Boston était sauvé, les habitants bien que meurtri par la rapidité et la puissance de l'attaque pouvaient à présent envisager un avenir et se sachant protégés par les Chevaliers Sacrés. Deux de ses combattants avaient affronté et sauvé la Matriarche des griffons victime d'une malédiction d'origine inconnue et cette dernière les avaient alors remercié et récompensé alors que les deux saints n'avaient fait que leur devoir. De ce combat qui avait été l'apothéose de la violence et du carnage qu'avait connu Boston, naquit une amitié réelle entre les deux hommes qui ne se connaissaient pourtant que peu.

Chacun avait su voir en l'autre une complémentarité qui leur avait permis de travailler ensemble sans une once de gêne et de remporter ainsi la victoire libératrice pour tout une ville. Alors qu'ils allaient quitter la ville, le vétéran qu'était pourtant Marcus fut piqué de curiosité par l'approfondissement de cet espèce de lien qu'il avait avec son homologue du Verseau, comme si leur cosmos pourtant dissemblable pouvait être lier en une force encore plus puissante. C'est alors que le Général du Sanctuaire attira son frère d'arme à l'écart, ils pouvaient se permettre de laisser un peu d'avance aux Chevaliers de Bronze et d'Argent qui ne se déplaçaient qu'à la vitesse du son.

-Kappa, je pense qu'il y a une raison plus profonde à notre exceptionnelle coordination que le simple sens tactique de deux guerriers. N'as tu pas toi aussi senti cette communion que nos cosmos respectifs étaient prêts à faire lors de notre combat ?!

L'Aldébaran laissa son frère d'arme accuser le coup et faire le tour de la question avant de poursuivre. Il sentait en lui la possibilité de pousser un peu plus loin les limites de leurs cosmos et d'apporter sa propre pierre à l'édifice de ses connaissances.

-En travaillant un peu ensemble je pense que nous pouvons parvenir à créer une sorte de symbiose dans laquelle mêler nos arcanes respectives, qui sait qu'elle puissance pourrait en naître...

L'Aldébaran ne préférait pas faire de plan sur la comète, mais il espérait en son fort intérieur, voir apparaître de cette union une arme qu'Athéna pourrait brandir pour rendre justice tout autant qu'un bouclier pour la protéger de la malveillance et de la convoitise.

Boston. Mon premier véritable acte en tant que chevalier d'Or, et l'une des nuits les plus terrifiantes de toute ma vie. Une nuit au coeur de l'Enfer, qui avait mis ma volonté à rude épreuve et avait éveillé le potentiel du Verseau sommeillant en moi. Mais ce fut aussi le lieu ou une puissante amitié naquit entre moi et le chevalier d'Or du Taureau : Aldébaran. Nous avions formé un duo presque parfait durant le combat contre la Matriarche, un duo qui brillait tellement par son efficacité que nous en avons nous mêmes été étonnés. Nous avions d'instinct mutuellement protégé nos arrières et sauvé nos vies. Pour toutes ces raisons, à la fin du combat, je m'étais décidé à accorder pleine et entière confiance au chevalier du Taureau.

C'est pourquoi, lorsqu'il me prit à partie sur le chemin du retour pour me faire part de ses observations, je répondis au Taureau :
- Je suis d'accord. Il y a un lien qui rend notre coordination si efficace. Mais j'avoue ne pas savoir quoi. C'était la première fois que je combattais un tel adversaire, et c'était également la première fois que je formais un duo avec quelqu'un alors je n'ai aucun point de comparaison, ajoutai-je en réfléchissant.

Le guerrier d'ébène reprit alors, et sa proposition d'un entraînement m'emballa immédiatement. Je ne m'étais jamais entraînée avec un ami. Toujours seul, ou avec mon père. Me tournant face à l'Aldébaran, mon regard déterminé plongea dans le sien avant que je ne lui tende la main avec un sourire :
- Ce sera un honneur de m'entraîner avec toi. Faisons de notre mieux, je suis sûr que cela nous mènera quelque part.

Nous pouvions faire naître quelque chose de grandiose ensemble. Je le sentais. Mais combien de temps cela prendrait il ? C'était là ma seule crainte...