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 [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]

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Eren


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Eren

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MessageSujet: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptySam 16 Juin - 11:20

Follow me as I trip the Darkness
Feat. Leene

- Tiens, c'est pour toi. Attrape.

D'une main leste, il saisit à pleine main le bagage enveloppé de tissu et le lui lança. À son poids, le doute n'était pas permis : le contenu était autrement plus consistant. Elle n'aurait qu'à déballer le paquet de son écrin d'étoffes précieuses pour y découvrir une épée. Pas n'importe quelle épée, cependant. Pas besoin d'être expert pour constater que l'acier était d'une qualité remarquable, et qu'on pouvait en dire autant du travail d'artisan effectué à sa création. Sa finesse était exemplaire, et un coup d'oeil suffisait à se faire une idée de son tranchant redoutable. Sa large lame et sa garde minimaliste en faisaient une épée dite « bâtarde », à une main et demi - de son propre avis, le plus facile à manier pour un débutant. Or, sauf erreur de sa part, c'était la première fois que la demoiselle avait une lame à tenir. S'il n'avait pu assister en personne à son combat, trop occupé à sauver le monde, il avait pu s'en forger une opinion assez précise grâce à ses sens surdéveloppés.

Il était fort peu probable qu'elle réagisse autrement que par l'incrédulité. Il ne pouvait l'avoir fait venir pour si peu, pas après la promesse faite en Enfer. À l'évidence, il y avait autre chose. Commencer par là n'était qu'un moyen de gagner du temps et de la distraire de son but initial. Le besoin impérieux qui émanait de ses propos quand il lui en avait fait la demande aux confins du royaume des ombres ne laissait planer que peu de doutes sur l'importance de cette entrevue. Elle n'avait plus qu'à attendre qu'il se décide à aller à l'essentiel - peu importe le temps que cela prendrait. Ils n'étaient pas pressés, et le blizzard qui hurlait alentours empêcherait quiconque de les déranger. Il n'y avait qu'autour d'eux que la fureur des éléments paraissait s'apaiser, comme si elle s'inclinait respectueusement devant eux. Sans eux, la nature n'existerait plus, pas plus que le reste du monde qui serait d'ores et déjà tombé en ruine. Elle leur devait bien cela. Dans cet espace, ils étaient seuls au monde : personne ne viendrait les y déranger.

Enfin seuls.

Une solitude partagée, et pourtant, elle lui était plus douce encore que celle à laquelle il était habitué. Il n'avait pas même souffert la présence de son armure, entièrement détruite. Le sang versé sur ses débris devrait lui permettre de se reconstruire, mais cela demanderait du temps et de l'énergie en quantité. Elle n'avait pas la même chance que son maître. Lui non plus n'en était pas sorti indemne. Même si les dégâts causés par Perséphone avaient été considérables, il n'en portait plus trace. On ne pouvait en dire autant de ses mains, brûlées au dernier degré après être entré en contact avec l'épée volcanique. Des blessures qui mettraient du temps à se résorber, en dépit des traitements appropriés. Il espérait secrètement que Leene aurait de quoi soulager sa douleur, car même s'il la supporter sans broncher, il n'était guère agréable de la ressentir dès qu'il levait le petit doigt - littéralement.

- La mort ne me fait pas peur. J'ai toujours pensé que quand le moment viendrait, je l'accueillerais à bras ouverts. Je pensais être trop fort pour mourir sans que je l'aie décidé, et que même si je me trompais je n'avais rien à perdre. Je croyais vouloir mourir sur un champ de bataille et partir sans regrets. C'était faux. Quand je me suis battu en Enfer, j'ai ressenti pour la première fois mes limites. J'ai senti que je serais toujours humain quoi que je fasse et que ma force n'était qu'une illusion. J'ai compris qu'être un ange de la mort ne m'en sauverait pas. Et c'est quand j'ai dû chercher aux confins de mon esprit ce qu'était la véritable force que j'ai vu la lumière et que la vérité a éclaté au grand jour.

Ils devaient se revoir, car ils se l'étaient promis. Au moins pour qu'elle puisse lui rendre son saphir, qu'il lui avait demandé de garder à ses côtés tant qu'il ne serait pas remis de ses blessures. Il n'avait fallu qu'une poignée de jours pour que ce soit le cas - et sans doute ces retrouvailles auraient-elles pu être avancées de quelques jours s'il ne lui avait pas préparé cet étrange présent. Quelles étaient ses intentions ? Difficile à dire. Sa mine était indéchiffrable. Seul transparaissait l'éclat singulier de ses pupilles d'argent, vif et perçant même au beau milieu d'une tempête de glace. Pour oublier le fait qu'il ait les mains moites, il serra le poing et grimaça de sentir un pic de souffrance remonter le long de son avant-bras. Les chairs avaient été calcinées en profondeur, et même si les tissus endommagés avaient été restaurés, son métabolisme n'avait pu venir à bout de ce travail de précision en si peu de temps. Pourtant, il ne broncha pas quand il empoigna le manche de sa propre épée, laquelle pendait contre son flanc. Il n'en tira qu'un pouce de son fourreau, et la lame irradia d'une chaleur irréelle.

- Je n'ai eu d'autre choix que de me rendre à l'évidence. Un être humain ne devient fort que quand il a quelque chose à protéger. Si je ne l'avais pas compris à temps, je ne serais pas là pour en parler. Si je suis ici, c'est parce qu'il n'y pas d'endroit dans le monde où je sois plus fort. Il n'y a pas d'autre explication.

Tenir un discours si mûrement réfléchi ne lui ressemblait pas. C'était à présent à elle de lire entre les lignes. Car si quelqu'un en était capable, c'était bien elle. Sköll n'était pas homme à attacher tant d'importance à un endroit, pas même celui qui l'avait vu naître. Il ne se battait qu'en son nom, pas en celui de son peuple ou de sa nation. Il vouait un profond respect à la mythologie dont il tirait ses pouvoirs, mais son identité n'en était pas moins lourde de sens. Jamais il ne pourrait faire montrer d'une telle dévotion envers ce qu'il ne voyait que comme un lopin de terre, si natale qu'elle fut. Et cela, Leene le savait mieux que quiconque. Fébriles, ses doigts effleurèrent le manche de son épée, sans jamais s'y attarder. Du menton, il désigna celle que la sorcière tenait entre ses mains pour mieux changer de sujet en toute hâte.

- Les meilleures épées se doivent d'avoir un nom.
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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyDim 17 Juin - 14:47

Tout était terminé. Aujourd’hui, à cet instant, perdu dans l’immensité opaline de sa terre d’adoption, il semblait que la guerre à laquelle ils avaient participés n’était qu’un rêve lointain fait d’ombre et de sang. Mais il n’en était rien. Celle-ci marquait encore leur corps, parfois leurs esprit, souvent les deux. Dans le cas de Leene aussi. Son combat avait marqué sa peau de lait de brûlures, ses cheveux se faisant courte crinière là où ils avaient été si longs auparavant. Simplement brûlé, disparut dans les flammes d’un bucher qui n’avait pas eut raison d’elle. Elle avait survécue. Contrairement à sa mère, le feu ne l’avait pas tuée et ce simple constat était plus efficace encore que n’importe quel baume pour son cœur.

Mais à cet instant, elle ne savait que faire. La guerrière sacrée se retrouvait ainsi au milieu du blizzard, observant son vis-à-vis avec un rien de méfiance et de curiosité mêlée, sa demande dans les enfers résonnant dans un étrange écho dans son esprit. Elle ne savait toujours pas quoi en penser, et si elle s’était retrouvée dans le même état d’esprit que lorsqu’il lui en avait fait la demande, celle-ci n’aurait pas hésité à le rabrouer. Malheureusement, son état d’esprit n’était plus de cette nature. Malgré elle, sa main passa sur la besace qui ceignait sa taille dans laquelle elle avait gardée le saphir du guerrier de Zeta. Il le lui avait confié, et cette tâche, elle s’en était réellement acquittée. Après tout, l’artefact lui avait été d’une aide certaine durant son combat, bien qu’elle n’était pas à même d’en parler de vive voix à l’intéressé. C’était surement ce qui la troublait le plus à cet instant et qu’elle essayait d’ignorer comme elle le pouvait. Savoir que sa victoire pouvait dépendre d’un autre lui laissait un drôle de goût dans la bouche, et elle ne savait pas si elle appréciait ou non celui-ci.

Seule, elle l’avait toujours été. Se débrouiller par ses propres forces lui semblait nécessaire pour survivre dans ce monde se révélant si dur avec les êtres comme elle. La solitude, elle en avait mesurée la pleine teneur dès lors que son frère avait sombré, l’abandonnant derrière lui en la condamnant à cette vie. Il semblait qu’une éternité la séparait de cet instant honni où sa main avait pris la vie de sa dernière famille, et pourtant…

Avec surprise, la demoiselle récupéra l’objet que lui avait lancé le guerrier divin, apaisant d’un éclat de cosmos d’argent ses familiers liés à son ombre. Cela aussi était nouveau pour elle, et pourtant c’était comme si elle retrouvait une part perdue d’elle-même à travers ces âmes éthérées… Le tissu dissimulant l’objet glissa révélant à ses yeux une épée, qui même à ses yeux de néophytes, lui apparaissait comme une lame de grande valeur. Fronçant les sourcils, noyée dans une incompréhension se faisant plus prégnante de seconde en seconde, la jeune femme observa le géant.

« Pour moi ? Pour quoi ? »


Elle ne comprenait pas. Son regard passait de l’arme à l’homme sans réussir à trouver une connexion logique entre ce cadeau et cette demande faite dans les enfers. Elle s’en serait agacée si elle n’avait pas été si troublée. Pourquoi lui donnait-il cette lame ? Elle était très belle, elle ne pouvait pas le nier mais ce présent était aussi précieux qu’incongru. Qu’avait-il derrière la tête ?
La suite de ses paroles furent tout aussi surprenante pour la guerrière. Ses doigts se crispèrent sur l’étoffe entourant l’arme. Le désir de vivre. Elle y avait été confrontée aussi durant son propre duel face au spectre. Abandonner la vie lui avait été impossible pour nombre de chose et elle ne savait quelle raison avait été la plus forte...

Elle aurait put se moquer de la prétendue invulnérabilité du guerrier qu’il brandissait telle une bannière depuis toujours. Il le lui avait maintes fois répété lors de leur première véritable rencontre malgré son état précaire à cet instant qui aurait put faire douter n’importe qui de ce fait. Elle-même n’était pas assez stupide pour tout nier en bloc, mais elle savait également que ce qui semblait indestructible ne l’était pas forcément. La mort venait toujours. Elle le savait mieux que personne pour l’avoir elle-même donnée.

Quelque chose à protéger.

Elle aussi avait beaucoup réfléchit ces derniers jours, éclairée par les paroles de son mentor blessé et les souvenirs lointains de ses compagnes de route. Elle ne voulait pas mourir, mais sa raison était purement égoïste. Elle non plus n’avait pas un attachement sans faille à Asgard, même si elle aimait sa patrie d’adoption, mourir pour elle lui semblait stupide. Elle devait vivre, et elle vaincrait tous ces adversaires pour cela. Elle ne fuirait pas sa responsabilité, mais elle n’abandonnerait pas non plus la vie.

Ses pupilles d’émeraudes troublée se relevèrent vers le colosse qui changea de discours du tout au tout. Jusque là, elle était demeurée silencieuse, comprenant que les mots du guerrier devait être importants et que cela la touchait personnellement. Elle n’avait pas osée le couper. Elle n’en avait pas eut la force non plus. Son regard s’attarda sur l’épée qu’elle avait finit par retiré de son amas de tissus pour l’observer à la lumière. Donner un nom. Les noms avaient du pouvoir dans son monde d’ombre et d’éclat lunaire.

« J’ai compris beaucoup de choses moi aussi là bas. »
L’épée précieusement gardée dans une main, la sorcière s’approcha de Sköll tout en continuant de lui parler. « Tu avais raison. Le feu peut être maitrisé. Je l’ai compris durant mon combat…Après tout je suis vivante et je peux en témoigner. Je ne dis pas que ce fut une expérience agréable, mais… » Elle secoua la tête. Les souvenirs affluaient en elle. Elle s’était sentie figée, paralysée par la peur et les souvenirs de bucher mais au final…Elle les avait affronté et avait vaincue. « Et puis je devais te rendre ceci. »

Arrivée devant le guerrier, la demoiselle d’argent récupéra dans sa besace le saphir qui lui avait confié juste avant son combat. Elle avait attendue avec confiance le retour des deux Asgardiens de leur combat contre la Déesse des Morts pour pouvoir lui remettre l’artefact qu’il était sensé protéger lui même. L’objet tenait dans sa paume, semblant y avoir sa place alors qu’elle le tendait au guerrier. La sorcière l’avait beaucoup manipulée en attendant de lui rendre, appréciant le froid qui s’en dégageait et se souvenant de l’apaisement qui lui avait procuré durant son combat. Mais ça, elle préférait le garder pour elle.

« Tiens. Nous avons chacun tenus nos engagements au moins. »


Pourtant elle ne le lui remit pas immédiatement. Elle baissa la tête, hésitante que ce qu’elle avait à dire, tenant entre ses mains le présent du guerrier et une partie de cette armure à laquelle il était affilié. Ce qu’elle allait faire était stupide, elle en était intimement persuadée. Se fut un coup d’œil jeté à l’épée flamboyante de Sköll qui la poussa à se lancer.

« Ma mère nous a toujours enseignée à mon frère et à moi que les noms avaient du pouvoir. Connaître le vrai nom d’un objet ou d’un être permet d’en savoir plus sur lui, et d’en prendre le contrôle. Donner un nom c’est rendre vulnérable et…insuffler de la force aussi, offrir une identité. »
Elle secoua la tête. « Beaucoup pense que c’est une croyance stupide mais j’y crois, moi. »

Elle se redressa, tendant de nouveau sa main dans laquelle reposait le saphir au guerrier avec une fermeté retrouvée.

« Je suis la lune de Mai. Maeleene. C’est l’identité que m’a offert ma Mère à ma naissance durant le mois des esprits. »


Je te le confis, voulait-elle ajouter, mais elle n’y parvint même pas. Un échange. Une preuve.
C’était la première fois. La première fois qu’elle le disait à quelqu’un d’autre et cela lui faisait peur. Sa main qui tenait l’artéfact tremblait de manière imperceptible.
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Eren


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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyLun 18 Juin - 10:32

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Dès que ses doigts effleurèrent la surface du cristal, l'air s'électrisa autour de lui. Avant de le lui remettre, il l'avait chargé une dernière fois de cosmo-énergie. Un rituel auquel il s'adonnait religieusement une fois par mois afin de disposer de réserves conséquentes en cas de besoin. Que la gemme en soit désormais exempte signifiait que Leene en avait fait bon usage.

- Merci de l'avoir gardé pour moi. Je t'en suis reconnaissant.

Si cela avait pu jouer un rôle dans sa survie, alors Sköll était on ne peut plus fier d'y avoir contribué, même si ce n'était que de manière indirecte. Des visions désordonnées heurtèrent son esprit de plein fouet au moment où il reprit le saphir en main, sans doute issues du moment où elle y avait puisé un second souffle. Des bribes de souvenirs et d'émotions s'insinuaient dans des replis éloignés de sa conscience, et il ne chercha pas à en avoir plus. Il eut cependant dans l'idée qu'à présent, il la comprenait un peu mieux, qu'ils partageaient davantage. De longues secondes durant, il scruta la surface irisée et ondoyante du saphir d'Odin, qui même au coeur de la bataille n'avait rien perdu de sa superbe. Un si petit objet pouvait parfois être si lourd de sens, et ce même en ne tenant nul compte de son usage d'origine. Il ne sut cependant pas si la fébrilité qui s'était emparée de lui émanait du saphir ou du contact qui s'était établi entre sa main et celle de la sorcière, si bref qu'il fut. L'ombre d'un sourire passa sur ses lèvres. Son murmure se perdit dans le vent, sans savoir si elle avait pu l'entendre.

- Et je suis heureux que tu sois en vie.

Tant de choses restaient à dire, mais sur le moment, rien d'autre ne lui était venu. De longs discours lui brûlaient les lèvres, et cette expérience avait tout pour désorienter un être d'ordinaire si taciturne. Sa prise se raffermit sur le joyau. Il était le signe de son allégeance, plus d'une fois remise en cause alors qu'il traversait les Enfers. Mais à présent, il savait que sa place était ici. Son destin faisait peser lourdement sur ses épaules la malédiction d'un Tueur de Dieux qui ne connaîtrait rien d'autre que le malheur. Son nom le condamnait à être un monstre qui détruirait le monde un jour. Il ignorait encore de quelle manière son destin allait bien pouvoir s'accomplir. Il était autrefois impatient de le savoir, de quitter la monotonie de cette vie sans saveur. À présent, tout était différent. Demeurer en Asgard jusqu'à ne plus pouvoir résister à l'appel du destin était le mieux qu'il puisse faire. Il se battrait pour rester en vie, pour rester lui-même. Il ne trahirait pas son identité. Et ce parce qu'on lui en avait donné la force.

Plutôt que de reprendre son bien, sa main enveloppa celle de Leene. La délicatesse d'un tel geste le mettait mal à l'aise, lui qui était habitué à n'user de ses bras puissants que pour semer la mort et la destruction. Au fond, il se sentit soulagé de voir que ces mains pouvaient également servir à autre chose, si maladroit qu'il soit. Inutile de le nier, il était un guerrier dans l'âme et jusqu'au jour de sa mort, jamais ses mains ne cesseraient de tenir une épée et d'être rougies par toujours plus de sang. Tout simplement parce que la vie qu'il avait choisi de vivre lui en ferait verser toujours plus, à moins de vouloir se vider du sien. Et maintenant plus que jamais, il n'en était pas question, à aucun prix. Coûte que coûte, il devait survivre au mépris de toute adversité, braver les orages et les tempêtes sans jamais faiblir. Car s'il avait un rôle à tenir, c'était bien celui-là, et il avait à présent une raison de le faire mieux que jamais. Son regard d'ordinaire si dur parut s'attendrir, et l'éclat rude du métal céda sa place à celui de l'argent précieux – semblable à celui de la lune dont Leene venait de lui avouer porter le nom.

- La Lune, hein ? Un choix judicieux. Les noms ont du pouvoir... C'est aussi ce que je crois. Je serais mal placé pour le réfuter. Tu sais aussi bien que moi ce que le mien signifie et de quelles chaînes il m'accable. Ta confiance me touche et m'honore. Je tâcherai de m'en montrer digne.

Mai était aussi le mois de son anniversaire, maintenant qu'il y pensait. Depuis qu'il avait reçu le titre de Guerrier Divin, il avait perdu toute notion du temps, et oubliait de le célébrer. Il avait cela en horreur, de toute façon, et préférait de très loin être le seul au courant. Qu'ils soient nés le même mois était cependant une étrange coïncidence – presque un signe du destin. Cela lui faisait aussi savoir qu'il ne savait presque rien d'elle en dehors de leurs très nombreuses similitudes, et qu'il aurait été curieux d'en apprendre un peu plus. Encore faudrait-il qu'elle y consente, toutefois, et il doutait que Leene soit du genre à se confier. Mais ensemble, ils avaient frôlé la mort, et cela donnait un nouvel éclat à leur relation privilégiée. Il faut parfois se satisfaire du peu que l'on a, aussi préférait-il chérir cette confidence sans plus lui en demander. Elle venait déjà lui faire part de son secret le mieux gardé, et il en était honoré. Rien de ce qu'elle pourrait lui révéler ne saurait lui faire plus plaisir – quoique.

Aussi stupide que ce soit, il se réjouissait aussi que son nom en fasse une fille de la lune, non du soleil. Ce dernier était destiné à être brisé de ses crocs et il n'aurait pas aimé voir planer sur eux un si mauvais présage. Sa soeur, en revanche... Néanmoins, elle était portée disparue depuis des mois et il doutait la revoir un jour. Même si elle était en vie, sa soif de liberté l'exhorterait à explorer de nouveaux horizons. Mais Sköll se surprit à penser que si sa soeur jumelle devait menacer la vie de Leene d'une quelconque manière, il la tuerait sans hésitation. Il n'y avait songé que distraitement, mais cela rendait sa décision d'autant plus intuitive. Le prendre à la légère aurait été inapproprié, car ce choix alors qu'il était question de vie et de mort était on ne peut plus éloquent, même en ce qui le concerne. Sans doute car si Hati et lui se complétaient autrefois, n'étaient que les deux faces d'une même pièce, il pouvait à présent combler le vide causé par son absence.

Se sentir enfin complet, bien que d'une toute autre manière.

Cela le fit frémir. D'ailleurs, la main de la belle tremblait entre ses doigts. Il avait pourtant ôté ses gants et il émanait de lui une chaleur telle que leur proximité et ce contact direct auraient dû suffire à la réchauffer. À moins que ce ne soit pas le froid qui la fasse frissonner, mais il préféra reprendre la parole plutôt que de laisser ses pensées errer vers un domaine qu'il n'avait guère envie d'explorer dans l'immédiat. Sa main libre se leva, plus leste qu'il n'y paraissait, alla effleurer ses cheveux. Les livres lui avaient enseigné que rien n'était plus précieux pour une femme que sa chevelure, et il se demanda s'il en était de même pour Leene. Que ce soit le cas ou non, il aurait tué de ses mains le responsable si elle ne l'avait pas déjà fait. Ce souvenir lui était revenu, limpide, dès qu'il l'avait aperçue « dans cet état » même si l'on ne pouvait pas vraiment parler d'une dégradation. C'était plutôt une évolution. Et puis, elle n'aurait qu'à les laisser repousser. À bien y réfléchir, il préférait cela que de la voir porter des cicatrices, et s'estimait heureux de n'en avoir pas récolté de nouvelles pour sa part.

- Je te préférais avec les cheveux longs, mais je trouve que ça te va plutôt bien.

Ça aurait pu être pire, voulut-il ajouter, mais il s'en abstint de peur qu'elle le prenne mal. Il ne voulait qu'exprimer son soulagement quant à la gravité minime de ses blessures. Badiner alors qu'ils auraient pu ne pas en revenir était le meilleur moyen de chasser l'ombre de cette Guerre Sainte. Il leur fallait l'exorciser pour pouvoir aller de l'avant. Oublier le danger encouru et ouvrir la porte vers l'avenir. Vers un monde baigné de lumière. Une pensée trop idéaliste au goût de Sköll, mais pour l'heure même lui avait grand besoin de se reposer. Pour la première fois, il n'était pas pressé de retourner se battre et préférait prendre tout simplement le temps d'exister. Et tandis qu'il la dévisageait avec une insistance troublante, il aperçut une légère brûlure au coin de la mâchoire. Sans réfléchir, il posa la main sur sa joue, l'effleura très légèrement, déplorant de n'avoir pu lui épargner ces souffrances inutiles. Il n'aurait de toute façon rien pu faire, lui-même aux prises avec Perséphone au moment des faits, mais l'intention était bien là.
Si ses cheveux avaient la texture de la soie, sa peau avait celle du satin, et ce même après avoir été la proie des flammes. Il était d'ailleurs fier d'avoir pu l'aider à surmonter sa peur, même s'il aurait préféré qu'elle n'ait pas à être acculée pour y parvenir. Ce n'est que quand son ongle percuta sa boucle d'oreille qu'il fut tiré de sa torpeur et réalisa l'ampleur de son geste. Déconcerté, il ôta la main de son visage, et ne s'aperçut qu'après qu'il l'avait fait à contrecoeur. Son regard tomba sur l'épée qu'il venait de lui offrir, dont ses iris renvoyaient le reflet et inversement.

- Comment vas-tu l'appeler, alors ?
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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyJeu 21 Juin - 20:23

Sa main tremblait. Un tremblement qu’elle ne parvenait pas à contenir et qui n’avait rien à voir avec le froid d’Asgard. Elle s’était habituée à ce rude climat et au fond elle, la guerrière avait l’impression qu’ici avait toujours été sa place. Elle comprenait petit à petit son lien profond avec la terre enneigée au contact de ces créatures étant devenu ses familiers. Petit à petit, elles lui contaient dans leur langue les bribes d’une histoire disparue encore trop flou à son regard naïf. Mais à cet instant, ce lointain passé était bien le cadet de ses soucies. Depuis toujours, la jeune femme avait caché ses origines, cette identité que sa mère lui avait confiée à sa naissance, murmurant au creux de son oreille ce qui deviendrait la charpente de son âme.

Ce nom, lui disait elle avec un doux sourire, c’est ce qui te compose. Tu es la Lune de Mai, celle qui s’élève dans la nuit noir durant le mois où les esprits demeurent à nos cotés, les guidant dans les ténèbres de ta pâle lueur de vie. Tu es aussi une Nokomis, liée à la Lune, notre tendre mère qui nous à confié ses pouvoirs.

Sa mère savait elle réellement la nature de ces pouvoirs que la Dame de la Nuit avait confiés à sa famille ? Elle n’avait pas encore reçue de réponse acceptable de la part de ces esprits désincarnés formant cette entité protectrice qui prenait la forme de ce cheval démoniaque lié à son ombre. Mais ce nom qu’on lui avait confié était précieux. Il était ce qu’elle était et le confié à un autre était comme de se dévoiler, se mettre à nue. Maeleene, c’était un nom qui était lié aussi bien à la lune qu’aux esprits. C’était la douceur des rayons de l’astre nocturne éclairant faiblement mais avec compassion les ombres de la nuit pour guider les esprits perdus.

Il révélait ce qu’elle était et ce qu’elle montrait à peu de personne. Comme la lune, elle était double et changeante, douce et sans pitié.

Un frisson dévala le long de son échine alors que le guerrier effleurait ses doigts pour récupérer son bien. Elle resta figée le temps que cette sensation s’estompe finalement, mais sa main ne quitta pas pour autant la sienne. Elle en était gênée mais pourtant, elle ne la retira pas comme elle aurait put le faire avant. Son geste n’était pas menaçant et avait quelque chose qui touchait profondément la guerrière sans qu’elle n’en sache davantage. Peut être était ce la chaleur rassurante qui s’en dégageait. Une main tendue et un lien physique, tangible…

« Il aurait été dommage que tu l’égare durant ton affrontement…»


Où étaient les sarcasmes et sa verve habituels ? Elle l’ignorait, et cela agaçait prodigieusement la jeune femme à la chevelure opaline qui se retrouvait dans une situation inédite sur bien des points. Ce fut les paroles qui suivirent qui lui permit de renouer en partie avec cette nature plus prompte, affrontant le regard d’argent du guerrier avec un brin de suffisance, bien qu’au fond elle-même, c’était la surprise qui prévalait à cet état de fait.

« Tu n’avais pas à craindre pour ma vie. Je suis une guerrière moi aussi, je n’allais pas me laisser tuer par le premier spectre venu, qu’il soit ou non affilié au feu ! Je lui en suis presque reconnaissante d’ailleurs... »
finit elle d’une voix plus basse.

Sa mort lui avait beaucoup servit, ce combat également, révélant des pouvoirs qu’elle ne pensait posséder et scellant un lien aussi ancien que profondément ancré dans ses propres chaires. Elle n’avait pas eut peur. Elle avait eut confiance en ses capacités, et par la suite, dans celle du guerrier de Zeta. Alors elle n’était pas « heureuse » qu’il soit en vie, elle savait juste qu’il le resterait, mais ça, elle se garda bien de lui dire. Et après tout, ne venait il pas de lui révéler qu’il avait craint de perdre la vie face à la Déesse des morts ? Elle aurait été bien mal avisée de lui dire le contraire.

Qu’il comprenne ses croyances lui apportait une certaine satisfaction, et la surprenait de manière agréable, plus que cela, il l’acceptait en sachant tout ce que cela signifiait aux yeux de la sorcière. C’était un honneur. Une preuve de confiance qu’elle lui offrait là et qu’elle n’avait offert qu’à peu d’individu, et sa réaction rassurait en partie sa crainte de lui avoir confié l’un de ses bien le plus précieux. Tout les trésors n’étaient pas d’ors et de pierres précieuses. Ce don la rapprochait davantage encore de cet homme avec qui elle partageait déjà nombre de similitude qui avait de quoi étonner n’importe qui. Ils semblaient si différents au premier abord, mais tout cela n’était que poudre aux yeux, reflet de lune sur la surface miroitante de l’eau. Elle le savait. Le sentait.

« Sköll. L’Aversion. Celui qui poursuit sans relâche le soleil pour le dévorer. »
Evidement qu’elle connaissait ce mythe, après tout, elle et son complémentaire était on ne peut plus concernés par celui-ci vu qu’il symbolisait les deux astres. « C’est grâce à lui que le soleil se couche et laisse apparaître la lune. Ces chaines qui t’accablent, il ne tient qu’à toi de les voir différemment. Moi je l’aime bien ce loup monstrueux destructeur de soleil. Sans lui, la lune ne se lèverait jamais et le temps serait figé, comme dans les enfers d’Hadès. Les cieux seraient si tristes et la vie si morne. »

Il était symbole de changement et de persévérance car chaque jour durant, il poursuivait sa cible sans relâche, ne ménageant pas ses efforts. Un jour, lorsqu’il y parviendrait, la fin du monde viendrait mais cela n’était pas pour tout de suite. Odin avait confié sa protection aux monstres mythologiques qu’il avait abattue, à ses yeux, c’était la une preuve de son intelligence, car il avait accordé à ses créatures une nouvelle existence à son service en s’entourant de monstres puissants.

Elle croyait en ses mots venus de manière parfaitement naturelle, sans gêne aucune, ils étaient à prendre tel quel, sans arrière pensée.

Tu n’es pas seul, avait il dit lorsqu’elle s’était retrouvée abattue au sein de l’antre infernale par la faute de souvenir trop vivace. Les voix désincarnées de ses familiers hantant son ombre étaient autant de preuve que cette main sur la sienne. Mais se furent de nouveaux ses mots, presque délicat qui laissèrent la demoiselle pantoise, embarrassé par une habitude devenu tenace de faire peu cas de sa féminité. Elle ne l’avait jamais a propre parlé dissimulée derrière des masques, mais elle n’avait jamais prit la peine de se mettre en valeur non plus, préférant simplement le confort à tout autre artifice féminin qui l’aurait gêné en tant que guerrière.

Elle ne se considérait pas comme belle, parce qu’à ses yeux, elle était une combattante avant d’être une femme. Elle n’était pas comme sa mère, si belle, éblouissante dans ses réminiscences enfantines. Elle avait en vain essayé de dissimuler cette faiblesse féminine pour qu’on la prenne au sérieux. La seule entorse à se fait avait été sa chevelure de nacre qu’elle n’avait jamais eut la force de couper. C’était là, le seul lien qui restait avec sa famille, cette crinière d’argent qui dégringolait dans son dos, un bien précieux, dernière attache avec ses souvenirs.

A cet instant, elle ressemblait à une jeune femme fragile, observant avec gêne le colosse d’Asgard qui effleurait avec une délicatesse troublante les restes épars de sa chevelure auparavant si longue. Leene ne savait que faire ni même que dire face à ce qui était un compliment sonnant étrangement à ses oreilles. Elle avait été surprise de voir ses cheveux devenu si court mais elle s’en était acclimaté en rationnalisant cette perte, pourtant elle ne s’attendait nullement à ce qu’on la complimente un jour sur son physique. Elle était une guerrière. Elle sacrifiait à son dieu cette part de féminité pour être aussi forte que l’aurait été son ainé, pour être utile à cette cause et à cette patrie qui les avait accueillit. Aujourd’hui plus que jamais elle se devait de l’être. Elle ne s’attendait pas à ce que les lèvres de celui que l’on appelait monstre ne déclament de telle parole à son intention.
Figée, presque tremblante, maladroite, la sorcière baissa la tête, dissimulant mal un embarras inhabituel échauffant ses joues. Ses mots se dérobaient à sa bouche et les seuls mots qui parvinrent à passer la barrière de ses lèvres ne furent pas exactement ce qu’elle désirait dire.

« Il finiront par repousser… »


Un simple murmure. Ce n’était pas exactement ce genre de paroles qu’elle aurait habituellement proféré mais c’était à cet instant, la seule chose qu’elle parvint à dire.
Elle se sentait prise au piège. Prisonnière d’un regard qu’elle ne connaissait pas réellement, d’un homme qu’elle ne comprenait pas totalement et d’un monstre dans lequel elle trouvait un écho. Pourtant, c’était une prison aussi effrayante à ses yeux qu’étrangement plaisante à son cœur.

Tu n’es pas seule. Figée, elle fut ramenée à elle par la question renouvelé du guerrier et c’est dans un sursaut qu’elle recula d’un pas en ramenant ses mains et son regard sur la lame offerte par Zeta. Troublée, la sorcière laissa son regard dériver sur le fourreau habillement ornementé pour de nouveau reprendre le fil de ses pensées.

« Je…je ne sais pas. » bredouilla t’elle avant de se faire violence pour se reprendre. Elle inspira une longue bouffée de l’air glacée pour se remettre les idées en place. Sa main serra fermement la garde de l’épée qu’elle sortie de son fourreau d’un geste un peu gauche, seulement pour observer la lame d’argent à la lueur du jour. Elle était une néophyte, mais elle trouvait malgré tout l’arme magnifique et précieuse même à ses yeux inexpérimentés. « Elle ressemble à un rayon de lune acérée comme une griffe. » Un murmure pour elle-même.

La sorcière redressa la tête vers le guerrier, ne sachant pas vraiment que dire, que rajouter, alors que dans son esprit tout un tas de question se formaient, toute n’ayant pas de réelles liens entre elle. La confusion se lisait dans son regard d’émeraude, la rendant presque fragile, délicate comme une petite poupée d’albâtre. Ses doigts refermèrent l’écrin du fourreau sur la lame avant qu’elle ne demande une nouvelle fois à l’ase ce qui la troublait.

« Pour quoi m’offrir un tel présent Sköll ? Je n’y connais pas grand-chose en épée, mais elle me semble précieuse… Je ne comprends pas…»
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Eren


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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptySam 23 Juin - 11:57

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Ses pensées s'égarèrent une fois de plus. En dépit du fait que ce saphir soit l'un des plus précieux artefact de tout Asgard, il n'avait pour lui que peu d'intérêt. Le joyau était l'une des sept clés qui devaient rendre sa liberté à l'armure d'Odin, scellé dans la statue à son effigie depuis les temps immémoriaux du Ragnarök. Éprouver du respect pour les divinités nordiques ne lui ferait pas oublier qu'il était intimement lié à son pendant mythologique. Les noms ont du pouvoir, le sien plus que tout autre. Il était donc peu judicieux de lui confier la garde du bien le plus précieux de celui dont son père spirituel s'était fait un festin macabre. Les anciens écrits n'avaient de cesse de le rappeler avec une insistance peu commune. Le loup Fenrir avait été l'instrument d'une tragédie sans précédent et avait jeté l'opprobre sur lui et tous ceux de son espèce pour avoir donné la mort au Père de Tout ce qui Est. En aucune façon Sköll ne souhaitait renier cet héritage, et ne l'aurait pu même s'il en avait émis le souhait. Par son seul nom, il ravivait le poignant souvenir du temps jadis - d'un temps où il s'en était fallu de peu que le royaume connaisse ses dernières heures. Ce n'était qu'à grande peine qu'il avait survécu.

Son patronyme en faisait l'emblème de cet âge de ténèbres, de cette fin du monde tel qu'il était autrefois connu. Qu'il ait obtenu le titre de Guerrier Divin en plus d'avoir eu la vie sauve était pour beaucoup une offense à la mémoire de ceux qui avaient trouvé la mort entre les crocs et sous les griffes de celui qui avait mis au monde sa « précédente incarnation ». S'il fut un temps où Zeta ne désespérait pas d'un jour leur prouver que l'y assimiler n'avait aucun sens, il avait rapidement saisi que ses efforts étaient vains car nul n'échappe à son destin, quoi que l'on fasse pour s'en délivrer. Il avait cessé de se voiler la face et avait accepté sa condition sans broncher. Le regard des hommes ne lui importait au final que très peu, car il ne se soumettait qu'à celui des dieux. Les vitupérations de ses congénères n'étaient que bien peu de choses quand il avait la satisfaction de les voir enrager qu'il se soit élevé au-dessus du lot. Il n'avait cure de se distinguer de ses semblables, mais les savoir contraints de s'en remettre à sa protection l'amusait.

- Je n'en ai jamais douté, sois sans crainte. Mais même sans connaître la défaite, il n'était pas impossible qu'il t'arrive malheur. Et à en croire l'état de tes cheveux, je ne m'y suis pas trompé. Je remercie le ciel que tu n'aies rien eu à subir de plus grave, sans quoi j'aurais traqué ce chien galeux jusqu'à briser la maudite âme immortelle dont il est si fier.

Toujours était-il que ce bijou qui d'ordinaire le laissait de marbre avait obtenu un nouvel éclat entre les mains de la sorcière. Il n'aurait été un vulgaire caillou qu'il n'en aurait pas été moins important à ses yeux. Ils ne s'étaient pas battus sur le même front, mais grâce à lui avaient pu rester en contact, même si ce n'était que de façon superficielle. Pour cela, il lui en était reconnaissant et lui devait d'en prendre soin, quel qu'en soit le prix. C'est à regret qu'il s'en sépara pour le dissimuler dans l'une des poches que comportait son long manteau sombre. En plus d'être malhabiles en raison des épais bandages qui les avaient recouvertes depuis leur dernière rencontre, ses mains étaient moites. Plus de raison qu'il n'en faut pour soupçonner qu'il puisse aisément lui échapper et préférer le mettre à l'abri des regards. Bien qu'il n'ait plus de contact direct avec le cristal d'azur, il le sentait palpiter contre son flanc, empli d'une énergie nouvelle dont il n'aurait su déterminer l'origine.

- Mais tu as raison. Je n'avais pas à m'en inquiéter. Je connais ta valeur. Non seulement tu as eu raison de lui, mais tu en es sortie plus forte. Si je t'ai offensée, je m'en excuse, car tel n'était pas mon but. Je savais que tu serais triomphante et que tu honorerais ta promesse. Puisque nous nous tenons ici, nous en avons la preuve. Mais sache que je ne parlais pas uniquement de ce combat. Ce que je veux dire, c'est que je suis heureux que tu vives, que tu existes si tu préfères. Que nous ayons vu le jour à la même époque et que nous ayons eu la chance de nous rencontrer. Qu'ici nous nous tenions debout.

Sa gêne était perceptible. Il cherchait ses mots et cela tendait à l'irriter fortement. Sa franchise était l'une de ses principales qualités, il ne mâchait pas ses mots et se montrait direct en toute occasion. Ne pouvoir le faire comme il l'aurait voulu était une frustration dont il aurait cru pouvoir exploser si la présence de Leene ne le rendait pas si serein. La sentir proche de lui avait un effet apaisant qui dissipait sa colère et le laissait pantois. Personne n'avait jamais été en mesure de réfréner ses pulsions quand elles affectaient de prendre le pas sur sa raison. Sans même le vouloir, elle faisait taire toute cette rage enfouie au plus profond de son âme, et cela ne le rendait que plus perplexe. Cette accalmie inopinée l'amena à se demander comment il réagirait si par malheur elle passait à l'ennemi, sans toutefois douter une seule seconde de sa loyauté. Cette pensée lui glaça les sangs.

Il ne voudrait l'avoir pour ennemie pour rien au monde. Il n'aurait pas dit qu'elle était difficile à cerner, car ce n'était pas le mot tout en étant le plus pertinent que l'on puisse trouver. Elle lui était plus semblable que quiconque, plus encore que sa propre soeur, sans toutefois y perdre de son identité. Cela faisait d'elle une énigme qu'il était incapable de résoudre et à laquelle il ne voudrait en aucun cas être confronté. Songer à tout cela le perturba, car c'était pour lui la première fois qu'il en venait à se dire qu'il existait une personne qu'il refuserait si catégoriquement de toucher alors même qu'il y était contraint. Il ne lui fit aucunement part de cette réflexion, préférant la garder pour lui de peur qu'elle lui rie au nez. Ces dérives étaient futiles, et il eut un instant l'impression de ne faire que fuir la réalité. Ce tergiversations étaient pour lui un moyen de gagner du temps, de retarder le moment où il devrait faire face à ses propres conclusions. Le sourire en coin qui passa sur ses lèvres laissa entrevoir une canine acérée.

- Quand les gens vous prennent pour un monstre, il n'y a qu'une chose à faire : dépasser leurs attentes.

Les paroles de Leene lui insufflaient peu à peu le courage qu'il lui manquait pour s'adresser à elle comme il l'aurait voulu. Quelque part, il éprouvait du soulagement à l'entendre dire qu'elle avait de l'affection pour le Briseur de Soleil tel qu'il était dépeint dans la mythologie. Il savait d'expérience qu'elle n'était pas plus que lui encline à abonder dans le sens de son interlocuteur si tel n'était pas de son avis. À n'en pas douter, son opinion aurait été négative qu'elle ne lui en aurait rien caché, et se sentir aussi sûr de lui dans son analyse lui apporta un peu plus de réconfort. La stupeur que causèrent ses dernières paroles achevèrent de le ramener sur terre. Il ne l'imaginait pas soucieuse de son apparence, et qu'elle y fasse allusion en ces termes ébranlait la conception qu'il se faisait de la jeune femme. À moins qu'elle n'éprouve le besoin de le rassurer, mais dans quel but ?

Il voulut lui en faire la remarque, mais comprit avant d'avoir prononcé ne serait-ce qu'une syllabe que ce serait déplacé de sa part. Il ne réussirait qu'à la mettre dans l'embarras et ne le souhaitait pas – c'était tout du moins ce que laissait transparaître son attitude. Néanmoins, savoir qu'elle n'en menait pas plus large que lui le déconcerta. Depuis le début de cette conversation, il n'avançait que d'un pas mal assuré, et il venait de comprendre qu'elle n'était pas en meilleure posture. Pourquoi ? Il commençait à peine à deviner la réponse. Il lui fallut rendre sa liberté à la main de la sorcière pour soulever l'épée qu'elle tenait entre ses doigts fins, sans toutefois la forcer à lâcher prise. L'idéal pour manier une épée était que son maniement soit naturel, qu'elle existe dans le prolongement du bras, qu'elle en soit l'extension. Pour que Leene se procure cette sensation, l'avoir au poing autant que faire se peut était un impératif, et il espéra ne pas s'être trompé dans ses estimations au moment de faire fabriquer cette épée sur mesure. À première vue, s'il avait fait erreur, cela ne s'était joué qu'à peu de choses, mais il tenait à ce qu'elle bénéficie d'un confort optimal lorsqu'elle en ferait usage.

- Ce serait mentir de te dire qu'elle ne l'est pas. Mais je me moque qu'elle soit précieuse, car je veux te la donner. J'aurais aimé pouvoir te faire don de ce saphir, mais hélas c'est moi qui en ai la garde. Alors je tenais à avoir autre chose à te donner. Ce n'est pas grave si tu n'y connais rien. Je t'apprendrai tout ce qu'il te faut savoir.

Il évitait volontairement d'entrer dans les détails. Lui reprendre le saphir sans rien lui donner en retour était une idée dérangeante, et c'était ce pourquoi il avait résolu de lui faire forger une épée. Il y avait longuement réfléchi, et n'avait rien trouvé de mieux que de lui enseigner l'escrime s'il voulait la rendre plus forte. Car plus elle serait forte et plus cela prolongerait son espérance de vie. Il ne voulait pas la perdre, et tant en l'équipant de cette épée qu'en lui apprenant à s'en servir, il avait la cnaïve conviction de retarder ne serait-ce qu'un peu sa dernière heure. Il était inutile de se voiler la face, l'un comme l'autre avaient plus de chance de périr sur un champ de bataille que de s'endormir paisiblement dans leur dernier sommeil. Il ne serait pas toujours là pour la protéger, et devait donc faire en sorte qu'elle n'en ait pas besoin. Elle l'avait dit elle-même, elle était une guerrière. En tant que telle, il y avait de fortes chances pour qu'elle refuse son aide dans une situation périlleuse.

Il n'avait donc d'autre choix que de la lui procurer dès maintenant. Elle devrait s'astreindre avec rigueur à la pratique de cette discipline si elle voulait que ses efforts portent leurs fruits, mais il ne doutait pas qu'elle en soit capable. Ce n'était pas vraiment en adéquation avec son style de combat, mais elle n'émit aucune protestation. Et puis, avoir plus d'une corde à son arc pouvait non seulement lui sauver la vie, mais aussi lui permettre d'en surprendre plus d'un. Nombre de chevaliers ne comptaient que sur leurs techniques cosmiques et ne s'attendaient donc pas à se faire larder par la pointe d'une épée. Ne sachant quoi ajouter et ne voulant pas livrer ses réelles motivations, le colosse retroussa sa manche pour découvrir l'épais bandage qui lui cerclait l'avant-bras. Sa blancheur immaculée était souillée d'une fleur vermeille dont la forme étirée évoquait une entaille longue de plusieurs pouces. À bien y regarder, l'éclat d'argent – presque lunaire – qui se dégageait de la lame n'était pas naturel.

Le plus précieux des métaux n'aurait pu prendre une couleur si précieuse sans aide extérieure. Sköll avait donné de son sang pour donner à cette lame sa beauté, mais aussi un tranchant et une résistance qu'on ne trouvait nulle part ailleurs. C'était la seule solution pour lui éviter de se briser face à un adversaire pour qui le cosmos n'avait aucun secret. Il n'en attendait aucun remerciement, et ne lui avait montré sa blessure que pour l'informer de ce dernier détail. Elle ne portait pas l'armure depuis longtemps mais devait déjà avoir eu vent de ce procédé. De cette manière, elle saurait qu'elle pouvait en user et en abuser sans jamais avoir à craindre son usure. Même quand tout lui semblerait perdu, elle ne serait pas seule.

Dès que sa manche eut dissimulé le bandage à nouveau, il ne fit plus qu'agir d'instinct. Sa main se referma sur le poignet de Leene et il l'attira dans sa direction, non sans avoir au préalable mesuré sa force pour ne lui causer aucun tort. Il ne voulait lui nuire en aucune façon, même si c'était par inadvertance. Le temps parut suspendre son vol et il ne sut au bout de combien de temps il sentit finalement son corps contre le sien, sans réaliser que son geste venait de trahir ses véritables intentions. Et à peine eut-il senti son contact qu'il n'y pensa plus, et préféra fermer les yeux pour humer son parfum alors qu'il l'entourait d'un bras protecteur. Elle était libre de s'en défaire, libre de partir, mais le voudrait-elle vraiment ? Elle seule pouvait en décider. La douce chaleur qu'elle émettait le plongeait dans un état de totale plénitude et il oublia toute anxiété pour mieux profiter du moment présent. Le reste n'avait plus d'importance...

- Tu ne seras plus jamais seule.

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Managarm


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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyDim 24 Juin - 19:17

Leene n’avait jamais maniée une épée, pas plus qu’elle n’avait possédée une arme de cette valeur, la seule arme qu’elle avait longtemps possédée étant la dague qui avait appartenue à sa mère. C’était là, la seule entorse qu’elle était parvenu à négocier avec son ainé vis-à-vis des armes, et pendant un certain nombre d’année, cela était resté la seule et unique. Son frère l’avait enfermé dans une cage dorée dans laquelle elle n’était pas sensé sortir, bien à l’abri des dangers et des batailles, elle devait demeurer saine et sauve, innocente. Ainsi, il était de son devoir en tant que grand frère de la protéger et elle aurait dut attendre en silence qu’il ne revienne des guerres. Mais elle avait luttée contre ce carcan de protection maladive qui l’empêchait de vivre comme elle le désirait. Non. Elle ne voulait aucunement demeurer une gamine faible et sans but, et pour cela, elle avait été prête à tout.

Laklan avait finit par l’accepter à contre cœur, mais jamais il ne lui avait enseigné le maniement des armes. Qu’importait pour la jeune fille puisqu’on allait lui apprendre à se battre comme une guerrière ! Elle avait bien d’autres armes à user et tant de chose à apprendre qu’elle n’en avait que faire.

Elle n’avait pas regrettée l’absence de cet enseignement…Jusqu’à aujourd’hui. En observant cette épée d’argent, elle se remémorait ces leçons lointaines que leur père soldat respecté distillait à son ainé lors de ses retours de mission. Elle se souvenait de sa force et de la volonté de ce petit garçon affrontant la large carrure de cet homme respecté et aimé. Ses souvenirs de lui étaient moins précis que ceux qu’elle conservait de sa mère, mais il demeurait vivace, profondément ancré dans son âme. Ce qu’il dégageait était aussi dangereux que doux à son cœur, et entre ses bras, elle s’était toujours sentie protégée, à l’abri de toutes les menaces que le monde aurait put lancer contre leur petite famille. Son épée n’était pas aussi fine que celle que Sköll lui avait donnée, ni aussi luxueuse. Elle était simple et sans fioriture, massive. Pourtant, il lui arrivait d’utiliser des lames plus fines, et sa dextérité semblait sans pareil.

Elle se souvenait qu’il disait souvent que sa seule compétence était de savoir manier les armes et de tuer des hommes. Sa voix était toujours ferme lorsqu’il disait que celui qui était armé se devait d’être prêt à tuer. Les lames n’acceptent pas les faibles de cœur en tant que maître.

Ses doigts se resserrèrent sur la lame. Se souvenir de son père ramenait à sa mémoire d’autres impressions plus fugaces, subtile, et en écoutant les paroles du guerrier, cela ne faisait qu’aviver un peu plus celles-ci. Il y avait dans ses mots, une telle conviction qui la laissait pantoise et en même temps particulièrement fière. Elle connaissait le goût de l’asgardien pour le combat, savait que celui-ci était avant tout taillé pour cette tâche comme il n’avait cessé de le lui dire. Savoir qu’il prenait tant à cœur de la savoir en vie avait de quoi l’étonner pourtant. Plus que cela même.

Ils se ressemblaient. Cela, la demoiselle l’avait compris lorsqu’ils étaient dans l’antre du dieu des Morts, lorsqu’assaillit par de violente réminiscence, elle avait laissée sa faiblesse la submerger. Avant même, mais ce fut à cette occasion qu’elle en avait prit pleinement conscience. Il l’avait vu si faible ! Elle s’était détestée de s’être ainsi montrée en spectacle, d’avoir céder sa force habituel pour le visage impuissant de cette petite fille prise au piège. Elle était une guerrière et se savoir dans une telle position de faiblesse avait de quoi attiser sa colère et son irritation. Cela aurait dut être la même chose à cet instant, alors qu’elle se retrouvait dans une situation inédite face à cet homme aussi semblable que différent, soufflant des paroles aussi incongrues que désarmante. La jeune femme n’avait pas les bonnes armes pour faire face à ses mots. Mais pourtant, elle n’était pas en colère. Il parvenait à la comprendre, même un peu et beaucoup plus que ceux se targuant de faire partie de son entourage.

Je suis heureux que tu sois en vie. Ses mots étaient illuminés par ses dernières paroles. Elle comprenait, tout en s’embrouillant dans ses propres émotions. Que dire face à de tel mot ? Et elle dans tout ça ? Elle y avait déjà songée en observant l’artefact qu’il lui avait confié mais ne parvenait à démêler le tout. Les sentiments étaient faiblesses. Ils l’avaient rendue faible face à ce frère qui avait sombré dans les méandres d’une malédiction. Tout était plus simple lorsqu’ils n’entraient pas dans sa vie.

Qu’aurait elle fait si Zeta était mort dans son combat ? Elle n’y avait jamais réellement songée, parce qu’elle croyait en lui. Pourquoi ? Pourquoi est ce qu’elle croyait à ce point en sa force qu’elle n’avait pourtant jamais réellement vu de ses yeux ? C’était stupide. Aussi stupide que de croire en une divinité omnipotente. Tous les hommes peuvent mourir, à plus forte raison en affrontant une divinité.

« Moi, je savais que tu ne mourrais pas. Je ne m’inquiétais pas parce que je savais que vous alliez gagner, même contre une divinité…»


Et tant pis si il se riait d’elle ! Tant pis si quelques minutes plus tôt, il avait dit craindre pour sa vie !

« On ne pouvait pas mourir. Pas comme ça. Pas là bas. Ce n’était pas notre heure. »

C’était facile à dire une fois la bataille terminée, mais qu’importait. Elle l’avait vraiment ressentie ainsi au cœur de son propre combat. Soutenu par ses alliées d’ombres, elle ne pouvait pas perdre. Un rire s’éleva dans les cieux, carillon d’argent à la douceur cristalline.

« On se ressemble. On se ressemble et nous sommes si différents en même temps. C’est…troublant. Etrange. »

Ce qu’elle disait n’avait ni queue ni tête. Si lui était troublé de ne pas trouver les bons mots pour s’exprimer, la dame d’argent avait toutes les peines du monde à focaliser son esprit sur une seule pensée cohérente et s’y tenir. Elle voulait en dire tellement plus ! Mais elle ne savait pas comment, comme si les mots se refusaient à ses lèvres, que sa raison luttait face à son cœur de peur que son monde ne se brise. Elle avait eut tant de mal à colmater les fissures s’étirant tant et plus dans son cœur à la mort de son ainé, de sa dernière famille…Elle avait si peur que les mettre à nue ne la brise réellement sans possibilité de réparation. Elle ne voulait pas se briser.

Elle lui avait déjà trop montré ses faiblesses, et elle avait peur. Peur qu’il se moque. Peur qu’il la brise, même de manière indirecte si celle-ci en disait plus.

La tête baissée, elle serrait dans ses bras le cadeau du guerrier sans y réfléchir alors qu’un sourire étirait ses lèvres à ses mots. Des monstres, toujours des monstres. Elle avait de l’affection pour eux. Ils étaient aussi tordus qu’elle. Dans son ombre, elle sentait ses familiers se faire plus présent. Elle sentait leur soutien sans faille. Elles ne la laisseraient pas se briser. Elles ne laisseraient personne le faire mais elles n’avaient pas les pouvoir pour y changer quoi que ce soit.

La Première Lune avait été brisée. Son cœur s’était étiolé, disparut, la folie l’avait emportée jusqu’à en maudire sa descendance. Cette histoire, elle ne la connaissait pas encore, mais ses ombres lui intimaient à la prudence. Elles ne voulaient pas voir leur douce protégée sombrée de cette manière, et elle était si fragile malgré sa force !

La sorcière scruta le regard d’argent de son interlocuteur.

« M’apprendre ? »

Elle observa l’épée puis de nouveau l’homme alors que celui-ci révélait à ses yeux une marque sur son avant bras. Leene n’était pas ignorante. Elle connaissait les secrets du sang pour commencer à en user également, mais dans un autre domaine que celui des lames. Elle savait que le liquide vitale possédait des pouvoirs extraordinaires et que combiné avec d’autre matériaux, ils offraient à ses objets une existence. Elle n’eut guère besoin de se concentrer pour sentir dans l’épée d’argent la même pulsation de vie que celle venant du guerrier, battement lointain provenant du métal.

Sa main effleura le bandage avec un froncement de sourcil, se retirant dès lors qu’il dissimula cette faiblesse à son regard. Lui, il les lui montrait. Avait-elle si peur de lui ? Oui. Elle ne pouvait pas mettre en doute cette émotion. Elle le craignait et l’admirait tout à la fois. Il était si fort ! Pourquoi ? Pourquoi était-elle si faible à coté de lui ? Cela l’agaçait tellement !

La surprise s’immisça sur son faciès alors que Sköll l’amenait à lui, provoquant de nouveau une situation qui lui parut semblable à celle qui les avait réunit dans les enfers. Ses bras se refermèrent sur son corps, la jeune femme demeurant figée dans cette étreinte incongrue.

Ses mêmes paroles.

« Imbécile. »

Le mot tonna tel un coup de foudre, implacable. Mais elle ne se dégagea pas. Au contraire, sa main libre se referma sur le manteau du guerrier, faisant peu cas de sa précédente surprise. Elle se sentait tant à l’abri dans cette étreinte, elle qui se battait seule jusqu’ici, se retrouvait à présent avec d’étrange alliée. D’étranges soutiens.

« Tu es un idiot. » continua t’elle en enfouissant son visage dans son torse, étouffant en partie sa voix. « Je te déteste tu sais. Tu es comme moi mais tu es si fort toi. J’ai si peur de me briser. J’ai si peur de tout perdre encore une fois. Tu ne sais rien de moi et pourtant, tu dis tout, toi. C’est injuste. Pourquoi tu es si fort ? Je n’y arrive pas moi. »

Tout se déversait confusément. Tout ce qui lui passait par la tête, tous ses mots sans consistances, tout ce sur quoi elle s’était battit. Et elle parlait sans lui laisser le temps de dire quoi que se soit, gardant l’épée entre ses bras et sa main enserrant le tissu noir.

« Je ne veux plus m’attacher. Ça fait si mal de tout perdre. J’ai peur. Si peur d’avoir mal. »

Elle redressa la tête dans l’espoir de croiser son regard. Ses yeux d’émeraudes brillaient de l’éclat des larmes retenues.

« Est-ce que toi aussi tu m’abandonneras ? Si tu dois choisir entre ta vie et la mienne, est ce que tu m’abandonneras aussi ? Est ce que tu préféreras me laisser toute seule? » La sorcière secoua la tête, posant son front contre le torse du jeune homme une nouvelle fois, sa voix vibrante d’émotion. « Je ne veux plus tuer une personne qui m’est chère. Je ne veux plus avoir ce sang sur les mains ! Mais il y est, il y sera toujours ! Je serai toujours celle qui a tuée le dernier membre de sa famille... »

Elle s’appuya davantage contre le buste du guerrier, comme pour se faire mal.

« Ça fait si mal de rester. »

Elle ne voulait plus être seule. Plus jamais. Ses compagnes s’agitèrent dans l’ombre. Elles, elles ne la laisseraient jamais seule.

Jamais.
Et elles détruiraient ce qui lui ferait du mal.
Toujours.
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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyJeu 28 Juin - 17:12

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Qu'elle se laisse aller contre son torse de cette manière le prit au dépourvu. Par le passé, elle s'était toujours évertuée à refuser tout contact. À présent, elle semblait même ne plus pouvoir s'en passer, régie par un besoin impérieux. Ce n'était pas pour lui déplaire, mais cette réaction était si inhabituelle de sa part qu'il mit un moment à réaliser. Cette pression qu'elle exerçait sur son torse voulait signifier qu'elle s'en remettait à lui – une chose qu'elle n'aurait jamais pu se permettre autrefois. Si subtile soit cette nuance, il l'apprécia à sa juste valeur. Dans quelle mesure, Sköll n'aurait pu le dire avec précision, mais il se sentait l'envie de le découvrir. Bien entendu, il ignorait être la principale cause de ce changement dans son attitude. Cette posture n'était pas sans rappeler celle adoptée au coeur des Enfers, quand ses doutes et ses peurs l'avaient accablée sans crier gare. Ses angoisses avaient alors pu se dissiper. Mais quel que soit le soutien qu'il ait voulu lui apporter, elle n'en avait admis que le strict minimum. La faute à une trop grande fierté. Mais à l'évidence, maintenant que les champs de bataille n'était plus qu'un lointain souvenir qu'aucun d'eux n'avait à coeur de raviver, apaiser ses craintes lui paraissait mériter qu'elle transige avec ses principes.

Le Guerrier Divin éprouva un mélange confus de fierté et d'embarras d'être ainsi choisi pour « confident » - car il ne voyait pas de meilleur terme au vu des paroles qui lui étaient adressées. Il ne sut tout d'abord comment réagir, car jamais auparavant il n'avait partagé de lien de cet acabit avec qui que ce soit. Cette relation privilégiée ne pouvait s'instaurer qu'avec une personne de confiance, et rares étaient ceux à le considérer comme tel en Asgard du fait de sa réputation peu engageante. Lui-même n'était pas homme à se livrer à la légère, à exposer ses faiblesses – il lui était pénible de concevoir que si son corps ne pouvait être détruit, son coeur ne bénéficiait pas de la même immunité. Pourtant, il s'y sentait prêt tant qu'il s'agissait de Leene, car cela lui paraissait être un juste retour des choses. Prendre cette décision n'avait pas dû être fragile pour une femme telle que la sorcière, et cela lui faisait prendre la pleine mesure de l'importance de ce geste. Si par malheur il devait faillir à sa parole, jamais elle ne le lui pardonnerait, car il devinait sans mal qu'il était le premier à recevoir ce traitement de faveur de sa part. Cela n'arriverait pas.

Il eut l'impression qu'elle plaçait en lui une fois aveugle, non sans avoir longuement pesé le pour et le contre, et n'aurait voulu pour rien au monde la décevoir. Elle commençait à peine à ouvrir la cage dorée dans laquelle elle avait enfermé un coeur jugé trop fragile, et il était seul à pouvoir l'effleurer. C'était une responsabilité dont il prenait l'ampleur sans difficulté, car lui-même n'avait jamais pu s'y résoudre. Pressée contre son coeur, elle put sentir son coeur battant à travers la barrière de muscles, preuve indéniable que le colosse n'était pas insensible qu'il voulait bien le laisser croire. Il était exceptionnel pour Leene de se montrer si loquace envers quelqu'un, mais le rythme effréné de ses pulsations en disait tout aussi long. Elle en était dès lors la mieux placée pour savoir qu'il n'était pas aussi insensible qu'il voulait bien le laisser croire. Qu'il ressente des émotions était une évidence, mais faute de preuve, nul n'aurait pu en jurer. Elle était la première – et sans doute la dernière – à en avoir la certitude. De même qu'elle lui avait permis de lire en elle, il venait par ce geste de rendre les armes et son bouclier avec elles. Il n'était pas différent d'elle, pas même sous cet aspect.

- Idiote.

L'ombre d'un sourire passa sur ses lèvres. Quoi qu'elle puisse en dire, il n'avait aucun regret. La lame était née de son sang. Par le feu et par le fer, cette arme n'avait vu le jour que pour la servir et la protéger. D'y avoir collaboré si étroitement le réjouissait. Le lien qu'elle représentait n'en serait que plus solide. Et même si elle n'osait l'avouer, cela n'inciterait Leene à en prendre le plus grand soin que davantage. Qu'elle puisse la garder précieusement lui faisait chaud au coeur sans qu'il ne sache pourquoi exactement. Qu'elle ait une partie de lui continuellement auprès d'elle lui apportait un réconfort bienvenu. Cela suffisait à lui démontrer qu'en fin de compte, tout le monde ne désirait pas sa perte. Il avait fini par se défaire à cette idée, mais pouvoir s'en détromper occasionnellement lui procurait un semblant de bien-être. Il ne lui avait toutefois jamais semblé aussi intense, mais il n'y prêta pas attention, trop troublé d'avoir enfin pu la convaincre de se reposer sur lui, ne serait-ce qu'un peu.

C'était une grande victoire, plus encore que la dernière en date, pourtant obtenue contre Perséphone dans toute sa divinité. Ce combat lui avait fait prendre conscience d'une chose. Les plus grandes de toutes les guerres sont psychologiques, voilà ce qu'il avait appris. Et par ses actes, il avait l'impression d'avoir aidé à remporté celle que Leene – ou Maeleene, il lui faudrait du temps avant de s'y accoutumer – menait contre elle-même. S'il pouvait l'aider à aller de l'avant, si elle ne s'en portait que mieux, le colosse était convaincu d'avoir pris les bonnes décisions. Et si c'était à refaire, il le referait, sans l'ombre d'un doute. Une main mal assurée se posa sur la nuque de la demoiselle, qui, à présent qu'elle reposait contre son corps massif, lui semblait d'autant plus fragile. Par le passé, il n'avait effectué un tel geste que pour rompre le cou de ses adversaire à mains nues, et put donc évaluer qu'il lui aurait été facile d'en faire de même avec elle – bien que cette pensée l'emplit d'un profond dégoût. Il n'en avait bien sûr pas l'intention, mais s'en faire la remarque avait éveillé en lui un vif désir de protection à son égard.

Sa volonté jugula cette envie, si irrépressible qu'elle fut. Le Fauve se fustigea mentalement pour avoir ne serait-ce qu'imaginé une telle ineptie. Elle le lui avait pourtant rappelé une poignée de minutes auparavant. À son instar, elle était une guerrière, et ne saurait tolérer qu'on l'oublie même si c'était pour son propre bien. Et puis, elle était sortie victorieuse de son combat alors qu'elle avait affronté un Spectre de haut rang, qui plus est doté de pouvoir qui éveillaient en elle une peur panique. Si elle avait pu triompher, nul doute qu'elle serait à même de se défendre si quiconque attentait à sa vie. Lui-même serait sans doute incapable de lui faire du mal sans dépenser une énergie considérable. Bien sûr, ce n'était pas la seule chose à l'empêcher ne serait-ce que d'y penser, et il le découvrait seconde après seconde. Ces songes lui avaient donné matière à réfléchir, mais la savoir au creux de ses bras le rassérénait, car cette position lui procurait l'illusion de la sécurité. Si le monde avait dû prendre fin à cet instant, il l'aurait accepté, car il aurait alors fait tout ce qui était en son pouvoir pour la sauver jusqu'à son dernier silence.

- Je ne vais nulle part.

Il lui en avait fait la promesse : elle ne serait plus jamais seule. Pas tant qu'il lui resterait un souffle de vie. Et d'après sa constitution, il était aisé d'en déduire qu'elle n'était pas prête d'être débarrassée de lui. Ce serait mentir que de dire qu'il n'avait pas envisagé d'abandonner son armure pour se soustraire à l'influence des divinités. Le surnom de Tueur de Dieux lui était acquis depuis la naissance, et il avait récemment démontré qu'il le méritait amplement. Être au service de ceux qu'il devrait assassiner lors du Ragnarök semblait être une mauvaise blague et il estimait devoir y couper court. Mais il était revenu sur sa décision sitôt après l'avoir prise. Car c'était au moment où il allait s'y résoudre qu'elle lui était apparue, tremblante de peur en plein coeur du territoire ennemie. La forêt de flammes qui l'environnait aurait suffi à la tuer s'il n'était pas intervenu – c'était du moins le souvenir qu'il en gardait. Les flammes ne l'auraient pas consumée, mais on ne pouvait en dire autant de ses démons intérieurs. Des fantômes du passé qu'elle gardait enfouis au plus profond de son âme – à moins que les ombres tapies dans la sienne n'en soient les gardiennes. Qu'importe.

- J'ai plus de sang sur les mains que tu n'en verras de toute ta vie. Le chemin que je me suis tracé est plus rouge que le sang et plus profond que les ténèbres. Tu n'aimerais pas être à ma place. Quoi que tu perdes, je t'aiderai à le retrouver. Tu ne te briseras pas. Je ne le permettrai pas. Même si je dois me battre pour ça.

Une parole qu'il n'était pas sûr de pouvoir tenir cette fois. Toutefois, si la Guerrière Sacrée en avait besoin pour recouvrer sa stabilité émotionnelle, il lui donnait sans condition. Il ferait tout pour s'y tenir. Après ce qu'il avait accompli, l'impossible n'existait plus. Fort d'une assurance renouvelée, il la saisit par le poignet et mena sa main à son torse. Pour n'avoir que son manteau sur le dos, il lui fut facile d'en écarter un pan pour lui poser la main sur son coeur. La sienne ne se retira pas pour autant, l'obligeant à maintenir la pression pour qu'elle sente toute la force de la vie qui coulait à travers lui. Il était vivant et bien vivant, et décidé à le rester aussi longtemps qu'il le faudrait. Avant d'avoir pu s'en rendre compte, il tenait sa main dans la sienne, les doigts au milieu des siens. Une prise qu'il n'aurait lâchée pour rien au monde. En comparaison de celle de Zeta, sa dextre semblait minuscule, et il n'en était que plus facile de la garder au creux de sa paume.

- Cette vie, je te la donne. Tu peux en faire ce que tu veux.

Le ton impérieux qu'il avait employé lors de cette déclaration ne tolérait aucune contestation. Sa vie n'était pas prête de prendre fin. Néanmoins, la remettre entre ses mains devrait la convaincre que s'il avait un choix à faire, celle de la demoiselle passerait avait la sienne. Ce n'étaient que des mots, mais ils avaient presque autant de pouvoir que les noms pour qui veut bien y croire, et la discussion qu'ils avaient eu à ce sujet était encore bien présente dans les esprits. Sköll ne laissait transparaître aucune émotion, car à son sens, c'était sur sa parole de guerrier qu'il avait pris son engagement. C'était un serment d'allégeance. Et si elle devait en douter, lire dans ses yeux aurait suffi à lui assurer la véracité de ses dires pour le restant de ses jours. Il était issu de la noblesse, mais elle serait sa suzeraine. Les idées se bousculaient dans sa tête dans un ensemble chaotique et discordant, si bien que l'instinct prit le pas sur le raison. À peine l'avait-il écouté qu'il posait ses lèvres sur celle de Maeleene, penché sur elle pour la recouvrir de son ombre et de son voile protecteur.

Ses actes avaient dépassé sa pensée, car il n'aurait pas cru en arriver là – pourtant, il l'avait ardemment souhaité. Il ne lui était désormais plus possible d'en douter. À peine eut-il donné ce baiser qu'un choc électrique parcourait son corps. Une violente vague d'émotions venait d'échouer dans un fracas grondant sur les plages de son âme esseulée, plus forte que tout ce qu'il avait connu jusqu'alors. Déconcerté par ce sentiment nouveau, il eut un mouvement de recul qui rompit tant le baiser que leur étreinte. De toute évidence, il était agacé. Pour n'avoir pu se maîtriser tout d'abord, mais aussi pour s'être permis d'aller aussi loin sans y avoir été invité. Le porteur de saphir détourna le regard, assailli par une culpabilité comme il n'en avait jamais ressenti. Pouvoir s'en excuser aurait été un début, mais pas un mot ne voulut franchir la barrière de ses lèvres tant sa gorge était nouée. À nouveau, il esquissa un pas en arrière et fit mine de s'en éloigner. À vouloir brûler les étapes, ses ailes allaient connaître le même sort.
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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyVen 29 Juin - 22:24

Ses paroles s’étaient échappées de son cœur avant même de passer la barrière de ses lèvres.

Dans des circonstances normales, jamais la guerrière ne se serait permit de telles confidences à quiconque. Elle n’était même pas sur que son mentor en aurait eut vent, mais en cet instant, tout semblait différent. Elle lui avait confiée son prénom, entamant un premier pas vers quelque chose d’inconnu et qu’elle jugeait elle-même comme étant stupide – mais elle l’avait fait malgré tout. Elle d’habitude si prudente face à cette croyance profondément ancrée en elle par cette femme qui avait régit sa vie, n’en avait fait qu’à sa tête. Et ces dernières confidences plantaient plus profondément encore les crocs de sa folie dans son propre cœur. Elle en avait peur. C’était un fait, et elle avait été plus qu’honnête vis-à-vis de Zeta, mais cela faisait partie de ses faiblesses, ses tares qu’elle dissimulait aux regards du monde entier pour s’en protéger et dédaigner leur présence, songeant que cela était plus simple pour les surmonter. Ignorer ses craintes pour avancer encore et toujours, sans jamais se détourner, sans savoir en réalité où elle allait vraiment.

Et elle mettait son âme à nu face à un homme qu’elle connaissait au final à peine. Cela la troublait au-delà même des mots.

C’était comme cette sensation de protection qu’elle ressentait dans cette étreinte, couverte par l’ombre du guerrier divin. La même que celle qui les avait réunit dans les enfers mais demeurant différentes sur bien des points. Pourtant, c’était ces mêmes craintes qu’elle confessait, comme elle l’avait fait là bas au milieu de ces cadavres se consumant dans les flammes. Ce souvenir la fit frissonner avant que ceux-ci ne disparaissent au profit de cet abri de fortune qu’avait été les bras de Sköll. Qu’ils étaient toujours.

Il faisait ressortir sa propre faiblesse. Cette constatation la laissa pantoise le temps qu’elle l’assimile et la comprenne dans sa globalité. Chaque fois qu’elle s’était retrouvée face à lui, elle avait finit par succomber à une quelconque faiblesse de son corps ou de son esprit…A présent, c’était une faiblesse de son cœur. Il était fort et solide, telle une montagne dont on devait s’acclimater à défaut d’avoir la possibilité de l’écarter, semblant indestructible. Il apportait un étrange sentiment…de sécurité. Un repère stable dans une vie qui n’avait été que fuite en avant.

Une menace voilée pour elle. Pas en tant que telle tout du moins, mais d’une manière plus perfide que ce à quoi elle aurait put se douter. Ce n’était pas sa force physique qui lui faisait peur, elle commençait à le comprendre…

Elles s’agitèrent.

Dans cette position, entourée par les bras du géant, elle attendait, confuse. Tant d’émotions se disputaient en elle ! Elle avait sa fierté ! Où était elle passée à cet instant, cette fameuse fierté de guerrière qu’elle brandissait comme un étendard ? C’était si puéril de sa part que de croire en ses inepties ! Tellement naïf ! Alors pourquoi celles-ci la rassuraient… ?

La sorcière secoua la tête à l’abri entre ses bras, elle se décida à réagir un peu, à redevenir l’espace d’une poignée de seconde, cette guerrière qui avait peu de foi en cette humanité qui l’entourait. Elle ne pouvait pas boire toutes ses paroles comme si elles étaient vérités absolues.

« C’est stupide. Tu ne pourras pas me rendre ce que j’ai perdue. C’est trop tard. »


Ses doigts se resserrèrent sur l’épée qui lui avait donnée. Trop tard. Ses mots sonnaient comme une sentence grinçant à ses propres oreilles. Elle ignorait encore dans quelle mesure ces mots étaient porteur de vérité, mais elle le savait, inscrit en elle. Elle s’accrochait à lui alors qu’il était la cause de toute sa déchéance.
Et en même temps, les mots du guerrier lui faisaient mal. Elle se sentait…désolée pour lui. Elle aurait souhaité faire taire les rumeurs, laver ses mains du sang qui l'empoissait, apaiser ce qui se dessinait devant son regard aux reflets métallique. Sa malédiction. Celle du loup qui dévorerait le soleil. La demoiselle ignorait tant de chose sur cet homme, et le peu qu’elle savait les rapprochait de manière troublante. Depuis longtemps, elle avait ignorée l’histoire des autres pour ne pas avoir à conter les siennes, mais à cet instant, elle aurait souhaité en savoir un peu plus. Rien qu’un peu. Ça non plus, ça ne lui était pas habituel.

Ce monstre qui lui ressemblait tant. Une similitude de plus. Elle aussi avait choisit la voie du sang et de la mort malgré ses pouvoirs de guérisseuse. Mais elle ne voulait pas l’être pour tous le monde. Elle désirait avoir la force de détruire ce qui la menaçait et de guérir ceux qu’elle chérissait. Les protéger à sa manière des ombres de la mort.

Peu de personne avait profitée de ce don. Un don maudit.

La main du guerrier se referma sur sa main libre, si petite comparée à la sienne, l’englobant dans son ensemble, mais malgré cette différence de taille, sa poigne était douce, guide. Le cœur de la demoiselle rata un battement alors que la surprise s’affichait de nouveau sur son faciès mobile alors qu’il plaquait sa paume sur son torse là où vibrait son propre cœur. Il pulsait à un rythme serein mais semblant quelque peu effréné, grondant, vibrant de vie. Elle n’eut même pas le temps d’être embarrassée par ce mouvement que les paroles du guerrier tonnèrent dans son esprit, fit brutalement relevé la tête à la sorcière, stupéfaite.

Qu’avait il dit ?

Son propre cœur s’ébranla rapidement alors que son regard d’argent plongeait en elle sans aucune hésitation, pure et sincère. Et alors que la guerrière assimilait à peine tout ce que pouvait signifier ses simples mots, il se pencha sur elle et l’embrassa. Son propre cœur rata plusieurs battements avant de s’emballer de manière totalement anarchique. Le choc la paralysa totalement, la laissant sublimement troublée par ce baiser qu’elle n’aurait jamais crue partager avec le fauve. Un frisson ébranla son corps avant que celui-ci ne rompt abruptement cet échange qui n’en était pas réellement un. Elle n’avait pas réagit, n’en avait guère eut le temps, son esprit s’embourbant dans ses propres réflexions se faisant question sans réponse. Le froid glacial mordit son corps comme autant de monstres aux crocs acérés alors que le guerrier s’éloignait, mettant un terme à cette étreinte qu’il avait lui-même amorcé.

Pourquoi ?

Elle n’avait pas lâchée l’épée, toujours dans sa main crispée sur son fourreau semblant ressentir à travers cette lame les battements de vie de celui qui l’avait nourrit de son sang. Ce son la rassura, apaisa l’horrible sentiment d’abandon qui avait émergé dans son âme sans qu’elle ne puisse rien y faire.

Pourquoi ? Pourquoi un tel sentiment ? Elle avait froid. Elle se sentait abandonnée, trahit, ébranlée au plus profond d’elle-même par ce baiser inattendue et plus encore par cette réaction qu’elle interprétait comme du rejet. Elle avait mal. Une douleur insidieuse et incompréhensible battant au rythme de son cœur.

Mais qu’est ce qui ne tournait pas rond chez elle au juste ?! Elle devrait crier contre lui, l’envoyer paitre, être furieuse et lui en vouloir pour avoir profité de ses confidences pour lui voler un baiser.

Son premier baiser.

Cette réflexion jaillissant brutalement de nulle part colora ses joues de carmin alors que les doigts de sa main libre frôlèrent ses lèvres. C’était absurde. Tout tempêtait en elle, incompréhensible, fouettant son cœur de multiples lames. Celui-ci battait à tout rompre, tambourinant dans sa poitrine tant et si bien qu’elle pensait que celui-ci pouvait s’entendre à des kilomètres à la ronde. Elle attisa en elle, les braises d’une colère naissante, la déformant dans un exercice habituel pour la contrôler et s’en servir comme une arme. Elle avait l’habitude de ce sentiment, de cette protection face à l’incompréhension demeurant inscrite en elle suite à ce geste. Et tous les autres. Au sien propre aussi.

« Pourquoi !? »
La colère teintait sa voix cristalline mais si il avait regardé dans ses yeux à cet instant, il aurait vu du trouble, si ce n’était de la peine voiler l’émeraude de ses yeux. Une question qui en amenait beaucoup d’autre. « Tu me donnes ta vie ? Imbécile ! Ne dit pas ce genre de chose aussi facilement ! Je pourrais te détruire ! C’est ça que tu veux ? » Elle secoua brutalement la tête. Elle perdait encore le fil de ses pensées et ses paroles s’en retrouvaient tout aussi décousue. Elle ne savait même plus quoi dire. « Je ne veux pas que ça arrive ! »

Elle le refusait. Elle brisait ce qu’elle touchait, frappait de malédiction ceux qu’elle aimait. Elle était une sorcière. Une donneuse de mort aujourd’hui. Depuis ce jour où sa main avait pris la vie de son ainé. Elle n'était plus vraiment une guérisseuse. Elle n'avait soignée personne depuis, elle n'avait que donner la mort.

« Tu dis que tu ne t’en iras pas, mais tu fuis tes propres actes, lâche ! »

Elle fut surprise par la véhémence de ses mots et plus encore par la sincérité criante qu’ils révélaient au guerrier autant qu’a elle même. Elle recula d’un pas, puis d’un autre, assommée par ce qu’elle avait elle-même criée à la face de Zeta.
Elle se mordit les lèvres, troublée au-delà des mots, ne parvenant plus à avoir les idées claires tant son esprit s’embourbait de lui même.

« Je n’y comprends rien. »
lâcha t’elle abruptement en passant ses mains sur ses bras, glacée, tenant toujours l’épée. Elle ne voulait la lâcher pour rien au monde. Le fer vibrait entre ses bras, rassurant, distillant une légère chaleur dont elle se gorgeait de peur de geler. « Et si c’est toi qui me brise, qu’est ce que tu feras Sköll ? » Son regard était franc, sa voix aussi sérieuse que cela était possible pour elle. C'était sa plus grande peur à cet instant. Que se passerait il si cela arrivait ? Elle avait l'impression d'en avoir trop dit.

Avait elle si peur que celle ci paralysait même ses membres ? Elle commençait à avoir du mal à supporter cette femme incapable de faire un pas, d'avancer et qui restait figée comme une enfant, tout en ne pouvait faire taire totalement ses voix lui signifiant qu'il était la plus grande menace à cet instant. Etait elle si impuissante ? Cette force qu'elle se targuait de posséder, où était elle à présent ? Tout ne pouvait pas s'écrouler aussi facilement ! Elle ne pouvait pas se briser si aisément ! Elle avait surmonter les épreuves de la vie comme une guerrière, la tête haute, les affrontant les unes après les autres...Pourquoi vacillait elle ainsi aujourd'hui ?

La faute m’incombait pas qu'au fauve, même si elle avait du mal à admettre sa propre culpabilité.

Un pas. Un autre. La tête baissée, incapable de la relever pour l'instant, la sorcière se rapprocha du guerrier jusqu'à pouvoir toucher son bras blessé de sa main. L'épée la gênait dans cette entreprise mais il ne lui vint pas à l'esprit de la poser par terre ou de la remettre à ses familiers - ni même de la ceindre à sa taille - elle voulait la garder dans ses bras. D'une main malhabile, la jeune femme remonta la manche du manteau de Zeta avant de concentrer son cosmos d'une pâleur lunaire dans sa main jusqu'à l'estafilade pour la résorber à travers le bandage. Ses doigts s'attardèrent sur le bandage à présent inutile.

« Je ne veux pas te faire de mal... »Souffla t'elle, et elle était sur qu'elle le ferait. Ici, en lui criant après comme elle avait put le faire ou bien plus tard.

Elle ne pouvait pas guérir toutes les blessures.
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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyMer 4 Juil - 6:51

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Je ne peux pas te protéger sans serrer un sabre dans mes mains.
Or je ne peux point t’embrasser le sabre à la main.

- Il n'est jamais trop tard.

Si cette phrase était susceptible de lui offrir du réconfort, ce n'était pas son objectif premier. Le Fauve d'Asgard était l'esclave de la vérité, et elle sortait de sa bouche aussi naturellement qu'il respirait. Ni positif, ni négatif, il ne faisait qu'énoncer son avis sur la question. On ne peut revenir en arrière, il ne pouvait le nier. Mais il était encore possible de combler le vide laissé par ce que l'on a perdu. De construire quelque chose de nouveau à partir des vestiges de ce qui n'est plus. Et s'il pouvait l'aider à tourner la page d'un lourd passé, il lui tendrait la main autant qu'il le faudrait. Le colosse n'en dit pas plus. Son soutien lui était acquis, il ne faillirait pas à sa parole. Mais c'était à elle de traverser les flammes, de se relever des cendres. Ce n'est qu'alors qu'il pourrait la sauver de l'obscurité dans laquelle elle s'était enfermée.

- Tu ne me détruiras pas. Je suis trop fort pour ça.

Lui asséner cette vérité après l'avoir amenée à relativiser n'était assurément pas le plus judicieux. Mais avait-il seulement le choix, s'il voulait la convaincre de ne pas s'en inquiéter ? Son esprit était déjà embrumé par la contrariété plus souvent qu'à son tour sans qu'elle n'ait en plus à se soucier de son sort. Son intention était de la soulager de ses maux et de ses peines, non de l'accabler de plus de préoccupation qu'elle n'en avait déjà. Elle avait déjà tant souffert, il n'était pas utile qu'elle endure à sa place par procuration. Non, définitivement, il ne pouvait la laisser se faire du mauvais sang - à plus forte raison qu'il était infondé. Il s'en serait fallu de peu qu'il lui fasse la promesse de toujours revenir victorieux, ce dont il était convaincu, mais ces mots auraient sonné creux au souvenir du début de leur entretien.

Sans ambages, la question en amena une autre, qu'il aurait préféré pouvoir éviter. Il était à présent trop tard pour se dérober, et qu'il tente de contourner le problème ne passerait pas inaperçu. La guérison s'opéra sans qu'il n'en ait conscience tant il était absorbé par sa réflexion. Sitôt qu'elle en eut terminé, il dénoua le pansement, non pour s'en défaire mais pour y emprisonner ses doigts fins. Les bandes de lin parsemaient sa main jusqu'à son poignet, et il lui aurait été aisé de s'en débarrasser, mais le voudrait-elle seulement ? Pris dans l'étoffe, Sköll daigna enfin la regarder dans les yeux. Ses invectives l'avaient ébranlé, mais sa détermination était intacte. Être lié à elle physiquement comme mentalement, même si ce n'était que de manière si superficielle, devrait suffire à le lui prouver. Tout du moins l'espérait-il.

Dans l'immédiat, l'idée qu'il puisse lui causer du tort lui était insensée, mais garantir que cela n'arriverait pas aurait été présomptueux de sa part. l n'en était pas à son premier accès de colère, et son ire était réputée dans toute la région pour les dégâts considérables qu'elle avait causé. C'était un risque à ne pas négliger, même s'il ferait bien sûr tout ce qui était en son pouvoir pour que cette menace n'en soit pas une. Dire qu'il n'y avait pas songé serait mentir, car il l'avait fait plutôt deux fois qu'une. Oui, Sköll avait retourné maintes fois la questions, et en était venu à la conclusion de ne pouvoir y donner réponse. Ce n'était qu'à présent qu'elle était là pour le lui demander qu'elle lui apparaissait comme une évidence. Oui, la réponse à formuler était claire. S'y attendrait-elle ? Il ne tarderait pas à le savoir.

- Si ça doit arriver... Je me briserai moi aussi.

Leurs lèvres se joignirent dans un baiser, une fois de plus.

La tempête faisait rage. Le vent s'était levé, et les rafales n'en finissaient plus de cingler tant leurs corps que le paysage. C'était à se demander comment ils pouvaient s'entendre au milieu d'un pareil vacarme. Inutile de se voiler la face. Ses mains avaient détruit bien plus qu'elles n'avaient manié n'importe quel outil, y compris l'épée. C'était ancré dans ses gênes, inscrit dans la partie de la roue du destin qui lui était réservée. À chacun sa voix, à chacun sa croix. La sienne était toute trouvée. Cependant, il avait l'intime conviction que l'avoir à ses côtés allégerait son fardeau. Ce n'était peut-être qu'une idée idiote, mais il est des erreurs dont on ne sait qu'elles le sont qu'après se les être infligées. Tenter sa chance ne lui semblait pas si saugrenu, mais encore fallait-il qu'elle soit du même avis.

Zeta courba l'échine, ploya le genou.

Venant de sa part, ce geste était exceptionnel. Personne pas même les dieux n'avait reçu de lui une telle marque de respect depuis qu'il était venu au monde. C'était la première fois, et ce serait très certainement la dernière. Ici, perdus au milieu de nulle part, elle en serait le seul témoin. Et ce à tout jamais. En dépit des circonstances, il avait hésité avant de s'y contraindre, car il estimait qu'il ne pouvait y avoir meilleure preuve de sa sincérité. Jeter sa fierté aux orties était le plus beau cadeau qu'il puisse lui faire, lui, la bête de bataille couturée de cicatrices qui ne connaît d'autre repos que la mort. Paupières mi-closes, ses yeux fixaient le sol sans le voir, sans oser lever la tête. Le Fauve se frappa le buste de son poing dans un bruit mat et demeura la main sur le coeur avant de s'exprimer d'une voix solennelle.

- Je ne veux plus être seul. Je veux être à tes côtés. Te chérir et te protéger. L'acceptes-tu ?

Il lui en avait coûté de n'omettre aucune de ses questions. De son côté, il n'en avait qu'une à lui poser, mais elle les valait toutes à la fois. Sa réaction serait déterminante. Leene tenait leur destin entre ses mains, et de sa réponse dépendrait de quoi demain serait fait. Immobile, il guetta sa réaction, le plus petit indice qui puisse le laisser présager du meilleur ou du pire. Pour autant qu'il s'en souvienne, l'anxiété ne l'avait jamais autant rongé. Rien, pas même défier les dieux, ne lui avait demandé autant de courage. Il n'avait rien à ajouter et ne pouvait qu'attendre. Il lui arriva de songer qu'il serait peut-être préférable que ce moment dure pour l'éternité, car il se pouvait tout aussi bien qu'il prenne fin en le rendant à sa pesante solitude. Une pensée que Zeta écarta en toute hâte non sans constater que devoir faire preuve d'une patience qu'il n'avait pas lui emplissait la tête de sottise. Pour rien au monde, il n'aurait voulu la brusquer. C'était une grave décision, et la hâter serait courir le risque qu'elle le regrette pour le restant de ses jours. Il le faisait déjà bien assez en l'obligeant à la prendre dès à présent. Quel que soit son choix, il avait résolu de s'y tenir, et était certain qu'elle ferait au mieux - pour elle comme pour lui.
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Managarm


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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyMer 4 Juil - 18:08



Les mots de Zeta étaient sincères. Elle le savait, n’avait aucune raison d’en douter le connaissant aussi attendait elle dans une certaine angoisse qu’il ne réponde à ses questions, si tant soit peu qu’il le fasse. Elle regrettait son écart, cette colère qui s’était éteinte aussi rapidement qu’elle s’était embrasée pour la protéger. Par habitude, elle employait cette défense dès lors que cela la touchait trop…La sorcière n’était pas aussi sincère que le guerrier, sachant parfaitement qu’elle pouvait faire preuve de la plus totale des mauvaises fois des lors qu’elle en avait l’envie ou le besoin. Pourtant…Ce qu’elle avait dit jusqu’ici à Sköll était d’une honnêteté troublante pour une femme comme elle.

Elle ne voulait pas le blesser avec des paroles menteuses et cette certitude la troubla davantage. Normalement, elle se fichait bien de les blesser, ces autres qui ne se gênaient pas pour le faire de la plus hypocrite des manières, mais c’était différent avec lui…

Un sourire léger étira ses lèvres, évanescent à sa première réponse plutôt surfaite selon ce qu’elle en pensait. Elle avait perdue trop de chose pour y croire réellement, mais une partie d’elle, celle qui possédait encore une part de naïveté voulait l’espérer. Si seulement. Si seulement ce qu’il disait pouvait être vrai. Peut être.

La demoiselle secoua la tête, doucement. Trop fort. Elle y croyait elle, le lui avait d’ailleurs révélé de manière on ne peut plus embarrassante à son avis quelques instants auparavant, pourtant, elle avait peur. Peur qu’elle soit son épée de Damoclès. Il ne savait pas tout d’elle, il en savait même si peu ! Elle était une sorcière, de mère en fille, et chaque jour, elle découvrait de nouvelles facettes de son pouvoir héréditaire et de cette famille qui était la sienne. Cette famille dont elle était la dernière représentante. De sa propre main. L’angoisse n’était pas habituelle à son cœur, et elle la rongeait.

Cette anxiété fut distraite par le geste du guerrier qui défit son bandage à présent inutile qui ceignait son bras. La demoiselle observa la réussite de son soin avec distraction un instant avant que le jeune homme n’enroule la bande de lin autour de sa propre main qui était restée sur son bras. Si cela la surprit, elle laissa malgré tout Zeta faire sans reculer, contemplant ses gestes doux et lent avec un intérêt curieux. Elle frissonna, peut être de froid ou d’autre chose. La sorcière n’en avait nullement besoin, pourtant, de ce bandage mais il ne lui vint pas à l’esprit d’ôter le travail du guerrier. Elle ne fit qu’observer le tissu sur lequel s’étirait des trainées écarlates avant de contempler son vis-à-vis. Tant d’émotions se débattaient en elle ! Elle ne savait même plus où donner de la tête, les unes s’emmêlant aux autres avec une subtilité qui la laissait hébétée, confuse. Et sa raison luttait, criait, hurlait pour que tout ne cesse enfin. Mais elle demeurait au même endroit, incapable de se détourner, de mettre fin d’elle-même à ce supplice qui la mettait au pied du mur.

La guerrière le contempla avec ébahissement, son regard d’émeraude dardant ceux d’argent de son interlocuteur. Si sincère. Aucun doute, juste cette étonnante franchise qui ne semblait appartenir qu’à lui. Elle laissa ses lèvres caresser les siennes sans faire un geste pour se dérober. Cette fois ci, l’effet de surprise était nul, aussi la sorcière dut se rendre à l’évidence que c’était ce qu’elle désirait aussi. Cela n’empêcha pas les battements de son cœur se faire plus erratique, ni la légère rougeur de ses joues se faire plus présente. Mais c’est cette constatation qui la gêna bien plus que le geste en lui-même, ses propres émotions éclatant en elle dans un capharnaüm insupportable. Elle qui avait tant l’habitude de se cacher derrière ses protections se retrouvait bien vulnérable.

Mais ce n’était rien comparé au guerrier, remarqua t’elle dès lors que celui-ci s’agenouilla devant la sorcière qui croyait pourtant qu’il n’aurait pas put davantage l’étonner. Il lui prouvait qu’elle avait tord une fois de plus. Une partie d’elle-même fut déchirée de voir cet homme si fier poser un genou à terre devant elle pour une obscur raison qui lui fit serrer l’épée d’argent. Les mots l’atteignirent telle une volée de flèches. Elle se sentit un instant étouffé, le temps d’un clignement de paupière aussi hébétée que paniquée. Le vent glacé la fit frissonner violement alors qu’elle resserrait le fourreau de la lame contre elle, s’y rattachant avec effort. Tout s’embrouillait tant en elle. Ses paroles, ses gestes, tout tendait vers la même conclusion, elle ne pouvait guère en douter et ne pouvait plus le nier avec facilité. C’était clair. Cette question la plongeait pourtant dans un gouffre sans fond.

La vague de panique qui l’englouti se dissipa pourtant, la laissant chancelante mais étrangement calme une fois que le choix s’imposa de lui même. Etait-ce sa voix ? Sa présence ? Son soutien invisible ?

Il l’avait déjà protégé.

La sorcière se laissa tomber, ses genoux s’enfonçant dans la neige, ignorant le froid qui courait sur sa peau en vague glaciale. Son cœur battait la chamade, alors qu’elle ignorait sa raison hurlant avec force de ne pas écouter ces battements anarchiques qui la pousserait à faire une idiotie. Une autre.

Elle se sentait si faible à coté de lui. Trop pour son propre bien. Pourtant, elle restait là. Cette faiblesse, il ne tenait qu’a elle de la combattre, de la dompter et de choisir le chemin qu’elle désirait prendre. Elle n’avait jamais réellement réfléchit à ce genre de sentiment, tout du moins, pas de manière consciente. Pas depuis qu’elle avait comprit que les contes ne seraient jamais transposable à la réalité et qu’il demeurait dans un recoin reculé de son passé troublé. Elle n’était plus une enfant, sa naïveté avait disparut dans les flammes d’or et de vermeille. C’était là un drôle de prince, mais après tout, elle n’était pas une princesse, mais une sorcière. Cette pensée incongru réussit à amener un sourire sur ses lèvres et lui permit de trouver l’assurance qui lui manquait pour faire ce qu’elle désirait faire. Ce que son cœur dictait sans les chaines qu’elle lui avait jusque là apposée.

Elle déposa l’épée à cotée d’elle, avant que ses mains ne viennent couvrir les joues du guerrier toujours agenouillée pour qu’il voit ses yeux. Elle-même s’était redressée sur ses genoux pour l’atteindre avec plus d’aisance, bien que maladroitement, un sourire incertain bien que teinté d’amusement flotta sur ses lèvres.

« Tu n’es pas seul. »


Elle lui volait ses propres mots. Ses doigts caressèrent sa peau avant de se rejoindre dans sa nuque, permettant à la jeune femme de se rapprocher de lui, lovant sa tête au creux de son cou. Elle aurait dut être embarrassé de cette position on ne peut plus intime pourtant, elle le fut bien moins que prévu. Son cœur battait la chamade, son ventre se tordant d’angoisse, pourtant, la chaleur du guerrier dissipait en partie son anxiété. La demoiselle ferma les yeux pour ignorer les tremblements de ses mains et avoir la force de continuer à parler.

« Je n’ai pas besoin que tu me protèges. Je suis une guerrière maintenant, j’ai trop luttée pour qu’on me permette de le devenir, j’ai trop sacrifiée sur cet autel pour laisser quelqu’un d’autre le faire à ma place. Je ne suis pas une princesse. Je suis la méchante sorcière des contes, celle qui fait du mal, avec ou sans malveillance, mais avec égoïsme. »

A la fin de sa phrase, la jeune femme ferma plus violement les yeux, se crispant malgré elle contre Zeta. Elle savait qu’elle allait lui faire du mal. C’était inscrit, de par son égoïsme, à cause de cette peur de trop se dévoiler, de devenir faible…Elle ne pouvait pas se le permettre, elle n’en avait pas le droit, aussi, faire tomber ses barrières la laissait particulièrement vulnérable. Mais ça, il le savait. Elle lui avait déjà dit. Elle lui en avait plus dit à lui qu’à de nombreux autres personnes…Pourquoi ? Ce mot résonna un instant en elle avant de se déliter dans le noir de sa conscience. Un sourire vague.

« Je ne sais pas ce que tu veux de moi, ni ce que je peux t'offrir, mais ce que je sais, c’est que je ne veux pas…Je ne veux pas te faire du mal, je veux que tu vives. Et je suis bien là…Juste là. » Souffla t’elle d’une voix plus timide. Elle entendait son cœur battre. La vie était rassurante ou peut être était ce juste la sienne ?

La sorcière inspira profondément, l’odeur du guerrier satura ses sens et elle se surprit à l’apprécier. Cela lui donna le courage de se redresser, abandonnant sa position contre lui pour pouvoir lui glisser à l’oreille ses derniers mots.

« J’accepte Sköll. »

Et faisant preuve d’une audace qu’elle n’aurait jamais crue posséder, la fille de la lune déposa ses lèvres sur celles de Sköll, sa main enveloppée de son bandage tendrement appuyée sur sa joue, les yeux clos. L'euphorie absurde qu'elle ressentie apaisa l'angoisse lui tordant les entrailles.
Elle aussi voulait contrôler son destin même si sa raison et son coeur entraient en conflit, elle avait choisit le moins raisonnable des deux. Mais elle avait toujours préférée écouter son instinct.
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MessageSujet: Re: [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene]   [1748] Follow me as I trip the Darkness [Leene] EmptyLun 9 Juil - 13:00

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Sköll resta interdit. Il ne se serait pas attendu à ce qu'elle accepte si facilement. Si peu encline qu'elle ait été à accepter son aide par le passé, elle venait de lui offrir son coeur et ses bras. En toute discrétion, un soupir de soulagement franchit la barrière de ses lèvres. Ses oreilles étaient préparées à un refus, mais son coeur se languissait d'un accord. Elle venait de le lui donner, et rien n'aurait pu lui faire plus plaisir. Zeta était envahi par une foule de sentiments étrange et contraire, mais n'en était pas moins convaincu de leur véracité. Et ce n'est qu'alors qu'il put atteindre la plénitude. Il eut un rictus amer à l'idée qu'autrefois, il ait pu éprouver la même allégresse à voir un homme mourir sous ses yeux. Ce n'était en rien comparable, et la douceur de son étreinte le lui avait bien fait comprendre. Pour la première fois de sa vie, il avait accès au bonheur. Avoir enfin la preuve qu'il pouvait éprouver des sentiments autres que ceux dictés par ses pulsions les plus noires était une délivrance, à n'en pas douter. Et cela, c'était à elle qu'il le devait.

Sa gratitude n'en était que plus grande, mais cela, il n'était pas en mesure de l'exprimer avec des mots. Ce n'est que de longues secondes plus tard qu'il comprit qu'il n'en avait plus besoin et qu'à présent, leurs âmes parlaient pour eux. Ensemble, ils étaient plus forts, et entraver la malédiction n'était plus un rêve idéaliste. Ce qui avait été une idée vaine serait une réelle possibilité aussi longtemps qu'ils marcheraient main dans la main. Et Sköll avait bon espoir que cette flamme naissante soit faite pour durer. La dureté de l'acier dans son regard s'attendrit pour n'être plus qu'un camaïeux de gris, qu'un ciel nuageux un soir d'orage. Sa pâle silhouette se confondait à la perfection avec ce monde de neige et de glace qui était le leur. À la vigueur de ses bras, elle paraissait n'être qu'un fantôme. Si cet instant privilégié n'était qu'un doux rêve, il n'aurait pu souhaiter mieux que le sommeil éternel. Plus il la comparait à sa propre stature, plus elle lui semblait fragile, et plus sa volonté de la protéger de tous les maux allait grandissante.

À son instar, elle n'avait déjà que trop souffert. Ils étaient pourtant si jeunes... Mais à n'en pas douter, ils n'étaient pas au bout de leurs peine. Se soucier d'autrui n'était pas chez lui une habitude, et se sentir si prévenant à son égard le perturbait. Néanmoins, s'il pouvait grâce à sa force lui épargner une partie des vicissitudes de la vie, il ne s'en ferait pas prier. Et il le ferait, car il en avait les moyens, ne lui en déplaise. N'était-il pas à l'égal des Dieux ? Qu'elle accepte ou non sa protection, elle ne lui serait pas moins garantie, car il en avait décidé ainsi. Elle était la mieux placée pour savoir que son obstination n'avait d'égale que sa pugnacité, rendant toute résistance inutile. La laisser aller au combat ne lui posait aucun problème. Elle avait prouvé ses capacités, dont il n'avait de toute façon jamais douté. Il serait injuste de sa part de vouloir la retenir alors qu'il était le premier à charger, flamberge au vent. Mais d'aussi loin que ce soit, il veillerait à ce qu'il ne lui soit fait aucun mal. Les liens qu'ils venaient de créer étaient trop précieux pour laisser quiconque les lui arracher. Il n'aurait aucune pitié.

- Seul, on avance plus vite. À deux, on avance plus loin.

N'était-ce pas, au fond, ce qu'ils avaient toujours voulu ? S'il pouvait tant aimer vivre dans la solitude, c'était aussi parce qu'il ne connaissait rien d'autre. Incarner la Répulsion n'était au final qu'une bonne excuse pour se tenir à l'écart de ses contemporains. Il était incapable de se l'avouer, mais commençait à comprendre à côté de quoi il était passé toutes ces années par la force des choses. Il ne regretta cependant pas de ne pas l'avoir fait plus tôt, car c'était ainsi que cela devait être. Il en avait l'intime conviction. Et c'est dans cet état d'esprit que le géant des glaces la gardait prisonnière, captive de ses bras avec son torse pour tout appui. Quand la cime de ses doigts passa sur sa nuque, il s'étonna d'y être si sensible alors que sa peau était à l'épreuve de tout même des lames. Peut-être n'y avait-il d'autre explication que le simple fait qu'il soit plus réceptif à la douceur qu'à la douleur, voilà tout.

Pour n'en avoir que peu fait l'expérience par le passé, il n'avait pas d'autre point de comparaison, et n'avait de toute façon aucune envie d'élucider ce mystère. La magie de l'instant y perdrait de son charme, et il n'était nullement dans son intention de l'amoindrir en quoi que ce soit. Le Tigre Noir ne perdait cependant pas de vue qu'à compter de ce jour, il allait devoir tenir ses engagements. S'il ne pouvait réprimer une légère appréhension, légitime car il entrerait alors en terre inconnue, il avait confiance en lui-même et en l'avenir pour faire en sorte que tout se passe au mieux. Plus que tout, il lui importait qu'elle n'ait pas à regretter cette décision. Qu'elle ne soit pas sûre d'elle pourrait se comprendre, car il n'y avait rien de plus humain que de craindre pour son avenir quand il emprunte une route jalonnée d'imprévus, de surprise qu'on n'avait pu voir venir. Pourtant elle était là, dévouée corps et âme, autant qu'il avait pu l'être au moment d'entrer dans le vif du sujet.

- Et je n'ai rien d'un prince charmant. Si j'avais voulu d'une princesse, je me serais contenté de ma vie de château. Ce n'est pas pour elles que je suis descendu de ma tour d'ivoire. C'est pour toi. Toute sorcière que tu sois, tu es celle que j'ai choisie. Non seulement je t'accepte telle que tu es, mais je suis fier que tu le sois. Même si tu deviens l'ennemie du monde, je serai à tes côtés.

Une phrase à la fois complexe et pleine de sagesse. Sa promesse de ne pas l'abandonner était gravée dans sa mémoire. Il saurait s'en souvenir si par malheur elle devait un jour passer à l'ennemi. Sköll doutait fort d'avoir jamais à douter de sa fidélité envers elle, mais n'oublierait pas avoir donné sa parole. Même s'il devait pour cela se retourner contre sa nation, elle avait plus d'importance à ses yeux que n'en auraient jamais toutes les reliques du Walhalla. Sa voix vibrait d'une sincérité qu'il aurait été difficile de contester. Il n'avait qu'une crainte, celle de ne pas être à la hauteur après toutes ces belles paroles. Tout portait à croire que les amants maudits fileraient le parfait amour, mais il suffit d'un grain de sable pour enrayer les plus belles mécaniques. Répondre à ses attentes devenait dès lors une priorité. Se targuer de pouvoir vaincre n'importe quel adversaire ne lui serait d'aucune aide dans un combat contre lui-même. Car c'était bien de cela dont il était question, et ce pour aussi longtemps qu'elle voudrait bien le supporter.

- Reste-y autant que tu voudras. C'est un endroit qui n'appartient qu'à toi...

Cela faisait beaucoup de choses à penser. En vérité, plus que le Fauve ne pouvait en supporter. S'empoisonner l'esprit avec ces réflexions stériles ne ferait qu'amoindrir sa félicité, en plus de ne pas être fait pour lui. Sans plus s'interroger sur la question, il se laissa choir dans la neige et l'entraîna dans sa chute. À défaut d'être dur, le sol était froid, et le colosse s'était attendu à s'enfoncer plus loin dès lors qu'il serait entré en contact avec le blanc manteau. Leene reposait toujours contre son torse, mais il souhaitait être au plus proche de ce monde blanc qui l'avait vu naître comme pour y graver une trace invisible de cet amour naissant. Vivre cette relation au jour le jour et aviser le moment venu semblait être le meilleur moyen d'en profiter pleinement. Ce ne serait pas facile, mais c'était là tout l'intérêt. Le voile nivéen serait témoin de leur liaison contre-nature. Si nombreuses soient les maladresses, c'était ainsi qu'ils devraient apprendre à s'aimer. Et ce même si ce devait être le dernier chant d'amour sur cette petite planète. Pour s'en convaincre, il se sentit dans l'obligation de l'affirmer à haute voix :

- Nous allons nous aimer.
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