Belle et sublime Venise, écrin de splendeur majestueuse d’un monde décadent s’en faisant le miroir déformé ! Quelle beauté tortueuse s’ouvrait à leurs yeux, habile cité dans laquelle se jouait la destinée d’un monde en proie aux tourments ! C’était en cette place coupé du monde, refermée sur elle-même telle un royaume craintif à la botte de ses voisins qu’allait se négocier ce qui avait toujours été vain. La paix. La ville des Mascarades comme scène d’une pièce habilement conté par un chuchoteur fou. Un regard porté sur les cieux azuré amena aux lèvres de l’homme un sourire amusé qui bien vite pourtant, se détourna du firmament pour contempler la cité si cher aux Dieux. L’espoir d’une paix durable entre les divinités de deux panthéons flottait dans les esprits même les plus amer, pourtant, il charriait sur cette belle Venise un vent de mauvais augure.

L’agile gondolier aux parlers agréable distrayait efficacement son client qui écoutait religieusement ce que celui-ci avait à lui dire sur la cité vénitienne, le coupant ça et là de question qui étayait davantage encore le fil d’une discussion enrichissante. L’aura qui émanait du curieux à la fois respectable et respectueuse, aimable avec le serviteur de Poséidon qui le guidait dans sa patrie appelait à un échange cordial conduit au fil de l’eau. La beauté de la cité rendait le voyage d’autant plus confortable qu’il n’avait dès lors qu’à ce laisser guider jusqu’à sa destination finale dont il pouvait apercevoir l’architecture de sa place.

La Basilique Saint Marc. Elle se dressait droite et fière dans le ciel azuré, plantant sa suprématie sur ce monde qui n’appartenait qu’à elle, et dont elle était la garante. Aujourd’hui, elle serait la suprême gardienne du jugement de ceux choisit par les Dieux pour les représenter. C’est dans ses entrailles que les Quaesitors se réuniraient et dès lors, le sort en serait jeté. On disait que la première impression était souvent la bonne, et lui-même avait bien du mal à mettre cette sagesse en doute.

Un cahotement suivit du bruit sourd d’un arrimage rondement mené vint clore pourtant cette paisible promenade mettant fin alors à l’échange entre le vénitien et l’étranger. Ce dernier glissa une pièce de cuivre dans la main de son guide, agrémentant son offrande d’un sourire reconnaissant.

- Ce fut un plaisir de converser avec vous sur cette charmante cité.

Une inclinaison de la tête vint clôturer sa phrase puis l’homme sauta à terre dans un chuintement de cape qui ne permit de révéler de sa mise que de haute botte en cuir lassé qui disparurent bien vite sous l’étoffe. Un dernier sourire au gondolier comme salut et celui-ci disparut bien vite au milieu de la foule vénitienne lui qui pourtant, aurait été plus que reconnaissable parmi celle-ci avec son accoutrement.

Mais il n’était juste qu’un mirage, laissant derrière lui, une impression étrange et inqualifiable à ceux croisant sa route.