♦ LE FUMIER ! SI JE LE RETROUVE, JE LE PLOMBE ! ♦

Sa chevelure enflammée dansait encore dans le vide oppressé par cette chaleur colérique, projetait sans aucun doute par le cosmos flamboyant de la jeune guerrière. Elle n’avait même pas eu le temps de s’échauffer que déjà cet ingrat d’Astre, qui osait sans cesse revendiquer la grandeur de sa déesse n’était même pas en mesure de dorer son blason qui restait désireux de garder son image usée par le temps et l’ignorance. Tapant avec véhémence le sol à coup de poing, les dalles encore intactes n’en finirent pas de virevolter en plusieurs milliers de petits morceaux, alors qu’au-delà de ce nuage de pierre fragile, la colère se lisait aisément sur le visage d’Ondine qui était sur le poing de se baigner dans un bain de sang du premier malheureux qui croiserait sa route.

Etrangement, cette fois-ci, ses forces n’avaient pas quittées son corps à contre courant de sa volonté, il semblait qu’une tâche lui était encore destinée même si en apparence elle n’y croyait pas trop, elle espérait en silence trouver un adversaire à sa hauteur dans le seul but de refouler ses désirs meurtrier. Si elle avait vécut en son siècle, sans doute aurait-elle finit en prison ou pire encore, sur une chaise chargée à coup d’éclairs pourfendeurs, briseurs de vie. S’avançant alors vers la sortie qui maintenant n’était plus qu’une simple embouchure dans l’encolure du mur parfaitement sûr, le bruit de ses pas s’échappa jusqu’au lointain temple prochain qui serait l’accueillir, espérait elle, comme il se devait. Et à peine la lumière discrète filtrée par ces derniers rayons de soleil solitaire sans la moindre chance de s’étendre, Ondine était déjà posée contre l’un de ces pilonne, les bras croisés, un pied contre cet appuie, courbant ainsi sa jambe, genou arcbouté, le regard vague et lointain. Le vent se faisait doux et différent des profondeurs abyssales qui laissaient toujours un goût salé dans la bouche, embrasant sans prévenir les joues par sa corrosivité perpétuelle.

Relâchant une grande expiration, formant ainsi un nuage de cendre, tout droit issue de ses narines tel un dragon éreinté par le temps, Ondine ne savait plus quoi penser. Elle se disait, au fond, que tout cela, ce n’était pas elle, ce n’était pas se qu’elle aurait toujours voulu être, ce n’était pas comme ça qu’elle imaginait sa vie, ce n’était pas ce qu’elle désirait voir dans le reflet d’une flaque d’eau. Mais elle n’était pas maîtresse de ses actes, ni même de ses pensées à dire vrai. Et sans ces divagations d’esprits, elle ferma paisiblement ses yeux, non pas pour s’assoupir un moment mais plutôt pour reposer ses paupières qui jusqu’ici en avaient trop vue. Et enfin, le soleil se coucha sur son corps, et déjà, une étoile se faufilait, dévalant sur les collines rebondies du paysage environnent, brillant le temps de sa descente, elle s’éternisa un long moment sur ce mont rosé, avant de s’engouffrer dans les entrailles de l’oubli. C’était une larme.