[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Quelle étrange sensation que de n’avoir plus aucune sensations tout en étant conscient… Malgré mon âge plus qu’important c’était une première. Tous mes sens étaient comme absents, inexistants, anéantis… Tous sauf un, le septième sens. Je sentais clairement mon ultime pouvoir réagir à ma volonté, mais j’avais encore du mal à accepter le don de sa divine majesté en mon sein. Je devais encore en apprendre d’avantage sur lui et sur sa nature avant de tenter une quelconque opération visant à réintégrer le monde physique, sinon le pouvoir de l’orbe me détruirait à nouveau.
Etant devenu pur esprit sans pour autant etre non-mort, je ne comprenais pas ma situation, en je ne pouvais voir ce qui se passait sur le lieu de ma disparition, mais au fond cela m’importait peu… La seule chose qui avait en cet instant pour moi de l’intérêt était de revenir à l’intégrité physique dont j’avais besoin pour interagir dans la guerre qui continuait malgré ma disparition. Que devenait mon ennemi ? Qu’avait-il pensé de moi à la fin ? Quel souvenir emporterait-il de notre rencontre ? Autant de question qui pour le moment devraient attendre leurs réponses.
J’avais tout de même pris un énorme risque en laissant le pouvoir d l’orbe s’emparer de mon etre, et lorsque je fus entièrement dissout par sa puissance, seule ma foi envers sa divine majesté me permis de ne pas sombré dans le désespoir.
Mais au final, j’avais eu raison de ne pas désespérer, ma foi m’avais sauvée, car à présent le pouvoir de l’orbe s’était stabilisé, il pulsait maintenant en harmonie avec mon propre cosmos, il semblait au final que seul mes tentatives de soumission, qu’il devait prendre comme une agression, avaient provoquées ce rejet. Mais maintenant, une symbiose s’était établie entre lui et mon propre pouvoir, il ne me rejetait plus, il m’acceptait comme compagnon et son pouvoir amplifiait le mien.
D’abord avec douceur me parvint son souffle, comme une brise sur mon âme, une caresse psychique, qui eut pour effet d’augmenter encore un peu plus mon cosmos.
Puis avec plus de force ses vagues de puissance me heurtèrent alors dans des flux réguliers, chacun me procurant de nouvelles sensations. Je sentais… Je sentais ? Oui je retrouvais mes sens, je sentais à nouveau, comme dans un corps, le monde me parvenait à travers de échos et des ombres, je retrouvais enfin les sens.
Et toujours cette puissance au fond de moi qui pulsait à rythme régulier, amplifiant mes pouvoir de guérison, non c’était plus que ça, ce n’était pas seulement mon corps qui me revenait, mais bien aussi mon cosmos qui augmentât de même manière.
Le monde était encore brumeux et chaotique, mais je pouvais discerner les choses qui m’entouraient avec plus de précision à chaque seconde qui passaient. Cependant j’étais encore parfaitement incapable de me lever, et pour tout dire, étant couché face contre sol, je ne pouvais pas distinguer grand-chose d’autre que le cratère dans lequel je me trouvais, sans doute creusé par la force des vents qui avaient précédé ma dissolution.
Pendant de longue secondes, je demeurais là, immobile, tandis que mes sens s’affinaient, et que mon corps se restructurait. Quelle vision cela devait-il donné pour un œil extérieur ? Je n’aurais su le dire. Mais cela devait sans nul doute avoir des airs féériques, ou horribles c’est selon…
Puis, je parvins à bouger la tête et un bras, tout du moins ce que je croyais etre un bras, car l’amenant devant mes yeux je pus constater avec une certaine appréhension qu’il ne s’agissait encore que d’une excroissance graveleuse qui avec le mouvement perdait peu à peu sa consistance et redevenais poussière.
Qu’étais-je devenu ?
Laissant alors tomber ce bras désormais presque dissout devant moi, je concentrais toute ma volonté sur lui, je devais trouver le moyen de rendre cette reconstruction plus rapide et plus stable, sans quoi je tomberais au premier coup de vent.
Ma vue s’affinant, je vis alors une corrélation entre les pulsations de l’orbe et la reconstruction de mon bras. Bien. Alors c’était par lui que je devais me reconstruire. Mais les pulsations étaient encore trop espacées et trop faibles pour que je puisse me relever dans le temps extrêmement restreins que je jugeais acceptable. Je devais amplifier encore le phénomène, mais comment ? Augmenter mon cosmos ne le faisait pas réagir outre mesure, il pulsait avec régularité et constance… Imperturbable et invariable… Je ne pouvais pas prendre autant de temps, je devais trouver le moyen d’accélérer le processus et visiblement ce n’était pas en le brusquant que j’allais y arriver, mes dernières tentatives pour le contraindre s’étaient avérés désastreuses, comme si il disposait d’une volonté propre…
Et si… ?
Fermant alors les yeux, j’entrepris alors une chose que je n’avais pas tenté jusqu’alors, une confrontation de mon esprit avec cet orbe, une conversation interne en quelque sorte. Cet orbe était-il conscient ? Etait-il intelligent ? J’allais bientôt avoir mes réponses.
L’introspection pris alors des airs de parcours fantasmagorique, je fus happé dans ce qui me sembla etre un puits d’ombre sans fond dans lequel je chuta pendant ce qui me parut etre une éternité. Cherchant à déployer mes ailes, je ne sentis aucune réaction de mon surplis, en fait je ne sentais plus mon surplis sur moi et les frottements de l’air sur ma peau me firent comprendre que j’étais nu… Nu… Depuis combien de temps n’avais-je pas était complètement nu, sans même le pendentif du griffon sur moi, sans même mon âme autour du cou ? Des millénaires à n’en pas douter. Ne pouvant donc pas compter sur mes ailes, je déployais des fils cosmique vers l’extérieur et tenta d’attraper quoique ce soit au vol, mais j’avais beau agiter mes fils dans toute les directions, rien ne semblait etre à portée. Puis vint une lumière, me révélant les parois de ce puits, couverte de mousse, de feuille luisante, de fruit et de fleurs. Je lança donc mes fils à leur rencontre, mais au lieu de me retenir, elles furent arraché par ma chute et tombèrent avec moi entrainant avec elles des énormes morceaux de terre et de pierre. Un bien mauvais choix en somme, mais qu’à cela ne tienne, car d’un mouvement de doigt, les énormes blocs furent réduit en poussière inoffensive par mes fils. Tombant toujours dans cet étrange puits, je compris que rien ne pouvais me stopper si ce n’était moi-même, je créa alors sous moi un matelas de ressort et de fils doux afin d’amortir un atterrissage que je savais etre proche. Mais au lieu de ça vint le moment de mon entrée dans ce que je jugea etre une poche d’air, je chutais alors avec plus de lenteur tandis qu’apparut le fond du puits sous mes pieds.
J’atterri avec douceur dans une petite salle donnant sur un étroit petit tunnel dans lequel je pouvais sans doute rentrer si je m’y glissais à plats ventre. Ne voyant aucune autre issue à cette pièce j’entrepris donc la traversée de ce tunnel qui s’avéra etre plus long que je ne l’aurais cru au premier abord, car la lumière de la sortie semblait décidée à me fuir malgré mes efforts pour la rattraper. Et comme si ça ne suffisait pas, les herbes et fleurs qui parsemaient ce tunnel ralentissaient considérablement ma progression, j’étais comme empêtré dans une forêt épaisse et j’étais nu qui plus est. Je décida d’employer la manière forte. Concentrant mon cosmos dans ma main droite, je créa un orbe de vent et m’apprêtais à l’envoyer droit devant moi afin de dégager le passage, quand soudain les herbes devinrent ronces et les tiges des pointes… Je compris alors que la force ne me servirait de rien ici, comme je n’avais pas le droit à mon surplis, je n’avais pas non plus le droit à mes pouvoirs. Quelle était donc cette épreuve ? Et qui la supervisait ? L’orbe ? Etais-ce possible ? Une seule manière d’en avoir le cœur net…
Au bout d’intense effort et de nombreuses coupures et griffure causé par les ronces et les pointes, je parvins enfin au bout du tunnel pour émerger devant une immense étendue d’eau. Un lac ? Une mer ? Un océan ? Quelle était donc la suite des évènements ?
L’étendu d’eau semblait ne pas avoir de fin car elle se perdait dans l’obscurité, en fait cet endroit n’était éclairé que par quelque braséro disposés prêt de l’entrée du tunnel. Que devais-je faire à présent ? Traversé cette étendue et atteindre l’autre bord ? Je n’avais pas nagé depuis des lustres mais je n’avais pas vraiment le choix. Mettant alors le premier pied dans l’eau, son contact fut plus agréable que je ne l’aurais cru possible, elle était délicieusement chaude et alors que j’avançais, je me rendis compte qu’il n’y avait aucune profondeur et que l’eau ne dépassait pas mon mollet. La traversée serra rapide alors…
Mais en fait, même en courant, je ne rencontrais rien en face de moi, j’avançais dans les ténèbres et je ne pouvais déjà plus distinguer les braséros et leurs douces lumières. Que devais-je faire ? Toujours cette question, tous cela ressemblait à une série d’épreuve, mais mis en place par qui ? Et qu’est-ce que j’étais censé prouver à la fin, moi qui ne pouvais même pas utiliser mes pouvoirs pour avancer plus vite ? La colère monta alors en moi comme réponse à cette situation que je trouvais parfaitement injuste et inapproprié dans les circonstances actuelles.
«
J’ignore qui vous êtes et pourquoi vous jouez avec moi, mais sachez que je n’ai plus de temps à perdre en enfantillage, vos épreuves sont puérile et me font perdre un temps précieux. A présent j’en ai assez, qu’importe pourquoi vous faite cela, je vous ordonne de vous montrer sur le champ ! »
Ma voix n’obtint pour toute réponse que son propre écho. J’étais muet de rage. Combien de temps allais-je perdre en épreuve grotesques et insipide ? Et combien de temps cet écho maudit allait-il me répondre ?
Un écho ?
Alors il devait y avoir devant moi quelque chose pour renvoyer ma voix. Reprenant mon chemin, j’atteins alors rapidement la source de cet écho. Un mur. Un gigantesque mur aux parois lisse comme le verre, mais sombre comme l’ébène. Que devais-je faire avec ce mur ?
Le briser ?
Non, j’avais à présent la certitude que ces épreuves n’étaient pas là pour tester ma force ou mes pouvoirs, mais ma foi dans l’avenir. La chute dans le noir, l’étroitesse et la longueur du tunnel, l’obscurité et l’immensité de l’étendu d’eau… Tout visait à tester ma foi dans l’obscurité, à voir mes réactions face aux ténèbres de l’incertitude. Et à chaque fois j’avais réagis avec violence.
«
Je comprends à présent, je dois avoir confiance dans l’avenir, j’ai foi dans les plans de sa divine majesté Hadès, je dois juste ne plus avoir peur de l’incertitude. Je dois construire l’avenir de mes mains et non plus essayer de le prévoir par la connaissance…»
A ces paroles adressées à moi-même, le mur fut comme parcourut d’un soubresaut, il se fissura et commença à s’écrouler devant moi. J’assistais à la chute de la dernière épreuve, car derrière lui m’apparut ce que j’avais cherché durant tout ce voyage.
L’orbe bleuté était là, posé sur un piédestal trônant dans une pièce circulaire aux murs recouverts d’une végétation foisonnante et luxuriante. Un parfum d’Elysion se dégageait de cet endroit. Un bruit sec me fit me retourner, je vis que le trou par lequel j’étais entré derrière moi s’était refermé.
«
Alors je suis bloqué ici avec vous. Est-ce là ce que vous souhaitiez, vous dont j’ignore le nom ? »
L’orbe réagit à mes mots et s’éleva dans les airs avec une forte rafale de vent l’accompagnant. Puis il se dirigea vers moi avant de s’arrêter à quelque centimètre de mon visage.
«
Je t’attendais Minos du griffon, et si je t’ai fait accomplir ces épreuves, c’est comme tu l’as sans doute deviné pour tester tes réactions face au désespoir et au néant. Et je dois dire que je suis agréablement surpris par tes performances, je croyais que pour toi seule la logique et la connaissance comptée, mais il semble que tu sois capable d’agir avec la foi. Mais dis-moi maintenant, pourquoi es-tu là ? Ou plutôt pour qui es-tu là ? Vous le savez parfaitement, vous dont j’ignore le nom, je suis venu ici pour obtenir votre aide afin de rejoindre au plus vite mes frères et sœurs dans le conflit qui nous oppose en ce moment même aux forces d’Athéna. Ces fous veulent libérer Zeus de son emprisonnement et je crains que cela ne sonne le glas des Enfers si jamais cela venait à etre accompli. La vengeance du père de l’Olympe n’épargnera personne. Pas même ses enfants et son frère ainé. Aussi je vous demanderais deux choses, votre nom et votre pouvoir.Tu es bien arrogant, oh juge des Enfers, mais tes dires sont justes, je partage tes craintes. Le sombre empire cour à sa perte, trop peu se sont dressé contre l’ordre établi, et trop nombreux sont ceux qui sont si désespérément dépendant de ce système, allant jusqu’à mourir pour le protéger. Je les ai en horreur, ces obscurantistes, ces monotones créatures…J’ai crus comprendre que le changement et le renouveau était dans vos intérêts…Oui tu as vu juste, et je suppose que tu as bien des questions à me poser, mais comme tu le dis, nous manquons de temps. Aussi ne perdons plus de temps en bavardage, tu es parvenu jusqu’ici en ayant foi en l’avenir et en Perséphone alors moi aussi j’aurai foi en toi et je t’accorde mon aide et ma puissance. »
Une lumière aveuglante s’échappa soudain de l’orbe brillant et m’enveloppa totalement, je baignais à présent dans un monde de lumière et de chaleur, je me sentais incroyablement bien et détendue.
«
C’est ça spectre du griffon, toi qui incarne la noblesse des Enfers, accepte moi entièrement et je ferais ta force. Nous serons alors une symbiose qui fera trembler jusqu’aux dieux eux même. Toi et moi, nous accompliront l’impossible et bâtirons l’avenir radieux dont nous avons toujours rêvé. En ton sein, ma force sera la tienne, en ton sein, je serais une voix qui te guidera sur le chemin du futur. A présent entends mon nom, je suis l’éternel renouveau, je suis la force régénératrice, je suis le jour après la nuit, je suis la chaleur après le froid, je suis le printemps et je suis avec toi Minos du griffon. »
Je revins soudain à moi, ouvrant les yeux, je vis que mon bras se régénérais à vue d’œil, pas seulement mon bras, mais mon surplis revenait également le recouvrir délicatement comme un écrin de protection. Me redressant, je pouvais voir la poussière de mon corps revenir s’agglomérer à lui ainsi qu’à mon surplis. Une vision à la fois troublante et merveilleuse.
A présent je fais partie intégrante de ton etre Minos du griffon, nous somme uni jusque dans la non-mort au travers du temps. Perséphone ne s’était pas trompé en te jugeant digne de moi, à présent va et montre à nos ennemis la force du griffon des Enfers ressuscité par le pouvoir de l’éternel renouveau.J’avais entendu cette voix dans ma tête aussi distinctement que si son propriétaire se trouvait devant moi. Déjà que j’avais tendance à etre introverti, j’avais à présent une présence indépendante en moi et apparemment elle semblait etre impatiente de faire bouger les choses.
Je t’entends et je te comprends oh toi qui désormais partageras mon corps avec moi. Mais nous ne devons pas nous jeter dans la bataille en hurlant le nom de nos divinités comme des berserker nordique. Nous sommes encore affaiblis par notre combat contre le chevalier d’or du bélier et bien qu’il semble parti, il pourrait revenir d’un instant à l’autre pour finir son œuvre, et je ne saurais l’arrêter cette fois encore. De plus j’ai beaucoup de chose à mettre en œuvre dans l’élaboration de mes nouvelles capacités.Hum, il est vrai qu’actuellement, tu n’iras pas bien loin contre un adversaire de son niveau, de plus ses pouvoirs sont bien supérieurs aux tiens…
Plus pour longtemps mon cher, plus pour longtemps. J’ai eu tout le loisir d’étudier son cosmos, ses techniques et sa puissance, et contrairement à lui, j’ai accès à la somme de connaissance des morts pour m’aider, et encore une fois, je vais évoluer, toujours plus hauts toujours plus loin. Et tout ça grâce à lui…Alors met toi au travail sans plus tarder spectre du griffon, une fois cette tache accompli nous pourrons continuer notre route.Oui, j’avais du travail devant moi, tant d’informations précieuse à prendre en compte, tant de donné qu’il fallait analyser, comparer, remplacer, équilibrer…
Prenant mon temps cette fois, je manipula des données comme on manipulerait des livres. Pendant une éternité, je restais là à concevoir ce que j’allais devenir, puis à le mettre en pratique. Cette fois devais etre la bonne, je n’allais pas avoir de seconde chance, je devais faire le mieux possible avec tout ce que j’avais appris jusqu’à maintenant.
Puis enfin, je me redressa l’air satisfait.
As-tu terminé ? J’avoue avoir perdu le fil de tes pensées il y a quelque temps maintenant.Alors tu auras toi aussi la surprise, Neo…Neo ? Quel pseudonyme approprié. Neo, oui il me plait beaucoup.Alors c’est parfais Neo, à présent partons.Je n’avais plus rien à faire ici, je devais partir. Vers où ? C’était une bonne question. Courir après le bélier me semblait etre un peu présomptueux, car j’étais encore trop affaibli par ma récente recomposition, mais en augmentant mes perception sensoriel, je pus percevoir que le bélier était à présent loin, mais en même temps si proche. Avec sa vitesse, il lui suffirait de quelques secondes pour me rejoindre et cela, je ne pouvais pas encore l’accepter, je devais attendre mon heure patiemment. Etudier encore un peu plus la situation. Et ensuite frapper au meilleur moment. J’étais cerner par nos ennemis, mais je ne pouvais pas encore les affronter, je devais etre patient.
Je pris alors mon envol pour me diriger vers la cascade de sang toute proche, si je devais observer la situation avec un bon œil, il fallait que je me trouve un meilleur poste d’observation.
quatrième prison, l'étang des colériques