Azul Nouvel Éveillé
| Sujet: 1754 - La Mélodie Divine [Odin] Jeu 8 Nov - 10:45 | |
| La Fin n'est que le Commencement (Livre I) Chapitre : La Mélodie Divine (Page 1)Cette force est réellement incroyable. Personne ne pourrais le concevoir sans l’avoir ressenti jusqu’au plus profond de son âme. Et pourtant, celle-ci, palpable sous mes doigts, existe bel et bien. C’est cette Terre Sacrée qui m’a sauvé. Elle, et la mélodie de Bragi. Sans l’une, l’un n’aurait pu fonctionner, et sans l’autre, être en Asgard n’aurait pu le sauver. Il lui fallait être reconnu comme un Guerrier Divin de ces terres pour qu’elles lui accordent un peu de leurs pouvoirs. Et parmi ceux-là, se trouvait le pouvoir de vie et de mort sur les protecteurs de la Terre Sacrée.
Devenu habilement le Guerrier Divin de Skald, Azul avait pu arrêter le processus en invoquant à lui la puissance que seule un homme ayant voué sa vie à la protection de ce royaume aurait pu réclamer : il avait forcé le destin et repousser le jour de sa mort, le tenant à bonne distance de lui. Malheureusement cela n’avait pas pu tout soigner, bien au contraire. Il devait maintenir une concentration constante dans sa mélodie pour éviter que la vieillesse ne l’emporte brusquement. Au fil des jours, une idée lui était venue : peut-être n’arrive-t-il pas à faire plus qu’à stopper la mort car il n’a pas eu le réel « accord » du maître d’Asgard pour se servir ainsi de la puissance de ces terres ? Cette idée, un peu loufoque, gagnait tout son sens quand on savait de quoi était capable la Harpe Divine de Bragi : il pouvait parler aux Dieux à travers elle, et même, invoquer leur présence immatérielle auprès de lui. C’était ainsi qu’il avait pu survivre, même s’il en gardait un très vague souvenir, et aujourd’hui il devait faire un nouveau pas dans cette survie en tentant d’appeler… Odin, le plus puissant dieu du grand Nord. Cette idée était totalement folle et il se sentait comme un gosse devant faire face à son père après s’être servi sans sa permission dans son porte-monnaie, à outrance.
Qu’allait-il dire, une fois face à lui ? Il y avait fort à parier qu’il verrait clair dans le jeu d’Azul. Entendons par là que sa foi n’a rien de naturel, et que sa présence en ces lieux est purement égoïste. Sans parler du fait qu’il ignore quasiment tout ce qu’il y a à savoir sur les rouages de ce monde dans lequel il vient de pénétrer. Autant dire que c’est le vide dans sa tête concernant les conséquences d’un appel lancé à Odin. S’il l’invoque, il devra répondre de ses actes et… nous verrons bien à ce moment là.
Cela lui prit encore quelques jours, pour se préparer à cet instant. Par peur, par manque de force, et surtout parce qu’il était nécessaire qu’il soit en parfaite condition spirituelle pour accomplir le rituel. L’armure d’un rouge vif sur les épaules, sa cape de fourrure d’ours sur le dos, son casque vissé sur sa tête, Azul avait fier allure. Il se força même à bomber le torse pour se tenir parfaitement droit, tandis qu’assit devant la Harpe Divine, il commençait tout juste à pincer les cordes de celle-ci, entamant la mélodie divine de Bragi, la parole d’un Dieu… Difficile étai de résister à son appel, et à mesure que s’élevait dans le Temple de Fafnir sa mélopée, Azul y mêla son Cosmos, le laissant imprégner chaque note de musique, pour finalement ajouter au crescendo musicale sa voix, profonde et rocailleuse, dont l’accent était plus que facile à reconnaître.
● Ô Odin, père de tous les pères, entend ma voix à travers les neuf mondes. Je te le demande, accordes-moi la faveur du pouvoir d’Asgard… Ô Odin, père de tous les pères…
Ainsi s’éleva cette étrange litanie monocorde, se répétant en boucle, sur fond de la même mélodie, pendant des heures, voir des jours, sans que rien ne se passe. Azul commençait à perdre pied : pourquoi cela avait-il marché avec Idunn et Bragi, et pas avec Odin ? S’il n’arrivait pas à obtenir une audience avec lui, il n’avait plus aucune chance : ce n’était pas son destin de rester là, à jouer de cette harpe, pour simplement « ne pas mourir ». Il avait des choses à accomplir à travers le monde. Des choses qu’un vieillard ne peut accomplir, aussi doit-il faire reculer les aiguilles du temps… Et il faut plus de puissance pour cela. La puissance, d’Asgard.
● Ô Odin, père de tous les pères, entend ma voix à travers les neuf mondes…
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