de pouvoir éclairer votre lanterne, je vais donc devoir vous demander d'éclairer la mienne. Qui êtes-vous et quel est l'objet de votre venue au Sanctuaire ? Je ne puis vous accorder le droit de passage que si vous m'en donnez les raisons."


Tributaire d'un protocole ancestral, autant que de volontés plus ou moins formalistes qu'il mettait en exergue dans l'exercice de fonctions apostoliques, Ãmon fixa plus ouvertement la jeune femme. Ce n'était pas tant sa propension à embrasser la déontologie que son souhait de savoir à qui il avait affaire qui avait impulsé sa réplique. Désormais, rien ne lui importait davantage que de percer ce mystère si abscons, s'agissant de l'identité de sa vis-à-vis. Stationné entre cette dernière et l'entrée de son Temple, il ne la quitta pas des yeux, cherchant à décrypter ce qui s'y reflétait.
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Mashia


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MessageSujet: Re: [Mai 1755] - Un nouveau foyer   [Mai 1755] - Un nouveau foyer EmptyVen 3 Oct - 0:35




Mashia Mokushi



Les chroniques d'une fleur de Lotus - Guerre




Glacée





La jeune femme regrettait presque l'absence des enfants. Or, ceux-là étaient déjà trop loin, perdus dans les brumes éparses d'un matin trop prompt à se lever. Un soupir passa outre la barrière de ses lèvres vermeilles, avant d'imiter un pâle sourire. Désabusé. Non, ils n'avaient pas à entendre les nouvelles qu'elle devait apporter au sommet du Sanctuaire. Sombre Messagère, la jeune femme ne s'était pas attendue à en recevoir à son tour. Or, nulle réponse, aussi infime soit-elle, ne lui fut apportée, et son cœur se serra aux nombreuses perspectives qu'elle entrevoyait. Mashia n'avait plus de raisons d'être une éternelle optimiste. Pas après avoir vécut ce qu'elle avait vécut, vu, ce qu'elle avait pu voir du Monde. Tel qu'il était : sombre et dangereux. D'autres pensées toutes aussi sombres s'envolèrent dans son esprit, tandis qu'au dessus de sa tête, l'astre du jour cherchait à réchauffer son corps encore gelé. C'était inutile, elle était désormais marquée à vie de sa visite chez les Asgardiens. Une énième blessure indélébile que même le temps, ne saurait effacer. Instinctivement, sa main droite se porta à sa blessure la plus sévère, celle faite par Dohko, de sa main, avant d'être scellée plus ou moins par l'étrange pouvoir de Delta. Si la jeune femme pouvait encore sentir la douleur, celle-ci était vague, amoindrie grâce au flux constant de cette énergie, ce cosmos. Alberich.

Mashia voulait s'échapper, partir très loin de cette réalité trop lourde à porter. Cependant, la Sainte avait un cœur trop bon pour pouvoir se détourner de son devoir, de sa quête de préservation.

Car, sans son intervention, le Sanctuaire d'Athéna était voué à la destruction au chaos. Aux flammes. La vision du Premier Temple, bien qu'encore éprouvé par les dernières guerres – en témoignent les nombreuses fissures colmatées – ne tiendrait pas sans son Gardien, et, cette perspective de le voir tomber encore une fois, en proie au feu, ébranla la Vierge. Perdue dans ses songes, elle imaginait déjà ce lieu paisible transformé en un odieux champs de bataille. Qu'elle tende l'oreille et, la japonaise semblait entendre le chant funeste des victimes : cris et larmes entremêlés.

Une peur viscérale l'attrapa à la gorge, la rendant muette pour quelques instants face aux propos du nouveau Bélier. Son visage se leva vers lui, exprimant stupeur et tristesse. Elle le toisa un long moment sans mots dire, n'osant laisser éclater la triste vérité. Le jeune homme en face d'elle ressemblait trait pour trait à Mü – d'où sa confusion – et à cela s'ajoutait sa visible inexpérience, dû à l'obtention récente de son statut. C'était tellement injuste … Jusque là austère et distante, la demoiselle se risqua a plonger ses prunelles pers dans celles du Jamirien. Sa chevelure de feu, étendard dressé pour le vent, s'agita dans une danse lancinante.

Puis elle s'inclina et cette dernière suivit le mouvement. Rideau écarlate.

« Qui suis-je en vérité ? » pensa t-elle amèrement en repensant aux échanges qu'elle avait bien put avoir avec son geôlier, quand il l'avait appelé Athéna. « Je suis Mashia Mokushi. »

Fit-elle tout simplement en se redressant, joignant les mains devant elle. Que dire de plus ? Que dire. Avait-elle seulement le choix ? Oui le loisir de dissimuler la sombre vérité? « Je … je reviens d'Asgard, de … mission » fit-elle, hésitante à employer ce dernier mot. « J'apporte de biens alarmantes nouvelles au Grand Pope. »

Clairement torturée à l'idée de devoir divulguer pareil message, elle se mordit la lèvre, laissant un filet de sang couler le long de son menton. Une perle carmine chuta à même le sol et, un bruit cristallin la fit relever la tête, comme si, elle avait subitement perçu quelque chose dans l'air. Mais oui … Et, comme attirée, elle dépassa le Saint d'Or sans lui en demander la permission. Ses pas la menèrent au centre d'un immense atrium où était filtré une lumière blafarde. En silence, son cosmos se manifesta, puissant et d'une pureté insoupçonnée : peu à peu les lieux réagirent à sa présence, comme si … comme si le Temple reconnaissait la détentrice de ce pouvoir. Il en allait de même pour l'Armure que portait le garçon.

Dans l'air, flotta un parfum subtil. Une à une des fleurs s'épanouirent, ouvrant leur corolle pour embrasser les nues. Non, elle n'avait pas oublié le présent du frère jumeau de Celsius des Poissons, et le sang de la Sagesse qui pouvait bien encore rester dans ses veines, fut la clef pour en réactiver les protections. Avec lenteur, tandis que les muguets blancs enroulaient les colonnades, Mashia se retourna vers le premier Gardien. L'air grave.

« Nous sommes en guerre chevalier. Nous allons connaître des heures sombres et inquiétantes. Les Spectres d'Hadès ne tarderont pas à déferler sur nos terres et réduire tout en cendre. Même ces enfants qui m'ont accompagné sur le seuil de votre maison. Je ne saurais l'accepter. Je veillerais à réactiver les protections que notre Déesse avait érigées. Chose que je viens de faire ici. Veuillez excuser mon intrusion. Mais nous avons si peu de temps … Oh mais, quel est votre nom Saint du Bélier ? »

Soudain lasse, prise d'un vertige qui trahie la dame, elle n'eut d'autre choix que de s'adosser à une des colonnes, se laissant glisser le long de celle-ci, dans un souffle. Vaincue par la fatigue. Tout était calme, tranquille.

« N'ayez aucune inquiétude, j'ai été très éprouvée par mes dernières missions, ça devrait passer. »

Mensonge. L'écarlate souillait déjà ses bandages.








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MessageSujet: Re: [Mai 1755] - Un nouveau foyer   [Mai 1755] - Un nouveau foyer EmptyDim 5 Oct - 21:44

Indéniablement, et peu importe le fait qu'il rechignait à l'admettre, il y avait un quelque chose de fascinant qui émanait de la jeune femme occupée à lui faire face. Était-ce l'enveloppe embaumée d'amour qu'elle avait réservé aux enfants ? Ou cette dualité entre égarement et certitude qu'il percevait en elle ? Difficile à dire, tant le dicible se faisait rare dans le chef de la Japonaise. Du moins, Àmon ne se risquait-il que peu à interpréter ce qui lui parvenait. D'autant plus étrange qu'il se trouvait tout obligé vis-à-vis d'elle, eu égard aux blessures manifestes que quelques bandages refusaient à laisser exhibées. Morcelées ça et là, le long des membres de sa vis-à-vis, pour ce qu'il se permettait d'inférer à ce sujet. Nulle trace d'inquiétude sur son visage, cependant, car il estimait respectable l'attitude de la voyageuse, nullement plaintive. D'aucune façon, à aucun moment. Au cours de son apprentissage, le Bélier n'avait que trop entrevu les bienfaits d'un attentisme réfléchi, s'agissant de s'impliquer vis-à-vis d'autrui. N'était-ce pas une condition sine qua non de la préservation des secrets ancestraux dont il était appelé à devenir le légataire, au fond ? Sans doute que si. Et voilà qu'il voguait à nouveau dans ces eaux teintées de prudence, seul son regard scrutateur se chargeant alors de sonder l'insondable. À la différence près que cette fois-ci, en un autre temps et en un autre lieu, l'enjeu était tout autre. Enrober la vérité eut été superflu. Il s'agissait, ni plus ni moins, que de son premier grand devoir en tant que serviteur d'Athéna.

Sans que le silence ne siégeât plus longtemps à la table des invités, le rideau tomba sur le qui et le pourquoi, questions centrales par excellence. Quinaud pour la peine, Ãmon se garda bien d'en laisser paraître quoi que fut, préférant adopter une posture plus révérencieuse et respectueuse. Plus encore que précédemment, car le sacro-saint décorum l'imposait. Se refusant à retarder davantage une messagère du Sanctuaire - ou tout autre statut qui lui eut été conféré -, il impulsa un mouvement vers l'arrière pour s'écarter et ouvrir la voie à son interlocutrice. Attirant sa cape dans son sillage, découvrant le chemin menant au premier Temple, il n'entrevit qu'un laps de temps plus tard qu'elle avait précédé son aval. Au point qu'il se dut d'interrompre la réponse qu'il avait entamée, aussi dogmatique fut-elle. Juge de la sincérité de Mashia, Ãmon s'apprêtait à endosser un costume autrement plus valorisant, sans s'en douter.

- "Je ne vais donc pas vous retenir plus longtemps, le Grand Pope doit... Mais ?"

Pris de court, il ne se fit pas pour autant le zélateur d'une réprobation quelconque. Oh, certes, il aurait aimé faire les présentations dans les règles, ceteris paribus. À trop jouer la carte de la convenance, cependant, il s'en serait rapidement lassé. Aussi se contenta-t-il de la suivre du regard, sa tempérance l'amenant de toute façon à ne pas lui tenir rigueur d'un empressement logique. Il calqua son mouvement sur celui de la dénommée Mokushi, non sans conserver une distance de cinq pas entre eux. Loin de lui l'intention d'obturer la marche en avant de la dame, simplement agissait-il réflexivement. Situé à mi-chemin entre l'instinctif et le prédictif, il estimait à tout le moins devoir s'assurer qu'elle était en mesure d'affronter la traversée des douze maisons zodiacales sans que quelque mal que ce soit ne l'en empêchât. Ici encore, il songeait aux blessures de la jeune femme, cherchant un lien entre la mission qu'elle avait évoquée, sa hâte et toutes ces choses qu'il évitait d'évoquer nommément. Nullement arrivé au bout de ses surprises, le jeune homme s'en trouva spectateur attentif, le souffle coupé, face à la performance d'harmonie et de pureté à laquelle il lui fut donné d'assister.

Une résonance grégaire marqua l'unicité de l'instant présent, Mashia Mokushi en constituant le point focal, à la fois si loin et si proche. Non content d'envahir les lieux, en plus de faire scintiller l'armure d'or du Bélier, un cosmos apaisant investit jusqu'à l'esprit du natif de Jamir, contemplatif. Bien plus que son expression faciale ou sa gestuelle corporelle, c'était son âme qui venait d'octroyer à la jeune femme déférence. Songeur, l'ancien disciple de feu Linos se posa la question qui s'imposait. Forcément. Qui était-elle vraiment ? Une simple messagère n'aurait certainement pas été capable de faire, à ce point, corps avec la matière et le spirituel. Loin d'être décontenancé, quoique mettant quelques secondes à redevenir impassible, Ãmon observa l'attitude idoine. La volonté raffermie, les paupières closes et le silence au cœur, il enserra son casque contre ses côtes et but littéralement les paroles qui suivirent. Haranguant jusqu'à ses convictions et sa foi, la jeune femme avait visé juste, tant par l'agir que par le dire. Tour de force parmi d'autres, celui qui lui avait valu de rénover le Temple n'avait pas échappé à l’œil expert du titulaire de l'art de la forge. Les sages propos de son maître lui revinrent en mémoire. Le moment était bien choisi pour une réminiscence, alors que les vestiges d'un passé douloureux mais source de fierté surgissaient, faisant écho en cela à la litanie tenue par Mashia.

- "Ne renonce jamais à l'espoir."

Et ses iris de réapparaître, au sortir de leur bref congé sous couvert de nostalgie. L'espoir, cet allié indéfectible qui ne l'avait jamais quitté pendant ces heures, jours, semaines, mois et années de labeur. Voilà qu'il se réaffirmait, plus grand et fort que jamais. Subséquemment, le sourire humble qui s'esquissa sur le faciès juvénile d'Ãmon constitua un premier élément de réponse à la question posée par la Japonaise. Cette fois, cependant, il ne demeura pas distant et mû sous son masque d'observateur silencieux lorsqu'elle sembla - une fois encore - à bout de force. S'avançant d'un pas aussi leste qu'assuré vers elle, il entama sa réplique sans interrompre sa démarche. Son timbre de voix s'était quelque peu adouci, le soupçon de méfiance précédent n'ayant plus lieu d'être. Entre compassion et sens du devoir, il savait déjà que dire. Et surtout, que faire. Pas question de proroger le devoir de sa consœur, pas plus que de rester insensible à son fardeau manifeste, source de l'attention du Bélier.

- "Enchanté. Je me nomme Ãmon, voilà à peine un jour que j'ai revêtu l'armure d'or du Bélier. La route fut longue depuis Jamir, j'aurais voulu rallier le Sanctuaire plus rapidement. J'aurais tant de questions à vous poser, mais l'heure n'est pas à se soucier de ma personne. Je ne peux vous laisser poursuivre la traversée dans cet état. Vous n'avez qu'à toucher ma main ou mon armure, je vous emmènerai vers votre destination suivante."


S'il ne pipa mot des Spectres, précédemment mentionnés par la jeune femme, c'était pour la simple et bonne raison qu'il avait toujours considéré les dérives obsidionales comme imminentes. Pour celui qui avait patienté, des années durant, jusqu'à être convoqué en ces terres sacrées, le qui-vive avait été permanent. Hésitant à toucher cet être qui lui semblait si pur, il lui concéda l'acceptation ou non de sa proposition. La main tendue ne se rétracterait pas, en tous les cas. C'était d'ailleurs en partant du principe qu'elle avait connu son prédécesseur qu'il ne fit pas étalage des techniques inculquées en Jamir, misant sur le fait qu'elle en avait déjà eu un aperçu. Ainsi penché auprès de la gracieuse apôtre d'Athéna, un genou au sol, Ãmon la fixa, désireux de la décharger quelque peu.
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MessageSujet: Re: [Mai 1755] - Un nouveau foyer   [Mai 1755] - Un nouveau foyer EmptyMar 7 Oct - 17:07




Mashia Mokushi



Les chroniques d'une fleur de Lotus - Guerre




Le cœur des hommes





C'était dans ces moments de vulnérabilités qu'elle se détestait le plus. Quand bien même elle était humaine, Mashia n'en demeurait pas moins une Sainte, comme, jadis, elle avait accueillit Athéna en son sein – n'était-ce pas une preuve suffisante ? - de ça, la japonaise n'en ferait plus mention. Pas de sa propre initiative en tout cas. Ce fut son choix de cacher sa renaissance sous les traits de son père, Hiro Mokushi, connu ici de ses confrères comme étant à la fois Conseiller du Grand Pope et Chevalier d'Or de la Vierge. Un choix regretté désormais. Elle qui voulait être vue telle qu'elle était. Mashia, rien de plus.

Pséma avait été cette ombre ayant obscurcit son cœur et son jugement, finalement, pensa t-elle amèrement, elle aussi avait été manipulée par le Bélier Noir. Cela ne serait plus, Mashia Mokushi se l'interdisait.

Les hommes étaient pareils à des papillons de nuit, attirés par la lumière, qu'elle soit bonne ou néfaste. C'était cette oscillation constante entre les deux pans, ce monde-ci, qui les rendaient si forts, si complexes. Leurs choix forgeaient leurs êtres, pouvaient avoir des conséquences sur autrui. L'homme était capable du pire comme du meilleur. Eux incarnaient plus que quiconque, cette dualité qui fascinaient les Dieux. Leur monde. Ces deux Lumières.

Et cette femme appuyée là, un sourire pâle accroché aux lèvres tout en écartant la douleur, ne faisait pas exception à la règle. En silence, la jeune femme à la chevelure de feu le regarda approcher, celui qui se faisait appeler Amon. Étrange échos dans son esprit.

« C'est un prénom très beau. Il me fait penser au Soleil. Mais sans doute a t-il une toute autre signification. Le peuple de Jamir à ses secrets et ses mystères que je n'ai hélas pas eu le plaisir de découvrir. Mes visites furent rares, si ce n'est unique. Je m'en souviens maintenant ... » laissa t-elle traîner alors qu'une partie de son esprit paraissait subitement s'éclaircir. Cette lumière … « L'amnésie me joue encore des tours parfois. Et tenter de me souvenir est encore quelque chose de pénible. C'est comme … me frapper la tête avec l'un de vos marteaux. Pas très agréable en somme. »

Elle stoppa le fil de sa pensée quand le jeune homme mit un genoux à terre sans froisser les fleurs qui s'éveillaient encore timidement. Cette main tendue représentait tout ce dont elle avait besoin, dont elle aurait eut besoin pendant ce mois d'absence marqué par la solitude puis ce tumulte qu'elle aurait tant voulut éviter. Hésitation, indécision gravitaient dans ses prunelles.

« Je me souviens parfaitement des montagnes, du froid, cette légère odeur d'encens et d'épices dans l'air … étrange ? J'avais souvenir que mon épreuve pour devenir Sainte du Lotus avait été plus éprouvante que ça. Vous avez peut-être connu Asmita, Saint d'or de la Vierge. Oh, pardon, voilà que je divague maintenant. »

L'énonciation de ce souvenir lui arracha un léger frisson, il lui parut, l'espace de quelques instants, être de nouveau dans la neige. Sa main se saisi alors brusquement de celle du Bélier. Et de nouveau, l'armure du Forgeron de Jamir entra en résonance.

« Il ne faut pas perdre espoir Shion. Tu verras, ça va très bien se passer. Le cœur des Asgardiens n'est pas aussi froid que la neige que nous foulons. »

L'image d'une femme prenait forme dans l'esprit du premier Gardien. Indécise, il était pourtant clair qu'elle s'adressait à l'un de ses hôtes. Ses cheveux d'un rouge prononcé, se balançaient au rythme d'un léger vent glacé qui transperçait les vêtements et les os. Au devant d'eux, on pouvait deviner les lignes abruptes des montagnes. Et tout ce blanc. La dame rouge, toujours dos à lui, lui montra les cieux.

« Souviens toi de l'immensité du ciel. L'espoir des hommes est encore plus vaste. »

S'en suivit une succession d'images, un flot d'information tel, qu'on aurait dit une vague se brisant contre les écueils. Sent-tu l’embrun sur ton visage ? Semblait lui confier une voix douce et familière. Ce fut au noir d'imposer sa suprématie. Lumière. Des yeux du Bélier, il lui était possible de distinguer les ténèbres qui dansaient. Les Enfers. Et toujours ce phare dans la nuit. Elle n'était jamais loin de lui, comme lui, n'était jamais loin d'elle. De nouvelles luttes, de nouveaux espoirs. Jusqu'au jour …

« Ne pleurez pas ma Mort, Liana, ma Louve ni même toi, Shion du Bélier. »

Le corps reposait là, entre les bras de la Sainte aux yeux d'ambres. Son regard pers se posa une dernière fois vers le Premier Gardien à qui elle adressa un ultime sourire d'adieu. La Déesse de la Sagesse ressentait le terrible déchirement des cœurs, prélude aux larmes et aux tourments. Non, ils ne devaient pas la regarder ainsi. Ainsi posa t-elle ses deux mains sur les armures des Chevaliers qu'elle bénit avant de partir. Pas uniquement elle, mais Mashia aussi, son hôte, celle qui s'était sacrifiée pour elle.

Soudain, le contact fut rompu. Le Monde revint, tel qu'il était. Plein de promesses.

« Ce ne sera pas nécessaire. » fit la demoiselle comme si rien ne s'était passé. « Ne faites pas de gestes brusques surtout. »

Sur ces paroles mystérieuses, un cri strident déchira le silence. Précédé de furieux battement d'ailes, une créature toute dorée fit irruption dans le temple, couchant sans les casser, les tiges des œillets. Symbole de pureté et de sagesse. Une créature mi-aigle, mi-lionne finit de se poser sur le sol en marbre, faisant cliqueter ses griffes à mesure qu'elle s'approchait d'eux. La Sainte s'appuya sur l'épaule du Bélier, tout en lui soufflant ces mots, destinés sans doute à un autre. Ou peut être pas.

« Décidément, vous me serez toujours d'une grande aide … » La bête mythique piaffa d'impatience et finit de briser la distance qui la séparait du duo, frottant son bec contre l'épaule de la jeune femme. Son sourire qu'elle arborait se figea. Avec précaution, Mashia guida la main d'Amon sur le front de Plume d'Or, se voulant encourageante. « C'est notre Gardienne, elle aussi, elle veut nous emmener là-haut. M'accompagnerez-vous ? »








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MessageSujet: Re: [Mai 1755] - Un nouveau foyer   [Mai 1755] - Un nouveau foyer EmptyJeu 16 Oct - 23:36

"Ainsi, voilà la cataracte."

C'est en ces mots que le chevalier du Bélier accueillit les propos tenus par Mashia Mokushi, au travers d'une formule aussi mystérieuse qu'énigmatique, quoiqu'indiciaire. Pas autant que ne pouvait l'être le sourire qui garnissait son faciès juvénile, aussi humble que reconnaissant. Et déjà l'aise succédait-elle au questionnement préalable, sans que jamais ne s'estompât la déférence teintée de bienveillance qu'il manifestait à l'égard la Vierge. En cela, il avait veillé à ce que ses réticences à la toucher ne furent pas mal interprétées par la concernée. À aucun moment et d'aucune façon. Simplement estimait-il de son devoir de préserver une certaine distance entre eux, au sens le plus factuel de la chose. Dans l'esprit, cette même distance était déjà résorbée, reléguée au rang de bagatelle. Comme si l'harmonie succédait gracieusement à la circonspection initiale, si précautionneuse dans ses actes, ainsi que dans son expression. Dès l'instant où ses premières heures au Sanctuaire avaient été consacrées à soliloquer, témoigner de la résonance transcendantale qui pouvait prendre place entre entités sacralisées lui conférait une forme appréciable de paix de l'esprit. Accueillant ce privilège comme il le devait, le jeune homme relâcha ainsi quelque peu les traits qu'il avait coutume de cadenasser, quelque part entre équanimité et inexpressivité.

C'est que, non contente d'avoir fait écho au credo du natif de Jamir, la jeune femme avait réussi à magnifier sa foi en l'existence de quelque chose de plus grand que lui-même. Ce quelque chose d'immatériel et d'indicible, solidement instillé en chaque être qui s'y ouvrait, un temps soit peu. Cette réalité était profondément ancrée dans le sourire qu'il lui adressait, en guise de bonne réception des paroles qu'elle lui avait déclamées. La même logique valait pour les messages plus transparents qu'il pouvait y lire, quoi qu'il eut à penser de l'interprétation qu'il en faisait. Chaleureux, son cosmos répondait favorablement à la volition première de la Japonaise, non sans qu'il ne gardât un œil attentif sur l'état dolent et affaibli qui était celui de la susnommée. Voyageant avec elle au gré de leurs pensées et souvenirs respectifs, il revoyait les cadres champêtres et enneigés de sa Terre natale, à l'époque de sa prime enfance. Ensuite, c'était la zone plus désolée de son apprentissage qui succédait aux premières visions. En guise de péroraison, il ne se remémora que le glacis tapissant le sol au moment de son départ, lequel remontait à une semaine. De corps et d'esprit, Ãmon se fit plus affable que précédemment lorsque ce fut son tour de nourrir la conversation, alors même que le timbre de sa voix se faisait plus éthéré qu'à l'accoutumée. Et l'allégresse passagère de gagner du terrain, tempérée qu'elle était.

"Le soleil ou toute autre chose qui peut évoquer l'espoir et l'éclaircie, ça me va très bien. Je me doutais que ma Terre natale ne vous était pas complètement étrangère, c'est sans doute ce qui explique l'apaisement croissant né de vos actions. Je ne vous interrogerai pas à leur propos, la priorité ne va pas à la satisfaction de ma curiosité. À vrai dire, tout ceci est pour le moins intimidant. Même le son de votre voix est de nature à apporter clarté dans la plus petite parcelle d'ombre qui peut m'occuper l'esprit. Je suppose que c'est à cela qu'on reconnaît la valeur des plus fervents serviteurs d'Athéna..."


Interrompu par la sensation d'une main qui en saisissait une autre, le chevalier du Bélier se mut dans un silence au travers du quel transparaissait, à nouveau, le plus grand respect. Quel don avait-elle, cette jeune femme qui favorisait le cheminement des pensées les plus limpides en le for intérieur du forgeron. Certes, certaines questions demeuraient sans réponse, de la même façon qu'il demeurait trop terre-à-terre pour s'en démarquer. À tout le moins, la litanie de Mashia lui valait-elle un intérêt sans cesse renouvelé, à l'aune de souvenirs qu'Ãmon cherchait à rattacher aux siens. Une entreprise vouée à l'échec, car sous le voile du partage, le nom d'Asmita ne lui évoquait rien. Ou si peu. À vrai dire, la propension qu'elle avait à s'excuser intriguait davantage le nouveau sociétaire du Sanctuaire, jamais totalement défait de l'impression qu'il devait lui apporter quelque chose, à son tour. Quel paradoxe, que celui qui poussait chaque parcelle de son être à lui rendre ce qu'elle lui avait donné, tandis que simultanément, une force prééminente lui imposait l'inaction. En somme, si la volonté de bien faire était là, la conviction de ne pas être la personne la mieux placée pour apporter des réponses satisfaisantes à Mashia n'en était que plus grande, encore. Conscient de cette réalité, l'ancien disciple de Linos se garda toutefois de se confiner dans le rôle du gardien perclus. La réponse fut brève, car déjà était-il happé par d'autres interstices vivotant entre spiritualité de l'âme et projection dans un microcosme étrangement réconfortant. À la fois familier et étranger.

"Je crois qu'un jour, nous n'aurons même plus le luxe d'être secrets. Tant que l'histoire se tisse au gré de nos pas, Jamir pérennise. Jamir est ici, Mashia."

Même évoquer son prénom était gage d'incertitude, de réflexion et au final, d'audace. La solennité à son paroxysme et la rigueur bigarrant chaque prise de parole, Ãmon se laissa emporter dans cet univers immatériel qui semblait se former autour de lui. Il le perçut comme un voyage initiatique, un message plus fort que la litanie la plus nuancée. Le moment parut long et court à la fois, étrangement. Au bout du compte, ce fut davantage son armure qui se chargea de communiquer ce qui devait l'être à qui de droit. Et vice-versa. Le cosmos et ses mystères, une voie sur laquelle l'érudition relevait du sacerdoce. Sans doute était-ce pour cela qu'il apprécia autant cette boucle temporelle, tout spectateur qu'il en fut. Revenu à son rôle d'acteur, il fut ôté à ses songes les plus abscons par l'invitation de la jeune femme à ne pas opérer de geste brusque. Ce vis-à-vis de quoi il obtempéra, se montrer primesautier ne lui correspondant que peu. Pas du tout, même. Au fond, il se sentait toujours aussi interdit d'entreprendre quoi que ce soit qui aurait présenté le risque de mettre mal à l'aise sa vis-à-vis. Tout autant qu'il se sentait obligé à son égard, consciencieux et révérencieux comme il l'était depuis son plus jeune âge. Abreuvé de paroles sages, quoique difficilement interprétables par moments, il convint de n'en rien laisser paraître, tandis qu'un léger sourire égayait de nouveau son visage.

Munificent, il laissa à la volubile Mashia le loisir de se redresser en prenant appui sur son épaule, ne lui octroyant en guise de réponse ni plus ni moins que son sourire durable, apaisant car apaisé. Les paupières closes et le silence au cœur, Ãmon ne comprenait sincèrement pas la portée, voire la profondeur que pouvait revêtir cette dernière phrase promulguée par la jeune femme. Pour autant, il se sentait gratifié d'un sentiment de reconnaissance. Et ce, dans tous les sens du terme. Nul besoin d'y rajouter toute parole qui n'aurait réussi qu'à s'avérer superflue. Quelque part, il aimait penser qu'elle savait. En peu de mots, en encore moins de gestes, elle lui avait transmis bien plus qu'il ne pouvait l'espérer d'une première rencontre "officielle" avec l'un de ses pairs. L'harmonie et l'espoir, couplés dans leur aspect le plus fusionnel, jamais ne s'estomperaient. Telle était la voie du Bélier, imperturbable et bienveillant.

Aussi, lorsque fut arrivé le moment de l'entrée en scène d'une nouvelle invitée, le jeune homme s'accorda-t-il un instant de détachement, loin du poids du décorum et de la retenue teintée de rigueur qui l'accompagnaient partout, en tout temps. Réciproquant les bons sentiments de Mashia à son égard, il obtint ainsi la réponse au dilemme qui le préoccupait depuis tout à l'heure. C'était à cette créature aussi élégante qu'impressionnante qu'il exprimerait ce qu'il avait voulu transmettre à un être paraissant trop pur que pour exister, préalablement, au travers d'une simple main tendue. Échangeant un regard avec la Japonaise avant de caresser le front de la Gardienne ailée, il ne laissa aucunement la place à l'hésitation lorsqu'il se fut agi de prendre une décision. Clarté et assurance prédominaient, sur fond de gratitude.

"Avec plaisir. Je crois qu'après toutes ces révélations, je ne vous ferais pas honneur en reportant l'échéance à plus tard. Si les Spectres sont à nos portes, il me tarde de me montrer utile. Après vous, Mashia."


Impulsant un geste indiquant à la jeune femme de prendre ses aises sur le dos de son amie et alliée, Ãmon n'oubliait certainement pas que le temps ne serait bientôt plus à la découverte et aux bonnes surprises.
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