Le Juge s’éloignait doucement du cratère où gisait le cadavre de Seifer, il se baissa alors et récupéra son casque qu’il épousseta avant de remettre sur sa tête. Le spectre ce permit alors de se poser sur un pan de mur défoncé et il inspecta son surplis et il constata plusieurs fissures sérieuses et il tiqua. Le saint avait vraiment frappé fort et il faudra à l’armure d’ébène du Garuda un séjour prolongé dans les eaux tourmentés du Styx pour qu’elle retrouve l’éclat d’avant.
Aiakos soupira et tenta de reprendre des forces car il ressentait toujours autant de cosmo énergies non loin, il semblait bien que le ménage n’avait pas été terminé et le Juge commença légèrement à douter. Comment arriver à forcer ce verrou ? Aiakos était affaiblit et même s’il pouvait combattre il était plus qu’handicapé, il restait Morphée don le cosmos était égal au sien, Violate elle aussi était encore en pleine capacité de ses moyens mais le reste ? Non décidément le roue commençait à tourner, l’assaut initial avait été fulgurant mais là ils s’enlisaient et les rangs inférieurs de la chevalerie athénienne estropiaient les rangs supérieurs des spectres et au final, lorsqu’ils se seront débarrassés d’eux, les chevaliers d’or n’auront plus qu’à terminer le travail.

« Ils se cachent derrière la petite chevalerie… Je n’aurais jamais pensé que les 12 gardiens étaient du genre à laisser les autres faire le travail. »

Il eu un sourire mauvais en énonçant cela et tourna un peut la tête vers la tombe à ciel ouvert de Seifer, au moins l’un d’eux ne reviendra pas, c’était au moins une petite satisfaction. Aiakos se releva et s’étira quelque peut, ses muscles endoloris le faisait souffrir mais il pouvait continuer à combattre. Mais même si Aiakos ne voyait pas l’issue de cet assaut favorable aux spectres, il ne pouvait pas reculer, il fallait maintenant frapper encore et encore jusqu’au dernier souffle et puis Rodorio n’était plus qu’un champ de ruine, de sang et de larmes, les saints s’en souviendront encore longtemps et c’était déjà une bonne chose.

Aiakos marcha de nouveau en direction du cratère pour toiser le mort, il descendit alors dans le trou et s’approcha de lui, son regard en disait long sur Aiakos, il ne semblait pas ému, mais il se pencha et posa deux pièces sur les yeux de Seifer, destiné au passeur, le Juge devait bien ça à ce saint à qui il reconnaissait une certaine bravoure, totalement inconsciente certes mais il avait tout donné. Il sauta alors et déploya ses ailes pour dominer la tombe avant d’aller se poser avec toujours autant d’élégance un peut plus loin et d’entamer alors sans se retourne le chemin vers les autres cosmos sans se rendre compte que derrière lui, des plumes noires tombaient, semblables à son cosmos d’ébène et auréolé d’un aura écarlate. Il n’oublierait jamais ce saint et il avait gagné dans le domaine des idées, quand bien même il étai mort, le Juge se souviendrait de lui.

Mais alors qu’il allait partir, Aiakos remarqua une ombre derrière un pilier en ruine, cela sentait l’humain, la peur et le Juge s’immobilisa et il tendit le bras, sans aucun état d’âme il lança sur l’inconnu une boule de cosmos qui fit exploser le pilier sans que le Garuda ne soit ému par le sort de la personne, il était arrivé à un point ou un mort de plus ou de moins ne changeait plus grand-chose, ici était né le silence de la mort, les spectres avaient marqué à jamais ce petit village aux portes du sanctuaire d’Athéna.

••• Premier Éclat

Alors qu'il était sur le point de lui répondre, le boucan que fit le Chevalier Noir en s'écroulant au sol attira toute son attention. Il avait vu juste et n'en était pas mécontent. Il n'aurait guère apprécié de devoir porter le coup de grâce alors qu'ils étaient déjà en train de se réjouir d'avoir gagné. Par chance, il semblait avoir perdu toute combativité et puisa même dans ses dernières forces pour leur délivrer un ultime message. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce que le colosse s'était efforcé de leur transmettre n'était ni plus ni moins qu'une leçon de vie. Certains de ses mots sonnaient juste, d'autres moins, mais qu'il se montre aussi bienveillant envers eux était surprenant – son frère ne se serait pas donné cette peine s'il avait été à sa place, Jian en aurait juré. Puis, comme il s'y était attendu, le pauvre homme finit par s'effondrer. Il était dommage qu'il n'ait pas réussi à le convaincre, mais ce ne serait pas faute d'avoir essayé. Il ne pourrait l'entendre dans son état, mais Jian estima qu'y répondre était la moindre des choses.

Merci... Mais nous n'abandonnerons pas.

Le dragon ne savait que penser de cette première expérience sur le terrain. L'adrénaline l'avait galvanisé pour le temps qu'avait duré cet affrontement, mais il était maintenant en proie à la fatigue. Il fit le nécessaire pour n'en rien montrer cependant, ne voulant pas inquiéter Seren qui se faisait déjà bien assez de souci sans qu'il n'ait besoin de lui donner raison. De plus, l'épuisement qu'il était habitué à ressentir au terme d'un entraînement éprouvant était ici grandement allégé par le port de son Écaille, laquelle l'avait vaillamment défendu durant le combat. Sans elle, il serait sans doute en bien plus mauvais état. Il lui devait une fière chandelle. Il savait son armure plus solide que la normale, mais se demanda si celle de son amie la protégeait aussi efficacement.

Car s'il avait à lui reprocher de s'inquiéter trop facilement, lui-même n'était pas en reste. La plus petite de ses éraflures aurait suffi à l'affoler s'il n'avait pas su comment elle se les était fait – et force était de constater que cela aurait pu être bien pire. Ils s'en étaient très bien tirés, mais ce ne serait pas toujours aussi facile. Il n'avait eu de cesse de se le répéter depuis qu'il se savait victorieux comme s'il craignait qu'un nouvel assaillant s'en prenne à eux dans la seconde. Fort heureusement, ce ne fut pas le cas et ils purent reprendre des forces en toute quiétude. Après s'être battus avec tant d'ardeur, ils ne l'avaient pas volé. Un bref instant, Jian se demanda si son père aurait été fier de lui avant de chasser cette pensée en toute hâte. Il sourit et replongea le regard dans le sien.

Je vais bien, ne t'en fais pas.

Ce n'était pas le moment d'être nostalgique. Qu'ils soient sortis vainqueurs de cet affrontement était une bonne chose, certes, mais beaucoup était encore à faire avant que le Sanctuaire puisse recouvrer un semblant de paix. Car c'était pour lui qu'ils se battaient. Pour les assassins de leurs parents, pensa-t-il avec ironie. Il lui était arrivé d'y songer à plusieurs moments, entre deux passes d'armes. C'étaient les moments auxquels il avait encaissé les plus sévères revers de tout l'affrontement. Cette idée le révulsait, mais il n'avait guère d'autre choix que d'obéir aux ordres. Et puis, ce n'était pas au nom des Saints qu'ils avaient terrassé leurs adversaires, mais en celui des habitants de Rodorio et de la paix méritée qu'ils voulaient leur offrir.

Cela lui permit de se tranquilliser alors que ses plaies s'amenuisaient à vue d'oeil sous l'action du cosmos aquatique dont il était porteur. La rapidité de cette régénération ne serait hélas pas suffisante pour combler le manque d'endurance qui faisait son malheur, mais au moins n'était-il pas nécessaire de passer des heures à se reposer avant d'être à nouveau d'attaque. La santé lui étant revenue, il se pressa contre elle à la fois pour la rassurer et pour qu'elle tire parti des vertus curatives de son aura. S'il avait daigné l'en avertir, elle aurait refusé sous prétexte qu'il en avait plus besoin qu'elle. Ce qui n'était pas faux, mais il ne supportait pas l'idée de la laisser souffrir de ses blessures alors qu'il pouvait lui venir en aide.

Et puis, s'il t'arrivait quelque chose alors que j'aurais pu l'empêcher, je ne me le pardonnerais pas... ajouta-t-il à voix basse, sans savoir si elle pourrait l'entendre ou même s'il désirait être entendu.